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12 mai 2022 4 12 /05 /mai /2022 06:00

Coup de tête - Jean-Jacques Annaud - Patrick Dewaëre, France Dougnac, Jean  Bouise - Gaumont

Je suis nantais de cœur, j’y ai fait mes études supérieures, mais bien avant cela, je suivais avec passion la vie du FC Nantes, dont le maillot jaune à parements verts les faisait dénommés les Canaris.

 

Le « jeu à la nantaise », a souvent été raillé par les fanas de l’efficacité à tout prix, leur chant « les Canaris sont cuits » n’ont jamais fait dévier de leurs principes les héritiers de José Arribas, Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix.

 

Genou-8027.JPG

 

« Dans le football français dans les années 60 qui suivirent la fameuse Coupe du Monde de 1958 où la France de Kopa et de Fontaine se classa 3ième un drôle de bonhomme chauve, discret, un émigré espagnol, José Arribas, tira le FC Nantes de la 2de Division en 62-63 pour conquérir en 64-65 le titre de « champion de France » avec une équipe « sans vedettes » selon des principes nouveaux.

 

« Faire confiance aux hommes, provoquer une crise de conscience chez tous ceux qui ont accepté de le suivre, telle est la ligne de conduite de José Arribas. Pour lui, l’esprit collectif prime tout. Il n’admet pas qu’un joueur puisse profiter du travail des autres, à son seul avantage.

 

José est bien placé pour savoir qu’un être isolé éprouve des difficultés à survivre. L’expérience des Halles de Bordeaux est constamment présente à sa mémoire : sans le soutien des « forts », il n’aurait pu franchir la plus noire période de son histoire.

 

Parce qu’il a vu la force l’emporter sur la loi, dans son propre pays* il exige le strict respect des règlements sur le terrain. Arribas est l’ennemi de la brutalité, du football purement physique. Le mouvement doit se fonder sur l’intelligence. »

 

François Cavil dans L’Évènement  mensuel d’Emmanuel d’Astier N°2 1966

 

La suite ICI 

 

Et puis, le football professionnel est tombé dans les mains des hommes d’affaires, le FCN a connu des jours difficiles avant, qu’à nouveau au bord du précipice, la relégation, le président Kita appelle Antoine Kombouaré, formé au club, pour sauver le navire. Ce qu’il fit, à l’arrache, pour cette saison, avec le même effectif, faire une belle saison en championnat et ramener la Coupe de France à Nantes.

 

Antoine est un kanak, les Canaris aimaient beaucoup les kanaks dont l’un jouera sous le maillot bleu de la première Coupe du monde gagnée par la France : Karembeu.

Laissons les Nantais de côté pour revenir au film de Jean-Jacques Annaud.

Les Guignols de l'info" s'arrêtent : élisez votre réplique préférée

Guy Roux est crédité au générique de Coup de tête (1979), le film culte de Jean-Jacques Annaud L'ancien entraîneur de l'AJA a été conseiller technique et sportif lors du tournage, à l'hiver 78, réalisé en partie à Auxerre.

 

  • Comment avez-vous décroché ce rôle de conseiller sur le film ?

 

Je savais que Jean-Jacques Annaud cherchait un endroit pour tourner un film sur le football. J'ai tout fait pour rencontrer son assistant. J'ai été persuasif. Ils ont finalement choisi Auxerre. Ils m'ont demandé d'être le conseiller technique. J'ai accepté et j'ai mis l'équipe (qui évoluait à l'époque en deuxième division) à disposition de Jean-Jacques Annaud. Les joueurs et les spectateurs qui ont participé étaient bénévoles, y compris moi. Tous les honoraires ont été versés dans la caisse de l'AJA. Je savais qu'on gagnerait de l'argent. On en avait besoin.

 

  • Quel a été votre rôle ?

 

J'ai fait le scénario des images de foot. J'ai essayé d'apprendre à jouer à Patrick Dewaere.

 

  • Vous lui avez donné des conseils ?

 

(Rires) J'ai essayé de lui apprendre à jouer au foot en deux jours. Il avait pris un peu de leçons à Fontainebleau avant de venir. Mais ce n'était pas bien avancé. Dans une scène, il devait marquer du tibia. Malgré mes conseils, Jean-Jacques Annaud voulait répéter sans tourner. Lors de ces répétitions, Patrick Dewaere a marqué en pleine lucarne d'une frappe... du genou. C'était encore mieux que dans le scénario. Mais ça n'a pas été filmé.

 

Coup de tête - Film (1979)

Aujourd’hui c’est « Coup de tête » 1979

 

Pourquoi ce film ?

 

Par ce qu’il est grand temps pour Ciné papy de parler d’un des plus grands acteurs français contemporains. Tout le monde connaît la passion de Ciné papy pour Gérard Depardieu acteur mais ce n’est pas de lui qu’il s’agit. Aujourd’hui place à Patrick Dewaere !

 

Accessoirement, les élections présidentielles sont passées, la reine d’Angleterre, à l’heure où j’écris ces lignes, est toujours de ce monde, le vieil occident s’habitue aux malheurs de l’Ukraine il faut cependant veiller à coller à l’actualité même si c’est par le petit bout de la lorgnette. La coupe du monde de balle au pied au Qatar va bientôt envahir notre quotidien. Dans ce domaine il n’est pas inutile de se pencher sur le petit monde de balle au pied dans la France Profonde

 

Quelle est l’histoire ?

 

Nous sommes à Trincamp, ville où tout est football. François Perrin est ailier dans l'équipe réserve alors que Berthier en est le joueur vedette. Lors d’un entrainement Perrin, dans le strict respect du règlement fait chuter Bertier. Bien que celui-ci n'ait rien, cet incident vaut à Perrin l'exclusion de l’équipe puis très vite l’exclusion de toute vie sociale à Trincamp.

 

Alors qu'il s'apprête à quitter la ville, il devient le coupable idéal pour endosser une tentative de viol. Le dossier semble lourd et il est incarcéré.

 

Au cours d'un déplacement pour un match important de la Coupe de France, le car des joueurs de l'équipe finit dans le fossé après un accident. Après le tri des blessés, consternation, il manque un joueur de qualité. Les stratèges du staff se souviennent soudain de Perrin en taule.

 

Sous la bonne garde des gendarmes qui doivent le ramener en prison après le match, Perrin joue et fait gagner son équipe en marquant les deux buts de la victoire. Il devient ainsi le héros local, et tous ceux qui le méprisaient avant se transforment en flagorneurs serviles, lui offrant primes et cadeaux.

 

La roue tourne, le réprouvé, ce pelé, ce galeux d’où venait tout le mal est la star de la ville.

 

Il est choyé, gâté, il n’y en a que pour lui. (Le directeur de prison refuse de le réincarcérer)

 

Entre temps il a rencontré la victime du viol dont on l’accuse. Les preuves de son innocence et des faux témoignages s’accumulent.

 

Perrin invite à diner les édiles et « gros bonnets » de Trincamp. Il leur met le nez dans la soupe, menace de tout révéler à la presse, s’ils tentent quoique ce soit contre lui mais aussi de prétendre d’avoir été blessé par l’un d’eux ce qui l’empêchera de jouer le match retour.

 

Enfin, il les menaces qui d’emboutir son garage avec la voiture qu’on lui a royalement prêté, qui de péter les vitrines du café dont il a été exclu. À chacun son paquet. Ces messieurs passent la nuit à protéger son bien, à prévenir les dégâts en, par exemple, commandant un jeu de vitrine pour le café.

 

Le lendemain matin, Perrin, se balade en ville et passe sans rien casser devant les commerçants marris. Le garagiste, par exemple, voulant tester la barricade de pneu qu’il a dressé autour de son établissement, défonce lui-même son bâtiment. Le cafetier lui, se retrouve avec un jeu de vitrine inutile.

 

Comme lors de sa première sortie de prison Perrin va rejoindre Stéphanie qui cette fois l’attend. L’affaire s’est éclaircie. Le coupable était Berthier dont les dénégations se sont trouvées étayées par deux faux témoignage.

 

Bien sûr Perrin ne joua pas le match retour.

 

Ah oui, le score ?  Trincamp battu 6/0

 

Réalisation

 

Jean Jacques Annaud

 

Ce producteur, réalisateur et scénariste français est un homme cultivé et érudit diplômé d’histoire médiévale et de préhistoire. Il est aussi sorti major de l’Ecole Louis-Lumière et de l’IDHEC. S’il a débuté derrière la caméra en tournant des spots publicitaires il est, à présent, mondialement connu pour des films à gros budgets, démontrant au cinéma américain que les Français savent faire aussi bien qu’eux si ce n’est souvent mieux. Pourtant son premier long métrage « a Victoire en chantant » 1976 a eu du mal à trouver son public avant d’obtenir en 1977 l’Oscar du meilleur film étranger.

 

Comme toujours, un cinéaste avec un tel succès international est violemment critiqué notamment par le Monde et Libération qui ne le lâchent pas.

 

Aujourd’hui c’est de « Coup de tête » qu’il s’agit, film dont la réalisation lui a été confiée suite à son Oscar.

 

 

Qui fait quoi ?

 

COUP DE TÊTE • Explication de Film

 

Patrick Dewaere :            François Perrin

 

Trente-sept longs métrages et une soixantaine de personnages différents au théâtre, au cinéma et à la télévision durant trente et un ans. Ciné papy ne se sent pas de taille pour établir une fiche de qualité pour ce « monstre sacré » au sens réel du terme et non comme on se plaisait, mi amicalement, mi respectueusement à qualifier un Jean Gabin, un Pierre Brasseur, une Simone Signoret ou Romy Schneider.

 

De toutes façons on ne présente pas Patrick Dewaere. Chacun garde son image préférer cachée entre son cœur et sa mémoire.

 

Contentons-nous, surtout si elle est bien faite, de la note de présentation de l’article que lui consacre Wikipédia. (Neuf chapitres !)

 

Patrick Dewaere est révélé au grand public avec Gérard Depardieu dans le film Les Valseuses en 1974, devenant une valeur montante du cinéma français, tournant pour différents réalisateurs comme Claude Miller, Yves Boisset, Jean-Jacques Annaud, André Téchiné, Alain Corneau, Henri Verneuil ou encore pour son ami Bertrand Blier.

 

Considéré comme un des acteurs les plus brillants de sa génération, son jeu se caractérise par un naturel, une exactitude et une vérité dans les expressions, dans les gestes et dans les attitudes proches de l’Actors Studio, inventives et généreuses, même si à la fin des années 1970 les critiques préfèrent alors les « rondeurs » et le jeu de son alter-ego professionnel, concurrent et ami Gérard Depardieu.

 

Il est ainsi l'un des grands oubliés de la cérémonie des César, jamais récompensé, malgré une nomination comme meilleur acteur dans un second rôle et cinq nominations au César du meilleur acteur.

 

Il se suicide à l'âge de trente-cinq ans !

 

 

France Dougnac :            Stéphanie Lefèvre

 

Petite carrière au théâtre, notamment au TNP, que cependant elle préférait comme à la télévision (15 ans) ou au cinéma ( 20 ans)

 

En 1971, elle devient une vedette de la télévision avec huit adaptions télévisées dans lesquelles elle joue le rôle principal diffusées cette année-là dont « Nausicaa » d'Agnès Varda.

 

Hothead (1979)

 

Jean Bouise :                      Sivardière, le président du club de Trincamp, patron de la plus                   grosse entreprise de la région

 

C’est un des plus grand second rôle du cinéma français. Soixante-seize films (longs métrages) en trente-trois ans, sans compter les courts métrage, la télévision ou le théâtre. Second rôle dont la présence et l’humanité à l’écran peut effacer la prestation d’un acteur de premier plan. Le Taulier affiche régulièrement des hommages à cet acteur qui emporte tous les suffrages des amoureux du cinéma et des acteurs. *

 

Pour son rôle dans « Coup de tête » Jean Bouise obtint le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1979

 

* Chroniques des 02/06/2019 , 26/02/17, 06/08/2012 entre autres.

 

Coup de tête - Jean-Jacques Annaud - Patrick Dewaëre, France Dougnac, Jean  Bouise - Gaumont

Michel Aumont :              Brochard, le concessionnaire auto

 

Grand acteur de théâtre, au cinéma il est cantonné dans des seconds rôles de policier pas toujours au carré avec la déontologie. On le trouve notamment au côté de Jean Bouise dans « Mort d’un pourri » 1977 de Lautner. Un de ses plus beaux rôles de flic pourri.

 

Paul Le Person :               Lozerand, le marchand de meubles

 

Cinquante ans de carrière pour cette gueule, elle aussi immédiatement reconnaissable. Il joua tant au cinéma qu’au théâtre réclamé par de grand professionnel. On en a déjà parlé dans la fiche « La vie de château » 1966.

 

 

Corinne Marchand :               Mme Sivardière

 

Corinne Marchand est une actrice et chanteuse française, rendue célèbre par le film d'Agnès Varda : « Cléo de 5 à 7 » 1962. Une beauté réservée un peu intimidante elle figure cependant aux génériques de films de réalisateurs d’envergure. Leconte, Lelouche, Pinoteau , De Broca, Deray, Cukor, Delannoy, Demy, Clement, Clouzot. Encore ?

 

Craignant peut être qu’on ne puisse faire son miel d’une vie d’actrice Corinne Marchand passe un diplômée de l'École d'apiculture de Charenton, et se lance, outre son métier de comédienne, dans la production de miel et en produit plusieurs dizaine de kilos par an.

 

Robert Dalban :                Jeanjean

 

Autre second rôle fameux déjà rencontré à plusieurs reprises dans les fiches de Ciné papy. Rôle majeur dans « Tontons flingueurs » 1963 de Georges Lautner

 

Bernard-Pierre Donnadieu :     Lucien, « la bête »

 

C’est toujours avec tristesse que Ciné papy commence à parler de cet acteur « bourré de talent » selon la formule consacré. Il est mort à soixante et un ans ce qui est jeune, croyez-en un qui passe en revue des dizaines et des dizaines de chronologie du monde du cinéma.

 

Quand vous souviendrez de « L’agent Favre » dans « Le professionnel » 1981 avec Jean Paul Belmondo vous saurez de qui je veux parler.

 

Son visage dur, son regard droit et franc, ses traits tirés et inquiétants lui valent souvent d'incarner le méchant, le hors la loi, le subversif.

 

Ses rôles, bien plus nombreux, au théâtre, sont plus sympathiques

Àson enterrement, Yves Boisset évoqua un personnage qui « ne faisait pas de compromis avec sa passion, ce qui ne lui fit pas que des amis dans ce métier », tandis que Fanny Cottençon a parlé d'un « personnage tendre, que le cinéma français ne méritait pas ».

 

Janine Darcey :                 la secrétaire

 

Marc Allégret  remarque cette jeune actrice et lui offre en 1938 un rôle de jeune première, élève du conservatoire, et héroïne dans le film « Entrée des artistes » où elle donne la réplique à Louis Jouvet, elle obtient pour ce rôle le prix Suzanne-Bianchetti qui récompense la révélation la plus prometteuse de l'année. Pour les pages roses, elle fut mariée Dix ans avec Serge Reggiani

 

Catherine Samie :            Mme Brochard

 

Comme quoi, le talent supplée aisément à un physique ingrat. Et il en faut car au cinéma ou l’on est surtout recruté pour un physique lumineux, il faut, comme dans la vie, de tout pour faire un monde c’est vous dire, encore une fois talent aidant, Catherine Samie peut s’enorgueillir d’une riche carrière surtout au théâtre mais qui laisse aussi la place au cinéma et à la télévision.

 

Dora Doll :                  la religieuse

 

Comme déjà dit dans de précédentes fiches elle s'inscrit comme auditrice au Conservatoire dans le cours dispensé par Louis Jouvet qui la prend en sympathie et chaperonne ses débuts sur scène. Une vie d’actrice pleine de talent comme sa vie privée pleine de grand nom. On la trouve au générique de films parmi les plus glorieux de la production française même si au départ, c’est de la figuration. 1938 « Entrée des artistes de Marc Allégret »

1938 « Hôtel du Nord de Marcel Carné » puis tenant de vrais rôles « Quai des Orfèvres » 1947 d'Henri-Georges Clouzot ou aussi en 1959 « Un témoin dans la ville » d'Édouard Molinaro :

 

Maurice Barrier :            Berri, le patron du café « le Penalty »

 

Comme dit Wikipédia, encore un fameux « second couteau » du cinéma français, notamment dans Le Grand Blond avec une chaussure noire, Deux Hommes dans la ville, Flic Story, La Victoire en chantant, Coup de tête ou Le Retour de Martin Guerre, il joue entre autres aux côtés de Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin, Alain Delon, Pierre Richard, Gérard Depardieu et Gérard Jugnot. Après avoir enchaîné grosses productions et films d'auteur comme Rue du départ dans les années 1980, il se fait depuis plus rare au cinéma et meurt en 2020 de la Covid 19

 

Hubert Deschamps :              le directeur de la prison

 

Beaucoup de second rôle au cinéma même si c’était pour des grands metteurs en scène comme Pialat ou Louis Malle. Il n’est pas en reste avec le théâtre, surtout le « boulevard ». Il assure des rôle de « Français moyen » ronchon et bougonnant. Il joue toujours comme si on le dérangeait et qu’il avait autre chose à faire.

 

Il avait démarré dans la vie avec des sketchs joué avec Dufilho.

 

Gérard Hernandez :               l'inspecteur de police

 

Avec sa gueule reconnaissable entre toute, cet acteur français d’origine espagnole totalise, à ce jour, soixante-quinze ans de carrière, au théâtre, au cinéma, à la télévision. Le doublage ne lui fait pas peur. Aujourd’hui il assure un rôle récurrent dans la minisérie « Scène de Ménage » à la télévision.

 

Jean-Pierre Darroussin :    le journaliste Ouest-France

 

Est la première apparition à l’écran de cet acteur qui va finir par afficher une superbe carrière au cinéma.

En 1997, il est récompensé du César du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation dans « Un air de famille » 1996 de Cédric Klapisch, d'après la pièce de théâtre du même nom d'Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Acteur fétiche de Robert Guédiguian, son « premier rôle » au cinéma est celui du « Poulpe » 1998 d’après le roman policier de J.B. Pouy évoqué dans une chronique par le Taulier.

 

Mario David :            le soigneur

 

Plus de quatre-vingts films au compteur de ce second rôle de choix qu’on trouve beaucoup comme interprétant des hommes de mains un peu benêts. Mais rien que pour cela il vaut la peine d’être cité. En effet, il serait dommage de ne pas trouver la réponse à des questions récurrentes telles : « C’est qui le type qui joue à coté de Mario David ? Des fois Belmondo ou Delon ou De Funès…

 

Claude Legros :                 Poilane, le serveur de l'hôtel

 

Quatre-vingt-dix ans au moment de la rédaction de cette fiche. Un bouille pas possible qui ne peut s’oublier et qui fait dire, à chaque fois qu’il parait sur l’écran, tient le voilà. Et cela arrive assez souvent en ce qui le concerne car il collabora avec de grands metteurs français et/ou européens.

 

Bons Moments

 

Le cynisme de Jean Bouise premier employeur local et président du club :  « J’entretiens onze imbéciles pour en calmer huit cents, qui n’attendent qu’une occasion pour s’agiter. »

 

La réflexion de Dewaere quand il apprend qu’il est accusé de viol : « C’est nouveau ça. Déjà qu’avec celles qui veulent bien c’est pas évident… »

 

 

Et si pour une fois on parlait musique

 

Musique de Pierre Bachelet avec un leitmotiv « sifflé » du tonnerre très « J’m’en balance » de la « Fiancée du Pirate » 1969 de Nelly Kaplan avec Bernadette Laffont.

 

Cet air présente une certaine insouciance comme si Perrin, malgré ses mésaventures était au-dessus de toute cette médiocrité.

 

Point de vue personnel

 

Nous autres parents souhaitons tous le meilleur pour nos enfants. Évitons alors de les rêver « géniaux » Le prix à payer est exorbitant. Certes ils pourront accéder à la gloire et en matière de spectacle, réjouir spectateurs fans ou groupies.

 

Ce que nous appelons succès ne sont, pour eux, jamais que des leurres nullement en mesure de réparer la fêlure qu’ils portent en eux. Des succès ? Mais pour combien de souffrance et une vie cabossée qui, souvent, ne mène nulle part.

 

Pax

 

Prochainement « Adieu Poulet »

 

 

 

 

 

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11 mai 2022 3 11 /05 /mai /2022 06:00

POINT DE VUE IMAGES DU MONDE N° 93 DU 16 03 1950: (1950)  Magazine / Periodical | Chapitre.com : livres et presse ancienne

De mon temps, expression favorite du pépé Louis pour critiquer l’irruption de la modernité mécanique en agriculture, ses deux grands bœufs blancs, dans les salles d’attente des arracheurs de dents et autres Diafoirus pour humains et cheptel, il nous était proposé, afin de meubler notre attente, souvent longue, Point de Vue Images du monde.

 

Nos mères étaient people, mais pas dans le vulgaire, les aventures de la princesse Margaret avec Antony Armstrong-Jones ICI  c’était plus classe que les frasques des sœurs Kardashian dans Voici ou Gala.

 

Princesse Margaret et Lord Snowdon, le mariage qui offusquait l'Angleterre  des années 1960

Point de Vue, hebdomadaire dédié à l'actualité des têtes couronnées et du gotha, a été fondé à la Libération. Il a été racheté au bout de quelques années par son concurrent Images du monde. Il a fusionné avec ce dernier et pris le nom de Point de vue Images du monde, qu'il a conservé pendant plusieurs décennies.

 

 

« Stéphane Bern agrandit son empire. Royalement Vôtre, un consortium qui rassemble notamment l'animateur et la holding de la famille Pinault, a racheté l'hebdomadaire des têtes couronnées Point de vue. Altice avait annoncé fin mars le projet de cession du magazine pour recentrer ses activités en presse écrite sur quelques titres, dont les plus emblématiques sont L'Express et Libération.

 

Point de vue, qui avait vu ses ventes chuter en France durant plusieurs années, est parvenu à les stabiliser l'an dernier : elles ont progressé de 0,3% à un peu plus de 152 000 exemplaires en moyenne, selon les chiffres de l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM). Ce magazine a la particularité d'avoir de nombreux lecteurs hors de l'Hexagone, avec 41 000 exemplaires vendus à l'étranger en moyenne.

 

Le prince Robert de Luxembourg met en vente 4200 bouteilles de sa cave estimées à 2,65 millions d’euros

Photo : Sebastien Ortola/Pool/ABACAPRESS.COM)

par NICOLAS FONTAINE

 

Sotheby’s organisera le 21 mai une vente aux enchères exceptionnelles à New York. Ce sont 4200 bouteilles appartenant au prince Robert de Luxembourg qui seront mises en vente au profit de sa fondation PolG. Le cousin du grand-duc Henri est connu depuis trente ans comme le prince des Bordeaux, à la tête de plusieurs grands châteaux.

 

Le prince des vins de Bordeaux met en vente des bouteilles de sa cave

 

Le prince Robert de Luxembourg, né en 1968, est le fils du prince Charles, frère du grand-duc Jean et fils de la grande-duchesse Charlotte. Le prince Robert est l’arrière-petit-fils (par sa mère, Joan Dillon, plus tard connue comme la duchesse de Mouchy) du financier américain Clarence Dillon. Ce dernier, œnologue et francophile, avait notamment acheté le Château Haut-Brion.

 

Domaine Clarence Dillon, présidé par le prince Robert de Luxembourg, détient le grand cru classé de Saint-Émilion Château Quintus. L’entreprise possède aussi le restaurant doublement étoilé Le Clarence à Paris.

 

Ce 21 mai, une vente aux enchères aura lieu à New York, tenue par la prestigieuse maison Sotheby’s. Ce sont 818 lots, qui représentent un total de 4200 bouteilles, qui seront mises en vente, annonce Paperjam. Il s’agit principalement de bouteilles appartenant personnellement au prince Robert, d’autres appartiennent à sa famille. La valeur totale est estimée à 2,65 millions d’euros (2,8 millions de dollars).

 

Blagounette à 2 balles : il se peut que si le royaume de France fait accéder Jean-Luc Mélenchon au rang de vassal d’Emmanuel Macron, l’annexion du Luxembourg, après une guerre-éclair, soit l’une des premières actions héroïques de notre Lider Maximo contre les paradis fiscaux.

 

2 septembre 2013 ICI 

 

Le domaine Clarence Dillon, propriétaire de Haut-Brion et Mission Haut-Brion vient d’acheter le château L’Arrosée, grand cru classé, à Saint-Emilion. En 2011, il devenait acquéreur de Terte Daugay, situé juste au-dessus de l’Arrosée et le rebaptisait Quintus. Quand je pense à ces deux crus, je vois la fougue puissante et rustique de la zone de Daugay et la texture plus délicate, mais manquant de puissance, de celle de l’Arrosée.

 

Comment ne pas penser à les assembler ?

 

Alors Quintus, non classé, est-il destiné à se fondre dans l’Arrosée, grand cru classé ?

 

 

Le principe d’absorption en Médoc

 

Ce principe de l’absorption d’un cru par un autre est une réalité historique médocaine qui tend à s’étendre progressivement à d’autres vignobles de Bordeaux au fur et à mesure que l’économie viticole se porte au mieux. Le récent classement de Saint-Emilion (2012) vient de déverrouiller ce qui constituait une des plus fortes différences entre la rive gauche et la rive droite : la préférence du sol et tout le discours vitivinicole attenant pour la rive droite à celui de la marque et de ses exigences commerciales sur la rive gauche.

 

À ce sujet, Philippe Casteja, négociant de longue date à Bordeaux, mais aussi propriétaire sur les deux rives, à Pomerol et Saint-Emilion comme dans les Graves et à Pauillac, est très clair. Le grand cru classé Bergat a disparu pour intégrer le foncier de Trottevieille pourtant d’un rang au-dessus (premier grand cru classé B) parce que « Trottevieille manquait de second vin sur le marché ». Evidemment, rien n’empêche désormais que toutes les vignes de l’ex Bergat rentrent dans l’assemblage de Trottevieille. Comme dégustateur, je ne doute pas que certains lots puissent être du même niveau.

 

 À l’annonce du nouveau classement l’an dernier, je me suis dit que Michel Bécot, décédé il y a peu, devait se retourner dans sa tombe ! En effet, Beauséjour Bécot perdit son rang de premier grand cru classé en 1986 pendant 10 ans pour y avoir intégré le château La Carte. Ses enfants le calmeront en lui chuchotant que le château La Gomerie qui leur appartient, cru non classé, disparaît et se voit officiellement intégré par le miracle d’une nouvelle convention entre les hommes à Beauséjour Bécot. Quel revers de l’histoire ! C’était une autre époque, une autre économie !

 

Magdelaine, premier grand cru classé B, disparaît aussi pour s’intégrer à Belair Monange premier grand cru classé B appartenant au même propriétaire. Cadet Piola disparaît de la carte au profit de son voisin Soutard, grand cru classé comme lui. Les 2 crus appartiennent aux assurances La Mondiale. Matras, grand cru classé, où était fait la surprenante cuvée Hermitage, s’intègre à Canon, premier grand cru classé B qui voit ainsi son patrimoine foncier s’agrandir et s’élever. Enfin, Grand Corbin, récupère Haut Corbin, son voisin grand cru classé du même rang.

 

Même le très exigu Pomerol est concerné. L’Evangile a récemment acquis La Fleur de Gay. Le Pin a manqué la vente de château Guillot, sa vigne mitoyenne, au profit des établissements Jean-Pierre Moueix. J’avoue ne pas savoir si le château Guillot existe encore ou si ce superbe terroir s’est fondu dans un Pomerol déjà existant.

 

L’histoire est donc en marche sous nos yeux et montre que Bordeaux s’adapte en permanence aux marchés. Ces réalités économiques chatouilleront l’imaginaire du vin de ceux qui croient à de belles histoires où l’on paye cher des valeurs pérennes à l’aspect unique dans lesquelles le terroir, la nature, jouent le rôle essentiel. Ah mes amis, le vin ne serait que du vinaigre sans le travail des hommes !

 

Dans la vieille compétition entre le Médoc et Saint-Emilion, le nouveau classement de Saint-Emilion lâche donc la bride à ce vignoble qui a longtemps cherché à se différencier y compris en créant sa propre classification, faite de premiers grands crus classés A et B, puis de grands crus classés, au lieu de reprendre celle du Médoc (ce qui fût plus simple pour les amateurs) où l’on trouve non plus des grands crus classés, mais seulement, si je puis dire, des 1er crus classés, 2ème crus classés, 3ème crus classés, 4ème crus classés et 5ème crus classés. Sans ce débridage et ces avantages fonciers colossaux, Clos Fourtet aurait-il acheté 3 grands crus classés en mars dernier ? Son voisin le château les Grandes Murailles qui le touche, Clos St Martin, un peu plus loin mitoyen de Beausejour Duffau Lagarrosse et Côte Baleau un peu plus bas. Que deviendront-ils ?

 

 

C’est amusant de constater que les Médocains ne veulent pas chez eux du classement révisable chaque dix ans à St Emilion. Ils préfèrent garder leur historique classification de 1855, ne trouvant rien de plus attractif ni de plus glorieux, laissant ceux de « là-bas » à leurs « petites affaires ». Il faut dire que malgré son antériorité de presque mille ans sur le Médoc, le vignoble de Saint-Emilion n’a jamais su s’imposer sur les marchés mondiaux de par son manque de volume. Aujourd’hui encore, lors de la mise en marché en primeur de la nouvelle récolte, le Médoc fixe les prix et Saint-Emilion suit.

 

Alors Quintus intègrera-t-il l’Arrosée ? Les deux propriétés changeront-elles de nom ? Pourquoi pas ? Belair est bien devenu Belair Monange du nom de la grand-mère de Christian Moueix. Une façon de faire qui s’inspire de l’histoire des grands crus médocains. Par le passé les trois nouveaux propriétaires du domaine de Léoville ont bien accolé leur nom à leur nouvel achat : Las Cases et Barton et plus tard Poyferré. Idem pour M Lynch Irlandais qui, au XVIIéme siècle, ajouta son nom à deux crus pour donner Lynch-Bages mais aussi, un peu plus loin, Lynch-Moussas. Etc.

 

Alors que diront les Bordelais et les Français le jour où un dénommé Li ou Chang, homme d’affaires chinois respectable, ajoutera son nom au cru qu’il vient d’acheter ? Les Français qui savent si peu de Bordeaux penseront que leur patrimoine fou le camp. Les Bordelais se réjouiront du cadeau fait à l’égo de ce nouvel investisseur. Il sonne comme une garantie dans cette économie libérale.

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10 mai 2022 2 10 /05 /mai /2022 06:00

Aider Marseille sera "bon pour le pays" assure Macron

La doctrine du principe de précaution remonte aux années 1970 avec l’apparition en République Fédérale d’Allemagne d’un nouveau principe juridique : le Vorsorgeprinzip. Celui-ci confère aux autorités l’obligation d’agir face à un risque environnemental grave, même si ce dernier demeure mal cerné d’un point de vue scientifique.

 

Le principe de précaution est une idée neuve en droit constitutionnel français. C’est en effet à la faveur de la révision constitutionnelle du 1er mars 2005 qu’il a été inséré dans le préambule de la Constitution de la Ve République, au même titre que la Charte de l’environnement, dont il est l’une des dispositions phares. L’article 5 de la Charte de l’environnement dispose en effet :

 

 

« Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. » (L'introduction du principe de précaution dans la Constitution : sens ou non-sens ?

Alain Laquièze

Dans Revue de métaphysique et de morale 2012/4 (N° 76), pages 549 à 562 ICI

 

À l’heure où les pizza Buitoni, marque de la tentaculaire multinationale de l’alimentaire Nestlé, empoisonnent des enfants, il m’est difficile de faire dans l’ironie en affirmant qu’elles devaient avoir sans doute un bon Nutri-score, tout comme d’ailleurs les lasagnes de cheval de Findus.

 

À force de border les consommateurs adeptes du caddie en GD, addict de produits transformés, de les bombarder de messages de Santé, de faire dérouler en bas de leur écran plat des avertissements dont ils se foutent, oui Trop de précaution tue la prévention !

 

Démonstration

« Le roquefort ne peut se résumer à un algorithme » Sébastien Vignette (Interview)

« Le roquefort ne peut se résumer à un algorithme » ICI interview/Sébastien Vignette (Interview)

De European Scientist 02.05.2022

Alors que le débat européen sur l’étiquetage nutritionnel (FoP pour Front of Pack labelling) se poursuit à Bruxelles, les critiques à l’égard du Nutri-Score se font de plus en plus nombreuses, rassemblant ainsi sans le vouloir les produits traditionnels européens qui se trouvent injustement notés par l’algorithme. Après l’huile d’olive espagnole, le jambon italien, c’est au tour du fromage français… et notamment un des plus célèbres, le Roquefort. Sébastien Vignette, secrétaire général de la Confédération Générale de Roquefort nous explique ici sont point de vue sur le sujet. Une interview exclusive et sans concession. 

 

The European Scientist : En tant que secrétaire général de la Confédération Générale de Roquefort, vous avez organisé une table ronde sur le Nutri-Score lors du SIA 2022. Pourquoi ce sujet vous importe-t-il tant ?

 

Sébastien Vignette : Cette table ronde portait sur les limites du Nutri-Score, qui apparaît comme un système totalement inadapté aux produits sous signe de qualité. C’est un combat que nous menons depuis près d’une année déjà, non contre le Nutri-Score, mais contre son application aux fromages AOP/IGP, qui serait un véritable non-sens.

 

En effet, ces derniers sont les héritiers de recettes ancestrales, qui ne peuvent être modifiées et répondent à des cahiers des charges stricts, gages de leur qualité et du lien avec le territoire. Ces cahiers des charges sont en outre publiés et donnent lieu à de nombreux contrôles.

 

Et non, nous ne ferons pas du Roquefort avec du lait pasteurisé et écrémé, ni avec des texturants pour remplacer le gras ou des conservateurs chimiques pour remplacer le sel ! Ce ne serait plus du Roquefort ! L’objectif de reformulation n’a évidemment ici aucun sens. D’où notre demande d’exemption non seulement pour le Roquefort, mais plus globalement pour les fromages AOP/IGP.

 

Et non, avec cette demande d’exemption, nous ne confondons pas la qualité ou l’origine avec la composition nutritionnelle.

 

Et non, il n’y a pas de déficit de transparence, car il se trouve précisément que les fromages AOP/IGP correspondent à des produits peu transformés de sorte que la liste des ingrédients comme le tableau nutritionnel, qui figurent au dos de nos produits, ne sont donc ni très longs ni très compliqués à comprendre !

 

Les produits de qualité sont en outre des produits d’exception, consommés comme tels, qui permettent de manger local et bon, de préserver la diversité des goûts et de transmettre un patrimoine gastronomique. Ils ne peuvent se résumer à un algorithme ou à un argument marketing simpliste. 

 

Enfin, si on ne peut qu’approuver le souci d’informer le consommateur et d’encourager une alimentation plus saine et durable, encore faut-il que l’information ne soit pas tronquée et qu’elle contribue à une véritable éducation alimentaire. Ce ne sera pas le cas avec le Nutri-Score, lequel punit par un jugement global, simpliste, réducteur et infantilisant, des aliments aux atouts santé pourtant reconnus et documentés – c’est notamment le cas des fromages – et qui ont dès lors toute leur place dans un régime équilibré.

 

Si l’on convoque la science, alors j’aimerais qu’on nous parle, entre autres, des dernières observations qui montrent, par exemple, qu’il n’y a pas de lien entre la consommation de produits laitiers et les marqueurs de maladies cardiovasculaires, voire qu’il peut y avoir en la matière des bénéfices à la consommation de matières grasses laitières, ou encore des études de l’ANSES qui associent la consommation de fromages à une réduction du risque de diabète de type 2. 

 

Le Nutri-Score, c’est donc en quelque sorte de l’anti-éducation alimentaire ! On est proche du conditionnement. C’est du « prêt à penser » et même du « prêt à manger », qui donne au demeurant une information partielle et partiale et favorise les produits ultra-transformés.

 

Plus globalement, on oublie de plus en plus le produit, que l’on s’apprête à noyer sous une forêt de logos toujours plus nombreux et, l’enfer étant pavé de bonnes intentions, souvent favorables au final aux produits les plus industriels. Voilà ce qui arrive quand on veut expliquer la complexité par des prismes extrêmement réduits.

 

Alors disons-le tout net, si le Nutri-Score peut faire sens pour les produits industriels très transformés, c’est à ces derniers qu’il doit être réservé, mais nos fromages AOP/IGP ne sauraient être mis sur le même plan et doivent en être exemptés.

 

TES. : Lors de cet événement, le député LR du Cantal Vincent Descoeur a pris votre défense en affirmant en substance qu’une canette de soda light (notée B) est mieux notée qu’une portion de Salers ou de Roquefort (notée D ou E) alors que dans la réalité ces fromages sont plus bénéfiques et on « induit en erreur le consommateur » N’est-ce pas un peu exagéré ?

 

S.V. :  Pas du tout. D’abord, il n’y a pas de consensus chez les scientifiques sur le Nutri-Score et vous en avez interrogé plusieurs dans cette revue. Nombre de diététiciens et nutritionnistes s’expriment également pour en souligner les limites.

 

Ainsi, les éléments positifs sont peu considérés par l’algorithme : moins nombreux, partiels, ils rapportent en outre moins de points. Par exemple, les protéines et calcium sont insuffisamment pris en compte. Plus généralement, les oligo-éléments et vitamines, bref les micronutriments d’intérêt ne sont pas du tout récompensés.

 

Le Nutri-Score ne valorise pas non plus les acides gras insaturés. Nombre de professionnels soulignent également qu’il procède en outre d’une sur-pénalisation périmée des acides gras saturés puisqu’au vu des dernières études, il faudrait discriminer entre les différents saturés, tous ne se valant pas, notamment en fonction des quantités et de la matrice (naturelle ou ultra-transformée).

 

Du reste, il ne dit rien de cet « effet matrice » alors que, c’est aujourd’hui bien connu, la valeur nutritionnelle d’un aliment ne se résume pas à sa seule composition en nutriments, mais varie aussi qualitativement en fonction de sa structure physique et des interactions en jeu dans cette matrice, étant précisé que les procédés de transformation complexes altèrent la matrice alimentaire et donc la qualité nutritionnelle des aliments, le devenir digestif des nutriments, leurs effets métaboliques et sur la santé.

 

D’ailleurs, et c’est là encore un élément de « tromperie » pour reprendre votre expression, le Nutri-Score ne dit rien de la présence d’additifs, du degré de transformation, du procédé de cuisson… Ces critères sont pourtant tout aussi importants pour la santé. Nos produits AOP et IGP, peu transformés, sont ainsi injustement pénalisés. 

 

A l’inverse, le Nutri-Score va très clairement profiter aux aliments ultra-transformés que l’industrie pourra modifier à souhait pour obtenir un A ou un B, en ayant recours à des additifs, des édulcorants, des conservateurs ou autres procédés de transformation complexes.

 

Obtenir un A ou un B peut donc devenir un argument marketing pour séduire le consommateur sans que la qualité nutritionnelle soit nécessairement au rendez-vous : risque d’aliments « vides » d’un point de vue nutritionnel mais avec de nombreux additifs, dont Nutri-Score ne dira rien… Or nombreuses sont aujourd’hui les études qui établissement un risque significatif entre la surconsommation de produits ultra-transformés et les maladies cardio-vasculaires, l’obésité, l’hypertension artérielle…

 

Je vous invite à vous poser la question : quelle est, par exemple, la valeur nutritionnelle d’un soda light ? Elle est évidemment nulle. Belle simplification dès lors que ce B sur fond vert qui reste aveugle concernant les additifs intégrés pour obtenir une telle note et permet au soda light d’apparaître comme « healthy » !

 

Et que l’on ne vienne pas nous dire comme on l’entend désormais – mais je devine qu’il faut sauver le soldat Nutri-Score – qu’une bonne note au Nutri-Score ne signifie pas que le produit est sain !

 

D’abord, les communications précédentes sont clairement dans le sens contraire. C’est même toute la philosophie qui sous-tend le Nutri-Score ! On ne peut donc pas prétendre que le Nutri-Score ne dit pas si un produit est bon pour la santé. Le Nutri-Score ne se limite pas en effet à reprendre les données de compositions nutritionnelles, il les agrège en un score unique et juge l’aliment en lui attribuant un code de couleur très signifiant, rouge associé au danger et vert associé à l’autorisation. D’ailleurs ses promoteurs encouragent la consommation de produits les mieux notés et la diminution de la consommation des autres, ce sans autre discrimination entre les produits. Ayons pourtant en tête que selon différentes études, plus de 50% des produits présentés comme favorables selon le Nutri-Score (donc notés A ou B) sont des aliments ultra-transformés et c’est encore plus marqué pour les aliments « marketés » pour les enfants.

 

Ensuite, je vous laisse apprécier le poids de l’aveu : si dans ce contexte une bonne note au Nutri-Score peut cacher un produit qui n’est pas sain, si on peut améliorer sa note précisément en ayant recours à des additifs et en poussant plus loin l’ultra-transformation, quelle est le sens du message ainsi envoyé au consommateur, celui qui lui sera véritablement utile ? A l’évidence, on se trompe de cible. Entre un « ersatz » de fromage fabriqué avec de l’amidon ou un autre texturant pour remplacer le gras et obtenir un C au Nutri-Score, et un fromage AOP noté D ou E (90% des fromages sont notés D ou E) mais qui n’est pas un produit ultra-transformé, lequel selon vous vaut-il mieux consommer ?

 

Mais ce n’est pas tout, songez que les promoteurs du Nutri-Score préconisent de limiter la publicité des produits classés D-E pendant les heures de grande écoute, là encore sans discriminer entre les produits concernés (rappelons que les mêmes autorités de santé recommandent la consommation de produits laitiers, dont les fromages, dans la limite de 30g par jour pour ces derniers, suivant l’avis du Haut Conseil de la Santé Publique). Alors imaginons un peu la situation : demain, nos fromages AOP ne pourront plus faire l’objet de publicité sur les plages horaires concernées quand les chaînes de fast food pourront promouvoir leurs burgers et autres nuggets notés B ou C… Parce que c’est bien connu, nos enfants cherchent à boulotter du fromage AOP en cachette mais ne sont nullement émus par les publicités ventant les produits industriels ultra-transformés qui les visent pourtant plus particulièrement… et avec un meilleur Nutri-Score… On marche sur la tête !

 

TES. : Selon le professeur Philippe Legrand « le Nutri-Score dans son objectif compréhensible de faire évoluer l’industrie alimentaire aurait dû se limiter aux aliments transformés et manufacturés, sans inclure les aliments naturels de base (huile, produits laitiers, pain, sucre, poissons…). Cela aurait amélioré sa crédibilité et réduit les effets contre-productifs » Pensez-vous que cette solution soit envisageable ?

 

S.V. : Ce serait à tout le moins un retour au bon sens. Nous ne sommes pas très éloignés lorsque nous disons qu’on ne saurait pénaliser nos fromages sous indication géographique et que le Nutri-Score doit être réservé aux produits industriels ultra-transformés.

 

Le rapport Farm to Fork ne recommande d’ailleurs aucun système particulier d’étiquetage sur la face avant des emballages (le modèle n’est pas choisi à ce stade). Il est du reste à souligner, ce qu’on oublie de dire en général, que ce rapport vise principalement les produits ultra-transformés et invite bien à prendre en considération les spécificités des indications géographiques. La possibilité d’appliquer des conditions spécifiques à certaines catégories de denrées alimentaires sera donc bien étudiée par la Commission européenne.

 

TES. : Votre confédération AOC n’est pas isolée dans son combat puisqu’on retrouve à ses côtés les producteurs d’huile d’olive espagnole, les producteurs de jambon et de fromages italiens et de nombreux autres produits le plus souvent issus de traditions régionales. Le Nutri-Score aurait-il tendance à mal noter les produits issus de régimes traditionnels partout en Europe ? 

 

S.V. : Il est certain qu’en voulant ainsi s’imposer comme la norme du bon et du mauvais, le Nutri-Score discriminera un pan entier de produits de terroir, qui, respectueux des cahiers des charges de leurs signes de qualité respectifs, ne pourront pas s’adapter. Ces produits se verront dégradés et injustement punis alors qu’ils ont un rôle à jouer dans l’équilibre alimentaire.

 

C’est bien la raison pour laquelle, en tant que dépositaires d’un patrimoine national et gastronomique, les femmes et les hommes de l’AOP Roquefort, ne peuvent accepter la mise au pilori de leur fromage au nom d’une règlementation illisible reposant sur un algorithme tronqué.

 

Mais de grâce, ne nous caricaturez pas comme les défenseurs périmés de la tradition et des territoires – c’est du reste une mission noble, dont nous sommes fiers. Car c’est bien le Nutri-Score qui en l’état repose sur des piliers dépassés (pilier lipidique daté, absence de prise en compte de la matrice etc.)

 

Si un tel système ne prend en effet nullement en considération les régimes traditionnels et les cultures culinaires développés dans les différents pays, s’il ignore par ailleurs la dimension plaisir et convivialité, pourtant essentielle dans l’alimentation, c’est plus globalement sur le terrain de l’éducation alimentaire qu’il manque le coche en punissant l’aliment plutôt que de raisonner sur l’équilibre alimentaire, lequel se conçoit sur un repas, et même une suite de repas. Rappelons quand même qu’aucun aliment n’est équilibré en soi, qu’il faut donc manger de tout, que d’ailleurs qu’un apport lipidique est nécessaire et… qu’on peut utilement choisir de consommer 30 g de Roquefort et renoncer à du soda light, à des nuggets, du ketchup, des chips ou une pizza surgelée, pourtant tous mieux notés !

 

Enfin, il n’y a avec le Nutri-Score, aucune éducation à la portion. Calculé sur 100 g ou 100 ml – qui mange 100 g de Roquefort ou avale 100 ml d’huile d’olive ? – il ne tient compte ni des portions recommandées ni des portions réellement consommées.

 

La réalité s’agissant des fromages, c’est que la portion journalière réellement consommée par les français, qui varie avec l’âge, reste très proche des portions recommandées (autour de 30g) et bien loin des 100 gr du Nutri-Score ! Alors je vous pose une autre question : est-ce que 30 g de roquefort notés E dans une salade apportent plus de gras et plus de sel qu’un seau de 20 morceaux de poulet panés notés C, ou de nuggets, qui seront eux consommés pour bien plus que 100g, ou encore qu’une portion de frites, pourtant mieux notées, mais qui seront passées en friture, salées à volonté et accompagnées le cas échéant de mayonnaise ou de ketchup ? 

 

Une fois encore, on se trompe de cible.

 

TES. : Vous réclamez une exemption du Nutri-Score, n’aurait-il pas été plus simple d’unir vos forces avec les autres contestataires qui partout en Europe le critiquent ? 

 

S.V. : D’autres produits AOP/IGP, des fromages, mais pas seulement, se sont engagés dans ce combat en Occitanie, en France, mais aussi partout en Europe, non pas nécessairement contre le Nutri-Score, mais bien comme nous le demandons pour qu’une exemption leur soit accordée, au regard de leurs spécificités, qu’il revient cependant à chacun de défendre. Et ils sont également soutenus. Nombreux sont aujourd’hui les pays qui expriment des réserves voire une opposition au Nutri-Score (outre l’Italie et l’Espagne que vous citiez, la Grèce, Chypre, la République Tchèque, la Roumanie et d’autres encore). C’est donc bien une mobilisation à la fois transpartisane et transnationale, qui continue de se mettre en place. Toutes ces démarches sont à la fois utiles et complémentaires. C’est un débat complexe, qui mérite du temps et de la pédagogie.

 

TES. : D’ici la fin de l’année, la Commission européenne devra choisir entre plusieurs FOP (système d’étiquetage nutritionnels). Avez-vous connaissance des solutions proposées et si oui laquelle correspond le mieux au cahier des charges dont l’objectif est d’informer le consommateur européen.

 

La commission européenne devrait faire une proposition au mieux fin 2022, qui devra ensuite être débattue, pour une application pas avant 2023 et nous gardons bon espoir que nos arguments en faveur d’une exemption soient entendus et que la spécificité de nos fromages sous indication géographique soit reconnue.

 

D’autres pays proposent des systèmes alternatifs. Ainsi, l’Italie a récemment proposé un système de « Nutrinform Battery », qui semble plus intéressant que le Nutri-Score parce qu’il informe au lieu de punir. Il renseigne sur la contribution d’une portion aux apports journaliers dans différentes catégories de nutriments. Le « Nutrinform » est-il pour autant parfait et adapté aux AOP/IGP ? Non, car il ne renseigne pas nécessairement sur les micro-nutriments ou les autres bénéfices santé, ni sur le degré de transformation par exemple. D’ailleurs il semble que le gouvernement italien préconise un usage volontaire et ne prétend pas l’appliquer à ses produits AOP/IGP, qui ont un logo spécifique pour rendre compte de la qualité.

 

Parce que c’est ce logo AOP/IGP qu’il convient de faire vivre, parce que nous ne pouvons pas modifier nos recettes, parce qu’il n’y a aucun déficit d’information sur la composition nutritionnelle de nos produits peu transformés et parce qu’on ne saurait les envisager avec le même prisme qu’un aliment ultra-transformé, parce que la majorité des systèmes proposés ne reflète pas la juste place de nos fromages dans une alimentation équilibrée, nous restons en ce qui nous concerne sur une position d’exemption pour ces derniers.

 

Par Thesupermat — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=39709531

 

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9 mai 2022 1 09 /05 /mai /2022 06:00

Des gâteaux de bouse de vache sur un étal à New Delhi (Inde), le 13 novembre 2015. | Prakash Singh / AFP

Prakash Singh / AFP

Les journalistes, du moins ceux qui pensent qu’ils en sont, une majorité, jamais en reste de versatilité, font de Mélenchon, le phœnix de la gauche, l’accoucheur d’une nouvelle union, celui qui fort de ses « victoires autoproclamées et pourtant ratées » va au forceps faire le Mitterrand d’Epinay.

 

De mon temps, le duel Anquetil-Poulidor avait fait de se dernier, éternel second, son chouchou. Le camarade Mélenchon qui, avant de se présenter à la Présidentielle, n’avait jamais subi l’onction populaire, sénateur PS de l’Essonne, lors de scrutins de liste, par le vote d’une poignée de grands électeurs.

 

Il n’a jamais rien gagné et, au risque de déplaire à ses adorateurs-éructeurs, lors du dernier scrutin il n’a réussi qu’a se placer troisième après avoir raclé les gamelles des Verts, du PS et du PCF.

 

Sa nouvelle Union populaire verdie est toute à sa dévotion, laissant en apparence, que des miettes aux autres composantes de la gauche.

 

Il n’y a pas du Mitterrand dans Mélenchon, et pour avoir été directeur de cabinet d’un mitterrandien du premier cercle, je puis vous assurer que, pour Tonton, Mélenchon était l’un de ses « idiots utiles », jamais promu.

 

https://www.letelegramme.fr/images/2022/05/08/lionel-jospin-est-venu-apporter-son-soutien-a-lamia-el_6438758.jpg

 

C’est Jospin, ancien trosko lui aussi, qui lui a refilé un maroquin, lorsqu’il fut le Premier Ministre de Chirac. Ce même Jospin vient de faire les gros yeux au « futur Premier Ministre de Macron » en allant soutenir dans le XXe la candidate socialiste sortante, exclue de l’investiture par le Jupiter Mélenchon, au profit de sa copine Simmonet, une insoumise qui est logée dans un logement social de la Ville de Paris, y’a pas de petits profits chez les insoumis. ICI

 

Bref, mon titre, bien connu dans la chiraquie puisqu’en mars 2011, Christian Jacob, ex-président de la FNSEA, aujourd’hui SG des Républicains, déclarait :  

 

« Vous permettrez au paysan que je suis de vous dire que c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses. »

 

Il faut attendre la fin d’un évènement pour en faire le bilan.

 

Alors les Insoumis attendez les résultats des Législatives le 12 et 19 juin avant de qualifier l’Union de votre guide Mélenchon de moment historique...

 

Guy Doussot sur Face de Bouc

 

Je n'ai effectivement aucune illusion sur la consistance et la pérennité de cet "accord" de pure circonstance... Il risque d'être plus démobilisateur que rassembleur pour une partie de l'électorat de gauche, et le niveau malheureusement prévisible de l'abstention pourrait bien avoir pour conséquence l'exclusion du 2° tour pour nombre de candidats FI inconnus dans les circonscriptions visées, pour cause de pourcentage inférieur aux 12,5 % des inscrits requis pour y figurer... Nouveau Front Populaire ? Allons donc ! Quelle méconnaissance, ou quelle injure (ou les deux !) à l'Histoire avec un grand H, que d'essayer de vendre une telle salade !

 

L’apparence et la réalité du rassemblement à gauche

 

L’apparence et la réalité du rassemblement à gauche

ÉDITORIAL

 

Le Monde

 

L’accord conclu entre La France insoumise, EELV, le PCF et le PS est moins un programme de gouvernement, contrairement à ce que ses promoteurs disent, qu’une union électoraliste pour devenir la principale force d’opposition à Emmanuel Macron.

Publié le 06 mai 2022

 

Les électeurs de gauche ont tranché le 10 avril. En propulsant le candidat de La France insoumise à seulement 420 000 voix d’un second tour face à Emmanuel Macron, ils ont fait de Jean-Luc Mélenchon le maître du jeu au sein de leur camp. Ce faisant, ils ont validé son pari tactique qui a consisté à négliger une introuvable unité avant la présidentielle pour mieux l’imposer à ses conditions après cette dernière.

 

La manœuvre a été exécutée en un temps record depuis le 24 avril, permettant de transformer, du moins en apparence, la troisième défaite d’affilée de l’ancien socialiste en tremplin vers un « troisième tour ». Il s’agit de celui des élections législatives, fixées au 12 et 19 juin, qui promettent d’être plus disputées qu’anticipé, même si la coalition présidentielle en reste la favorite.

 

Ce regroupement à gauche a une apparence et une réalité. L’apparence est celle d’une union qui pousse ses architectes et ses supporteurs à convoquer bruyamment l’Histoire en traçant des parallèles avec le Front populaire de 1936, l’Union de la gauche adossée au programme commun de gouvernement de 1972 et la gauche plurielle de 1997, synonymes à chaque fois de conquête du pouvoir.

 

La réalité est un accord purement électoraliste qui a pour objectif, pour chacun des participants, soit de limiter ses pertes, soit de maximiser ses gains. Les écologistes, les communistes et les socialistes, affaiblis par les scores piètres, voire désastreux, de leurs candidats respectifs au soir du 10 avril, n’ont eu d’autre solution que le premier calcul. Le second est celui que fait La France insoumise, qui avait dû se contenter de dix-sept sièges de députés en 2017, alors que le Parti socialiste, pourtant laminé au premier tour de la présidentielle, en avait obtenu bien plus.

 

Détestations recuites et réciproques

 

Le résultat est donc le produit de marchandages inhérents à la politique, dans lesquels est également entré en considération l’accès au financement public (en fonction du nombre de candidats présentés et élus), ou encore la capacité de se constituer en groupe à l’Assemblée nationale (le seuil est de quinze parlementaires).

 

Le Canossa des défaits a non seulement été illustré par le faible nombre de circonscriptions électorales favorables qui leur a été alloué, mais également par un alignement sur les exigences programmatiques de La France insoumise. Finalement, la somme des contorsions sémantiques, des silences assourdissants, ou bien des reniements consentis par les écologistes et les socialistes, principalement à propos de l’Union européenne, pèse lourd.

 

Cela n’en fait cependant pas un programme de gouvernement, contrairement à ce que Jean-Luc Mélenchon va probablement s’efforcer de faire accroire pour combattre une abstention qui pourrait tout particulièrement le pénaliser en juin. Si on lui applique l’analyse qu’il a été prompt à développer, le vote utile à gauche qui a porté le chef de La France insoumise au premier tour ne vaut sans doute pas plus adhésion à son programme de rupture que celui qui a permis la réélection d’Emmanuel Macron.

 

Même en écartant le facteur aggravant des détestations recuites et réciproques, les divergences entre les familles de la gauche exprimées pendant la campagne présidentielle sont réelles, profondes et insolubles dans une campagne législative. L’objectif de devenir la principale force d’opposition au président réélu peut permettre de s’en accommoder, tant bien que mal, à titre provisoire. Pas celui d’exercer les responsabilités.

 

 

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8 mai 2022 7 08 /05 /mai /2022 17:20

En aval du pont Régemortes, vue depuis la rive gauche

En amont du pont Régemortes, vue depuis la rive gauche / © Jean-Marc Teissonnier- ville de Moulins

La France contre elle-même, enquête d'un journaliste franco-suisse sur la  ligne de démarcation | Global Geneva

La France contre elle-même

Charles Péguy recommandait de « Regarder la France comme si on n’en était pas ». J’ai tenté de le faire. Avec la conviction que la France s’épuise à se battre contre elle-même. Et à se refuser telle qu’elle est. Georges Bernanos affirmait, dans La Liberté pour quoi faire ? : « Ce n’est pas servir la France que de répéter à tort et à travers qu’elle se porte bien, qu’elle ne s’est jamais mieux portée... Ah, des millions et des millions d’hommes se fichent absolument d’apprendre que nous ne désespérons pas de nous-mêmes : ce qu’ils souhaitent, c’est de savoir qu’ils peuvent espérer de nous. » Regard extérieur et foi dans la lucidité de la France : quelles meilleures armes pour comprendre ce que la démarcation de 1940 dit, peut-être, des fractures d’aujourd’hui ? et vice versa.

Grasset et Fasquelle (@EditionsGrasset) / Twitter

« La France contre elle-même » : critiques et éloge d’un pays divisé ICI 

 

Richard Werly, journaliste franco-suisse au « Temps », a sillonné les territoires de l’ancienne ligne de démarcation entre la France libre et la zone d’occupation nazie. Dans son ouvrage, il décrit comment l’ancienne fracture « raconte à sa manière la France d’hier et d’aujourd’hui ».

Par Alain Beuve-Méry

Publié le 24 mars 2022 à 05h00 

 

Livre. Lorsqu’on est suisse, la France reste un sujet d’étonnement constant. Correspondant du quotidien francophone Le Temps, Richard Werly rappelle que tout oppose la Confédération helvétique à son grand voisin : un multilinguisme imposé, une démocratie directe et une décentralisation poussée dans ses recoins les plus cachés, sans parler d’un goût cultivé pour le compromis et le consensus ! Bref, tout ce qui déplaît aux Français qui se vivent « imbibés de culture révolutionnaire », explique ce fin analyste de la vie politique française.

 

Installé à Paris depuis 2014, Richard Werly était aux premières loges pour assister aux soubresauts d’une France qui se déchire, avec la fronde des « gilets jaunes », événement qui a marqué le quinquennat d’Emmanuel Macron. Il a eu l’idée de chausser les bottes du journaliste zurichois Herbert Lüthy (1918-2002), auteur d’un essai remarqué sur la France d’après-guerre, publié en 1955, A l’heure de son clocher, dont le titre fut choisi par Raymond Aron, alors directeur de la collection « Liberté de l’esprit » aux éditions Calmann-Lévy. Comme son prédécesseur, M. Werly entend porter un regard « sévère mais amical » sur la France d’aujourd’hui où, note-t-il, « des forces qui combattent pour elle, la plus forte demeure le passé ».

 

Le constat riche est à la hauteur des reportages faits dans treize départements français, mais pas n’importe lesquels : du Jura à Orthez, en passant par la campagne berrichonne et les coteaux de Touraine, il s’agit de ceux qui ont été balafrés par la ligne de démarcation séparant la France en deux, du 25 juin 1940 au 11 novembre 1942, selon les exigences de l’envahisseur nazi. Deux raisons expliquent ce choix. La première est privée : enfant, il a passé de longs séjours avec sa mère dans un hameau de la Nièvre, situé non loin du pont Régemortes à Moulins-sur-Allier, un des principaux points de passage de la ligne.

 

Joli tour de force

 

La seconde repose sur une intuition journalistique : les très fortes analogies que cette période historique clé comporte avec la situation contemporaine. « Comment ne pas constater une certaine résonance, entre le débat actuel sur la mondialisation et la prétendue mainmise de l’Union européenne sur la France… et l’idéologie de la révolution nationale pétainiste fondée sur le triptyque souverainiste “Travail, Famille, Patrie” », écrit-il.

 

Richard Werly est ainsi parti à la rencontre de cette « France du vide » et dessine un « archipel français » bien différent de celui décrit par le directeur du département opinion de l’IFOP, Jérôme Fourquet, dans le livre éponyme publié en 2019, au Seuil. Le sien est plus en adéquation avec L’Identité de la France, décrite par Fernand Braudel : les permanences plutôt que les réalités fluctuantes. « La ligne raconte à sa manière la France d’hier et d’aujourd’hui : bureaucratique, courageuse, inventive, apeurée », écrit-il.

Par ces reportages sur l’ancienne ligne de démarcation, Richard Werly réussit un joli tour de force. Il parvient à « réveiller les mémoires des gens ordinaires pour démontrer que ce qui lie les Français entre eux est plus important que ce qui les sépare ».

 

« La France contre elle-même », de Richard Werly, Grasset, 252 pages, 20,90 €.

 

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7 mai 2022 6 07 /05 /mai /2022 06:00

Le vin n'est pas fait pour être reniflé Génération Vignerons

ICI

Hier j’ai tartiné sur le pain, alors je me suis mon vieux faut aussi que liche des lignes sur le vin qui est ton fond de commerce.

 

Pour ce faire, sans me fouler, je me suis rabattu sur le Figaro-Vins qui se fouille le cervelet afin de trouver des sujets un peu plus juteux que les accords mets-vins.

 

Mon titre n’a rien d’ironique, il correspond à ce que je pense du baratin sur le vin, qui ravit Nicolas de Rien, on en fait des tonnes et, vraiment je ne suis pas désolé d’être un mécréant du vin.

 

« Quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console. »

Charles Egerton Osgood

 

« Châtrez « désopilant”, et vous avez « désolant »

Pierre Dac

 

« La liberté c'est de ne jamais avoir à dire qu'on est désolé. »

Ambrose Bierce

Les nouvelles dégustations de vin...

Alexandre Schmitt, nez et consultant : « Pour bien décrire un vin, il faut savoir le trahir »

Reconnu comme l’un des plus grands nez au monde, consultant en assemblage de vins auprès de prestigieux châteaux bordelais, Alexandre Schmitt nous parle de la nécessité d’un « langage commun» en matière de vin.

Par Alicia Dorey

Publié le 01/05/2022

 

LE FIGARO. – Pourriez-vous revenir sur votre parcours, et m’expliquer comment est-ce que l’on passe de la parfumerie à l’œnologie ?

 

Alexandre SCHMITT. – Cela remonte à l’adolescence, lorsque mon père m’a imposé les sciences alors que j’avais plutôt un intérêt pour la musique et l’art en général. J’ai cherché une forme de compromis entre les deux, et j’ai trouvé cette école de parfumerie à Versailles (l’ISIPCA, fondée en 1970 par Jean-Jacques Guerlain, NDLR). J’ai tout fait pour y entrer, je me suis acheté des huiles essentielles afin de m’entraîner seul… J’étais très motivé ! J’ai réussi à intégrer cet établissement, en ayant en parallèle présenté un dossier auprès de la faculté d’œnologie. Lorsque je suis arrivé sur le marché de la parfumerie, j’ai réalisé que seulement 10 multinationales se partageaient le marché mondial, et que hormis quelques entreprises indépendantes, il était difficile de trouver un poste où être vraiment libre de créer des parfums. À l’époque, je connaissais déjà Jean-Claude Berrouet, chef de cave de Petrus, et les choses se sont faites naturellement. Petit à petit, je suis entré dans le monde du vin. Il y a beaucoup de lien entre le parfum, la littérature et le vin, mes trois passions, qui m’ont permis de développer un enseignement unique au monde.

 

  • Le vin était-il une passion antérieure à votre intérêt pour le parfum ?

 

À Bordeaux, il est impossible de ne pas avoir de connexion avec le milieu du vin. Mon grand-père était négociant, et avait stocké des caisses de Cheval Blanc et autres grands châteaux qui, s’il manquait une bouteille, était invendables. Nous en avons donc gardé, et durant toute mon enfance j’ai assisté à ce cérémonial très précis qui consistait à ouvrir une bouteille avec précaution, à la bougie, etc. Je pense que ma passion du vin est née là.

 

 

  • Les arômes sont-ils selon vous la pierre angulaire de l’équilibre d’un vin ?

 

Je ne pense pas. C’est une part congrue, dans la mesure où la beauté du vin se trouve dans l’harmonie, dans l’équilibre entre la bouche et le nez. La part tactile est importante et fait une grande différence. En ce sens, un grand vin n’est pas forcément aromatique. Un Médoc, par exemple, n’est pas forcément très aromatique, mais ce qui fait la différence, c’est le toucher en bouche. Au vieillissement, il pourra développer des arômes plus fins, plus délicats, mais pour un journaliste, il est parfois difficile de décrire ces vins-là. C’est bien le travail en bouche qui domine. La part aromatique des vins jouit d’une grande focalisation ces dernières années, mais ce n’est pas le plus probant.

 

  • Justement, entre le sommelier, l’œnologue, le journaliste ou l’amateur, comment prendre en considération la subjectivité de chacun dans son approche d’un vin ?

 

La suite ICI 

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6 mai 2022 5 06 /05 /mai /2022 06:00

Pain de Paris, pain de Gonesse - La boulangerie... de Jean-Pierre Blazy -  Grand Format - Livre - Decitre

La route du blé est-elle en danger avec la guerre déclarée par la Russie à l’Ukraine, deux greniers à blé. Certes le blé ne sert pas qu’à faire notre pain quotidien, il est la pitance des cochons et des poulets bodybuildés, mais, sans être un locavore, il serait intéressant de repenser notre approche de la sécurité alimentaire en s’inspirant de la sagesse du passé.

 

La fête de la boulange ICI

par Maïté Bouyssy

13 octobre 2021

« Je voudrais en avoir sans cesse, / On l’appelle pain de Gonesse » : ainsi s’exprimait un poème du XVIIe siècle, et c’est cette économie du blé et de la boulange que présente Jean-Pierre Blazy, dont le travail est parfaitement complémentaire des recherches de Steven Kaplan sur les boulangers de Paris au XVIIIe siècle. Blazy est à la recherche de la vie socio­économique qui a permis à la Franciade, le vrai « Pays de France », de fonctionner pour les marchés forains de Paris, alors que Kaplan s’est davantage consacré à la fabrique intra muros du « meilleur pain du monde ».

 

Jean-Pierre Blazy, Pain de Paris, pain de Gonesse. Préface de Jean-Marc Moriceau. Créaphis, 376 p., 28 €

 

Jean-Pierre Blazy montre l’écosystème que portèrent ces plaines à blé du nord de Paris, dont le cœur va de Bonneuil à Goussainville, Villiers-le-Bel, Arnouville et alentours. Elles nourrirent une précoce densité de population, et s’y établit un système de fermage qui permit à une moyenne bourgeoisie rurale de combiner les métiers de laboureur et de boulanger tandis que la bluterie se faisait dans les moulins de la petite vallée du Croult. Des dynasties, tels les Destors, s’adonnaient aux différents métiers du blé et finirent en boulangers et marchands parisiens, d’autres en robins, voire, pour le dernier, en notable élu politique et bienfaiteur de l’hôpital de Gonesse.

 

Ce système était fondé sur la location des terres des ordres religieux qui possédaient 40 % des sols alors que les paysans laboureurs, malgré leur aisance, ne passèrent que de 11 % à 18 % de la propriété au cours du XVIIIe siècle. On sait l’emprise qu’avaient les carmélites de Saint-Denis ou l’Hôtel-Dieu de Paris. C’est à partir de leurs contrats que s’établit la grande culture sur de vastes exploitations de plus de 100 hectares, et une cinquantaine de plus de 200 hectares. Les fermiers ne devaient pas seulement une rente matérielle à ces institutions mais leur position les protégeait directement ou indirectement en cas de trouble et de guerre au XVIIe siècle. Ce sont en revanche la paix, le démarrage et le libéralisme économique du XVIIIe siècle qui ruinèrent ce système au profit des marchands blatiers et de nouveaux blutages qui permirent le pain noir des pauvres. Au fil du siècle, Gonesse passa de 3 400 à 2 200 habitants. En 1790, il ne restait que sept boulangers laboureurs, même les chertés ne leur profitaient plus, car ils s’endettaient auprès des meuniers. Quand les initiatives de Turgot suscitèrent des oppositions en 1776, on parla de « guerre des farines » et non plus de la rareté du pain.

 

Le village de Gonesse fut néanmoins considéré comme un des plus beaux de France, fort de ses maisons à toit de chaume puis de brique qui s’ouvraient par une vaste porte charretière sur une cour avec dépendances tant pour les employés – car ces exploitations comprenaient un personnel varié — que pour le fournil, le bois nécessaire aux cuissons (la bourre), les greniers. Il fallait aussi des écuries et des étables : c’est en voiture à cheval que le pain était porté les mercredis et les samedis par la route des Flandres vers une douzaine de marchés de la rive droite à Paris. Les étables étaient tout aussi nécessaires, les moutons appartenant aussi au système de l’assolement céréalier (ils entretiennent les soles moissonnées et fument la terre qu’ils pacagent).

 

Ce livre toujours vivant et précis donne la synthèse des travaux de l’auteur et de tout ce qui a été étudié à la suite et sous la direction de Guy Fourquin (thèse de 1963) puis de Robert Muchembled à Paris X, outre les travaux de Jean-Marc Moriceau (1992). Il témoigne aussi de l’attachement de la communauté savante de ces lieux à leur histoire, non point conçue comme une déréliction mais comme une entité autonome qui peut témoigner de tous les événements économiques et politiques d’une vie rurale si proche, si déterminante et déterminée par la capitale, mais qui ne fut aucunement une relégation, ni la misère pour tous. Le pain de Gonesse rimait bien avec allégresse.

 

 

 

 

Pain de Paris, pain de Gonesse, de Jean-Pierre Blazy

Le pain de Gonesse à la fin du XVIIe siècle [article] ICI

Claude Gindin 

Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine Année 1972  19-3  pp. 414-433

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à suivre ICI

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5 mai 2022 4 05 /05 /mai /2022 06:00

 

Qui se souvient du juge Halphen ? (1)

 

Pas grand monde...

 

Et de Gaston de Pawlowski ? (2)

 

Personne sauf Lunettes Rouges alias mon ancien collègue de la SVF Marc Lenot

 

Et de L’Angélus et des Glaneuses de Jean-François MILLET ?

 

Le monde entier !

 

Et de Jean-Charles MILLET ?

 

Personne sauf Éric Halphen ...

 

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  1. (1) Magistrat connu pour son instruction de l’affaire des HLM de Paris au début des années 2000, Éric Halphen est aussi écrivain. Auteur de romans noirs et policiers, il s’attaque cette fois-ci au récit non-fictionnel, avec l’affaire dite « des faux Millet », qui défraya la chronique dans les années 1930. Dans Le faussaire de la famille, qui parut le 10 février 2022, il revient sur l’histoire de Jean-Charles, petit-fils du peintre Jean-François Millet, qui n’a pas hésité à vendre plusieurs œuvres faussement attribuées à son grand-père, bernant ainsi marchands d’arts et musées…

 

Des marchés attribués « aux copains du RPR »

 

« A l’époque, on parlait d’Etat RPR (Rassemblement pour la République), explique Éric Halphen. Les marchés de la ville de Paris se comptaient en dizaines et centaines de millions d’euros et ils étaient donné uniquement aux entreprises qui étaient dirigées par les copains du RPR et du maire de Paris ».

 

« Jacques Chirac n’aura pas laissé que de bons souvenirs. Surtout, il aura montré le mauvais côté de la politique, c’est-à-dire celui où l’on se sert des marchés publics pour enrichir un parti afin d'arriver au pouvoir. C’est triste quand quelqu’un meurt mais je retiendrai surtout le chef de l’Etat qui a abaissé la fonction présidentielle, car il est arrivé au pouvoir par de mauvais chemins »

 

 

PUBLIÉ LE 24 JANVIER 2013 PAR LUNETTES ROUGES ICI 

  1. (2) Hommage à Gaston de Pawlowski

 

Gaston de Pawlowski — Wikipédia

 

Que vient donc faire le fondateur du Canard Enchaîné et de l’Union Vélo-cyclopédique de France, l’inventeur de l’adorable appareil à sécher les larmes et du politiquement incorrect silencieux pour dames, le promoteur des tableaux remuants et l’inspirateur du Grand Verre, l’adepte du cri-cri pinçon pour faux appas et l’auteur du précurseur Voyage au pays de la quatrième dimension (réédité avec une préface de Jean Clair…) dans une respectable mais audacieuse galerie de la rue Saint-Claude ?

 

Le Faussaire de la famille : Halphen, Éric: Amazon.fr: Livres

L’ART DU FAUX

 

« Dans un article titré Il n’y a pas de faux tableaux paru peu après l’arrestation de Jean-Charles dans l’hebdomadaire satirique Cyrano, Gaston de Pawlowski, écrivain, critique littéraire et reporter sportif, ne comprend pas « en quoi un tableau ou une statue peuvent être assimilés à un billet de banque, si ce n’est par les marchands et les acheteurs mercantis qui ont transformé l’art en simple valeur de spéculation » alors qu’au « point de vue purement artistique, il n’y a pas de faux ou de vrais tableaux, mais des œuvres bonnes ou mauvaises, quel qu’en soit l’auteur ». Il considère qu’en revanche « les faux connaisseurs sont innombrables, je veux dire ceux qui achètent aujourd’hui une œuvre d’art, non point pour le plaisir qu’elle leur procure, mais pour les bénéfices futurs qu’ils espèrent en tirer (...) Faute de pouvoir juger de la valeur d’un œuvre au strict point de vue artistique, le public a pris l’habitude de ne l’estimer qu’en gros sous, et les Américains, sur ce point, sont passés maîtres. Du moment qu’on leur affirme qu’une chose vaut tant, ils achètent et l’admirent ».

 

Et le chroniqueur d’ajouter : « Pour un véritable amateur d’art, ce n’est point la valeur marchande d’une œuvre qui peut donner une indication quelconque, mais la manière du peintre, la trace évidente de son génie. Il peut fort bien arriver, du reste, qu’un peintre de grand talent fasse certain jour de très mauvaises choses, tandis qu’un humble copiste peut avoir, par contre, un jour, une inspiration de génie. Qu’importe la signature ou l’absence de signature ! si l’œuvre est belle, cela doit suffire amplement. »

 

Enfin, après avoir rappelé que, des « contrefacteurs officiels », « il n’y eut que cela dans les ateliers des grands maîtres d’autrefois », à savoir « les élèves du maître, chargés de terminer ses tableaux suivant la même technique et les mêmes procédés de métier », il écrit que « les contrefacteurs d’aujourd’hui, les faussaires comme on les appelle, en sont tout simplement des élèves à la manière d’autrefois, et ces élèves sont rares ».

 

Dans la même veine, Jean Cassou, écrivain, futur résistant et critique d’art, écrit dans Marianne durant le procès de 1935 que la contrefaçon, « quand elle est appliquée, quand elle est sincère, doit apparaître comme un hommage, fatal et peut-être nécessaire, rendu au génie ». Soutenant qu’un style, qu’il s’agisse de celui de Corot – lorsqu’on lui apportait des toiles douteuses à lui attribuées, il rangeait d’un côté celles qui lui semblaient intéressantes, de l’autres les médiocres, en concluant que seules les premières étaient de sa main – ou de celui de Millet, n’est « qu’une interprétation du monde, qui n’a aucune valeur absolue », il considère comme normal que « des esprits soumis et modestes, comme le sont les contrefacteurs, s’y arrêtent, l’exploitent, lui confèrent quelque durée », puisque dans la mesure où « tout le monde ne peut pas inventer ou créer », il faut aussi qu’il y ai des « vulgarisateurs ». Il finit son article sur une note d’espoir : « Il y a peut-être en Jean-Charles Millet l’étoffe d’un grand peintre et qui serait l’égal de son grand-père. »

 

Pages 209 à 211

 

Jean-Charles Millet peint lui aussi. Si sa technique n’est pas mauvaise, il manque d’originalité et se cantonne aux thématiques traitées par son grand-père. Les seules œuvres qu’il vend sont des croquis « à la manière de Jean-François Millet » proposées aux visiteurs du musée consacré à son aïeul à Barbizon, en Seine-et-Marne. (Crédit : Jean-Charles Millet / Wikicommons)

Le faussaire de la famille", d'Éric Halphen ou l'obsession de la contrefaçon ICI 

 

Coup de cœur lecture

Par Eve Charrin

Publié le 13/02/2022 

 

 

Chaque dimanche, « Marianne » isole parmi la foisonnante production littéraire un livre coup de cœur. Cette semaine : « Le faussaire de la famille », du magistrat Éric Halphen, enquête sur une usurpation familiale dans le milieu de la peinture.

 

Magistrat anticorruption puis antiterroriste, de surcroît auteur d’une demi-douzaine de polars, Éric Halphen aime l’enquête. Judiciaire ou littéraire, il la mène en professionnel chevronné, pas du genre à lâcher l’affaire. À moins que les affaires refusent de le lâcher : « On n’échappe pas à sa vie », écrit-il non sans mélancolie dès les premières pages du Faussaire de la famille.

 

La preuve ?

 

À ses heures perdues, le juge s’intéresse à la peinture impressionniste, il convoite sur eBay un dessin de Jean-François Millet (1814-1875), célèbre peintre des Glaneuses et de l’Angélus. Las, une rapide recherche sur Internet lui apprend que le cachet « JFM » a été usurpé par le propre petit-fils du maître, Jean-Charles Millet (1892-1944). Démasqué, le faussaire a été jugé et emprisonné à deux reprises dans les années 1930. Un sujet en or pour le magistrat-écrivain, ainsi arraché à la contemplation des « paysages de Barbizon » et brutalement ramené à l’enquête : « Ta mission ici-bas est de t’occuper des infractions, mon gars ».

 

UNE TRANSGRESSION MAJEURE la suite ICI

 

 

Le faussaire de la famille, d’Éric Halphen. Éd. Buchet-Chastel, 256 p., 19,90 €

 

Jean-François Millet (1814-1875), bien qu’artiste reconnu, ne connaîtra jamais la fortune. La cote de ses œuvres s’envolera seulement après sa mort, en 1875. (Photo : Nadar / Wikicommons / domaine public)

Le juge Éric Halphen raconte dans un nouveau livre la fascinante affaire des faux Millet ICI 

 

 

Amateur d’art à ses heures perdues, le juge Éric Halphen avoue chiner des tableaux du XIXe siècle sur le site d’enchères en lignes eBay. C’est ainsi que, par hasard, il découvre cette histoire incroyable, oubliée aujourd’hui, qui fit pourtant grand bruit à l’époque et passionna la presse et l’opinion publique : l’affaire des faux Millet. 27 février 1935 : Jean-Charles Millet est condamné à six mois de prison ferme et 500 francs d’amende confirmés, pour abus de confiance et apposition de fausse signature, par le tribunal correctionnel de Fontainebleau. Cinq ans auparavant, il a déjà été écopé d’un an de prison ferme pour escroquerie et émission de chèques sans provision. Rien de très original au premier abord. Mais c’est en regardant l’ascendance du personnage que ce fait divers prend une autre dimension…

 

Jean-Charles Millet n’est pas n’importe qui. Il est le petit-fils de Jean-François Millet (1814-1875), artiste internationalement reconnu, auteur de chefs-d’œuvre comme L’Angélus et Les Glaneuses. S’il n’a pas connu son grand-père, il ne peut échapper à la figure tutélaire de cet artiste, dont la mémoire est entretenue par toute la famille, notamment à Barbizon, le village de Seine-et-Marne où celui qu’on surnomme « le peintre paysan » avait posé ses valises, après avoir fui le tumulte de la vie parisienne.

 

C’est d’ailleurs ici que Jean-Charles passe une partie de son enfance, puisque ses propres parents se sont installés dans la commune. Le jeune homme côtoie donc nombre de peintres venus en pèlerinage sur les traces du fondateur de « l’école de Barbizon ». Lui aussi se rêve artiste, il s’inspire du style et des thèmes de son grand-père, restant dans le registre naturaliste, l’originalité et le génie de son aïeul en moins…

 

Seul André Douhin, un marchand d’art qui a transformé l’ancienne maison de Jean-François Millet en petit musée qui attire déjà les touristes, lui commande quelques œuvres « dans le genre de Millet » pour les vendre dans la boutique, plus attiré par le nom du créateur que par ses réels talents.

 

La naissance de l’arnaque

 

Ainsi, Jean-Charles se retrouve à reproduire, dans le style de son grand-père, des dessins représentant l’église du village, les fermes ou les champs des environs qui auraient inspiré l’illustre artiste. Entre le cadeau souvenir et le produit dérivé avant l’heure, en quelque sorte… Le tout pour quelques sous. « La conclusion est évidente. Si Jean-Charles ne peut être l’égal du maître, s’il ne peut à son tour exister en tant que peintre, il ne lui reste qu’une solution : s’effacer », écrit Éric Halphen.

 

La suite ICI 

 

 

 

Lors de ses procès (ici à Melun, en correctionnelle, en 1935), Jean-Charles Millet a évoqué sa volonté de venger son grand-père, exploité selon lui par les marchands d’art qui se sont enrichis sur son dos. (Crédit : Agence Rol / BNF / domaine public)

 

La une du Journal, daté du 8 mai 1930, met en scène l’arrestation de Jean-Charles Millet et de son complice. L’enquêteur à la tête des policiers qui interpellent les deux escrocs n’est pas n’importe qui. Il s’agit de Jules Belin, membre de la première « brigade du Tigre », qui a déjà appréhendé à l’époque le tueur en série Landru et le célèbre chef de la bande à Bonnot. (Crédit : Le Journal / BNF / domaine public)

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4 mai 2022 3 04 /05 /mai /2022 06:00

 

6 destinations desservies par le train de nuit

 

train de nuit wagon lit

Avec le train de nuit, endormez-vous à Paris et réveillez-vous à Nice sur la Promenade des Anglais ou au cœur des Alpes ! Voici notre sélection de 6 destinations à tester sur le mode train de nuit.

 

Le train de nuit n’a pas dit son dernier mot ! Au départ de Paris Austerlitz, partez vers le sud, dès 29 euros en couchette. On peut se rendre à Briançon, Ax les Thermes, Cannes ou Nice en une nuit...Un temps de trajet optimisé, la possibilité de privatiser un compartiment : les avantages du train de nuit sont nombreux. On vous dévoile 6 villes où profiter du voyage.

 

Argelès-sur-Mer (11H15 de trajet)

 

C'est un véritable voyage qui vous amène à Argelès-sur-Mer, tout simplement parce qu’on traverse l’authentique Carcassonne et la chaleureuse Perpignan, correspondance incontournable pour un bain de soleil ou un petit-déjeuner local.

 

Argelès-sur-Mer profite d’une situation géographique idéale, qui l’a fait rayonner dans toute l’Occitanie. Cette ville maritime, limitrophe à l’Espagne (35 min du Perthus), est un petit coin de paradis nichée entre les montagnes des Pyrénées Orientales et la mer Méditerranée…

 

 

À tout moment de l’année on profite simplement du joli paysage marin, les criques de Portells et de l'Ouille sont brutes et natives ! Argelès-sur-Mer déploie aussi une plage de sable fin sur sept kilomètres.

Train de nuit pour Munich - Film (1940) - SensCritique

Aujourd’hui c’est « Train de nuit pour Munich » (1940)

 

Train de nuit pour Munich, un film de 1940 - Télérama Vodkaster

 

Pourquoi ce film ?

 

Tout simplement pour remercier mon metteur en page préféré et lui faire plaisir puisqu’au détour d’une fiche il s’était laissé aller à une confidence avouant qu’il aimait les films qui se passent dans un train.

 

Night Train to Munich (1940) | Cinéma de rien

 

Quelle est l’histoire ?

 

Nous sommes à Prague, exactement le 3 septembre 1939. La guerre est sur le point d’éclater. Le professeur Axel Bomasch, inventeur d'un procédé de blindage, ne voulant pas que sa trouvaille tombe aux mains de l'Allemagne nazie, parvient à s'enfuir à Londres. Il laisse malheureusement sur place sa fille Anna, qui est arrêtée par la Gestapo et envoyée en camp de concentration. Là, elle rencontre Karl Marsen, prisonnier comme elle. Ils parviennent à s'évader et à gagner Londres à leur tour. Par l'intermédiaire d'un agent des services secrets britanniques, Gus Bennett, la jeune femme retrouve son père, mais Karl, en réalité un officier nazi, kidnappe les Bomasch qui sont transférés à Berlin. Gus qui parle couramment allemand se rend alors dans la capitale du Reich, sous l'identité d'un officier allemand du Génie. Il veut enlever Anna et le professeur à la Gestapo et de les ramener en Angleterre...

 

Les lecteurs fidèles des fiches trouveront des ressemblances avec le scénario du film d’Alfred Hitchcock « Une femme disparaît » 1938. Les deux films bénéficient du talent des mêmes scénaristes, Sidney Gilliat et Frank Launder. De plus, on retrouve, dans Train de nuit pour Munich, trois des acteurs du film d'Alfred Hitchcock : d'une part Margaret Lockwood ; d'autre part, Basil Radford et Naunton Wayne qui reprennent leur duo comique d'amateurs de cricket et de golf, Charters et Caldicott.

 

Night Train to Munich (1940) - IMDb

 

Réalisation

 

Carol Reed

 

Reed ne possède ni le génie ni l’aura d’Alfred Hitchcock. Il n’en demeure pas moins un réalisateur de qualité connu surtout pour « Le Troisième Homme » 1949 avec Alida Walli, Orson Welles, Joseph Cotten et Trevor Howard et la ville de Vienne (et ses égouts) superbement mise en scène. Film culte s’il en est, tout comme la musique d’Anton Karas.

 

A propos de ce film Wikipédia reconnait que cette réalisation de Carol Reed est une rareté de qualité qui rappel « Une femme disparaît »1938. Les « ingrédients » sont les mêmes : une partie des intrigues respectives se déroule dans un train, à l'étranger (d'un point de vue britannique) et dans le contexte d'une dictature.

 

Reed est également connu pour des films inspiré de Graham Greene comme : « Première Désillusion » 1948 ou « Notre agent à La Havane » 1959

 

RAREFILMSANDMORE.COM. NIGHT TRAIN TO MUNICH (1940)

Qui fait quoi ?

 

Margaret Lockwood :              Anna Bomasch

 

Nous l’avons déjà rencontré dans « Une femme disparaît » 1938 d’Alfred Hitchcock. Elle tient ici un rôle similaire. C’est une actrice fétiche de Carol Reed (6 films)

 

Rex Harrison :                    Gus Bennett

 

Lui c’est dans « Guêpier pour trois abeilles » 1967 de Mankiewicz qu’il figure pour la première fois dans les fiches de Ciné papy. A propos de sa prestation dans ce film on peut lire dans Wikipédia : « Par son flegme, son audace, son engagement physique et le charme qu'il déploie, Bennett n'est pas sans préfigurer le futur James Bond.

 

Paul Henreid                              Karl Marsen

 

C’est le méchant de l’histoire, fourbe, traitre, agent double, espion. Tout pour plaire quoi !

 

Pour éclairer tout un chacun il suffira à Ciné papy de rappeler son rôle dans « Casablanca » 1942 de Michael Curtiz. C’est lui qui tient le rôle de Viktor Laszlo chef de réseaux résistants tentant d’échapper aux nazis avec son épouse Ingrid Bergman qui n’a jamais été aussi radieuse et émouvante.

Amusons-nous un instant, le vrai nom de Heinreid est Paul Georg Julius Hernreid Ritter Von Wassel-Waldingau. Pas facile à caser sur une affiche non ?

 

Basil Radford :                    Charters

 

Et voici, le retours des « Dupont / Dupond » britanniques déjà présents à la même place dans le casting d’ « Une femme disparaît » et toujours aussi drôle en tant que passionnés de cricket et de golf

 

Naunton Wayne :                      Caldicott

 

Wikipédia précise que ces deux personnages ont toujours l'intellect parfois lent, le patriotisme indéfectible, et l'absolue certitude qu'un Britannique ne doit être traité qu'en gentleman, ce en quoi les nazis les décevront considérablement.

 

Et si pour une fois on parlait musique

 

Louis Lévy est connu pour sa collaboration à des films notables de l’histoire du cinéma. Il collabore notamment à plusieurs films réalisés par Alfred Hitchcock, comme « Les 39 Marches » 1935, « Jeune et Innocent » 1937, « Les Amants du Capricorne » 1949, et « Le Grand Alibi » 1950.

Autres films notables : « La Citadelle » 1938 de King Vidor « Capitaine sans peur » 1951de Raoul Walsh, « Moby Dick » 1956 de John Huston .

 

 Pax

 

Prochainement « Coup de Tête »

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3 mai 2022 2 03 /05 /mai /2022 06:00

 

Ce n’est pas moi qui le dis mais Richard Werly

journaliste pour Blick.

 

Il parle d'avenir

Avec Mélenchon, la gauche française a trouvé sa « marque»

 

 

Dans la vie que je vis les marques n’ont jamais été ma tasse de thé, ni pour l’alimentation, les vêtements, les autos, les vélos et tout ce que j’achète avec mes gros sous.

 

Je préfère choisir mes produits pour ce qu’ils sont réellement, leurs qualités, leurs origines, leur naturalité.

 

Bref, je me méfie d’une « union » bouclée vite fait mal fait sur le gaz de la rouste pour les uns : EELV, PS, PCF, et la « victoire autoproclamée » pour la nouvelle marque de la gauche.

 

Dans cette hâte les négociateurs poussent la poussière, les désaccords, dont certains sont de premiers ordres pour qui souhaite gouverner le pays, sous le tapis, afin de conclure un partage de circonscriptions gagnables. C’est de la bonne vieille cuisine électorale.

 

Reste que c’est bien beau de se partager le gâteau avant de l’avoir créé, encore faudra-t-il trouver des candidats locaux qui puissent séduire les électeurs avec un programme d’Union qui ne brille par sa clarté et sa sincérité.

 

Pour faire une blagounette, Mélenchon fait une OPA sur les confettis de l’ancienne gauche, des confettis eux-mêmes de couleurs mêlées, comme aurait dit mon pépé Louis, pour que les bœufs enjugués tirent le charroi en harmonie il leur faut un bon toucheur sachant manier l’aiguillon. C’était le cas de Tonton, le roi de l’ambiguïté, pas sûr que notre Mélenchon soit doté de cette « qualité ».

 

 

 

À l’heure où vous lirez ces lignes, l’affaire est entendue. Emballée. Pliée. En route pour les législatives françaises des 12 et 19 juin. Négocié ce week-end, l’accord entre la « France insoumise » et Europe Ecologie-Les Verts vient d’être bouclé dimanche soir. Une centaine de circonscriptions législatives promises aux Verts, alors que socialistes et communistes continuent de négocier avec la formation de Jean-Luc Mélenchon.

 

Car au fond, tout tourne autour du député de Marseille, 70 ans, fort de ses 22% des suffrages au premier tour de la présidentielle. Environ 400'000 voix d’écart avec Marine Le Pen, qualifiée de justesse pour le second tour puis battue par Emmanuel Macron. Beaucoup avaient ce mot-là aux lèvres ce dimanche 1er mai, dans le cortège syndical qui a traversé Paris pour la fête du travail, tandis que les « black blocs » cassaient des vitrines sur le passage des manifestants : « Mélenchon au second tour, cela aurait été un tout autre spectacle !»

 

Il est désormais la « marque » qui compte

 

Mais oublions un moment le contenu des négociations. Parlons audimat, empreinte médiatique, force de persuasion, nom en forme de slogan : Jean-Luc Mélenchon a franchi le pas au fond des urnes, le 10 avril. Il est désormais « la » marque qui compte.

 

On parle de Mélenchon. On reprend ses bons mots, comme cette accusation lancée contre Emmanuel Macron de vouloir « vendre le pays à la découpe » au capitalisme mondialisé. On sourit, admiratif, de ses onze hologrammes qui, le 5 avril, transformèrent son meeting de Lille en grand-messe politique de la contestation nationale par image électronique interposée.

 

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