Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Mon impertinence revendiquée me permet d’affirmer, il me le pardonnera, qu’il y a chez Jean Viardun petit côté Carrefour, celui du fameux «quart d'heure d'avance »* et de son célèbre slogan « Avec Carrefour je positive »
*« Mais au lieu de prendre les forces de chacun, on a complexifié l'organisation, au siège et dans les filiales. Le résultat, aujourd'hui, en est un fonctionnement trop lourd, trop coûteux et pas assez réactif. Carrefour a perdu son quart d'heure d'avance. Il est temps de remettre les pendules à l'heure. » déclarait le nouveau PDG Lars Olofsson en 2009.
Jean Viard ne délivre pas dans ses interviewes un mince filet d’eau tiède, il a des angles vifs, prend des risques, s’expose, « … nous avons choisi de casser l'économie pour "sauver les vieux", pourtant improductifs, ce qui est extraordinaire. », pan sur le bec au petit protégé de la Saporta : Maxime Lledo, représentant auto-proclamé de la génération sacrifiée auditionné par les députés (je ne nie pas les difficultés des étudiants, j’ai des petits-enfants, mais les jeunes ne sont pas un magma indifférencié), il n’est ni dans le camp des contre, ultra-majoritaire sur les réseaux sociaux, ni de celui des pour trop souvent dernier carré des militants du Président, il sort des autoroutes de la bien-pensance, ne néglige pas les chemins de traverse qui me sont chers, iconoclaste, provincial : La Tour-d’Aigues, citoyen engagé mais pas verrouillé, « L'avenir va maintenant dépendre de la capacité du politique à accompagner ce mouvement, à créer des tiers-lieux, à assurer partout un excellent équipement numérique, à nous faire basculer dans un monde écologique, plus humaniste, à faire vivre l'Europe, à décentraliser la santé...Nous allons disposer d'une énorme énergie à utiliser ; la question est de savoir si nos dirigeants sauront en faire une énergie créatrice et non destructrice. La réponse n'est pas écrite. »
Lisez-le, d’accord ou pas d’accord, qu’importe, ce qui importe c’est de renouer les fils du dialogue citoyen, d’échanger, de s’écouter, de s’entendre au sens de la compréhension, sortir de nos tranchées, de notre immobilisme mortifère, revenir à l’essentiel : ce vivre ensemble si déchiré…
Le sociologue en est persuadé : l'après-Covid sera positif et marqué par une "soif de vie" comparable à celle qui a suivi la Libération.
- Il y aura selon vous un avant et un après 2020. En quoi ?
Jean Viard : Pour la première fois dans l'Histoire, cinq milliards d'humains ont mené un combat contre un ennemi commun. C'est gigantesque ! Ce combat, de surcroît, peut-être à ce jour qualifié de victorieux : avec des millions de morts et de malades, certes, mais sans doute 50 à 100 millions de vies sauvées. Et nous avons choisi de casser l'économie pour "sauver les vieux", pourtant improductifs, ce qui est extraordinaire. On impute généralement à Hitler 50 millions de morts. Ici, on a le même ordre de grandeur, mais inversé !
Première séance de négociation des travaux du sommet de la gauche, le 14 septembre 1977, au siège du Parti socialiste à Paris, sous la présidence de François Mitterrand. ImageForum/AFP
Loin des affres du choix du postulant à Sciences-Po : plan en 2 ou en 3 parties, thèse-antithèse puis conclusion ou thèse-antithèse-synthèse, ma prose de billettiste occupe l’entame, les écrits des autres suivent, aucune conclusion.
Il était beau le temps, que les gens de vingt-ans ne peuvent pas connaître, dutrio Mitterrand-Marchais-Fabre, François, Georges, Robertet les autresaurait titré Claude Sautet…
Aujourd’hui, du côté gauche, de la sinistra, c’est plutôt plus on est de fous plus on rit, Yannick, Olivier, Anne, Julien, les 2 Éric, Sandrine, Ian, Benoît, Raphaël, 10,ils auraient pu arriver à la douzaine en ajoutant le bel Arnaud (Montebourg) et l’inconnu de Bourg-en-Bresse Guillaume (Lacroix) le chef des radicaux de gauche, mais où sont donc passés les radicaux de gauche, cher au pharmacien de Villefranche-de-Rouergue, sans doute auraient-ils pu prêter aux invités du beau Yannick Jadot leur cabine téléphonique…
Un hôtel sans fard ni artificesau 68 quai de la Seinedans le 19e arrondissement de Paris.
C'est le lieu choisi par l'entourage de Yannick Jadot pour accueillir la réunion des principaux leaders de la gauche samedi à 10 heures, en vue d'une hypothétique alliance pour la présidentielle de 2022.
« C'est un lieu qui n'a aucun intérêt particulier et c'est d'ailleurs pour ça que nous l'avons choisi », ironise un lieutenant du candidat écologiste.
Bien vu camarade, puisque cette réunion ne présente, à mon sens, aucun intérêt particulier, c’est du mou pour chat, un ensemble vide, de la geste médiatique pour occuper le terrain, d’où mon titre en attendant Jadot…
Jugez-en !
Après un propos introductif de Yannick Jadot, à l'initiative de la rencontre, les échanges seront libres. Seule limite : le temps. « Il n'est pas prévu de plateaux repas », précise un proche de l'écologiste, pour qui les débats ne devraient pas dépasser « deux à trois heures », sans accoucher d'une déclaration commune.
Autour de la table, une personne par parti ainsi que les candidats déclarés – ou pressentis – à l'élection présidentielle : Olivier Faure et Anne Hidalgo pour le Parti socialiste, Julien Bayou, Yannick Jadot, Éric Piolle et Sandrine Rousseau pour EELV, mais aussi Éric Coquerel (LFI), Ian Brossat (PCF), Benoît Hamon (Génération.s) ou encore Raphaël Gluksmann (Place publique).
Coquerel, Mister No ?
« Laisser croire qu’on va pouvoir s’arranger autour d’une table entre candidats, ce n’est pas crédible… Pour l’instant, il y a de vraies différences de fond qui existent entre les différents mouvements »
Une vingtaine de dirigeants et cadres de la gauche, dont Sandrine Rousseau (EELV), Benoit Hamon (Generation.s), Olivier Faure (PS), Anne Hidalgo (PS), Julien Bayou (EELV), Yannick Jadot (EELV), Corinne Lepage (Cap Ecologie) après leur réunion en vue de la présidentielle 2022, le 17 avril 2021, à Paris. —Thomas SAMSON / AFP
La jauge a monté :
Ils étaient une vingtaine, même si le MRC cher au coeur de JP Chevènement qui a rallié Montebourg absent n'était pas de la partie...
Présidentielle 2022 : Les gauches s'entendent pour poursuivre le dialogue ICI
UNIONAprès trois heures de réunion à huis clos, la plupart de la vingtaine de dirigeants et cadres de gauche affichaient leur satisfaction de voir dialoguer une famille souvent émiettée
B.D. avec AFP
A gauche, derrière l’unité, un axe social-écologiste se dessine pour 2022 ICI
Les formations de gauche doivent se réunir samedi 17 avril à Paris, à l’initiative de l’écologiste Yannick Jadot, pour discuter de la présidentielle.
C’est son moment. Même s’il n’est pas le candidat officiel d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) – le parti doit désigner son représentant à la présidentielle lors d’une primaire en septembre –, Yannick Jadot agit comme s’il l’était déjà. Jeudi 15 avril, il était l’invité principal de « Vous avez la parole »,l’émission politique de France 2, où il a débattu avec le ministre de l’économie, Bruno Le Maire. Un coup de projecteur bénéfique pour le député européen qui réunira, samedi 17 avril dans un hôtel parisien du 19e arrondissement, l’ensemble des forces politiques de gauche et écologistes.
Ce rendez-vous fait suite à son appel à l’union lancé le 29 mars sur France Inter.« On doit se parler franchement, clarifier les divergences et se mettre d’accord sur une perspective pour construire un rassemblement, précise aujourd’hui M. Jadot. On doit d’abord travailler sur le fond, les idées. Il faut un pacte de législature. La question d’une candidature commune viendra après. » L’idée est donc de créer les conditions d’une candidature sociale-écologiste commune qui permette à cette famille politique de ne pas partir divisée au premier tour en 2022.
Socialistes, écologistes, communistes, « insoumis »… si les principales formations seront représentées samedi – ainsi que des partis de taille plus modeste –, certaines n’y vont pas avec un grand entrain. La France insoumise (LFI) a posé très tôt des conditions à sa participation : que de la rencontre émergent un « pacte de non-agression » et une volonté de « lutte contre l’extrême droite et pour les libertés publiques ».
Après des échanges épistolaires, LFI sera finalement présente mais sans son leader, Jean-Luc Mélenchon, qui est à l’étranger. « Yannick Jadot est l’un de ceux de la gauche d’accommodement qui rompt avec le “tout sauf Mélenchon” », estime toutefois le député LFI de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel. Cependant, pas question de se ranger derrière une bannière commune qui ne serait pas portée par M. Mélenchon. « Au premier tour, il y aura une candidature de la gauche d’accommodement et une candidature de la gauche de rupture, continue M. Coquerel. Mais il ne faut pas oublier le deuxième tour. Nous ne sommes pas des adversaires. » Pas question, donc, d’insulter l’avenir.
Accélérer le calendrier
Les « insoumis » espèrent même retourner la réunion de samedi à leur avantage : ils sont persuadés que les écologistes sont divisés et veulent les pousser au bout de leurs contradictions, pour récupérer l’aile la plus à gauche. « A EELV, beaucoup sont plus proches de nous que d’Anne Hidalgo [la maire socialiste de Paris]. On peut attirer ceux qui veulent une rupture », veut encore croire M. Coquerel.
Du côté des communistes, on estime « qu’il est toujours utile de se parler », résume Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste. Eux aussi demeurent très circonspects quant à l’éventualité d’un candidat commun : ils sont en plein processus de désignation de leur représentant, qui devrait être leur secrétaire national, Fabien Roussel. Prudence, donc. « On doit dire que la clé pour sortir la gauche de la nasse est de renouer avec les classes populaires et leurs préoccupations. C’est-à-dire le pouvoir d’achat, l’emploi, la désindustrialisation. Mais la question présidentielle ne doit pas nous empêcher d’aborder les législatives », précise M. Brossat.
Problème pour M. Jadot : la direction de son propre parti ne se montre pas non plus très allante… « On continue d’avancer dans les discussions, mais on se voit tous [les partis de gauche et écologistes] très souvent. Mais au lieu d’être en bilatéral, là, on sera plusieurs », temporise Sandra Regol, numéro 2 d’EELV. Cependant, plusieurs cadres des Verts ont signé un texte pour se féliciter de l’initiative de M. Jadot. Ils demandent par ailleurs d’accélérer le calendrier pour entrer au plus vite dans la bataille.
« Un signal clair »
Finalement, ceux qui se montrent les plus enthousiastes sont sans doute les socialistes. Le PS, qui sera représenté, notamment, par son premier secrétaire, Olivier Faure, et sa candidate putative Anne Hidalgo, entend que la réunion soit plus qu’une photo de famille. « Il faut envoyer un signal clair. Montrer que nous sommes prêts à conclure, dès cet automne, un contrat de gouvernement, une coalition et un mode de désignation d’un candidat commun. Nous avons l’obligation d’avancer pour les électeurs qui se désespèrent de voir cette division de la gauche dérouler le tapis rouge au duel Macron-Le Pen », plaide M. Faure. Une position qui n’est pas nouvelle pour lui. Il ne cesse de répéter qu’une alliance autour de la social-écologie est vitale et que les divergences ne justifient pas la présentation de candidats différents.
Derrière cette belle façade de l’unité, une sorte de « noyau dur » se dessine entre le PS et EELV. Avec un objectif : parvenir à afficher ensemble la volonté d’union et se mettre d’accord sur un calendrier dans la foulée. Les deux partis veulent tirer dans le même sens pour ficeler un agenda précis afin de parvenir à l’automne à un « accord de gouvernement, un contrat législatif et un mode de désignation d’un candidat commun », selon les vocables socialistes.
Depuis l’annonce de la proposition de M. Jadot, des rendez-vous de préparation ont été organisés et les téléphones ont chauffé. La maire de Paris a rencontré les trois candidats à la primaire écologiste – Yannick Jadot, le maire de Grenoble Eric Piolle, l’universitaire Sandrine Rousseau –, le secrétaire national d’EELV Julien Bayou, la présidente du groupe PS à l’Assemblée nationale Valérie Rabault, le sénateur socialiste Patrick Kanner et les anciens ministres socialistes Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, pour s’assurer que la réunion déboucherait sur un engagement.
La date de la rencontre a même été plusieurs fois repoussée pour y parvenir. Le schéma final a été arrêté, mercredi 14 avril, lors d’une visioconférence entre Olivier Faure, Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Julien Bayou. Socialistes et écologistes semblent être tombés d’accord sur le fait que le rapprochement devait se faire autour du socle social-écologiste et donc de leurs deux sphères d’influence. L’unité, oui, mais pas trop.
Présidentielle . Yannick Jadot propose à toute la gauche de s’unir autour d’un projet en commun
Le chef de file des écologistes a proposé lundi une grande réunion de toute la gauche, allant de Jean-Luc Mélenchon à Anne Hidalgo, pour discuter projet et éviter de partir divisée face Emmanuel Macron lors de la prochaine élection présidentielle.
« Je veux lancer un appel à Anne Hidalgo, à Olivier Faure, à Julien Bayou, à Christiane Taubira, à Jean-Luc Mélenchon : il faut que dans les jours qui viennent, on se mette autour d’une table et qu’on se mette d’accord pour construire le grand projet d’espérance dont nous avons besoin pour 2022 », a-t-il plaidé sur France Inter, car « si nous y allons divisés, nous n’avons aucune chance de gagner ».
« J’invite depuis Cédric Villani à Fabien Roussel, Delphine Batho, Benoît Hamon, Raphaël Glucksmann. Toutes et tous, aujourd’hui, nous devons avoir la responsabilité historique de nous parler. Peut-être qu’on n’y arrivera pas, mais tentons et puis on verra », a-t-il ajouté pour compléter sa liste d’invitation.
Objectif : avoir une candidature unique de la gauche en 2022 ?
« On définira ensemble peut-être un processus de désignation pour avoir une candidature unique, mais parlons du fond, construisons cette espérance pour les Françaises et les Français » car « il n’y a pas à se résigner à l’extrême droite dans notre pays, il n’y a pas à se résigner à Emmanuel Macron » qui, selon lui, « n’est ni un rempart à l’extrême droite ni un rempart au dérèglement du climat ».
« Ce n’est pas possible que dans ce pays on ne puisse plus trouver des compromis, qu’on ne puisse plus débattre en respectant le concurrent ou le contradicteur », a-t-il déploré à propos des vifs échanges à gauche sur l’Unef et les réunions non-mixtes.
« Une primaire qui devient une primaire identitaire, qui n’est pas une primaire qui se tourne vers les Françaises et les Français, mais qui se regarde le nombril pour savoir quelle est l’identité de la gauche ou de l’écologie serait une primaire de la défaite, ce serait une machine à perdre », a-t-il mis en garde. « Ce dont nous avons besoin c’est d’un processus de désignation et d’un projet de conquête », a-t-il ajouté.
Les éditions Liana Levi sont la garantie d’un choix d’auteurs étrangers de qualité.
Elles publient notamment Milena Agus, Andreï Kourkov et Iain Levison.
Liana Levi a fondé sa maison d’édition du même nom en 1982. Cette maison parisienne et indépendante est le fruit de l’envie et du travail de sa fondatrice. Journaliste en France pour des publications italiennes, Liana Levi souhaitait se lancer dans l’édition.ICI
Grâce à elle j’ai découvert Milena Agus (dernier opus, Une saison douce ICI , et Andreï Kourkov
J’avais remarqué dès le départ qu’il tenait à la main un livre sur la jaquette duquel trônait une jeune vache pie noire dans un décor de papier vert d’eau très bucolique, « Laitier de nuit » d’Andrei Kourkov. J’avais lu son désopilant best-seller « Le Pingouin » qui racontait l’histoire, à Kiev, de Victor Zolotarev, un journaliste sans emploi et de son pingouin Micha rescapé du zoo de la ville en pleine débine. Tous deux tentaient péniblement de survivre, entre la baignoire et le frigidaire de l'appartement. C’est alors que le patron d'un grand quotidien offrit à Victor d'écrire les nécrologies - les « petites croix » - de personnalités bien portantes. Bien évidemment, Victor s’empressait d’accepter ce job tranquille et bien payé. Mais comme à Kiev la vie est loin d’être un long fleuve tranquille, un beau jour, les fameuses « petites croix » se mettaient à passer l’arme à gauche, de plus en plus nombreuses et à une vitesse alarmante. Victor et son pingouin neurasthénique se trouvaient alors plongé dans la tourmente d’un monde impitoyable et sans règles, celui d’une république de l’ancien empire soviétique.
Lors de ma dernière fournée de livres, c’est Attica Locke qu’elle m’a fait découvriravec Bluebird, Bluebird
Née à Houston (Texas) 1974 Attica Locke est scénariste pour le cinéma et la télévision. Enseignante au Sundance Institute, elle travaille actuellement pour une série de HBO sur le mouvement des droits civiques. Black Water Rising (Marée noire), son premier roman, est nominé pour le Edgar Award 2010. Elle vit à Los Angeles avec son mari et sa fille.
LA VIE EN NOIR - Attica Locke débarque chez Liana Levi. C'est une prise de guerre. Au moment où les éléments les plus radicaux de la frange trumpiste ont pris d'assaut le Capitole à Washington DC, le nouveau livre de la romancière américaine, "Bluebird, Bluebird", pourrait presque avoir l'air d'un vieux disque rayé. Sauf qu'il colle aux événements récents comme jamais.
Bluebird, Bluebird a été écrit en 2016, date à laquelle Donald Trump accède à la Maison-Blanche, sous les yeux effarés du monde entier qui pense encore que c'est un clown que l'on va facilement gérer. En réalité, c'est l'Acte 1 d'une nouvelle Amérique. Il faut venir de l'East Texas pour comprendre la portée de de la victoire du milliardaire. Il faut s'appeler Attika Locke. La région appartient à la Bible Belt. Les fondamentalistes chrétiens s'y sont épanouis. Au plus fort de la ségrégation, alors qu'ils avaient servi pour l'Oncle Sam, beaucoup d'anciens soldats noirs ont quitté en masse le Sud pour le Nord afin d'échapper aux lois Jim Crow. Certains, propriétaires de leurs terres, n'ont pas voulu quitter leurs fermes. C'est le cas de la famille de l'auteur. "La terre, ils savaient que c'était le pouvoir", a-t-elle expliqué dans un entretien avec un journal américain. Alors, ce Sud texan, elle le connait, bien, elle l'a vécu dans sa chair.
Précision importante : il est Noir, il boit trop et sa hiérarchie veut le virer. N’empêche que c’est un bon et qu’il va faire surgir une incroyable vérité, sur les crimes d’aujourd’hui et sur ceux oubliés d’hier… Voilà toute l’histoire. Elle est magnifique et complexe, d’une effrayante actualité, peuplée de personnages puissants et plus vrais que nature. Pas étonnant. Attica Locke, qui a produit cette merveille est originaire du Texas. Mais ça ne suffit pas à écrire un polar du niveau de Bluebird, Bluebird, la chanson de John Lee Hooker qui passe régulièrement dans le troquet de Miss Geneva. Il faut du talent. Ce dont Attica Locke est amplement pourvue.
Une poignée d’hommes déterminés à protéger la frontière texane.
Sans Dénomination Fixe, ils ne faisaient ni partie de l’armée, ni de la garde nationale ni de la milice, et n’étaient pas une force de police. Qui sont-ils ? Patrouilleurs solitaires, ils sont discrets, mais terriblement efficaces et gardiens de la frontière mexicaine : Ce sont les Texas Rangers, surnommés les « Diables Texans ». Présentation en quelques coups de colt.
Selon une légende de l’ouest qui circule dans le vent du désert, une émeute a un jour enflammé une petite ville du Texas, submergeant rapidement les autorités locales. Paniqué, le sheriff a alors contacté le gouverneur d’Austin, réclamant un peu d’aide. Un jour plus tard, un Texas Ranger débarquait du premier train, prêt à stabiliser la situation. Au sheriff s’inquiétant qu’il n’y avait qu’un seul Ranger, celui-ci lui rétorqua qu’il n’avait qu’une seule émeute.
Les premiers Texas Rangers sont apparus en 1823, lorsque le bon samaritain Stephen Fuller a sélectionné une poignée d’hommes forts pour protéger des centaines de familles tout juste arrivées au Texas, en bordure du Mexique. 12 ans plus tard, le corps était officiellement constitué, avec 3 compagnies, dirigées par un Capitaine et 2 Lieutenants.
Leur mission ? Protéger la frontière texane des Mexicains, et défendre les familles texanes contre les Cherokees et les Comanches. Leur réputation s’est faite à cette période, lorsqu’ils ne reculaient devant rien pour arriver à leurs fins, et connaissant tellement les régions et les conflits qu’ils servaient même d’éclaireurs et de guides à l’armée fédérale pendant les années de République du Texas (1836 – 1845).
Avec le confinement j’ai le sentiment, en pondant des chroniques, tel une poule en batterie, de faire du vélo d’appartement, je me lasse comme le disait le Colonel de Guerlasse dans Bons baisers de partout de Pierre Dac et Louis Rognoni, en clair de faire du surplace.
Avec le confinement j’ai le sentiment, en pondant un journal qui n’en est pas un, tel une poule en batterie, de faire du vélo d’appartement, je me lasse comme le disait le Colonel de Guerlasse dans Bons baisers de partout de Pierre Dac et Louis Rognoni, en clair de faire du surplace.
Aux grands maux les grands remèdes, alors barre toute, pour le supplément à ma chronique de 6 heures, publié à 8 heures, je change de cap sans trop savoir où je souhaite aller, mais, du fond de mon arrière-cuisine j’ai envie de mettre plus de piments et d’épices dans ma tambouille, du saignant, profiter du marigot politique si fade, si minable, qui va se mettre en ébullition pour la succession de Macron, touiller dans mon gros faitout, avec je l’espère la réouverture des terrasses et des restaurants, la barbaque et les vins nu, étriller les vaches sacrées, déconner mais aussi toujours aborder sérieusement des sujets sérieux sans esprit de sérieux…
Vaste programme !
Faire court, incisif, pertinent, impertinent…
De l'extrait sec !
« Un long discours n’avance pas plus les affaires qu’une robe traînante n’aide à la marche »
Avec le confinement, sur mon balcon je me suis remis au jardinage, la preuve :
Dans l'imaginaire collectif, le nain de jardin ressemble fortement aux nains qui entourent Blanche-Neige : de petite taille (20 à 70cm environ) mais ventripotent, bonnet en pointe fréquemment rouge, barbe blanche, joues rebondies bien roses, veste avec ceinturon, chaussures coquées, etc.
L'origine de ces petits gnomes se situerait au XVème siècle, au début de la Renaissance : ils se présentaient alors sous la forme de petites statuettes taillées dans le bois servant d'amulettes pour protéger du danger les travailleurs des mines de Cappadoce en Turquie qui portaient un bonnet garni de paille pour se protéger des chocs, comme les statuettes ! Elles furent ensuite sculptées dans le marbre au XVIIème siècle, ce qui permet d'en avoir encore quelques précieux exemplaires. ICI
Un siècle plus tard, ce sont alors les suisses et les allemands qui se lancent dans la fabrication quasiment industrielle de personnages pour jardin en argile cuite (céramique) : les petits lutins qu'on n'appelait pas encore "nains" vont alors gagner les pays et régions alentours tels que l'Alsace, la Rhénanie, l'Autriche.
C’est l'Angleterre, elle va jouer un rôle important dans l'engouement généralisé pour ces sortes de korrigans puisque Sir Charles Isham, propriétaire terrien et jardinier anglais installé à Lamport Hall, en rapporta une vingtaine d'exemplaires au milieu du XIXème siècle pour décorer son jardin !
La mode fut alors lancée et orner son jardin d'un ou de plusieurs nains de jardin devint le "must".
« Nous n’avons malheureusement pas vu de nains depuis six mois ! », s’est exclamé Ian Byrne qui dirige un magasin de jardinage en Angleterre, et ce « quel que soit leur type : plastique, pierre ou céramique ».
Alors que le nombre de jardiniers en herbe a considérablement augmenté avec les confinements successifs instaurés au Royaume-Uni, l’offre en nains de jardin n’a pas suivi. Pire, elle s’est réduite : en raison de l’embouteillage du fret maritime créé le mois dernier par le blocage du canal de Suez, de nombreux petits gnomes attendent encore d’arriver au Royaume-Uni, enfermés dans leurs conteneurs.
Selon la société de données maritimes Lloyd’s List, le blocage du canal de Suez a empêché chaque jour le passage de cargaisons estimées à 9,6 milliards de dollars (8 milliards d’euros) entre l’Asie et l’Europe.
Recherche nains désespérément
Comme de nombreuses jardineries, Ian Byrne a contacté des fournisseurs à travers l’Europe et la Chine pour les aider à expédier des nains de jardin au Royaume-Uni. Sans succès.
Le nain de jardin ancré dans la culture populaire
Dès 1797,Goethe écrivit Hermann et Dorothée où il évoquait un jardin magnifique que les passants admiraient pour ses nains colorés.
Peu de temps après, en 1812, le conte des Frères GrimmBlanche Neige et les 7 nains mettait en scène la princesse Blanche-Neige accueillie dans la petite maison des sept nains qui la cachèrent et la protégèrent de la méchante reine. Lorsque les studios Disney adaptèrent cette histoire en dessin animé, en 1937, le succès fut alors immédiat et ne se démentira jamais.
En 2001, le nain de jardin redevint populaire avec le film de Jean-Pierre JeunetLe fabuleux destin d'Amélie Poulain dans lequel un nain de jardin volé voyage. L'année suivante, Renaud sortira une chanson intitulée Mon nain de jardin.
Le quart d’heure géopolitique du Taulier
« L'Angleterre est une ancienne colonie française qui a mal tourné »
Georges Clemenceau
« Il n'est pas interdit de penser que si l'Angleterre n'a pas été envahie depuis 1066, c'est que les étrangers redoutent d'avoir à y passer un dimanche. »
Pierre Daninos
« L'Angleterre, c'est un pays extraordinaire. Tandis qu'en France nous donnons à nos rues des noms de victoires : Wagram, Austerlitz..., là-bas on leur colle des noms de défaites : Trafalgar Square, Waterloo Place. »
Alphonse Allais
« L'Angleterre s'écroule dans l'ordre, et la France se relève dans le désordre. »
Winston Churchill
Le professeur André Siegfried, père de l’analyse politique en France, commençait son cours au Collège de France et à l’École libre des sciences politiques par ces mots: «La Grande-Bretagne est une île, une île entourée d’eau de toutes parts, et je devrais m’arrêter là.»
L’insularité n’est-elle pas censée expliquer les singularités de ce qui était au début du XXe siècle la première puissance mondiale ? Outre que l’Empire britannique a perdu depuis belle lurette son leadership au profit des États-Unis, le grand politologue français ne pourrait plus s’exprimer ainsi. Car la Grande-Bretagne n’est plus une île au sens strict de «pays n’ayant aucune frontière terrestre avec une autre nation»!
Voir les problèmes causés par les Unionistes suite au Brexit à la frontière entre l’Irlande du Nord, britannique, et l’Irlande tout court. ICI
Hier, trois chroniques, trop, cote d’alerte atteinte, ce matin compensation :
« Tu connais l’histoire du soldat napoléonien ? demanda Corrado d’une voix pâteuse tout en faisant des bruits étranges dans les toilettes à côté des miennes.
- Oui », dis-je. C’était l’histoire d’un lancier à Austerlitz qui précédait les troupes dans la fumée et les canonnades et qui finissait par perdre ses jambes puis ses bras, sans pour autant cesser d’avancer, irréductible, rampant sur le chemin de bataille avec son drapeau entre les dents. Le soir, à l’hôpital, Napoléon lui donnait une médaille en lui demandant s’il avait fait ça pour son empereur, « Non », disait le soldat. « Pour ton drapeau ? » « Non plus. » « Pour la patrie ? » « non plus. » « Pourquoi alors ? » « Pour gagner un pari, répondait le soldat. « Une jolie histoire, dit Corrado.
Le dernier été en villeGianfranco Calligarich
Annexes :
Le 25 mai 1804, soit seulement sept jours après sa proclamation en tant qu’empereur, Napoléon 1er décide par décret, de transférer la préfecture de la Vendée de Fontenay le Comte, située au sud du département, vers La Roche-sur-Yon bien plus centrale et se trouvant à une journée de cheval au plus des limites de la Vendée. ICI
Lors de mon premier voyage à Paris, l’année de ma première partie de bac, avec mon copain Dominique nous sommes allés aux Invalides pour voir le Tombeau de quartzite rouge de NapoléonICI
Cambacérès et Cambon aux côtés de Bonaparte.
Le 30 ventôse an XII (21 mars 1804), Bonaparte, Premier consul, ordonne la réunion des lois civiles en un « Code civil des Français », c’est une entreprise de longue haleine qui arrive à terme. « Ma vraie gloire, ce n'est pas d'avoir gagné quarante batailles (...). Ce que rien n'effacera, ce qui vivra éternellement, c'est mon Code civil », déclare-t-il, exilé à Sainte-Hélène.
Tout a commencé lorsque je me suis retrouvé, pour la première fois, face à une copie d’examen : ce que l’on nommait alors la première partie de bac. C’était l’épreuve de français, grande pourvoyeuse, grâce à son lourd coefficient, d’une note apte à vous faire passer aisément l’obstacle.
La veille de l’examen j’avais dormi comme un loir, nulle angoisse, j’allais enfin affronter un bel obstacle. Il en sera de même lors de l’élimination au laser, de mon syndrome de Kent, à Lariboisière, « non merci, je n’ai besoin de rien pour m’endormir ».
À l’appel, le B de mon patronyme me faisait asseoir dans la salle d’examen parmi les premiers. L’attente qui suivit me laissa le temps de rêvasser, puis vint la distribution des copies et enfin celle des sujets. Mon choix fut rapide. « Si vous aviez à choisir un rôle quelle œuvre choisiriez-vous et, comment l’interpréteriez-vous ? »
Molière !
Le Misanthrope !
3 heures…
Et partir de là me voilà parti à la recherche de ma première phrase, l’entame est essentielle, elle conditionne l’envoi, je passai donc une petite heure à me laisser féconder sans souci de l’horloge.
Et puis, me saisissant de ma plume je me lançais dans la rédaction sans brouillon.
Je n’ai nul souvenir de cette première phrase et, je ne pense pas avoir remis, au bout des trois heures, plus un peu de rab, un chef-d’œuvre. Ce fut un accouchement sans douleur. Mon interprétation du Misanthrope plu aux correcteurs, ils me notèrent grassement.
Pour l’épreuve de philo, l’année suivante, plus encore dotée en coefficient, « Pourquoi les animaux ne parlent-ils pas ?», 4 heures, je suivis le même chemin. Les correcteurs furent généreux à l’endroit d’un gamin dont le bagage philosophique tenait dans une petite musette.
Par la suite, propulsé « plume à discours de Ministre » il en fut encore ainsi : il me fallait affronter l’absolue nécessité de rendre ma copie en temps et en heure tout en la rédigeant au tout dernier moment.
Aux premières heures de mon blog je rédigeais mes chroniques à l’arrache comme le disent les jeunes d’aujourd’hui.
Pour mon roman, dit du dimanche, même modus operandi.
Je n’écris que sous l’empire de la nécessité.
Le problème c’est que, là où j’en suis arrivé dans ma vie, je n’ai à faire face à aucune impérieuse nécessité si ce n’est, sur mon espace de liberté, de continuer à aligner des phrases, tel un cycliste qui sait que s’il cesse de pédaler il se cassera la gueule.
Pour autant, pourquoi diable me mettrais-je en tête d’affronter les affres de l’écriture d’un roman ? Se lever tôt, mettre sur le métier son ouvrage, affronter ses personnages, souffrir, produire de la bouillie pour chat ou contempler sa page blanche, non merci. Autre obstacle majeur, je lis beaucoup de bons auteurs : c’est le meilleur antidote à la prétention de vouloir accoucher d’un premier roman qui finirait dans la poussière suite au retour des éditeurs en état de saturation dû au Covid 19.
Mais, comme toujours avec moi, il y a un mais, et ce mais c’est que le virus de l’écriture me tombe dessus tel la vérole sur le bas-clergé. C’est ce qui m’est arrivé lorsque j’ai pondu ma chronique sur les soi-disant restaurants clandestins. Tout s’est enchaîné à la vitesse d’un TGV et je me suis retrouvé avec un bébé sur les bras.
Qu’allais-je en faire ?
Le confier dans un couffin, tel Moïse, aux eaux noirâtres de la Seine ?
En assumer la paternité, l’élever ?
Pour ne rien vous cacher je ne savais que faire de ce projet de m’exfiltrer de Paris, sans être inquiété par la maréchaussée.
Le vivre et écrire, au jour le jour, le scénario d’un road-movie ? J'aurais sans douté été un bon scénariste.
Ou, rester bien au chaud chez moi et pondre, soyons modeste, une petite nouvelle, sur ce périple ?
Pour meubler ce temps d’incertitude j’ai tenté d’embrouiller le commentateur en chef avec des signes de piste imbitables : la filière blanche, deux extraits de mon fameux roman du dimanche…
J’ai réussi mais, bon prince, je me suis attelé à cette 3e chronique * pour éclairer sa lanterne, technique du lamparo, si je suis capable de trouver une première phrase qui me convienne je conterai mon périple déjà tout tracé dans ma vieille tête fatiguée.
Pour faire genre, je cite en chute Fernando Pessoa« Chacun de nous appareille vers lui-même et fait escale chez les autres.»
L’écriture est un voyage incessant et immobile, elle nécessite la solitude et même l’isolement
*Dans l'émission Historiquement vôtre, Stéphane Bern se penche sur les racines d'une expression du quotidien. Il nous emmène sur les traces de la locution pas très mathématique jamais deux sans trois, qui puise son origine au XIIIe siècle. ICI
La Toile étant scannée par nos limiers du boulevard Mortier, ceux de la DGSI de Levallois-Perret, nos douaniers chers à Fernand Raynaud, nos as de Tracfin, je risquais gros de révéler les dessous de la filière blanche, j’ai donc renoncé à lever le voile sur elle, même si l’opération était bouclée.
Bref, allais-je pour autant mettre fin à mon projet fou de m’exfiltrer de Paris sans être inquiété par la maréchaussée ?
L’opération Petite Vadrouille aurait-elle lieu ?
P’tète bien que oui, p’tète bien que non…
Tout est prêt, le scénario bouclé, l’itinéraire minuté, le chat confié aux bons soins de madame Gomes, les plantes du balcon aussi, mon sac à dos au pied de mon lit, alors si c’est ouije vais devoir choisir l’une des branches de l’alternative que la situation m’offre, si je puis m’exprimer ainsi.
Mon choix est fait mais, comme je souhaite maintenir le suspens, je fais comme si j’hésitais encore…
Comme je suis bon prince je vous livre deux indices
N°1
L’autorail se traînait, de gare en gare, àchaque démarrage le diesel exhalait des remugles acides, hoquetait, la carlingue vibrait. Les loupiotes jaunasses donnaient à mon reflet sur la vitre piquée des contours mous, fienteux. Nous étions, en tout et pour tout, trois : une grosse femme sans âge qui tricotait avec une obstination mécanique, un jeune type au faciès de cheval somnolant la bouche grande ouverte, et moi.Le contrôleur devait avoir couché avec son uniforme. Il dégageait un mélange de tabac froid, de slip ancien et d'huile de friture. Lorsqu'il poinçonna mon ticket je remarquai ses ongles longs, bombés et incurvés, sales. On aurait dit des serres d'aigles. Ça me donnait envie de gerber.Il fallait que j'en grille une. Je fourrageai dans mon sac à la recherche de ma boîte à rouler. Mes calbars, mes chaussettes se mêlaient avec tout un fatras de papiers que je trimballais en permanence. Officiellement pour écrire, des notes, ça faisait un sacré temps que je n'avais pas aligné une phrase. Le petit bouquin, que j’avais récupéré dans la salle d’attente, me tomba dans la main. Je le caressai.
Dans un craillement de freins notre équipage stoppait en gare d'Evreux. Les néons du quai lâchaient dans l'habitacle une lumière crue de scialytique. Deux bidasses montaient en parlant fort. La tricoteuse nous quittait. Dans ma main droite le titre du petit bouquin m'étonnait : « Extension du Domaine de la lutte », ça sonnait comme du pur jus d'intello post-soixante-huitard non révisé, prétentiard. Si je l'ai ouvert c'est qu'il était édité par Maurice Nadeau. J'ai toujours eu un faible pour Nadeau. Y’avait un nom écrit au crayon au revers de la couverture : Chantal Dubois-Baudry. Les patronymes à tiret m'ont toujours fasciné, à la manière de la transmutation d'un vil métal en or. Mon doyen de fac s'appelait Durand-Prinborgne et, comme raillait mon pote Bourrassaud, quand je m'extasiais sur un Moreau-Chevrolet ou une Debrise-Dulac « et mon chauffe-eau c'est un Saunier-Duval... »
La Dubois-Baudry était la reine du soulignage, j'ai survolé les phrases soulignées du petit bouquin fripé, y'en a une que j'ai relu trois fois « Au métro Sèvres-Babylone, j'ai vu un graffiti étrange : « Dieu a voulu des inégalités pas des injustices » disait l'inscription. Je me suis demandé qui était cette personne si bien informée des desseins de Dieu. » J'ai fait machine arrière et je me suis plongé dans le petit bouquin fripé au titre étrange.
Arrivé à St Lazare j'ai trouvé refuge dans un café graisseux où un garçon aux cheveux pelliculeux et aux ongles sales, c'était le jour, m'a gavé de demi de bières tiédasses. Quand j'eus fini de lire le petit bouquin j'allai pisser. Les toilettes étaient à la hauteur du standing de l'établissement ce qui ne m'empêcha pas de me poser sur la lunette. C'est alors que j'ai découvert le nom de l'auteur : Houellebecq. Étrange, ça sonnait comme un nom d'abbaye. Ce Houellebecq me dérangeait, son style atone, minimal, s'élevait parfois jusqu'à devenir Bovien, son Tisserand, l'un de ses personnages, venait de détruire mon postulat de la laideur. Ce type « dont le problème - le fondement de sa personnalité, en fait - c'est qu'il est très laid. Tellement laid que son aspect rebute les femmes, et qu'il ne réussit pas à coucher avec elles. Il essaie de toutes ses forces, ça ne marche pas. Simplement elles ne veulent pas de lui… » Grotesque, lamentable…
N°2
« C’est mon drame, j’ai un beau cul mais je suis plate comme une limande Par bonheur je suis entière et avec une bonne douche, un ravalement de façade et un broc de café je serai d’attaque pour vous faire passer les Andes... » Une bonne heure après nous enfourchions la R 75 qui, elle, ne s’offrait pas une gueule de bois et feulait doucement sous le poignet ferme de Marie-Amélie. Elle me bluffait. La route 765 traversait des prairies verdoyantes où paissaient des vaches qui ressemblaient aux vaches normandes de mon grand-père. La comtesse ménageait notre monture dans la perspective des rampes rudes et les lacets que nous allions devoir affronter à El Juncal. Son plan de vol, si je puis dire, elle me l’avait délivré avant notre départ : nous roulerions jusqu’aux environs de midi pour atteindre le pied de la Cordillère puis, afin de ne pas affronter les pentes sous le soleil, car le refroidissement de notre monture n’est pas son fort, nous ferions une halte afin d’attendre le déclin du soleil. Prévoyante la comtesse avait fait préparer un panier de pique-nique au service d’étage. Cette femme m’étonnait vraiment et, alors que dans la tenue d’Ève elle venait de passer commande elle trouvait le moyen de me balancer « Je suis sûre que vous allez me regretter »
En quittant Los Andes nous passâmes sous les bras d’une statue de la Vierge juchée sur une rocaille et, comme nous n’avions pas mis nos casques, je hurlai dans les oreilles de Marie-Amélie « Avec ce qu’elle a vu hier au soir, nous sommes bons pour l’Enfer ! » Relâchant un peu les gaz elle se tournait vers moi pour me répondre « Vous ne perdez rien pour attendre. La maison ne fait pas crédit. L’air des cimes vous redonnera de la vigueur... » À Rio Colorado nous passions à côté d’une Centrale électrique et le paysage devenait de plus en plus lunaire. Nous nous arrêtâmes au confluent des rios Juncal et Bianco. Marie-Amélie se défaisait de sa combinaison de cuir, enfilait un pull de laine et pieds nus dans ses croquenots étendait un plaid sur un petit promontoire herbeux.
Nous déjeunâmes de poulet froid et de fruits accompagnés d’un Carménère d’assez bonne composition. Les eaux tumultueuses et pures chantaient. Le café lui aussi se révélait à la hauteur. « C’est le mien ! » me fit remarquer la comtesse en constatant mon ravissement. J’en restais pantois et je n’eus pas le temps de me remettre que Marie-Amélie ôtait son pull et sa lingerie fine « Si ça vous dit moi je me baigne. L’eau glacée va me purifier des miasmes de cette nuit. » Mon air horrifié lui tirait un rire chevalin. « Rassurez-vous, vos cojones ne risquent rien ! Venez, je vous les réchaufferai en sortant ! » Je pris le parti d’y aller tête baissée sans réfléchir. Passé la brutalité de la morsure première le plaisir fut au rendez-vous après des jeux de mains qui n’avaient rien d’enfantins. La comtesse me comblait. La comtesse m’épuisait. La comtesse m’émouvait. La comtesse me murmurait des mots de gamine. La comtesse adorait l’écho de ses égarements
En ouverture de son livre Finis terrae : imaginaires et imaginations cartographiquesGilles A. Tiberghien cite Jean-Pierre Abraham, Fort Cigogne.
« J’ai oui dire que dans les grands voyages de découvertes, ceux qui avait mission de lever la carte des archipels nouveaux y introduisaient volontiers une île à leur façon, qu’ils baptisaient du nom de la dame de leurs pensées. C’était un fait avéré, admis, nul ne s’en émouvait quand on n’en retrouvait pas trace aux navigations suivantes. C’était disait-on « l’île de la femme du cartographe. »
Il évoque les cartes produites par la littérature :
La carte du Tendre de Mme de Scudéry,
Celle de Jonathan Swiftpour illustrer Les voyages de Gulliver,
L’île au trésor, L’île mystérieuse, l’île Lincoln.
Celles de de Tolkien ou celles de Jack Vancedans le cycle de Tschaï,
Celle de d’Iputupi réalisé par Georges Perec,
Deux ces cartes, au moins, méritent une attention particulière. Celle de l’Utopie, le grand livre de Thomas Moreet celle de L’Isle au trésor de Stevenson.
Michel de Certeaudistingue : ceux qui pensent « en cartes » et ceux qui raisonnent « en parcours » Lire une carte suppose en effet un apprentissage de ses codes et une particulière tournure d’esprit que je n’ai pas : pour preuve lorsque j’ai remonté le sentier Stevenson avec mon ânesse, muni d’une carte, combien de fois j’ai pris les sentiers à l’envers pour m’apercevoir quelques temps après que je m’étais planté, comme me le disait mémé Marie « quand on n’a pas de tête, on a des jambes », je suis fasciné par les cartes mais je suis un piètre navigateur sauvé depuis l’irruption du GPS.
Finis terrae signifie les confins de la terre, mais pas seulement. Gilles A. Tiberghien reprend cette locution latine parce que les anciens faisaient une distinction entre les terres connues et les terres inconnues, c’est-à-dire qu’aux frontières du monde habité « ils laissaient libre cours aux spéculations sur l’au-delà ».
La minute de l’école à la maison étant passée je vous conduis au sujet du jour (pour les accros voir l’article de fond en annexe)
Avaler des couleuvres, faire l’autruche, clouer au pilori, monter au créneau, annoncer la couleur, autant de lieux communs, d’expressions toutes faites qui émaillent encore notre langage parlé, et se retrouvent régulièrement sous la plume ou dans la voix des journalistes de tous médias.
Dans quelle mesure ces lieux soit disant communs, le sont encore ?
Parce qu’ils viennent du fond des âges, des mythologies grecques et romaines, de la bible et de la pratique religieuse chrétienne des siècles passés, de la civilisation agraire ou de l’art militaire des XVIe et XVIIe siècles. On continue à les utiliser largement, parce qu’on croit qu’il s’agit d’une sorte de fond commun de connaissance qui nous relie les uns aux autres par le langage en quelque sorte. Mais on peut se demander pour qui ces métaphores, ces citations à l’origine lointaine font encore sens aujourd’hui.
Si je vous dis « ça me fait une belle jambe »
L’expression vient du XVIe siècle. À l’époque, les belles jambes, les jambes coquettes, celles qu’on voyait étaient celles des hommes, moulées dans les hauts de chausse. On disait faire la belle jambe, se pavaner faire le beau.
« C’est la croix et la bannière »
La croix et la bannière, en effet, datant de l’époque où toutes les processions et autres défilés officiels devaient accorder autant d’importance à la bannière, c’est-à-dire au pouvoir temporel, celui des armées et du roi, qu’à la croix, le pouvoir spirituel de l’Eglise et de ses dignitaires. Obligation d’égalité de traitement, qui donnait lieu à des discussions diplomatiques interminables.
Bref, la présente cartographie des « lieux communs » ouvre grande la porte aux commentaires, bien sûr du commentateur en chef, mais pourquoi pas de quelques émules aventureux
Au Bourg-Pailler, nous nous couchions tard, « y’a encore de la lumière chez les Berthomeau », après dîner papa lisait la presse, ma maman cousait, et moi je profitais de ce temps ajouté pour éplucher la page des sports de la Résistance de l’Ouest : j’étais dans ma phase « je veux être radioreporter sportif » ce qui désespérait ma mère, « ce n’est pas un métier », elle voulait que je fasse curé et, comme j’étais bien élevé je ne lui rétorquais pas « que ce n’était pas un métier », en revanche nous n’étions guère du matin ce qui faisait jaser dans le pays où l’on se couchait comme les poules et on se levait avec le soleil…
Mon horloge biologique ne s’est pas calée sur ce rythme : je suis un couche-tard, passé le cap des 22 heures je peux tenir jusqu’au cœur de la nuit, ça m’aidait lors des fameux marathons de négociations à Bruxelles, pour le matin : j’aime, aux beaux jours, me lever comme le soleil, l’hiver, je flemmarde, je fais la grasse matinée, ce que je déteste ce sont les heures de réveil imposées, en revanche si dans la nuit une idée surgit je suis de suite d’attaque, je me rue sur mon clavier et je suis capable d’écrire jusqu’au petit jour, enfin, j’adore faire la sieste, 20 mn chrono sans chrono et de dormir en tout lieu, même en réunion.
Les confinements et maintenant le couvre-feu me font vivre quasiment hors du temps, je n’ai plus d’heures, je me lève, je me couche à pas d’heure, je mange à n’importe quelle heure, il m’arrive de ne pas sortir de chez moi pendant deux ou trois jours, s’il fait beau je niaise sur mon balcon, je me suis même mis au jardinage, le chat trouve ça extra, je vis comme un moine, tout ça pour vous redire que j’ai folle envie de sortir de Paris. Mais c’est interdit au-delà d’un rayon de 10 km et la milice macronienne veille.
Que faire ?
Hier, après avoir évoqué une hypothétique remontée de la Marne tel JPK, baguenaudant sur la Toile, je suis tombé en arrêt : Les Riceys, j’avais trouvé le fil rouge de mon périple, tout se maillait, restait le plus compliqué : sortir en loucedé de Paris, passer au travers des mailles du filet de la police sanitaire.
J’ai alors procédé par élimination, sur ma short-liste des moyens de sortie de Paris j’ai rayé :
à pied : incompatible avec le temps qui m’est imparti, et la météo évoquée pour remonter la Marne n’est pas idéale pour marcher…
à cheval : je n’ai pas de cheval.
en voiture : contrôle possible de plus je ne souhaite pas divaguer en carbonant.
en Vae : pas assez d’autonomie…
en RER, ils ne vont pas assez loin et je ne veux pas me retrouver dans une rame serré comme une sardine.
En train via la gare de Paris-Bercy, j’y suis allé voir, pas un képi en vue, un côté gare provinciale, ç’est jouable…
Mais avec votre serviteur il y a toujours un mais, et ce mais ce sont mes souvenirs de mai 68 où la pénurie d’essence m’avait mis dans l’obligation, pour quitter Nantes, afin d’aller rassurer mes pauvres parents effarés par mon nouveau statut de révolutionnaire, on m’avait vu aux infos régionales un micro à la main dans un amphi enfumé, de me débrouiller en empruntant un véhicule prioritaire, pourvu en essence : une ambulance.
Et si je sortais de Paris en ambulance ?
Mais comment emprunter, plus exactement me faire transporter par, une ambulance lorsqu’on n’est pas malade ?
Tout simplement en activant la filière blanche.
Qu’est-ce la filière blanche ?
Pour faire court et maintenir le mystère : une combine type Pieds Nickelés qui devrait plaire à la mouche du coche.
Votre Taulier ne rechigne jamais, même pendant les mois d’été, à explorer les plis et les replis de la libido du buveur. Mais, comme il est aussi un fieffé ramier, il ne crache pas sur le recyclage de chroniques anciennes. Pour sa défense, celle que je...
Puisque certains n'ont pas compris mes conneries de la saison 1 ICI link j'en remet une louchée. C’est donc l’histoire d’un mec qui passait sa vie avec les bandits manchots dans les casinos. Il jouait à tout. Il pariait sur tout. Il grattait. Il se faisait...
Fenêtre sur cour, L’amour Est un crime parfait, Des mots noirs De désespoir Jetés sur un petit carnet. Mère au foyer sans foyer À nue Toute nue. Sur sa peau lisse tout glisse. Ses grains de beauté Fixés sur mes clichés volés. Sente blanche de ses hanches...
1- J'adore les mecs, le cul vissé sur le siège de leur scooter, qui m'invectivent parce que sur mon vélo je ne démarre pas assez vite aux feux tricolores... Bienheureux les beaufs ! 2- J'adore les nanas, les fesses posées sur le cuir des sièges de leur...
Sur la Toile faut s’attendre à tout lorsqu’on est comme moi un VB, vieux blogueur, un VC, vieux con, un VD, vieux débile qui crache sa bile comme dirait l’immense Mimi, mais un qui a aussi le bras très long, un influenceur de Première League, un gars...
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