Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 08:00

 

« Le contexte géopolitique mondial n'a pas été aussi instable et imprévisible depuis des décennies. Aux portes même de l'Europe, chez notre voisin ukrainien, la guerre fait rage depuis que le président russe, Vladimir Poutine, a pris la terrible décision d'envahir le pays, le 24 février dernier, avant de «mettre en alerte» la force de dissuasion nucléaire trois jours plus tard, visant ainsi l'Occident. Une folie conquérante qui planait depuis plusieurs semaines, et qui nous rappelle brusquement que nous ne sommes pas à l'abri d'une guerre d'ampleur. Jamais. »

La «Tsar Bomba», plus puissante bombe nucléaire jamais conçue, exposée à  Moscou | La Presse

Que se passerait-il si une bombe nucléaire tombait sur Paris? ICI 

Robin Tutenges — Édité par Yann Guillou — 28 février 2022

 

Tsar Bomba ICI

 

Ne vous laissez pas avoir par sa sonorité presque enfantine: la Tsar Bomba est la plus puissante bombe de l'Histoire. Développée par l'industrie nucléaire de l'Union soviétique, elle a explosé dans l'atmosphère le 30 octobre 1961 au-dessus du site de Novaya Zemlya, en Russie. Un monstre 3.000 fois plus puissant que les bombes américaines lancées sur les villes d'Hiroshima et Nagasaki.

 

Longue de 8 mètres de long et avec un diamètre de 2 mètres, la Tsar Bomba dégage une puissance supérieure à 50.000 kilotonnes. Si elle venait à tomber sur l'Hôtel de Ville de Paris, les dégâts seraient inimaginables.

 

La boule de feu nucléaire serait alors de 113 kilomètres carrés, tandis qu'un souffle lourd balayerait une surface de 200 kilomètres carrés, détruisant les bâtiments en béton et faisant presque 100% de décès. Au total, plus de 8.000 kilomètres carrés seraient impactés par une telle explosion –quasiment jusqu'à Chartres.

 

Le bilan humain serait à peine croyable: plus de 6 millions de personnes périraient dans la catastrophe, qui ferait également plus de 2,5 millions de blessés. Sans oublier les conséquences des radiations sur une surface bien plus large, ce qui viendrait gonfler ces chiffres morbides sur des années. Le scénario-catastrophe a de quoi faire peur et nous rappelle toute l'inhumanité des guerres et de leurs armes.

Partager cet article
Repost0
4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 06:00

El Mago de Rene Magritte (1898-1967, Belgium) | Grabados De Calidad Del  Museo Rene Magritte

En lisant les 5 métiers tendances dans la food dans un « PQ » dénommé Demotivateur j’en suis tombé le cul par terre, et ce n’est pas la faute à Voltaire mais à l’insignifiance de notre temps. Cerise sur le gâteau y’a même « une école de commerce dédiée à la Food Business et propose un large panel de cursus afin de permettre à quiconque de s’élever dans l’univers professionnel de la food.

 

Les diplômés de l’école FMS pourront ainsi travailler dans de multiples services tels que le marketing, la vente, la communication, le digital, l’événementiel, les médias, la finance, et tant d’autres. Grâce au double diplôme de l’école, ils accéderont à des postes à responsabilité comme manager, responsable, directeur ou entrepreneur ainsi qu’à des métiers tendances plus spécifiques au domaine de la food, dont nous vous présentons 5 exemples :

Digital Food Manager

Designer culinaire

Manager d’émission de TV culinaire

Spécialiste de tourisme œnogatronomique

Food blogger / Influenceur

 

ICI 

 

Dis-moi d’où vient ton pognon pour tes prestations et je te situerai sur l’échelle de Richter de la crédibilité ?

Partager cet article
Repost0
3 mars 2022 4 03 /03 /mars /2022 08:00

La caricature a été publiée sur le compte Twitter officiel de lUkraineLa caricature a été publiée sur le compte Twitter officiel de l'Ukraine. [© Capture d'écran/ Twitter]

Paul Auster: «En envahissant l'Ukraine, Poutine se comporte comme Hitler»

 

New York

 

Au début, Paul Auster s'est montré quelque peu réticent, et ça se comprend. Car sa famille est originaire des régions aujourd'hui menacées par Poutine. Au-delà de son impact géopolitique, l'invasion de l'Ukraine a donc également un impact émotionnel sur lui. Mais c'est précisément pour cette même raison qu'il se laisse finalement aller à un commentaire glaçant : «J'ai l'impression de revivre l'atmosphère du 1er septembre 1939», à savoir l'invasion de la Pologne par les nazis, événement qui a déclenché la Seconde Guerre mondiale.

 

Poutine-Hitler, même combat ?

 

Hitler a annexé l’Autriche et les Sudètes (Tchécoslovaquie) avant d’envahir la Pologne en 1939. Ses méthodes rappellent la posture belliqueuse de Poutine…

http://www.slate.fr/sites/default/files/styles/1060x523/public/000_323u4pp.jpg

Peut-on raisonnablement comparer la stratégie de Poutine à celle d'Hitler?

Alain Bergounioux et Telos — 25 février 2022 à 7h00

Manœuvres militaires et diplomatiques, combats idéologiques... La posture méthodique et l'offensive militaire du président russe peuvent rappeler celles du leader du Troisième Reich. Jusqu'à quel point?

 

Tout le monde convient que Vladimir Poutine n'est pas Adolf Hitler, le premier entend rétablir l'empire russe, territorialement avec les territoires russophones, internationalement, avec ses zones d'influence, le second voulait imposer une domination totale sur l'Europe et dans le monde, avec un empire fondé sur la race, conquérant et destructeur.

Une mise en perspective peut cependant être utile. Car les points communs ne sont pas négligeables.

 

Le premier tient au fait que ce sont deux dictateurs. Les types d'État ne sont, évidemment, pas les mêmes, mais leur pouvoir personnel est une réalité. Les intellectuels et les politiques français qui évoquent les élections, dans la Russie d'aujourd'hui, ne manquent pas d'audace! Quand les opposants sont en prison ou empêchés de concourir, quand les médias sont étroitement contrôlés, quand les associations de la société civile sont dissoutes, quand elles contestent les affirmations du pouvoir et son histoire officielle, comme récemment l'association Mémorial, il devrait être difficile de parler de démocratie. Ou alors les mots n'ont plus de sens.

 

 


Dans le texte commun, publié par la Chine et la Russie, lors de la rencontre entre Vladimir Poutine et Xi Jingping, lors de l'inauguration des Jeux olympiques à Pékin, la revendication de la «vraie» démocratie pour leurs régimes, opposée à la fausse démocratie occidentale décadente, devrait rappeler toute la propagande sur les «démocraties populaires» dont l'histoire a montré toute la vanité.

Une politique de puissance extrêmement méthodique La suite ICI

 

Partout dans le monde, la solidarité avec l'Ukraine se manifeste dans la  rue | Guerre en Ukraine | Radio-Canada.ca

Partager cet article
Repost0
3 mars 2022 4 03 /03 /mars /2022 06:00

Membre fondateur des 5 du Vin, où je ne me suis jamais senti à ma place au beau milieu des doctes critiques du marigot vineux,  vilain petit canard je l’étais déjà et depuis mon départ rapide de ce blog il s’est « enrichi » de pourfendeurs des vins nus. Comme nous sommes en période de salon de l’agriculture « cela m’en touche une sans faire bouger l’autre » et je laisse le soin à Pax de dépiauter leurs exécrations.

 

Pour autant, dans cet océan convenu, Marie–Louise Banyols, ICI dont le métier fut d’acheter du vin pour le faire vendre, ce qui pas le cas de ses confrères, ouvre les portes et les fenêtres de ce blog sur un univers pas toujours facile à cerner j’en conviens.

 

 

Je cite une partie de sa conclusion : «   Les vins produits de cette manière se ressemblent quel que soit le terroir. Elaborer du vin sans soufre demande des connaissances et une pratique que chaque vigneron doit dominer. Pour autant, ils évoluent dans un contexte où les consommateurs ne semblent pas exigeants, bien au contraire, ils paraissaient très souvent satisfaits si j’en crois les commentaires éloquents que j’entendais autour de moi : des dégustateurs qui ne tarissaient pas d’éloges pour un vin que j’aurais jeté à l’évier. J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à comprendre certaines réactions face à des vins que je jugeais personnellement pas commercialisables. Il est aujourd’hui de plus en plus difficile de ne pas tenir compte des goûts et des tendances actuelles, et, beaucoup de domaines offrent maintenant des vins nature propres et uniques, comme ceux dont j’ai parlé. L’élaboration du vin Nature réussi, aboutissement d’une viticulture propre, ne peut que renforcer la qualité du vin, j’en conviens, mais, je me refuse à participer à cette euphorie générale sans limites, sans culture, qui trouve tout « génial » sous prétexte que c’est nature. »

 

Pour ma part, je sais que l’on va me taxer de suffisance, je ne vois pas au nom, de quoi et de qui, je devrais justifier mes goûts, je ne les impose à personne, je les assume sans prosélytisme, libre à chacun de boire ce qu’il souhaite, de suivre les commentaires des auto-proclamés sachants, de licher des vins formatés, mais de grâce que les soi-disant sachants arrêtent de conchier des vins qu’ils n’ont jamais goûté.

 

Portrait de Marie-Louise Banyols par Fabien Nègre

Merci Marie–Louise pour cette chronique :

 

Ça y est, les salons professionnels refleurissent, et les vignerons abandonnent leurs vignes quelques jours pour y participer, histoire de rattraper  le temps perdu. Ainsi, après deux ans d’interruption pandémique, le Salon du Vin Naturel organisé par l’Association des Producteurs de Vin Naturel (PVN : défense du Vin Naturel pur issu d’une agriculture biologique, respectueuse et équilibrée et élaboré sans aucun additif à la main par de petits vignerons) est revenu à Barcelone les 6 et 7 février derniers, à la « Nau Bostik », dans le quartier de La Sagrera. En Espagne, le mouvement du vin naturel connaît une période de croissance très importante.

 

 

 

Si vous débarquez pour la première fois à la Nau Bostik, vous risquez d’être surpris, tenir un salon de vins dans un tel lieu, peut paraître irréel. Jusqu’en 2006, l’Entrepôt Bostik était l’une des cinquante usines que possédait une multinationale américaine -The Boston Blacking Co. spécialisée dans la colle à chaussures. Il existe une tradition à Barcelone d’occuper des espaces d’usine abandonnés à des fins sociales: le groupe d’entrepôts de l’usine Bostik renaît en 2015 en tant que projet culturel et artistique. Tant l’extérieur comme l’intérieur sont inattendus, et en même temps ça cadre parfaitement avec l’image en général dans le style baba-cool des exposants. Mais il n’y a pas que  l’endroit qui interpelle, la jeunesse des visiteurs, leur look, l’est tout autant…en outre, il n’y manquait ni chiens, ni poussettes, ni enfants!

 

La suite ICI 

 

Partager cet article
Repost0
2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 08:00

Livrenpoche : Acheter d'occasion le livre La fin d'une agriculture -  François-Henri De Virieu - livre d'occasion

Le bon peuple va assister au grand défilé des candidats à l’Elysée dans les travées du salon de l’Agriculture, tâter le cul des vaches, licher quelques nectars, engloutir des bouts de fromage, serrer des pognes, essuyer des horions, brosser dans le sens du poil les dirigeant (e)s, prononcer quelques phrases définitives, faire des images pour les réseaux sociaux, vont tenir lieu de politique agricole.

 

Faut-il le regretter ou s’en féliciter ?

 

Au XXI siècle c’est quoi l’agriculture dans notre vieux pays ?

 

Une arme stratégique dans un monde mondialisée, une simple productrice de minerai pour l’agro-alimentaire, un maillon faible, un pilier essentiel de notre indépendance alimentaire ?

 

Faut-il faire des choix entre une agriculture productive et une agriculture plus verte ?

 

Le tout dans le cadre d’une nouvelle PAC que certains qualifient de déclinistes.  «Pour une PAC créatrice de valeur dans l’ensemble des filières et des territoires». La tribune de 164 parlementaires ICI 

 

Pourquoi les candidats à la Présidentielle auraient-ils besoin de nous exposer leur programme agricole alors que le vrai problème pour les citoyens est de définir une politique de l'économie alimentaire ?

 

Bref, moi qui suis un vieux cheval de retour, je rêve du temps où l’on débattait dans les colonnes du Monde avec René Dumont et François-Henri de Virieu sur « LA FIN D'UNE AGRICULTURE »

Campagne de René Dumont : l'écologie entre en politiqueFrançois-Henri de Virieu (1931-1997) | Guns, Cannon

René Dumont, F.H de Virieu, les agronomes et juristes de la rue de Varenne sont « à peu près totalement ignorants des mécanismes élémentaires de l'économie moderne ».  
Qui se souvient de F.H de Virieu

« LA FIN D'UNE AGRICULTURE » de F.-H. de Virieu 
Par RENÉ DUMONT
Publié le 04 février 1967

 

En 1946, avec le Problème agricole français, je proposais un premier schéma général de modernisation, qui fit hurler certains, horrifiés par la seule perspective de la disparition progressive d'un million d'exploitations agricoles.

 

En 1948, voyant toute notre civilisation agricole esquisser déjà le plus rapide des tournants de son histoire, je me hâtais d'en prendre une série d'instantanés (1), tout en suggérant quelques possibilités locales d'évolution. Les événements ont été plus rapidement encore que les plus hardis d'entre nous ne le prévoyaient. Aussi, Serge Mallet a-t-il pu écrire les Paysans contre le passé (2) ; tandis que Gervais, Servolin et Weill ont annoncé Une France sans paysans (3). Situation que confirme bien le titre du livre de François-Henri de Virieu : la Fin d'une agriculture (4). Après Tibor Mende, Robert Guillain et quelques autres, il nous révèle qu'un journaliste, attaché par métier aux réalités quotidiennes, peut arriver à dominer son sujet en nous traçant une fort brillante esquisse.
Voici enfin le terrain déblayé ; et l'opinion paysanne comprend mieux chaque jour que, les ventes alimentaires étant moins extensibles que celles de produits industriels, mieux vaudrait être moins nombreux à partager un gâteau. Un juste hommage est rendu par Virieu au courage d'Edgard Pisani, qui sut se dresser contre les préjugés d'une droite et d'une gauche rivalisant souvent dans la défense des traditions, en s'appuyant sur les forces neuves du jeune syndicalisme agricole, et plus particulièrement du Centre national des jeunes agriculteurs. Mais, note-t-il, " Pisani a deux défauts graves : il ne sait pas s'entourer et parle pour parler, sans toujours se préoccuper de ce qu'il advient des idées qu'il lance. Ses analyses enchantent ceux qui cherchent à comprendre et qui aiment voir élever le débat. Elles déroutent ceux qui ont besoin d'agir ".
La Ve République a presque triplé les aides financières de la collectivité à l'agriculture en huit ans, mais la IVe République - fait généralement ignoré - avait fait mieux entre 1954 et 1958. Dans ces allocations, " la part du lion est allée aux dépenses de soutien des marchés agricoles ", ce qui, note l'auteur, " n'est pas précisément fait pour préparer l'agriculture française à la concurrence de pays qui... emploient toutes leurs ressources à moderniser leur équipement ".
Si les prix agricoles de 1966 procurent aux agriculteurs un pouvoir d'achat supérieur de 26 % à celui de 1958, l'auteur souligne avec raison que les revenus des autres groupes sociaux ont progressé plus vite. Cependant, quand il écrit qu' " un tel résultat n'avait jamais été obtenu dans le passé ", il s'avance trop, car cela signifierait que jamais le niveau de vie paysan ne s'est élevé, ce qui n'est pas exact. J'hésiterais un peu aussi à dire avec lui que les agronomes et juristes de la rue de Varenne sont " à peu près totalement ignorants des mécanismes élémentaires de l'économie moderne ". L'ignorance n'est pas universelle : il existe au moins le service d'études et de synthèse. Il était cependant bon de souligner cette ignorance, car elle est bien répandue.
" Il faudra longtemps pour améliorer la situation de l'Ouest surpeuplé ", nous dit fort justement l'auteur. Que dirait-il alors des deltas asiatiques surpeuplés où le travail des derniers arrivants a une productivité à peu près nulle ? C'est là un des problèmes les plus angoissants pour l'avenir de l'agriculture mondiale. L'auteur souligne que dans un monde " où les deux tiers des habitants ne mangent pas à leur faim " le jour n'est peut - être pas si éloigné où " l'intendance aura son mot à dire dans la grande politique ". Jusqu'à présent, chez nous, " les préoccupations alimentaires ne côtoyaient que rarement celles de la grandeur ", mais on peut imaginer qu'il sera " dans l'avenir aussi utile pour la France - et aussi prestigieux - d'être membre du club des cinq grands exportateurs de denrées alimentaires que du club nucléaire ". Et l'auteur rappelle que selon que la France choisira de nourrir la clientèle exigeante de l'Europe ou bien le " tiers monde " " elle ne devra pas pratiquer la même politique agricole ".
La thèse de fond de l'ouvrage est que " l'agriculture n'est qu'un simple maillon de la chaîne de fabrication de la nourriture des hommes ". Pour ne pas l'avoir compris, les équipes dirigeantes de la Ve République se sont bornées à avoir " une politique agricole alors que le vrai problème était de définir une politique de l'économie alimentaire ". Disciple des jeunes économistes de l'I.N.R.A. (Institut national de la recherche agronomique), Virieu annonce que " l'exploitation agricole - ou plutôt ce qui en restera - sera satellisée et dirigée de l'extérieur ".
Ce livre se lit comme un roman, au moins pour ceux qui s'intéressent à nos problèmes agricoles. Et il représente un gros effort d'objectivité. Il souligne les mérites des tentatives de modernisation, qui ont appris aux cultivateurs à " découvrir l'univers économique, admettre la nécessité de l'exode, s'insérer dans la nation et compter sur eux-mêmes " (tout comme les Chinois), au lieu de se faire offrir, selon l'expression de F. Bloch-Lainé, des " béquilles spéciales pour boiter à l'écart ". Mais il ajoute : " Ni les milliards ni l'avalanche des textes législatifs et réglementaires publiés en huit ans n'ont sérieusement infléchi le cours des choses... Faute d'une vision claire de l'avenir et d'une stratégie globale, le gouvernement s'est contenté d'accompagner les évolutions qu'il lui semblait déceler dans le monde paysan. Il ne les a ni hâtées ni freinées. "
Certaines propositions de Virieu vont au cœur des problèmes : " Qu'il s'agisse de loger ou de nourrir la population, le problème ne se pose pas différemment : il faut trouver le moyen de mettre les surfaces nécessaires hors marché. " Et certaines formules frappent très juste : " Prise isolément, l'entreprise agricole n'a pas plus d'importance qu'une fraiseuse dans un atelier de mécanique. " L'auteur nous rappelle opportunément que " chaque agriculteur des Pays-Bas exporte autant que dix agriculteurs français ".
Il nous propose pour terminer une esquisse de ce que pourrait être la structure de l'agriculture de demain et une série de choix qui s'imposent à la paysannerie. Mais nous n'allons pas les résumer ici, car nous conseillons plutôt à ceux qui s'intéressent à ces problèmes de lire cet excellent petit livre, peut-être un peu vite écrit, mais le temps presse.
(1) Voyages en France d'un agronome, 1951 et 1956.
(2) Le Seuil, 1962.
(3) Le Seuil, 1965.
(4) Bilan de la V République : la fin d'une agriculture (Calmann-Lévy, 1967, 286 p., 11,40 F). Deux autres bilans sont publiés simultanément dans la même collection : les Politiques, par Pierre Viansson-Ponté, et l'Économie au service du pouvoir, par Philippe Bauchard.
RENÉ DUMONT

Ça avait de la gueule alors que maintenant il nous faut nous contenter de Jean-Marie Séronie

Le brouillard agricole des candidats à l'Elysée

 

Présidentielles : Par quelle fenêtre les candidats regardent-ils l’agriculture ?


 


 

Les candidats à l’Élysée proposent-ils une vision claire pour l’avenir de l’agriculture, secteur stratégique pour notre sécurité alimentaire, notre santé et le changement climatique. Dans cette campagne très vaporeuse, qui n’imprime pas, qui ne débat pas encore, l’agriculture est elle aussi enfouie dans la brume ! À la veille du salon de l’agriculture, tentons de dissiper un peu ce brouillard.


 

La lecture des quelques lignes de programme agricole des candidats, l’écoute des premiers interviews et du seul grand oral ayant déjà eu lieu, révèlent surtout beaucoup de flou, voir une improvisation à quelques exceptions près et surtout un conformisme inquiétant.


 

Chaque candidat aborde la question agricole par une fenêtre, un angle global qui lui est propre.


 

Fabien Roussel nous parle vin, viande, fromage, un bon repas pour « La France des jours heureux ». L’alimentation est son cheval de bataille agricole, les cantines un fer de lance pour former nos enfants. Il promet dix milliards (plus que le budget de la Politique Agricole Commune) pour accompagner les collectivités à préparer des bons repas, pas chers, pour nos bambins. Le reste se résume à une loi de programmation et des réglementations sur les prix, la nationalisation d’une banque pour financer l’agriculture, l’arrêt de l’intervention du secteur privé dans l’assurance récolte …


 

Jean-Luc Mélenchon, raconte une nouvelle histoire, propose une « révolution agricole et alimentaire ». A ce jour, il a le programme le plus précis, le plus travaillé, chiffré dans une cohérence de rupture assez grande. On pourrait résumer en planification écologique, réglementation (« réforme agraire », prix plancher aux agriculteurs et plafond dans la distribution, zones tampons de 200 m …), et participation citoyenne (conférence annuelle par grand bassin pour fixer les prix …). Il souhaite aussi former 300 000 nouveaux paysans pendant le mandat. Il propose également de créer un organe de défaisance pour reprendre la dette des exploitations passant en bio.


 

Yannick Jadot propose lui, quelques mesures classiques écologiques mais n’exprime pas véritablement de vision forte : passer la PAC des aides à l’hectare vers des aides à l’actif, interdiction immédiate des produits phytosanitaires les plus médiatiquement controversés, sortie progressive de l’élevage industriel, taxer les engrais azotés, cantines publiques proposant uniquement du bio à la fin du mandat…


 

Anne Hidalgo défend l’agroécologie, n’exprimant pas non plus véritablement de vision à moyen terme (30% de bio en 2030, interdiction glyphosate et néonicotinoides dans les 100 jours). Elle affirme un soutien aux petites et moyennes exploitations ayant beaucoup de main d’œuvre. Elle propose de renforcer les régulations foncières, de rendre obligatoires les plans territoriaux alimentaires. Au plan institutionnel, elle propose de voter tous les ans un budget climat, biodiversité, décarbonation en même temps que la loi de finance.


 

Valérie Pécresse est la seule à porter des mesures économiques en proposant un alignement de mesures libérales assez classiques d’allégements fiscaux et sociaux. Elle exprime une grande méfiance sur les lois de régulation économique et commerciale. Elle affirme aussi vouloir simplifier et alléger les normes et les contraintes. Tout cela sans véritablement proposer d’ambition pour l’agriculture. Elle est la seule à s’exprimer clairement pour développer l’innovation, la recherche et en particulier la génétique.


 

Marine Le Pen et Eric Zemmour semblent réserver l’annonce d’un programme pour le salon. La candidate du Rassemblement Nationale revendique une politique « localiste et protectionniste », celui de Reconquête n’affiche pour l’instant pas grande idée agricole si ce n’est soutenir l’innovation et les robots pour limiter l’usage des produits phytosanitaires et l’emploi de saisonniers étrangers.


 

Certaines mesures font un quasiment consensus comme l’adoption des clauses miroir pour ne pas importer de denrées agricoles produites selon des techniques interdites chez nous. La sortie des produits phytosanitaire est un objectif quasi général, selon un timing et des modalités différentes. La non sur-transposition des normes est aussi plébiscitée de même que l’intérêt de la consommation de produits locaux. Le levier d’action que représentent les cantines est utilisé par presque tous les candidats avec une intensité variable.


 

L’importance de la régulation législative sur les relations commerciales, la protection du revenu des agriculteurs divisent fortement les candidats.


 

Quelques absences font aussi l’objet d’une remarquable unanimité : la notion d’entreprise agricole, la fonction de chef d’entreprise de l’agriculteur sont complètement absentes. La question du rôle de l’exportation est également soigneusement éludée.


 

Tous, finalement, traitent l’agriculture de la même manière depuis des décennies. Figés dans une sorte de statu quo immuable, ils semblent ne pas percevoir les dynamiques actuelles, l’importance des transitions en cours. Finalement seuls un ou deux candidats expriment une vision. On reste dans une typologie très classique et hautement prévisible de mesures proposées en fonction de leur passé politique.


 

Le salon de l’agriculture sera, espérons-le, l’occasion pour les candidats de donner plus de chair à leurs propositions. Le futur candidat Macron fera certainement quelques « propositions chocs», sous la commode ombrelle de la souveraineté alimentaire tout en essayant de surprendre par rapport à ses deux propositions phares de 2017 : la séparation vente-conseil des produits phytos et la loi égalim sur les prix agricoles dont les bilans sont jusqu’à présent assez mitigés.


 

Jean-Marie Séronie

Agroéconomiste indépendant

Secrétaire de la section économie et politique

de l’Académie d’Agriculture

 

Partager cet article
Repost0
2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 06:00

SIA 2022

Alors que l’affiche du SIA 2022, qui s’ouvre le 26 février, met en avant une belle Abondance, une superbe savoyarde nommée Neige, pour séduire les urbains en mal de pâturages « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée… » comme le déclarait Sully surintendant des Finances, le Club Déméter a présenté, le 10 février la 28e édition de son ouvrage annuel. Sous l’intitulé «Alimentation : les nouvelles frontières», ce laboratoire d’idées agricoles associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) entend faire passer le message que l’alimentation (re)devient une arme stratégique.  

 

Le Club Déméter c’est 73 entreprises et structures ICI professionnelles représentant l’agriculture agro-industrielle.

 

Trois quarts des adhérents de DEMETER ont des activités internationales. Ensemble et dans le monde, ils représentent un chiffre d’affaires consolidé de 300 milliards d’euros et emploient 600 000 salariés.

 

L'IRIS a été créé en 1991 par Pascal Boniface sous le statut association loi de 1901.

 

L'IRIS est un think tank français travaillant sur les thématiques géopolitiques et stratégiques. L'IRIS est organisé autour de 4 pôles d'activité : la recherche, la publication, la formation et l'organisation d'évènements. Il a été reconnu d'utilité publique en 2009. ICI 

 

Nous sommes dans « la cour des Grands », une approche géostratégique de l’agriculture, certes discutable, mais qui ne peut être repoussée d’un simple revers de mains comme le font les écologistes et les insoumis, cependant elle ne me semble pas exclusive d’une autre forme agriculture, viticulture créatrice de la valeur, qu’il ne faut pas réduire à un retour au passé vaches, cochons, couvées…

Le Déméter 2022 - Sébastien Abis, Matthieu Brun | Cairn.info

Quand l’alimentation redevient stratégique

 

Le Club Déméter a présenté, le 10 février la 28e édition de son ouvrage annuel. Sous l’intitulé «Alimentation : les nouvelles frontières», ce laboratoire d’idées agricoles associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) entend faire passer le message que l’alimentation (re)devient une arme stratégique.

 

Sans doute la crise du Covid-19 a-t-elle remis en perspective les risques d’approvisionnement, de sécurisation et in fine de souveraineté alimentaire. Cette question agrège, à elle seule, de nombreuses facettes, de l’amont de l’agriculture au consommateur final en passant par la chaîne logistique, la question de normes, celle des cultures alimentaires et de l’environnement, ou encore les influenceurs des réseaux sociaux. Une chose est certaine : «On constate un réarment des politiques alimentaires à travers le monde», a soutenu Matthieu Brun, responsable des études et des partenariats académiques au Club Déméter. Car l’alimentation est devenue «un marqueur de la puissance d’un pays», a-t-il ajouté. Il en est ainsi de la Chine sur le marché du porc ou de la Russie sur le marché du blé. D’autres pays, à l’image de la cité-Etat de Singapour (719 km2, 6 millions d’habitants) qui ne possède quasiment aucune terre agricole, s’interroge sur la manière dont il pourrait assurer sa souveraineté alimentaire. Par l’innovation ? Si oui à quel prix ? D’autres frontières, nettement moins visibles, se révèlent tout aussi primordiales pour l’agriculture et l’alimentation. L’éducation est l’une d’entre elle, notamment dans les pays d’Amérique (Nord, Latine et Sud) qui sont confrontés à une explosion du taux d’obésité. La mise en place de régimes alimentaires pourrait impacter les productions locales ainsi que les importations agroalimentaires. «Un vrai défi sociopolitique», concède Matthieu Brun. Il rejoint en cela Samuel Rébulard, professeur agrégé à l’Université de Paris-Saclay pour qui «ces régimes ont un impact sur la production, la santé et l’environnement». Il pré-vient cependant que la réduction de consommation de viande ne doit pas être l’alpha et l’oméga des futurs régimes alimentaires «notamment dans les pays où les carences en fer sont chroniques».

 

Guerre des étoiles ?

Tout aussi primordiales sont les chaînes logistiques qui participent à la sécurité des approvisionnements. Après avoir été longtemps boudé par les autorités publiques, et là encore à la faveur de la crise Covid, le rail redevient un élément clé de l’alimentation. Delphine Acloque, enseignante-chercheuse en géographie rappelle ainsi la réouverture de la ligne Perpignan-Rungis (Train de primeurs) et le recours au rail, en pleine pandémie, pour satisfaire les Japonais qui importent, bon an mal an, près de sept millions de bouteilles de Beaujolais nouveau. Ce retour en grâce du rail poursuite deux objectifs : la conquête de nouveaux marchés et la diminution de l’empreinte carbone. L’avenir du fret ferroviaire «va d’ailleurs plus reposer sur son adaptation aux chaînes logistiques complexes que sur une concurrence avec d’autres modes de transports», a-t-elle expliqué. Comme dans l’édition 2021 où elle avait interrogé le spationaute Thomas Pesquet, la cuvée 2022 Déméter prend de la hauteur en se penchant sur l’alimentation, champ d’action possible d’une «nouvelle guerre des étoiles». En effet, pour Quentin Mathieu, responsable économie à La Coopération agricole, «la problématique alimentaire reste essentielle dans la réussite de la conquête spatiale. Manger et produire de quoi manger dans des conditions d’impesanteur sont donc nécessairement deux axes majeurs de recherche et de développement pour les agences spatiales à la fois pour prolonger les missions en orbite mais aussi pour envisager des projets de colonisation sur des corps célestes».

 

Une montée en puissance des PAT

Créés en 2014, avec la loi d’avenir pour l’agriculture, les PAT ont pour mission de créer une dynamique entre agriculture locale et alimentation, d’encourager des pratiques agroécologiques tout en consolidant des filières agricoles et de rapprocher différents acteurs économiques ou associatifs. L’objectif initial de 500 PAT a été revu à la baisse et remplacé par un PAT par département. Lors d’une rencontre du réseau national des PAT, début février, consacrée aux effets du plan de relance, François Beaupère, vice-président de Chambres d’Agriculture France (APCA), a souligné l’importance de ces PAT pour maintenir «une ruralité vivante, renforcer le lien entre agriculture et alimentation, développer le dialogue avec la société civile afin de créer des partenariats et rendre des services à la collectivité». Les stratégies sont différentes selon les régions mais 60 % des projets concernent la constitution de filières pour atteindre le consommateur local ou servir la restauration collective. Si les porteurs de projets sont majoritairement des communautés de communes ou des métropoles, les chambres d’agriculture sont toujours impliquées, ne serait-ce que pour fournir un diagnostic agricole. Cette manne de 80 millions d’euros a donné un nouveau souffle à ces PAT qui se veulent avant tout une démarche, un nouvel état d’esprit. Nicolas Orgelet, élu vert de la Communauté d’agglomération de Blois et référent du PAT «Pays des Châteaux» expliquait ainsi que ces projets «mobilisent d’autres politiques publiques, celles relevant de l’économie sociale et solidaire, du ministère du travail ou de la santé, des fonds européens Leader …etc. L’élu doit faciliter les liens entre ces différents partenaires.» Pour une vue d’ensemble des PAT : rnpat.fr

Point de vue de Sébastien ABIS - Directeur Club DEMETER

Le Déméter 2022 pose les nouvelles frontières de l’alimentation ICI 

Rouen, premier port céréalier d’Europe de l’Ouest. Le blé part principalement vers l’Afrique du nord.

Rouen, premier port céréalier d’Europe de l’Ouest. Le blé part principalement vers l’Afrique du nord. | DR

L’agriculture devient la « valeur refuge » des placements financiers ICI

 

Le 28e rapport du Club Déméter rappelle que la crise du Covid-19 a accéléré, depuis deux ans, la recherche de souveraineté alimentaire.

Ouest-FranceGuillaume LE DU.

Publié le 22/02/2022 à 17h30

 

La crise du Covid a accéléré la recherche de souveraineté alimentaire, désormais un enjeu de puissance étatique. Et de placements financiers. « L’alimentation est une valeur refuge » , expliquent Sébastien Abis et Matthieu Brun, codirecteurs de la 28e édition du rapport Déméter (sous-titré « Alimentation : les nouvelles frontières »), ouvrage de référence sur les enjeux stratégiques de l’agriculture et de l’alimentation.

 

« BlackRock, le plus important gestionnaire d’actifs au monde, mais aussi de nombreux fonds dédiés et des fonds souverains, investissent dans la plus vieille histoire du monde : se nourrir. » À titre d’exemple, la Fondation Bill-et-Mélinda Gates place aujourd’hui, dans l’alimentation, des sommes plus importantes que l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). « Le fonds souverain de Singapour, Temasek, consacre 10 % de ses actifs à l’agroalimentaire […]. Singapour dont l’autosuffisance alimentaire est de 10 %, ambitionne de passer à 30 %. »

 

Rachat de milliers de terres

 

Après la crise financière de 2007-2008, la question alimentaire était déjà un sujet stratégique dans les relations internationales. La population mondiale s’accroît, mais pas les terres cultivables. Un exemple : les Émirats arabes unis (EAU) sécurisent leur approvisionnement en rachetant des milliers d’hectares de terres en Afrique. « ADQ, le fonds souverain d’Abou Dhabi (la capitale des EAU), a racheté 45 % de Louis Dreyfus Company », une multinationale de négoce de matières premières agricoles et un transporteur maritime. L’accord, signé fin 2020, s’est doublé d’un contrat à long terme pour la vente de matières premières agricoles. « Les fonds essaient de plus en plus de verticaliser leur investissement, en maîtrisant toutes les étapes, depuis la production jusqu’à la consommation. »

 

Coédité par l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et le Club Déméter, le « Déméter » paraît chaque année en février : 400 pages d’analyses, des infographies, cartographies et statistiques mondiales, dix-huit chapitres prospectifs, sur lesquels ont travaillé cinquante auteurs et dix-huit collaborateurs.

Partager cet article
Repost0
1 mars 2022 2 01 /03 /mars /2022 08:00

 

Général Thierry Burkhard: «La France et l'Otan sont prêtes à faire face à toute agression» ICI 

Sa parole est rare. C'est la première fois qu'il s'exprime dans un long entretien depuis sa prise de fonction à l'été 2021. Le général Thierry Burkhard ICI  est l'invité exceptionnel de RFI et France 24. La guerre en Ukraine, le retrait des forces françaises du Mali, le chef d'état-major des armées répond aux questions de Franck Alexandre (RFI) et Armelle Charrier (France 24).

 

  • Armelle Charrier: On voit que les Russes sont allés à Kiev, leur offensive est allée extrêmement vite… Est-ce que cela vous a surpris, vous, qui êtes un spécialiste ?

 

Thierry Burkhard: Vous avez raison, la guerre est de retour en Europe, pour la première fois depuis 1945. Depuis 1945, pour la première fois, un État attaque un autre État et cherche à le soumettre à sa volonté. Je pense que c’est bien évidemment quelque chose que l’on doit bien observer… Et pour moi, il y a deux réflexions qui me viennent. C’est, tout d’abord que cela montre bien le rapport de force, la force est de nouveau un mode de règlement des conflits. C’est la première chose. La deuxième chose qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’en fait, manifestement, pour faire la paix, il faut être deux. Pour faire la guerre, un seul suffit. On ne doit pas l’oublier.

 

La suite ICI 

 

 

Partager cet article
Repost0
1 mars 2022 2 01 /03 /mars /2022 06:00

 

Bien évidemment le Bordeaux, qui n’est pas de Bordeaux mais de Gironde, ne peut-être que Supérieur, alors que du côté madré des bourguignons, le Bourgogne était Ordinaire et même Grand Ordinaire.

 

La suffisance est bordelaise, la fausse-modestie est bourguignonne.

 

L'appellation bordeaux-supérieur, créée par le décret du 14 octobre 1943, est réservée aux vins ayant droit à l'appellation bordeaux mais répondant à des critères de qualité plus stricts.

 

Bourgogne ordinaire et Bourgogne Grand Ordinaire, appellations disparues

 

Les appellations régionales Bourgogne Grand Ordinaire remplacés aujourd’hui par l’appellation Coteaux bourguignons  et Bourgogne Ordinaire (appellation désormais inusitée) ont été instituées en 1937. Elles s’inspiraient d’une dénomination fréquente dans le passé. On parlait de  vins de grand ordinaire  pour la bouteille dominicale, ou de  vins d’ordinaire pour tous les jours. Ils étaient rouges, blancs et rosés, au sein de l’aire d’appellation Bourgogne. La particularité du Bourgogne Grand Ordinaire (comme il était dit familièrement) était de faire quelques fois appel à des cépages peu connus ; les rouges et rosés provenant du pinot noir, du gamay noir à jus blanc, du césar ou du tressot et les blancs du chardonnay, de l’aligoté, du melon de Bourgogne et du Sacy. Cette diversité de terroirs et de cépages ne permettait  pas de préciser de façon générale les caractères de ces vins bien bourguignons. Leurs mérites étaient de présenter un bon rapport qualité/prix pour d’honnêtes bouteilles.

 

J’ai regretté et tempêté contre cet abandon, en vain !

 

11 avril 2008

BGO : tempête sur les tonneaux… ICI 

 

10 août 2010

Réinventons le BGO : pour un traité de non-prolifération de la dénomination « Côtes » ICI  

Partager cet article
Repost0
28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 08:00

Les exploitations avec vaches laitières en France.

Hors celui du vin, j’ai aussi beaucoup investi dans celui du lait depuis l’instauration des quotas laitiers sous présidence française avec Rocard jusqu’à leur disparition Le Foll étant Ministre. Nous disposons dans ce secteur de poids lourds mondiaux : Lactalis, Danone et de mi-moyens : Bongrain, Sodiaal, Bel.

 

ICI 

 

La filière laitière est à un carrefour ICI 

 

La filière laitière française est à la croisée des chemins. Passée entre les gouttes du coronavirus, elle se prépare à un chambardement avec un départ en retraite massif de ses producteurs.

 

LES 500 PLUS GRANDES FORTUNES DE FRANCE

2021

#11

 

Emmanuel  Besnier

 

Emmanuel Besnier et sa famille

12 000 M€

Sites industriels - Lactalis et Tereos placés sous « vigilance renforcée »

Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, au JDD : « Il faut repenser notre modèle alimentaire »

 26 février 2022

Marie-Pierre Gröndahl

 

Le patron du numéro un mondial des produits laitiers alerte sur les tensions au sein de la filière. 

 

 

  • Emmanuel Besnier, 51 ans, a succédé à son père Michel en 2000 à la tête d’un groupe qui emploie aujourd’hui 85 000 salariés dans 51 pays. Trois de ses marques (Président, Galbani et Parmalat) dépassent le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Très discret dans les médias, le patron du groupe fait le point en exclusivité pour le JDD, alors que s’ouvre le Salon de l’agriculture .

 

Comment se porte le groupe après deux ans de crise sanitaire ?


Lactalis continue de se développer, comme le montre la croissance d’un peu plus de 4 % du chiffre d’affaires en 2021, à 22 milliards d’euros. Nous continuons de gagner des parts de marché, en France comme à l’international. Nous avons également réalisé plusieurs acquisitions, dont celle de Leerdammer et des yaourts Iögo au Canada, ainsi que des fromages naturels du groupe américain Kraft, numéro un en grande distribution aux États-Unis. Notre plus grosse opération l’an dernier.

 

Pour quel montant ?


Environ 2,5 milliards d’euros. Ce rachat est symbolique pour le groupe : les États-Unis sont le premier pays où Lactalis s’est implanté hors de France. Mais notre volonté de toujours continuer à nous développer en France, qui représente 20 % du chiffre d’affaires total, demeure inchangée.

 

Allez-vous poursuivre votre stratégie de croissance externe ?


Nous étions très dépendants du marché français, qui représentait les deux tiers de notre activité. Après une petite centaine d’acquisitions en vingt-deux ans, le groupe a multiplié sa taille par six. Il est aujourd’hui plus équilibré, géographiquement et dans son portefeuille de produits. Nous sommes numéro un mondial des produits laitiers – et numéro trois du bio dans ce domaine –, présents sur toutes les catégories, du lait de consommation au beurre, en passant par l’ultra-frais. Nous n’avons qu’un métier, mais nous y sommes très actifs. Le marché est en croissance. Notre chiffre d’affaires devrait approcher 25 milliards d’euros en 2023.

 

Comment identifiez-vous les cibles potentielles ?


Nous avons une équipe interne de fusions-acquisitions. Être une entreprise familiale indépendante et non cotée nous permet de nous décider très rapidement.

 

J’ai décidé d’engager le groupe sur la voie d’une croissance rentable et responsable

 

Les laits végétaux connaissent un réel essor. Comment analysez-vous l’évolution de la consommation ?

 


Le marché des produits laitiers reste très porteur. Ce sont des aliments de base dès la naissance, nutritionnellement bons. Et la richesse de la palette des produits issus du lait est extraordinaire. Je suis persuadé que nous pouvons encore les développer. Les Européens restent de gros consommateurs, même si les usages du petit-déjeuner évoluent.

 

 

Pourquoi le bio décline-t-il ?


Le bio a connu une croissance ininterrompue depuis trois décennies, mais il est plus cher, d’environ 40 à 50 % pour le lait, par exemple. Malgré ses avantages – équitable, local, bon pour la biodiversité –, son prix est un frein pour certains consommateurs. Et il pâtit de la concurrence de produits spécifiques et moins chers, qui ont émergé ces dernières années, avec des labels « sans OGM ». Ou des produits locaux, qui génèrent de la confusion pour les consommateurs.

 

La question du pouvoir dachat est au cœur des préoccupations des Français, compte tenu du retour de linflation. Où se situe leur budget alimentaire aujourdhui ?


La notion de prix est toujours importante, même si ceux de l’alimentation ont baissé sans interruption depuis dix ans. Les industriels ont absorbé les hausses sans les répercuter, grâce à des efforts de productivité. Le budget mensuel alimentaire moyen par foyer français atteint aujourd’hui 385 euros. Mais la nécessaire prise en compte du revenu des producteurs et d’un meilleur respect de l’environnement a un coût. Il faut repenser notre modèle alimentaire et nous en donner les moyens. J’ai décidé d’engager le groupe sur la voie d’une croissance rentable et responsable. Nous serons neutres en carbone à l’horizon 2050. Nous avons fixé un objectif minimum de 30 % de matériaux recyclés et 100 % d’emballages recyclables en 2033. Le groupe va accompagner ses éleveurs partenaires pour une meilleure prise en compte du bien-être animal.

 

Quels sont les risques dune inflation durable ?
Depuis mon arrivée à la tête du groupe, en 2000, je n’avais jamais connu un tel niveau d’inflation dans les matières agricoles, les emballages et l’énergie. Nous avons la chance en France d’avoir une filière laitière d’excellence. Notre pays compte peu de métiers où un groupe français occupe la position de numéro un mondial. Les crises successives ont mis en avant l’importance de la souveraineté alimentaire et de la réindustrialisation à l’échelle européenne. Le risque, c’est que la filière ne peut à elle seule absorber l’augmentation des coûts sans remettre en cause sa pérennité.

 

Chez Lactalis, nous défendons un modèle exportateur et acteur de la transformation

 

Les négociations commerciales annuelles dans le cadre de la loi EGalim entre producteurs et distributeurs touchent à leur fin. Quel en sera le résultat ?


Le climat est tendu. Peu d’accords ont été conclus. Les distributeurs n’acceptent pas de répercuter la hausse des matières premières agricoles et des coûts industriels, qui s’élèvent cette année à 8 à 10 % avant d’éventuelles répercussions de la crise ukrainienne. Ce n’est pas soutenable pour les agriculteurs, ni pour l’industrie agroalimentaire. Les mutations requises par les transformations environnementales et sociales devront également être financées.

 

Quen est-il du prix du lait ?


Il est plutôt bien valorisé en France, grande puissance laitière au niveau mondial, avec une hausse continue depuis la crise de 2016. Lactalis rémunère mieux que ses concurrents de taille comparable. Nous créons aussi de la valeur en développant des filières comme le bio ou les AOP, dont nous sommes le numéro un européen.

 

Mais le nombre dexploitations diminue ?


Oui, de 2 à 3 % par an. Mais il y a un renouvellement et des regroupements. Cela reste un beau métier, malgré des problèmes de revenus importants. Il faut le rendre attrayant, et la rémunération en fait partie. Chez Lactalis, nous défendons un modèle exportateur et acteur de la transformation. Agriculteurs et industriels sont liés dans une même chaîne de valeur. Il faut accepter une augmentation de la taille des exploitations en France, qui se situent en dessous de la moyenne européenne. Leur taille ne menace pas, au contraire, leur capacité à assurer la transformation environnementale.

 

Lactalis est-il présent en Ukraine ?


Oui, depuis trente ans. Le groupe y emploie un millier de salariés. Nous sommes totalement mobilisés pour garantir la sécurité de nos collaborateurs. C’est notre seule priorité aujourd’hui. 

 

 

Partager cet article
Repost0
28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 06:00

 

J’aime ce titre de Marie Étienne le 12 janvier 2022 dans En attendant Nadeau Journal de la littérature, des idées et des arts, je le reprends à mon compte.

 

Je suis un fidèle de Tonino Benacquista.

 

 

Peut-on dire que Tonino Benacquista est plus connu comme scénariste que comme écrivain, que son goût des images a éclipsé son goût des mots ?

 

Ce serait contredire sa biographie. Car ce sont les mots qui l’ont sauvé de sa condition de « rital », né dans une famille quasiment analphabète. C’est le sujet de son nouveau livre, Porca miseria.

 

Mais on pourrait tout aussi bien affirmer le contraire : les mots, il avait du mal à les lire, c’est peu de dire que les livres qui lui étaient proposés à l’école lui tombaient des mains. Et pourtant l’œuvre littéraire de Tonino Benacquista est très abondante. Oui, mais sa production scénaristique l’est au moins autant.

 

On pourrait poursuivre : les mots lui ont permis d’obtenir cinq prix littéraires, un César du meilleur scénario pour Sur mes lèvres de Jacques Audiard et un César de la meilleure adaptation pour De battre mon cœur s’est arrêté du même cinéaste, des prix pour ses bandes dessinées.

 

Tonino Benacquista est inclassable. Est-ce un touche-à-tout ?

 

Le mot est péjoratif. Un inquiet, un instable, qui passe d’un genre artistique à un autre ? Si c’est le cas, il le fait avec un talent reconnu. Comme ça, sans crier gare, comme en se jouant ? Pas vraiment. C’est ce qu’il nous raconte dans Porca miseria, le juron que son père se plaisait à beugler, éructer, soupirer… sur tous les registres. En réalité, il paie cher sa sortie du malheur migratoire, et même le moyen de locomotion qu’il a adopté pour en sortir : remplacer la réalité par le rêve, le songe, l’imagination. En court-circuitant tous les modèles d’intégration qui lui étaient proposés. En faisant des pieds-de-nez aux institutions, à commencer par l’école. Et cela sans agressivité, humblement, en douce et avec douceur.

 

La suite ICI 

 

L’écrivain Tonino Benacquista, en 2021.

Tonino Benacquista : « J’aurais tant aimé découvrir Dumas à 10 ans ! »

 

Adepte des variations de formes, l’écrivain vient de publier « Porca miseria », un texte autobiographique dans lequel il analyse son rapport au récit. Il raconte comment lui sont venus d’abord la passion de l’écriture, puis celle de la lecture.

Propos recueillis par Christophe Averty

 

Du polar au récit romanesque, de la bande dessinée au cinéma, de la nouvelle au théâtre, l’œuvre de Tonino Benacquista emprunte de multiples formes de narration. Rompu aux contraintes qu’elles imposent et aux libertés qu’elles suscitent, l’auteur de Porca miseria (Gallimard, 208 pages, 17 euros) – qui livre la mémoire de ses origines et de sa relation au récit – revient sur son parcours et sa découverte du patrimoine littéraire. Un hommage à la force de l’imaginaire et aux promesses de l’écriture.

 

Vous avez déclaré : « La lecture a été pour moi une conquête, un travail parfois pénible. » Quels obstacles avez-vous dû surmonter ?

 

La lecture ne m’a pas été donnée. Mes parents ne lisaient pas et il n’y avait pas vraiment de livres à la maison. J’aurais tant aimé découvrir Dumas à 10 ans ! De son côté, ma sœur, bien qu’assidue et passionnée de lecture, ne m’en a pas transmis le goût. Il m’a fallu me débrouiller seul. Aussi je ne crois pas, contrairement à ce que soutiennent nombre d’enseignants, qu’il y ait un engouement ou un appétit naturel de l’enfant pour la lecture. Ce fut pour moi une conquête, un effort et une démarche compliqués. En CM2, quand l’institutrice nous présenta La Guerre du feu, de J.-H. Rosny aîné, mon tout premier contact avec un récit romanesque, je fus confronté à une langue étrangère, quelque chose d’abscons. Je sentais que je me trouvais devant un monument de la littérature, mais je ne pouvais pas y entrer. Alors j’ai renoncé, en laissant s’installer un complexe qui allait durer. C’était une dizaine d’années avant que ne sorte le film qu’en a tiré Jean-Jacques Annaud (1981). Rétrospectivement, je pense qu’il m’aurait été plus accessible. Un enfant s’approprie plus facilement une histoire racontée au cinéma ou en bande dessinée. Mais pour ce qui concerne l’épopée et les grands récits de la littérature, la difficulté est plus grande.

La suite ICI

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents