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14 mars 2022 1 14 /03 /mars /2022 06:00

Alain Krivine, lors d'une conférence de presse, le 8 avril 1974.Alain Krivine, lors d'une conférence de presse, le 8 avril 1974. © AFP / STF

Je sais, je sais, comme le chantait Gabin, cette chronique, qui semble sans queue ni tête, va dérouter certains de mes lecteurs, et pourtant elle n’est pas aussi foutraque qu’il n’y paraît, elle est pleine de liens, ceux de mes souvenirs.

 

Baby-boomer encore véloce, soixante-huitard non révisé, buveur de vin nu qui n’existaient pas au temps du PSU, j’ai croisé sur ma longue route, des gens fort différents.

 

La difficile restructuration financière de Pierre & Vacances

Le président et fondateur de Pierre et Vacances-Centre Parcs, Gérard Brémond, à Paris le 21 novembre 2018. 

 

Prenons Gérard Brémond, fondateur de Pierre & Vacances-Center Parcs, je l’ai rencontré dans un scénario type Citizen Kane (pour faire plaisir à ciné Papy), le prédateur étant en 1982, Robert Hersant, l’empereur de la presse qui avait concentré jusqu’à 40% des titres de la presse française dans les années 1980. Mon patron, Louis Mermaz, alors président du CG de l’Isère et de l’AN, voyait d’un mauvais œil les manœuvres du Robert pour mettre la main sur Le Progrès de Lyon et le Dauphiné Libéré. Il me confia la mission de provoquer un tour de table afin de contrer le papivore. C’est dans ces conditions que je rencontrai Gérard Brémond, de même que Jean-Claude Gallienne, le papa de Guillaume Gallienne, l’acteur bien connu. À cette occasion je constatai qu’il était plus facile d’aligner des millions de francs que d’en trouver quelques centaines pour faire ses fins de mois. Bref, le tour de table fut bouclé mais un veto vint de l’Elysée, Tonton nous fit savoir qu’Hersant était intouchable.

 

La concentration des médias au temps de Robert Hersant

 

Dix ans après sa mort en 1996, l’ombre de Robert Hersant plane encore sur son défunt empire de presse. De son vivant, le magnat était passé à travers toutes les gouttes, tant les autres pouvoirs, politique ou judiciaire, semblaient redouter le sien. À titre posthume, un vieux dessous de table de 90 millions de francs remonte tardivement à la surface, à l’occasion de l’interminable agonie du quotidien France-Soir. Ses ayants droit vont peut-être devoir assumer cet héritage encombrant, ressurgi d’un paradis fiscal.

 

Robert Hersant aura rythmé cinquante années de la vie politico-médiatique française et construit un empire de papier (Le Figaro, France-Soir, Auto Moto, Paris Turf, La Voix du Nord, Le Dauphiné libéré, Le Progrès, Presse Océan, etc.), dont il ne reste aujourd’hui plus rien. Seule la Ve République pouvait mettre en selle ce type de personnage… Il est né en 1920 en Loire-Atlantique, fils d’un capitaine au long cours. Étudiant en Normandie, il est secrétaire des Jeunesses socialistes locales et fréquente alors deux futurs destins politiques : Jean Lecanuet, qui sera candidat centriste à l’élection présidentielle de 1965, et Alexandre Hébert, qui incarnera plus tard l’anarcho-syndicalisme avant de devenir membre du Parti des travailleurs (trotskyste-lambertiste). Mais Robert Hersant a d’autres vues : bien plus que la politique, il embrasse le monde de la presse. Au plus mauvais moment : sous l’occupation allemande.

 

Chef en 1940 du mouvement collaborationniste Jeune Front, il fonde deux ans plus tard le journal pétainiste

 

Que reste-t-il du Groupe Hersant ? ICI  

 

Revenons à Gérard Brémond sa capacité à séduire les décideurs, avec ce qu’il faut de rouerie et de prestidigitation économique. Ses armes ? « Empathie, humour, détermination » Il était jazzman, guitariste de bonne famille. Son quintette écume les caves parisiennes. Le succès le fuit, la passion lui reste ; il chroniquera l’avènement de John Coltrane pour Jazz Hot puis, fortune faite, rachètera la radio de jazz TSF et le Duc des Lombards, célèbre club parisien. Il s’amuse aujourd’hui de ses « horaires de jazzman » – difficile de le joindre le matin ou de l’empêcher de travailler le soir. Robert Faure, son factotum à Avoriaz, y voit la source de son art de la synthèse, de l’improvisation et du rythme des affaires.

 

L’expérience Avoriaz est à la fois rude et joyeuse. Une formidable vitrine, trop peu rentable, jusqu’à ce que le Festival du film fantastique, à partir de 1973, en fasse une station branchée où M. Brémond convie les cabinets ministériels comme les stars, et tisse ainsi son réseau. Il importe un modèle commercial original, la « nouvelle propriété » : des particuliers financent la construction d’une résidence en achetant de petits appartements, que Pierre & Vacances s’occupe de louer.

 

Nous avons sympathisés.

 

(Voir article plus bas : La triste sortie de Gérard Brémond)

Passons au café charbon : « Votre Taulier, lors d’une dégustation des vins du Plan de Dieu, au resto Touller Outillage, rue Pierre Timbaud, haut-lieu des bobos d’Oberkampf (le café charbon où je croisais le dinosaure de l’ancienne Ligue Communiste Révolutionnaire, Alain Krivine, le papa politique de Besancenot de la NPA) est tombé nez-à-nez avec Gilles Ferran et Calendal. ICI 

 

Alain Krivine et Olivier Besancenot, en 2005.© MARTIN BUREAU/AFP

 

Charbon, séduisante brasserie (a)typique, emblématique de l’Est Parisien ICI 

by Frédérique de Granvilliers

 

Alain Krivine est mort, mais pas le rêve présidentiel de l’extrême gauche française ICI 

 

Le décès d’Alain Krivine, figure historique de l’extrême gauche française, est intervenu samedi alors que cette mouvance politique sera bien présente dans les urnes le 10 avril, pour le premier tour de la présidentielle

Richard Werly

 

Publié dimanche 13 mars 2022

 

La révolution, en France, continue de passer par la conquête de l’Elysée. Au moins sur le plan symbolique. Décédé samedi à l’âge de 80 ans, le leader trotskiste Alain Krivine, co-créateur de la Jeunesse communiste révolutionnaire en 1966, incarnait toutes les aspirations contradictoires de l’extrême gauche française. Laquelle fut, dans les années 1970, l’un des principaux viviers de recrutements de la nouvelle génération de dirigeants du Parti socialiste, avec des personnalités telles que Lionel Jospin, Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Cambadelis ou Pierre Moscovici, tous issus de la mouvance trotskiste dont ils s’extirpèrent après leurs études pour gravir les marches de la politique et du pouvoir, parfois jusqu’au sommet.

 

 

Krivine, ou le miroir d’une réalité française qui, vue de l’étranger même proche, continue de fasciner: celle de l’attirance d’une partie de l’électorat et de l’élite intellectuelle pour des thèses révolutionnaires qu’incarnent aujourd’hui dans la campagne présidentielle deux candidats déjà sur les rangs en 2017: Nathalie Arthaud, enseignante et porte-parole de Lutte Ouvrière. Et Philippe Poutou, ouvrier dans l’industrie automobile et figure de proue du Nouveau parti anticapitaliste. Il y a cinq ans, les deux avaient obtenu respectivement 0,64% et 1,09% des suffrages. Soit, sur la base d’un corps électoral de 48 millions, environ 800 000 voix. Alain Krivine s’était lui, par deux fois, porté candidat à l’Elysée. Il avait recueilli 1,1% des voix en 1969 (lors de l’élection de Georges Pompidou) et 0,4% en 1974 (lors de l’élection de Valery Giscard d'Estaing).

 

Evoquer le souvenir d’Alain Krivine revient à réveiller, y compris en Suisse Romande, un monde politique d’un autre âge alors que la guerre en Ukraine renvoie à la guerre froide et aux fantômes de l’ex-URSS: un âge internationaliste, façonné par les luttes idéologiques et les combats parfois physiques entre trotskistes et communistes «staliniens», dominé par les querelles intestines entre mouvements d’extrémum (divisée en France entre la Ligue Communiste révolutionnaire, devenue aujourd’hui le Nouveau Parti anticapitaliste, et Lutte Ouvrière) et soutenu, peu ou prou, par une frange non négligeable de la population. Krivine – dont le fils Frédéric est un réalisateur de télévision de premier plan, co-auteur de la série «Un village français» qui raconte le pays sous occupation allemande en sept saisons – était un enfant des années soixante, de la lutte antiaméricaine contre la guerre au Vietnam, des événements de mai 1968.

Alain Krivine et Arlette Laguiller participent à une manifestation contre l'intervention militaire au Tchad, en 1983.© GEORGES BENDRIHEM/AFP

«Militant jusqu'au bout»

 

Il était un «68ard qui n’a jamais renié ses convictions anticapitalistes et révolutionnaires et est resté militant jusqu’au bout», a souligné Nathalie Arthaud – successeure à Lutte Ouvrière d’Arlette Laguillier, l’ex-rivale politique de Krivine bien plus populaire jusqu’à obtenir 5,30% des suffrages à la présidentielle de 1995, et 5,72% en 2002 – qui lui reprochait pourtant d’avoir rompu avec le communisme et de ne plus prononcer ce mot. «Il était une figure du combat vital de l’opposition de gauche à ce stalinisme dont Poutine est l’ultime avatar», a pour sa part commenté le fondateur de Médiapart Edwy Plenel, qui démarra sa carrière journalistique à Rouge, le journal de la Ligue Communiste révolutionnaire.

 

De ce monde politique là, nourri à la soif d’égalité et au rejet du système capitaliste, trois types de personnalités politiques sont sorties en France. Les premiers sont les ex-trotskistes qui s’employèrent ensuite à gommer leur passé, comme l’ancien premier ministre socialiste Lionel Jospin. Les seconds sont les militants restés passionnés par la lutte et résolus à dénoncer tous les pouvoirs, comme Olivier Besancenot, Philippe Poutou ou Nathalie Arthaud, dont le seul moment d’exposition au premier plan est la présidentielle, même si celle-ci est un combat inégal (ils seront ainsi absents, l’un comme l’autre, de la première grande émission TV sur la guerre en Ukraine avec huit des douze candidats lundi sur TF1) . Et un troisième a réussi, seul, à concilier à la fois sa fidélité et une posture rassembleuse: Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise, parvenu à 19,6% des voix au premier tour de la présidentielle de 2017. Mélenchon qui, de nouveau candidat en 2022 (crédité pour l’heure de 11 à 15% des voix) a salué le décès d’Alain Krivine en ces termes: «Émotion et chagrin. Une pensée affligée à sa famille et salut fraternel à tout le mouvement trotskiste».

 

Pourquoi une telle persistance du trotskisme et de ses avatars en France? Pourquoi deux candidats à nouveau sur la ligne de départ du sprint élyséen? La seconde question trouve sans doute sa réponse dans une «frustration» de la gauche française. «Beaucoup d’élus de gauche donnent leurs parrainages à l’extrême gauche pour se faire en quelque sorte pardonner commentait devant nous récemment le politologue Pascal Perrineau. Les mouvances trotskistes, c’est la nostalgie de la révolution, c’est l’idée que la lutte finira bien par l’emporter, ou en tout cas qu’elle ne meurt pas». Et pourquoi deux candidats? «Krivine, alias «le président» incarnait aussi l’esprit féroce de chapelles de cette gauche groupusculaire, avec son lot de règlements de comptes, de zones d’ombres, d’autocritiques et de contradictions, juge un de ses anciens amis, un temps élu écologiste. Cette gauche ultra-radicale se vit en combat permanent. Elle ne peut se résoudre à l’union ou au compromis puisqu’elle affirme détenir la vérité sur la société». Dans son livre de mémoires publié en 2006, Alain Krivine avait osé un titre provocateur « Ça te passera avec l’âge..» (Flammarion). Pour mieux s’employer à dire, au fil des pages, que le goût de la révolution, chez lui, ne s’était jamais éteint.

 

Photo archives Progrès /Renaud LAMBOLEZ

Domaine Ganevat : le nouveau propriétaire russe va devoir vendre ICI 

 

La famille Pumpyansky figure sur la liste noire de l’Union européenne visant à sanctionner la Russie pour l’invasion de l’Ukraine. Six mois après avoir fait l’acquisition du célèbre domaine situé à Rotalier, elle est contrainte de s’en défaire. Un énorme coup dur pour Jean-François Ganevat qui restait étroitement associé à l’exploitation.

Par Arnaud BASTION

Image

1983, roulée – intemporel

Éprouvé par la crise sanitaire et écrasé par la dette, Pierre & Vacances-Center Parcs a un besoin urgent de nouveaux investisseurs pour renforcer son assise financière. Rothschild & Co, qui conseille le groupe de résidences de tourisme fondé par Gérard Brémond, avait demandé aux prétendants de remettre leurs propositions fermes lundi 8 novembre : trois offres étaient attendues, mais, déception, deux seulement devraient porter sur la totalité du groupe.

 

L’une émane d’un consortium regroupant l’investisseur immobilier français Atream, associé aux fonds londoniens Alcentra et Fidera, l’autre est présentée par le fonds de capital-investissement américain Sixth Street. Dernier postulant, l’attelage entre le fonds américain Certares (déjà actionnaire de Voyageurs du monde et Marietton) et le new-yorkais Davidson Kempner paraissait jusque-là tenir la corde. Mais, selon nos informations, le tandem aurait in extremis renoncé à déposer une offre globale, réduisant son intérêt à Center Parcs. Ce qui serait un coup dur pour les organisateurs de ce « processus d’adossement ».

 

Après des mois de panne sèche, pour cause de confinement et de restrictions sanitaires, l’activité redémarre à peine pour Pierre & Vacances. Le groupe s’est félicité, le 19 octobre, d’avoir dégagé, entre juillet et septembre, « une croissance du chiffre d’affaires des activités touristiques de 17,3 % par rapport au même trimestre de l’exercice précédent, et de 2,2 % par rapport à l’été 2019 ». Les réservations sont également en hausse par rapport aux deux exercices précédents. Mais cette reprise de l’activité ne suffit pas, à elle seule, à remettre sur pied l’opérateur de tourisme et promoteur immobilier qui accumule les pertes depuis dix ans : son endettement a grossi pendant la crise, pour atteindre 1,1 milliard d’euros.

 

L’Etat suit de près le dossier

 

Une restructuration financière apparaît dès lors indispensable afin de réduire le poids de cette dette. De deux manières. D’abord en remboursant la dette d’urgence émise au premier semestre grâce aux capitaux apportés par les investisseurs, soit environ 300 millions d’euros. Ensuite en convertissant une partie des crédits en actions. A quel niveau ? C’est ce que chacun des prétendants devra détailler dans son offre. A noter qu’Alcentra et Fidera sont des porteurs de dette de Pierre & Vacances tandis qu’Atream a investi près de 600 millions d’euros dans des résidences du groupe de tourisme.

 

Le projet industriel et la capacité à développer le groupe tricolore seront également des critères importants pour Franck Gervais, le directeur général de Pierre & Vacances. Cependant, les investisseurs devront au premier chef convaincre Gérard Brémond, le président du groupe. L’octogénaire détient 49,4 % du capital de Pierre & Vacances et plus de la moitié des droits de vote à travers une holding, elle-même endettée. Selon plusieurs sources, les repreneurs sont incités à investir directement dans la holding de M. Brémond, afin de renflouer l’homme d’affaires.

 

Un montage qui pourrait fâcher les petits porteurs. En outre, l’entrepreneur n’est pas le seul à décider. Pour s’assurer d’avoir leur mot à dire, les « partenaires financiers » de Pierre & Vacances ont obtenu, en mai, en échange d’un prêt de 300 millions d’euros, que les titres de Center Parcs – le principal actif du groupe – soient placés en garantie dans une fiducie. De quoi donner à ces créanciers un puissant levier dans la discussion.

 

Les investisseurs devront au premier chef convaincre Gérard Brémond, le président du groupe qui 49,4 % du capital de Pierre & Vacances et plus de la moitié des droits de vote à travers une holding

 

Or, ils ont peu été associés aux négociations avec les repreneurs jusqu’à présent. D’aucuns n’excluent pas que les banques décident in fine de prendre le contrôle de l’opérateur de tourisme, si leurs intérêts n’étaient pas respectés. Tout le monde a en tête comment BNP Paribas et Natixis notamment ont pris la barre du groupe Bourbon en 2019 après un bras de fer avec Jacques de Chateauvieux, le fondateur du spécialiste des services maritimes.

 

L’Etat, enfin, suit de près le destin du dernier géant national du tourisme. Et pas seulement car il a garanti deux prêts pour un montant total de 274,5 millions d’euros. Le dossier est politique à plus d’un titre. Les six Center Parcs en France sont des investissements dans des territoires à l’écart des circuits touristiques, auxquels les collectivités locales sont associées logistiquement et économiquement. La Caisse des dépôts et consignations est un propriétaire important d’appartements et de cottages.

 

Surtout, quelque 20 000 foyers français ont succombé aux tentations de la déduction fiscale liée aux résidences de tourisme, et sont aujourd’hui propriétaires particuliers de cottages ou d’appartements. Un tiers d’entre eux a refusé la dernière proposition de conciliation du groupe, qui leur réclame un abandon de sept mois et demi de loyer.

 

Clément Guillou et Isabelle Chaperon

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13 mars 2022 7 13 /03 /mars /2022 06:00

Le Convoi - la critique

Ernest Borgnine OSCAR DU MEILLEUR ACTEUR EN 1955

 

Né le 24 janvier 1917 à Hamden, dans le Connecticut, dans une famille d'immigrés italiens, il avait reçu l'Oscar du meilleur acteur en 1955 pour son rôle dans Marty, également récompensé par les Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario.

 

Ernest Borgnine avait débuté sa carrière cinématographique en 1953 avec le rôle du sergent "Fatso" Judson dans le film Tant qu'il y aura des hommes. Il avait ensuite joué dans des dizaines de films, dont certains sont devenus des classiques (Les Vikings en 1958, Les Douze Salopards en 1967, La Horde sauvage en 1969, L'Aventure du Poséidon en 1972) et de nombreux téléfilms et séries de télévision (Supercopter de 1984 à 1986). Le comédien s'était marié cinq fois et avait quatre enfants.

 

« Jouer, pour moi, c'est très simple. Vous devez juste utiliser ensemble votre cœur et votre tête », confiait-il en 2007. Dans la même interview, il conseillait néanmoins aux apprentis acteurs « de se chercher un vrai travail avant d'essayer de décrocher un rôle ».

 

Ernest Borgnine en 2008.

 

Ernest Borgnine, la mort d'un grand de Hollywood ICI

Par Assma Maad

Publié le 09/07/2012

 

 

LE CONVOI -AFFICHE DU FILM 1978-ORIGINALE 120 X 160-TBE | eBay

Aujourd’hui c’est « Le Convoi » (1978)

 

Pourquoi ce film ?

 

C’est Frédéric Schiffter,* le « Philosophe sans qualité » de Biarritz qui m’a donné l’idée de parler de ce film compte tenu dit-il de l’actualité des mouvements de mécontentements.

 

Frédéric Schiffter, philosophe sans qualités: novembre 2012

* Prof de philo à Biarritz, dont le cheval de bataille est le doute selon Montaigne ou Clément Rosset et qu’un certain pax a déjà évoqué dans ses commentaires en vous recommandant de le lire toutes affaires cessantes. Dilemme : lire Schiffter ou regarder le Convoi ? Les deux valent le coup…

 

Quelle est l’histoire ?

 

En Arizona, des camionneurs forment un convoi contestataire par solidarité avec Rubber Duck, l’un des leurs en butte aux persécutions du shérif Wallace. Après le passage au Nouveau-Mexique, les forces de l'ordre se déploient pour disperser les manifestants, mais la résistance s'organise en même temps que l'affaire prend de l'ampleur. (Wikipédia)

 

Il fait savoir qu’aux States, comme au Canada les chauffeurs sont propriétaires de leurs camions. Il existe peu de « flotte de camions de transport » comme en Europe. Ce qui explique, entre autre, le blocage subit par le Canada du fait de camionneurs exaspérés.

 

 

Réalisation

 

Sam Peckinpah

 

Un cinéaste hors norme, inclassable, plein d’apparentes contradictions et surtout de malentendus. Exemple criant : « Convoi »ignoré et/ou démoli par la critique fut le plus gros succès public de Pechinpah.

 

En général on lui reprochait une «  apologie » de la violence illustrée par « La Horde sauvage » 1969, un western élégiaque et ultra-violent pour l'époque. « Au début, un massacre. À la fin, un carnage », écrira le critique de L'Express nous dit Wikipédia.

 

Le film,  est aujourd'hui son film la plus célèbre. Il fait naître une controverse. L'extraordinaire violence qui y règne, témoigne de certains aspects essentiels de la nature humaine et ne s’arrête pas à glorifier cette violence.

 

Un autre exemple de cette conviction profonde de Peckinpah est le film « Les Chiens de paille » 1971. Ce film tourné en Angleterre nous montre un jeune mathématicien américain pacifiste, incarné par Dustin Hoffman, qui se voit contraint de puiser en lui un instinct de tueur dont il ignorait l'existence.

 

Le Convoi - Film de Sam Peckinpah (Convoy, USA, 1978) de Sam Peckinpah  (Film d'action) : la

Qui fait quoi ?

 

 

Kris Kristofferson                             Rubber Duck

 

Chanteur et acteur américain, entre répétions et tournées, concerts et enregistrements il a trouvé le temps de tourner près d’une soixantaine de films dont certains mémorables. Avec Peckinpah dont « Pat Garrett et Billy le Kid » 1973  « Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia » 1974 de Sam Peckinpah ou encore « Alice n'est plus ici » 1974  de Martin Scorsese mais aussi « La Planète des singes »  1980 de Tim Burton sans oublier l’éblouissant

 

 

« La Porte du paradis » 1980 de l’immense Michael Cimino  ni, quoique de moindre importance, le passionnant «  Payback » 1999 de Brian Helgeland avec Mel Gibson excellent remake du tout aussi passionnant  « Le Point de non-retour » 1976 de John Boorman avec Lee Marvin. Kristofferson, très, avec des yeux bleus et immédiatement reconnaissable surtout, que je ne lui connaît pas d’autre couleur de cheveux que le blanc.

 

Il a osé !: Le Convoi

Ali MacGraw                               Melissa

 

On ne présente pas cette beauté à la vie et la carrière chaotique.

 

Débuts fulgurant pour cette carrière avec des succès commerciaux tels que  « Goodbye Columbus » 1969 et « Love story » 1970 qui lui assure une célébrité internationale.

 

Sur le tournage de  « Guet-apens » 1972 de Sam Peckinpah du « bad goy » Steve McQueen. Va commencer une passion destructrice. Entre autre il lui interdira de tourner. Las de d’être cantonnée à la maison et de ses cuites, ses infidélités et ses coups,  elle finira par divorcer.

 

Elle renouera avec le cinéma avec «  Le convoi » qui fut un échec au box-office. La suite de sa carrière sera essentiellement alimentaire.

 

Burt Young                                  Love machine

 

Acteur fétiche de John Ford et de Pechinpah, sa carrière fut quand même couronnée par un Oscar. Ne pas confondre avec le Don Johnson de la série « Deux flics à Miami »

 

Jean Dorel regarde des films: Le Convoi (Sam Peckinpah, 1978)

 

Ernest Borgnine                        le shérif Lyle Wallace

 

Tout le monde connaît la face rubiconde de cet acteur au physique imposant. Son visage présente une bouche en forme de grande balafre ouverte sur une dentition qui permet de douter des intentions du personnage. C’est pourquoi, ses rôles sont ceux d’un balourd un peu benêt souvent pervers ou carrément d’un vrai méchant, la figure devenant alors patibulaire à souhait. C’est l’illustration parfaite du proverbe arabe :  « Si du lion tu vois les dents, ne croit pas qu’il sourit. »

 

Ici quelques un des films qui permettront à ceux à qui ce nom ne dit rien de réaliser de qui il s’agit. « Tant qu'il y aura des hommes » 1953  « Les Douze Salopards » 1967 et « L'Empereur du Nord » 1973 de Robert Aldrich : « Nom de code : Oies sauvages » 1984 . Un choix au sein d’une carrière s’étalant sur cinquante ans celle d’un «  méchant » qui curieusement, à la ville, était connu et reconnu comme un vrai gentil.

 

Seymour Cassel                         le gouverneur Jerry Haskins

 

Acteur ami et fétiche de Cassavetes. Il fait partie de sa bande ou l’on trouve aussi Ben Gazara et Peter Falk (L’inspecteur Colombo)

 

 

Bons Moments

 

C’était l’époque de la Cibi et, en France, celle d’une émission radiophonique « Les routiers sont sympa » créée et animée par Max Meynier de 1972 à 1983 sur les ondes de RTL.

 

Dans le film, les échanges entre chauffeurs par ce moyen donnent des dialogues pas piqués des vers.

 

Le traitement infligé à la poulaille et à leurs véhicules.

 

Avis de Ciné papy

 

Un film curieux dans la filmographie de Peckinpah, cinéaste de la violence. « Le Convoi » est un film des grands espaces américains qui vous ballade et dont l’intérêt croit à la mesure de l’enthousiasme que ce convoi suscite dans la population des bourgs traversés.

 

Jubilatoire.

 

Pax

 

Prochainement «  Entrée des Artistes »

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12 mars 2022 6 12 /03 /mars /2022 06:00

ActuaLitté

Dmitry Glukhovsky. ICI    L’incarné du sous-sol

publié le 02 décembre 2021 

Auteur notamment des romans Métro 2033, dystopie à succès déclinée en jeu vidéo, et Texto, qui vient d’être adapté au cinéma, cet écrivain est immensément populaire, notamment auprès de la jeunesse russe. Mais depuis qu’il a apporté son soutien à l’opposant emprisonné Alexeï Navalny, il est dans le viseur du Kremlin.

 

 Dates clés

 

1979 Naissance à Moscou

2005 Parution de Moscou 2033

2010 Création du jeu vidéo inspiré du roman

2019 Parution de Texto, adapté au cinéma par Klim Chipenko

2021 Il soutient publiquement le principal opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, actuellement emprisonné

 

 

Pour l’écrivain et journaliste russe, la guerre en Ukraine doit permettre à sa génération d’ouvrir les yeux sur les exactions commises par son pays.

 

Dmitry Gloukhovsky, en juillet 2021. (Roberto Frankenberg/Libération)

par Serhii Tyschenko (traduction)

 

 

Publié le 7 mars 2022

 

Ma génération n’a connu ni répressions de masse ni purges, elle n’a pas assisté à des procès pendant lesquels le public haineux exigeait d’exécuter les traîtres à la Patrie, nous n’avons pas vécu dans l’atmosphère d’une terreur générale, nous n’avons pas appris à changer notre perception du monde du jour au lendemain, à croire à la malice de nos alliés et à la bonne foi des ennemis d’hier sur un claquement de doigts, nous n’avons pas appris à justifier les guerres fratricides et n’avons pas assisté à la préparation morale et militaire des guerres mondiales. L’Union soviétique que nous avons connue était devenue davantage herbivore, elle n’exécutait plus pour simple méfiance face à son mensonge chronique et systématique, laissant aux gens la possibilité de se poser des questions dans leur for intérieur et dans l’intimité de leurs cuisines; et elle n’exigeait pas non plus qu’on applaudisse quand roulaient les têtes des ennemis désignés du peuple.

 

Ceux qui se souvenaient des temps révolus n’aimaient pas les évoquer, pour une raison qui devient aujourd’hui évidente. Parce que survivre dans de telles conditions exigeait avant tout un compromis avec soi-même, avec sa conscience. Certes, il a fallu baisser la tête, il a fallu applaudir et certains ont dû exécuter les autres – avec ou sans plaisir – pour s’éviter eux-mêmes l’échafaud. On n’a pas envie de s’en souvenir et encore moins de le confesser. Il en fallait du courage, pas seulement pour s’opposer, mais même pour s’abstenir d’en parler; il en faut aussi pour se souvenir que ce que tu as fait une, ou plusieurs fois, tu l’as fait pour détourner la menace de toi-même.

 

Prédation camouflée

 

Et voici que nous, et ma génération, vivons en direct ce qui, semble-t-il, n’aurait jamais dû se produire à nouveau; nous vivons une expérience étonnante, la possibilité de comprendre pourquoi nos pères et nos grands-pères se taisaient et subissaient; comment des nations entières se sont engouffrées dans des abîmes de folie, comment les peuples ont fermé les yeux sur des tyrans qui ont provoqué les guerres mondiales, comment certains montaient à l’échafaud silencieusement, tandis que les autres consentaient à leur couper la tête.

 

Nous voyons, maintenant, de nos propres yeux, comment on déshumanise les gens, avant de les dévorer: à travers l’humiliation, le dénigrement, la déformation de leurs propos et de leurs motifs et le refus même de leur capacité à ressentir et réfléchir comme des êtres humains.

 

Nous savons comment est camouflée la prédation: on habille le loup avec une peau de brebis, enlevée d’une brebis précédemment égorgée par ce même loup.

 

Nous apprenons à cultiver notre propre indifférence face à l’injustice qui se déroule sous nos yeux: cela ne nous concerne pas vraiment, et peut-être que nous ne serons pas concernés si nous faisons profil bas, on ne peut pas avoir de la compassion pour tout le monde!

 

Nous apprenons à ne pas nous apitoyer sur la victime et à compatir avec l’agresseur. Eprouver de l’empathie pour le prédateur, c’est un peu être à ses côtés, agir ensemble, comme le rémora accroché au requin: on a moins peur, et on peut même picorer quelques miettes tombées de sa mâchoire dentée.

 

Nous apprenons à ignorer la folie progressive des dirigeants et à nous persuader de leur sagesse et de leur perspicacité. À avaler chaque jour, comme le valet de l’officier décrit par le brave soldat Svejk (1) absorbe une cuillerée à café d’excréments de son supérieur, leurs folles théories conspirationnistes, jusqu’à ce qu’on s’habitue au goût, et redemande du rab.

 

Si nous ne croyons pas nos dirigeants, à qui pouvons-nous faire confiance?

 

Ne vaut-il pas mieux manger des excréments plutôt que de s’endormir en pensant que notre vie est entre les mains de fous?

 

Et puis la folie collective existe-t-elle?

 

Oui, nous avons déjà compris comment se taire, baisser les yeux, ne pas se démarquer, garder nos pensées pour nous-mêmes – désormais nous devons apprendre à chasser ces pensées par nous-mêmes. Pour ne pas vivre dans la peur, ne pas se sentir lâche et éviter de se sentir esclave, nous devons apprendre à croire sincèrement à ce que nous avons cru faux jusqu’à présent. Et aussi à marcher au pas, applaudir sur commande, battre des mains sincèrement et avec enthousiasme quand on pend des ennemis du peuple, ressentir une admiration honnête, et même des frissons, en écoutant les discours du chef. Se réjouir des guerres. Acclamer le sang versé. Y trouver une explication et une justification, être encouragé par la trahison de frères et par leur exécution. Faire semblant de ne pas remarquer, ou sincèrement ne pas remarquer, que ton pays suit la voie des dictatures fascistes, pas à pas, sur un chemin dont la destination finale est bien connue.

 

Fantômes nourris d’offenses

 

Nous n’avons pas voulu connaître le passé parce que nous pensions qu’il était derrière nous. Jamais nous ne le comprendrions, l’herbier de ces sentiments cruels et étranges resterait mort, enfermé entre les pages des manuels d’histoire. Mais voici que les fantômes, nourris d’offenses, de permissivité, d’impunité gonflent et desserrent les pages, s’échappent au-dehors, de l’hier mort à l’aujourd’hui vivant. Ils réclament du sang – et ils obtiennent du sang. Le sang de ceux qui vivent maintenant et ici. Notre sang, chaud, rouge, ni brun ni séché.

 

Et nous devrons nous entraîner à penser en chœur et à marcher au pas; nous méfier de voisins curieux, du bruit des moteurs la nuit; embrasser en bavant les icônes et les portraits des chefs; croire ardemment à ce qui est annoncé comme une vérité absolue du jour par les Soloviov et les Tolstoï [Vladimir Soloviov et Piotr Tolstoï sont deux grandes voix de la propagande du Kremlin, ndlr] ; vivre sans se faire remarquer dans la peur éternelle de ne pas vivre du tout: tout cela reste à apprendre…

 

Ou bien apprendre autre chose: garder la mémoire et penser au futur, pardonner les offenses et ne pas vivre uniquement dans le passé. Ne pas croire au mensonge et toujours exiger la vérité. Se faire remarquer, débattre, défendre sa propre dignité et lutter pour elle.

 

Nous n’avons toujours rien compris de l’expérience de ceux qui ont vécu et sont morts pour que ce soit autrement chez nous. C’est pourquoi nous avons encore tant à apprendre, par nous-mêmes.

 

(1) Héros du roman satirique tchèque de Jaroslav Hasek, les Aventures du brave soldat Svejk.

Traduit par Serhii Tyschenko

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11 mars 2022 5 11 /03 /mars /2022 06:00

Le Biafra nous a appris la médecine du dénuement » Bernard Kouchner. - Le  blog de JACQUES BERTHOMEAU

Je suis Michel Houellebecq, suis au sens de suivre, depuis la publication chez Maurice Nadeau en 1994 d’Extension du domaine de la lutte. J’ai lu presque tous ses opus, sauf Sérotonine qui m’est tombé des mains, La carte et le territoire 2010 est pour moi le plus abouti.

 

Pourquoi ?

 

Tout bêtement le hasard, mes accointances avec le 78 rue de Varenne ont fait que je me suis intéressé au fleuron de notre enseignement agricole, l’ex-INA-PG, Institut National Agronomique Paris-Grignon et qu’un rocardien sorti  de cette prestigieuse école, IGREF de surcroît, nul n’est parfait, me signala qu’un trublion, sorti lui aussi de ce nid de gros QI, venait de commettre un petit bouquin, écrit à la truelle, dont le héros travaillait dans une DDA (Direction Départementale de l’Agriculture) et que ce Houellebecq, au nom sonnant comme une abbaye normande, de surcroît, avait bossé au service informatique du Ministère. J’achetai. Je lu. Tout Houellebecq est dans ce livre.

 

 7 novembre 2006

Une caricature de socialiste agricole ICI 

 

Le quatrième représentant du ministère est une espèce de caricature du socialiste agricole : il porte des bottes et une parka, comme s'il revenait d'une expédition sur le terrain ; il a une grosse barbe et fume la pipe ; je n'aimerais pas être son fils. Devant lui sur la table il a ostensiblement posé un livre intitulé : « La fromagerie devant les techniques nouvelles. »  Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il fait là, il ne connaît manifestement rien au sujet traité ; peut-être est-il un représentant de la base. Quoiqu'il en soit il semble s'être donné pour objectif de tendre l'atmosphère et de provoquer un conflit au moyen de remarques répétitives sur «  l'inutilité de ces réunions qui n'aboutissent jamais à rien », ou bien sur «  ces logiciels choisis dans un bureau du ministère et qui ne correspondent jamais aux besoins réels des gars, sur le terrain ».

 

Extraits de mon petit roman du dimanche

 

« Dans ma main droite le titre du petit bouquin m'étonnait : « Extension du Domaine de la lutte », ça sonnait comme du pur jus d'intello post-soixante-huitard non révisé, prétentiard. Si je l'ai ouvert c'est qu'il était édité par Maurice Nadeau. J'ai toujours eu un faible pour Nadeau. Y avait un nom écrit au crayon au revers de la couverture : Chantal Dubois-Baudry. Les patronymes à tiret m'ont toujours fasciné, à la manière de la transmutation d'un vil métal en or. Mon doyen de fac s'appelait Durand-Prinborgne et, comme raillait mon pote Bourrassaud, quand je m'extasiais sur un Dupont-Aignan ou une Debrise-Dulac « et mon chauffe-eau c'est un Saunier-Duval... » La Dubois-Baudry était la reine du soulignage alors j'ai survolé les phrase soulignées du petit bouquin fripé. Et puis y'en a une que j'ai relu trois fois « Au métro Sèvres-Babylone, j'ai vu un graffiti étrange : « Dieu a voulu des inégalités pas des injustices » disait l'inscription. Je me suis demandé qui était cette personne si bien informée des desseins de Dieu. » J'ai fait machine arrière et je me suis plongé dans le petit bouquin fripé au titre étrange. »

 

« Ce Houellebecq m'avait dérangé. Il m'énervait même si son style atone, minimal, s'élevait parfois jusqu'à devenir Bovien. Son Tisserand, l'un de ses personnages, venait de détruire mon postulat de la laideur. Ce type « dont le problème - le fondement de sa personnalité, en fait - c'est qu'il est très laid. Tellement laid que son aspect rebute les femmes, et qu'il ne réussit pas à coucher avec elles. Il essaie de toutes ses forces, ça ne marche pas. Simplement elles ne veulent pas de lui… » Ce type grotesque, lamentable, j'avais envie de tirer la chasse d'eau sur lui mais je ne pouvais pas. Que pouvait-il faire ce laid, en dehors de se résigner, d'épouser une moche, d'aller aux putes ou de devenir riche ? »

 

Bien sûr, j’ai donc acheté son dernier opus : anéantir

 

Preuve que notre Houellebecq s’est embourgeoisé Flammarion nous offre une jaquette cartonnée.

 

Ce matin, je vous offre un morceau très potache du grand auteur dont l’œuvre intégrale sera, sans nul doute, édité sur papier bible dans la Pléiade de Gallimard.

 

 

Paul, le héros d’anéantir, inspecteur des Finances, membre du cabinet et confident du Ministre de l’économie Bruno, est dans le bureau de la médecin-chef de l’hôpital lyonnais, où est hospitalisé son père victime d’un AVC, en compagnie de sa sœur très bigote Cécile et de la compagne de son père, la brave Madeleine. Son père est sorti du coma et peut être transféré en EVC-EPR au centre hospitalier de Belleville-en-Beaujolais.

 

Anéantir

 

«La médecin-chef eut un geste de satisfaction, mais en même temps elle n’avait pas terminé son exposé, et elle aimait terminer ses exposés. « C’est une petite unité, d’une quarantaine de lits, créée à la suite de la circulaire Kouchner du  3 mai 2002… » commença-t-elle avec douceur, et là personne ne pouvait se rendre compte mais cette circulaire avait été la dernière signée personnellement par Bernard Kouchner, juste avant qu’il doive quitter ses fonctions en raison de l’élection présidentielle, dont le second tour avait lieu le surlendemain, le 5 mai, et pour elle c’était bouleversant parce avait été amoureuse de Bernard Kouchner pendant toute son adolescence, amoureuse grave, et que cela avait pesé lourd dans sa décision d’entreprendre des études de médecine, elle avait même le demi-souvenir un peu honteux de s’être, le soir de l’inscription à la fac de médecine, masturbée devant une affiche de Bernard Kouchner en meeting qui décorait sa chambre, ce n’était pourtant qu’un meeting du parti socialiste, il n’avait même pas de sac de riz. « Comme beaucoup d’unités EVC-EPR, elle est adossée à un EHPAD », poursuivit-elle alors qu’elle se remettait difficilement, qu’elle sentait quelque chose de trouble et d’humide envahir son entrejambe, l’évocation de Bernard Kouchner elle avait vraiment intérêt à éviter. Au bout de trente secondes de respiration coordonnée, elle se reprit. 3Oui, je sais dit-elle en se retournant vers Cécile, les EPHAD ont une mauvaise réputation, et c’est loin d’être injustifié, il est vrai que dans l’ensemble ce sont des mouroirs ignobles, je ne devrais peut-être pas dire ça mais à mon avis les EPHAD sont l’une des plus grandes hontes du système médical français. Cela dit, en l’occurrence, l’unité EVC-PCR est gérée de manière autonome, au moins sur le plan thérapeutique… »*

Pages 189-90

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10 mars 2022 4 10 /03 /mars /2022 06:00

Sainte-Victoire et Cézanne

BIGAILLE, subst. fém.

 

B.− Menu fretin, Menue monnaie

.

ÉTYMOL. ET HIST. –

 

1. Av. 1738 « nom générique des insectes ailés dans les colonies » (Le Père Labat dans Trév. Suppl. 1752 : Il semblait que tous les atomes de l'air se fussent convertis en moustiques, en maringouins et en une autre espèce de bigaille qu'on appelle des vareurs); d'où 1936 arg. « mousse du bord, vermine » (Esn.);

 

2. 1926 (Lar. mén. : Bigaille. Nom donné au fretin d'espèces diverses vendu sur les marchés aux poissons);

 

3. 1935 « menue monnaie » (A. Simonin, J. Bazin, Voilà taxi! p. 211 : Sous, billon, menue monnaie : Bigaille).

 

Argot : blé, braise, clinquaille, fafiot, ferraille, galette, mitraille, piastre, picaillons, quincaille, rotin, sous, vaisselle de poche…

 

Hiérarchie de papier, pyramide administrée, strate valorisante n’apporte guère plus de blé dans l’escarcelle des AOP…

 

« Ce n’est pas une montée en cru, c’est donner la possibilité à adjoindre une mention valorisante à une DGC qui ont prouvé leur notoriété et l’implication des producteurs et la part de volume produit »

 

« Cette nouvelle strate valorisante va permettre d’« apporter une reconnaissance aux DGC qui ont acquis une forte notoriété et une réussite économique, mais qui n’ont pas forcément vocation à devenir des appellations à part entière »

 

Cette mention de cru pour Les DGC « correspond à un besoin de reconnaissance par les consommateurs. Depuis de nombreuses années, on s’aperçoit qu’il manque un aspect valorisant quand on parle de DGC. Le consommateur ne perçoit pas de notion pyramidale » souligne Éric Pastorino, le président de la Fédération Régionale des vins AOC du Sud-Est

 

« Il y a échelon supplémentaire dans l’organisation pyramidale des AOC. En Provence, la DGC Sainte-Victoire pourrait y prétendre comme elle a son aire délimitée. Elle pourra s’appeler Côte de Provence cru Sainte-Victoire. »

 

Conditions d’accès ICI 

 

DGC Côtes de Provence Notre Dame des Anges by Julia Scavo - ASNCAP  Association des Sommeliers de Nice Côte d'Azur Provence dégustation voyages  organisation événement vin et vignoble millésimes

 

AOC : que signifie la création d’un nouveau niveau hiérarchique pour le monde viticole ?

 

L’Institut National de l’Origine et de la Qualité autorise la création de «crus» au sein des Dénominations Géographiques Complémentaires.

 

Par Thierry Masclot

 

Publié le 28/02/2022

 

C’est peut-être un détail pour les non-initiés, mais pour les vignerons cela veut dire beaucoup. Le comité national des vins d’appellation a validé la création d’un niveau supplémentaire à la pyramide des vins d’appellation. Une proposition issue d’un rapport du groupe de travail de hiérarchisation de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO).

 

Explications : jusqu’à présent, au sein de chaque Appellation d’origine contrôlée (AOC), certains territoires plus restreints pouvaient ajouter une Dénomination Géographique Complémentaire (DGC).

 

Un exemple ?

 

La DGC Notre Dame des Anges, qui regroupe depuis 2020, 10 communes varoises au sein de l’appellation Côtes-de-Provence. Le problème, ce travail de délimitation de micro-terroirs spécifiques est quasi sans fin…

 

Les DGC se sont multipliées au fil des ans. Jusqu’à perdre une partie de leur caractère valorisant auprès des consommateurs. D’où l’idée de créer un échelon hiérarchique en leur sein. Ainsi, certaines DCG pourront désormais ajouter la mention «cru» sur leurs étiquettes, ce qui donnera «nom de AOC + cru DGC».

 

 

L’esprit de cette réforme est de valoriser les DGC qui ont réussi à développer leur notoriété, et à afficher une réussite économique. Pour espérer ajouter «cru» à leurs étiquettes, les DGC doivent être celles d’un lieu-dit ou d’une zone de 1 à 10 communes pas plus, avoir un terroir homogène et des conditions de production spécifiques, et enfin, être reconnues par les professionnels, lors notamment de dégustations. Dans un contexte de concurrence exacerbée et de baisse de la consommation, cette décision va clairement dans le sens de la Premiumisation de l’offre des AOC.

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9 mars 2022 3 09 /03 /mars /2022 06:00

Les Promesses de Thomas Kruithof - la critique

Ça fait un bail que je n’ai pas posé mes fesses sur le velours d’un fauteuil  d’une salle de ciné, suis devenu casanier, confinement oblige, je feuillette même pas Télérama, alors j’suis guère au parfum des sorties de film.

 

C’est le titre d’un article du Monde : Reda Kateb : « Le vin est comme un océan et moi, je reste dans un petit coin en baignade surveillée » qui m’a mis la puce à l’oreille.

 

 

VINS & AUTRES PLAISIRS LIQUIDES

 

Le vin, la politique : Reda Kateb incarne un directeur du cabinet de la maire d’une ville de Seine-Saint-Denis, interprétée par Isabelle Huppert, l’Algérie de son père, un cocktail qui colle bien avec la ligne éditoriale de ce blog.

Stickers Silence on Tourne - Art & Stick

 

 

Les Promesses | Festival 2 Cinéma de Valenciennes 2021

 

L’acteur est à l’affiche des « Promesses », avec Isabelle Huppert, un long-métrage qui explore les ressorts de la politique, en pleine campagne présidentielle. Sans se targuer d’être un spécialiste, il évoque volontiers son rapport au vin, fait de souvenirs et de coups de cœur.

 

Propos recueillis par Rémi Barroux ICI

 

Dans Les Promesses, film de Thomas Kruithof, sorti le 26 janvier, l’acteur Reda Kateb incarne un directeur du cabinet de la maire d’une ville de Seine-Saint-Denis, interprétée par Isabelle Huppert. Révélé dans Un prophète (2009), de Jacques Audiard, il a joué dans des dizaines de films, dont Hippocrate, Django, Le Chant du loup, et des séries télévisées aussi passionnantes que Possession ou En thérapie. Il va bientôt tourner en Algérie Omar la Fraise avec le réalisateur Elias Belkeddar. Accompagné (toujours) de son chien, Paulo, un croisé yorkshire et fox-terrier, Reda Kateb, Montreuillois de 45 ans né à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), évoque la politique et le vin, qu’il aime goûter « sans en être spécialiste », prévient-il.

 

  • Dans « Les Promesses », vous refusez de boire du vinho verde lors d’un déjeuner de travail avec la maire mais vous acceptez moult verres d’une eau-de-vie lors d’une fête de la communauté serbe. Goût personnel ou effet du scénario ?

Le scénario bien sûr mais il est vrai que, pour un vrai déjeuner de travail, je suis plutôt eau pétillante. Pour la soirée serbe, comme c’était la dernière scène à tourner, on en a fait une sorte de fête de fin de tournage. La belle bande de Serbes nous a accueillis dans le café et on a bien goûté cette eau-de-vie.

 

  • Aimez-vous le vin ?

 

Sans être fin connaisseur, j’aime bien. Un petit verre de rouge le soir. Ma première approche du vin, c’était à 17 ans, quand j’étais étudiant en lettres à la Sorbonne. J’étais porteur de hotte lors de vendanges à Château Margaux, dans le Médoc. Cette rencontre avec le travail de la terre reste un bon souvenir même si j’en suis sorti avec le dos brisé. Il y avait des paysans du coin, des routards, des étudiants, une mixité qui me plaît et que je retrouve à Montreuil. J’adorais la pause, vers 10 heures, avec le pâté des Landes, le verre de rouge – de château margaux quand même…

 

« Je me souviens des apéros que je partageais avec mon père. C’était une façon de nous approprier la culture populaire en France. »

 

A mon adolescence, ma mère est partie vivre à côté de Bordeaux. Elle achetait du vin en cubi, à Saint-Emilion, pour le mettre en bouteilles. C’était leur vin de table. Le goût familial était beaucoup entre-deux-mers, médoc, graves, mais ces vins m’ont un peu écœuré, avec un boisé assez fort. J’ai eu envie d’aller chercher autre chose, du côté de la Bourgogne. J’aime beaucoup le pinot noir, les hautes-côtes-de-nuits. C’est un nom qui me fait rêver, comme une belle chanson.

 

  • Cette nouvelle approche du vin, vers quel âge était-ce ?
  •  

Quand j’ai commencé à m’embourgeoiser, dans la trentaine, après le film Un prophète. Avec les repas de travail, les voyages, j’ai eu accès à de bonnes tables. Cela dit, quand je fais des soirées palabres jusqu’à pas d’heure, dans un café de Montreuil avec mes copains, on est plutôt bière. J’ai gardé cette habitude festive de ma période étudiante et même après.

 

  •  Avez-vous des vins préférés ?
  •  

Pour moi, un bon vin est indissociable d’un lieu, d’une histoire et d’un plat à partager. Les vins que j’apprécie sont ceux que je veux goûter avec des amis et qui vont s’accorder au mieux avec notre repas. J’ai un coup de cœur pour les vins blancs secs, les bourgognes – notamment [du domaine] Les Enracinés, un petit mâcon –, les chablis, des languedocs… Des vins italiens aussi, comme le terre-brune sarde ou ceux des Cinque Terre, où j’aime à me promener, du côté de Levante [sur la côte ligure]. Ces vins sont magnifiques sur des pâtes alle vongole ou à la poutargue et aux pistaches, que j’aime cuisiner.

 

  • Etes-vous conseillé pour acheter des bouteilles ?

 

Je possède une armoire à vins que je renouvelle souvent. J’achète et on m’offre. A la fin du tournage des Promesses, on m’a offert quelques bouteilles de meursault et des médocs. J’ai un ami qui m’a fait découvrir des vins nature. On passait des soirées dans un restaurant à Montmartre qui porte bien son nom, Le Grand 8, car on finissait souvent la tête à l’envers, après avoir dégusté par exemple des juras, légers et complexes à la fois. Un autre ami qui vit au Japon m’a aussi initié au vin. Il avait le talent pour parler d’une bouteille, vous mettre sur la piste de votre goût, sans vous saturer d’informations.

 

  • Le vin doit-il raconter une histoire, comme un film ?

 

Oui et la comparaison va plus loin. Il y a des films légers, comme celui du dimanche soir, où on ne veut pas s’engager émotionnellement. Dans le vin, c’est pareil. J’aime bien, de temps en temps, un petit beaujolais qui sait se faire discret avec un plat de bistrot.

 

  • Le champagne n’est-il pas incontournable dans le milieu culturel ?

 

De moins en moins. J’ai connu, il y a douze ans, des rivières de champagne. Aujourd’hui, il arrive souvent qu’on serve de la sangria ou des kirs lors des fêtes de fin de tournage. Pour des raisons de budget et parfois d’image. Mais j’aime beaucoup le Mumm, le Piper-Heidsieck aussi. J’apprécie des champagnes plus modestes mais je ne sais pas encore les trouver. J’aimerais faire un stage d’œnologie pour découvrir ce monde. J’ai l’impression que le vin est comme un océan alors que moi je reste dans un petit coin en baignade surveillée.

 

  • Le vin est souvent stigmatisé pour des raisons culturelles, religieuses ou de santé. Qu’en pensez-vous ?

 

Je me souviens des apéros que je partageais avec mon père [Malek-Eddine Kateb, acteur franco-algérien de théâtre et de cinéma, et neveu de l’écrivain algérien Kateb Yacine]. C’était une façon de nous approprier la culture populaire en France, ses codes, voire de les transformer. Les enfants d’immigrés, à qui il arrive de ressentir une forme d’exclusion sociale devant des pratiques culturelles, peuvent découvrir et apprécier ce qui ne leur est pas promis.

 

Dans une scène des Promesses, lors d’un repas un peu tendu, je raconte une longue anecdote sur Barack Obama à la maire, jouée par Isabelle Huppert. J’ai proposé au réalisateur que je finisse mon récit en croquant un morceau de saint-nectaire, avec du pain et une gorgée de vin rouge. Ce geste veut dire beaucoup pour un enfant d’immigré qui se retrouve à une table bourgeoise. Il signifie : « Je peux comme vous apprécier tout ce qui est bon. » C’est une forme d’appropriation. Comme quand des jeunes de quartier s’habillent en Lacoste. Il n’y a pas de limites et de frontières aux identités. On peut accéder à des choses qui ne nous sont pas destinées et exceller.

 

  • Boire du vin dans les sociétés de culture musulmane pose-t-il problème ?

 

Il y a un rapport parfois schizophrénique, un monde entre ce que l’on montre et ce que l’on est. J’ai bien sûr connu les mariages où on trouvait sur les tables de l’eau, du Coca, pendant que, dehors, les hommes buvaient du vin et de l’alcool sortis des coffres des voitures. Je propose plutôt de relire le grand poète et philosophe persan des XIe et XIIe siècles, également mathématicien, Omar Khayyam. Il a écrit les Rubayat, des quatrains à la gloire du vin, et notamment : « Bois du vin ! Tu ne sais pas d’où tu es venu ! Vis la vie ! Sais-tu, vers où t’en iras-tu ? » Omar Khayyam voit dans ce breuvage quelque chose de mystique, la louange du plaisir ici-bas. Une transcendance [ce poète est également l’auteur de L’Amour, le désir et le vin]. L’alcool produit souvent des excès mais le plaisir, c’est le dosage de son ivresse.

 

  • « Les Promesses », un film sur l’ambition et les décisions d’une maire, ne colle-t-il pas au climat actuel de rejet de la politique ?

 

Non. Les réactions lors de projections et débats dans de très nombreuses villes, par exemple à Clichy-sous-Bois [Seine-Saint-Denis], où a eu lieu le tournage, disent le contraire. Les gens voient dans le film autre chose que le « tous pourris », l’ambition démesurée, la corruption… Ils restaient après les projections pour parler. Ils nous disaient merci de montrer « autre chose que ce début de campagne présidentielle », la notion de dévouement par exemple. Ce film montre, il est vrai, les ressorts intimes des petits travers, des renoncements, de la médiocrité parfois. Mais au milieu de ces tambouilles, il y a un projet très concret de réhabilitation d’une cité – et on voit le véritable impact que peut avoir le politique sur la vie des gens. Cela donne, à l’arrivée, une vision de la banlieue qui, pour une fois, ne passe pas par le prisme de la délinquance, de la police, de l’islamisme dans les quartiers.

 

Je suis en phase avec ce film, une certaine finesse dans la façon de montrer la réalité, une confiance aussi dans le spectateur, de suggérer enfin que des responsables politiques gagneraient à ne pas prendre les gens pour des cons. Au-delà, j’ai aimé jouer un directeur du cabinet qui n’est pas un élu mais se révèle important sur l’échiquier politique – une première pour moi. Et puis j’ai été séduit par le scénario. Je suis très attentif au rythme, aux dialogues. C’est un film de langage, l’action et la mécanique narrative se déroulent par la langue.

 

  • Le film est sorti au début de la campagne présidentielle. Est-ce un hasard ?

 

C’était un choix délibéré. J’étais content de pouvoir évoquer autre chose que ce que l’on entend en ce moment, avec un déficit terrible de propositions, l’instrumentalisation de la peur et de la colère pour cibler des boucs émissaires, alors qu’il faut au contraire instiller une note d’espoir, qui est l’essence même de la politique.

 

  • Au générique apparaît un nouveau « métier » du cinéma : « référent Covid ». Comment avez-vous vécu les confinements ?

 

Le premier avec beaucoup d’incertitudes même si la période a été pour moi assez salutaire. J’avais besoin de me poser un peu après avoir beaucoup tourné, beaucoup voyagé. C’était bien de marquer une pause, d’être plus en famille [Reda Kateb est père d’un garçon de 7 ans, Enzo], de voir mes voisins…

 

On a tourné Les Promesses pendant le deuxième confinement, à l’automne 2020. C’était étrange. On traversait la ville, il n’y avait quasiment personne dans les rues ; que des gens masqués. Ça manquait terriblement de vie alors qu’un tournage, pour ses scènes urbaines, a besoin de figurants mais aussi d’une animation normale, avec des personnes qui bougent et circulent. La production a dû recréer des moments de « la vie d’avant ». C’était comme si la réalité et la fiction étaient inversées…

 

Rémi Barroux

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8 mars 2022 2 08 /03 /mars /2022 06:00

Josh Arkey avec des clients dont Sally Quinn (à droite) au Karen's Diner à Sydney.CRÉDIT:RENÉE NOWYTARGER

 

En Australie chez Karen’s Diner c’est du marketinge, de la frime, un coup pour faire du buzz, alors qu’à  Paris c’est un état d’esprit :

 

  • Champions toute catégorie de l’exécrabilité les garçons de café des terrasses parisiennes (bien évidemment, il y a des exceptions qui confirment la règle)

 

  • Sur un registre moins radical, les sommeliers ou ières, les serveurs ou euses des maisons étoilées ou des bistronomiques bobos qui, sur instruction du chef, vous récitent, interrompant souvent la conversation, la composition des œuvres du maître-queue, ou pour les fourgueurs ou euses de jaja, étalent leur science des vins avec des airs compassés, nous sommes tous des ignorants bien sûr, afin de nous fourguer une boutanche avec au cul plein de zéros.

 

Certains penseront que je pousse le bouchon un peu loin, je le fais à dessein pour souligner le formatage du langage : « bonne dégustation » par exemple, le convenu fade des conseils, l’absence de spontanéité, l’incapacité à laisser, ceux qui servent, s’adapter aux désirs du client, corseter la politesse…

 

Pour modérer mes propos je concède qu’une part de la clientèle des établissements cités est chiante, suffisant et méprisante…

 

Bref, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer !

 

Dans les établissements de la chaîne australienne Karen’s Diner, le client n’est pas roi et le personnel est détestable. Un curieux concept, devenu viral sur les réseaux sociaux.

 

Revenons aux kangourous : ICI

 

 

« Nourriture délicieuse, serveurs exécrables. » Telle est la devise de la franchise de restaurant australienne Karen’s Diner. Dans ces établissements au style des diners américains des années 1950, les clients n’ont clairement pas leur mot à dire. The Age ICI a relaté l’expérience vécue par Sally Quinn, une cliente du Karen’s Diner de Sydney. « Le serveur leur a crié dessus quand ils sont arrivés et a jeté les menus sur la table », rapporte le quotidien australien :

 

Il les a également plantés au beau milieu des commandes, a fait tomber le sac de Sally Quinn, s’est moqué de la coiffure de sa fille et n’arrêtait pas de jurer et de faire des gestes obscènes quand les clients lui posaient des questions.”

 

Ce qui semble être une terrible mésaventure s’avère être un nouveau concept de restauration. En effet, les serveurs et serveuses d’un Karen’s Diner ont le droit d’être désagréables et impolis envers la clientèle. D’ailleurs, le panneau affiché sur la devanture du restaurant annonce la couleur : « Prenez place et fermez-la ».

 

Une cliente réprimandée parce que végane

 

C’est grâce aux réseaux sociaux, et notamment à TikTok, que ces restaurants ont vu leur popularité augmenter. Des vidéos tournées au sein du restaurant de Sydney sont devenues virales :

 

Dans celle ci-dessous, la cliente qui a filmé se fait réprimander par une serveuse car elle est végane. L’employée incite toute la clientèle à huer la végétalienne.

 

 

Un humour auquel il vaut mieux avoir été préparé, concède Sally Quinn, qui a été informée du concept avant de se rendre au restaurant :

 

Je n’apprécierais pas du tout de me retrouver ici par hasard, en touriste, sans savoir à quoi m’attendre, en pensant passer un bon moment et simplement manger un burger dans un ‘diner’ à la déco des années 1950.”

 

Selon The Age, le “Karen” de Karen’s Diner fait référence « à un terme d’argot qui désigne ce genre de client pénible qui se croit tout permis et demande à parler au patron pour des détails insignifiants ».

 

Comme le rappelle le site chilien The Clinic, on désigne sous le nom de “Karen” “une femme de la classe moyenne, qui se croit supérieure aux autres parce qu’elle est blanche.”

 

Au sein du Karen’s Diner, les personnes nommées Karen sont d’ailleurs invitées à venir – et à se plaindre – pour obtenir une boisson gratuite sur présentation d’une preuve d’identité.

 

 

Les 10 comportements qui énervent le plus les serveurs des restaurants ICI

 

Voici dix manies qui énervent les serveurs des restaurants ICI

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7 mars 2022 1 07 /03 /mars /2022 06:00

Tout près du cap Gris-Nez quand j'ai fini d'pêcher on s'retrouv' chez Léonce on est onze on mesure les poissons en vidant des canons…

Je suis aux petits oignons pour mes fidèles commentateurs.

 

Oui, comme eux, je me souviens de Raoul De Godewarsvelde 

 

23 septembre 2015

Tout près du cap Gris-Nez quand j'ai fini d'pêcher on s'retrouv' chez Léonce on est onze on mesure les poissons en vidant des canons… ICI 

 

Jean-Claude Darnal et Raoul de Godewaersvelde en 1969. Photo archives La Voix du Nord

 

Pour parler de lui  rien ne vaut la plume de la Voix du Nord ICI 

 

Dans les années 1960, Jean-Claude Darnal, Douaisien de naissance, s’est installé à Paris où il écrit pour les plus grands de la variété française. L’été, il remonte dans le Nord et séjourne en famille à Wissant (Pas-de-Calais). À la même époque, Francis Albert Victor Delbarre alias Raoul de Godewarsvelde, installe, lui, ses quartiers d’été à deux pas, au Cap Gris-Nez.

 

Quand la mer monte, c’est l’histoire d’une promesse. Un engagement que Jean-Claude Darnal a pris envers son ami Raoul de Godewarsvelde. Mais c’est aussi, et avant tout, une histoire d’amitié, « le type de rencontre rare, différente, que l’on ne s’explique pas », raconte Uta Taeger, épouse du premier.

 

C’est donc la Côte d’Opale qui sera témoin, un jour d’été 1967, de la rencontre entre ces deux hommes. Eux qui partagent « l’amour de la mer et une même vision de la vie » deviennent vite potes. Et c’est tout naturellement, « avec sa grosse voix et son accent du Nord, que Raoul lance à Jean-Claude « J’veux que tu m’écrives une chanson !».

 

« C’était incroyable, ça a pris tout de suite ! »

 

Promesse est faite. Ce n’est qu’à la fin de l’été 1968 que Jean-Claude Darnal attrape sa guitare pour tenir parole. « Je m’en souviens encore. Ce matin-là, je me suis réveillée seule. En bas, Jean-Claude jouait. Je suis descendue et il m’a demandé mon avis. Ma toute première réaction a été de lui dire que faire rimer monte et honte, c’était vraiment nul ! », se remémore amusée Uta.

 

Sans modifier les paroles, le couple se présente le soir même dans la maison du gardien du phare, là où loge Raoul : « Il y avait un monde fou, comme toujours ! » Son mari a alors un trac énorme. « Quand il a commencé à jouer, c’était incroyable. Ça a pris tout de suite ! » « On était tous dithyrambiques, confirme Frédérique Delbarre, fille du chanteur. Il y avait dans les paroles tout ce que mon père avait fait découvrir à Jean-Claude dans les alentours. »

 

La pêche – « surtout le maquereau » – le bistro chez Léonce, les paysages de la côte, et la mer, surtout la mer. « Quand Jean-Claude eut terminé, il y a eu une ovation. Puis tout le monde s’est précipité en face, au bistro de Léonce, pour la lui faire écouter, finit de se rappeler l’épouse du parolier. Ce jour-là, on était à mille lieues de penser que cette chanson paillarde aurait un succès national ! »

 

Jean-Claude Darnal de Douai (France) - Annonce de décès sur enmemoire.be |  en mémoire

Biographie de Jean-Claude Darnal

 

Jean-Claude Darnal naît le 24 juin 1929 à Douai (Nord). Cet aventurier dans l'âme commence par faire la manche aux terrasses de Saint-Germain-des-Prés, guitare à la main. Il part en 1954 en auto-stop sur les routes, suivant les préceptes de Jack Kerouac et anticipant les futures transhumances hippies. Certaines de ses chansons rencontrent alors le succès, interprétées par Edith Piaf ou Eddie Constantine, et Jean-Claude Darnal interrompt son parcours bohème. De retour en France, il se produit en première partie de Georges Brassens et dans différents cabarets.

 

Le natif du Nord enchaîne alors les succès pour d'autres, comme Les Frères Jacques, Annie Cordy ou Les Compagnons de la Chanson. Certains de ses propres titres sont des succès mineurs, tels « Le tour du monde » ou « Toi qui disais ». Son titre « Le soudard » est interdit sur les ondes en raison de son caractère contestataire. C'est en 1968 que Jean-Claude Darnal compose son titre emblématique, « Quand la mer monte » véritable hymne au nord de la France,   interprétée par Raoul de Godewarsvelde. Ce titre donne son nom en 2004 à un film réalisé par Yolande Moreau et Gilles Porte.

 

Jean-Claude Darnal quitte ensuite le monde de la chanson et devient présentateur d'émissions pour enfants de 1966 à 1970. Il devient également auteur de romans, pièces de théâtre et de scénarios pour le cinéma et la télévision. Ce touche-a-tout discret et attachant écrit son autobiographie, On Va Tout Seul au Paradis. Il est le père de Thomas Darnal clavier de la Mano Negra et de Julie Darnal comédienne et chanteuse. Le 12 avril 2011, la mer reflue définitivement quand Jean-Claude Darnal clôt ses paupières pour toujours.

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6 mars 2022 7 06 /03 /mars /2022 08:00

 

Le 18 janvier Timothy Snyder écrivait How to think about war in Ukraine / Comment penser la guerre en Ukraine :

 

 

« On me demande sans cesse si la Russie envahira à nouveau l'Ukraine. Je ne sais pas. La dernière fois que la Russie a attaqué l'Ukraine, en 2014, j'ai fait la bonne prédiction contre la sagesse dominante. Cette fois, nous sommes tous conscients que la Russie pourrait envahir l'Ukraine : après tout, c'est déjà arrivé une fois, il n'y a pas si longtemps, et la Russie a plus de cent mille soldats à la frontière en plus de ceux stationnés dans les régions de l'Ukraine qui il occupe déjà. Mais je ne suis pas sûr de ce qui va se passer ensuite. Je ne suis pas sûr que le Kremlin sache ce qui va se passer ensuite. En effet, je ne suis pas sûr qu'il y ait un accord parmi les élites russes sur ce qui devrait se passer ensuite.

 

Une invasion de l'Ukraine serait une horreur pour les Ukrainiens , qui n'ont rien fait pour la provoquer. L'Ukraine compte environ quatorze mille morts à la guerre et environ deux millions de réfugiés internes de la dernière invasion russe, et les souffrances seraient cette fois bien pires. Les forces déployées par la Russie sont capables d'un niveau de destruction terrifiant. Mais envahir l'Ukraine serait aussi une décision incroyablement stupide de la part de la Russie, et plus de quelques Russes en sont conscients. Cela ressemblerait probablement beaucoup à l'invasion soviétique de l'Afghanistan en 1979 : apparemment réussie au début, puis destructrice du système après quelques années.

 

Mais de quoi s'agit-il ?

 

La suite ICI 

 

 

Le 25 février : Quelques façons d'aider les Ukrainiens

 

 

Une guerre d'agression insensée est en cours. Vous pouvez faire quelque chose.

 

J'utilise cet espace pour partager des idées. Ce soir je vais faire une exception. Je vais en profiter pour faire une suggestion.

 

L'Ukraine a été envahie par la Russie. Toute la journée, les gens m'ont demandé quoi faire. Vous pouvez faire preuve de solidarité. Vous pouvez donner une petite partie de votre argent à une organisation. Cela n'arrêtera pas une guerre. Mais cela aidera les Ukrainiens à s'aider eux-mêmes. Et cela pourrait sauver des vies.

 

L'Ukraine n'est pas un pays riche. Le ménage moyen gagne moins de 7 000 $ par année. Un peu d'argent, envoyé dans la bonne direction, peut faire une différence significative. Et cela pourrait vous donner l'impression que vous avez fait la bonne chose, au moins dans une moindre mesure, au bon moment.

 

La suite ICI 

Historian Timothy Snyder: Ukrainian crisis is not about Ukraine, it's about  Europe - the Lithuania Tribune

mercredi 2 mars 2022

INTERNATIONAL

Ukraine : un peu d’histoire (en lieu et place des mythes) ICI

Par Timothy Snyder

HISTORIEN

 

De l’intérieur comme à l’extérieur, on a souvent tendance à présenter l’histoire de l’Ukraine comme exceptionnelle. Elle ne l’est pourtant que dans la mesure où elle épouse les principales évolutions avec une intensité inhabituelle. C’est la thèse qu’a défendue le grand historien Timothy Snyder lors de la Petryshyn Lecture qu’il a donné il y a quelques jours au département d’études ukrainiennes d’Harvard.

 

Il y a plus de mille ans, des esclavagistes vikings trouvèrent le passage qu’ils cherchaient vers le sud. Celui-ci suivait le fleuve Dniepr, passait par un comptoir commercial appelé Kiev, puis menait à des rapides que même ces Vikings ne pouvaient franchir. Les bateaux étaient alors transportés par les esclaves et des inscriptions furent laissées sur les rives du fleuve qui honoraient les morts. Ces Vikings se faisaient appeler les Rus.

 

L’ancien territoire de la Khazarie se désagrégeait alors. Les Khazars avaient stoppé l’avancée de l’Islam dans le Caucase au VIIIe siècle, à peu près à la même époque que la bataille de Poitiers. Une partie, voire la totalité de l’élite khazare s’était convertie au judaïsme. Les Vikings supplantèrent les Khazars en tant que percepteurs des impôts de Kiev, tandis que coutumes et vocabulaires fusionnèrent. Leurs chefs s’appelaient les « khagans ».

 

Les Vikings avaient compris que la conversion à une religion monothéiste facilitait le contrôle d’un territoire. Les Rus païens envisagèrent, semble-t-il, le judaïsme et l’islam avant de se convertir au christianisme. Leur chef qui, le premier, se serait converti, Valdemar (ou Volodymyr, que les Russes ont appelé Vladimir bien plus tard), avait d’abord régné sur Kiev en tant que païen. Selon des sources arabes, il avait auparavant gouverné une autre ville en tant que musulman.

 

C’est assez curieux, mais somme toute normal. Les Vikings ont contribué à la formation d’États dans toute l’Europe, au moment des conversions millénaires. La Rus de Kiev était conforme à la tradition en matière de politique matrimoniale, envoyant une princesse épouser le roi de France. Ses conflits de succession étaient typiques de la région, tout comme son incapacité à résister aux Mongols au début des années 1240.

 

Par la suite, la plupart des terres des Rus furent récupérées par le Grand-Duché de Lituanie. D’une certaine manière, c’était également normal : la Lituanie était le plus grand pays d’Europe. Kiev transmit ainsi un ensemble de traditions culturelles à Vilnius. Le christianisme avait introduit le Slavon d’église à Kiev. Créé à Byzance pour convertir les Slaves de Moravie, le Slavon d’église fut par la suite introduit en Bulgarie et dans la Rus de Kiev où il a fourni la base d’une langue officielle qui sera adoptée par la Lituanie.

 

La Lituanie fusionna avec la Pologne. Gouvernée depuis Vilnius puis Varsovie aux XIVe, XVe, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Kiev demeura un foyer de rayonnement européen. Elle fut confrontée à la question linguistique de la Renaissance : ancien ou moderne ? En Europe occidentale, les langues vernaculaires triomphèrent du latin. À Kiev, les choses étaient, comme d’habitude, plus compliquées : le latin en vint à rivaliser avec le slavon liturgique en tant que langue ancienne, et la langue vernaculaire polonaise éclipsa son équivalent ukrainien parmi les élites. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le polonais trancha la question linguistique. Il fut par la suite remplacé par le russe, en tant que langue des élites, aux XIXe et XXe siècles. Au XXIe siècle, le russe cède sa place à l’ukrainien dans la politique et la littérature. La question de la langue a été tranchée de manière assez logique.

 

Kiev et les territoires environnants furent affectées par la Réforme : l’Ukraine fut en ce sens représentative, mais de manière originale. Ailleurs, la Réforme opposait le protestantisme à un catholicisme romain renaissant. En Ukraine, la religion dominante était le christianisme oriental, ou l’orthodoxie. Mais les riches magnats ukrainiens invitèrent des protestants à construire des églises, et les nobles polonais qui affluaient étaient des catholiques romains. En 1596, il y eut une tentative de fusion de l’orthodoxie et du catholicisme, ce qui donna naissance à une nouvelle Église, appelée Uniate, ou Église gréco-catholique.

Les guerres de religion qui suivirent furent typiques, même si elles furent aggravées par une accumulation de facteurs. La paysannerie ukrainophone fut opprimée afin de générer un surplus agricole pour les propriétaires terriens polonophones. L’élite du pays parlait une autre langue et pratiquait une autre religion que la majeure partie de la population. Les Cosaques, des hommes libres qui avaient servi comme efficaces cavaliers dans l’extraordinaire armée polono-lituanienne de l’époque, se rebellèrent en 1648. Ils adoptèrent l’ensemble des causes ukrainiennes.

 

Une nouvelle entité, la Moscovie, affirma son indépendance à mesure que l’empire mongol occidental se fragmentait.

 

Certains territoires du nord-est de l’ancienne Rus suivirent une autre voie après l’invasion mongole. À partir d’une ville qui était nouvelle, Moscou (qui n’existait pas sous les Rus), des princes acquirent de l’autorité en percevant des impôts pour les Mongols. Une nouvelle entité, la Moscovie, affirma son indépendance à mesure que l’empire mongol occidental se fragmentait. Elle se déploya d’abord vers le sud, puis vers l’est, à travers une extraordinaire campagne de conquête. En 1648, un explorateur russe atteignit le Pacifique, alors que débutait la rébellion cosaque, à quelque sept mille kilomètres de là. La situation de blocage entre la Pologne-Lituanie et les Cosaques permit à la Moscovie de tourner sa puissance vers l’ouest et de conquérir des territoires.

 

Lorsque la Pologne-Lituanie et la Moscovie firent la paix, à la fin du XVIIe siècle, Kiev se trouvait du côté moscovite. Son académie était le seul établissement d’enseignement supérieur de Russie, et ses diplômés y étaient appréciés. Les ecclésiastiques kiéviens expliquèrent à leurs nouveaux souverains que l’Ukraine et la Russie partageaient une histoire commune, ce qui semblait leur donner le droit de la raconter. La Moscovie fut rebaptisée « Empire russe » en 1721 en référence à l’ancienne Rus, qui avait disparu depuis un demi-millénaire à cette époque. De 1772 à 1795, la Pologne-Lituanie fut découpée jusqu’à ne plus exister, et l’impératrice russe (elle-même allemande) proclama qu’elle avait restauré ce qui avait été perdu : là encore, le mythe d’une Rus restaurée. À la fin du XIXe siècle, les historiens russes proposèrent un récit similaire, qui minimisait le côté asiatique de l’histoire russe et les sept cents ans d’existence de Kiev hors de la Russie. C’est plus ou moins le récit raconté par Poutine aujourd’hui.

 

Dans l’histoire réelle, l’Ukraine n’a jamais cessé d’être une question. Un regain national commença dans l’Empire russe peu de temps après la dissolution des vestiges des institutions cosaques. Au XIXe siècle, son centre était Kiev. L’interdiction de l’utilisation de la langue ukrainienne dans l’Empire russe a poussé ce mouvement national vers la monarchie des Habsbourg, où il a bénéficié d’une presse et d’élections libres. La vie ukrainienne s’est poursuivie en Pologne après la dissolution de la monarchie des Habsbourg en 1918.

 

Après la Première Guerre mondiale, les Ukrainiens tentèrent de créer un État sur les ruines des deux empires. La tentative était typique de l’époque et du lieu, mais les difficultés étaient considérables. Les Ukrainiens se retrouvèrent sous le feu croisé peu enviable des Russes blancs, de l’Armée rouge et de l’armée polonaise. Une grande partie de la « guerre civile russe » se déroula en Ukraine ; à son difficile terme, les bolcheviks eurent besoin d’une réponse à la question ukrainienne. C’est pourquoi, en 1922, l’URSS prit la forme qui fut la sienne, une fédération théorique de républiques nationales. Lorsque Boris Eltsine retira la Russie de l’URSS en 1991, il signa un accord avec les dirigeants soviétiques ukrainiens et biélorusses, lesquels représentaient les entités fondatrices officielles de l’URSS.

 

Les histoires de l’Ukraine et de la Russie sont bien sûr liées, via l’Union soviétique et l’Empire russe, la religion orthodoxe et bien d’autres choses encore. (…) Mais la Russie est, dans son expansion initiale et sa géographie contemporaine, un pays profondément lié à l’Asie ; ce n’est pas le cas de l’Ukraine.

 

L’Ukraine était l’endroit le plus dangereux au monde à l’époque où Hitler et Staline étaient au pouvoir, entre 1933 et 1945. Elle était considérée comme le grenier à blé de Moscou comme de Berlin. La collectivisation de l’agriculture entraîna une famine politique qui provoqua la mort d’environ quatre millions de personnes en Ukraine soviétique en 1932-1933. Un désir similaire de réorienter les réserves alimentaires ukrainiennes anima les plans de guerre d’Hitler. La première grande exécution massive de Juifs par les Allemands, à Kamianats’ Podils’kyi, eut lieu en Ukraine. Le plus important épisode de la Shoah par balles, à Babyn Iar, fut le massacre des Juifs de Kiev.

 

Staline et Hitler débutèrent la Seconde Guerre mondiale en tant qu’alliés de facto contre la Pologne. En 1939, ils s’accordèrent pour que la Pologne soit divisée et que sa moitié orientale soit contrôlée par l’URSS. Pour finir, ces mêmes territoires anciennement polonais (ukrainiens de l’ouest) furent rattachés à l’Ukraine soviétique en 1945, tout comme certaines terres de la Tchécoslovaquie. La Crimée fut intégrée à l’Ukraine neuf ans plus tard. De cette manière, l’Union soviétique définit les frontières de l’Ukraine, tout comme elle définit celles de la Russie et de toutes les républiques qui la composent.

 

Les histoires de l’Ukraine et de la Russie sont bien sûr liées, via l’Union soviétique et l’Empire russe, la religion orthodoxe et bien d’autres choses encore. Les nations ukrainienne et russe modernes sont toutes deux toujours en cours de formation, et il faut s’attendre à ce qu’il y ait des enchevêtrements, aujourd’hui et à l’avenir. Mais la Russie est, dans son expansion initiale et sa géographie contemporaine, un pays profondément lié à l’Asie ; ce n’est pas le cas de l’Ukraine. L’histoire de Kiev et des territoires environnants embrasse certaines tendances européennes moins prononcées en Russie. La Pologne, la Lituanie et les Juifs sont des référents indispensables pour tout récit du passé ukrainien. L’Ukraine ne peut être comprise sans prendre en compte les facteurs européens suivants : les mouvements d’expansion de la Lituanie et de la Pologne, la Renaissance, la Réforme, le renouveau national, les tentatives d’établissement d’un État national. Les points de repères des deux guerres mondiales sont profondément ancrés dans les deux pays, mais surtout en Ukraine.

 

L’histoire de Kiev est, pour ainsi dire, extraordinairement normale. Elle s’inscrit parfaitement dans la périodisation européenne classique. La complexité et l’intensité accrues de ces expériences caractéristiques peuvent toutefois nous aider à mieux appréhender l’ensemble de l’histoire européenne. Certaines de ces références sont différentes, voire absentes, en Russie. Cela peut rendre difficile pour les Russes (même de bonne foi) l’interprétation de l’histoire ukrainienne, ou de l’histoire « partagée » : le « même » événement, par exemple la révolution bolchévique ou le stalinisme, peut sembler différent selon le point de vue.

 

Le mythe de la fraternité éternelle, proposé aujourd’hui de mauvaise foi par le président russe, doit être compris comme relevant de la politique et non de l’histoire. Mais un peu d’histoire peut nous aider à déceler la mauvaise foi, et à comprendre la politique.

 

traduit de l’anglais par Hélène Borraz

NDLR : Ce texte est la retranscription traduite de l’anglais de la Petryshyn Lecture donnée le 18 février à au département d’études ukrainiennes de l’université Harvard. Il n’a pas été relu par le prof. Snyder, et la version orginale en anglais est accessible ici.

Timothy Snyder

HISTORIEN, PROFESSEUR À L'UNIVERSITÉ DE YALE

 

La reconstruction des nations - Pologne, Ukraine,... de Timothy Snyder -  Grand Format - Livre - Decitre

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6 mars 2022 7 06 /03 /mars /2022 06:00

Total Western - film 2000 - AlloCiné

Total Western - film 2000 - AlloCiné

Aujourd’hui c’est « Total Western» (2000)

 

Pourquoi ce film ?

 

Ciné papy, sauf erreur due à son grand âge et dont vous voudrez bien l’excuser, n’a pas encore  abordé ce genre qui pourtant occupe une grande place dans l’histoire du cinéma. Le ringard  revendiqué parle du western bien avant le cinéma purement technique ou numérique. Avant que l’I.A. et les faiseurs de fric comme Netflix et con sorts ne viennent faire perdre sa spécificité à la fabuleuse autant que maléfique « machine à rêves » qu’était Hollywood

 

Total Western (Eric Rochant, 2000) | TALKING WADE

 

Quelle est l’histoire ?

 

Gérard Bédécarax, dit Bédé, travaille pour une organisation criminelle parisienne où il est  chargé de récupérer l'argent de la "protection". Son chef, Bergosa, lui demande de conclure un  achat avec un autre groupe de malfrats mais la rencontre tourne au carnage à cause du neveu  de Bergosa. Seul survivant du massacre, Bédé récupère l'argent de la transaction et, sur les  recommandations d'un ami, part se mettre au vert dans un centre d'hébergement pour jeunes  délinquants dans l'Aveyron près de Millau, où il se fait passer pour un éducateur. Au milieu  d'un petit groupe de jeunes difficiles et d'une poignée d'autres éducateurs, Bédé pense pouvoir  souffler mais Ludo Daes, un redoutable malfrat, se lance sur ses traces avec acharnement pour  récupérer l'argent.

 

Réalisation

 

Total western - Film d'action sur Télé 7 Jours

Éric Rochant

 

C’est un « jeune metteur » en scène pour un Ciné papy qui faisait l’école buissonnière pour  aller au « cinoche » dans les années soixante. Avec « Un monde sans pitié » 1989, césarisé, il  met publique et critique dans sa poche. L’engouement est tel que toute une génération s’identifie à ses personnages. Je l’ai découvert avec « Les Patriotes » 1994 qui ne trouve pas  son public ni sa critique et se termine par un sérieux échec commercial. (Ciné papy et son  fils préféré, pour des raisons différentes l’ont bien aimé tant leurs plaisent les films d’espionnage et/ou policier ou encore gangster). Ses films sont d’ordinaire fort bien  documentés. Avec cette verve, il est l’auteur, avec succès de la série « Le bureau des  légendes »

 

Total Western (Eric Rochant, 2000) | TALKING WADE

Qui fait quoi ?

 

Samuel Le Bihan : Bédé

 

Acteur doué et intelligent de théâtre et de cinéma il fut non seulement compagnon de route de  la Comédie Française mais eut la curiosité d’aller fréquenter « l’Actors Studio ». c’est avec  des metteurs en scène comme Bertrand Tavernier, Alain Corneau, et Tonie Marshall que le  cinéma le découvre .Il quitte alors la Comédie-Française, mais revient très vite au théâtre en incarnant Stanley Kowalski dans la pièce « Un tramway nommé désir » de Tennessee  Williams avec la superbe et vénéneuse Caroline Cellier.

 

Il devient Norbert, l'officier raisonnable de « Capitaine Conan » 1996, pour lequel il est  nommé aux Césars, et qui marque le début de sa carrière cinématographique. Puis viennent  « Vénus Beauté » (Institut) 1999, pour lequel il obtient le prix Jean-Gabin, et « Le Pacte des loups », qui le consacrent aux yeux du public.

 

Jean-Pierre Kalfon : Ludo

 

Acteur et chanteur français

Ciné papy a découvert cet acteur, dans le film de Michel Cournot « Les gauloises bleues » 1968 (Quel pied ! On avait le temps de ne pas quitter les salles de cinéma) Comme souvent pour ce genre de film, je n’y ai rien compris. J’ai compris par la suite et me suis senti consolé. L’histoire de ce film vaut son pesant de peanuts.

 

On glane ceci sur Wikipédia

 

Les Gauloises bleues est le seul film réalisé par Michel Cournot, à l'époque critique de cinéma  au Nouvel Observateur *. La production souhaite que le rôle principal soit tenu par Annie  Girardot, à l'époque une vedette, mais le réalisateur impose son épouse, l'actrice russe Nella  Bielski dans ce rôle.

 

Le film est sélectionné en compétition officielle au festival de Cannes 1968. Il est soutenu  notamment par Gilles Jacob, alors critique de cinéma, qui a pu le voir avant le festival et qui  titre en une des Nouvelles littéraires « L'Année Cournot ». Mais le festival est définitivement  interrompu par les événements de Mai 68 avant que Les Gauloises bleues ait été projeté1. Quelques mois plus tard, à sa sortie en France, Les Gauloises bleues remporte un assez  maigre succès d'estime et n'obtient qu'un succès commercial limité2. Le film est accueilli par  des moqueries, comme en témoigne par exemple l'article du Canard enchaîné avec son titre «  Les Gauloises bleues… fumeuses » ; certains auteurs de cinéma, notamment Michel Audiard  que Cournot attaquait en tant que critique, ne se privent pas de le tourner en dérision.

 

* Hebdomadaire où, en matière culturelle c’était le règne de l’antre soi. C’est de ce film que date mon aversion pour cet acteur. Il est, apparemment recherché par les  cinéastes car il a joué dans plus de 65 longs métrages. Abonné aux personnages troubles, il  tourné avec Jacques Rivette « L'Amour fou), François Truffaut « Vivement dimanche ! » ou  Claude Chabrol « Le Cri du hibou » alternant films d'auteur et films populaires.

 

Jean-François Stévenin : Jean-Mi

 

Acteur et réalisateur français aimé des professionnels comme du public. Il devient une figure incontournable du cinéma français dans les années 1980, se consacrant  particulièrement aux films d'auteur : « Une chambre en ville » 1982 de Jacques Demy,  « Passion » 1982 de Jean-Luc Godard, « Notre histoire » de Bertrand Blier et « 36  Fillette » 1988 de Catherine Breillat. En 1986, il passe pour la seconde fois derrière la caméra  et met en scène le film policier « Double messieurs », 1986 avec Carole Bouquet. Deux ans  plus tard, il tient le rôle principal du drame « Peaux de vaches », 1989 de Patricia Mazuy et  partage pour la toute première fois l'affiche avec sa fille, Salomé Stévenin, qui tient là son  premier rôle.

 

Acteur inclassable, il alterne dans les années 1990 polar avec « Le Grand Pardon »2 1992 d'Alexandre Arcady, , et films plus populaires avec « Les Bidochons »1996 de Serge Korber

 

Souvent confiné dans les seconds rôles, il est, les années suivantes, à l'affiche de nombreux  films grand public, dont « Le Pacte des loups »2001, où il joue avec Vincent Cassel et Samuel  Le Bihan, « De l'amour » 1981aux côtés de Virginie Ledoyen, « L'Homme du train » 2002  réalisé par Patrice Leconte, « Pas si grave » 2003 de Bernard Rapp,

 

Il est mort l’an dernier.

 

Alexia Stresi : Kristelle

Actrice, scénariste, romancière française élevée dans un milieu artistique. Depuis 1992, elle  œuvre surtout comme actrice dans de nombreux films. À ses débuts, les films dans lesquels  elle joue ne font pas de bonnes entrées, ce qui la fait peu remarquer : « La Petite Apocalypse »  par Costa-Gavras 1993, « Grande Petite » par Sophie Fillières, sorti en 1994. En 1998 elle est  révélée par « Trop (peu) d'amour » de Jacques Doillon

 

à la ville, comme on dit, elle est la compagne de François Berléand depuis 2004, 4 ans après  leur rencontre sur le tournage de « Promenons-nous dans les bois » 2000

 

Marc Andréoni : José

 

De 1987 à 1989, il fait partie de la Ligue d'improvisation française. En 1994, il écrit la pièce  « Zonzon », créée au Café de la danse. La pièce sera adaptée quatre ans plus tard au cinéma  par Laurent Bouhnik, avec Jamel Debbouze, Pascal Greggory et Marc Andréoni lui-même en  directeur de prison. Pour mettre un visage sur ce nom souvenez-vous de Serge Touati, un  psychologue d'entreprise, dans la série Caméra Café. C’est ainsi qu’il devient connu aux yeux  du public.

 

Total Western (Eric Rochant, 2000) | TALKING WADE

 

Philippe Khorsand : Bergosa

 

Fidèle comédien de Jean-Michel Ribes, il doit sa popularité à la série « Palace » Encore un  physique qu’on ne peut oublier. Souvenez-vous, il joue en 1982 pour le petit écran dans la  série télévisuelle Merci Bernard de Jean-Michel Ribes sur FR3. Six ans plus tard, avec la  même équipe ce sera « Palace », diffusée en 1988 sur Canal+. Il y interprète « John Lox »,  directeur de l'hôtel qui donne avec Éva Darlan des conseils de savoir-vivre aux téléspectateurs  pour « être palace chez soi », et doit faire face à un client éternellement insatisfait1. Il  reprendra dans les années 2000 ce rôle dans une publicité pour la compagnie d'assurance  MAAF inspiré par la scène récurrente « Appelez-moi le directeur ! » auquel Marcel Philippot  répond à la fin « Je l'aurai un jour… Je l'aurai ! » 

 

Jean-Marie Winling : Le colonel

 

Prolifique acteur de cinéma, de théâtre et de télévision.

Au cinéma et dans les téléfilms c’est un de ces seconds rôles essentiels ambigus à souhait  avec un physique et une voix qu’on n’oublie pas.

 

Marco Prince : Ange

 

Mention à part car c’est également l’auteur de la bande musicale du film Emmanuel Avena : Aliocha

 

Pensez à « Largo Winch » pour mettre un visage sur ce nom. En effet sa consécration  intervient en 2008 avec la sortie de « Largo Winch »adaptation cinématographique de la  bande dessinée. Il y campe le rôle d’Isham, le majordome de Mikhail Korsky (un sulfureux homme d'affaires russe).

 

Qui fait quoi bis

 

Le casting de ce film est vraiment long. Il serait fastidieux de consacrer une notice à chacun des acteurs d’autant que parfois on manque d’information soit parce qu’ils sont encore jeune  et nouveau dans la profession soit que leur carrière n’a pas encore vraiment décollée. Il serait  aussi injuste de ne pas évoquer leur très vivante participation y compris les spécialiste de kick  boxing et autres sports de combat.

 

Bons Moments

 

Quand Farida reprenant ses esprits dans la cuisine, après avoir été castagnée par les gangsters,  sur l’instigation d’un jeune ligoté sur la table, est convaincue d’intervenir s’ils veulent tenter  de s’en sortir. Elle nargue leur gardien en révélant que ce dernier qui avait l’avait violé en  réalité, n’y était pas arrivé. Fureur du gardien qui perd le contrôle de la situation et prend des  coups de poêle en pleine tronche.

 

Quand un autre jeune, poursuivi par un gangster se réfugie dans un local de douche. On voit  le gangster, qui a compris se diriger vers le local en savourant sa victoire. Il ouvre la porte et  voit le jeune à genoux face au bac à douche comme s’il vomissait. L’autre rigole et savoure  l’instant quand le jeune se redresse et lui assène, sur le crâne et en pleine tronche une arme  redoutable constituée d’un savon au fond d’une chaussette longue.

 

Et si pour une fois on parlait musique

 

Auteur-compositeur, musicien, chanteur et comédien français, Marco Prince a signé, de  manière récurrente la musique de film pour Eric Rochant, Mathieu Kassovitz ou Cédric  Klapisch ou encore Francis Weber. Il fait aussi de la pub comme pour le soixantième  anniversaire de la maison DIOR, sortie du nouveau parfum « Midnight Poison ».Il se  spécialise également dans l’événementiel : Coupe du monde de rugby, musique de la  cérémonie d'ouverture au Stade de France.

 

Il n’abandonne pas la scène pour autant ni la création de musique de film ou série ni de  poursuivre une petite carrière d’acteur.

 

Dans la série de qui se moque-t-on ?

 

Les détracteurs des westerns se plaisaient à ironiser sur le fait que les revolvers tiraient plus  de six coups sans qu’ils ne soient rechargés, comme si cela était l’essentiel.

 

Plus subtilement, il en va de même avec les poursuites automobiles dans les films policiers.  Les véhicules ne tombent jamais en panne d’essence. Il est vrai que tous les automobilistes,  nous tous y compris partent de leur domicile, chaque matin avec le réservoir plein. Ça m’énerve…De qui se moque ?

 

P.S. A ma connaissance il n’y a qu’un film qui prenne en compte, et en joue, ce problème de  réservoir. Basé sur une histoire vraie « Ordinary Decent Criminal » 2000 de Thaddeus  O'Sullivan avec Kevin Spacey dans le rôle du gangster Cahill. Il s’amusait, par mille ruses, à  ridiculiser la police. C’est ainsi qu’on le voit se laisser poursuivre par la police jusque dans les montagnes. Il les abandonna une fois leur véhicule en panne de carburant alors que lui roulait  dans un véhicule avec double réservoir. Mais il est vrai que c’était la réalité et non du cinéma.

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