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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 06:00

 

Portrait de Dante - Botticelli

En fin  de carrière, on se décida, moi qui n’était ni haut, ni fonctionnaire, de me mettre à disposition du CGAER, le cimetière des éléphants des hauts fonctionnaires du Ministère. Le dress-code majoritaire du gagatorium était très majoritairement : costar gris sur chemise blanche ornée d’une cravate de marchand de cravate à la sauvette. Depuis mon départ des ors de la République j’avais remisé mes costars bien coupés, mais chemises anglaises et mes cravates colorées Christian Lacroix, pour adopter des pantalons de toile ou des jeans, lavables à  la machine, et des chemises ouvertes. Lors d’une réunion d’été, nu-pied dans mes mocassins, j’arborais un haut, genre chemise Lacoste, d’un blanc immaculé. Là, un petit énarque, que j’énervais pour d’autres raisons, il se piquait d’être un grand expert du monde du vin et enrageait de la cote que m’avait doté mon rapport, de plus il trainait aussi comme un boulet d’avoir eu quelques soucis avec ses riches émoluments du temps où il pantouflait à la FNSEA, bref, il n’attendait qu’une occasion pour m’allumer. Du haut de sa petite taille il me toisa : « Tu es en vacances ? » Du tac au tac, grand sourire, je lui répondis « Oui mon grand, à la prochaine réunion, je viendrai en bermuda à fleur, en tong, j’espère que ça ne développera pas ton urticaire… » Le reste de ma tirade fut encore moins aimable, je vous l’épargne. Il ne répliqua pas, même que lorsque Flamby succéda à Sarkozy, que le grand Stéphane Le Foll s’installa au 78 rue de Varenne, le dit homme vint me faire des ronds de jambe pour entrer dans les grâces du nouveau Ministre.

 

Bref, tout ça pour introduire cette chronique sur l’apparence.

 

 

Giovanni Scambini, chroniqueur lucquois, dans une nouvelle écrite au XVe siècle rapporte que « la renommée et la sagesse  de Dante s’étant répandue », le nouveau roi de Naples Robert d’Anjou, fils de Charles II, à qui il a succédé en 1309, écrit à cette fin au condottiere Castruccio Castracani, seigneur de Lucques, chez qui Dante réside à cette époque en compagnie d’autres exilés florentins, et une autre lettre à Dante lui-même, pour accueillir le poète à sa cour « pour voir et entendre sa sagesse et sa vertu »

 

Fichier:Italy 1494 AD-fr.svg — Wikipédia

 

Dante accepte l’invitation « quitte Lucques et marche tant et si bien qu’il arrive à Naples. »

 

Dante Alighieri, est célèbre pour son tempérament fougueux et son esprit sarcastique qui l’ont condamné à une longue pérégrination à travers les cours italiennes après avoir été exilé de sa ville natale, Florence.  

 

Le trajet de son voyage vers Naples est compliqué car Dante entretien des rapports orageux avec le parti guelfe (faction qui soutenait la papauté par opposition aux tenants de l’empereur germanique (XIIIe – XIVe) et préfère éviter « la terre où l’Église exerçait son pouvoir ». Au lieu de descendre  vers droit au sud, il traverse les Apennins jusqu’aux Marches, puis retraverse les montagnes en direction de Naples.

 

Il entre à Naples à l’heure du déjeuner et se dépêche de se rendre au palais royal. On l’introduit aussitôt dans la salle du banquet où, « l’eau ayant été donnée aux mains », les invités prennent place à table »

 

PREMIER ACTE : Dante est installé « au bas bout de la table »

 

Scène 1 : Dante est mal fringué

 

Dante est habillé très simplement « comme les poètes avaient coutume de le faire » Massimo Montanari note : de toute évidence, l’image e l’intellectuel bohème n’est pas une invention du XIXe siècle.

 

Le souverain est en train de prendre place « à sa table », avec les barons du royaume. Quand il demande des nouvelles de Dante, on lui répond qu’il est enfin arrivé. Dans la précipitation, les domestiques installent le poète « au bas bout de la table », au fond de la salle, dans un endroit un peu à l’écart et dépourvu de prestige. Une place où la nourriture pouvait être plus modeste, car on ne sert pas les mêmes plats à toutes les tables : la qualité de la nourriture représente visuellement les différences de rang.

 

Scène 2 : la colère de Dante

 

L’irascible Dante s’en offusque, il pense que Robert d’Anjou a manqué à ses devoirs d’hospitalité en faisant preuve d’une telle négligence. Comme il a faim, il  décide de rester « Dante ayant volonté de manger, il mangea. » Mais le repas terminé, il  se lève et prend la route d’Ancône pour rentrer en Toscane.

 

DEUXIÈME ACTE : Les regrets du roi

 

Le roi s’est attardé et bavarde avec ses convives, soudain il se rappelle qu’il a manqué à ses devoirs à l’égard d’un hôte important et demande où est Dante. On lui répond qu’il est reparti. Robert regrette de ne pas lui avoir fait honneur et pense qu’il  s’en est allé parce qu’il était en colère. Il ordonne à un messager, muni d’une lettres d’excuses de le rattraper. Rejoint, Dante lit la lettre et rebrousse chemin.

 

TROISIÈME ACTE : Le retour du poète irascible

 

Scène 1 : Dante est rayonnant au haut bout de la première table

 

Le revoici à  Naples. Cette fois, il passe un « habit magnifique » et se présente au roi très cérémonieusement. L’heure du repas arrive et le roi l’installe « au haut bout de la première table, qui se trouvait à côté de la sienne. » Une place de premier choix, dans la géographie symbolique du banquet. La table à côté de celle du roi est la plus proche du centre du pouvoir, celui qui la préside occupe une place d’honneur, accordée à de rares élus. Dante, entouré de hauts personnages, est rayonnant au beau milieu de la table.

 

Scène 2 : Dante fait son cinéma

 

Le spectacle peut commencer. Les plats et les vins arrivent : « Dante prend la viande et la frotte sur sa poitrine et sur ses vêtements ; et il verse aussi du vin sur ses vêtements. » Ses voisins commencent à murmurer : les intellectuels ont beau être des gens bizarres, là quand même il exagère ! Frotter la viande sur soi, verser « le vin et le bouillon sur ses vêtements » est un comportement pour le moins singulier.

 

Bartolomeo Ricci, humaniste lucquois du XVIe siècle, enrichit cet épisode de détails savoureux : « Au lieu de porter la nourriture à sa bouche, Dante la jetait sur ses vêtements, la versant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre ; il mit la viande bouillie sur son bras ; il accrocha des oiseaux entiers sur ses épaules. »

 

« Ce doit être un rustre », commentent ses illustres voisins.

 

Dante les entend, mais il ne pipe mot, so plan fonctionne.

 

Scène 3 : le roi en personne s’adresse à Dante

 

« Dante, que vous ai-je vu faire ? Vous qui êtes si sage, pourquoi vous êtes-vous si mal conduit ? »

 

Scène  4 : la réponse de Dante qui n’attendait que ça

 

« Sainte Couronne, je sais que le grand honneur que vous m’avez fait, vous l’avez fait à mes habits ; et j’ai donc voulu que mes habits savourent les plats servis à table. » Et pour ceux qui n’auraient pas encore compris, il explique : « Je suis le même que l’autre jour, avec toute ma sagesse, quelle qu’elle soit. Mais l’autre jour vous m’avez mis au bas bout de la table, parce que j’étais mal habillé ; aujourd’hui, bien habillé, vous ‘avez mis au haut bout. »

 

DERNIER ACTE : le roi Robert est un grand seigneur

 

Le roi ne se sentit pas insulté par ce reproche, qu’il trouva fait avec esprit et « honnêtement », et surtout qui correspondait à la vérité. Il ordonna qu’on apporte un habit propre à Dante qu’il pria de se changer, après quoi le poète « mangea tout joyeux d’avoir montré au roi sa folie. »

 

Le repas terminé, le souverain se leva de table, prit Dante à paet et s’entretint aimablement avec lui, « pratiquant sa science » et trouvant que c’était une personne encore plus brillante et savante qu’il avait ouï dire. Il le pria de rester encore quelques jours à sa cour, pour le palisir de converser avec lui.

 

Librement adapté et mis en page à partir de « DRESS CODE » Dante à la cour de Robert d’Anjou in Les Contes de la Table Massimo Montanari

Amazon.fr - Les Contes de la table - Montanari, Massimo - Livres

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19 novembre 2021 5 19 /11 /novembre /2021 06:00

 

C’est un article d’Ouest-France qui m’a inspiré cette chronique

 

Le milieu agricole « patriarcal, conservateur et clanique »

 

« On a cru que le stagiaire était le patron » : des Bretonnes dénoncent le sexisme du monde agricole

ICI

 

 

Lorsque mon père, à la fois exploitant agricole et entrepreneur de travaux agricoles, est décédé prématurément ma mère a dû trouver un travail dans une usine de confection pour espérer avoir une retraite décente.

 

Puisque nous venons de commémorer le 11 novembre rappelons qu’en 14-18 les femmes ont tenu les fermes en l’absence de leurs hommes mobilisés et qu’en 39-45 il en fut de même pour suppléer les prisonniers.

 

Bref, qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Dans le droit et dans les têtes…

 

Et pourtant, la puissante FNSEA a placé Christiane Lambert à sa tête

 

Agriculture: qui est Christiane Lambert, la nouvelle patronne de la FNSEA?  - Challenges

 

Mon vieux ministère des agriculteurs, sis 78 rue de Varenne, évoque l’histoire des femmes en agriculture.

 

Agricultrices à la conquête de leurs droits : un siècle d'histoire

 

L’accès des femmes à l’emploi, les transformations de la famille et les modifications de l’activité agricole ont permis une réelle évolution de la place des femmes en agriculture.

 

Début du XXe siècle : l'agriculture est une affaire d'hommes

 

Au début du XXe siècle, et jusque dans les années 60, l’agriculture était exclusivement une affaire d’hommes, une activité transmise de père en fils. Les femmes ne travaillaient pas, elles aidaient leur mari. « Pièce rapportée » à un ensemble préexistant – l’exploitation agricole de la belle-famille –, l’épouse du chef d’exploitation était l’« aide familiale ». Autant dire « sans profession ». La division des tâches répondait alors aux critères de la vie familiale, et non à ceux de la profession.

 

Le tournant des années 70 : un début de reconnaissance

 

Ce sont les importantes transformations de l’activité agricole, ainsi que le développement des mouvements féministes des années 60, qui ont rendu légitime une revendication des femmes pour la reconnaissance de leur travail. L’obtention d’un statut professionnel distinct de leur situation matrimoniale semblait alors primordial. Une première réponse juridique a vu le jour en 1962 avec la création des GAEC (groupements agricoles d’exploitation en commun), permettant à des agriculteurs de s’associer. Toutefois, cette loi, qui empêche deux époux d’être seuls associés, a principalement profité aux fils d’agriculteurs s’apprêtant à reprendre l’exploitation, maintenant ainsi l’épouse comme aide familiale. En 1973, le statut d’ « associé d’exploitation » a eu des conséquences similaires.

 

Fin du XXe siècle, fin de règne masculin ?

 

Il a fallu attendre 1980 pour que le statut de « co-exploitante » soit créé. Les femmes ont alors acquis le droit d’accomplir les actes administratifs nécessaires à la bonne gestion de l’exploitation. Mais la véritable avancée en matière de reconnaissance du travail agricole des femmes a vu le jour en 1985 avec l’apparition de l’EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée). Les conjoints ont alors pu s’associer tout en individualisant leurs taches et leurs responsabilités. Toutefois, il s’agit d’une identité professionnelle à partager avec le mari, et non d’un droit personnel attribué aux femmes.

 

Enfin, la loi d’orientation agricole de 1999 institue le statut de « conjoint collaborateur » marquant un réel progrès, notamment en matière de protection sociale des agricultrices.

 

XXIe siècle : les mentalités évoluent... pour une réelle égalité ? La suite ICI 

 

Quelle retraite pour une femme d'exploitant agricole ?

Mise à jour le 07-04-2021 ICI

 

Planter un arbre (détournement de l'Angélus de Millet) | Flickr

En France, les femmes représentent un tiers des actifs dans le domaine agricole. Certaines d’entre elles estiment subir une stigmatisation dans leur travail à cause de leur genre. Des agricultrices du Finistère ont témoigné des difficultés qu’elles ont rencontrées au cours de leur parcours.

 

 

 

Elles sont agricultrices ou proches du milieu agricole. Réunies à Lanmeur (Finistère) en octobre 2021 lors d’un rassemblement de soutien à une de leurs consœurs dont l’exploitation est menacée, ces cinq femmes échangent autour de leur parcours dans un milieu encore largement dominé par les hommes. Assises autour d’une table, elles partagent anecdotes et expériences.

 

 

« On a cru que mon stagiaire était le patron » parce que c’est un homme

 

Pour Marie Hernu, à la tête d’une exploitation de chèvres dans les Côtes-d’Armor, le sexisme s’est manifesté au quotidien, dans le milieu professionnel : « Un jour, je me suis rendue chez un fournisseur de présure, avec mon stagiaire, un homme plus âgé que moi. Lors de notre rendez-vous, le fournisseur ne s’est adressé qu’à mon collègue, et pas à moi, croyant que c’était le patron. J’ai dû lui rappeler que c’était moi la cheffe d’exploitation. »

 

Quand elle a voulu s’installer en tant qu’éleveuse avicole après vingt ans passés dans le commerce, Jocelyne Bouget ne s’attendait pas à autant de difficultés. Les mois passent sans qu’elle n’arrive à trouver les 4,5 hectares de terres dont elle a besoin à Guimaëc (Finistère), où elle vit. Elle multiplie les refus auprès des agriculteurs locaux. « Finalement, un couple de Saint-Jean-du-Doigt m’a proposé un terrain », à une petite dizaine de kilomètres de chez elle. « Ça aurait été différent si tu avais été un homme ? » demande Anne Mauvy à Jocelyne Bouget. « Je pense », répond cette dernière.

 

Le milieu agricole « patriarcal, conservateur et clanique »

 

La différence de traitement entre femmes et hommes se joue aussi, selon Anne Mauvy, dans les instances qui régissent le monde agricole. Cette agricultrice loue avec son mari des terres à Lanmeur. Ils gèrent respectivement une chèvrerie et un élevage de taurillons, ainsi que des hectares céréaliers. Ils sont actuellement en conflit juridique avec leurs propriétaires, qui voudraient les voir quitter les lieux.

 

Une des solutions avancées par l’agricultrice pour vivre de sa passion a été celle de reprendre l’activité de son mari, bientôt à la retraite. Hypothèse rejetée par le tribunal des baux ruraux de Morlaix. « Les taurillons sont des animaux lourds, considérés comme dangereux. [Dans la décision du tribunal, NDLR] on présume que je ne saurais pas conduire une exploitation céréalière, s’indigne-t-elle. On n’aurait jamais dit ça d’un homme. Ça me met en colère. »

 

« Dans cette affaire, on a remis en cause les compétences d’Anne, estime Laurence Mermet, professeure à Suscinio, le lycée agricole de Morlaix. Elle révèle la précarité des femmes exploitantes. L’inégalité homme-femme règne dans le milieu agricole. C’est un milieu patriarcal, conservateur et clanique. »

 

30 % des actifs agricoles sont des femmes

 

Pour Louise Hernot, fille et petite-fille d’agricultrices, les clichés ont la vie dure : « Il y a toujours la suspicion que les femmes à la campagne viennent pour observer les petits oiseaux. J’ai vu ma mère tenir la ferme, une exploitation de porcs, à bout de bras. »

 

Dans son ouvrage Paysâmes, Johanne Gicquel rappelle que ce n’est qu’à partir de 1973 « les femmes peuvent être associées dans la ferme ». En 1980, le statut de co-exploitante est créé. D’après le ministère de l’Agriculture, les femmes représentent en France actuellement 30 % des actifs permanents agricoles

 

 

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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 07:00

Liberté d'expression en France — Wikiberal

Comme je suis enrhumé depuis 8 jours, un rhume carabiné, alors je me suis confiné et j’occupe mon temps à tartiner des chroniques tout en sniffant des huiles essentielles, eucalyptus et cyclamen, lichant des grogs, inondant des kleenex.

 

Il est « heureux », Robert Ménard. Le maire d’extrême droite de Béziers (Hérault), s’est félicité de la visite d’Emmanuel Macron ce mardi. Selon l’édile, le président se montre « courageux » et « pas sectaire » de venir dans sa ville.

 

« Merci d’être ici, je suis ravi », a-t-il déclaré en accueillant le président à l’entrée de l’entreprise Genvia pour une visite visant à mettre un coup de projecteur sur le rôle de l’hydrogène dans les années à venir. « Moi aussi », a répondu Emmanuel Macron, qui a également salué l’épouse du maire, Emmanuelle Ménard, députée non-inscrite et proche du RN. « C’est une belle surprise que vous nous faites en venant à Béziers », lui a-t-elle dit.

 

Beziers.jpg

 

Les Ménard ne sont pas ma tasse de thé mais ils sont élus à Béziers ville sinistrée : Didier Daeninckx édité chez Verdier Retour à Béziers. ICI , je ne supportais guère Robert Ménard au temps de Reporters sans frontière, même tarif pour Zemmour, produit médiatique, pour autant la seule façon de les contrer, c’est l’ancien basketteur qui vous parle, c’est de le faire sur leur terrain : la politique. Les marquer à la culotte, ne pas les lâcher, les pousser à la faute. La meilleure défense c’est l’attaque.

(Photo Edouard Caupeil pour Libération)

Venue d’Eric Zemmour: «La censure de la Ville de Genève est médiocre»

LIBERTÉ D'EXPRESSION

 ABONNÉ

Pour Nicolas Gardères, avocat français de gauche et infatigable militant des libertés fondamentales, limiter l'expression est plus risqué qu'en tolérer les dérives, qu'il faut combattre sur le terrain politique et non judiciaire.

 

Voltaire n’a jamais dit à l’abbé Le Riche: «Je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire.» Mais la phrase apocryphe résume sa pensée. Et sans aucun doute celle de Nicolas Gardères, dont la robe d’avocat est taillée dans le cuir le plus épais qui soit. Ni cynique, ni provocateur, cet homme de gauche, libéral-libertaire et membre d’Europe écologie Les Verts (EE-LV), est au contraire un idéaliste, l’un des rares spécimens contemporains à défendre ses adversaires idéologiques au nom de principes.

 

«Je défends leurs libertés fondamentales et je combats leurs idées politiques», proclame celui qui est aussi maître de conférences à Sciences Po Paris. Liberté d’expression, d’association ou dévoiement de la laïcité à des fins islamophobes l’ont conduit à plaider au tribunal en faveur de ces «fils de p...» de «fachos» ou de ces «cons d’islamistes». Il raconte cette expérience dans un livre: «Voyage d’un avocat au pays des infréquentables» (L’Observatoire, 2019).

 

Disant, par boutade, être devenu avocat grâce à Jean-Marie Le Pen, personnage similaire à son grand-père Raymond, avec qui il a vécu et débattu durant sa jeunesse, Nicolas Gardères acquiert ainsi le goût du dialogue, ce «lieu psychique positif dominé par l’altérité, là où il n’y avait que la frustration, de la solitude et de l’entre-soi». Il déplore l’avènement d’une société qui redoute le «débat, la raison et la science» et qui pour «écraser l’infâme» recourt à l’arme pénale en «un aveu de faiblesse collectif, presque une soumission à la supériorité de l’ennemi».

 

  • Le Temps: L’exécutif de la Ville de Genève vient d’annoncer qu’Eric Zemmour n’est pas le bienvenu à Genève et refuse de louer aux organisateurs la salle dans laquelle il devait s’exprimer. Que vous inspire cette prise de position?

 

Nicolas Gardères: Éric Zemmour est un adversaire et même un ennemi qu’il faut combattre. Cela ne me choque pas qu’une autorité politique fasse valoir son opposition politique. Lui signifier qu’il n’est pas le bienvenu est certes rugueux, mais ça ne lui interdit pas de s’exprimer. En revanche, user de subterfuges administratifs pour justifier une décision qui relève en réalité de la censure est médiocre. C’est aussi insultant envers la population.

  • Pourquoi?

C’est une insulte à son intelligence. Comme si on voulait la protéger contre ces paroles dangereuses, comme si on ne faisait pas confiance à sa maturité, à sa capacité de raisonnement.

  • Pourquoi faudrait-il tolérer ses hymnes à l’intolérance?

Le célèbre linguiste Noam Chomsky dit que croire à la liberté d’expression, c’est croire à celle des individus que l'on méprise. Si elle ne consiste qu’à laisser s’exprimer les voix bourgeoises, centristes, lénifiantes, elle n’existe pas. Un espace sans conflit est une dictature. Dans une démocratie fondée sur la raison et l’argument, prendre les libertés fondamentales au sérieux, c’est accepter qu’elles soient difficiles, choquantes, risquées. Il faut accepter qu’en son sein s’expriment des personnes qui souhaitent en saper les fondements, tout en redoublant d’efforts pour combattre l’extrême-droite dans le champ politique. Si on restreint les libertés dès que le navire tangue, tout cela n’est que tartufferie.

  • En quoi est-il dangereux de restreindre la liberté d’expression?

C’est une dégradation collective dont le propre est de s’étendre peu à peu pour atteindre tous les champs de l’espace public et du débat. Depuis peu, on constate à l’évidence que le sujet ne se limite plus aux néo-nazis. Il suffit de songer aux conférences annulées des philosophes Elisabeth Badinter et Sylviane Agacinski, l’épouse de Lionel Jospin qui est défavorable à la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes. Il est incontestable que la liberté d’expression est grignotée.

  • Pourquoi les attaques contre la liberté d’expression émanent-elles plutôt de la gauche? Elle serait devenue la porte-parole de la «démocratie lacrymale», le relais de toutes les offenses qui se nivellent «dans le flot et les larmes de tout un chacun»?

Ce phénomène est plutôt récent. Historiquement, c’est la droite qui censurait les critiques de l’Etat, de l’Eglise ou de l’armée, tout ce qui était susceptible de bouleverser l’ordre bourgeois, notamment dans l’art. C’était logique, car la droite s’appuie par définition sur des idées peu ambitieuses; elle ne croit pas en la possibilité d’améliorer le genre humain. A gauche, c’est l’inverse, il y a un idéal à défendre. Durant le XXe siècle, cette pression s’est incarnée au travers de grands chantiers législatifs visant l’égalité formelle. Or, la plupart de ces objectifs ont été atteints. Il ne reste plus que l’égalité réelle, un combat beaucoup plus difficile à mener. Cela se traduit par une multitude de lois sans envergure qui consistent à protéger tel ou tel groupe de personnes se sentant victime.

  • Vous fustigez aussi le traitement médiatique «contre-productif» du Rassemblement national, qui s’exprime sans rencontrer d’obstacles, si ce n’est des «cris d’orfraie, tantôt geignards, tantôt agressifs» devenus inaudibles.

Sous Jean-Marie Le Pen, le «cordon sanitaire» face à l’extrême-droite prévalait. Comme lorsque Jacques Chirac a refusé de débattre face à lui en 2002. Cette tactique est devenue problématique avec la «dédiabolisation» entamée par Marine Le Pen et Florian Philippot. Les médias ont accompagné cette mue discursive, ce qui s’est traduit par une surreprésentation de l’extrême-droite, qui déroule sans adversaire. En 2017, le grand mérite d’Emmanuel Macron est d’avoir su affronter Marine Le Pen sans la traiter de nazie. Il a été meilleur qu’elle parce qu’il l’a prise au sérieux. Il l’a mise K.O. sur le terrain politique, montrant à toute la France à quel point elle est peu crédible pour briguer les plus hautes fonctions. 

  • Pourquoi jugez-vous que la réponse pénale, «l’arme des vaincus, des défaitistes», est mauvaise face aux dérives sémantiques et au projet de l’extrême-droite?

Au-delà des appels au meurtre et des propos attentatoires à l’honneur d’une personne précise, je ne crois pas aux délits d’opinion, surtout ceux visant un groupe social. D’abord, parce qu’il s’agit de lois «démissionnaires»: on délègue au juge pénal le règlement immédiat d’un problème qui relève du travail politique à long terme. C’est donc une question de principe. Mais aussi d’efficacité. On restreint la liberté d’expression pour aucun résultat. Au contraire, la sanction pénale renforce le discours et alimente le martyr: «Regardez, on me juge parce que j’énonce une vérité qui dérange.» Eric Zemmour a été condamné. Sans doute continuera-t-il de commettre des infractions. Est-il pour autant frappé d’opprobre sociale? Non, il a purgé sa peine et a le droit de s’exprimer comme tout un chacun, sauf à considérer que les personnes condamnées perdent ce droit.

 

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18 novembre 2021 4 18 /11 /novembre /2021 06:00

 

Un communiqué de notre ami Lefred-Thouron. | Glougueule

Je reçois, via un certain Pierre-Yves Chupin  des Guides Lebey, avec qui Butane&Degaz sont pacsés, de la prose Bettanesque mais aussi les épluchures vineuses de Rin de Rin l’éructeur qui a sali Fleur. Ce type est un prévariqué de la pire espèce, pour lui je tire la chasse d’eau.

 

Bref, la dernière expédition, qui colle à la future actualité du Bojolo nouvo, nous offre une belle tranche de la prose de haute volée du Grand Bettane, une prose non dépourvue de perfidie à l’endroit du vin nu qui pue. Les bio-cons n’étant plus de le saison, les aigreurs du seul dégustateur qui aurait aimé la notoriété de Bob le ricain, ont migré : sus aux petits cons qui aiment le glou-glou !  

 

Le poulet de Michel est modestement titré : Le génie du vin.

 

Bien sûr, cet homme qui sait tout, comprend tout, partout et en tout lieu, en toute simplicité, extrait la substantifique moelle du vin de Gamay du Beaujolais pour faire surgir de la géhenne des idolâtres du vin nu, symbole du châtiment de ceux qui refusent le salut du Dieu du vrai vin, tel Moïse sur le mont Sinaï, le génie du vin.

 

Moi je trouve cette suffisance d’une beauté sans comparaison, cette manière de se payer de mots pour jeter l’opprobre sur ceux qui ont précipité Butane&Degaz dans le début de la fin. Même pas triste, si ça vous dit, merci de me faire une explication de texte, j’avoue  que mes neurones fatigués ont du mal à suivre le Grand Bettane sur ses hauteurs himalayenne…

 

Le beaujolais selon Michel Bettane

 

On confond souvent dans un vin expression du raisin et expression du terroir. Il serait trop facile d’imaginer qu’un vin réussi ne soit en fait qu’un jus de fruit réussi. C’est mal connaître le rôle du ferment et sa capacité d’extraire d’autres composants éloquents, transmis par le sol au raisin.

 

Le beaujolais, vin fruité dans l’imaginaire du public souffre plus que tout autre de cette confusion. Les vins à la mode dans un monde de surface et de paraître font parfois oublier les vins de profondeur et d’être : ainsi au cœur d’un des lieux dits les plus solaires du beaujolais, expression pure de nos vieux granits roses, Olivier Merlin produit un moulin-à-vent d’une rare délicatesse de texture, unissant minéralité fine et floralité (signature de toute fermentation accomplie) discrète et complexe. On songe plus d’une fois à l’équilibre des meilleurs pinots noirs de Côte-d’Or et jamais à un artefact de fruits rouges ou noirs.

 

La gouleyance n’est pas le glou -glou !


Michel Bettane

Dessin, caricature | Les critiques français traitent le Beaujolais Nouveau de « villageoise timide » | M986.286.77

Dessin, caricature
Les critiques français traitent le Beaujolais Nouveau de « villageoise timide »
Aislin (alias Terry Mosher)
17 novembre 1984, 20e siècle
Encre, crayon feutre et film sur papier
28.8 x 32.7 cm
Don de Ms. Iona Monahan
M986.286.77
© Musée McCord

 

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17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 08:00

 

Situé à l'ouest à 1h30 de Paris, le Perche est en fait une ancienne province divisée sur quatre départements après la Révolution française : l'Orne, l'Eure-et-Loir, la Sarthe et le Loir-et-Cher. Le lieu est réputé pour ses grands espaces verts, avec notamment le parc naturel régional du Perche, propices à la randonnée.

 

Séjour en famille dans le parc naturel du Perche, dans l'Orne

 

Le parc naturel régional du Perche est un écrin de nature totalement préservée entre la Loire et la Normandie, entre bocage et forêt. La région se visite naturellement grâce à son emblème, le percheronun cheval de trait né au Moyen-âge du croisement de juments locales et d'étalons arabes rapportés des croisades

 

Ferme de l'Absoudière - Visites techniques - CORBON - Orne Tourisme

 

La spécialité culinaire de Mortagne-au-Perche: le boudin noir.
Si déjà au XIXème siècle la charcuterie de Mortagne-au-Perche jouissait déjà d’une certaine renommée, le boudin lui-même se fait remarquer seulement en 1931 à l’Exposition Coloniale de Paris.

 

Il faudra attendre encore trois décennies pour que la ville noue des liens indissolubles avec le boudin noir, lorsqu’en 1963 est créée la Confrérie des Chevaliers du Goûte-Boudin. ICI

 

LA CONFRÉRIE DES CHEVALIERS DU GOÛTE-BOUDIN

 

Bref, le Perche c’est, depuis longtemps, pour les bobos chics, via l’A10-A11, 1 H 30 en auto, la grande banlieue verte et zen de Paris. La crise sanitaire et ses contraintes urbaines ont boosté la migration des oiseaux des villes.

 

Pour preuve : la migration du ludion des têtes couronnées  et du Loto  du patrimoine Stéphane Bern et celle de la famille Chartier

 

6 novembre 2015

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne ! ICI 

 

Faire-Part de mariage

 

Le mardi 3 novembre vous êtes invité au dîner MAGNO au cours duquel les vins d'Olivier Horiot, millésime 2006 et quelques très belles expressions du magnifique 2009, et les mets de Sven Chartier le chef de Saturne conçus et exécutés avec une minutie et une exigence qui ne laissent aucune place au hasard, échangeront leurs alliances. 

 

Stéphane Bern a décidé de s'installer définitivement en Eure-et-Loir jugeant que Paris était devenue sale et bruyante.

  • Le 14 décembre, l’animateur Stéphane Bern quittera définitivement Paris pour s’installer à Thiron-Gardais (Eure-et-Loir) où il possède l’ancien collège militaire et royal de la commune, a-t-il révélé dans un entretien accordé au Parisien samedi 13 novembre. «Je suis soulagé de partir. Javais limpression de devenir fou» ICI 

 

Le chargé d’une mission de sauvegarde du patrimoine a porté un jugement assez amer sur ce que serait devenue la capitale et ses habitants. «La saleté, les trous dans la chaussée, les chantiers permanents, le bruit, et surtout, surtout, la violence Il faut entendre comme les gens se parlent. La circulation est une source inouïe de tensions», a-t-il déclaré. Le partage de l’espace urbain entre les différents véhicules (vélo, trottinettes, scooters, voitures) se ferait ainsi selon lui au détriment des personnes âgées, des personnes en situation de handicap et des enfants.

 

Une ville «poubelle»

 

Mais plus généralement, le présentateur de l’Eurovision et du Monument préféré des Français a estimé que Paris était devenu «une poubelle où les gens se débarrassent de tout, nimporte où». L’homme pointe du doigt le comportement des usagers sans porter de jugement sur la politique de la maire Anne Hidalgo (PS) qui «ne peut pas mettre un cendrier et une poubelle derrière chaque habitant».

 

Le «Monsieur Patrimoine» du gouvernement reprend néanmoins à son compte certaines critiques soulevées par le mouvement #SaccageParis regrettant la suppression de l’ancien mobilier urbain de Paris synonyme à ses yeux de destruction de «notre patrimoine visuel». Il a ainsi appelé au réveil de «la beauté de cette ville» en perspective des JO 2024.

Les enfants de Sven et Marianne Chartier sont scolarisés à l'école publique de Bellême.

Sven Chartier, chef étoilé parisien, ouvre son restaurant dans le Perche ICI

 

Sven et Marianne Chartier ont ouvert fin octobre « Oiseau oiseau », un restaurant bistronomique à Préaux-du-Perche (Orne)

Par Rémi DormeauPublié le 11 Nov 21 à 7:06 

Le Perche

 

À l’entrée du restaurant, cent mètres en face de l’église de la commune, pas de façade, de logo, ni même de nom sur la devanture des locaux appartenant à la mairie. Seules des chaises et des tables, en terrasse, font penser à un restaurant.

C’est pourtant bien là que Marianne et Sven Chartier ont ouvert le 21 octobre 2021 « Oiseau oiseau », nouveau restaurant dans la commune de Préaux-du-Perche (Orne).

 

Une équipe familiale

 

Pourquoi ce nom ? « En rapport à la migration, nous qui venons de Paris, et aussi à l’idée de nature », répond Marianne Chartier. Avec l’ouverture du restaurant, elle va travailler avec son mari pour la première fois, elle qui vient du milieu de la télévision.

 

« Je m’occupe du service et de la partie administrative. Nous avons aussi une jeune fille en cuisine qui travaillait avec Sven à Paris et le frère de Sven, revenu du Canada, qui s’occupe de la cave à vin, ainsi qu’une plongeuse qui vient de Nocé », relate Marianne. Telle est la petite équipe, familiale, d’Oiseau Oiseau.

 

Histoire d’amour avec le Perche

 

Aux antipodes de ce que Sven Chartier connaissait à Paris, dans son restaurant étoilé Le Saturne (anagramme de Natures), place de La Bourse, sa clientèle d’affaire et de touristes. « Là-bas, on travaillait beaucoup. 70, parfois 80 heures par semaine », note le chef cuisinier. Alors les moindres vacances ou jours de repos sont de bonnes excuses pour aller se ressourcer dans la maison de campagne, à Dame-Marie, dans le Perche Normand.

 

C’est d’ailleurs au château de La Mouchère, à Saint-Cyr-la-Rosière (Orne), que le couple se marie en 2015. Alors quatre ans plus tard, en 2019, quand le cuisinier revend Le Saturne pour prendre une année sabbatique, le couple et ses deux enfants reprennent la direction de Dame-Marie. « À la base, on devait prendre une année pour souffler avant que je recherche un nouveau projet à Paris », témoigne Sven Chartier.

 

Rencontre avec la terre

 

Mais le Covid passe par là, et les projets évoluent. « On a fait une rencontre différente avec la terre. On a cultivé notre potager, on a des animaux. Et surtout, on profite de meilleures conditions qu’à Paris : l’espace, le temps », relate Sven.

 

Les enfants, « qui ont grandi dans la poussière du Palais Royal », peuvent désormais profiter de la verdure et des chevaux. « Ça s’est imposé de soi-même, on s’est dit naturellement qu’on allait faire un truc ici », ajoute Marianne.

 

Cuisine simple, axée sur la qualité

 

À Préaux-du-Perche, le fonds de commerce de cet ancien restaurant chaleureux qui proposait des concerts de jazz le vendredi soir, est racheté fin 2020. « On a fait des travaux, éclairci les murs et les portes, refait le mobilier, le bar. Bref, on s’est approprié l’espace », résume Sven Chartier.

 

Pour le chef, qui ouvrira seulement les jeudis, vendredis et samedis, fini la gastronomie. Place à la cuisine bistronomique. « Simple, élaborée avec des bons produits du coin et axée justement sur la qualité des produits et les basiques de la cuisine : la cuisson, l’assaisonnement. Tout sera local et fait de A à Z, comme le pain que nous ferons avec un levain naturel », poursuit-il.

 

Et l’accent sera aussi mis sur le vin, spécialité du chef cuisinier. « Sven a été assez novateur, un des premiers à proposer du vin nature. Les gens vont aussi pouvoir venir ici pour découvrir des petits vins sympas », témoigne sa femme.

 

Ainsi, une pièce annexe du restaurant sert de cave à vin, où les clients pourront acheter leur bouteille après en avoir consommé à table.

 

« C’est tellement cool »

 

Après deux semaines d’ouverture, les débuts sont plus que prometteurs. « Ça cartonne », lance même Marianne Chartier. En étant ouverts que trois jours par semaine, le couple se laisse aussi du temps, même s’il ne chôme pas.

 

« On prépare le pain, on fait des essais. Il y a toujours à faire, en cuisine. Surtout quand on fait tout de A à Z et qu’on a une carte vouée à changer chaque semaine », glisse Sven Chartier.

 

Mais lui et sa femme profitent tout de même plus des amis qu’ils se sont faits, en deux ans de vie dans le Perche. « On commence à avoir des attaches, et des amis communs à tous les deux, alors qu’à Paris, nous avions plus des amis chacun de notre côté », note Marianne Chartier. « Et puis le rythme d’ici est top. C’est tellement cool », conclut Sven Chartier.

 

Dans le Perche, une « greentrification » accélérée par le Covid-19 ICI

Par et Nicolas Krief (Photos)

Publié le 19 octobre 2021 

 
 

« La vie est vraiment TROP bonne, ici… » Assis devant son restaurant, Sven Chartier savoure un instant le soleil d’automne. Avant de ranger les dizaines de cartons de vin qui s’entassent sur son béton ciré, il embrasse le panorama et arrête son regard sur l’église Saint-Germain, qui veille sur le village depuis huit cents ans. C’est là, à Préaux-du-Perche (Orne), 487 habitants, qu’a choisi de s’installer le jeune chef étoilé parisien de 35 ans, dix ans derrière les fourneaux du Saturne, près de la Bourse, où l’on s’arrachait les réservations.

100 « Fragments de France »

A six mois de l’élection présidentielle, Le Monde brosse un portrait inédit du pays. 100 journalistes et 100 photographes ont sillonné le terrain en septembre pour dépeindre la France d’aujourd’hui. Un tableau nuancé, tendre parfois, dur souvent, loin des préjugés toujours. Ces 100 reportages sont à retrouver dans un grand format numérique.

« J’ai cédé le restaurant en 2019, et nous sommes venus faire une pause en famille ici, avant de rechercher un nouveau lieu dans la capitale. Et puis le Covid est passé par là, j’ai cultivé un potager derrière la maison, appris beaucoup de la terre et goûté au temps retrouvé. Pourquoi quitterais-je la douceur d’une campagne qui autorise à travailler peu et autrement ? », interroge cet épicurien.

Oiseau-Oiseau, son nouveau restaurant, qui ouvre ce mois-ci, servira chaque fin de semaine « une cuisine de l’instant, simple et goûteuse », explique celui qui se réjouit de travailler sans intermédiaire « des produits ultra-frais venus des locaux ». Contacts directs, trip 100 % nature, enfants à l’école du village et Marianne, son épouse, en salle pour le service.

Le chef Sven Chartier devant son restaurant, Oiseau-Oiseau, quelques semaines avant son ouverture, à Préaux-du-Perche (Orne), le 21 septembre 2021.
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17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 06:00

MASH - M.A.S.H. - Glandeur Nature

« Avec le recul, le film n’a rien perdu de sa maestria visuelle, bien que son pouvoir transgressif opère différemment. Impossible, à l’heure de #Me Too, de ne pas voir en « M.A.S.H. » un dédain manifeste envers les femmes, instrumentalisées sans exception en purs objets sexuels. Plutôt qu’une relecture sévère, il faut y voir là l’inconscient en marche d’une part de cette génération pourtant si sûre d’elle. »

Guillaume Loison L’Obs le 16 août 2021

« M.A.S.H. », portrait d’une jeunesse des Trente Glorieuses, manifeste esthétique et bras d’honneur adressé à tout ce que l’Amérique compte de bigots, d’hypocrites et de culs serrés. Praticiens dragueurs et décomplexés, « Œil de lynx » (Donald Sutherland) et « Trapper John » (Elliott Gould) détraquent la machine militaire tels des Marx Brothers hippies : ils montent un canular contre un odieux petit chef (dont ils diffusent les ébats sexuels en direct à la radio) et malmènent sa maîtresse infirmière en chef, déterminée à mettre le camp d’équerre.

 

Aujourd’hui c’est « M.A.S.H » (1985)

 

Affiche de cinéma française de MASH - 120x160 cm.

 

Pourquoi ce film ?

 

Les Américains osent tout c’est à cela ça qu'on les reconnaît.

Pendant que nos ganaches galonnées poussent des cris d'orfraie tel des vierges effarouchées à la moindre manifestation * qu'elles soupçonnent d'être de nature à « entacher leur honneur  » regarder la vérité en face n’est pas leur fort.

 

Les Américains n'hésitent pas à affronter leurs démons, comme pour se laver des énormes erreurs commises. On se rappelle, entre autres, « Voyage au bout de l’enfer » 1978 de Michael Cimino. Mieux encore, l’autodérision ne leur fait pas peur.Loin de là.

 

MASH illustre cette qualité.

 

 

*N’oublions que le film de Stanley Kubrick « Les Sentiers de la gloire » 1957 n’a été autorisé en France que 18 ans plus tard soit en 1975. Nous aurons peut-être l’occasion d’y revenir.

 

 

Dans le même esprit rappelons que la chanson « Le déserteur »  1954 de Boris Vian et chantée par Mouloudji fut censurée de 1958 à 1962, même dans la version pacifiste qu’en fit cet interprète.

 

Quelle est l’histoire ?

 

 

À l'automne 1951, on affecte au 4077e Mobile Army Surgical Hospital, un hôpital de campagne de l'United States Army, deux nouveaux chirurgiens : les capitaines « Hawkeye » Pierce (Donald Sutherland) et « Duke » Forrest (Tom Skerritt). Dès leur arrivée, ils apparaissent comme rebelles, coureurs de jupons et malicieux, n'hésitant pas à enfreindre les règles (ils « empruntent » une Jeep et commencent immédiatement à flirter avec le personnel infirmier). Néanmoins, ils se révèlent rapidement très compétents. Le film narre leurs aventures, naissant souvent de leur attitude provocatrice vis-à-vis de l'autorité.

 

Réalisation

 

Elle est assuré par Robert Altman qui est également producteur et scénariste car il rompit rapidement avec « l’usine à rêve » ne trouvant aucun intérêt à faire des films « son et lumière » selon la formule de Joseph L. Mankiewicz c’est à dire des productions dont le seul but est de cracher du cash.

En marge donc, il réalisa des films aussi connu que « John McCabe » 1971 « Le Privé » 1973    un western et un film policier, rompant, à chaque fois avec les conventions du genre.

 

Ou encore « Nashville » 1975 qui fit connaître le style expérimental spécifique de Altman.

 

Citons encore, pour bien marquer les esprits  des films comme « The Player » 1992 satire d’Hollywood « Prêt-à-Porter » 1994 qui a pour cible la « Grande couture » ou enfin « Gosford Park » 2001. Il ne s’agit jamais de film à thèse. Altman, très habilement raconte simplement une histoire en accentuant, très légèrement quelques traits et tout devient différent.

 

Wikipédia dans une note sur la réalisation de ce film nous fournit de quoi comprendre l’originalité de Robert Altman : « Ingo Preminger et le président de la Twentieth Century Fox dressent une liste des réalisateurs susceptibles de mettre en scène cette histoire peu banale et extrêmement controversée. Tour à tour Fred Zinnemann, Joseph L. Mankiewicz, David Lean, Arthur Penn, Mike Nichols, Stanley Kubrick, George Roy Hill, Franklin J. Schaffner et Bob Rafelson sont contactés. Tous refusent la proposition soit par indisponibilité (Kubrick travaille sur Orange mécanique, Roy Hill sur Butch Cassidy et le Kid, ...), soit par peur de la controverse.

 

Le dernier de la liste est alors Robert Altman. À 45 ans, le cinéaste a une certaine carrière cinématographique derrière lui mais aucun véritable succès. Engagé sur le projet, Altman met certaines choses au clair : Pour lui, le film est une occasion d'agresser le public et par extension la race humaine qu'il tient pour responsable de toutes les atrocités perpétrées dans le monde. » Un grand vous dis-je un des plus grands.

 

Avec Henri-Georges Clouzot et Michelangelo Antonioni il est le seul à remporter, les prix suprêmes des trois principaux festivals européens (Cannes, Berlin et Venise), réalisant le grand chelem des festivals.

 

MASH en streaming direct et replay sur CANAL+ | myCANAL

 

Qui fait quoi ? 

 

Lors du casting Altman exigea de n’avoir que des acteurs inconnus. Le succès du film leur permis de démarrer leur carrière. Les petits curieux se reporteront sur leur encyclopédie préférée pour voir de quoi il retourne. En ce dimanche après-midi couleur d’automne Ciné papy se sent soudain victime d’une grosse fatigue.

 

M.A.S.H., une comédie primée à Cannes

 

Donald Sutherland         capitaine Benjamin Franklin « Hawkeye » (Œil-de-Lynx) Pierce

 

On avait déjà pu le voir dans « Les Douze Salopards » 1967 « Klute »1971 d'Alan J. Pakula où il partage l’affiche avec Jane Fonda

 

Elliott Gould :          capitaine John Francis Xavier « Trapper John » (John le Piégeur) 

 

Il avait déjà tourné avec Altman assurant le rôle-titre  dans « Le Privé » 1973. Altman fit encore appel à lui pour quelques  autres films.

 

MASH de Robert Altman | argoul

McIntyre          chirurgien chef

 

Altman exigea de n’avoir que des acteurs inconnus… certains le sont restés du moins, au niveau international 

 

 

Sally Kellerman      major-infirmière en chef Margaret « Hot Lips » (Lèvres en Feu)                                       O'Houlihan

 

Altman exigea de n’avoir que des acteurs inconnus… certains le sont restés du moins, au niveau international 

 

Pin on Team mirror

Robert Duval           major Franck Burns

 

Il s’illustra par la suite dans les films de Francis Ford Coppola comme dans les films de « Le Parrain » 1972 , « Conversation secrète » 1974et « Apocalypse Now » 1979.

 

Jo Ann Pflug             lieutenant Maria « Hot Dish » (Régal) Schneider

 

Temps forts

 

Ils se succèdent à un rythme qui vous empêche de reprendre votre souffle tant vous êtes encore en train de rire des précédents.

 

Mais il y en a deux incontournables

 

Celui ou le major Margaret Houlihan (Sally Kellerman), qui est l’infirmière nouvellement promue chef du camp. Elle se révélera être autant rigide que le major Burns. Tandis que Houlihan et Burns s'apprêtent à rédiger un rapport incendiaire sur l'attitude des militaires du camp, ils cèdent à leurs propres passions refoulées et ont une relation sexuelle. Celle-ci est diffusée sur le système de sonorisation et tout le camp entend leurs ébats, notamment Houlihan disant à Burns « Franck, baise mes lèvres en feu ! », ce qui lui vaudra le surnom de « hot lips » durant le reste du film.

 

Celui, également, ou prenant un douche, la cabine en toile s’effondre soudain révélant le rigide major dans la plus stricte nudité.

 

M.A.S.H., quand Robert Altman nous raconte des salades.

 

Remarques

 

Avec ce film on est loin des pochades genres « Polices Academy » 1984. Le monde du cinéma ne s’y est pas trompé .L'American Film Institute a classé ce film à la 54e place de son classement des meilleurs films américains de l'histoire Le film reçut la Palme d'or lors du 23e Festival de Cannes. 

 

En 1996, le film est sélectionné pour être conservé par le National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès américain pour son «importance culturelle, historique ou esthétique» 

 

Pax

 

Prochainement « Tuer Charley Varrick »

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 07:00

Paris le 15 novembre 2021

 

 

Monsieur le Président de la Nouvelle Aquitaine, cher Alain Rousset,

 

 

Le journal Sud-Ouest, dans son édition Lot-et-Garonne, a publié le 24 octobre dernier, un article titré : le Conservatoire végétal de Montesquieu, une espèce menacée?

 

« Le Conservatoire végétal régional d’Aquitaine (CVRA), implanté sur la commune de Montesquieu, traverse une tourmente. L’automne de son existence même selon les plus pessimistes. Sans président depuis le retrait de Jean-François Garrabos, avec une directrice sur le départ qui s’interdit de s’exprimer sauf pour rappeler qu’elle n’est « plus que directrice scientifique », la structure a été placée sous la gestion d’un administrateur judiciaire. »

 

Je viens d’être alerté de cette situation dramatique par une amie vigneronne qui, tout comme Évelyne Leterme, celle par qui le Conservatoire existe, publie chez l’excellent éditeur ROUERGUE.

 

 

Pour bien appréhender la situation je me suis fait envoyer, un historique du Conservatoire et une copie de l’audit de septembre 2020 réalisé par l’Inspection Générale des Services de la Nouvelle Aquitaine. Document de plus de 100 pages, de grande qualité, dont les propositions devraient être mise en œuvre dans le cadre d’un plan de redressement.

 

Ma démarche auprès de vous, Monsieur le Président, cher Alain Rousset, se place au plan politique, celui où vous êtes maître de la décision. En effet, le Conseil Régional a présidé à la création du Conservatoire, reconnaissant le travail de pionnière d’Évelyne Leterme. Il a toujours accompagné la structure depuis 4 décennies et s’implique clairement dans la préservation de la biodiversité. Aujourd’hui, où tout le monde s’accorde sur l’importance de ces engagements, il me semble qu’il serait préjudiciable de laisser disparaître un patrimoine génétique reconnu par le ministère de l’agriculture, exceptionnel par son ampleur, sa diversité, et sa capacité à contribuer aux adaptations climatiques du matériel fruitier.

 

Le temps étant compté, l’état de dégradation étant trop avancé il faut sauver le Conservatoire, et vous seul pouvez prendre la décision de sauver « le soldat Leterme »

 

Si je me permets cette familiarité, monsieur le Président, cher Alain Rousset, c’est que dans une chronique du 14 août 2010 : Adresse à Alain Rousset Président de la Région Aquitaine : il faut sauver le soldat Zoé Sheppard du bûcher ! ICI  j’écrivais :

 

Cher Alain Rousset,

 

Bordeaux n’est pas Rouen ; Aurélie Boullet alias Zoé Sheppard n’est pas Jeanne d’Arc, et vous bien sûr Président ne pouvez endosser les oripeaux de l’évêque Cochon. Je sais fort bien que « si Aliénor d’Aquitaine n’avait pas épousé Henri II et si la prise de Rouen en 1152 n’avait pas privé les anglais des vins d’Ile de France » le vignoble bordelais ne serait peut-être pas ce qu’il est mais de grâce, Monsieur le Président de la région quitaine laissez aux anglais, l’art du bûcher. Le jeu n’en vaut pas la chandelle, l’offense ne vaut pas une telle vengeance, franchement mieux vaut en rire que d’en arriver à une telle extrémité.

 

Avec panache et grandeur d’âme vous aviez pris en main le dossier.

 

Je ne doute pas que vous allez faire de même pour Le Conservatoire végétal régional d’Aquitaine.

 

Par avance je vous en remercie et soyez assuré, cher Alain Rousset, de mes salutations les meilleures et amicales.

 

Jacques Berthomeau chroniqueur indépendant sur Vin&Cie l’espace de liberté depuis 15 ans et amateur de Pessac-Léognan

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16 novembre 2021 2 16 /11 /novembre /2021 06:00

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Le 18 octobre 2019, je notais dans une chronique :

 

« Lorsque j’entends le PDG de Danone Emmanuel Faber se glisser dans la peau d’un père prêcheur d’une agriculture durable je me dis que notre monde a la tête à l’envers. »

 

Depuis, cette tête d’œuf, père prêcheur, lâché par le jeune Riboud, s’est fait lourdé par ses actionnaires et il  est vénère.

 

Souvenirs :

 

En juillet 2013, la Ségolène du Poitou me fit parvenir une missive en tant que Présidente de Poitou-Charentes, pour me remercier de ma participation au pince-fesses organisé par l’hebdomadaire Marianne : le paradoxe de Poitiers, qu’est-ce qu’ils nous font manger ?

 

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Les gens de Marianne m’avaient étiqueté : « ancien collaborateur de Michel Rocard », je devais gloser en compagnie de la peu sympathique Noëlle Lenoir, qui fut ministre de Sarko, sur le rôle de l’UE en matière alimentaire, avec comme modérateur (sic) Périco Légasse qui, comme à l’ordinaire passa son temps à ramener sa fraise pour rouler les eurocrates dans la boue. Je pris un malin et facile plaisir à démonter ses affirmations péremptoires. Ce fut un bon moment. La Ségo nous fit manger dans un resto prétentieux, bouffe chichiteuse, vins horribles. Les communicants de Marianne nous demandèrent de passer à l’épreuve d’un shooting. Tout le monde joua le jeu sauf lui. ICI

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Dans le TGV aller Paris-Poitiers, dans le fauteuil à ma droite, isolé, le couloir nous séparant, le type impeccable, chemise blanche col ouvert, froid comme un iceberg, hautain, qui m’avait fait une impression désagréable, c’était lui : Emmanuel Faber.

 

À l’époque il n’était que DG de Danone, et moi je n’avais pas encore entamé ma carrière de médiateur laitier où je pourrais, sur le terrain, confronter les belles intentions  du bel Emmanuel, avec la réalité des pratiques de Danone. Un simple détail, dans le prix de revient d’un yaourt Danone, le prix du lait n’est pas majoritaire, on fait du marketing dans une multinationale.

 

Comme j’aime aller au-delà de mes aversions j’ai acheté et lu son livre Chemins de traverse - vivre l'économie autrement 2011

 

Couverture du livre Chemins de traverse

 

Comment le n°2 de la 3e multinationale sur le marché agroalimentaire mondial peut-il se retrouver au Forum social mondial pendant que son président est à Davos ? Comment ce spécialiste de la finance internationale peut-il être l’ami de Pierre Rabhi, citer Christian Bobin et Christiane Singer aux côtés de Bergson et Kant ? Comment en est-il venu à monter avec le Prix Nobel de la Paix, Mohammed Yunus, une usine modèle au Bengladesh produisant un yaourt hyper vitaminé destiné à la nutrition des enfants, vendu par des centaines de femmes pauvres devenues autoentrepreneurs, et financé par un organisme spécial, danone.communties, prototype d’un nouveau genre de fonds d’investissement éthique ? Emmanuel Faber fait partie de cette nouvelle élite surdouée qui a préféré donner du sens à sa vie de grand décideur en subvertissant le système de l’intérieur, un peu à la manière d’un Martin Hirsch, avec lequel il a collaboré sur plusieurs projets au nom de Danone. Mais lui est inspiré par une vision éthique et poétique tout à fait originale, qui essaie d’incarner une authentique spiritualité au coeur même du capitalisme mondial, pour en inverser les règles….et les effets. Gageure que nous présente, dans une écriture sensible et élégante, ce livre qui ne se veut ni essai militant, ni traité, mais témoignage de vie.

Ça n’a pas réchauffé mes sentiments à son égard.

 

Emmanuel Faber, ancien Pdg de Danone. Aujourd'hui il se présente comme activiste "social et climatique"

Emmanuel Faber, ancien Pdg de Danone. Aujourd'hui il se présente comme activiste "social et climatique"

afp.com/ERIC PIERMONT

Emmanuel Faber : « En France, l'immobilisme ne permet pas de changement systémique »

 

L'ex-patron du géant de l'agroalimentaire Danone sort enfin de son silence et livre à L'Express une analyse sans concession des vices et vertus du capitalisme français. Episode 1.

 

On avait laissé Emmanuel Faber sombre et amer en mars 2021 au lendemain de son éviction brutale de la tête de Danone. Tout l'été, l'ex-patron a posté sur Twitter des photos de ses treks montagnards dans ses Hautes Alpes natales. Celui qui se présente désormais comme un activiste, avait fait vœu de silence, à part une apparition dans un colloque sur la finance verte fin août. Pour la première fois depuis six mois, il a accepté aujourd'hui de livrer longuement sa vision du capitalisme : une vision duale où il prêche une rupture dans les modes de gouvernance et de régulation tout en reconnaissant l'efficience de l'économie de marché, notamment dans la lutte contre le changement climatique. Même s'il refuse officiellement de revenir sur ses années Danone, il continue en creux de défendre son bilan et prévoit déjà de rebondir dans le business : "Après tout, c'est ce que je sais faire de mieux", nous a-t-il livré.

 

Voici la première partie de notre interview exclusive : ICI 

 

Les systèmes alimentaires et agricoles sont dans une impasse »

Emmanuel Faber : « Les systèmes alimentaires et agricoles d’il y a 70 ans sont dans une impasse » ICI

 

PDG de Danone pendant 5 ans, Emmanuel Faber a été démis de ses fonctions le 14 mars dernier. Deux mois plus tard, il rejoint officiellement Astanor Ventures pour se lancer à temps plein dans l’investissement. Il est revenu lors d'une interview pour Maddyness sur son combat des quinze dernières années : la transition agricole.

 

Après plus de 20 ans dans l’industrie agroalimentaire vous avez choisi de rejoindre le monde de l’investissement. Était-ce une suite logique pour vous ? 

 

Cela fait 25 ans que je milite activement et que je suis engagé dans la transition vers un modèle agricole que j’estime plus durable, c’est-à-dire meilleur pour la santé des humains et la planète. Au cours des six derniers mois, j’ai été sollicité par des entrepreneurs du secteur mais aussi de la Silicon Valley, d’Asie, d’Europe ou d’Afrique. Rejoindre l’investissement est une continuité avec ce que je faisais auparavant – dans une moindre mesure.

 

En 2009, j’ai participé au lancement des fonds Livelihoods [fonds dont l’ambition est de soutenir les communautés agricoles et rurales, NDLR] financés par les crédits carbone pour mettre en place la transition agroalimentaire dans des centaines de milliers de fermes. Six ans plus tard, j’ai participé à la création du fonds Danone Manifesto Ventures, qui recouvrait un certain nombre des valeurs qui animent Astanor Ventures. David Barber [qui a été nommé partner chez Astanor Ventures au même moment, NDLR] a co-investi par le passé avec Danone Manifesto Ventures dans des marques de la transition alimentaire aux États-Unis. Intégrer le monde de l’investissement est vraiment une continuité avec ce que j’ai pu réaliser auparavant.

 

Qu’est-ce que votre expérience passée va vous apporter en tant que VC ? 

 

Je suis persuadé que les systèmes alimentaires et agricoles qu’on a construits il y a 70 ans sont dans une impasse. Le changement climatique arrive à toute vitesse et l’agriculture en est un facteur important mais elle est aussi un incroyable vecteur de solutions car, contrairement au pétrole, elle peut remettre le carbone dans le sol. C’est ce qu’on appelle l’agriculture régénératrice.

 

Il y a un besoin des entreprises nées dans l’ancien modèle de pivoter, elles le font à leur rythme. C’est ce qu’on peut appeler le peloton et il y a besoin d’une échappée. J’ai pratiqué en interne chez Danone pendant des années ces échappées.

 

Je vais maintenant les pratiquer chez Astanor en ayant les mains libres car on part d’une page blanche. Le fait qu’Astanor ait cette vision que la technologie et la science ne doivent pas remplacer l’humain et le vivant mais bien les remettre au centre de nos pratiques alimentaires et agricoles colle complètement avec ce que j’ai fait par le passé. 

 

Dans quels types de projets souhaitez-vous investir ? 

 

La suite ICI

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15 novembre 2021 1 15 /11 /novembre /2021 06:00

Vendée : la statue de Richelieu au centre de Luçon taguée et recouverte  d'un gilet jaune

« … mais je vous laisse à penser quel est l’Évêque. » Lettre à madame de Bourges, en avril 1607, lorsqu’il arrive à Luçon.

 

Armand Jean du Plessis de Richelieu était un ambitieux, il dut à la renonciation de son frère Alphonse de pouvoir prétendre à  cet évêché « le plus crotté », au fond de son marais, pourtant il sera quand même   vers le pouvoir.

 

« Ministre de Louis XIII, il travailla au pouvoir absolu de la monarchie, faisant réprimer avec brutalité les protestants de La Rochelle et les paysans révoltés contre le fisc particulièrement nombreux en Poitou en 1636-37 et en 1641. »

 

Jacqueries et autres révoltes fiscales - Des Bagaudes aux Gilets jaunes -  Herodote.net

 

« Les croquants du Poitou courent sus aux commis des aides, aux traitants, aux gabeleurs, à  Charroux, à Fontenay et à  Olonne, depuis la Plaine jusqu’aux Marais »

 

Boissonnade Histoire du Poitou 1636

 

Lorsque Richelieu meurt le 4 décembre 1642, Antoine Denesde, maréchal ferron de Poitiers écrit dans son journal :

 

Sous Louis XIII et Louis XIV, les insurrections populaires contre les  impôts et la misère - Matière et Révolution

 

« J’ay bien peur que sa perte n’afflige beaucoup la France, encore que plusieurs la désirassent il y a longtemps, au subject des grands impôts et nouveautez qu’il était contraint de conseiller au roy de lever sur son peuple. »

 

LUCON - Statue de Richelieu - Evêque de Luçon (Vendée) | eBay

 

L’épitaphe d’une satire sévère du « cardingaud » en forme de dialogue entre deux paysans, où l’auteur anonyme insiste sur sa « finesse », c’est-à-dire son intelligence, sa ruse, est encore plus cinglante : elle  suggère que le pouvoir à partir de l’évêché le plus crotté de France, a bien enrichi le Cardinal :

 

Si-gist antre quez deou pillez

Monsiou l’Évêque de Luçon,

Gl’avez dos escus à millez,

Plût à Diu que nou lez ussion !

 

Ci-gît, entre deux piliers,

Monseigneur l’Évêque de Luçon,

Il avait des écus par milliers,

Plût à Dieu que nous les eussions !                      

       

 

 

 Sous Louis XIII et Louis XIV, les insurrections populaires contre les impôts et la misère

 

 

ICI 

 

samedi 6 juillet 2019, par Robert Paris

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14 novembre 2021 7 14 /11 /novembre /2021 06:00

joyeux anniversaire capitaine | Bd tintin, Capitaine haddock, Tintin

COMMENT TINTIN SATISFAIT-IL SES BESOINS FONDAMENTAUX ? (CHAPITRE 9) -  TINTINOMANIA

La maison dans sa grande bonté a décidé le dimanche de faire du 2 en 1 comme les fabricants de dentifrice : de la légèreté&du sérieux

 

  • Commençons par la chanson de Bobby SoloUna Lacrima Sul Viso ” qui fut créée pour le quatorzième Festival de San Remo, avec une double interprétation Bobby Solo / Frankie Laine, qui a enregistré une version anglaise de la chanson avec le titre «  For your Love ».

 

Pour faire du Pax, alias Ciné Papy, Wikipédia souligne que la chanson arrive en finale, mais Bobby Solo affecté par une laryngite est incapable de chanter et interprète celle-ci en play-back et est disqualifié.

 

Le single a atteint la première place pendant neuf semaines consécutives au hit-parade.

 

Votre serviteur, dans ses années de bal populaire, les années 60, sapé comme un prince, entraînait dans ses bras, les beautés du coin, en des slows langoureux grâce à la reprise de la chanson de Bobby Solo par des chanteurs à l’italien incertain. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse !

 

Da una lacrima sul viso/D'une larme sur ton visage

 

Ho capito molte cose/J'ai compris beaucoup de choses

 

Dopo tanti tanti mesi ora so/Après des mois et des mois désormais je sais

 

Cosa sono per te/Ce que je suis pour toi

 

Uno sguardo e un sorriso / Un regard et un sourire

 

M'han svelato il tuo segreto /M'ont dévoilé ton secret

 

Che sei stata innamorata di me /Que tu as été amoureuse de moi

 

Ed ancora lo sei./ Et que tu l'es encore

  • Pourquoi les larmes sont-elles salées ?

Par Anne-Sophie Tassart et Loïc Chauveau le 10.11.2021 à 16h14 Lecture 3 min.

Larme permanente qui hydrate l'oeil, larme réflexe en réponse à une irritation ou larme d'émotion : il y a plusieurs types de larmes. Mais toutes, absolument toutes sont salées. Pour quelle raison ? Sciences et Avenir répond à cette nouvelle Question de la semaine.

 

Ce n'est un secret pour personne, les larmes sont salées. Mais d'où vient le goût de ce liquide produit par les glandes lacrymales ? C'est la question de la semaine sélectionnée par la rédaction de Sciences et Avenir.

 

Plusieurs types de larmes

 

Il faut d'abord savoir qu'il existe plusieurs sortes de larmes. Il y a d'abord la larme permanente qui va permettre "d'hydrater et de nourrir la cornée", souligne sur son site l'Institut Laser Vision, clinique ophtalmologique située à Paris. Elle a donc un rôle protecteur. Vient ensuite la larme réflexe qui "survient en réponse à une irritation de l’œil". Sa tâche est d'évacuer un danger qui gêne l'oeil, par exemple l’oxyde de propanethial... d’un oignon.

 

Et il existe bien sûr la larme émotionnelle. Joie ou tristesse, « ces émotions stimulent les glandes lacrymales par la partie parasympathique du système nerveux autonome, souligne la clinique. Lors d’une émotion forte, un message nerveux passant par l’intermédiaire du système limbique et de ses nerfs va donner l’ordre aux glandes lacrymales d’augmenter leur production de larmes ». Elles évoquent alors la vulnérabilité, et pourraient donc inciter les autres humains à apporter leur aide. Les larmes pourraient aussi être un appel à l'apaisement, ou permettre de décharger son trop plein d'émotion.

 

La composition d'une larme peut varier selon certains facteurs et notamment si elle est produite sur le coup de l'émotion ! Dans ce cas, elle comprend notamment des hormones. Sinon, la composition du liquide reste relativement la même : les larmes sont composées de protéines, de chlorure, de sodium, de fer, de potassium, de calcium et d'urée. A noter que le sel de table est composé essentiellement de chlorure de sodium. On comprend alors facilement pourquoi nos larmes sont salées.

 

La suite ICI 

Success story : l'histoire du logo Lacoste - Graphiste.com

Des larmes de crocodile ICI

 

Jeu, set et match ! René Lacoste emporte le tournoi de Wimbledon. Le « crocodile » s’impose. Ce surnom deviendra un logo avec la création de la marque « Lacoste » en 1933.

 

Le crocodile, symbole de combativité sur les courts de tennis comme ailleurs. Un animal redoutable qui, pourtant, pleure comme un enfant.

 

Le crocodile serait-il atteint du syndrome gusto-lacrymal décrit par le neurologiste Bogorad en 1928, l’année de la seconde victoire de Lacoste à Wimbledon ?

 

Le patient atteint de ce syndrome pleure lorsqu’il mange. Cette situation est due à un mauvais câblage. Les nerfs qui normalement innervent la glande parotide - une glande salivaire – sont déroutés vers la glande lacrymale.

 

Ce dérangement est dit : « syndrome des larmes de crocodile ». Mais qu’est-ce que le crocodile vient faire là ? Une antique légende veut que les crocodiles pleurent pour leurs victimes tout en les dévorant. Dans des écrits attribués à Plutarque, l’attitude qui consiste à se lamenter tout en espérant la mort d’une personne est considérée comme un « comportement de crocodile ». Au XVIe siècle, « Pleurer des larmes de crocodile » faisait allusion à une légende où les crocodiles du Nil charmaient leurs proies en gémissant, avant de les manger.

 

Mais revenons aux crocodiles. Ils ont des glandes lacrymales qui humectent leurs yeux lorsqu’ils se chauffent au soleil. Certains zoologistes ont avancé l’idée que leurs glandes salivaires et lacrymales sont si proches qu’elles pourraient être activées conjointement. À confirmer…

 

Hormis ces histoires de larmes, on magnifie les 25 espèces de crocodiliens actuels pour leur caractère primitif et leur nature de prédateurs. Parce qu’ils nous semblent inexpressifs et couverts d’une armure, nous projetons sur eux nos fantasmes préhistoriques. Parce qu’ils sont carnivores et voraces, nous les craignons.

 

Il faut dire que certains sont redoutables. Les plus grands sont celui du Nil, Crocodylus niloticus et le crocodile marin, Crocodylus porosus, qui peuvent dépasser les six mètres et peser jusqu’à une tonne. Pas mal, mais dérisoire en comparaison de Sarcosuchus imperator qui, avec ses dix mètres et quatre tonnes, traquait les dinosaures il y a 110 millions d’années !

 

Un fossile qui nous vient du Tchad, de quoi lui appliquer le proverbe africain : « N’insultez pas le crocodile lorsque vos pieds sont encore dans l’eau ».

 

Plus un gros oiseau qu'un gros lézard

 

Chez nous, le crocodile est l’archétype du lézard. Mais c’est faux. Les lézards sont des lépidosaures alors que les crocodiles, eux, sont des archosaures. Une affaire d’orifice latéral dans la mandibule. Un orifice que l’on retrouve chez les dinosaures et donc… chez les oiseaux aussi. En conséquence, les crocodiles sont plus apparentés aux oiseaux qu’aux lézards. Ça, c’est une surprise.

 

Une autre surprise. À l’origine du lignage des crocodiles, il y a 240 millions d’années, ces animaux étaient bipèdes ! Ils auraient presque pu jouer au tennis.

 

Je ne sais si René Lacoste a pleuré en recevant son trophée en 1928, mais si tel était le cas les larmes du « crocodile » n’étaient pas des larmes de crocodile.

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