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1 mai 2021 6 01 /05 /mai /2021 06:00

Macron « ne comprend pas les petites gens », affirme François Pinault, «  d'1 si bel article sur 1 milliardaire face à l'art contemporain le bruit et  la rumeur ne retiennent qu'une

À Saint-Émilion, l’appellation, son classement qui fait la joie des plaideurs, Me Morain en tête, « Il se passe toujours quelque chose, comme aux Galeries Lafayette… » C’est le Monopoly des châteaux et cerise sur le gâteau, à Bordeaux, la ville, depuis le départ de Juppé, rien ne va plus, les Verts sentent le sapin et le stade du défunt Chaban-Delmas a été déserté par les Girondins, les footballeurs pas les copains des Montagnards, pour fouler la pelouse du Matmut Atlantique.  

 

Le début de la fin !

 

https://www.lequipe.fr/_medias/img-photo-jpg/les-supporters-des-girondins-ont-manifeste-a-bordeaux-samedi-apres-l-annonce-par-king-street-de-son-desengagement-n-luttiau-l-equipe/1500000001480926/0:0,1827:1218-624-416-75/99365

 

En crise depuis la décision de King Street de se retirer, les Girondins de Bordeaux sont un monument en péril. Et pour François Pinault, amoureux du vin et du football, l’heure doit être à la mobilisation. Dans une lettre ouverte transmise à “Sud-Ouest”, il appelle les autres propriétaires de grands crus de Bordeaux à sauver le club.

 

C’est un véritable coup de tonnerre dans le ciel des Girondins de Bordeaux. Le 22 avril, King Street, le propriétaire du club, a annoncé qu’il ne « souhaitait plus soutenir le club et financer ses besoins actuels et futurs ». En conséquence, les Girondins de Bordeaux sont placés sous la protection du tribunal de commerce de Bordeaux

Château Beauséjour Duffau-Lagarrosse - Nicolas Thienpont

1- À Saint-Emilion, la délicate reprise du château Beauséjour

 

A 30 ans, Joséphine Duffau-Lagarrosse, ingénieure agronome et œnologue, a pu garder le domaine de sa famille, un grand cru classé, en s’associant au groupe Clarins.

Par Laure Gasparotto

Publié le 28 avril 2021

 

Le 12 avril 2021, à midi, la vie de Joséphine Duffau-Lagarrosse a pris un autre cap. A 30 ans, cette ingénieure agronome, également œnologue, a reçu les clés du Château Beauséjour, à Saint-Emilion. S’est alors achevé l’épisode haletant d’une transmission difficile. À son âge, la seule façon de trouver un vignoble à cultiver, dans une région où l’hectare dépasse souvent les dix millions d’euros, est de récupérer un domaine familial.

 

Château Beauséjour, propriété de 6,75 hectares classés en premier grand cru classé, appartenait à la famille Duffau-Lagarrosse depuis 1847. Les générations se succédant, augmentant toujours plus le nombre de propriétaires, le père de Joséphine et son cousin, cogérants depuis dix-sept ans, ont dû vendre le domaine familial. C’était en juillet 2020. Leurs voisins, la famille Cuvelier, à la tête du Clos Fourtet, se placent alors sur les rangs et proposent d’installer un jeune agriculteur, Grégoire Pernot du Breuil.

 

Joséphine Duffau-Lagarrosse rêve de reprendre les rênes de la propriété familiale, mais n’a pas les moyens d’acheter les parts des coactionnaires familiaux. D’autant que le prix s’élève à 75 millions d’euros. En novembre 2020, la majorité des associés propriétaires penchent pour une reprise par la famille Cuvelier. Sans investisseur pour l’aider à donner du crédit à sa candidature, Joséphine, qui travaille pour le groupe de vins de Bernard ­Magrez, voit son projet échouer. « À table, mon grand-père nous servait le vin de ma famille », explique alors la jeune vigneronne, le cœur serré.

 

Investisseur surprise

 

Mais la vente est finalement confiée à la société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) qui régente les cessions agricoles. Cet organisme d’intérêt général, sous la tutelle des ministères de l’agriculture et des finances, aide de jeunes agriculteurs à mettre le pied à l’étrier et à éviter les dérives financières. A la tête du prestigieux Château Angélus, Stéphanie de Boüard-Rivoal, qui a moins de 40 ans, se porte alors également acquéreuse à titre personnel.

 

Du côté de Joséphine Duffau-Lagarrosse, un miracle se produit. Ou plutôt un investisseur surgit. Au début de l’année, la jeune œnologue rencontre Prisca Courtin, 34 ans, qui s’occupe de diversifier le capital de sa famille, propriétaire du groupe Clarins. « C’était une grande chance ! », reconnaît Joséphine, qui parle de son projet à son patron. Bernard Magrez la soutient sans hésiter quand elle le prévient de sa démission éventuelle si la Safer choisit son dossier.

 

Le 7 avril, le comité technique de l’organisme donne un avis favorable au dossier Beauséjour-Courtin. « Même si je suis déçue du résultat, je dois reconnaître que la Safer a localement tenu son rôle », avoue, bonne joueuse, ­Stéphanie de Boüard-Rivoal. Pour Joséphine Duffau-Lagarrosse, c’est évidemment un soulagement et l’ouverture de perspectives. « Avec Prisca Courtin, nous sommes désormais ­cogérantes et nous avons la même vision ­des choses. »

 

Dès sa première nuit de vigneronne, Joséphine était dans ses vignes avec son équipe afin d’essayer de freiner le gel qui a tant meurtri le vignoble français en avril.

 

 

Saint-Émilion : le château Villemaurine racheté par la famille Lefévère

 

2- Château Villemaurine vendu, Justin Onclin tourne la page bordelaise

 

De nouveaux propriétaires pour les Châteaux Villemaurine et Branas Grand Poujeaux et de nouveaux challenges pour leur directrice.

Par Béatrice Delamotte

Publié le 09/04/2021

 

Arrivé de sa Belgique natale au début des années 1980, Justin Onclin a réussi à se faire une place de choix sur la place bordelaise. « Depuis 1982, j’ai pris un immense plaisir à distribuer ces superbes produits que sont les vins de Bordeaux, d’abord au sein de la maison Sovex Grands Châteaux, puis par mes fonctions dans le groupe Ballande France », se souvient Justin Onclin. Une passion pour les grands vins qui va prendre une nouvelle dimension en 2002 avec l’achat à titre personnel du Château Branas Grand-Poujeaux, dans le Médoc, puis en 2005 du Château Villemaurine, grand cru classé de Saint-Emilion. « Je me suis passionné pour la production de grands vins identitaires de leur terroir », reconnaît-il.

 

Pendant près de vingt ans, Justin Onclin va s’attacher à redonner leur lustre aux propriétés. C’est ainsi qu’en 2020, le rachat avec Hindrik Gommer, homme d’affaires néerlandais et amoureux du vin, de 5,2 hectares de Granins Grand Poujeaux permet au domaine du Médoc d’atteindre une taille critique et d’intégrer des parcelles de choix dans l’assemblage du vin de Branas Grand-Poujeaux.

 

Aujourd’hui, c’est une page qui se tourne pour Justin Onclin. Soucieux de régler sa succession, il a vendu le Château Villemaurine à Marie Lefévère, également propriétaire du Château Sansonnet, à Saint-Emilion et ne garde qu’une part minoritaire dans Branas Grand-Poujeaux. Quant à Cynthia Capelaere, la jeune et dynamique directrice des deux propriétés, elle va rejoindre dès le mois de mai le Château du Tertre, à Margaux, récemment acquis par une compagnie d’assurance et exploité par la famille Helfrich, à la tête du groupe Grands Chais de France. Aucune nostalgie pourtant chez Justin Onclin qui entend passer une grande partie de son temps à Bordeaux pour s’occuper de ses quatre petits-enfants.

 

 

3- Girondins de Bordeaux : François Pinault lance un appel au monde du vin pour un projet de reprise

 Publié le 26/04/2021

 

Troisième fortune de France et 27e fortune mondiale, François Pinault est notamment propriétaire du Château Latour, premier grand cru classé de Pauillac, en Gironde. Depuis 1998, le fondateur du groupe de luxe Kering (ex-Pinault Printemps Redoute) est également le grand patron du Stade Rennais FC, prochain adversaire des Girondins dimanche, via sa holding Artémis.

 

 

 

C’est un véritable coup de tonnerre dans le ciel des Girondins de Bordeaux. Le 22 avril, King Street, le propriétaire du club, a annoncé qu’il ne « souhaitait plus soutenir le club et financer ses besoins actuels et futurs ». En conséquence, les Girondins de Bordeaux sont placés sous la protection du tribunal de commerce de Bordeaux

« Lettre ouverte à mes collègues, propriétaires de grands crus bordelais

 

Comme tous les Français amoureux du football, je suis ému à l’idée de voir les Girondins de Bordeaux en risque de disparaître. Breton et propriétaire du Stade Rennais, je mesure depuis des décennies combien l’identité d’un club et si possible ses succès participent du contrat social dans une région.

 

Associé depuis trente ans à la vie bordelaise, à travers Château Latour, je pense que l’existence du club mythique que sont les Girondins est importante pour Bordeaux, son rayonnement, son équilibre auxquels tous les propriétaires viticoles ne peuvent que s’identifier.

 

Quelle est la force économique qui, dans cette région, peut se donner l’objectif de sauvegarder les Girondins et de les développer ? Le monde du vin et en particulier les propriétaires de grands crus.

 

Les règles légitimes en matière de possession des clubs m’interdisent de monter un projet de reprise des Girondins, dès lors que mon groupe est l’actionnaire unique du Stade Rennais. En revanche, je suis prêt à apporter mon soutien à toute opération montée par les acteurs du vin et je le ferai avec enthousiasme.

 

J’appelle donc mes collègues propriétaires à se réunir afin de préparer un projet de reprise des Girondins. »

 

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30 avril 2021 5 30 /04 /avril /2021 08:00

Le salaire de la peur -Y Montand - C Vanel  -   affiche plastifiée

Le narrateur, dans une telle histoire de cornecul, se doit d’éclairer la lanterne des biens trop rares et malheureux lecteurs. Je m’y emploie ce matin.

 

- Pourquoi ce rendez-vous à la con ?

 

Le Garde eut pu, tout bêtement, faire porter au domicile d’Ambrose, remise en mains propres, ce pli par un coursier. Le rendez-vous, s’apparentait à un billard à 3 bandes.

 

Explication :

 

  • La première bande, le directeur de cabinet du Garde, imposé par le château, l’œil de Moscou, ADN n’étant pas du sérail politique, avocat pénaliste de surcroît, conscient de la nécessité de renouer le dialogue avec la magistrature dès sa prise de fonctions au ministère de la justice, il avait émis le souhait de s’entourer de certains de ses illustres représentants place Vendôme. R. V. R.  et Ch. B, avec qui il entretenait de bonnes relations comme avocat, ont été les deux premiers noms qu’il avait avancés. Le premier, figure médiatique du juge d’instruction, a décliné. La seconde, ancienne juge d’instruction au pôle financier de Paris, réputée pour son indépendance et son franc-parler, a fini par accepter de devenir la conseillère spéciale du nouveau garde des sceaux chargée des bonnes pratiques. Virée au bout de 3 jours. Le rendez-vous était un leurre, étiqueté par les chiens de garde de l’Elysée, lubie du Ministre. Vite fait bien fait sur le gaz, passons aux choses sérieuses !

 

  • La seconde bande, plus perverse, et apparemment contradictoire avec la précédente, semer le doute chez les grandes oreilles du Boulevard Mortier et  de tous les touilleurs de merde, officiels ou officieux, qui n’étaient pas sans ignorer le lourd passé d’Ambrose. Ça leur donnerait de l’urticaire, que venait foutre ce retraité plein aux as sur leur pré-carré ? ADN devait avoir sa petite idée sur le genre d’opération tordue que ce petit monde, se la jouant espionnage électronique, préparait. Avertissement sans frais qui les inciterait à tenir leur langue et leur plume. Ne pas inquiéter le château, lui éviter de patauger dans leur fosse à lisier. Il serait toujours temps de rattraper le coup si la manipulation foirait, virait au Rainbow-Warrior ou aux Irlandais de Vincennes.

 

  • La troisième bande, le couple Ambrose&Louis, des pays, élevés par leurs mères comme des poulets de grain, unis pour le pire, les années Mitterrand 81, premier carnet d’adresses, la décennie URSS de Gorbatchev, les appels d’offre pour nourrir le peuple de l’empire incapable de faire pousser du blé en Ukraine, se goinfrer de restitutions sur le beurre, la poudre de lait, le blé, pour le compte du milliardaire rouge et de ses voisins les LD. Nouveau carnet d’adresses de la nomenklatura, du KGB, cette kleptocratie rationalisée, s’entendant comme larrons en foire qui empochera, sous le soiffard d’Eltsine, une bonne partie des réserves de liquidités et d’or de l’Empire avant de faire main-basse sur les joyaux de la couronne : le pétrole, le gaz, les nouveaux capitaux s’investissant, les fameux oligarques. Tel fut le génie de Louis qui, pressentant que les lézardes de l’Empire, la fausse habileté de Gorby, la bureaucratie sclérosée, allaient faire couler le navire. Avec son air de sainte nitouche, de bébé Cadum à qui l’on donnait le Bon Dieu sans confession, un beau matin il avait décrété « Ambrose nous allons faire proprement un métier sale ». Il en fut ainsi tout au long de la dernière décennie du XXe siècle. De la même façon, en rentrant de Kiev, il avait, de nouveau décrété, « Ambrose ça sent de plus en plus mauvais, nous plions nos gaules ! » Louis se retira à Zoug, base arrière de sa compagne Marie-Clotilde, la galeriste New-York-London-Basel, dites « la glaciaire », Ambrose acheta son loft de la rue Georges Braque. Ils vivaient depuis de leurs rentes.

 

Le décor est planté, le puzzle est dispersé, en tas, à vous de jouer, je ne vous en dirai pas plus car, vu les droits d’auteur, que je ramasse avec une toute petite cuillère, il ne faut pas trop m’en demander.

 

Ambrose décacheta la seconde enveloppe en papier recyclé, en extirpa quelques feuillets attachés par un trombone, sur les 3 premiers, le Vivier des 10 plus grandes fortunes de Russie, selon le classement de FORBES, fortunes nettes calculées à l’aide des cours des actions et des taux de change au 18 mars 2020.

 

1- Vladimir Potanine

Vladimir Potanine - Biographie

Fortune nette : 19,7 milliards de dollars

Secteur : métaux

De retour au sommet du classement, Vladimir Potanine serait à l’origine du programme controversé de « prêts pour actions », qui a permis aux citoyens russes ayant des contacts hauts placés de prendre le contrôle d’entreprises d’État lors de la vague privatisation des années 1990. Aujourd’hui, la majeure partie de sa fortune est placée dans une participation à hauteur de 35 % dans l’entreprise Nornickel.

 

2- Vladimir Lissine

Toujours plus de milliardaires russes

Fortune nette : 18,1 milliards de dollars

Secteur : acier, transports

Ayant commencé sa carrière en tant qu’électricien dans une mine de charbon sibérienne, Vladimir Lissine est par la suite devenu sidérurgiste, avant de travailler pour un groupe de négociants qui finira par être à la tête des exportations russes d’aluminium et d’acier. Après le démantèlement du groupe en 2000, il a obtenu une participation majoritaire dans la société russe Novolipetsk Steel.

 

3- Leonid Mikhelson

Billionaire Mikhelson Opens New Moscow Arts Center - Russia Business Today

Fortune nette : 17,1 milliards de dollars

Secteur : gaz, produits chimiques

 

Leonid Mikhelson doit sa fortune à ses participations dans la société de production de gaz naturel Novatek et dans l’entreprise pétrochimique Sibur. Pour ces deux activités, il est associé avec Gennady Timchenko, qui serait proche de Vladimir Poutine. Il aurait conclu des accords avec l’ancien gendre présumé de Poutine, Kirill Shamalov, qui est également milliardaire.

 

4- Alexeï Mordashov & sa famille

Alexey Mordashov & family

Fortune nette : 16,8 milliards de dollars

Secteur : acier, investissements

Alexeï Mordashov est né de deux parents ouvriers dans une aciérie en URSS et possède aujourd’hui des actifs dans la société de voyage TUI Group et dans le producteur d’équipements Power Machines.

 

5- Vaguit Alekperov

LE RICHISSIME RUSSE VAGUIT ALEKPEROV VEUT RECONSTRUIRE LA SONARA | CamePlus

Fortune nette : 15,2 milliards de dollars

Secteur : pétrole

Ancien ouvrier des plateformes pétrolières de la mer Caspienne, Vaguit Alekperov est par la suite devenu ministre chargé de superviser l’industrie pétrolière en Union soviétique. En 1991, il fait l’acquisition de trois grands champs pétrolifères contrôlés par l’État et crée Lukoil, qui est aujourd’hui la plus grande compagnie pétrolière indépendante de Russie. Il possède près d’un quart de l’entreprise cotée en bourse.

 

6- Gennady Timchenko

Gennady Timchenko

Fortune nette : 14,4 milliards de dollars

Secteur : pétrole, gaz

La fortune de Gennady Timchenko provient de ses participations dans les sociétés Novatek (production de gaz naturel) et Sibur Holding (pétrochimie). Il aurait des liens étroits avec le président de la Russie Vladimir Poutine.

 

7- Alisher Ousmanov

Alicher Ousmanov, ce milliardaire russe qui a croqué un (petit) bout d'Apple

Fortune nette: 13, 4 milliards de dollars

Secteur : acier, télécommunications, investissements

Alisher Ousmanov tire sa richesse de sa participation dans Metalloinvest, géant du minerai de fer et de l’acier, ainsi que de ses investissements dans Facebook, Xiaomi et d’autres entreprises de télécommunications, d’exploitation minière et de médias.

 

8 - Mikhaïl Fridman

Le puissant magnat russe juif Fridman comparaît devant un juge à Madrid |  The Times of Israël

Fortune nette : 13 milliards de dollars

Secteur : pétrole, gestion bancaire, télécommunications

Mikhaïl Fridman contrôle les sociétés d’investissement Alfa Group et LetterOne. Il a cofondé le groupe Alfa avec ses camarades d’université et ses collègues milliardaires German Khan et Alexeï Kouzmitchev.

 

9- Andreï Melnitchenko

Révélations : Les mariages les plus chers de l'histoire

Fortune nette : 12,5 milliards de dollars

Secteur : charbon, engrais

Andreï Melnitchenko détient des participations majoritaires dans le producteur d’engrais Eurochem et dans la société d’énergie du charbon SUEK. Sa première entreprise était une chaîne de bureaux de change, qu’il avait fondée dans les années 1990.

 

10- Roman Abramovitch

Roman Abramovitch - Paris Match

Fortune nette : 11,3 milliards de dollars

Secteur : acier, investissements

La fortune de Roman Abramovitch provient de ses participations dans le géant de l’acier Evraz et dans le producteur de nickel et de palladium Nornickel. Il possède le deuxième plus grand yacht du monde et l’équipe de football du Chelsea FC. En mars dernier, il a proposé d’héberger le personnel médical de Londres dans son Hôtel Stamford Bridge Millennium, qui se trouve à deux pas de l’hôpital Westminster.

Chelsea : Quand Abramovich prête son joujou à 300M€ à Franck Lampard

Des toujours cousues d’or, même si elles ont perdu 27 milliards de dollars par rapport à l’année dernière après une période difficile pour le pays.

 

La pandémie de coronavirus, la guerre du pétrole avec l’Arabie saoudite et la faiblesse du rouble ne permettent pas à la Russie de démarrer cette nouvelle décennie sous les meilleurs auspices. Les plus grandes fortunes se sont appauvries, même si elles représentent toujours 152 milliards de dollars. Les personnalités sont les mêmes, mais l’ordre du classement a été chamboulé : Vladimir Potanin est désormais l’homme le plus riche du pays, avec 19,7 milliards de dollars grâce à ses parts dans la société russe Nornickel (l’an passé, il était en sixième position).

 

La grande partie du classement reflète les 51 % de milliardaires du monde entier qui ont vu leur fortune chuter cette année, car ils ont tous perdu au moins 1 milliard depuis l’an passé. Leonid Mekhelson dégringole de sa première place l’année dernière pour passer troisième, car les actions de sa société de production de gaz naturel Novatek ont chuté de 50 % en un an. Pour sa part, Vladimir Lisin, magnat de l’acier, a perdu 3,2 milliards de dollars à cause du déclin des actions de sa société Novolipetsk Steel à hauteur de 30 % en février.

 

Lorsque les caïmans s’appauvrissent, le premier réflexe de ses prédateurs c’est d’aller chercher hors du marigot de quoi se goinfrer à nouveau. Ambrose laissa de côté les autres feuillets, il les consulterait à tête reposée à la maison. Tout ça sentait le soufre, pesait son poids de nitroglycérine, il pianota sur son criquet « Je me sens dans la peau d’Yves Montand dans le Salaire de la Peur », envoi, il était bien conscient que ça n’allait pas rassurer l’amour de sa vie, mais il ne se sentait pas la force de s’engager dans ce nœud de vipères sans elle.

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30 avril 2021 5 30 /04 /avril /2021 06:00

 

« On croyait avoir Papy Biden, on a le Popeye de la relance budgétaire »

 

Alain Frachon éditorialiste au « Monde » chronique publié le 18 mars 2021

 

On le disait fatigué, l’allure faiblarde, manquant d’énergie. En un mot : trop vieux ! Repêché miraculeux des primaires démocrates, il n’aurait gagné la Maison Blanche que par la grâce du vote anti Donald Trump. En somme, il ne fallait pas attendre grand-chose de ce centriste bientôt octogénaire, incarnation élégante – costumes cintrés à l’italienne – d’un establishment honni dans le pays. Quelle erreur !

 

L’hebdomadaire The Economist dit cette semaine que l’Amérique de Joe Biden est en passe « de défier le pessimisme ambiant ». On salue un plan de sauvetage économique post-Covid-19 – 1 900 milliards de dollars publics (environ 1 600 milliards d’euros) – de proportion gargantuesque. On croyait avoir Papy Biden, on a le Popeye de la relance budgétaire. Un risque-tout. Un président qui marque une rupture : le retour massif de l’Etat dans la conduite de l’économie. Roi de l’endettement public, fossoyeur d’une époque marquée par la crainte obsessionnelle du retour de l’inflation, Biden, selon The Economist, tente « une expérience sans parallèle depuis la seconde guerre mondiale ». Risquée.

 

Suite ICI

 

Au nom de l'unité de l'Amérique, Joe Biden est devenu aujourd'hui le 46e  président des États-Unis

Joe Biden est en passe d’accomplir une révolution économique aux Etats-Unis »

CHRONIQUE

Arnaud Leparmentier New York, correspondant

Publié le 30 mars 2021

 

Ni le Wall Street Journal ni le New York Times n’ont consacré de reportage à la visite du sénateur progressiste du Vermont Bernie Sanders en soutien aux salariés d’Amazon qui cherchent à syndiquer un entrepôt de 5 600 personnes en Alabama. Non que l’enjeu ne soit décisif, mais la partie est sans doute jouée – le vote avait lieu par correspondance jusqu’au 30 mars. Et Bernie Sanders a eu droit à des tweets rageurs d’Amazon : « Il y a une grande différence entre la parole et l’action. Le sénateur Sanders est un responsable politique puissant au Vermont depuis trente ans et le salaire minimum y est toujours de 11,75 dollars [10 euros]. Amazon offre 15 dollars, plus d’excellents soins de santé dès le premier jour. Sanders préfère parler en Alabama plutôt que d’agir dans le Vermont. »

 

 

Amazon se trompe (volontairement) de cible : celui qui a agi quand il le fallait, le vrai « révolutionnaire », c’est Joe Biden. Dès le 28 février, dans une allocution vidéo exceptionnelle, le président démocrate a mis en garde l’entreprise de Jeff Bezos, sans la citer toutefois, appelant au respect du droit des salariés à se syndiquer ou non. On pourrait dire que l’affaire est du passé, qu’Amazon a réalisé, avec son salaire à 15 dollars, ce que Joe Biden n’a pas été capable d’imposer au Congrès ces dernières semaines. Ce serait une erreur.

 

Amazon est la « Bastille » de Biden, peu importe qu’elle soit à moitié vide. Sa prise, cette semaine, créerait une dynamique politique décisive. Car il ne faut pas s’y tromper, Joe Biden est en passe d’accomplir une révolution économique aux Etats-Unis. Après avoir fait voter un plan de relance pharaonique de 1 900 milliards de dollars, il va proposer, mercredi 31 mars à Pittsburgh (Pennsylvanie), un plan de grands travaux tout aussi pharaoniques. Les démocrates ne bruissent que de hausses d’impôts, même si Joe Biden a promis dans sa campagne de n’augmenter que la taxation des revenus supérieurs à 400 000 dollars par an.

 

Plus Johnson que Roosevelt

 

Depuis le début, les commentateurs notent que les équipes Biden sont composées uniquement de centristes. C’est vrai. Nulle place n’a été faite aux Bernie Sanders, Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, ou Alexandria Ocasio-Cortez, égérie de la gauche au Congrès venue du Bronx. La seule candidate du président retoquée par le Congrès a été Neera Tanden, qui avait publié des tweets anti-Républicains et présidé un club de réflexion progressiste. Mais tout cela n’empêche pas Biden d’organiser une révolution aux Etats-Unis.

 

Le président aime à se comparer à son prédécesseur Franklin Delano Roosevelt (1933-1945), père du New Deal, promoteur de la fixation des salaires en période de dépression et resté dans l’histoire comme artisan de grands travaux. Qu’il soit permis de réfuter cette dangereuse comparaison. L’économie américaine, qui rebondit très fortement avec la généralisation du vaccin contre le Covid-19, est saine. Les grands travaux d’infrastructures ne sont pas des investissements destinés à préparer le futur. Ils s’apparentent plus à de coûteuses réparations, qu’il faut faire, mais ils n’ont rien de très high-tech. Joe Biden dit lui-même qu’en raison du réchauffement climatique, il va falloir surélever ponts et routes d’un mètre. La préparation du monde de demain est quant à elle faite, avec succès, par les géants de la technologie américaine.

 

La comparaison la plus juste est celle qui vaut avec le président Lyndon Johnson (1963-1969), le vrai réformateur de l’Amérique, à la différence de Kennedy qui fut avant tout une icône. Les Etats-Unis souffrent de pauvreté, d’inégalités et de discriminations criantes. Ce sont ces sujets qu’il convient de traiter. Au début de son mandat, Joe Biden a décrit un tableau apocalyptique de l’Amérique dont il héritait, digne de la Grande Dépression. Cette vision, électoraliste, était fausse. M. Biden a commencé à la corriger et c’est tant mieux. Les fondamentaux économiques des Etats-Unis sont bons. Le pays vit une crise digne des années 1960 plus que des années 1930. C’est cela qui doit être corrigé. La révolution Roosevelt, non, la réforme Johnson, oui.

 

Arnaud Leparmentier(New York, correspondant)

Joe Biden à la tribune du Congrès américain, le 28 avril 2021.

Ce qu’il faut retenir du premier discours de Joe Biden devant le Congrès américain

 

Près de 100 jours après avoir succédé à Donald Trump, le président américain a déclaré, mercredi, dans son premier discours devant le Congrès qu’il avait restauré la foi des Américains dans la démocratie et que le plan de vaccination mis en place était « l’un des plus grands succès logistiques » de l’histoire du pays.

 

Alors qu’il passera le cap de ses 100 premiers jours à la Maison Blanche jeudi, Joe Biden s’est adressé mercredi devant le Congrès américain pour la première fois depuis son élection. Le locataire de la Maison Blanche a décliné son « Projet pour les familles américaines », d’un montant total de près de 2 000 milliards de dollars, qu’il entend financer par des hausses d’impôts.

 

Il a décrit un « pays en crise » à son arrivée au pouvoir : crise sanitaire et économique mais aussi l’assaut contre le Capitole du 6 janvier par des partisans de Donald Trump« la pire attaque contre notre démocratie depuis la guerre de Sécession ». Mais il a aussi souligné le chemin parcouru.

 

« L’Amérique va de nouveau de l’avant »

 

« Après 100 jours, je peux le dire au pays : l’Amérique va de nouveau de l’avant », a-t-il lancé. Pour la première fois dans l’Histoire, deux femmes avaient pris place derrière le président, dans le champ des caméras : Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre, et Kamala Harris, devenue en janvier la première femme à accéder à la vice-présidence.

 

« Il était temps ! », a lancé le président américain, sous des applaudissements nourris, juste avant d’entamer son discours.

 

Se posant en défenseur de la classe moyenne, Joe Biden a vanté un gigantesque plan d’investissement visant à créer « des millions d’emplois » pour les Américains qui se sentent tenus à l’écart.

 

Annuler les baisses d’impôts pour les plus riches

 

« Je sais que certains d’entre vous se demandent si ces emplois sont pour vous. Vous vous sentez abandonnés et oubliés dans une économie qui change rapidement », a déclaré M. Biden, dans une allusion à peine voilée à son prédécesseur Donald Trump qui se posait en champion des « oubliés ».

 

« Près de 90 % des emplois dans les infrastructures (prévus dans son plan présenté le mois dernier) ne nécessitent pas de diplômes universitaires », a-t-il insisté.

 

Le plan, qui suscite déjà la colère des républicains, est ambitieux : 1 000 milliards d’investissements, en particulier dans l’éducation, et 800 milliards de réductions d’impôts pour la classe moyenne.

 

Pour le financer, le démocrate propose d’annuler les baisses d’impôts pour les plus riches votées sous Donald Trump, et d’augmenter les impôts sur les revenus du capital pour les 0,3 % d’Américains les plus fortunés. « Il est temps que les entreprises américaines et que les 1 % d’Américains les plus riches commencent à payer leur juste part », a-t-il martelé.

 

Avec une promesse martelée sur tous les tons : aucun Américain gagnant moins de 400 000 dollars par an ne verra ses impôts augmenter.

 

Cette allocution marquait aussi le début d’un âpre combat au Congrès : si son plan de soutien à l’économie de 1 900 milliards de dollars a franchi l’obstacle sans véritable difficulté, les discussions sur ses gigantesques programmes d’investissement dans les infrastructures et l’éducation s’annoncent beaucoup plus houleuses.

 

Succès logistique du plan de vaccination

 

À la tribune, le président démocrate a estimé que le plan de vaccination mis en place aux États-Unis contre le Covid-19 était « l’un des plus grands succès logistiques » de l’histoire du pays.

 

Plus de 96 millions de personnes, soit près de 30 % de la population, sont considérées comme totalement vaccinées. Et, dans une décision chargée en symboles, les autorités sanitaires ont annoncé mardi que les Américains ayant reçu les piqûres salvatrices n’avaient désormais plus besoin de porter de masque en extérieur, sauf au milieu d’une foule.

 

Revenant sur un autre sujet de société brûlant, le président a appelé le Sénat à adopter dès mai un vaste projet de réforme de la police, à l’occasion de l’anniversaire de la mort de l’Afro-Américain George Floyd, sous le genou d’un policier blanc

 

Pas « l’escalade » avec la Russie

 

Sur le front diplomatique, Joe Biden a martelé sa fermeté vis-à-vis de Pékin et de Moscou. Il a souligné qu’il ne cherchait pas « l’escalade » avec la Russie, tout en insistant sur le fait que Moscou devrait répondre de ses actes. Assurant ne pas « chercher le conflit avec la Chine », il a insisté sur le fait qu’il était « prêt à défendre les intérêts américains dans tous les domaines ».

 

Le sénateur républicain Ted Cruz a dénoncé la « vision socialiste » du président démocrate. Et offert en résumé en trois mots du discours présidentiel : « Ennuyeux mais radical ».

 

Si le discours présidentiel sur la colline du Capitole est un rituel qui rythme la vie politique américaine, celui de cette année s’est déroulé dans une atmosphère singulière, Covid-19 oblige.

 

Pas de « designated survivor » cette année

 

Seules quelque 200 personnes, contre plus de 1 600 habituellement, se sont retrouvées dans la prestigieuse enceinte de la Chambre des représentants pour y assister. Et les élus ont été priés cette année de présenter une liste d’invités « virtuels ».

 

John Roberts était le seul juge de la Cour suprême présent. Le chef de la diplomatie, Antony Blinken, et le chef du Pentagone, Lloyd Austin, étaient également sur place mais le reste du gouvernement a regardé le discours à la télévision.

 

Autre rupture avec la tradition : il n’a pas été nécessaire cette année de choisir un « designated survivor », un membre du gouvernement désigné chaque année pour ne pas assister au discours et qui reste dans un endroit tenu secret afin d’être en mesure de prendre les rênes du pouvoir en cas d’attaque visant le bâtiment.

 

« Je n’ai jamais été aussi confiant et optimiste pour l’Amérique », a conclu le 46e président de l’histoire, à l’issue d’un discours d’un peu plus d’une heure.

 

L’atmosphère était nettement moins tendue que lors de la dernière intervention de Donald Trump dans cette enceinte, en février 2020. Avant le discours, il avait ostensiblement évité de serrer la main que lui tendait Nancy Pelosi. Une fois l’allocution terminée, cette dernière avait déchiré sa copie du discours d’un geste théâtral.

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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 08:00

Photo 1 - Plaque métal déco 40x30cm un train peut en cacher un autre panneau vintage SNCF

Ambrose plaça son cabas « Terroirs d’Avenir, où gisait l’enveloppe immaculée, cachetée du sceau de cire d’ADN, dans le panier avant Brooks de son vélo. Si les  terrasses avaient été ouvertes, il aurait pris plaisir à briser le sceau pour savoir à quelle sauce il allait être mangé. Aux feux du débouché de la rue de Castiglione sur celle de Rivoli, les grilles ouvertes  du jardin des Tuileries lui ouvraient les bras. Il attacha son destrier sous les arcades, au poteau d’une affreuse pancarte, qui faisait face à la librairie Galignani, une bouffée de souvenirs du temps où il flânait dans ce temple aux origines vénitiennes. Au XVIe siècle, une famille d’imprimeurs vénitiens s’installait à Paris. Et un siècle et demi plus tard, Ambrose s’immergeait dans son décor somptueux, alignement de lourdes bibliothèques de bois sombre et ciré, parquet ancien, demeuré intact depuis les années 1930, et dans cette atmosphère d’un calme absolu, l’amoureux des livres qu’il était se sentait un peu comme Holly Golightly, l’héroïne de Capote, dès qu’elle passait la porte de chez Tiffany’s : il lui semblait que rien de grave ne puisse lui arriver...

 

 

Le jardin des Tuileries, enfin débarrassé des horreurs de Marcel Campion, en ce temps de confinement, reprenait des allures de havre de paix, un lieu de promenade, de recueillement loin des fureurs de la ville. Ambrose se rappelait, en s’asseyant sous un bouquet d’arbres, qu’il fut créé, au XVIe siècle, par Catherine de Médicis pour l’usage exclusif de la cour, avant que Louis XIV ne décide d’en faire une promenade publique ou presque. On filtrait aux grilles, et si vous étiez domestique, simple soldat, ou de couleur, vous n’aviez aucune chance d’y entrer. Mais tous ceux qui le pouvaient s’y pressaient. Il faut dire que jusqu’à Napoléon III, il n’y avait à Paris que très peu de jardins ouverts au public. Outre les Tuileries, on pouvait prendre l’air au jardin du Luxembourg ou au jardin des Plantes et se promener dans les allées arborées du Palais-Royal. Le jardin arboré pour le plaisir des promeneurs, qui pouvaient admirer des arbres exotiques comme le marronnier d’Inde, mais également pour les protéger du soleil. Au XVIIe siècle il fallait absolument avoir la peau blanche, comme la reine. Être cuivré, tanné, c’était la marque du peuple, le signe d’une basse extraction. Au XVIIe siècle, on plantait des arbres pour protéger la blancheur de l’aristocratie. Au XXIe, l’arbre servait à rafraîchir tout le monde, les gens, comme aime à le dire Mélenchon. Ils en avaient bien besoin.

 

Comme de bien entendu, à peine assis, le grelot déjanté fut pris de soubresauts, l’impatiente venait aux nouvelles.

 

« Alors, tu repiques à ta vie dans les hautes sphères qui t’enivrent de leurs flaveurs d’écurie ?

 

Allait-il la faire mariner ?

 

Ambrose fit sauter le sceau avec la pointe de son Opinel. L’enveloppe contenait une chemise cartonnée violette : revue de presse sur les chasses de Chambord et une petite enveloppe en papier recyclé violet : Nous allons faire proprement un métier sale. Le salaud, ça sentait le gaz à plein nez ! Pour se détendre Il feuilleta la revue de presse.

 

 

Raphaëlle Bacqué écrivait dans LE MONDE du 18.12.2009 alors que Nicolas Sarkozy venait de nommer son conseiller Pierre Charon président de Chambord. Dans la plus pure tradition de la monarchie républicaine.

 

« Qui n'a pas admiré l'aube froide se levant sur Chambord, un jour de chasse, n'a rien vu. On y arrive le plus souvent la veille, muni de ses fusils, pour une battue aux sangliers ou un tir sélectif à l'affût ou à l'approche, d'un ou deux cerfs. Les invités, qui ont dormi dans une auberge face au château, se retrouvent, au petit matin du vendredi, pour une élégante collation, avant de partir en 4 × 4 pour les 160 hectares clos de murs où se cache le gibier. A midi, on déjeune dans une clairière, et le soir, on se retrouve pour un dîner aux flambeaux dans la grande salle du château. »

 

Malgré le froid cinglant de ce jour de décembre, la cérémonie a été retardée d'une heure. Pour ce "tableau" – l'hommage rendu au gibier après la chasse –, on attend un invité prestigieux. Éclairés au flambeau, les plus gros sangliers sont alignés sur un lit de branchages. Avec plus de 30 bêtes tuées au compteur, la partie a été superbe. C'est, en vérité, toujours le cas à Chambord. Dans cette forêt si giboyeuse – plus de 800 cerfs et biches et 1.500 sangliers y trouvent refuge –, peu de chances de rentrer bredouille. Un scénario encore plus improbable aujourd'hui : la battue réunit les présidents des fédérations de chasse françaises, tous de fines gâchettes. Le soleil s'est couché depuis longtemps sur le château construit par François Ier. Soudain, les phares d'une berline noire balaient les arbres. La portière s'ouvre : Emmanuel Macron, bottes aux pieds, sort de la voiture. Le président de la République, qui fête son anniversaire dans le domaine, est venu assister au rituel. On se recueille quelques minutes pendant que les sonneurs jouent des airs traditionnels. Puis le chef de l'État salue un à un les chasseurs, maîtres-chiens, rabatteurs et gendarmes. Dans un discours improvisé, il fait l'éloge de la chasse, ce "formidable atout pour la biodiversité". "Je serai le président qui développera la chasse, vous pourrez toujours compter sur moi." La rencontre durera presque une heure. Avant qu'Emmanuel Macron ne rejoigne Brigitte et ses petits-enfants pour manger une crêpe au village.

 

"Cela faisait quarante ans qu'un président de la République n'avait pas osé assister à un tableau…" Attablé dans un café proche des Invalides, Thierry Coste, teint halé et sourire un rien carnassier, ­savoure sa victoire. Un chef de l'État posant à côté du gibier encore fumant? Du jamais-vu depuis Giscard. Seul raté de la séquence : l'Élysée avait exigé qu'aucune photo ne fuite. Mais un des participants n'a pu s'empêcher d'immortaliser la scène. Le cliché, très sombre, s'est rapidement propagé sur les réseaux sociaux. Lobbyiste de la chasse, "­Machiavel de la ruralité" comme il aime à se présenter, ­Thierry Coste est un habitué des antichambres du pouvoir. Sous ­Nicolas ­Sarkozy comme sous ­François ­Hollande, cet homme jovial a toujours eu ses entrées à l'Élysée. Mais jamais, avant ­Emmanuel ­Macron, un chef de l'État ne lui avait prêté une oreille aussi attentive. La suite ICI 

 

Sans aucun intérêt !

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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 06:00

Accents au Royaume Uni

« Durant mon enfance, la voix de mon père trahissait encore ses origines  du Dorset, avec ses r roulés et ses a traînants, mais le ravalement de façade était en cours et, le temps de l’adolescence, il avait presque (mais pas  tout à fait) acquis un accent distingué. Comme chacun le sait, en Angleterre c’est l’accent qui fait l’homme, et en ce temps-là une belle élocution pouvait vous obtenir un grade d’officier dans l’armée, un crédit à la banque, un traitement respectueux de la part des policiers ou un emploi à la City de Londres. »

John Le Carré

 

Parler anglais en Angleterre : une histoire d'accents et de dialectes

 

Dans les couloirs glacés du château de Balmoral, la famille royale d’Angleterre a un jeu : soumettre ses invitées à une batterie de tests. Un baptême en forme de notation cruelle, de son propre aveu. Si, dès son entrée dans la famille, Diana Spencer a obtenu un 10 parfait, subjuguant la dynastie, Margaret Thatcher, elle, a multiplié les faux pas, ne faisant que confirmer ce que tout ce petit monde supposait : c’est une sinistre plouc.

 

Revue de presse: Thatcher, «un ultralibéralisme qui a mené à la crise  actuelle» - Le MatinRoyaume-Uni: décès de Margaret Thatcher à l'âge de 87 ans

 

Fille d’un épicier et d’une couturière, elle ne connaît ni les codes ni les charades, ne saurait reconnaître le brame d’un cerf, n’a pas apporté de chaussures adaptées à la campagne écossaise. D’ailleurs, elle n’a pas traversé le Royaume-Uni – bagages et mari sous le bras – pour tenter de se fondre dans l’élite, elle est venue pour travailler. Voilà le seul droit chemin que Margaret Thatcher a choisi pour gravir les échelons d’une société dans laquelle l’ascenseur social ne fonctionne qu’à la manivelle.

 

La Dépêche du Midi défend l'accent du Premier ministre Jean Castex | Le  HuffPost

Jean Castex a un accent, et alors ?

 

Les intonations gasconnes du nouveau Premier ministre ont suscité de nombreux commentaires. Comme si, en France, l'on ne pouvait accéder aux plus hautes fonctions qu'avec l'accent standard... est l'une des remarques que l'on a entendues après la nomination de Jean Castex à Matignon. "Tiens ? Il a un accent". Enfin, cela, c'est la version neutre, car il y a eu aussi ce tweet de Bruno Jeudy, de Paris Match : "Le nouveau premier ministre n'est pas là pour chercher la lumière. Son accent rocailleux façon troisième mi-temps de rugby affirme bien le style terroir". On m'accusera peut-être de faire de la pub pour mon dernier bouquin sur le sujet, mais ces commentaires m'incitent à rappeler quelques vérités souvent oubliées.

 

Oui, Jean Castex, né dans le Gers et élu dans les Pyrénées-Orientales, a un accent, mais Edouard Philippe aussi en avait un ! L'accent n'est en effet que la manière de prononcer une phrase. Dès que l'on parle, on parle "avec un accent". Il est donc significatif qu'on le fasse remarquer aux uns, mais pas aux autres.

 

Il est révélateur que l'on s'étonne d'avoir pour Premier ministre un homme qui ne s'exprime pas avec l'accent standard. Cela laisse entendre, en creux, que l'on a du mal à considérer que l'on puisse occuper une haute fonction en parlant français différemment. 

 

La suite ICI 

 

35 Words ONLY Posh People Use - How to Sound POSH in English - YouTube |  Posh people, British english, Youtube

 

L’ANGLAIS POSH : UN ACCENT TENDANCE OU DISCRIMINANT ?

 

L’anglais « posh » désigne à première vue l’accent élégant de l’élite anglo-saxonne, en particulier londonienne, aussi appelé « Received Pronunciation ». Il s’agit autrement dit de la prononciation officielle ou standard, dont le modèle absolu reste la Reine d’Angleterre en personne (même si certains estiment que l’accent de la Reine doit encore être classé à part). Mais saviez-vous que derrière cet accent posh se dissimule une polémique à base de lutte des classes et de discrimination tant positive que négative ? ICI 

 

Découvrir les accents britanniques avec les séries | UK Actually

Les différents accents Britanniques

 

Ah l’accent British! Qu’est-ce que c’est sexy! Bien plus que l’accent américain très nasillard ou l’incompréhensible Australien. Pourtant, il y a plus d’un accent britannique. Et nous pouvons vous assurer, qu’ils sont plus ou moins compréhensibles ! Même si tu es du genre à regarder des séries américaines et à comprendre leurs accents, vous risquez d’être quelque peu déstabilisé par les nombreuses nuances que l’accent britannique peut avoir ! Le Royaume-Uni est probablement la nation la plus obsédée par les dialectes. Des centaines d’années ont permis le développement d’un nombre incalculable d’accents britanniques et une variété dans le langage particulièrement important sur un territoire de cette taille.

 

Il existe plus de 30 accents dits principaux, et chaque type d’accent comprend des centaines de variations. Il y a donc des différences de prononciations et de vocabulaire entre deux villes qui sont par exemple situées à seulement 5-10 miles de distance… Ce qui ne facilite pas la tâche !

 

De nombreux accents régionaux et accents de « classe »

 

Il est très facile de savoir d’où une personne vient ou à quelle classe sociale elle appartient. Si vous voyagez un peu hors de Londres ou regardez la télévision, vous vous rendrez vite compte que tout le monde parle de manière très différente et que certaines personnes sont plus faciles à comprendre que d’autres. Ils semblent y avoir autant de manières de parler anglais que de britanniques !

 

Cependant, on peut se faciliter la tâche, et diviser la langue par régions principales, et on commence par l’accent : la suite ICI 

 

Devant l'université d'Oxford, en 2011.

Devant l'université d'Oxford, en 2011. 

 

L’accent, une discrimination sociale typiquement britannique

 

Lors des entretiens d’embauche, les candidats qui parlent de manière « chic », souvent issus des meilleures écoles, sont nettement avantagés.

 

Par Philippe Bernard (Londres, correspondant)

Publié le 09 juillet 2015

 

LETTRE DE LONDRES. Au Royaume-Uni aussi, l’ascenseur social est en panne. Seuls 20 % des travailleurs pauvres ont réussi à sortir de la trappe des bas salaires au cours de la dernière décennie. Et les enfants élevés dans des milieux défavorisés ont six fois moins de chances que les filles et fils de bonne famille d’accéder à une université d’élite ouvrant sur les meilleurs emplois. La musique est connue. Mais les inégalités à la sauce british ont une singularité qui vient d’être analysée dans un retentissant rapport : elles se perpétuent par le langage.

 

On le sait depuis George Bernard Shaw et son Pygmalion (devenu My Fair Lady au cinéma) : la manière de parler est, au Royaume-Uni, un puissant marqueur social. Aujourd’hui encore, s’exprimer avec un accent typique des classes populaires, par exemple de type cockney ou gallois, vous « exclut systématiquement des meilleurs emplois », même à qualification égale, indique l’étude rendue publique, le 15 juin, par la commission sur la mobilité sociale et la pauvreté des enfants.

 

Tout se passe comme si les entreprises les plus prisées faisaient passer aux candidats à l’emploi un « test de distinction » (« posh test »), explique l’ancien ministre travailliste Alan Milburn, qui préside cette instance rattachée au ministère de l’éducation. Ne pas parler anglais avec l’accent chic très reconnaissable d’Oxbridge (contraction d’Oxford et Cambridge) comme les membres de l’élite économique et politique anglaise reste rédhibitoire.

 

« Processus de sélection biaisé »

 

Selon l’un des treize dirigeants d’entreprises des secteurs du droit, de la finance et de la comptabilité interviewés, les accents et les sujets de conversation « font la différence ». Lors des entretiens d’embauche, il est souvent demandé aux candidats de raconter leurs expériences dans des pays exotiques où ils sont censés avoir voyagé. Le processus de sélection se trouve ainsi biaisé, « excluant les jeunes qui ont les bons diplômes et capacités, mais dont les parents n’ont pas le bon solde sur leur compte en banque ».

 

Soucieux de minimiser leurs coûts et d’aller vite, les responsables du recrutement visent essentiellement les diplômés des universités les mieux cotées, auxquels sont proposés directement 70 % des emplois, alors même que ces établissements ne scolarisent que 11 % de la population, le plus souvent des étudiants déjà sortis de lycées privés ou sélectifs.

 

Les entreprises concernées par l’enquête, qui contrôlent à elles seules l’accès aux 45 000 meilleurs emplois du Royaume-Uni, se disent conscientes de la nécessité d’améliorer la mobilité sociale. Mais la classe sociale reste pour elles « un critère relativement masqué », en comparaison d’ « autres formes de diversité », comme le genre. Pour ne pas paraître intrusif, on n’interroge pas les candidats sur leurs origines sociales. Résultat : leur élocution et leur accent prennent une importance démesurée, ce qui les incite à contrefaire leur manière de parler pour se faire embaucher. « Une fois rentré chez moi, j’ai pu reprendre mon registre légèrement nasillard, témoigne un heureux sélectionné. Mais, quand je suis dans cet environnement [de travail], je fais croire que je suis plus distingué [« posh »] qu’en réalité. »

 

La reine Elizabeth est-elle « posh » ? Posséder un lave-vaisselle, est-ce « posh » ? Les questions fusent, les plus hurluberlues

 

L’emprise du monde posh sur la société britannique, la condescendance sociale de ses élites nourrissent d’infinis débats. « Ceux qui sont nés posh bénéficient d’un capital social acquis dès l’enfance et dont on ne peut pas se doter plus tard, écrit Stephen Moss, chroniqueur au Guardian et issu d’une famille galloise modeste. Il est tout simplement impossible de reproduire cette conviction qui veut que le monde entier est à votre service. »

 

Les multiples définitions de la « poshitude », entre chic, snobisme et complexe de supériorité, pourraient elles-mêmes nourrir des thèses entières. La reine Elizabeth est-elle posh ? Posséder un lave-vaisselle, est-ce posh ? Les questions fusent, les plus hurluberlues.

 

Ce qui est certain, c’est que le langage tient une place centrale dans cet entre-soi aux facettes multiples. Le Guardian, quotidien de l’intelligentsia de gauche, y a consacré récemment plusieurs suppléments, allant jusqu’à offrir à ses lecteurs un test personnel de « poshitude ». Etre posh peut signifier aussi bien se comporter en aristocrate qu’en personnage excentrique, voire vulgaire. Mais le comble de la « poshitude » tient à l’utilisation ou à la prononciation de certains mots : choisir « loo » plutôt que « toilet » quand on cherche les petits coins, dire « what ? » plutôt que « excuse me ? » pour faire répéter son interlocuteur, prononcer Cecil « Sissle » et Beaulieu « Byoo-lee ». Bref, tout un art que les personnes mal nées n’ont aucune chance de totalement maîtriser.

 

Philippe Bernard(Londres, correspondant)

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28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 08:00

Emmanuel Macron, un président sachant chasser les électeurs - Le Parisien

Dupont-Nanetti, après avoir allumé un Puros, attaqua l’entretien bille en tête : « Au 78 rue de Varenne, tu as géré les chasses du domaine de Chambord, Rambouillet et Auberive, à la plus grande satisfaction des chasseurs. Guy Ligier, le pote de Tonton, ne tarissait pas d’éloges sur ton compte. Cerise sur le gâteau, tu y conviais aussi le petit peuple.

 

- Oui c’était ma BA, ma façon de me dédouaner moi qui n’ai jamais tenu un fusil de ma vie et, bien sûr, jamais chassé. J’avoue que je ne vois pas d’intérêt personnel à aller battre la campagne pour tirer du gibier et le discours qui affirme que la « chasse aide à dominer sa peur de la nature sauvage, à se la réapproprier, à l’amadouer, à la sentir vibrer, pleine de sève et de fougue… » s’apparente pour moi à de l’autojustification pure et simple. 

 

- Ta maîtresse d’alors chassait… 

 

- Oui, je ne suis pas à une contradiction près et pour alourdir ma croix je devais me taper au château ce grand mégalo de François de Grossouvre… 

 

- Tu as la fibre diplomatique dans ton ADN Ambrose. Mon souci c’est depuis dix ans le domaine national de Chambord, est entre les mains du beau-frère du comte de Paris, prétendant au trône de France, Jean d’Andlau de Cléron d’Haussonville qui se vante d’avoir fait revenir à Chambord le sang bleu et les grandes familles européennes. « Voir un noble à côté́ d’un préfet ou d’un lobbyiste, cela crée des mises en relation que personne n’aurait imaginées. Plus c’est chic, plus c’est attractif.»  

 

- C’est un c… ! 

 

- Je ne te le fais pas dire. Pour faire tourner l’entreprise, le grand chambellan a fait planter des vignes afin de créer trois cuvées Chambord, et le domaine commercialise désormais 13 tonnes de cervidés par an et 33 de sangliers pour 91 000 euros de chiffre d’affaires. 

 

- Ok, tu chalutes dans le bottin mondain et people : Gérard Larcher, le pape des salons de coiffure, Franck Provost, l’écolo Nicolas Vanier, l’ancien avocat de Laëtitia Hallyday, Me Ardavan Amir-Aslani, le financier Henri de Castries, l’archiduc du Luxembourg, le gros David Douillet, le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, le Guy Drut du 110 mètres haies, le balourd Christian Jacob, le socialo Claude Bartolone, des ministres, des capitaines d’industrie, des généraux et des ambassadeurs...Tu ne souhaites pas que je te trouves quelques gilets jaunes pour faire peuple ou que je fasse les yeux doux à Méchancon ou à Ruffin… 

 

- La présidence des chasses présidentielles ça te tente ? 

 

- Pas le moins du monde mon ami, j’ai mieux à faire que de me fader l’élite de la République… 

 

- Tu réfléchis, je t’ai fait constituer un dossier, tu y jettes un œil et tu me rappelles. 

 

- Si ça te fais plaisir, je veux bien… 

 

- Dès  que  les restaurants rouvrent, on se casse une petite graine dans l’une de tes mangeoires préférées… 

 

- Tope-là !

 

La belle Annabelle tendit à Ambrose une grande enveloppe cachetée à la cire. ADN, salua Ambrose d’un signe de la main, « Sacré renard… » pensa celui-ci en mettant ses pas dans les pas de l’attaché de presse. Celle-ci, alors qu’ils allaient se quitter, lui précisa « J’ai constitué le dossier de presse mais le Garde a tenu à mettre l’ensemble du dossier sous pli de sa main. Vous devez être quelqu’un de très important… »

 

- Un faisan surtout Annabelle, ou pire un pigeon d’argile…  

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28 avril 2021 3 28 /04 /avril /2021 06:00

Le Mont Ararat - circuit en petit groupe | Dijon Travel

Thierry Jacquillat l’ardéchois, je ne sais pourquoi, m’aimait bien, bien longtemps après mon départ du groupe pour la cause rocardienne, alors que pour m’occuper je m’étais « installé » comme indépendant, un jour il me proposa de mettre à son service ma belle plume (on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même). J’acceptai. Le contrat était simple, à tout moment, Thierry Jacquillat était un impatient, il me demandait de pondre une note, d’écrire une lettre ou de répondre à un politique. J’adorais cette exigence.

 

Bref, un jour, il me demanda de commettre illico presto une bafouille à propos d’Ararat.

 

Le mont Ararat, en turc Ağrı Dağı ; en arménien Արարատ ; en kurde Çiyayê Agirî), appelé Masis par les Arméniens (Մասիս), les Hellènes (Μασίς) et les Hébreux (מעזיז), est le sommet le plus élevé (5 165 mètres d'altitude) de Turquie (auparavant d'Arménie occidentale).

 

Ararat, surplombe la ville arménienne d'Erevan. Cet ancien volcan vénéré par les Améniens, dont la légende explique que l'Arche de Noé s'y serait échoué attire des curieux du monde entier.

 

Ce volcan au sommet recouvert de neiges éternelles se situe sur le haut-plateau arménien, à l'est du pays. Les sommets du Grand Ararat et du Petit Ararat s'élèvent dans la province d'Ağrı mais 35 % du volcan appartiennent à la province d'Iğdır.

 

« Le mont Ararat fait partie de notre vie, de ce que nous sommes, nous les Arméniens. C'est la raison pour laquelle pour nous, ce n'est pas seulement une montagne, c'est bien plus que ça », explique Vardan Kyurumyan, randonneur arménien.

 

Où se trouve le mont Ararat sur la carte?

 

En Arménie, le mont fait l'objet d'une véritable passion. Le nom d’Ararat s'écrit partout. Sur le toit des usines, le fronton des hôtels et même les étiquettes des paquets de cigarettes. Mais entre la montagne et ceux qui l'a vénèrent se dresse une frontière fermée à double tour. La Turquie et l'Arménie n'entretiennent aucune relation diplomatique. Pour se rendre au mont Ararat, les Arméniens doivent passer par la Géorgie, un détour de 800 kilomètres alors qu'à vol d'oiseau il n'y en a que cinquante

 

Mais l’ARARAT pour lequel Thierry Jacquillat s’inquiétait était une marque de « Cognac » arménien du portefeuille du groupe. Celui-ci ne vouait guère d’adoration pour les appellations,  son cognac français Bisquit ne chalutait pas dans le  cercle des grands. Le rachat de Martell, qui lui en était, changea la donne et ARARAT se replia sur la dénomination brandy, qui entre parenthèses sonne bien aux oreilles des anglophones.

 

packshot Ararat

 

ARARAT est un véritable brandy arménien produit dans le plus grand respect des traditions et des standards de qualité – une incessante quête de l’excellence depuis 1887. Leader de sa catégorie, ARARAT est exporté dans plus de 30 pays à travers le monde.

 

L’histoire du premier brandy ARARAT est emprunte de générosité, de passion et de savoir-faire. La culture du vin en Arménie est vieille de plusieurs siècles et le brandy célèbre dans le monde entier aujourd’hui est né à la fin du XIXe siècle.

 

La gamme ARARAT scelle l’authentique union du savoir-faire de l’homme et de la générosité de la nature – élaborée exclusivement à partir de raisins arméniens, créée avec la part le plus noble du brandy, élevée dans des fûts de chêne du Caucase vieux de plusieurs siècles, ce brandy artisanal est le fruit du travail passionné de centaines de maîtres de la Yerevan Brandy Company.

 

Voir ICI 

Barils de “cognac” arménien sur un marché de Erevan, en Arménie, en 2007.  PHOTO / ARTHUR CHAPMAN / FLICKR

Barils de “cognac” arménien sur un marché de Erevan, en Arménie, en 2007.  PHOTO / ARTHUR CHAPMAN / FLICKR

Mais voilà, le bras armé de l’Union Européenne a œuvré :

 

Alcool. Le “cognac” arménien prié de changer de nom

COURRIER INTERNATIONAL - PARIS

Publié le 22/04/2021

 

Le “cognac” que l’Arménie produit depuis cent trente ans devra changer d’appellation. L’accord de partenariat avec l’Union européenne, entré en vigueur le 1er mars, l’y oblige. Un groupe d’experts arméniens est face à un défi peu banal : faire connaître, promouvoir et repositionner sur le marché l’eau-de-vie arménienne sous un nouveau nom.

 

 

L’accord de partenariat global et renforcé entre l’Union européenne et l’Arménie, signé en 2017, est entré en vigueur le 1er mars 2021. Il réglementera le dialogue dans tous les domaines entre les signataires.

 

Mais l’accord pourrait nuire à un produit phare arménien, considéré, dans l’Empire russe puis en Union soviétique comme “une ‘carte de visite’ de l’Arménie et un cadeau que l’on se devait de rapporter d’un voyage dans ce pays : le cognac arménien”, écrit le journal russe Argoumenty i Fakty.

 

Exporter vers les pays de l’ancienne Union soviétique

 

Aux termes de l’accord avec l’UE et à la demande insistante de la France, Erevan doit progressivement abandonner le nom “cognac”, appellation d’origine contrôlée (AOC). L’Arménie pourra exporter cette boisson sous cette dénomination jusqu’en 2032, mais uniquement sur le territoire postsoviétique.

 

Puis l’Arménie bénéficiera d’une période transitoire de dix ans, jusqu’en 2043, pour vendre les éventuels stocks restants. Si Erevan ne respecte pas cette condition, il devra en répondre devant l’arbitrage commercial international.

 

Un groupe de spécialistes arméniens a été constitué pour, d’ici à 2026, “trouver un nouveau nom à la boisson et penser le repositionnement de la marque, processus long et coûteux” mais indispensable pour “préserver les parts de marché”, explique le site News Armenia.

 

“L’Arménie peut et doit avoir son produit unique et qui lui sera propre, et le gouvernement arménien n’a qu’à trouver comment utiliser efficacement l’expertise et l’expérience accumulées pendant des siècles”, conseille le spécialiste russe du marché des spiritueux Sergueï Lichtchiouk, cité par le site Sputnik Armenia.

 

Des variétés de raisin venues de la vallée d’Ararat

 

La production de cognac en Arménie a débuté en 1887 grâce à l’énergie de Nersès Taïrian, riche homme d’affaires. L’eau-de-vie de vin était distillée “selon la technologie classique française” et en utilisant des alambics et des tonneaux importés de France, comme le rappelle le site arménien Armedia.

 

Pour faire du cognac arménien, on utilise des variétés endémiques de raisin de la vallée d’Ararat, que l’on trouve notamment dans les villages de Voskéat, Garandmak, Tchilar, Mskhali, Kangoun, Banants, Kakhet, Mekhali.

 

Après la révolution russe de 1917, la production a été nationalisée. La distillerie d’Erevan Ararat, du nom de la montagne sacrée des Arméniens et de la chrétienté, située en Anatolie (dans l’actuelle Turquie), s’est installée à Erevan. Ses caves abritent aujourd’hui des dizaines de millions de litres d’eau-de-vie, dont une partie vieillit là depuis le XIXe siècle.

 

La première demande européenne pour changer le nom du cognac arménien date de 1959, explique le site. À l’exportation, la boisson est commercialisée sous les noms de Naïri, brandy Ararat et Dvin brandy Ararat.

 

La distillerie d’Erevan reprise par Pernod

 

Non seulement la production de la distillerie d’Erevan était “savoureuse et de qualité”, mais aussi “abordable”, se souvient le journal arménien Novoïé Vremia.

 

À l’époque soviétique, “le cognac arménien avait pour lui le marché étranger”, écrit le site russe Life.ru. En 1975, l’Union soviétique a exporté 359 850 litres de cette boisson. En 1998, la distillerie a été reprise par le groupe français Pernod Ricard, “un des rares cas, dans l’histoire de l’Arménie indépendante, où une privatisation a été bénéfique et à l’entreprise et au pays”, remarque Argoumenty i Fakty.

 

La marque a beaucoup investi pour “moderniser la production”, mais “sans s’immiscer dans la technologie traditionnelle créée au fil des décennies par les maîtres arméniens du coupage”, dont le célèbre Markar Sedrakian.

 

Pour n’offenser personne, Pernod Ricard exporte le “cognac”, écrit en cyrillique, vers les pays ex-soviétiques, et le “brandy” vers l’Europe. “Il n’existait aucune possibilité de faire autrement”, avoue Novoïé Vremia. Et il cite un amateur de cognac arménien dépité, qui proposait alors ironiquement de “renommer un village arménien ‘Cognac’ et saluer donc chaleureusement les Français depuis ce Cognac arménien”.

 

Quel que soit son nom, le cognac arménien, véritable patrimoine historique, s’exporte bien (10 millions de litres par an en moyenne) et continue de remporter des prix lors de prestigieuses foires internationales, comme cette médaille d’or obtenue par Ararat Naïri (assemblage crée en 1967 et titulaire de 30 médailles internationales) le 17 mars dernier au IVe London Spirits Competition, “face aux concurrents français, américains, espagnols, irlandais”, s’enorgueillit le site arménien Verelq.

Alda Engoian

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27 avril 2021 2 27 /04 /avril /2021 08:00

Trophée BallTrap résine • TROPHEE DISCOUNT

Le dîner fila comme sur des roulettes, lubrifié au vin nu de Catherine Ledétenté, sur une pasta Cacio e Pepe, des fraises à la cassonade, légèreté, le narrateur que je suis ne souhaitant pas être édité par Harlequin en restera à ce degré de détails. Ambrose, sagement regagna son domicile muni de son attestation de couvre-feu pour garde d’enfants, Beria détestait qu’il découche. Il se fit une verveine-menthe poivrée, lui qui détestait la tisane, elle l’avait converti. Le ciel était clair, l’air vif, Beria, repu, en écrasait lourd sur le canapé du salon. Le WhatsApp bipa « Demain, procédure ball-trap, le pigeon d’argile s’impose ! Bonne soirée à toi vieille crapule, à demain… »  Sacré ADN, pénaliste un jour, pénaliste toujours, Ambrose répondit « Tirer à blanc ça donne soif. J’apporte du carburant, je sais qu’il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, alors je jouerai au con. Bises à toi… »

 

L’exactitude est la politesse des rois ! Ambrose toujours à l’heure se pointa 15 minutes avant 11 heures, avec les contrôles il poserait ses fesses dans l’antichambre pile poils pour attendre, ADN, comme tous les hommes de pouvoir, le ferait mariner. Les préposés à la fouille, des planqués de la Pénitentiaire, tirèrent la tronche en le voyant arriver avec un cabas floqué « Terroirs d’Avenir ». Il les rassura, gouailleur, « Pas de souci mes braves – il avait évité de justesse mes matons – ce ne sont pas des cocktails Molotov, seule la roteuse peut péter si vous la secouez ! » Ils sourirent jaune. Ambrose en passant sous le portique, leur balance la vanne qui tue « Mon pote Garde ne doit pas être dépaysé, c’est comme à la Santé ! ». Ils rirent, je l’avoue de bon cœur, même que le plus jeune, grêlé d’acné, osa un « Vous êtes un comique, vous… » Alors qu’une jeune femme, bien gaulée, se pointait juchée sur des talons aiguilles qui piquetaient bruyamment les dalles, je me la jouais ancien combattant « J’ai signé l’appel pour que Coluche se présente à la présidentielle de 81, avec un ancien  Garde, le petit père Nallet, et plein de beau linge… » Le grêlé leva le pouce, « Le Garde vous attend… » m’annonça celle qui se présenta comme la chargée de communication du Ministre, Annabelle me précisa-t-elle. 

 

Dupont-Nanetti, à l’heure, planté devant son bureau empire, le meuble, bras grands ouverts, donna une mâle accolade à Ambrose, le genre Brejnev sans le baiser sur la bouche, « Toujours aussi jeune et beau mon grand ! » Annabelle pouffa. « Tu as déjà fait une nouvelle conquête sacré séducteur… »

 

- Je suis rangé des voitures… 

 

- Je sais… 

 

- Les dossiers de la grande maison sont à jour, mais franchement c’est gaspiller l’argent du contribuable que d’espionner un vieux retraité nickel chrome.

 

Mes vices cachés - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

 

ADN, s’esclaffa.

 

« Tu ne fumes plus, je crois…

 

- Oui, ce n’est pas ton cas. Je t’ai apporté des vins nu pour éduquer ton goût de buveur d’étiquettes. 

 

- Ha, l’amour, l’amour, l’amour Ambrose, voilà où ça te mène. Tu as bon goût, elle est jeune et belle. 

 

- Impayable, vous avez aussi ses mensurations, la taille des bonnets de ses soutiens-gorge, la pointure de ses baskets, pas touche mon ami ! 

 

- Bien sûr mon Ambrose, je ne mange pas de ce pain-là, tu le sais. Si ça ne te dérange pas Annabelle va assister à notre entretien. 

 

- Pas de souci, comme dit mon petit-fils, j’espère que vous ne rédigerez pas un communiqué suite à cet entretien entre grands de ce monde.

 

Annabelle pouffa, à nouveau, ADN commenta « Tu pètes le feu mon Ambrose, ça me rassure pour la bonne fin de notre petite entreprise… »

 

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27 avril 2021 2 27 /04 /avril /2021 06:00

 

L’Aude, le département : 11, fut pendant des décennies, celles du fleuve rouge, le creuset du leadership de la coopération viticole française au travers d’Antoine Verdale, l’homme de Trèbes qui régna d’une main de fer dans un gant de velours, la CNCV : confédération nationale des coopératives vinicoles.

 

L’Aude, il fut un temps, celui où je portais les dossiers de Michel Rocard, où j’y passais beaucoup de temps avec un savant équilibre avec l’Hérault pour ne pas froisser les susceptibilités de Marcelin Courret et de Jean Huillet face au « parrain » des caves coopératives Antoine Verdale. Le Gard et les PO comptaient pour du beurre.

 

Et pourtant, lorsqu’il prit sa retraite, ce fut un Gardois, Denis Verdier, qui repris le manche, pour disait-on, ne jamais le lâcher. Détail d’importance, le jeune loup audois, Joël Castany, de la coop de Leucate, homme d’avenir, moderne, tête bien faites, beau parleur : il ne jurait que par les grands négociants espagnols, préféra les délices bruxellois du COPA-COGECA. Pour Antoine, il était frappé d’un péché originel, il était du Val d’Orbieu, le bébé de l’autre autre audois madré de Bizanet, Yves Barsalou, qui avait le bras très long et des picaillons, ceux du Crédit dit Agricole.

 

Yves Barsalou rêvait de faire du Val d’Orbieu un grand groupe du vin concurrent de celui de Pierre Castel, mais, plus financier que vendeur, après avoir racheté Cordier puis Listel, en espérant se refinancer sur le second marché, il échoua. Le Val d’Orbieu fut détricoté mais, fidèle au poste, rêvant lui aussi d’un grand groupe, le Joël Castany attendait son heure.

 

Elle vint avec l’irruption dans le paysage de la coopération viticole d’un grand mégalomane : Thierry Blandinières, l’homme du groupe coopératif In Vivo, plein de picaillons, qui porta sur les fonds baptismaux : IN VIVO WINE ICI

 

Joël Castany, à la tête de Cordier by In Vivo

 

Encore quelques mots sur l’Antoine :

 

24 octobre 2005

Antoine, Gérard et le petit frère ICI 

 

« Le président national des caves coopératives, Antoine Verdale, issu de la Cité de Carcassonne (...) était une figure pittoresque, passionné comme il se doit par le vin et le rugby dont il était un des dirigeants chevronnés. La Confédération et la Sopexa tenaient bi-annuellement un salon du vin à Londres, à la veille de France-Angleterre (...) Dans l'après-midi, toujours dans un grand hôtel de classe, on voyait passer et faire halte devant les stands Albert Ferrasse et les grands du rugby, Rives, Paparemborde, les ardéchois Fouroux ou Camberabero (...) »

 

« Au Mondial du vin à Bruxelles, il tenait le stand de la cave coopérative de Trèbes (sa cave). J'allais le saluer à chaque fois. Il me disait : «  à midi, viens sur mon stand, je reçois les grands fonctionnaires du Marché Commun et je cuisine pour eux quelques confits de canard. Ils apprécient et cela facilite l'instruction des dossiers viticoles européens. »

 

Qui se souvient d’Antoine Verdale ? La RVF Au coeur du "Midi rouge" sonde les viticulteurs de l’Aude avant la Présidentielle.

Extrait n°5 : Rocard et l'Antoine Verdale de Trèbes ICI 

 

Q : Quelles sont vos relations, sur ce problème de la vigne, avec vos interlocuteurs et notamment avec le plus puissant d’entre eux, le président de la Fédération des caves coopératives viticoles ?

 

 

MR : C’est un peu grâce à lui aussi que l’affaire va être gagnée. D’ailleurs, il se passe une scène extraordinaire que je ne résiste pas au plaisir de vous raconter. Je crois bien que c’est la première fois que je raconte toute cette période avec force détails. L’homme puissant était précisément le président de la Fédération des caves coopératives viticoles. Il s’appelait Antoine Verdale et il était de l’Aude. Je me dis alors que seul Verdale peut ou non décider d’avaler ça. Si ça ne passe pas avec lui, on fera ce qu’on pourra, mais on ira à la guerre civile. Avec son accord, c’était presque assuré. C’était un potentat. Il terrorisait un peu. C’était un vieux de la vieille de la SFIO que j’avais le souvenir d’avoir rencontré dans quelques congrès. Bref, on se connaissait un peu.

 

L’interview  donnée par Joël Castany à La Dépêche du Midi est un bijou, une mine pour qui sait y déceler les pépites ICI

 

Joël Castany en 2018, lors du forum mondial des coopératives vitivinicoles à Narbonne.	 Archives Ph. L

 

Narbonne. Joël Castany, à la tête de Cordier by In Vivo : "Avec la fusion, nos sites régionaux seront renforcés"

 

   

Viticulture, Narbonne, Aude

Publié le 22/04/2021

 

Le 30 mars à Paris naissait sous le nom de Cordier by InVivo un géant européen de la coopération viticole, fruit de la fusion d’InVivo Wine et de Vinadéis, deux sociétés holdings de coopératives parmi les plus importantes en France. Joël Castany, aujourd’hui à la tête du conseil d’administration revient sur les dernières heures du groupe Vinadeis, et trace des perspectives d’avenir. Il dénonce notamment la rumeur de vente de l’Uccoar et annonce la cession des bâtiments de Narbonne à G. Bertrand.

 

- Pouvez-vous revenir sur les raisons de la fusion de Vinadéis avec In Vivo Wines pour devenir Cordier by In Vivo ?

 

 

Une entreprise régionale, fruit de la fusion avec l’Uccoar n’est pas rentable, elle a de très faibles moyens de développement en matière de marketing, de commerce, de recherche et d’innovation, à tel point qu’à un moment on décide même de fermer l’usine, et que malgré cette fermeture, elle n’est toujours pas la championne de la rentabilité. Elle est très liée aux producteurs dont elle a pour mission d’écouler la production et d’essayer de la valoriser. Elle s’adosse par l’effet d’un partenariat, puis d’une fusion à un leader de l’agroalimentaire français qui a une bonne rentabilité et qui, dans sa vie récente a vendu Néovia, une société pour laquelle il a reçu un prix très élevé. Ce cousin germain auquel on est associés en termes d’union de coopératives, dans des réflexions de réutilisation des moyens récupérés dans la cession de Neovia, décide des priorités.

 

 

Quelles sont-elles ?

 

Le commerce de détail (d’où l’achat de Jardiland), une plus forte présence dans le secteur agro alimentaire (le rachat de groupe Soufflet en cours), l’amélioration de ses performances en matière de trading, être un grand acteur du bio contrôle et devenir effectif dans le vin. Pour ça, il met des moyens au service de la filière vin.

 

D’où la fusion ?

 

Ces moyens s’expriment par de la croissance externe, c’est le cas de Vinadéis avec la fusion, et par des moyens amenés dans le marketing, la recherche, etc.

 

Mais pourquoi acheter des sociétés déficitaires ?

 

Si elles étaient hyper rentables peut-être n’auraient-elles pas été à vendre ? C’est un mythe qu’on gagne beaucoup d’argent ; la rentabilité globale du groupe Vinadéis est faible à négative suivant certains arrêtés comptables. Car de quoi était constitué Vinadeis ? Trois sociétés plus importantes : Uccoar, Trilles, et Vignerons de la Méditerranée. Puis de Sud Vin et VSI à Béziers, et de la marque Inno’vo.

 

Trilles, historiquement, fait preuve d’une rentabilité récurrente, en revanche ne le sont ni Uccoar ni VIM, ni Sud Vin. Aucune société n’est largement bénéficiaire.

 

Pourquoi ?

 

C’est le drame de l’activité. Les producteurs qui ont une partie importante à charge sont payés au prix du marché, et n’ont pas de rentabilité.

 

Et la société hollandaise Baasma Wines, c’est elle qui achète tout le vin des coop du groupe en Languedoc ?

 

Pas du tout, son activité est ridicule, In Vivo l’a acheté, pensant à un ancrage en Europe du Nord, mais ils ont déchanté, ça ne représente rien pour nous, à peine 7 000 à 8 000 hl.

 

Vous n’allez pas vendre l’Uccoar ?

 

C’est totalement l’inverse. Les sites de Carcassonne, Maureilhan et Béziers vont être renforcés au profit de ce développement.

 

Donc aujourd’hui, les sociétés composant Vinadéis sont déficitaires, mais, au profit de cette fusion, quelles sont les perspectives d’avenir ?

 

Ça ne peut pas rester déficitaire. L’effet escompté de la fusion, c’est de maintenir cette mission auprès de ses actionnaires, ses sociétaires, pour arriver à un niveau de rentabilité acceptable pour maintenir l’investissement, une chose, qu’on a connu à une époque. Et qui pour des raisons de marché est difficile aujourd’hui.

 

Que devient le site narbonnais du Val d’Orbieu ?

 

Le site de Narbonne est vendu. Les bâtiments de l’ex-entreprise Vignerons de la Méditerranée ont été vendus il y a quelques jours à Gérard Bertrand.

 

Pourquoi à lui ?

 

Nous avions plusieurs propositions. Parce que c’est une entreprise narbonnaise, que Gérard Bertrand est un acteur leader du coin et qu’il collait à notre cahier des charges économiques. Il récupère un outil en bonne forme, tant au niveau de la cuverie que de l’embouteillage et du stockage.

 

Revenons sur votre départ de Narbonne l’an dernier…

 

Nous étions face à l’obligation de restructurer notre industrie qui portait sur les trois sites : Maureilhan, Narbonne et Carcassonne ; c’est celle de Narbonne qui a été malheureusement choisie. À partir de là, le personnel a fait l’objet de procédures assez longues avec l’appui des pouvoirs publics. Une proposition a été faite aux salariés avec le choix pour Narbonne Jonquières, Béziers ou Carcassonne car une partie du personnel, l’administratif, a été réaffectée dans des bureaux à Jonquières. On a été très attentifs. La gestion en amont a été correctement réalisée.

 

Le siège de Jonquières est-il à vendre ?

 

C’est compliqué. Jonquières ne nous appartient pas. La propriété de Jonquières appartient au Crédit Agricole. Le foncier, 400 ha de landes et le vignoble, est détenu par une SCI dont le Crédit Agricole est l’actionnaire majoritaire. Nous, aujourd’hui devenus Cordier by In Vivo, avons une petite participation, dont "le château". Le vignoble fait l’objet d’un bail emphytéotique en faveur d’une société civile d’exploitation agricole que nous pilotons et ce bail prend fin en octobre 2021. Nous ne sommes pas enclins à la renouveler en tant qu’exploitant. N’oublions pas que la LGV est redevenue d’actualité et qu’elle passe en plein milieu.

 

   

Véronique Durand

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26 avril 2021 1 26 /04 /avril /2021 08:00

À peine Ambrose avait-il enfourché son lourd destrier noir, shooté à l’électricité, le destrier bien sûr, que sur son cœur le grelot à la pomme entamée fut pris de folie. Des rafales de messages sur WhatsApp, dont la substantifique moelle tenait dans un avertissement et une injonction : « Ne crois surtout pas que tu vas t’en tirer comme ça…Viens dîner à la maison ce soir !  » Il sauta le pont d’Austerlitz, mis pied à terre face à la grande grille du Jardin des Plantes, « Ok, la belle, j’en profiterai pour te demander en mariage… » Un lourd silence radio s’ensuivit. Rue de la Glacière, Ambrose fit quelques emplettes au Biocoop, dont la friandise en boîte pour Beria, sa seigneurie raffolait du bio, encore un bobo !

 

 

À propos de bobo, Ambrose, avec son bel esprit d’escalier, se marrait dans sa petite Ford d’intérieur, ce matin en grignotant ses toasts, un poil charbonneux, embeurrés de beurre doux, il s’était planté en l’achetant, il avait lu que le Parlement espagnol venait d’inclure, dans son code civil, les critères, en cas de divorce, sur lesquels les tribunaux doivent se fonder pour décider à qui confier la garde de l'animal, compte tenu de son bien-être. S'il y a préjudices, seuls les juges pourront décider à quel propriétaire reviendra la garde exclusive de l'animal : il devra déterminer lequel de ses maîtres s'occupe mieux de lui. En complément, le propriétaire légitime, recevra une indemnisation pour préjudice moral. En effet, cette décision « pourra seulement leur être imposé quand il (l'animal) sera compatible avec sa nature et les dispositions destinées à sa protection ». Parmi les animaux de « compagnie » concernés, on retrouve bien évidemment les chats, les chiens, mais aussi les poissons rouges, les tortues et les oiseaux. « Faudra que j’en avise Beria, dont je ne suis pas le propriétaire mais dont j’assure la garde depuis des années… »

 

 

Déjeuner, pilon froid de Pintade des Dombes, necci maison, petit plateau de fromage, arrosé d’un savagnin ouillé, café, sieste sur le balcon, mise en condition pour le dîner à haut risque du soir puis pour le rencart, non moins risqué, chez ADN. La seule arme d’Ambrose face à ces périls : l’inertie ! Avoir recours au bréviaire de ce bon Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord « L’inertie est une vertu, l’activité est un vice. Savoir attendre est une habileté en politique ; la patience a fait souvent les grandes positions. On doit être actif quand l’occasion passe ; on peut être paresseux et nonchalant quand on l’attend ». Pour l’amour de sa vie sa position serait claire, sans détour, il se rendait demain à un rendez-vous à la Chancellerie, chez le Garde des Sceaux, Armand Dupont-Nanetti qui l’avait sollicité et il ignorait pourquoi. Stricte vérité qui l’exposait, bien sûr, dès sa sortie du majestueux bureau du Garde – lieu connu de lui au temps où Tonton régnait sur le pays – à une batterie de questions. Reculer pour mieux sauter l’obstacle, il aviserait au vu de la soupe que lui servirait ADN. Le pire n’est jamais sûr, Ambrose en avait vu d’autres, que serra, serra… »

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