Henk Hilterman/Spaarnestad / Rue des Archives
Connaissez-vous la « Ménaf » ?
Derrière ce néologisme un peu barbare né de la contraction des termes « ménagère » et « enfants » se dissimule celle qui fut pendant longtemps l'idole des annonceurs et des régies TV : la « ménagère de moins de cinquante ans ».
Créée en 1989, cette figure symbole et cible prioritaire de la publicité avait été conçue à l'époque où le modèle familial encore hégémonique était celui du couple hétérosexuel avec enfants. Mais qu'on se le tienne pour dit : la petite fée du logis qui, rouleau de pâtisserie en main et enfants accrochés à ses jupons, fit les belles heures de Moulinex, n'existe plus.
Le problème c’est que la ménagère de moins de 50 ans a vieilli, elle est même à la retraite et continue de pousser le caddie avec le papy.
Des fans de la GD !
Les Insoumis et les petits cui-cui se sont lamentés du poids excessif de tous ces vieux qui ont porté Macron à nouveau sur le pavois. Et pourtant le jeune Macron veut repousser l’âge du basculement à 65 ans alors que le vieux Mélenchon 71 ans, lui, s’en tient à 60 ans.
Bref, les vieux qui hantent les couloirs de la GD sont obsédés par la peur du manque et, dès que le risque de voir leurs marques favorites disparaître des rayons, ils se ruent sur elles, entassent tels la fourmi de la fable. Tel fut le cas au moment du premier confinement où le PQ fut leur cible prioritaire.
L’agression de l’ours russe en Ukraine leur a fait découvrir que ce pays, pas si petit que ça puisqu’en superficie il est aussi grand que notre vieux pays, était le premier producteur mondial de tournesol qui fait l’huile raffinée avec du savon : Fruit d’Or.
Huile de tournesol, le nouvel or jaune : «À l’ouverture, les gens ont couru jusqu’au rayon»
Les bouteilles d’huile de tournesol se font rares dans les rayons des supermarchés. Du coup, les clients se précipitent d’autant plus pour en acheter... ce qui augmente la pénurie. Des margoulins en profitent même pour faire de la spéculation sur Leboncoin.
Alors qu’elle s’apprête à prendre une septième bouteille d’huile de tournesol, cette mère de famille est coupée dans son élan par un employé d’un Carrefour du sud-est de Paris. « C’est limité à six, madame. On a des stocks réduits à cause de l’Ukraine ou je ne sais pas quoi ! », lance le jeune homme.
La suite dans Le Parisien auquel je ne suis pas abonné.
Pénurie d’huile de tournesol : Voici comment les consommateurs seront prévenus du changement de recette de leurs produits préférés
L'Etat a autorisé, ces derniers jours, les fabricants de certains produits ou plats cuisinés à modifier leurs recettes sans, dans un premier temps, changer leurs emballages. Les consommateurs auront toutefois les moyens de connaître la composition des aliments qu'ils achètent.
Outre la forte augmentation des prix qu'elle génère, la pénurie d'huile de tournesol a poussé les industriels à demander au gouvernement le droit de modifier en urgence la composition de leurs plats cuisinés, conserves, sauces, frites et bien d'autres aliments.
Une modification qui ne s'accompagne pas, dans un premier temps, d'une obligation de prévenir le client sur les emballages notamment ceux déjà confectionnés.
Pourtant, les autorités ont prévu que les consommateurs puissent être informés des changements qui interviennent dans les recettes de leurs produits préférés. Notamment afin de rassurer les personnes allergiques à certaines huiles.
Ainsi, cette condition pour pouvoir mettre en place cette dérogation implique qu'elle "n’affecte pas la sécurité des consommateurs, notamment en cas d’allergie", précise la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
Si un industriel venait à ajouter un produit allergène, comme le soja ou l'arachide voire un ingrédient issu d’Organisme Génétiquement Modifié, il devra aussi assurer "une information directe sur leur étiquetage, de façon visible et lisible".
Dans tout autre cas, les industriels devront faire la demande de dérogation auprès de la DGCCRF qui pourra alors l'accorder pour une durée de 6 mois maximum. Les fabricants ne pourront pas modifier leurs recettes, seuls dans leur coin.
La liste complète sur un site dédié
La DGCCRF publiera ensuite sur un site dédié la liste des ingrédients pour lesquels les industriels ont sollicité cette dérogation. Les points de vente mettront en place des affichages avec des QR codes qui renverront vers ce moteur de recherche.
Enfin, les industriels auront 2 mois pour apposer une mention sur l’emballage, qui pourra prendre la forme d’un sticker ou d’une inscription à côté de la date de péremption, par exemple "DEROG" pour "dérogation".
L’Indonésie suspend ses exportations d’huile de palme
Après avoir plusieurs fois rétropédalé, le gouvernement indonésien a confirmé, mercredi, un embargo total sur les exportations du produit afin de limiter la hausse des prix sur le marché intérieur.
Par Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)
Après avoir annoncé, le 22 avril, un embargo surprise sur les exportations d’huile de palme, prévu pour entrer en vigueur jeudi 28 avril, le gouvernement indonésien a d’abord revu sa copie mardi 26 avril, en limitant l’embargo à plusieurs catégories d’oléine de palme raffinée, avant de confirmer, mercredi 27 avril, que « tous les produits », y compris l’huile de palme brute « s[eraie]nt couverts par un décret du ministère du commerce », a déclaré le ministre coordonnateur à l’économie, Airlangga Hartarto. L’embargo est en vigueur depuis minuit.
Des effets délétères de l’embargo se sont déjà fait sentir sur le marché national, mais aussi sur les cours mondiaux, qui se sont affolés, ces derniers jours, dans un contexte de pénurie d’huile de tournesol due à la guerre en Ukraine. L’interdiction des importations est provisoire, mais aucune date limite n’a été fixée. Mardi, le président Joko Widodo avait toutefois indiqué qu’il fallait que le prix de l’huile de cuisine se stabilise à 14 000 roupies (0,91 euro) le litre, 30 % au-dessous du prix actuel.
Un embargo temporaire avait touché le charbon en début d’année, à la suite d’une pénurie dans l’approvisionnement des centrales électriques de la compagnie nationale d’électricité. Il avait duré une dizaine de jours.
L’Indonésie est le premier producteur d’huile de palme de la planète, et le premier Etat exportateur, avec 60 % du marché mondial, vendant à l’étranger jusqu’aux deux tiers de sa production, soit environ 30 millions de tonnes par an. Or, la hausse persistante des cours, depuis fin décembre 2021, a eu un effet inflationniste dans le pays. En janvier, le gouvernement a alors imposé aux producteurs un quota les obligeant à réserver 20 % de leur production d’huile de palme, tous produits confondus, au marché intérieur à des prix fixes, puis 30 % en mars. Avant de le supprimer, en faveur d’une taxe d’exportation rehaussée. Dans le même temps, un plafonnement du prix de l’huile de cuisine, imposé lui aussi en janvier, était levé au profit de subventions directes.
Ces allers-retours ont conduit à des fluctuations de prix, des ruées sur l’huile de cuisine de la part des consommateurs, et des comportements spéculatifs dans l’industrie, ajoutant au mécontentement contre les hausses des prix de l’alimentation, et nourrissant la vindicte populaire contre une « mafia de l’huile de cuisine » prête à tout pour s’enrichir sur le dos des consommateurs. Mercredi 20 avril, une enquête a été ouverte pour corruption au sein du ministère du commerce à la suite de l’attribution de permis d’exportation à trois producteurs d’huile de palme qui n’auraient pas respecté les quotas pour le marché national.
Début de bronca
Selon un sondage effectué mi-avril par l’institut Indikator Politik Indonesia, le président indonésien, Joko Widodo, a vu sa popularité s’éroder pour passer de 75,3 % en janvier à 59,9 %, un niveau qu’il avait déjà atteint au pire de la pandémie de Covid-19, au moment de la vague du variant Delta, en 2021. Le 22 avril, il annonçait un embargo sur les exportations d’huile de palme, une mesure radicale, en principe temporaire, censée calmer le jeu à l’approche des grandes vacances du Lebaran, pour la célébration de la fin du ramadan, les 2 et 3 mai. « Je continuerai à surveiller et à évaluer la mise en œuvre de cette politique afin de fournir de l’huile de cuisson dans ce pays en abondance [et] à un prix abordable », avait-il déclaré.
Le plafonnement des exportations pourrait priver les caisses de l’Etat d’une part importante de recettes
L’annonce de l’embargo le 22 avril avait déjà entraîné des baisses anticipées des prix d’achat du régime de fruits du palmier à huile chez les petits fermiers et producteurs, provoquant un début de bronca. Car les gros producteurs, s’attendant à des excédents sur le marché intérieur, freinent leurs achats et jouent les cours à la baisse.
Le plafonnement des exportations pourrait aussi priver les caisses de l’Etat d’une part importante de recettes. La hausse des prix de l’énergie et de l’alimentation, comme de l’huile de cuisine, mais aussi du sucre, du soja et des œufs, a poussé le gouvernement à mettre en place des mécanismes de subventions et de contrôle des prix. Or, les autorités ont jusqu’alors profité de l’essor des matières premières à l’exportation, en particulier du charbon, de l’huile de palme et des métaux, pour répondre à ces tensions inflationnistes.
L’arbitrage, souligne un éditorial du Jakarta Post, est délicat : le pays dépend des importations pour près de 60 % de son carburant, 100 % de son blé et 50 % de son soja. Malgré les excédents records de la balance des paiements en 2021 et l’ampleur des réserves de change accumulées, il n’est pas à l’abri de turbulences dans le contexte de resserrement monétaire plus rapide que prévu aux Etats-Unis et d’incertitude géopolitique provoquée par la guerre en Ukraine.
Brice Pedroletti (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)
Bref, il serait sans doute temps pour les ménagères de plus de 50 ans de se tourner vers les huiles non-raffinées : olive et colza en priorité, un poil plus cher mais avec du goût.