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29 avril 2021 4 29 /04 /avril /2021 08:00

Photo 1 - Plaque métal déco 40x30cm un train peut en cacher un autre panneau vintage SNCF

Ambrose plaça son cabas « Terroirs d’Avenir, où gisait l’enveloppe immaculée, cachetée du sceau de cire d’ADN, dans le panier avant Brooks de son vélo. Si les  terrasses avaient été ouvertes, il aurait pris plaisir à briser le sceau pour savoir à quelle sauce il allait être mangé. Aux feux du débouché de la rue de Castiglione sur celle de Rivoli, les grilles ouvertes  du jardin des Tuileries lui ouvraient les bras. Il attacha son destrier sous les arcades, au poteau d’une affreuse pancarte, qui faisait face à la librairie Galignani, une bouffée de souvenirs du temps où il flânait dans ce temple aux origines vénitiennes. Au XVIe siècle, une famille d’imprimeurs vénitiens s’installait à Paris. Et un siècle et demi plus tard, Ambrose s’immergeait dans son décor somptueux, alignement de lourdes bibliothèques de bois sombre et ciré, parquet ancien, demeuré intact depuis les années 1930, et dans cette atmosphère d’un calme absolu, l’amoureux des livres qu’il était se sentait un peu comme Holly Golightly, l’héroïne de Capote, dès qu’elle passait la porte de chez Tiffany’s : il lui semblait que rien de grave ne puisse lui arriver...

 

 

Le jardin des Tuileries, enfin débarrassé des horreurs de Marcel Campion, en ce temps de confinement, reprenait des allures de havre de paix, un lieu de promenade, de recueillement loin des fureurs de la ville. Ambrose se rappelait, en s’asseyant sous un bouquet d’arbres, qu’il fut créé, au XVIe siècle, par Catherine de Médicis pour l’usage exclusif de la cour, avant que Louis XIV ne décide d’en faire une promenade publique ou presque. On filtrait aux grilles, et si vous étiez domestique, simple soldat, ou de couleur, vous n’aviez aucune chance d’y entrer. Mais tous ceux qui le pouvaient s’y pressaient. Il faut dire que jusqu’à Napoléon III, il n’y avait à Paris que très peu de jardins ouverts au public. Outre les Tuileries, on pouvait prendre l’air au jardin du Luxembourg ou au jardin des Plantes et se promener dans les allées arborées du Palais-Royal. Le jardin arboré pour le plaisir des promeneurs, qui pouvaient admirer des arbres exotiques comme le marronnier d’Inde, mais également pour les protéger du soleil. Au XVIIe siècle il fallait absolument avoir la peau blanche, comme la reine. Être cuivré, tanné, c’était la marque du peuple, le signe d’une basse extraction. Au XVIIe siècle, on plantait des arbres pour protéger la blancheur de l’aristocratie. Au XXIe, l’arbre servait à rafraîchir tout le monde, les gens, comme aime à le dire Mélenchon. Ils en avaient bien besoin.

 

Comme de bien entendu, à peine assis, le grelot déjanté fut pris de soubresauts, l’impatiente venait aux nouvelles.

 

« Alors, tu repiques à ta vie dans les hautes sphères qui t’enivrent de leurs flaveurs d’écurie ?

 

Allait-il la faire mariner ?

 

Ambrose fit sauter le sceau avec la pointe de son Opinel. L’enveloppe contenait une chemise cartonnée violette : revue de presse sur les chasses de Chambord et une petite enveloppe en papier recyclé violet : Nous allons faire proprement un métier sale. Le salaud, ça sentait le gaz à plein nez ! Pour se détendre Il feuilleta la revue de presse.

 

 

Raphaëlle Bacqué écrivait dans LE MONDE du 18.12.2009 alors que Nicolas Sarkozy venait de nommer son conseiller Pierre Charon président de Chambord. Dans la plus pure tradition de la monarchie républicaine.

 

« Qui n'a pas admiré l'aube froide se levant sur Chambord, un jour de chasse, n'a rien vu. On y arrive le plus souvent la veille, muni de ses fusils, pour une battue aux sangliers ou un tir sélectif à l'affût ou à l'approche, d'un ou deux cerfs. Les invités, qui ont dormi dans une auberge face au château, se retrouvent, au petit matin du vendredi, pour une élégante collation, avant de partir en 4 × 4 pour les 160 hectares clos de murs où se cache le gibier. A midi, on déjeune dans une clairière, et le soir, on se retrouve pour un dîner aux flambeaux dans la grande salle du château. »

 

Malgré le froid cinglant de ce jour de décembre, la cérémonie a été retardée d'une heure. Pour ce "tableau" – l'hommage rendu au gibier après la chasse –, on attend un invité prestigieux. Éclairés au flambeau, les plus gros sangliers sont alignés sur un lit de branchages. Avec plus de 30 bêtes tuées au compteur, la partie a été superbe. C'est, en vérité, toujours le cas à Chambord. Dans cette forêt si giboyeuse – plus de 800 cerfs et biches et 1.500 sangliers y trouvent refuge –, peu de chances de rentrer bredouille. Un scénario encore plus improbable aujourd'hui : la battue réunit les présidents des fédérations de chasse françaises, tous de fines gâchettes. Le soleil s'est couché depuis longtemps sur le château construit par François Ier. Soudain, les phares d'une berline noire balaient les arbres. La portière s'ouvre : Emmanuel Macron, bottes aux pieds, sort de la voiture. Le président de la République, qui fête son anniversaire dans le domaine, est venu assister au rituel. On se recueille quelques minutes pendant que les sonneurs jouent des airs traditionnels. Puis le chef de l'État salue un à un les chasseurs, maîtres-chiens, rabatteurs et gendarmes. Dans un discours improvisé, il fait l'éloge de la chasse, ce "formidable atout pour la biodiversité". "Je serai le président qui développera la chasse, vous pourrez toujours compter sur moi." La rencontre durera presque une heure. Avant qu'Emmanuel Macron ne rejoigne Brigitte et ses petits-enfants pour manger une crêpe au village.

 

"Cela faisait quarante ans qu'un président de la République n'avait pas osé assister à un tableau…" Attablé dans un café proche des Invalides, Thierry Coste, teint halé et sourire un rien carnassier, ­savoure sa victoire. Un chef de l'État posant à côté du gibier encore fumant? Du jamais-vu depuis Giscard. Seul raté de la séquence : l'Élysée avait exigé qu'aucune photo ne fuite. Mais un des participants n'a pu s'empêcher d'immortaliser la scène. Le cliché, très sombre, s'est rapidement propagé sur les réseaux sociaux. Lobbyiste de la chasse, "­Machiavel de la ruralité" comme il aime à se présenter, ­Thierry Coste est un habitué des antichambres du pouvoir. Sous ­Nicolas ­Sarkozy comme sous ­François ­Hollande, cet homme jovial a toujours eu ses entrées à l'Élysée. Mais jamais, avant ­Emmanuel ­Macron, un chef de l'État ne lui avait prêté une oreille aussi attentive. La suite ICI 

 

Sans aucun intérêt !

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