Faute avouée est à demie pardonnée votre Taulier lorsqu’il était aux manettes du côté du 78 rue de Varenne n’a jamais posé ses souliers dans les enceintes officielles de l’OIV à Paris au 18 rue d’Aguesseau ou lors de ses Congrès mondiaux pourtant fort prisés le petit monde du vin français : professionnels et fonctionnaires réunis. Désintérêt ? Non, j’ai peu de goût pour les débats d’experts, ça m’endort, et les Congrès en dépit de l’attrait des destinations, j’ai en horreur les voyages et visites en groupes et je ne parle pas des repas officiels. Depuis je suis allé au siège de l’OIV soit pour déguster, soit pour des débats de l’association des journalistes du vin.

Bref, le XXVIème Congrès Mondial de la Vigne et du Vin se tenait à Bucarest, Roumanie entre le 2 et le 7 juin 2013 et les deux infos qui en sont ressorties sont l’adhésion de l’Azerbaïdjan et l’élection de Jean-Marie Aurand au poste de directeur général de l’OIV.
Croyez-moi si vous voulez je n’ai pas reçu de sms et d’e-mail pour savoir où se trouvait l’Azerbaïdjan mais en revanche tout plein de « tu connais Jean-Marie Aurand ? ». La réponse est oui bien sûr, je connais très bien le nouveau directeur de l’OIV tout comme, vu mon grand âge, ses deux prédécesseurs français avant l’actuel Directeur Général de l’OIV, Federico Castelluci, Robert Tinlot et Georges Dutruc-Rosset. Cependant, ce n’est pas le genre de la maison, ne vous attendez pas à ce que je tire le portrait de Jean-Marie Aurand ou que je vous ponde une chronique sur l’Azerbaïdjan. Je m’en tiendrai à la communication officielle. En revanche je vais vous éclairer sur les origines de l’OIV. Un dernier détail, j’ai eu à connaître du budget de l’OIV, la France y contribue très généreusement, bien plus que son poids économique mais comme je ne vois aucune trace de ce document sur le site officiel de l’OIV je couds ma bouche et range ma belle plume.
1- OIV -07/06/2013- Lors de la 11ème Assemblée Générale de l’OIV qui s’est déroulée au Palais du Parlement de Bucarest, l’Azerbaïdjan a vu officialiser son adhésion à l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, OIV.
Le Ministre de l’Agriculture de l’Azerbaïdjan, S.E. M. Ismat Abbasov, a remercié dans son discours les pays membres pour avoir soutenu, à l’unanimité, l'initiative d’adhésion de son Pays, et a affirmé que « l’apprentissage de l’expérience internationale de l’OIV va permettre à son pays de pouvoir développer davantage la vitiviniculture nationale en respectant les critères de l’Organisation ».
Le Ministre Abbasov, qui était accompagné par le gouverneur de la région de Gandja, M. Elmar Valiyev, a rappelé que l’Azerbaidjan est le premier producteur de raisins (240 mille hectares de vignoble et 600 variétés) des pays de l’ex Union Soviétique. La loi sur la production de vin fut approuvée en 2002 et depuis cette date, de nombreux programmes économiques prévoient le développement de la filière, a-t-il expliqué. Par ailleurs, M. Abbasov a souligné l’intérêt du pays pour « promouvoir à travers d’un décret du gouvernement, le secteur vitivinicole au niveau national ».
Dans le cadre de cette promotion, la région de Gandja accueillait récemment le Premier festival de la Vigne et du Vin, avec la participation du Directeur Général de l’OIV, Federico Castellucci.

2- OIV - 07/06/2013 – M. Jean-Marie Aurand succédera, à partir du prochain 1 Janvier 2014, M. Federico Castellucci, à la direction de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin, OIV, l’organisation de référence dans le domaine vitivinicole.
Jean-Marie Aurand a été élu, en premier tour, Directeur Général de l'OIV, pour un mandat de cinq ans. L'élection s’est déroulée au cours de la 11ème Assemblée générale de l'Organisation, qui s’est tenue à Bucarest, et qui a suivi le XXXVI Congrès mondial de la vigne et du vin. Les 45 Etats membres étaient présents lors de l’Assemblée Générale.
Pendant son discours devant les Etats membres, M. Aurand s’est défini comme un « homme de dialogue et de consensus » qui a le « sens du travail collectif ».
Le prochain Directeur Général de l’OIV a remercié les pays membres et les experts pour leur « confiance » et a promis de « garder le cap » dessiné par M. Castellucci en « trouvant les moyens pour pouvoir franchir des étapes qui permettent à l’Organisation de devenir encore plus reconnue, moderne, collective, où chaque pays membre se sente reconnu et continue à être entendu dans le respect de leurs particularités ».
Né en Langogne, France, Jean-Marie Aurand a exercé depuis 1975 des responsabilités importantes et variées au sein du ministère chargé de l’Agriculture.
A travers ses différentes fonctions in a été chef de la délégation française auprès de l’Office international du Vin de 1994 à 1998. Il a exercé la tutelle de l’ONIVINS pendant quelques années ainsi que de la SOPEXA. Par ailleurs, il a été Commissaire du Gouvernement auprès de l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine) pendant quatre ans. Dans le cadre de son activité, il a négocié pour le compte de la France les deux dernières reformes de l’Organisation commune du marché vitivinicole. »
L’OIV
« Aux huit pays fondateurs sont venues s'ajouter de nouvelles adhésions qui ont donné une dimension réellement internationale à l'Office. Il compte actuellement 45 Etats-membres(*), dont 14 des 15 pays de l'Union européenne. L'organisation compte également des observateurs(*) voir ICI link
Les Etats-Unis, 4ème pays producteur de vin au monde, se sont retirés de l'OIV en 2001. Si le gouvernement américain n'a pas motivé les raisons de ce retrait, on peut dire que les divergences d'appréciation avec les pays européens en matière de pratiques œnologiques et de protection des appellations n'y sont pas étrangères. Du fait de cette divergence, les Etats-Unis se sont trouvés mis en minorité à plusieurs reprises au sein de l'OIV, et ont décidé de s'en retirer.
Mis à part les États-Unis, les pays les plus importants en terme de production de vin sont actuellement membres de l'OIV. C'est le cas des pays producteurs européens mais également de ceux dits « du nouveau monde », à savoir l'Afrique de Sud, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine, le Chili ou encore l'Uruguay. »
Les origines de l’OIV
« Les premières ébauches de coopération internationale dans le domaine de la viticulture remontent à 1874. Le phylloxéra menaçait alors de faire totalement disparaître le vignoble européen et les viticulteurs de cinq pays d'Europe jugèrent nécessaire d'en débattre lors d'un congrès organisé à Montpellier.
Une fois la crise phylloxérique surmontée, ce furent les problèmes commerciaux qui conduisirent de nouveau les milieux viticoles européens à se réunir. Lors des premières années du 20ème siècle, le marché mondial se trouva inondé de toutes sortes de breuvages portant abusivement le nom de vin en raison de l'essor anarchique de la production et du développement des pratiques commerciales frauduleuses.
Les États réagirent et tinrent, à Genève en 1908 et à Paris en 1909, deux congrès internationaux permettant de sérieux progrès, grâce à la première définition du vin et à la confirmation des principes de la convention de Madrid du 14 avril 1891 relative à la répression des fausses indications de provenance.
En 1916, une Conférence internationale des pays producteurs discuta de la révision des tarifs douaniers, de la réglementation des échanges entre États et de l'institution d'un corps international composé de délégués des pays exportateurs et importateurs, chargé d'arbitrer les conflits pouvant s'élever entre eux.
Puis, en 1922, la Société française d'encouragement à l'agriculture, toujours préoccupée par la situation mondiale de la viticulture, suggéra la création d'un organisme international du vin.
L'idée fut reprise, l'année suivante en 1923, lors de la conférence de Gênes au cours de laquelle un groupe restreint formé de l'Italie, la France, l'Espagne, la Grèce et le Portugal examina sérieusement la création d'un tel organisme. Les délégués de ces pays mirent au point quelques mois plus tard un projet de création d'un Office international permanent qu'entretiendraient à frais communs les États représentés.
Après deux autres conférences internationales et de longs débats témoignant de réticences persistantes, huit pays - l'Espagne, la Tunisie, la France, le Portugal, la Hongrie, le Luxembourg, la Grèce et l'Italie - signèrent le 29 novembre 1924 un Arrangement portant création à Paris d'un Office international du vin (O.I.V).
Ce n'est qu'après l'entrée en vigueur de l'arrangement que l'Office international du vin put tenir au Quai d'Orsay, le 5 décembre 1927, sa session constituante.
Par une décision du 4 septembre 1958 des Etats membres à l'époque, cet office a pris le nom d'Office International de la Vigne et du Vin, afin de favoriser l'adhésion des pays producteurs de raisin de table et de raisins secs. Cette organisation intergouvernementale comprend, au 3 avril 2001, quarante-cinq Etats membres.
Dans sa résolution COMEX 2/97, prise dans sa séance du 5 décembre 1997 tenue à Buenos Aires (Argentine), l'Assemblée générale de l'Office International de la Vigne et du Vin a décidé de procéder, en tant que de besoin, à l'adaptation au nouveau contexte international des missions de l'Office International de la Vigne et du Vin, de ses moyens humains, matériels et budgétaires, ainsi que, le cas échéant, de ses procédures et règles de fonctionnement pour relever les défis et assurer l'avenir du secteur vitivinicole mondial.
En application de l'art. 7 de l'Arrangement susvisé, le Gouvernement de la République française, saisi d'une demande émanant de trente-six Etats, a convoqué une Conférence des Etats membres qui s'est tenue à Paris les 14, 15, 22 juin 2000 et 3 avril 2001.
Les missions et l’organisation de l’OIV
« Selon l'article 2 de l'arrangement de 1924, l'Office International de la Vigne et du Vin est une institution d'États, dans laquelle chaque pays adhérent est représenté par des délégués de son choix.
Cet arrangement prévoit également que chaque pays adhérent fixe librement le nombre de ses délégués, le nombre de voix attribué à chaque pays variant de 1 à 5 selon le montant de la contribution financière que ledit pays a choisi de verser.
Organisation intergouvernementale à caractère scientifique et technique agissant dans le domaine de la vigne et des produits qui en sont issus, l'Office International de la Vigne et du Vin agit par voie de recommandations.
L'OIV exerce trois missions principales :
- il indique aux États membres les mesures permettant de tenir compte des préoccupations des producteurs, des consommateurs et des acteurs de la filière vitivinicole,
- il assiste, en tant qu'organisme compétent, les autres organisations intergouvernementales et internationales dans le domaine de la vigne et des produits qui en sont issus,
- il contribue à l'harmonisation internationale des pratiques et normes existantes, et à l'élaboration de normes internationales nouvelles, afin d'améliorer les conditions d'élaboration et de commercialisation des produits vitivinicoles et à la prise en compte des intérêts des consommateurs.
Plus particulièrement, selon les termes de l'arrangement international fondateur :
- il réunit, étudie et publie les renseignements de nature à démontrer les effets bienfaisants du vin ;
- il trace un programme indicatif des expériences scientifiques nouvelles qu'il conviendrait d'entreprendre pour mettre en évidence les qualités hygiéniques du vin et son influence en tant qu'agent de lutte contre l'alcoolisme ;
- il indique aux Gouvernements adhérents les mesures propres à assurer la protection des intérêts viticoles et l'amélioration des conditions du marché international du vin, après avoir recueilli toutes les informations nécessaires ;
- il signale aux Gouvernements les conventions internationales auxquelles il y aurait intérêt à adhérer, telles que celles tendant à assurer un mode uniforme de présentation des résultats d'analyse des vins ou à poursuivre une étude comparative des méthodes d'analyse employées par les divers États, en vue des tables de concordance ;
- il soumet aux Gouvernements toutes propositions susceptibles d'assurer, aussi bien dans l'intérêt du consommateur que dans celui du producteur, la protection des appellations d'origine des vins, la garantie de la pureté et de l'authenticité des produits jusqu'à leur vente au consommateur, et ce, par toutes mesures appropriées, notamment au moyen de certificats d'origine délivrés en conformité des lois nationales, la répression des fraudes et de la concurrence déloyale par la saisie des produits qui se présenteraient contrairement à la loi et par les actions civiles et correctionnelles, individuelles ou collectives, pour faire interdire les pratiques illicites, indemniser les intéressés lésés et punir les auteurs des fraudes ;
- il prend, en conformité de la législation de chaque pays, toutes initiatives propres à développer le commerce du vin et communique aux organisations privées, nationales ou internationales, ainsi qu'aux intéressés qui en feraient la demande, les informations et documents nécessaires à leur action.
Le fonctionnement de l'OIV repose sur trois commissions (viticulture, œnologie, économie viticole) et deux sous-commissions (nutrition et santé, méthodes d'analyse et d'appréciation des vins) auxquelles sont rattachés un certain nombre de groupes d'experts.
C'est au sein de ces structures que sont élaborés les avant-projets de résolutions, essentiellement de nature scientifique, qui, après un cheminement par étapes, sont votés par l'assemblée générale de l'Office en tant que recommandations.
L'OIV ambitionne de conseiller les grandes organisations régionales ou mondiales en charge de l'agriculture, de l'alimentation et du commerce, afin que les spécificités du vin soient correctement prises en considération. Sans disposer à proprement parler de pouvoirs normatifs, il influe de manière importante sur la définition des normes arrêtées dans le domaine des produits d'origine vitivinicole par les organisations internationales dotés de tels pouvoirs et où il siège avec statut d'observateur ou de membre associé (FAO, Codex alimentarius,...).
À titre d'exemple, les principales résolutions adoptées cette année concernent des questions aussi variées que l'irrigation raisonnée de la vigne, les normes internationales pour l'étiquetage des vins et l'indication des sulfites, l'évaluation des impacts socio-économiques et environnementaux de la vitiviniculture, les procédés de fermentation, d'acidification et de désacidification, le sulfitage, l'élaboration d'un codex œnologique.
Pour résumer, à travers ses résolutions, l'OIV s'attache à définir ce que l'on pourrait qualifier de code international des bonnes pratiques en matière de viticulture et d'œnologie. »