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27 avril 2021 2 27 /04 /avril /2021 06:00

 

L’Aude, le département : 11, fut pendant des décennies, celles du fleuve rouge, le creuset du leadership de la coopération viticole française au travers d’Antoine Verdale, l’homme de Trèbes qui régna d’une main de fer dans un gant de velours, la CNCV : confédération nationale des coopératives vinicoles.

 

L’Aude, il fut un temps, celui où je portais les dossiers de Michel Rocard, où j’y passais beaucoup de temps avec un savant équilibre avec l’Hérault pour ne pas froisser les susceptibilités de Marcelin Courret et de Jean Huillet face au « parrain » des caves coopératives Antoine Verdale. Le Gard et les PO comptaient pour du beurre.

 

Et pourtant, lorsqu’il prit sa retraite, ce fut un Gardois, Denis Verdier, qui repris le manche, pour disait-on, ne jamais le lâcher. Détail d’importance, le jeune loup audois, Joël Castany, de la coop de Leucate, homme d’avenir, moderne, tête bien faites, beau parleur : il ne jurait que par les grands négociants espagnols, préféra les délices bruxellois du COPA-COGECA. Pour Antoine, il était frappé d’un péché originel, il était du Val d’Orbieu, le bébé de l’autre autre audois madré de Bizanet, Yves Barsalou, qui avait le bras très long et des picaillons, ceux du Crédit dit Agricole.

 

Yves Barsalou rêvait de faire du Val d’Orbieu un grand groupe du vin concurrent de celui de Pierre Castel, mais, plus financier que vendeur, après avoir racheté Cordier puis Listel, en espérant se refinancer sur le second marché, il échoua. Le Val d’Orbieu fut détricoté mais, fidèle au poste, rêvant lui aussi d’un grand groupe, le Joël Castany attendait son heure.

 

Elle vint avec l’irruption dans le paysage de la coopération viticole d’un grand mégalomane : Thierry Blandinières, l’homme du groupe coopératif In Vivo, plein de picaillons, qui porta sur les fonds baptismaux : IN VIVO WINE ICI

 

Joël Castany, à la tête de Cordier by In Vivo

 

Encore quelques mots sur l’Antoine :

 

24 octobre 2005

Antoine, Gérard et le petit frère ICI 

 

« Le président national des caves coopératives, Antoine Verdale, issu de la Cité de Carcassonne (...) était une figure pittoresque, passionné comme il se doit par le vin et le rugby dont il était un des dirigeants chevronnés. La Confédération et la Sopexa tenaient bi-annuellement un salon du vin à Londres, à la veille de France-Angleterre (...) Dans l'après-midi, toujours dans un grand hôtel de classe, on voyait passer et faire halte devant les stands Albert Ferrasse et les grands du rugby, Rives, Paparemborde, les ardéchois Fouroux ou Camberabero (...) »

 

« Au Mondial du vin à Bruxelles, il tenait le stand de la cave coopérative de Trèbes (sa cave). J'allais le saluer à chaque fois. Il me disait : «  à midi, viens sur mon stand, je reçois les grands fonctionnaires du Marché Commun et je cuisine pour eux quelques confits de canard. Ils apprécient et cela facilite l'instruction des dossiers viticoles européens. »

 

Qui se souvient d’Antoine Verdale ? La RVF Au coeur du "Midi rouge" sonde les viticulteurs de l’Aude avant la Présidentielle.

Extrait n°5 : Rocard et l'Antoine Verdale de Trèbes ICI 

 

Q : Quelles sont vos relations, sur ce problème de la vigne, avec vos interlocuteurs et notamment avec le plus puissant d’entre eux, le président de la Fédération des caves coopératives viticoles ?

 

 

MR : C’est un peu grâce à lui aussi que l’affaire va être gagnée. D’ailleurs, il se passe une scène extraordinaire que je ne résiste pas au plaisir de vous raconter. Je crois bien que c’est la première fois que je raconte toute cette période avec force détails. L’homme puissant était précisément le président de la Fédération des caves coopératives viticoles. Il s’appelait Antoine Verdale et il était de l’Aude. Je me dis alors que seul Verdale peut ou non décider d’avaler ça. Si ça ne passe pas avec lui, on fera ce qu’on pourra, mais on ira à la guerre civile. Avec son accord, c’était presque assuré. C’était un potentat. Il terrorisait un peu. C’était un vieux de la vieille de la SFIO que j’avais le souvenir d’avoir rencontré dans quelques congrès. Bref, on se connaissait un peu.

 

L’interview  donnée par Joël Castany à La Dépêche du Midi est un bijou, une mine pour qui sait y déceler les pépites ICI

 

Joël Castany en 2018, lors du forum mondial des coopératives vitivinicoles à Narbonne.	 Archives Ph. L

 

Narbonne. Joël Castany, à la tête de Cordier by In Vivo : "Avec la fusion, nos sites régionaux seront renforcés"

 

   

Viticulture, Narbonne, Aude

Publié le 22/04/2021

 

Le 30 mars à Paris naissait sous le nom de Cordier by InVivo un géant européen de la coopération viticole, fruit de la fusion d’InVivo Wine et de Vinadéis, deux sociétés holdings de coopératives parmi les plus importantes en France. Joël Castany, aujourd’hui à la tête du conseil d’administration revient sur les dernières heures du groupe Vinadeis, et trace des perspectives d’avenir. Il dénonce notamment la rumeur de vente de l’Uccoar et annonce la cession des bâtiments de Narbonne à G. Bertrand.

 

- Pouvez-vous revenir sur les raisons de la fusion de Vinadéis avec In Vivo Wines pour devenir Cordier by In Vivo ?

 

 

Une entreprise régionale, fruit de la fusion avec l’Uccoar n’est pas rentable, elle a de très faibles moyens de développement en matière de marketing, de commerce, de recherche et d’innovation, à tel point qu’à un moment on décide même de fermer l’usine, et que malgré cette fermeture, elle n’est toujours pas la championne de la rentabilité. Elle est très liée aux producteurs dont elle a pour mission d’écouler la production et d’essayer de la valoriser. Elle s’adosse par l’effet d’un partenariat, puis d’une fusion à un leader de l’agroalimentaire français qui a une bonne rentabilité et qui, dans sa vie récente a vendu Néovia, une société pour laquelle il a reçu un prix très élevé. Ce cousin germain auquel on est associés en termes d’union de coopératives, dans des réflexions de réutilisation des moyens récupérés dans la cession de Neovia, décide des priorités.

 

 

Quelles sont-elles ?

 

Le commerce de détail (d’où l’achat de Jardiland), une plus forte présence dans le secteur agro alimentaire (le rachat de groupe Soufflet en cours), l’amélioration de ses performances en matière de trading, être un grand acteur du bio contrôle et devenir effectif dans le vin. Pour ça, il met des moyens au service de la filière vin.

 

D’où la fusion ?

 

Ces moyens s’expriment par de la croissance externe, c’est le cas de Vinadéis avec la fusion, et par des moyens amenés dans le marketing, la recherche, etc.

 

Mais pourquoi acheter des sociétés déficitaires ?

 

Si elles étaient hyper rentables peut-être n’auraient-elles pas été à vendre ? C’est un mythe qu’on gagne beaucoup d’argent ; la rentabilité globale du groupe Vinadéis est faible à négative suivant certains arrêtés comptables. Car de quoi était constitué Vinadeis ? Trois sociétés plus importantes : Uccoar, Trilles, et Vignerons de la Méditerranée. Puis de Sud Vin et VSI à Béziers, et de la marque Inno’vo.

 

Trilles, historiquement, fait preuve d’une rentabilité récurrente, en revanche ne le sont ni Uccoar ni VIM, ni Sud Vin. Aucune société n’est largement bénéficiaire.

 

Pourquoi ?

 

C’est le drame de l’activité. Les producteurs qui ont une partie importante à charge sont payés au prix du marché, et n’ont pas de rentabilité.

 

Et la société hollandaise Baasma Wines, c’est elle qui achète tout le vin des coop du groupe en Languedoc ?

 

Pas du tout, son activité est ridicule, In Vivo l’a acheté, pensant à un ancrage en Europe du Nord, mais ils ont déchanté, ça ne représente rien pour nous, à peine 7 000 à 8 000 hl.

 

Vous n’allez pas vendre l’Uccoar ?

 

C’est totalement l’inverse. Les sites de Carcassonne, Maureilhan et Béziers vont être renforcés au profit de ce développement.

 

Donc aujourd’hui, les sociétés composant Vinadéis sont déficitaires, mais, au profit de cette fusion, quelles sont les perspectives d’avenir ?

 

Ça ne peut pas rester déficitaire. L’effet escompté de la fusion, c’est de maintenir cette mission auprès de ses actionnaires, ses sociétaires, pour arriver à un niveau de rentabilité acceptable pour maintenir l’investissement, une chose, qu’on a connu à une époque. Et qui pour des raisons de marché est difficile aujourd’hui.

 

Que devient le site narbonnais du Val d’Orbieu ?

 

Le site de Narbonne est vendu. Les bâtiments de l’ex-entreprise Vignerons de la Méditerranée ont été vendus il y a quelques jours à Gérard Bertrand.

 

Pourquoi à lui ?

 

Nous avions plusieurs propositions. Parce que c’est une entreprise narbonnaise, que Gérard Bertrand est un acteur leader du coin et qu’il collait à notre cahier des charges économiques. Il récupère un outil en bonne forme, tant au niveau de la cuverie que de l’embouteillage et du stockage.

 

Revenons sur votre départ de Narbonne l’an dernier…

 

Nous étions face à l’obligation de restructurer notre industrie qui portait sur les trois sites : Maureilhan, Narbonne et Carcassonne ; c’est celle de Narbonne qui a été malheureusement choisie. À partir de là, le personnel a fait l’objet de procédures assez longues avec l’appui des pouvoirs publics. Une proposition a été faite aux salariés avec le choix pour Narbonne Jonquières, Béziers ou Carcassonne car une partie du personnel, l’administratif, a été réaffectée dans des bureaux à Jonquières. On a été très attentifs. La gestion en amont a été correctement réalisée.

 

Le siège de Jonquières est-il à vendre ?

 

C’est compliqué. Jonquières ne nous appartient pas. La propriété de Jonquières appartient au Crédit Agricole. Le foncier, 400 ha de landes et le vignoble, est détenu par une SCI dont le Crédit Agricole est l’actionnaire majoritaire. Nous, aujourd’hui devenus Cordier by In Vivo, avons une petite participation, dont "le château". Le vignoble fait l’objet d’un bail emphytéotique en faveur d’une société civile d’exploitation agricole que nous pilotons et ce bail prend fin en octobre 2021. Nous ne sommes pas enclins à la renouveler en tant qu’exploitant. N’oublions pas que la LGV est redevenue d’actualité et qu’elle passe en plein milieu.

 

   

Véronique Durand

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26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 08:00

À peine Ambrose avait-il enfourché son lourd destrier noir, shooté à l’électricité, le destrier bien sûr, que sur son cœur le grelot à la pomme entamée fut pris de folie. Des rafales de messages sur WhatsApp, dont la substantifique moelle tenait dans un avertissement et une injonction : « Ne crois surtout pas que tu vas t’en tirer comme ça…Viens dîner à la maison ce soir !  » Il sauta le pont d’Austerlitz, mis pied à terre face à la grande grille du Jardin des Plantes, « Ok, la belle, j’en profiterai pour te demander en mariage… » Un lourd silence radio s’ensuivit. Rue de la Glacière, Ambrose fit quelques emplettes au Biocoop, dont la friandise en boîte pour Beria, sa seigneurie raffolait du bio, encore un bobo !

 

 

À propos de bobo, Ambrose, avec son bel esprit d’escalier, se marrait dans sa petite Ford d’intérieur, ce matin en grignotant ses toasts, un poil charbonneux, embeurrés de beurre doux, il s’était planté en l’achetant, il avait lu que le Parlement espagnol venait d’inclure, dans son code civil, les critères, en cas de divorce, sur lesquels les tribunaux doivent se fonder pour décider à qui confier la garde de l'animal, compte tenu de son bien-être. S'il y a préjudices, seuls les juges pourront décider à quel propriétaire reviendra la garde exclusive de l'animal : il devra déterminer lequel de ses maîtres s'occupe mieux de lui. En complément, le propriétaire légitime, recevra une indemnisation pour préjudice moral. En effet, cette décision « pourra seulement leur être imposé quand il (l'animal) sera compatible avec sa nature et les dispositions destinées à sa protection ». Parmi les animaux de « compagnie » concernés, on retrouve bien évidemment les chats, les chiens, mais aussi les poissons rouges, les tortues et les oiseaux. « Faudra que j’en avise Beria, dont je ne suis pas le propriétaire mais dont j’assure la garde depuis des années… »

 

 

Déjeuner, pilon froid de Pintade des Dombes, necci maison, petit plateau de fromage, arrosé d’un savagnin ouillé, café, sieste sur le balcon, mise en condition pour le dîner à haut risque du soir puis pour le rencart, non moins risqué, chez ADN. La seule arme d’Ambrose face à ces périls : l’inertie ! Avoir recours au bréviaire de ce bon Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord « L’inertie est une vertu, l’activité est un vice. Savoir attendre est une habileté en politique ; la patience a fait souvent les grandes positions. On doit être actif quand l’occasion passe ; on peut être paresseux et nonchalant quand on l’attend ». Pour l’amour de sa vie sa position serait claire, sans détour, il se rendait demain à un rendez-vous à la Chancellerie, chez le Garde des Sceaux, Armand Dupont-Nanetti qui l’avait sollicité et il ignorait pourquoi. Stricte vérité qui l’exposait, bien sûr, dès sa sortie du majestueux bureau du Garde – lieu connu de lui au temps où Tonton régnait sur le pays – à une batterie de questions. Reculer pour mieux sauter l’obstacle, il aviserait au vu de la soupe que lui servirait ADN. Le pire n’est jamais sûr, Ambrose en avait vu d’autres, que serra, serra… »

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26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 06:00

Plaque émaillée Michelin | Plaque emaillee, Clermont ferrand, Le 11 novembre

Le sécateur cet obscur objet du désir de puissance…« quand je rentre de mes  vignes, je pense droit… » - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

 
A et O de Moor 
 
 
Bonjour Jacques,


Je viens de t'envoyer un article de MAS très intéressant. Il est extrait
de la revue des oenologues. Il décrit assez bien une impasse actuelle
.

 
Bonne journée,


Olivier

 

 

 

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25 avril 2021 7 25 /04 /avril /2021 08:00

 

- Hi chouchou !

 

- Minimaliste de bon matin, te sers un expresso jeune homme pour libérer tes neurones assoupis… 

 

- Oui beauté, je n’ai pas encore atteint ma dose optimale de caféine…

 

- Qu’est-ce qui t’amène de si bon matin ?

 

- L’urgence !

 

- …

 

- Tu sais, les emmerdements volent en escadrille, je ferais mieux d’aller me recoucher. 

 

- Qu’est-ce que tu me chantes, tu me sembles bien pessimiste… 

 

- Y’a de ça, mais en mode réaliste, suis dans la ligne Pierre Daninos « Nous étions au bord de l'abîme, mais depuis, nous avons fait un grand pas en avant. »

 

- C’est ton moment théâtre mon Ambrose…

 

- Touché mais pas coulé mon bel amour, besoin de ta bouée pour surnager : vends-moi de ta came : Fidèle de Vouette-Sorbée, UMAMI de Nestarec et un petit jus jurassien à ton goût…

 

- Tu as des invités ? 

 

- Bien sûr que non, tu sais bien que le stupide Beria n’aime que l’on trouble notre tête à tête…

 

- Arrête ton char Ambrose, raconte-moi !

 

- Peux pas ma douce et tendre !

 

- Pourquoi ?

 

- Secret d’État…

 

- Allons bon, rien que ça, vraiment tu sautes du coq à l’âne mon Ambrose, la semaine dernière tu voulais t’exfiltrer en loucedé de Paris, activer la filière blanche pour te calcer en ambulance, faire une halte à Laroche-Migennes, ton amour des trains et des gares de triage, puis cap sur les Riceys pour aller récupérer un des tracteurs de OH, en route avec lui sur les départementales, celles que détestait Jean Yanne, halte à Grey, encore un de tes pèlerinages, ton côté enfant de chœur non révisé, dormir sous ta quechua, casse-graine sur ton réchaud Butagaz, un gorgeon de vin nu. Au petit matin, en route pour la ligne de démarcation, c’est vraiment toi tout ça : un cocktail d’Histoire, de cinéma, de tes souvenirs, tu le secoues et te voilà parti sur tes lignes…

 

 

- Tu perces le fond de mes pensées chouchou d’amour, crois-tu que je devrais consulter un psy à Saint-Anne ? 

 

- Tu noies le poisson Ambrose, je sens que cette fois-ci tu fais ton grand retour dans la réalité, tu as besoin de l’adrénaline du danger… 

 

- Y’a de ça chouchou mais je suis un peu rouillé, faudra que tu me soutiennes. 

 

- Alors crache le morceau ! 

 

- Pas ici, pour ne rien te cacher je ne sais pas encore à quelle sauce je vais te manger, pardon être mangé. 

 

- Qui t’a hameçonné ? 

 

- Un gros poisson…

 

- Bien sûr tu ne fais pas dans le menu fretin… 

 

- Et si nous partions en Islande voir l’éruption du Fagradalsfjall… 

 

 

https://img.phonandroid.com/2021/03/volcan-islande-eruption.jpg

- Pourquoi pas si ça peut t’éviter de te fiche dans un sac de nœuds… 

 

- Avec des têtes de nœuds, c’est l’extase chouchou…

 

Me  M., star du barreau, adepte des réseaux sociaux, entrait, il prenait bien la lumière, du moins ses fans lui laissaient accroire, ce qui le comblait, lança un bonjour les amis un peu surfait. Son arrivée comblait d’aise Ambrose grand maître de l’évitement, il paya ses flacons « Je vous laisse les amis, j’ai piscine… »

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25 avril 2021 7 25 /04 /avril /2021 06:00

 

- Konrad Adenauer surnommé « le vieil homme »  « où s’arrête la vieille Allemagne du IIIe Reich et où commence la nouvelle ?

 

« On ne jette pas l’eau sale tant qu’on n’a pas d’eau propre »

 

Gianfranco Calligarich Le dernier été en ville

 

- Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

 

- Je suis riche

 

[…]

 

- J’ai vu la piazza Navona sous la neige.

 

- C’était comment ?

 

Blanc…

 

 

- John Le Carré Le Tailleur de Panama

 

« Comme je le dis toujours, l’Amérique du Sud est le seul endroit au monde où on peut tailler le costume d’un homme une semaine et voir sa statue le porter la semaine suivante. »

 

- Richard Morgièvre Le Cherokee

 

  • L’Amérique a peur du vide, a déclaré White, ça  se voit dans les tableaux de Hopper.

 

  • Moins dans ceux de Pollock, a marmonné » Corey

 

- John Le Carré Le tunnel aux pigeons.

 

Selon un bon mot attribué à J .Edgar Hoover quand on lui apprit que Kim Philby était un agent double soviétique « Dites-leur que Jésus n’en avait que douze et que l’un d’entre eux, était un agent double. »

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24 avril 2021 6 24 /04 /avril /2021 08:00

Giuseppe Garibaldi (1807-1882) dans les rues de Naples en 1860. En fuite, le héros de l'unité italienne, habita à Tunis en 1835. La capitale tunisienne a longtemps abrité une importante communauté italienne. (ANN RONAN PICTURE LIBRARY/ AFP)

Giuseppe Garibaldi (1807-1882) dans les rues de Naples en 1860. En fuite, le héros de l'unité italienne, habita à Tunis en 1835. La capitale tunisienne a longtemps abrité une importante communauté italienne. (ANN RONAN PICTURE LIBRARY/ AFP)

Le rituel toujours, Ambrose tondait sa barbe neigeuse, son image dans le miroir lui renvoyait son âge, ses pattes d’oie à la commissure des yeux, il gambergeait, l’entame de Paul Nizan dans Aden-Arabie « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. Tout menace de ruine un jeune homme: l'amour, les idées, la perte de sa famille, l'entrée parmi les grandes personnes. », le raccrochait à ses 20 ans, ce 24 mai 1968, alors qu’à Nantes, sous un franc soleil, les tracteurs tournaient autour de la fontaine de cette place encore Royale, il rêvait, « Tout près de la frontière, aux confins de mon univers connu, j'attendais le jour où la vraie vie commencerait. J'étais le clone de Giovanni Drogo, ce jeune ambitieux pour qui «tous ces jours qui lui avaient parus odieux, étaient désormais finis pour toujours et formaient des mois et des années qui jamais plus ne reviendraient...» Mais pourquoi diable l’amour lui était-il tombé  dessus si tard ?

 

Beria, planté devant la porte d’entrée, tel une sentinelle intraitable, exprimait sa désapprobation en voyant Ambrose se préparer à sortir si tôt le matin. Le matou, aussi jaloux qu’une maîtresse, pressentait dans la hâte d’Ambrose l’anguille sous la roche de l’amour. À son retour, il bouderait. « Tire pas la gueule, grosse patate bouillie, je te rapporterai ta friandise préférée… ». Imperméable à la flatterie, Beria, vexé, engageait une folle randonnée, dont il avait le secret, genre bisons dans les plaines du Middle West, virages sur l’aile, stop and go, dérapages, montée-descente de l’escalier du duplex, sans jamais rien casser. « Baisse la tête, t’auras l’air d’un coureur, stupide animal ! » Le WhatsApp d’Ambrose bipa… C’était la Claire. Il lui répondit « Je pars… »

 

Cap sur le pont d’Austerlitz, Ambrose, en vieux cycliste parisien, évitait les grands axes, il préférait se faufiler par les rues paisibles, loin de la fureur des gros culs motorisés et, depuis la pandémie, les hordes de nouveaux venus au vélo. Ça lui laissait le temps de réfléchir, la convocation d’ADN le laissait perplexe, ce rendez-vous impromptu, rapide, à son bureau, sentait mauvais. Il devait patauger dans une sacré merde, le Garde, pour avoir recours, certes à un vieux complice, mais surtout à un retraité pépère, retiré des affaires, ne manquant pas de thunes. Aux feux, face au chantier de démolition des entrepôts de la gare d’Austerlitz, Ambrose posa le pied à terre, tira son grelot moderne de la poche de sa veste, pianota sur WhatsApp. Besoin de détendre l’atmosphère en rappelant le principe de base de toute collaboration entre eux. « Rappelle-toi l’histoire, qui te faisait gondoler, du conseiller agricole de Messmer à Matignon qui, lors d’une réunion interministérielle d’arbitrage, à propos du statut des baux ruraux, face à une objection de la représentante du Garde des Sceaux qu’elle avait, dans le plus pur style de la Chancellerie, entamée par le Garde, lui rétorqua : le Garde, le Garde-chasse, le Garde-champêtre ? Incident aussi grave que la dépêche d’Ems ou le soufflet du Bey de Tunis ICI  qui se solda par un éclat de rire du grand soudard qu’était Messmer et l’indignation de façade de Jean Taittinger. Cerise sur le gâteau, rappelle-toi, les deux belligérants par la suite convolèrent, elle était Corse et lui Bordelais de Caudéran. En filigrane ça résume assez bien notre histoire. »Il cliqua, reprit la route pour stopper à nouveau face à L’institut Médico-Légal. « Retour aux vieilles méthodes, les secrets on ne les confie pas même à son oreiller, alors tu fais une croix sur les joujoux électroniques… » Il cliqua, même si WhatsApp était présumé inviolable, Ambrose préférait les procédures du temps de la guerre froide.  

 

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24 avril 2021 6 24 /04 /avril /2021 06:00

 

Souvenir d’avoir été invité, je ne sais plus par qui, à Bercy, au restaurant réservé aux Inspecteurs des Finances. Ben oui, ces messieurs et quelques dames ont une mangeoire rien que pour eux, l’élite administrative de notre vieux pays ne se mélange pas avec la piétaille de la Fonction Publique. Tous ces gris sur gris, costume croisé, air compassé, sérieux incorporé, en fait rongeaient leur frein, des presque vieux sur la touche, des Inspecteurs Généraux en attente de la retraite à qui le Ministre confiait des missions dont tout le monde se fichait. Tout même, quelques jeunes IF, fraîchement arrivés, bectaient aussi par petits groupes. Les winners étaient ailleurs, Ministres, Premier Ministre, membres des cabinets, directeurs d’administration centrale ou d’entreprises publique et, mieux encore pantouflant dans des groupes privés.

 

Chaque année, les 15 élèves les mieux classés à l’ENA – la fameuse « botte » – intègrent directement les Grands Corps de l’État, dont les plus prestigieux sont bicentenaires. Un « corps » rassemble des fonctionnaires qui obéissent aux mêmes règles de recrutement, de rémunération, de promotion…

 

Le Grand Corps le plus couru est, sans contestation, l’Inspection Générale des Finances car il est le gage d’une carrière à la française, le pouvoir économique et financier, concubinage notoire entre le « service public » et l’intérêt bien compris du secteur privé. L’exemple de notre Président en est la plus brillante illustration.

 

Pour autant je me garderai bien de mettre tous ces beaux esprits, aux têtes bien faites, dans le même sac de l’arrogance. Moi le contractuel sans statut, j’ai côtoyé et travaillé, agréablement, en bonne intelligence, avec certains d’entre eux, un François Villeroy  de Galhau, par exemple, conseiller pour l’agriculture de Pierre Bérégovoy puis directeur de cabinet de DSK, aujourd’hui gouverneur de la Banque de France, fut de ceux-là.

 

Liberté, Libertés chéries: Concours de l'ENA : l'obéissance est un métier  bien rude

 

« Au fil du temps, les grands corps ont acquis les caractéristiques d’une aristocratie d’Etat cultivant l’entre-soi. Leurs membres, très influents, occupent les postes les plus importants de la République. Certains d’entre eux sont même devenus président de la République, comme le magistrat à la Cour des comptes Jacques Chirac ou l’inspecteur des finances Emmanuel Macron, d’autres ont rejoint l’état-major de grandes entreprises privées. Mais à tout moment – privilège du corps – il est toujours possible de « revenir au bercail ».

 

ENA, ENS, Polytechnique… faut-il encore payer les élèves ?

 

Le président de la République, qui en a bénéficié lui-même, considère que cette « protection à vie » relève d’un autre temps. Il l’a dit lors de la conférence de presse qu’il a tenue à l’issue de la crise des « gilets jaunes », en avril 2019. « Je souhaite que nous mettions fin aux grands corps de l’Etat », a-t-il alors déclaré. Il y est revenu le 8 avril, lorsqu’il a annoncé la fin de l’ENA.

 

« Il y a dans notre fonction publique, au fond, deux maladies que nous devons régler : déterminisme et corporatisme, a déclaré Emmanuel Macron aux hauts fonctionnaires auxquels il s’adressait ce jour-là. Parce que nous avons renoncé à gérer, bâtir des carrières de manière transparente et méritocratique, nous avons construit des refuges d’excellence qui ont continué à attirer des hauts potentiels, mais parfois en brisant des destins, souvent en étant injustes. Nous l’avons fait comment ? Par le déterminisme du classement de sortie, en scellant des destins à 25 ans, pour le meilleur et quelquefois pour le pire. »

 

Après avoir annoncé la suppression de l’Ecole nationale d’administration (ENA), le 8 avril, le président de la République entend s’attaquer aux grands corps. Il souhaite supprimer celui de l’inspection générale des finances (IGF), celui de l’inspection générale de l’administration (IGA) et celui de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), sans toutefois supprimer leurs services. D’autres pourraient également être concernés. Annoncé par le site Acteurs publics, mardi 20 avril, ce nouveau coup d’éclat a été confirmé au Monde par plusieurs sources concordantes au cœur de l’Etat.

 

Après la suppression de l’ENA, la mise à plat des grands corps donne une certaine ampleur à la réforme de la haute fonction publique voulue par Emmanuel Macron. « C’est un signe très fort, il tape le sommet », relève le politiste Luc Rouban.

 

« L’IGF est un lieu d’échange entre les élites privées et les élites publiques, rappelle le directeur de recherche au CNRS et membre du laboratoire Cevipof de Sciences Po. Cette décision va donc bien plus loin que la seule question des corps. Cela remettra en cause le cœur de cette pyramide sociale, le modèle du pantouflage de haut niveau à la française. »

 

L’universitaire considère que la disparition de ces trois grands corps « moralisera la carrière des hauts fonctionnaires ». Il prévoit « une onde de choc violente », dans la mesure où le message envoyé aux futurs candidats est :

 

« Si vous entrez dans l’administration, c’est pour le service public », plus pour embrasser la carrière de « l’archétype du haut fonctionnaire pantoufleur qui passe d’un secteur à l’autre toute sa vie ».

 

Au reste, la fin du corps ne signifie pas que les services disparaissent : il y aura toujours des hauts fonctionnaires qui effectueront des missions de contrôle. Mais il s’agira dorénavant de fonctionnaires détachés d’autres administrations pour une durée limitée.

 

La question de l’indépendance est déterminante. L’appartenance à un corps est supposée garantir au haut fonctionnaire l’assurance qu’il ne sera pas sanctionné pour un rapport d’inspection dérangeant ou trop sévère.

 

NDLR : j’ai rarement vu des rapports dérangeant émanant de l’IGF, le must c’est le rapport bien balancé où les inspecteurs ne se mouillent pas. Attention, les hauts-fonctionnaires de la Cour des Comptes sont des magistrats, comme ceux du Conseil d’État, qui jouissent d’une protection constitutionnelle.

 

Sans rouler des mécaniques, mon petit rapport de 2001 m’a valu d’être mis au placard par mon Ministre.

 

Conscient de cet écueil, le gouvernement envisage d’inscrire l’indépendance des corps d’inspection dans la loi. Un haut fonctionnaire rappelle que « la raison d’être des inspections, c’est d’exprimer une vérité détachée de l’influence des lobbys et même des ministres. Or, cela ne marche que si les membres de ces services peuvent le faire en toute liberté. Le corps le permet ; la loi aussi ».

 

Le fameux Statut Général de la Fonction Publique, n’a plus de général que le nom, il est lourd, injuste, vecteur d’immobilisme, de frilosité, et surtout il a permis de maintenir et d’amplifier les fortes inégalités salariales. Les hauts fonctionnaires des Grands Corps, échelle lettre, primes exorbitantes, sont surpayés par rapport à leur utilité sociale. Sans faire de démagogie, pour l’exemple plus que pour le montant global de la dépense, il est urgent d’entreprendre un réel rééquilibrage des traitements et primes. L’exemple de la FP hospitalière où le personnel paramédical est sous-payé devrait faire de ce rééquilibrage une « ardente obligation ».

 

 https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMTA0YzgwMjhjNDVkODY0YjY3YTRiZmE4ZGMyZmZkOGRhZDU?width=1260&height=712&focuspoint=50%2C50&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=ae8c106c644a3fa3b9fe5287183f0c0d582d10bb06c76c736d57570fc3010930

 

Allez, mon petit Emmanuel, encore un petit effort, va au bout du bout, le renouveau du service public passe par ce que le défunt Rocard qualifiait de big bang, le vieille gauche politique et syndicale qui s’accroche à toutes les formes de statut a été la première à hurler sur les insuffisances, les lourdeurs, de la gestion de la pandémie. Rappelons que les politiques passent, les fonctionnaires restent. Plus conservateur que les hauts fonctionnaires et leur état-major je ne connais pas.

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23 avril 2021 5 23 /04 /avril /2021 08:00

 

Levé avec le soleil, Ambrose, suivait un rituel immuable, sortir du frigo le beurre salé Beillevaire, presser des oranges, en saison des petites sanguines de Tunisie, rondes, brillantes, affichant la couleur, moudre le café, un arabica d’Éthiopie, mettre en eau frémissante son œuf de poules de Marans, emplir sa Bialetti d’eau de source et du café moulu, la placer sur le plus petit feu, glisser les toasts dans le grille-pain, l’odeur de croûte grillée excitait Beria, il jacassait, se frottait aux jambes nues d’Ambrose, « bouffes tes croquettes, Stupide ! », cette référence hautement littéraire plaisait à Beria qui se vautrait pattes en l’air sur le carrelage, en tomettes de Sienne, de la cuisine – Oui Stupide l’énorme chien à tête d'ours, de John Fante, obsédé et très mal élevé, qui débarqua un soir dans la famille en crise d'Henry J. Molise, auteur quinquagénaire raté et désabusé. Dans leur coquette banlieue californienne de Point Dume, ce monstre attachant s'apprêtait à semer un innommable chaos. La cafetière feulait. Les gestes d’Ambrose, précis, s’enchainait, il dressait son plateau avec soin, le transportait sur la terrasse, ce, été comme hiver.

 

Ce matin-là, après avoir petit-déjeuner au soleil, alors qu’il se rendait dans la salle de bains, suivit par Beria, son smartphone grelota dans la poche intérieure de son kimono. Il hésita. Rien ne l’indisposait plus que de se voir dérangé pendant son rituel. Il pesta mais décrocha lorsqu’il vit le nom s’afficher sur l’écran : Dupont-Nanetti. Surprise ! Très heureuse surprise, ton enjoué : « Bonjour votre seigneurie, que me vaut l’honneur de cet appel matinal ? » Bougon, Dupont-Nanetti, répliquait « Salut. Viens me voir place Vendôme !»

 

- Au bar Hemingway du Ritz, pour siffler un Lagavulin, cher ami ? C’est illégal mon poteau… 

 

-  Toujours le mot pour rire vieille crapule. À mon bureau !

 

Méfies-toi mon Garde je suis, comme Paul Bismuth, sur écoutes…

 

- Je sais Ambrose puisque c’est moi qui t’y ai placé. 11 heures aujourd’hui…

 

- Putain, ça doit être vraiment chaud-bouillant, de la lave de l’Etna, rappelle-toi lorsque je te vannais avec mon agenda de Ministre.

 

- Tu veux que j’envoie mon chauffeur te chercher ?

 

- Emprunte carbone grand veneur, je ne chevauche plus que mon VAE… 

 

Ton quoi ? 

 

Demande à ta collègue, la Barbara qu’a plein de i…

 

- T’es toujours aussi braque mon Ambrose, c’est pour ça que je t’aime.

 

- L’amour, l’amour, Te souviens-tu de nos rencontres - Et de cette soirée d’azur, Des mots fiévreux et tendres, Ô mon aimé, ô mon amour…

 

- Andreï Makine !

 

- T’es vraiment bon, le meilleur, tu devrais compéter à Questions pour un champion.

 

- Embrasse Beria, à plus…

 

Entre, ADN et lui, le lien fort, jamais rompu, d’une vieille et longue histoire tordue ; ADN pour Armand Dupont-Nanetti, Armand étant son deuxième prénom. Ambrose, après avoir laissé un mince fil d’eau couler du robinet du lavabo, afin que Beria puisse licher, rite matinal de l’Ignoble, Ambrose se doucha. Sous le flot dru, cinglant, au lieu de se prendre la tête sur le coup pourri qu’allait sûrement lui vendre ADN, Ambrose, adepte de la sophrologie, qui aide à retrouver la sérénité dans les moments difficiles de la vie : sourit. Laisser ainsi entrer la pensée positive, Retrouver dans sa mémoire des parfums, des sons, des couleurs, des sensations... et surtout des visages heureux. Et toc, l’image de Claire s’imposait. Il sortit si vite de la douche qu’il éclaboussa Beria, furieux celui-ci se carapata indolemment, queue en l’air, en ballotant du cul tel une demi-mondaine vexée. Ambrose, dégoulinant, appela Claire qui, comme d’habitude, ne décrocha pas. Il pianota un message sur WhatsApp : « J’arrive ! »  

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23 avril 2021 5 23 /04 /avril /2021 06:00

Brocciu corse - Conservation, fabrication, période de production et prix du  brocciu

 

C’est de saison le brocciu frais

 

« Qui n’en a pas goûté ne connaît pas l’île » affirme Émile Bergerat dans son livre Souvenirs d’un enfant de Paris 1887.

 

Le brocciu ou encore broccio est une « friandise » qui se consomme tout au long de son vieillissement. Frais, il se prête à toutes les fantaisies, nature ou agrémenté de sucre, d’eau-de-vie, de fruit ou de confiture sur une belle tranche de pain. Avec l’âge, il s’affermit et son goût s’affirme, et alors le brocciu s’allie avec tous les moments du repas, chaud, froid, frit : entrées, légumes, pâtes, poissons, viandes, œufs et, bien sûr, desserts.

 

Et bien sûr les spaghetti, en effet entre la Corse et l’Italie, avant que celle-ci ne fut unifiée, sont étroits. La Corse Génoise au nord ICI et celle du royaume de Naples au Sud ICI 

 

Et puis, n’oubliez jamais que je fus entre 1988 et 1992, le monsieur agriculture corse  de Michel Rocard (Pierre va se gondoler même s'il n'est pas à Venise mais à Crémone…)

 

Art venu du fond des âges, l’élaboration du brocciu par les bergers, tour de main précis et délicat, relève d’une forme de magie où, avec le même corps de règles, chaque produit est unique. . Indifféremment confectionné à partir de lait de chèvre ou de brebis, le brocciu se trouve sur les marchés lors de la période de lactation des chèvres et des brebis (de septembre à juillet). Son goût évolue en fonction des conditions d’alimentation des animaux. Pour les puristes, le brocciu confectionné avec du lactosérum de chèvre et de lait de brebis est le meilleur.

 

La suite en fin de chronique

 

La RECETTE

 

Ingrédients pour 5 personnes :

 

– 1 brocciu

 

– 500g de pâtes italiennes

 

– basilic

 

– 1 kg de tomates bien mûres

 

– 1 gousse d’ail

 

– 4 échalotes

 

– huile d’olive

 

Peler puis découper vos tomates en cubes, les mettre à cuire dans une casserole. Ajouter l’ail et les échalotes émincées et le basilic grossièrement cisaillé. Ajouter de l’huile d’olive sur la préparation. Mélanger et laisser reposer.

 

Couper le brocciu en cubes moyens.

 

Cuire les pâtes al dente, puis les égoutter et les arroser à l’eau froide. Les ajouter au mélange tomates-ail-échalotes-basilic-huile d’olive.

 

Verser le tout dans le plat creux et opérer le mélange avec le brocciu.

 

 

 

 

 

 

 

« Il reste à faire le brocciu avec le petit-lait recueilli soit avant la mise en fattoghje (fromage de chèvre), soit à la suite de l’égouttage des fromages. On fait chauffer ce petit-lait dans un chaudron de cuivre étamé – paghjolu – ; le feu est ici la grande affaire. Il y faut un bois sec, non résineux (hêtre, chêne, aulne), en aucun cas le pin qui donnerait une flemme trop vive et ferait « attacher » le brocciu au fond du chaudron. Quand le petit-lait atteint la température de 30° environ, le berger avec un ballet de bruyère, enlève la scurza, sorte de dépôt qui se forme au fond du paghjolu. Quand le petit-lait atteint une chaleur suffisante (environ 60°), que le berger apprécie à la main, on y jette le lait entier (u purriciu) qu’on a réservé à cet usage, et un peu de sel, et on règle le feu de telle manière que les flammes ne touchent plus le fond du chaudron. À cette phase de l’opération, la réussite dépend de la surveillance constante du feu et du mélange que le berger tourne lentement avec un bâton pour assurer la fusion du lait entier et du petit-lait. C’est à partir de ce mélange que se fait la coagulation de la caséine du purriciu qui monte à la surface en emprisonnant toutes les matières grasses résiduelles du petit-lait. Elle forme alors une sorte de masse blanchâtre et tendre. On dit que le brocciu vene (vient). Quand, quelques instants plus tard, il s’ouvre laissant voir le jaune du petit lait, il faut enlever sans tarder le chaudron du feu. On doit alors « essuyer » (asciuvà) la surface du brocciu, lui enlever son écume et les impuretés (cendres, poussières) que la proximité du feu y a fait voler. Le berger le fait délicatement, avec une cuillère, jusqu’à ce que la masse du brocciu, à la fois compacte et souple, soit parfaitement blanche. Alors seulement il le ramasse avec une écumoire en fer (a paletta) et le dépose délicatement dans des moules en jonc. Comme le fromage, il redouble (appicia) les brocci. Au Niolu, un brocciu pèse rarement moins de 2,5 kg. »

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22 avril 2021 4 22 /04 /avril /2021 06:00

 

 

Ambrose Duport-Joinville, confiné, se fait carrément chier dans son loft en duplex de 145 m2, sans la terrasse, surface corrigée loi Carrez, debout, face au frêle soleil matinal, en sirotant son café, il contemple le lac du parc Montsouris, triste mare aux canards fabriquée, en se remémorant ses années de galère sous le déplumé de Chamalières. Marner pour ces centristes caramel mou, le Pierre Méhaignerie, ministre de l'agriculture, que Jean-François Carrez, ancien élève de l'ENA et conseiller référendaire à la Cour des comptes, rejoignit comme directeur du cabinet en avril 1978, puis sil prend l’ascenseur, bombardé directeur des forêts jusqu'en mars 1983 où il rejoint le mol IGREF, qui préside le conseil général d'Ille-et-Vilaine, comme directeur général des services du département. En mars 1986, cohabitation oblige, rebelote, le maire de Vitré est nommé ministre de l'aménagement du territoire et de l'équipement et Carrez le suit pour diriger son cabinet. En octobre 1986, il laisse cette fonction à Jean-Pierre Beysson, administrateur civil, qui en 1981, retournera sa veste en lui léchant les pieds.

 

À ses pieds, Lavrenti Pavlovitch Beria, Lavrenti Pavles dze Beria, en géorgien, ლავრენტი პავლეს ძე ბერია son chat de gouttière, mâchouillait les miettes de son pain au chocolat ; Ambrose, le plus souvent, l’appelait Ignoble. Beria, pas le chat, avait trois passions: le pouvoir, la Géorgie et les femmes, Staline l’appela un jour «notre Himmler» devant Roosevelt, il est intelligent, retors et sait prouver à cet autre Géorgien qu'est Staline que l'on peut compter sur lui, homme ambivalent, à la fois serviteur zélé du système mais aussi réformateur en puissance et précurseur de la perestroïka. Dès la mort de Staline, il lance des initiatives inouïes, parmi lesquelles la libération de plus d'un million de prisonniers du goulag ou l'idée de réunifier l'Allemagne, et tente de desserrer l'étau du Parti sur l'État, ce pourquoi il fut arrêté et fusillé en 1953 par Khrouchtchev et les siens. Avant de partir pour Potsdam, Staline décerna à Beria le 9 juillet 1945 le titre de maréchal. Ses seules activités militaires ont consisté à organiser les déportations d'une douzaine de peuples de l'URSS. C'est sans doute l'unique maréchal de l'histoire dont les seuls faits de guerre soient des opérations de police contre ses propres concitoyens. Telle était l'essence du régime de Staline.»

 

Ambrose mon gars, tout ça c’est fini, le rideau de fer, la guerre froide, les espions  qui venaient du froid, la CIA, le KGB, l’heure est au GAFA, à la DATA, la Chine sans Mao donnant des cours de capitalisme, la sainte Russie du petit Poutine, le en même temps de Macron, la Covid 19, tout ça, ça fait chier ! »

 

Putain que faire de ma sainte journée ?

 

Bouffer, picoler, bouquiner… engraisser… jardiner… se faire des toiles…

 

« Beria, arrêtes de miaulasser, tu fais chier ! »

 

Reprends-toi vite camarade, tu deviens grossier, tu parles tout seul, maintenant que tu es vacciné, bouges-toi – il pensait bouges toi le cul mais s’abstenait de l’oraliser – sors de ton coaltar, écrit tes mémoires !

 

Ne dites pas à ma mère que j’ai vendu du vent, elle me croit devenu Président…

 

Ouais, se casser le cul – désolé d’avoir cette fois-ci oralisé, Ambrose se resservait du café – pour être lu par trois pelés et un tondu, passer direct à la case pilon… Encore lui faudrait-il pouvoir passer sous les fourches caudines du comité de lecture, si tant était que son manuscrit ne reparte pas illico presto chez lui, avec un petit mot de désolation hypocrite, sans même avoir été ouvert.

 

Alors un roman !

 

Être Houellebecq ou rien ! Un truc sur l'islamo-gauchisme...

 

« L’Ignoble, qu’en penses-tu ? Réponds-moi au lieu de te léchouiller le c… »

 

Béria, se roulait par terre, pattes en l’air, exhibant ses griffes, Ambrose le fustigeait « Tu te fous de ma gueule ducon, t’as pas tout à fait tort mais tu pourrais faire un effort pour remercier la main qui te nourrit gros plein de soupe ! »

 

Dépité, Ambroise partait se doucher…

 

 

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