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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 06:00

Accents au Royaume Uni

« Durant mon enfance, la voix de mon père trahissait encore ses origines  du Dorset, avec ses r roulés et ses a traînants, mais le ravalement de façade était en cours et, le temps de l’adolescence, il avait presque (mais pas  tout à fait) acquis un accent distingué. Comme chacun le sait, en Angleterre c’est l’accent qui fait l’homme, et en ce temps-là une belle élocution pouvait vous obtenir un grade d’officier dans l’armée, un crédit à la banque, un traitement respectueux de la part des policiers ou un emploi à la City de Londres. »

John Le Carré

 

Parler anglais en Angleterre : une histoire d'accents et de dialectes

 

Dans les couloirs glacés du château de Balmoral, la famille royale d’Angleterre a un jeu : soumettre ses invitées à une batterie de tests. Un baptême en forme de notation cruelle, de son propre aveu. Si, dès son entrée dans la famille, Diana Spencer a obtenu un 10 parfait, subjuguant la dynastie, Margaret Thatcher, elle, a multiplié les faux pas, ne faisant que confirmer ce que tout ce petit monde supposait : c’est une sinistre plouc.

 

Revue de presse: Thatcher, «un ultralibéralisme qui a mené à la crise  actuelle» - Le MatinRoyaume-Uni: décès de Margaret Thatcher à l'âge de 87 ans

 

Fille d’un épicier et d’une couturière, elle ne connaît ni les codes ni les charades, ne saurait reconnaître le brame d’un cerf, n’a pas apporté de chaussures adaptées à la campagne écossaise. D’ailleurs, elle n’a pas traversé le Royaume-Uni – bagages et mari sous le bras – pour tenter de se fondre dans l’élite, elle est venue pour travailler. Voilà le seul droit chemin que Margaret Thatcher a choisi pour gravir les échelons d’une société dans laquelle l’ascenseur social ne fonctionne qu’à la manivelle.

 

La Dépêche du Midi défend l'accent du Premier ministre Jean Castex | Le  HuffPost

Jean Castex a un accent, et alors ?

 

Les intonations gasconnes du nouveau Premier ministre ont suscité de nombreux commentaires. Comme si, en France, l'on ne pouvait accéder aux plus hautes fonctions qu'avec l'accent standard... est l'une des remarques que l'on a entendues après la nomination de Jean Castex à Matignon. "Tiens ? Il a un accent". Enfin, cela, c'est la version neutre, car il y a eu aussi ce tweet de Bruno Jeudy, de Paris Match : "Le nouveau premier ministre n'est pas là pour chercher la lumière. Son accent rocailleux façon troisième mi-temps de rugby affirme bien le style terroir". On m'accusera peut-être de faire de la pub pour mon dernier bouquin sur le sujet, mais ces commentaires m'incitent à rappeler quelques vérités souvent oubliées.

 

Oui, Jean Castex, né dans le Gers et élu dans les Pyrénées-Orientales, a un accent, mais Edouard Philippe aussi en avait un ! L'accent n'est en effet que la manière de prononcer une phrase. Dès que l'on parle, on parle "avec un accent". Il est donc significatif qu'on le fasse remarquer aux uns, mais pas aux autres.

 

Il est révélateur que l'on s'étonne d'avoir pour Premier ministre un homme qui ne s'exprime pas avec l'accent standard. Cela laisse entendre, en creux, que l'on a du mal à considérer que l'on puisse occuper une haute fonction en parlant français différemment. 

 

La suite ICI 

 

35 Words ONLY Posh People Use - How to Sound POSH in English - YouTube |  Posh people, British english, Youtube

 

L’ANGLAIS POSH : UN ACCENT TENDANCE OU DISCRIMINANT ?

 

L’anglais « posh » désigne à première vue l’accent élégant de l’élite anglo-saxonne, en particulier londonienne, aussi appelé « Received Pronunciation ». Il s’agit autrement dit de la prononciation officielle ou standard, dont le modèle absolu reste la Reine d’Angleterre en personne (même si certains estiment que l’accent de la Reine doit encore être classé à part). Mais saviez-vous que derrière cet accent posh se dissimule une polémique à base de lutte des classes et de discrimination tant positive que négative ? ICI 

 

Découvrir les accents britanniques avec les séries | UK Actually

Les différents accents Britanniques

 

Ah l’accent British! Qu’est-ce que c’est sexy! Bien plus que l’accent américain très nasillard ou l’incompréhensible Australien. Pourtant, il y a plus d’un accent britannique. Et nous pouvons vous assurer, qu’ils sont plus ou moins compréhensibles ! Même si tu es du genre à regarder des séries américaines et à comprendre leurs accents, vous risquez d’être quelque peu déstabilisé par les nombreuses nuances que l’accent britannique peut avoir ! Le Royaume-Uni est probablement la nation la plus obsédée par les dialectes. Des centaines d’années ont permis le développement d’un nombre incalculable d’accents britanniques et une variété dans le langage particulièrement important sur un territoire de cette taille.

 

Il existe plus de 30 accents dits principaux, et chaque type d’accent comprend des centaines de variations. Il y a donc des différences de prononciations et de vocabulaire entre deux villes qui sont par exemple situées à seulement 5-10 miles de distance… Ce qui ne facilite pas la tâche !

 

De nombreux accents régionaux et accents de « classe »

 

Il est très facile de savoir d’où une personne vient ou à quelle classe sociale elle appartient. Si vous voyagez un peu hors de Londres ou regardez la télévision, vous vous rendrez vite compte que tout le monde parle de manière très différente et que certaines personnes sont plus faciles à comprendre que d’autres. Ils semblent y avoir autant de manières de parler anglais que de britanniques !

 

Cependant, on peut se faciliter la tâche, et diviser la langue par régions principales, et on commence par l’accent : la suite ICI 

 

Devant l'université d'Oxford, en 2011.

Devant l'université d'Oxford, en 2011. 

 

L’accent, une discrimination sociale typiquement britannique

 

Lors des entretiens d’embauche, les candidats qui parlent de manière « chic », souvent issus des meilleures écoles, sont nettement avantagés.

 

Par Philippe Bernard (Londres, correspondant)

Publié le 09 juillet 2015

 

LETTRE DE LONDRES. Au Royaume-Uni aussi, l’ascenseur social est en panne. Seuls 20 % des travailleurs pauvres ont réussi à sortir de la trappe des bas salaires au cours de la dernière décennie. Et les enfants élevés dans des milieux défavorisés ont six fois moins de chances que les filles et fils de bonne famille d’accéder à une université d’élite ouvrant sur les meilleurs emplois. La musique est connue. Mais les inégalités à la sauce british ont une singularité qui vient d’être analysée dans un retentissant rapport : elles se perpétuent par le langage.

 

On le sait depuis George Bernard Shaw et son Pygmalion (devenu My Fair Lady au cinéma) : la manière de parler est, au Royaume-Uni, un puissant marqueur social. Aujourd’hui encore, s’exprimer avec un accent typique des classes populaires, par exemple de type cockney ou gallois, vous « exclut systématiquement des meilleurs emplois », même à qualification égale, indique l’étude rendue publique, le 15 juin, par la commission sur la mobilité sociale et la pauvreté des enfants.

 

Tout se passe comme si les entreprises les plus prisées faisaient passer aux candidats à l’emploi un « test de distinction » (« posh test »), explique l’ancien ministre travailliste Alan Milburn, qui préside cette instance rattachée au ministère de l’éducation. Ne pas parler anglais avec l’accent chic très reconnaissable d’Oxbridge (contraction d’Oxford et Cambridge) comme les membres de l’élite économique et politique anglaise reste rédhibitoire.

 

« Processus de sélection biaisé »

 

Selon l’un des treize dirigeants d’entreprises des secteurs du droit, de la finance et de la comptabilité interviewés, les accents et les sujets de conversation « font la différence ». Lors des entretiens d’embauche, il est souvent demandé aux candidats de raconter leurs expériences dans des pays exotiques où ils sont censés avoir voyagé. Le processus de sélection se trouve ainsi biaisé, « excluant les jeunes qui ont les bons diplômes et capacités, mais dont les parents n’ont pas le bon solde sur leur compte en banque ».

 

Soucieux de minimiser leurs coûts et d’aller vite, les responsables du recrutement visent essentiellement les diplômés des universités les mieux cotées, auxquels sont proposés directement 70 % des emplois, alors même que ces établissements ne scolarisent que 11 % de la population, le plus souvent des étudiants déjà sortis de lycées privés ou sélectifs.

 

Les entreprises concernées par l’enquête, qui contrôlent à elles seules l’accès aux 45 000 meilleurs emplois du Royaume-Uni, se disent conscientes de la nécessité d’améliorer la mobilité sociale. Mais la classe sociale reste pour elles « un critère relativement masqué », en comparaison d’ « autres formes de diversité », comme le genre. Pour ne pas paraître intrusif, on n’interroge pas les candidats sur leurs origines sociales. Résultat : leur élocution et leur accent prennent une importance démesurée, ce qui les incite à contrefaire leur manière de parler pour se faire embaucher. « Une fois rentré chez moi, j’ai pu reprendre mon registre légèrement nasillard, témoigne un heureux sélectionné. Mais, quand je suis dans cet environnement [de travail], je fais croire que je suis plus distingué [« posh »] qu’en réalité. »

 

La reine Elizabeth est-elle « posh » ? Posséder un lave-vaisselle, est-ce « posh » ? Les questions fusent, les plus hurluberlues

 

L’emprise du monde posh sur la société britannique, la condescendance sociale de ses élites nourrissent d’infinis débats. « Ceux qui sont nés posh bénéficient d’un capital social acquis dès l’enfance et dont on ne peut pas se doter plus tard, écrit Stephen Moss, chroniqueur au Guardian et issu d’une famille galloise modeste. Il est tout simplement impossible de reproduire cette conviction qui veut que le monde entier est à votre service. »

 

Les multiples définitions de la « poshitude », entre chic, snobisme et complexe de supériorité, pourraient elles-mêmes nourrir des thèses entières. La reine Elizabeth est-elle posh ? Posséder un lave-vaisselle, est-ce posh ? Les questions fusent, les plus hurluberlues.

 

Ce qui est certain, c’est que le langage tient une place centrale dans cet entre-soi aux facettes multiples. Le Guardian, quotidien de l’intelligentsia de gauche, y a consacré récemment plusieurs suppléments, allant jusqu’à offrir à ses lecteurs un test personnel de « poshitude ». Etre posh peut signifier aussi bien se comporter en aristocrate qu’en personnage excentrique, voire vulgaire. Mais le comble de la « poshitude » tient à l’utilisation ou à la prononciation de certains mots : choisir « loo » plutôt que « toilet » quand on cherche les petits coins, dire « what ? » plutôt que « excuse me ? » pour faire répéter son interlocuteur, prononcer Cecil « Sissle » et Beaulieu « Byoo-lee ». Bref, tout un art que les personnes mal nées n’ont aucune chance de totalement maîtriser.

 

Philippe Bernard(Londres, correspondant)

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