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20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 06:00

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Elle mangea – selon les préceptes du dieu de France – un croissant avec un café crème au petit déjeuner, puis elle partit d’un pas nonchalant au rendez-vous fixé par Smuga, en marmonnant parce que l’endroit lui paraissait indigne  (…) puis elle tourna à gauche et, par une ruelle étroite du Quartier latin, elle monta jusqu’au monument de la mégalomanie française dans lequel la « Patrie reconnaissante » avait décidé de garder les dépouilles de ses « Grands Hommes ». Zofia se fit la remarque acerbe que si les Français avaient voulus être cohérents, ils auraient plutôt dû les garder dans une cahute gauloise gargantuesque au toit de chaume, au lieu de transformer en cimetière national une église catholique bâtie sur le modèle d’un temple romain. C’était un peu comme si les Polonais avaient choisi d’enterrer leurs célébrités dans une gigantesque église orthodoxe en forme de tour Bismarck.

 

Zofia les raillait mais, en réalité, elle enviait aux Français leur posture « nous sommes les plus grands et les plus merveilleux, et si ça ne te plaît pas va te faire cuire un œuf ». Comment était-il possible que le monde ait gobé cette histoire en leur pardonnant tout ? Les multinationales voraces étaient attribuées aux Américains, la colonisation aux Anglais, l’éclatement des guerres sanglantes aux Allemands, les oligarques mafieux aux Russes, les essais nucléaires aux Coréens, l’antisémitisme aux Polonais, la paresse aux Espagnols, et les Français – s’ils n’étaient les champions d’aucune de ces disciplines, ils étaient au moins médaillés – regardaient le monde de haut, un croissant entre les dents et un innocent sourire aux lèvres, avec l’aura d’amateurs de bonne littérature, de bon vin et de bonne vie. C’étaient vraiment de petits finauds.

 

Inestimable

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19 décembre 2021 7 19 /12 /décembre /2021 09:30

C’est bien joli, chaque jour que Dieu fait, de bosser pour des prunes (Cette expression date du XVIe siècle. La prune désignait la chance, un coup, mais également quelque chose sans aucune valeur. Lors des croisades, les perdants ramenaient des prunes, ces fruits délicieux, à leur souverain pour mieux faire passer leur défaite.), de travailler pour le roi de Prusse ICI, mais pourquoi diable, même si je ne vais plus à la messe, marner le dimanche ( Ces salades puantes c'était pour que je bosse à l'œil!... Il profitait de mes parents... Qu'ils pouvaient encore me nourrir... Il dépréciait mon boulot pour me faire marner gratuitement » Céline, Mort à crédit, 1936).

 

J’ai donc décidé, vêtu de ma robe de chambre élimée, chaussé de mes charentaises avachies, de me caler dans mon vieux fauteuil en cuir et de lire la P.Q.R et, bien sûr, en pensant à PAX c’est le Républicain Lorrain que j’ai choisi.

 

Bata l’héritage du colosse de la chaussure et de son utopique cité-usine ICI 

 

 

Bataville est sortie de terre en 1931 près de Sarrebourg, où n’existaient jusqu’alors ni traditions industrielles ni culture syndicale. Cette ville entièrement tournée vers son usine a jailli dans l’esprit d’un cordonnier tchèque, Tomas Bata, arrivé en Lorraine avant-guerre. Pendant 70 ans, 14 milliards de paires de chaussures ont été fabriquées dans les unités de production mosellanes. Jusqu’à ce qu’en 2001, la concurrence des pays à bas coût fasse chuter le géant du soulier et plonge des centaines de familles dans un conflit social violent qui a marqué le pays tout entier. La fin d’une époque !

 

Véronique Chemla: « Bata, un cordonnier à la conquête du monde » par Peter  Kerekes

Tomas BATA

 

1931 : De la République Tchèque à Hellocourt

 

 

Bataville est née d’un rêve. Ou plutôt d’une vision. Celle de Tomas Bata, un cordonnier tchèque, qui, en 1894, fonda avec ses frères et sœurs une fabrique innovante et florissante dans sa ville natale de Zlin. Des chaussures en toile moins chères qu’en cuir en temps de crise, un marché d’équipementier juteux avec l’armée… Le jeune Bata a vite fait fortune et posé les bases d’un empire. Au pas de charge. En agrandissant ses usines et en embauchant toujours plus de main d’œuvre.

 

Pour loger ce personnel, dont un certain Emil Zatopek, Tomas Bata, inspiré par un voyage aux Etats-Unis, imagina une cité industrielle où chacun vivrait et travaillerait, sans réelle frontière entre la maison et l’usine. Un modèle à la fois paternaliste et productiviste où seraient intégrés un site de production bien sûr, mais aussi tous les ingrédients d’une vie réussie, avec une cité pour loger les ouvriers, des écoles, une église, des magasins, un centre d’apprentissage, des équipements sportifs de haut niveau, des lieux de divertissement, une fanfare, etc.

 

 

Cités regroupant les logements des ouvriers

 

Désireux de conquérir l’Europe de l’ouest, Tomas Bata cherchait un lieu où répliquer sa ville-usine idéale de Zlin. Et son choix s’est porté sur le lieu-dit de Hellocourt, à proximité des villages de Moussey et Réchicourt-le-Château, bordé par le canal de la Marne au Rhin et le chemin de fer Dieuze-Avricourt. Mais en même temps assez éloigné de tout pour protéger cette « bulle » Bata. En 1931, des bâtiments en béton et briques rouges rectiformes de 80 x 20 m, haut de cinq étages, dans le plus pur style Bauhaus, sont sortis de terre, alignés des deux côtés d’une rue centrale se prolongeant vers la cité ouvrière prévue pour accueillir 15 000 habitants.

 

 

 

Cela a fait grincer quelques dents. En 1936, une loi anti-Bata, la loi Le Poullen, a tenté de limiter l’extension de ce que l’on appelle désormais Bataville. Raté. Aux ateliers et aux maisons de briques rouges se sont ajoutés une piscine, une halle de sports, une église, un gymnase avec un parquet à l’américaine…

 

Le tout ICI 

Bernard Lavilliers chante pour les salariés de Bata

Le 21 décembre 2001

 

BERNARD LAVILLIERS a tenu parole. Hier, en fin d'après-midi, il a improvisé un concert dans le réfectoire de l'usine Bata. Il a aussi parlé avec les salariés pour tenter de les réconforter à la veille de l'arrivée des lettres de licenciement dans les boîtes aux lettres. « On quitte notre boîte, mais on va aussi forcément quitter un ami, un parent Cela fait mal », note David Simon, 33 ans, dont treize passés chez Bata. Depuis quelques jours, il vit « avec un nœud dans la gorge ».

 

« C'est comme une famille qui se déchire »

 

Demain matin, les courriers arriveront. Ceux qui ne l'auront pas, par défaut, sauront qu'ils ont été choisis par le repreneur. Jean-Michel Helvig, ancien directeur commercial, recentre l'activité sur la chaussure et garde 268 salariés sous le label Hello SA. Aucun nom n'a filtré. « On ne sait plus comment se regarder les uns les autres, c'est comme une famille qui se déchire », poursuit David. Lui a fait son deuil : « Ils ne gardent qu'une seule personne par couple, ma femme est à la coupe cuir, un poste clé. Moi, je suis polyvalent, mais cela ne suffira pas. » Samedi, sa main tremblera en ouvrant la boîte aux lettres. Son fils de 10 ans sera derrière lui : « Il est très inquiet, en quelques mois sa moyenne en classe a chuté de quatre points. » Dans le bureau du comité d'entreprise, les employés défilent. Ils veulent savoir. Evelyne Caro, 37 ans, déléguée CGT, est épuisée par six mois de lutte syndicale. Représentante du personnel, elle pouvait disposer avant tout le monde de la liste des 528 personnes licenciées. Elle a refusé : « C'est Bata qui licencie, que Bata assume. » Sa collègue Nadine, 39 ans, déléguée CFDT, répond qu'elle ne sait rien. En sa qualité de salariée protégée, elle a déjà eu sa lettre : « Je suis licenciée, mais je peux refuser le licenciement. » En six mois de lutte, elle a peu pensé à elle. A présent, elle hésite : « Ce travail m'aide à élever seule mes deux enfants. Mais je me dis aussi qu'à mon âge, c'est peut-être l'occasion de tenter quelque chose ailleurs. »

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18 décembre 2021 6 18 /12 /décembre /2021 06:00

Un communiqué de notre ami Lefred-Thouron. | Glougueule

Co-auteur du Glou Guide (éditions Cambourakis), le journaliste Jérémie Couston nuance cependant cette idée de cherté : «Si certaines bouteilles sont chères, c’est aussi à cause des intermédiaires : une bouteille vendue 10 euros au tarif professionnel par le vigneron sera vendue deux fois plus chère chez le caviste, voire 2,2 fois plus chère à Paris, et cinq fois plus au restaurant. Pourtant, les vignerons ne roulent pas sur l’or, ne partent pas en vacances et n’ont pas de grosses voitures».

 

Jérémie Couston travaille à Télérama temple des ex-culs bénis reconvertis en conscience de la GOCHE. Il est un concurrent de Ciné papy mais il fait des extras en lichant du vin nu ce qui ne fait de lui un expert en économie des marges et des charges du petit commerce.

 

Au feu les pompiers la maison qui brûle le sieur Antonin Iommi-Amunategui sort la lance à incendie

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4 ans d'amour glou... On va pas se fâcher sur un malentendu ! Vive les cavistes indé et le vin naturel 🍷

 

Glou Guide

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Message des auteurs du Glou Guide :

 

« À nos amis cavistes : un récent article du Figaro dans lequel l'un des auteurs du Glou Guide est cité a pu laisser entendre que le prix parfois élevé du vin naturel était le fait des marges réalisées notamment par les cavistes. Mais les propos de l'auteur en question, Jérémie Couston, ont été tronqués (ce qui est très courant lors d'interviews, sinon les articles feraient 15 pages) et leur signification de ce fait déformée, ce n'est bien sûr pas du tout ce qu'il a voulu exprimer : le Glou Guide soutient et met en avant les cavistes depuis maintenant 4 ans, aucun de ses auteurs ne pense que les cavistes sont responsables de l'inflation des prix du vin naturel ; c'est un vrai malentendu dont les auteurs sont collectivement désolés... Bonne fin d'année à toutes et à tous, en espérant que les fêtes vous amènent une clientèle assoiffée ! »

 

Ah bon, la pauvre Marie-Eve Lacasse aurait tronqué les propos à l’emporte-pièce de Couston, permettez-moi d’en douter et je trouve particulièrement inélégant d’invoquer un tel type d’argument afin de ne pas se mettre à dos les cavistes de vin nu. C’est minable.

 

L’article est par ailleurs assez paradoxal puisque après avoir pataugé dans les raisons des prix élevés des vins nu elle fait de la pub pour le Glou Guide en mettant en avant : « Le premier vigneron nature du Glou Guide t. 1 (2018) est, d’ailleurs, le moins cher de France : Louis Julian, à Ribaute-les-Tavernes dans les Cévennes, propose une bouteille de blanc à 2,70 euros le litre. »

 

Ah ! Les Ingrats…

 

Le Figaro n’est plus ce qu’il était en promouvant : Un choix militant

Un sommelier qui déguste | Glougueule

Pourquoi le vin naturel est-il cher ?

 

Oui, le vin naturel est, en moyenne, plus cher que le vin en agriculture conventionnelle. Les vignerons expliquent pourquoi.

Par Marie-Eve Lacasse

Publié le 14/12/2021

Si le vin naturel est plus cher, les vignerons qui le produisent ne sont pourtant pas riches. Les raisons évoquées sont toujours les mêmes : ce sont des vins faits à la main, sans mécanisation à la vigne. Les surfaces cultivées sont plus petites qu’en conventionnel et les rendements moindre (moins de 40 hl/ha en moyenne). L'utilisation de peu ou pas de produits phytosanitaires rend le travail plus long, plus minutieux et, globalement, plus coûteux. Et les choses ne vont pas aller en s’améliorant : «Cette année, à cause du gel, il a fallu sortir beaucoup plus de trésorerie que d’habitude pour les bougies, les éoliennes, les salaires» explique la vigneronne Catherine Breton (Restigné, Loire). «Ces changements sont très onéreux. Il y a trente ans, on arrivait à anticiper les charges variables. Le coût des vendanges pouvait passer de trois à huit, mais les traitements étaient les mêmes. Désormais, avec le changement climatique, il ne doit plus y avoir un seul grain de sable dans l’engrenage : les fluctuations sont trop importantes». 

 

Sauver un patrimoine

 

Résumons. Chez les viticulteurs qui se revendiquent du mouvement «nature», la plupart des gestes sont faits à la main : taille, traitement, binage, ébourgeonnage, palissage, récolte, sans compter toutes les étapes au chai, pour un total de «160 gestes à la vigne et autant sur le vin» affirme le vigneron Pierre Breton (Restigné, Loire). «Or, dans les vins naturels, il faut un employé pour quatre hectares ; en conventionnel, il en faut un pour 20».

 

Quant aux néo-vignerons sans patrimoine, ils doivent emprunter et mobiliser beaucoup de ressources pour se lancer. Et même lorsqu’ils sont du cru, les débuts sont forcément difficiles : «J’accuse le coup de la conversion en biodynamie, de l’achat de matériel, du petit outillage » nous confie la jeune Justine Vigne  (Richerenches, Rhône méridional), installée depuis quatre ans et qui élève ses vins en amphores. « Je viens d’acheter 5 hectares, j’ai des stagiaires et je prévois embaucher. La vraie question, c’est : jusqu’où je peux dégrever sur mon propre salaire pour garder un employé ?».

   

Un choix militant la suite ICI

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17 décembre 2021 5 17 /12 /décembre /2021 06:00

 

Edouard Leclerc pose, le 17 novembre 1956, dans le tout premier centre E. Leclerc ouvert en Ile-de-France, a Issy-Les-Moulineaux.

Edouard Leclerc le 17 novembre 1956 lors de l'ouverture à Issy-les-Moulineaux du premier centre Leclerc d'Ile-de-France 

© AFP

 

Qui c’est qui a le premier cassé les prix ?

 

L’Édouard Leclerc de Landerneau

 

Il y a bientôt 73 ans une nouvelle épicerie ouvrait dans la petite rue des Capucines de Landerneau, dans le Finistère. Jusque-là, rien de bien étonnant. Mais il s'agissait du tout premier commerce ouvert par Edouard Leclerc, le début d'une longue série qui l'amènera à fonder le premier réseau de grande distribution de France.

 

Dès le début, Edouard Leclerc a l'idée de créer un commerce nouveau, capable de garantir des prix bas à la clientèle. Il part simplement du postulat qu'il est possible d'atteindre un tel objectif en proposant aux consommateurs des prix de gros sur des produits du quotidien. Il commence par des galettes de Pontivy, puis s'attaque à l'huile, à la farine, au sucre et au savon.

 

Au volant de sa camionnette, il part à la rencontre des producteurs pour leur acheter directement les produits qui seront ensuite vendus dans son magasin, alors tenu par son épouse Hélène. Son objectif : supprimer les intermédiaires et, par la même occasion, leurs marges, pour faire bénéficier au consommateur final des prix défiant toute concurrence, de 25 à 30 % moins chers qu'ailleurs en moyenne.

 

Au fil des ans, Leclerc enrichit sa gamme et multiplie les ouvertures de magasins en délaissant de plus en plus les centres urbains pour ouvrir sur de plus grandes surfaces en périphérie. Et pour s'assurer que ce positionnement est bien appliqué par l'ensemble du réseau, les adhérents qui rejoignent Leclerc doivent tous « signer une charte et s'engager à vendre aux tarifs les moins chers du marché, au minimum 2,5 % en dessous de la moyenne nationale », écrivent nos confrères de L'Obs en 2011.

 

Depuis que Michel-Edouard Leclerc a repris le flambeau, en 2003, cette tradition se perpétue : tous les mois, les magasins de l'enseigne qui proposent les prix les plus bas figurent au tableau d'honneur. De quoi rappeler à ceux qui n'y figurent pas qu'il leur reste du travail à faire.

 

Un réseau coopératif

 

Comme certains de ses concurrents tels Super U et Intermarché, Leclerc a choisi le modèle coopératif pour se développer. Cela signifie que, à la différence de la franchise, les commerçants indépendants qui le rejoignent pour piloter leur propre magasin ne paient pas une redevance de marque à un franchiseur, seul propriétaire du concept et de l'enseigne.

 

En revanche, tous sont des membres actifs du « Mouvement Leclerc », comme on dit chez Leclerc. Posséder son point de vente était aussi l'une des premières conditions pour faire partie du réseau. Un point non négociable qui aurait causé le départ de 92 adhérents en 1969. Menés par Jean-Pierre Le Roch, ils ont fondé ensemble EX Offices de distribution, l'ancêtre d'Intermarché.

Le passé trouble d'Edouard Leclerc pendant l'Occupation ICI

 

Soupçonné d'avoir dénoncé des résistants en 1944, en Bretagne, le fondateur du groupe de grande distribution fut emprisonné pendant six mois après la Libération. L'Express dévoile des documents montrant sa proximité avec une unité allemande de sinistre mémoire. Révélations

Offre Champagne Brut Marquis De Vauzelle chez E Leclerc

Tous les groupes de grande distribution ont leur champagne « MDD ». Il s’appelle Charles Vincent chez Carrefour (12,60 euros le brut sans année), Veuve Emille chez Auchan (13,99 euros), Bruther chez Monoprix (14,90 euros), Louis Danremont chez Système U (14,50 euros.

 

C’est Ophélie Neiman qui l’écrit dans l’article bien documenté ci-dessous

Champagne brut CHARLES VINCENT : la bouteille de 75cL à Prix CarrefourOffre Champagne Veuve émille chez Auchan

Bruther Champagne AOP, brut - Monoprix.frPromo Champagne Brut Rose Louis Danremont U chez Super U

 

Champagne : le tabou des cuvées à prix cassés ICI

Stars des grandes surfaces, les bouteilles bon marché ont mauvaise réputation auprès des professionnels du secteur.

 

Par Ophélie Neiman

Publié le 09 décembre 2021 

 

Évoquer les champagnes vendus, disons, au-dessous de 15 euros, suscite silences gênés et agacement. Rares sont ceux qui assument en faire ou en vendre.

 

« À leur place, on ne voudrait pas en parler non plus », assènent Maxime Toubart et Jean-Marie Barillère, coprésidents du Comité interprofessionnel du vin de Champagne.

 

« Nous représentons l’appellation. Ça ne nous enchante pas de constater des prix ou des pratiques commerciales qui l’abîment et la mettent en péril. » L’image du champagne serait en jeu. Ces derniers se rassurent en constatant que la demande a nettement chuté pour les bouteilles à moins de 15 euros.

 

De combien ?

 

Dur à dire. Mais le prix d’achat moyen d’une bouteille dépasse désormais les 20 euros.

 

Il est vrai qu’il est difficile de produire du champagne au-dessous de 15 euros quand le kilo de raisin, souvent acheté à des viticulteurs, se négocie à 6,80 euros en moyenne et qu’il en faut 1,5 kg par bouteille. Par ailleurs, depuis la loi EGalim, de 2019, visant à réduire les rabais agressifs en grande distribution, les promotions sur le champagne ont fondu.

 

 

Sept mois après son entrée en vigueur, le magazine LSA Conso relayait une étude Nielsen estimant qu’avant cette loi plus de 50 % des ventes de bouteilles pétillantes étaient portées par les promotions, chutant par la suite de près de 40 %. En conséquence, les marques Vranken-Pommery Monopole (dont Pommery, Heidsieck & Co, Charles Lafitte), Charles de Cazanove ou G.H. Martel & Co ont essuyé des pertes notables.

 

Bulles distribuées en marque propre

 

Cependant, on trouve encore des champagnes à moins de 12 euros, parfois même sous la barre symbolique des 10 euros. Tel le Marquis de Vauzelle, vendu 11,90 euros chez E. Leclerc, et même 9,90 euros avec le ticket fidélité. Elaborée par une maison discrète et qui tient à le rester, cette cuvée fruitée, légèrement sucrée (bien que brut) et sans grande longueur, ressemble à un honnête prosecco. « C’est un produit très attendu, constate Cyril Mondon, responsable du vin pour E. Leclerc. Nous faisons des offres à moins de 10 euros plusieurs fois par an, via les tickets, et ça marche très bien. » La marge est faible, la rentabilité tient aux volumes vendus.

 

À moins de 15 euros, le même magasin E. Leclerc propose le champagne Pol Carson, premier cru, à la bulle fine et bien noté dans les dégustations à l’aveugle. Ne cherchez pas à vous rendre au domaine : Pol Carson n’est qu’une étiquette créée par E. Leclerc. Une marque de distributeur, une « MDD », dit-on dans le jargon. « Nous avons un partenariat avec un fournisseur qui produit un champagne habillé de notre marque, précise Cyril Mondon sans donner le nom. Même s’il y a tous les ans une négociation tarifaire, le consommateur doit à la fin retrouver une qualité identique. »

 

Tous les groupes de grande distribution ont leur champagne « MDD ». Il s’appelle Charles Vincent chez Carrefour (12,60 euros le brut sans année), Veuve Emille chez Auchan (13,99 euros), Bruther chez Monoprix (14,90 euros), Louis Danremont chez Système U (14,50 euros).

 

Peu de marge, pas de budget de communication : un prix bas tient parfois à cela, certains approchant la qualité de bouteilles plus connues. Le fournisseur peut changer d’une année sur l’autre, et le style du vin aussi, ce qui fragilise la marque car l’étiquette, elle, ne change pas. « Nous avons le même fournisseur depuis au moins 2015, se réjouit Anaïs Averseng, acheteuse et élaboratrice des vins et champagnes Marque U. Cette fidélité nous permet d’assurer la régularité et la quantité. Et comme nous sommes servis en priorité, nous n’avons pas de problème d’approvisionnement. » Avec l’élaborateur de Danremont, dont elle préfère taire le nom, Anaïs Averseng goûte et décide chaque année du dosage final en sucre.

 

Des références pour appâter le client

 

Outre leur propre champagne, les supermarchés proposent d’autres cuvées à peine plus chères et très attractives, à la renommée plus assise. Il s’agit de produits d’appel. Entendez : ils ne leur rapportent pas d’argent mais ont pour fonction d’appâter de nouveaux clients ou de faire gonfler le panier moyen de l’acheteur régulier.

 

Ce qui, évidemment, ne plaît pas aux maisons concernées. Le directeur commercial d’un groupe très présent en grande distribution confie anonymement que « des enseignes privilégient la qualité et proposent une belle offre mais d’autres, voulant être le moins cher sur tous les produits, ne sont pas valorisantes pour [ses] marques. Certaines promotions en dégradent l’image. » Ce même groupe a, pendant plusieurs années, également vinifié des champagnes écoulés en « MDD » mais a arrêté. « On voulait aider ces supermarchés à se développer avec des prix très compétitifs. Mais il fallait qu’ils vendent correctement nos propres marques en échange. Ce n’était pas forcément le cas. »

 

 

En furetant dans le vignoble champenois, en tapant à la porte de propriétés qui produisent et vinifient leurs raisins, le consommateur peut également découvrir des champagnes à des prix très attractifs et de bonne qualité – voire excellente. Une fois qu’il a trouvé son Graal, il se fera souvent livrer quelques cartons par la poste les années suivantes.

 

Dans ce registre figure par exemple le domaine Couvent Fils à Trélou-sur-Marne (Aisne). Son joli millésime 2015 est à 22 euros alors que sa cuvée « Signature », un brut classique, est vendue à la cave au prix difficilement battable de 14,20 euros. N’en déplaise au Comité interprofessionnel du vin de Champagne, pour qui, « au-dessous de 15 euros, un vigneron de Champagne vend mal », par rapport au niveau de son produit. « Les conseilleurs ne sont pas les payeurs », rétorque Gérard Monnin, à la tête de la petite exploitation familiale.

 

Ce vigneron et sa femme Sylvie Couvent équilibrent leurs comptes. Tout leur appartient, du foncier à la cuverie, le pressoir et la cave. « On s’en sort parce qu’on n’a pas de salariés, on fait beaucoup d’heures, mais ce n’est pas la course à l’argent. On vit correctement. C’est notre philosophie. » Le couple, qui vend toute sa production en direct, ajoute que tout le monde ne peut pas mettre 20 euros dans une bouteille de champagne. « Beaucoup nous disent qu’au-dessus, c’est compliqué », confirme Gérard Monnin. Sylvie Couvent ajoute qu’elle-même dépasse « exceptionnellement » cette somme quand elle achète du vin.

 

Des « outils haut de gamme mutualisés »

 

Proposer un champagne pas cher, bon, sans mettre la propriété dans le rouge est également le pari réussi d’Etienne Malingre, à la tête de la petite exploitation Malingre-Truchon de six hectares à Prouilly (Marne). Comment ? En vinifiant à la coopérative de Trigny-Prouilly, dont il est en outre le directeur. Il en sort une remarquable cuvée 2014 à 16,20 euros. Etrange, la bouteille millésimée affiche le même prix que le brut sans année. « Nos cuvées ont le même tarif parce que, finalement, elles ont le même coût de production ! répond le vigneron. Je peux me le permettre grâce aux outils haut de gamme mutualisés. » Près de 60 % des jus qu’il apporte à la coopérative sont vendus à de grandes maisons (Mumm, Moët & Chandon, Roederer…), le reste porte le nom de l’exploitation familiale. « Sur les 150 adhérents à la coopérative, nous sommes trois à proposer des bouteilles millésimées à notre nom. On choisit ce qui nous convient dans la cuverie avant de servir le négoce. On prend le haut de gamme. »

 

Une chose est sûre, les bouteilles à prix très bas devraient toujours plus se raréfier. Etienne Malingre constate que les jeunes vignerons ont d’autres priorités, « ils veulent valoriser certaines cuvées pour pouvoir exporter ». Il y a surtout les exigences environnementales sur lesquelles la Champagne s’est engagée et qui rendent la production plus coûteuse. Il hésite, se sent coincé, se dit qu’au-dessus de 22 euros les clients préfèrent se tourner vers les marques internationales. Gérard Monnin compte augmenter ses tarifs en janvier 2022. De moins d’un euro.

 

Ophélie Neiman

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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 06:00

deguster vin a l'aveugle Archives - Le Vin Pas a Pas

ICI

1ier Acte : 60 millions de consommateurs 6 décembre 2021 : Paul Menand Cœur de cuvée de Lidl 17 euros meilleur champagne pour les fêtes. ICI 

 

Les pulls moches arrivent chez LIDL en France le 16 décembre, et c'est déjà  l'effervescence ! - NeozOne

 

2ième Acte : Le mauvais champagne, pas si facile à repérer Par Ophélie Neiman ICI 

 

Qu’est-ce qu’un mauvais champagne ?

 

« Les symptômes sont divers : une acidité agressive, parfois mal dissimulée par un dosage trop marqué en sucre ; un manque d’acidité qui rend le breuvage lourd ; une palette aromatique grossière ; un défaut manifeste… Les raisons sont également multiples : raisins médiocres, élevage trop court en cave donnant une bulle agressive (un champagne ancien « bulle moins » qu’un millésime récent), vigneron indélicat qui met trop de jus de fin de pressurage, donnant des champagnes sans finesse, manquant d’acidité, à la capacité de garde réduite. »

 

La parole est donnée à Gabriel Lepousez docteur en dans l’unité perception et mémoire de l’Institut Pasteur.

 

Gabriel Lepousez - L'École du Nez

 

Le champagne est trompeur. Très différent du vin dans sa dégustation. En cause : les bulles

 

« Elles provoquent une intensité sensorielle énorme et immédiate ».

 

Belle à l’œil, la bulle stimule la vue. Elle active le toucher sur la langue et la perception de l’acidité. Le champagne réveille, met en appétit. Enfin, chaque bulle décuple l’aromatique et agit comme un brumisateur de parfum.

 

« Qu’il soit bon ou mauvais, il y a toujours une forte intensité sensorielle, reprend le chercheur. En bref, le champagne provoque l’effervescence dans votre tête, quelle que soit sa qualité. »

 

La différence entre un grand et un petit champagne ne se joue donc pas sur la première impression.

 

« La façade est toujours flatteuse. C’est en fin de bouche que la structure se révèle. Le premier maintient l’intensité sensorielle dans le temps, tandis qu’elle s’effondre immédiatement avec le second »

 

Dès lors, pour faire la différence entre les deux, il faut prendre le temps d’écouter les sensations jusqu’au bout.

 

Ce n’est pas si évident.

 

Logo hal inrae

 

Une étude d’économie comportementale menée en 2002 par quatre chercheurs de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement en fournit une démonstration radicale.

 

L'étude a été effectuée afin de comparer deux mécanismes destinés à révéler les préférences des consommateurs : une enchère Vickrey qui mesure la disposition à payer, et un test hédonique classique.

 

À travers ces deux méthodes, l'objectif était d'estimer les effets respectifs des caractéristiques sensorielles et de l'information externe sur l'évaluation de cinq champagnes brut non millésimés.

 

Cent-vingt-trois consommateurs ont été assignés au hasard aux deux groupes et ont utilisé l'une des méthodes.

 

Quelle que soit la méthode, ils ont évalué les champagnes à l'aveugle, puis sur la base d'une présentation des bouteilles et, enfin, après l'observation de la bouteille en une dégustation.

 

Les résultats ont montré que les deux méthodes étaient équivalentes pour révéler l'effet de l'information externe sur l'ensemble de l'évaluation des champagnes. Les participants étaient incapables de distinguer les champagnes après une dégustation aveugle, alors que les différences signifiantes dans les préférences pour les produits apparaissaient quand les labels étaient connus. Les préférences respectaient la hiérarchie des prix du marché. Néanmoins, des différences entre les deux méthodes ont été observées suggérant que le choix de la méthode doit être fait en fonction des objectifs spécifiques de l'étude. ICI 

 

En clair :

 

  • à l’aveugle, les cobayes sont incapables départager les 5 cuvées, tant sur le plaisir ressenti que sur le prix qu’ils étaient prêts à mettre.

 

  • la bouteille visible, donc l’étiquette et la marque, ils hiérarchisaient nettement leurs préférences. Le goût initial n’est pas, en soi, une variable d’ajustement. L’impact psychologique, l’étiquette, le prix importent davantage.

 

Sans commentaires.

 

Je suis prudent maintenant, je fais gaffe de ne pas me faire taper sur les doigts par les gardiens de la réserve  des copains…

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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 06:00

La traversée de Paris : Noir et blanc : 5ème arrondissement : Paris :  Routard.com

La devinette du jour : pourquoi je passe  régulièrement à vélo devant le restaurant : « La traversée de Paris » rue Poliveau?

Aujourd’hui c’est « La traversée de Paris » (1956)

 

La Traversée de Paris en DVD : La Traversée de Paris - AlloCiné

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour commencer à aborder ce que François Truffaut avec, un certain dédain, avait, dans Les Cahiers du Cinéma appelé « La qualité française ». Dénigrement qui allait déboucher, avec ses copains des Cahiers sur la « Nouvelle Vague » Cette stigmatisation fit des dégâts. Elle empêcha certains talents de croitre, fit perdre leur aura à d’autres. Alors que, comme le souligne Justin Kwédi, * Truffaut lui-même, avec un film à l’incontestable et mérité succès comme « Le dernier métro » 1980 reprenait tous les codes de cette « Qualité française » tant critiquée.

 

* Dans un article de « Il était une fois le Cinéma »

 

Quelle est l’histoire ?

 

Paris, 1942. Marcel Martin, un chauffeur de taxi au chômage, gagne sa vie durant l'Occupation comme porteur clandestin du marché noir Un soir, sa mission est de transporter à pied à l’autre bout de la ville (plus précisément, de la rue Poliveau à la rue Lepic) quatre valises contenant les morceaux d'un cochon.

 

Mais le comparse habituel de Martin n’est pas là. Suite à un qui pro quo il s’en remet à un étranger choisi après avoir diner avec lui.

Ce choix se révèle vite calamiteux car cet étranger, un certain Grandgil, n’en fait qu’à sa tête et semble trouver l’aventure amusante alors que pour Martin c’est un boulot qui doit être fait et bien fait.

 

Par exemple, dès le début se rendant dans la cave de son commanditaire, l'épicier Jambier où il fait scandale et rançonne le boucher malhonnête.

 

Va s’en suivre une succession de péripéties qui font l’intrigue de ce film et permet à Autant-Lara de brosser un tableau noir de l’humanité et de ses conditions de vivre tout en maintenant le mystère sur ce fameux Grandgil. Soulignions que la nouvelle de Marcel Aymé tout aussi militante est beaucoup moins noire.

 

Ainsi, suivis par deux agents de police qui vont certainement les contrôler, Grandgil se met à parler en allemand à Martin, ce qui conduit les deux policiers à prudemment passer leur chemin.

 

Plus tard, s'étant arrêtés dans l'hôtel où loge Martin, Grandgil téléphone en allemand, à un copain pour se faire confirmer l’auteur d’une poésie allemande.

 

Par la suite, dans un café où ils se sont réfugiés pour éviter une patrouille de police, Grandgil prend à partie le patron et la patronne de l'établissement (car ceux-ci exploitent sans vergogne une employée juive), puis il s'en prend aux clients qu'il traite de « salaud d'pauvres ! », commençant à s'énerver quand ceux-ci font mine de lui dérober une valise.

 

D’incident en incident Grandgil, peintre célèbre connu d’un officier supérieur allemand est libéré après avoir été arrêté, avec Martin pour s’être rebellé lors d’un contrôle nocturne.

 

On les retrouve, après la guerre, dans une scène finale où Grandgil monte dans un wagon de première classe alors que son porteur n’est autre que Martin qui, ironie du sort, continue à porter les valises des autres.

 

La traversée de Paris – Du 45 rue Poliveau, Paris 5ème, à rue Lepic près de  Montmartre | In Ciné Veritas

 

Réalisation

 

Claude Autant-Lara est le metteur en scène.

 

Après des début difficile malgré une bonne éducation comme en connaisse les fils de la haute bourgeoisie, ses qualités et son talent le font apprécié du monde du spectacle où il occupe divers emplois (décorateur pour Jean Renoir et assistant pour René Clair )trouve de l’aide cher ses ainés.

 

C’est un personnage fantasque mais talentueux. Il établit solidement une réputation d’original qu'imprévisible. Anticonformiste et provocateur, Il aurait affirmé : « Si un film n'a pas de venin, il ne vaut rien».

 

Ce curieux bonhomme s’est fait remarquer pour des prises de position et un militantisme « révisionnistes » forcené s’affichant avec J.M. Le Pen allant jusqu’à s’engager politiquement et briguer les suffrages des électeurs.

 

Cependant pour Ciné papy, quelqu’un qui se lie d’amitié avec l’acteur Julien Carette qui deviendra son acteur fétiche, ne peut pas être foncièrement mauvais.

 

Quoiqu’il en soi, il signa parmi les plus grands films de l’histoire du cinéma français

 

Ainsi par exemple sur quelques 38 films

1933 : Ciboulette

1937 : L'Affaire du courrier de Lyon (coréalisé avec Maurice Lehmann)

1938 : Le Ruisseau (coréalisé avec Maurice Lehmann)

1939 : Fric-Frac (coréalisé avec Maurice Lehmann)

1941 : Le Mariage de Chiffon

1943 : Douce

1946 : Sylvie et le Fantôme

1947 : Le Diable au corps adapté du roman de Raymond Radiguet

1949 : Occupe-toi d'Amélie d'après Georges Feydeau

1951 : L'Auberge rouge [également scénariste]

1952 : Les 7 péchés capitaux (film à sketchs, sketch L'Orgueil)

1953 : Le Bon Dieu sans confession [également scénariste]

1954 : Le Blé en herbe adapté du roman de Colette

1954 : Le Rouge et le Noir adapté du roman de Stendhal

1958 : Le Joueur d'après Fiodor Dostoïevski

1958 : En cas de malheur adapté du roman de Georges Simenon

1959 : La Jument verte adapté du roman de Marcel Aymé

1961 : Tu ne tueras point (sorti en 1963)

1961 : Le Comte de Monte-Cristo d'après Alexandre Dumas

1961 : Vive Henri IV, vive l'amour

1963 : Le Meurtrier

1963 : Le Magot de Josefa

1965 : Journal d'une femme en blanc

1966 : Nouveau journal d'une femme en blanc

1967 : Le Plus Vieux Métier du monde

1968 : Le Franciscain de Bourges

 

Remarque :

 

Claude Autant-Lara participa à une série d'entretiens avec le Suisse Freddy Buache, directeur de la Cinémathèque suisse, dans lesquels il révélait nombre d'anecdotes qui avaient jalonné la réalisation de ses films. Entre 1981 et 2000, constatant qu'elles n'intéressaient pas la France, il dépose ses archives à la Cinémathèque suisse.

 

Ce n’est pas la première fois que nos élites intellectuelles parisiennes qui n’ont que leur nombril comme horizon, ont laissé filer à l’étranger des trésors nationaux « sans valeurs » assurément puisqu’il s’agissait de dons.

 

Ainsi la collection d’ « Art Brut » * de Dubuffet a trouvé refuge dans un très intéressant musée éponyme à Lausanne.

 

* Concept forgé par Dubuffet

 

Qui fait quoi ?    

 

(Tout le monde connaît ces acteurs. Contentons-nous d’anecdotes glanées sur le net)

 

Jean Gabin :                       Grandgil, l'artiste peintre

 

Avant ce film, Bourvil n’avait jamais travaillé avec Jean Gabin. Leur première scène fut justement celle de la première rencontre entre Martin et Grandgil. Lorsque Gabin rentre (de dos) dans le bistrot et lance un « Bonsoir » inquiétant, l’acteur Bourvil est terrifié.

 

Bourvil :                    Marcel Martin, chauffeur de taxi au chômage

 

Il s'agit de la troisième rencontre cinématographique (sur les cinq) entre Bourvil et De Funès, après Poisson d'avril et Les Hussards

 

Louis de Funès :               Jambier, l'épicier

 

C'est le premier film dans lequel Louis de Funès a, un second rôle certes, mais dans une scène mémorable, et un film à succès, entouré de deux "poids lourds" du cinéma de l'époque. Il lui faudra attendre Ni vu, ni connu pour avoir un premier rôle dans un film mémorable.

 

C'est également la deuxième entre Gabin et De Funès, après Napoléon.

 

Hubert de Lapparent :            l'otage nerveux

 

Cité ici car c’était le fils d’amis des parents de Ciné papy

 

Sans oublier d’évoquer

 

Les scénaristes  Jean Aurenche et Pierre Bost, d'après la nouvelle éponyme de Marcel Aymé car ils sont important dans cette querelle ouverte par François Truffaut sur « La qualité française » au cinéma et furent les scénaristes/dialoguistes attitrés de Claude Autant-Lara

 

Pax

 

Prochainement « Marie Octobre »

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14 décembre 2021 2 14 /12 /décembre /2021 06:00

Xl saumon poisson

Sciences : plongée dans la pouponnière de neurones - Le Parisien

Puisque Gabriel Lepousez docteur en dans l’unité perception et mémoire de l’Institut Pasteur se passionne pour les buveurs de champagne, je vous propose une vision très crue des neurosciences par un écrivain polonais Zygmut Miloszewski

 

L'écrivain Zygmunt Miloszewski polonais signe "Inestimable"

 

Saoul comme un Polonais

 

 

Saoul comme un Polonais » - Paris (75000)

 

Un exploit d'un régiment polonais en 1808

 

Si les Polonais ont une solide réputation en matière d'alcool, c'est à cause de Napoléon ! En 1808 pendant la campagne d’Espagne, un assaut final doit être donné à 1.500 mètres d’altitude et c’est un régiment d’élite polonais qui fait la différence grâce à sa détermination et sa puissance. Après l’affrontement, quand les généraux français présentent à l'empereur les valeureux combattants, ils tentent de minimiser leur exploit en soulignant qu’ils avaient bu pour se donner du courage.

 

Mais Napoléon répondit : « alors la prochaine fois, sachez être saouls comme des Polonais ». Selon une autre version de l'histoire, l'empereur aurait dit « il fallait être saoul comme un Polonais pour accomplir cela ».

 

Tout est en Histoire une question de mémoire.

Inestimable

- Mais il continue à oublier, répliqua-t-elle. Comment est-ce possible ?

 

- Nous ne le savons pas, admit le médecin avec tristesse. Quand on lit le supplément scientifique du Newsweek et qu’on y découvre que les américains ont greffé une électrode sur une souris pour la pousser à appuyer sur un bouton rouge dès qu’elle a faim, ou quand on apprend que telle région de notre cerveau est active si on pense au tennis et telle autre si on songe à boire un café,  alors on a l’impression de tout savoir sur les réseaux neuronaux et qu’on est sur le point de télécharger notre conscience sur Internet. Or, nous ne connaissons presque rien sur notre cerveau. Et toutes nos spécialisations neurologiques et psychiatriques se jouent dans ce « presque ». Imaginez un monde où tous les mécaniciens de la planète ne sauraient réparer que la carrosserie des voitures, et pour tout ce qui concernerait le moteur, ils ne feraient qu’émettre des hypothèses. Le cerveau c’est cent milliards de neurones hyperactifs dont les connections électriques changent à la vitesse de la lumière. C’est un peu comme si l’on voulait dessiner la carte d’un monde où les villes, les mers et les continents changent sans cesse de place, puis qu’on voyage à l’aide de cette carte.

 

[…]

 

Vous avez certainement lu des articles sur l’IRMf, commença-t-il. On vous place dans un scanner et on étudie l’activité de votre cerveau. Sur la base des images obtenues, on en déduit qu’ici, c’est la zone dédiée au tennis, là au sexe et encore ailleurs une zone qui s’allume lorsqu’on pense à du chocolat saupoudré de copeaux de noix de coco. Et on annonce en grande pompe qu’on est capable de lire dans les pensées, de communiquer avec des gens plongés dans le coma ou de soigner la démence sénile.

 

 

- Quelqu’un m’a récemment dit qu’on n’y connaissait rien au cerveau.

 

- Une personne bien sage. Nous n’y connaissons rien au cerveau, mais nous n’en connaissons pas plus dans bien d’autres domaines, qu’on parle de biologie humaine, de physique quantique ou de météorologie.

 

L'incroyable histoire du saumon mort qui pensait encore | ECHOSCIENCES -  Grenoble

[…]

 

- Je vais vous raconter l’histoire du saumon mort.

 

[…]

 

- Pour en revenir au saumon mort, des doctorants devaient calibrer leurs appareils et ils ont placé un poisson mort dans un IRMf, puis lui ont posé pour rire les mêmes questions qu’on pose aux humains. Ils lui ont demandé d’imaginer un match de tennis, de stimuler son désir et d’effectuer une prière. Et il s’est révélé que les différentes  régions du cerveau de ce poisson mort s’illuminaient au cours de l’étude. Ils ont donc enregistré son activité et inscrit dans leur rapport que soit nous ne jugeons pas la vie émotionnelle des poissons morts à leur juste valeur, soit il y a un biais sérieux dans notre méthodologie d’étude du cerveau.

 

Zofia en fut sincèrement amusée.

A quoi peut bien penser un saumon mort ?

La seconde vie du saumon mort ICI 

Publié par Laurent Vercueil, le 4 décembre 2017

 

 

en 2009, Craig Bennett et ses collègues présentèrent une communication originale au congrès mondial des spécialistes de l’imagerie cérébrale fonctionnelle. C'est un euphémisme de dire qu'elle a suscité l'intérêt des congressistes. Les chercheurs avaient installé un saumon atlantique dans l’antenne d’une IRM, tout en lui confiant une tâche de cognition sociale. Le principe est de mesurer l’activité cérébrale du salmonidé telle que traduite par les variations du signal BOLD corrélées statistiquement à la présentation de la tâche. Nul n’ignore que le saumon est tout ce qu'il y a de plus mort, et que, même vivant, il eut été improbable que la consigne revêtît une quelconque signification pour lui (mais va savoir, avec le saumon).

 

Cependant, voilà qu'en réalisant le traitement statistique des variations de signaux les chercheurs trouvent une activation localisée dans le cerveau du saumon mort. Lorsque le saumon est censé être engagé dans une tâche de prise de perspective sociale (la personne d'une situation sociale est-elle incluse ou rejetée par les autres protagonistes ?), le cerveau et la moelle épinière du saumon s'activent, si l'on en croit la tâche rouge qui signale la variation statistiquement significative. C’est un saumon mort qui pense encore ! D’où la communication provocatrice des chercheurs facétieux.

 

Le but des auteurs n’était cependant aucunement ésotérique. Le but était d’alerter sur le risque des comparaisons multiples dans le cas de variations d’un signal constitué, en l'occurence, de bruit statistique.  Rechercher une corrélation entre deux évènements (la réalisation d’une tâche et une variation dans un signal) est au principe de l’imagerie fonctionnelle. En IRM, cette corrélation est mesurée avec une résolution qui est définie par le voxel, l’unité spatiale de l’information. Il y a un intérêt évident à traiter un grand nombre d’informations car cela permet de disposer de données précises sur la localisation des structures impliquées ou associées à la tâche étudiée. Mais, plus vous recherchez une association entre deux évènements, plus il existe un risque que l’association que vous constatiez ne soit liée qu’au simple hasard. C’est le problème plus général des comparaisons multiples et du risque de faux positifs. De fait, aussitôt que les chercheurs appliquèrent les facteurs correctifs des comparaisons multiples, le saumon devint silencieux. Comme tout bon saumon mort qui se respecte.

 

 (en passant, ce fameux saumon mort valu un Prix IgNobel aux auteurs de l'étude, ce qui donne un peu une idée des ressources de l'animal dont on aurait tort de croire que la mort a mis fin aux propriétés les plus intéressantes...)

 

 D'ailleurs, voici qu'en 2017, un nouveau saumon mort sort du placard.

 

La suite ICI

Xl saumon poisson

 

A quoi peut bien penser un saumon mort ? ICI 

CHRONIQUE

Pierre Barthélémy - IMPROBABLOLOGIE

Chaque année depuis 1991, la remise des prix Ig Nobel est à la science improbable ce que la palme du plus gros mangeur de saucisses est au camping de Trifouilly-les-Oies : l'occasion d'une consécration.

 

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13 décembre 2021 1 13 /12 /décembre /2021 06:00

Peut être une image de 2 personnes

Le script du film :

 

- Vendredi soir à ICI MÊME, la cave de la belle Claire, je fais table commune avec Laura Aillaud, néo-vigneronne du Luberon, la Tour d’Aigues. Elle me dit avant de partir qu’elle fera une dégustation à la cave d’Ivry de Paco Mora et m’invite. Je promets.

Vino vini vici - Avis de voyageurs sur Ici-même, Paris - Tripadvisor

 

Samedi midi je déjeune avec mon amie Émilie aux Climats, je rentre chez moi pour recharger la batterie de mon vélo, Ivry-sur-Seine c’est au-delà du périphérique, le dernier bastion rouge de la ceinture rouge. Quasiment une expédition ! Je pars vers 17 H 30 guidé par mon GPS : avenue Maurice Thorez, rue Marat, rue Saint Just, ça fleure bon le PCF.

 

 

- J’attache mon destrier noir face à la cave de Paco.  40 rue Marat 94200, Ivry-Sur-Seine 94 200 - 01 46 58 33 28 - Métro Mairie d'Ivry

 

Paco Mora, le caviste sortant souvent de sa cave... — Homo Habilis

La cave d'Ivry : salon des vins | Ville d'Ivry-sur-Seine

- J’entre masqué de noir, y’a du populo, Paco est heureux d’accueillir mon auguste personne, pass  sanitaire, un verre. Je vais goûter le Chablis de l’ami Thomas Pico. Puis, je goûte les vins de Thiebault Huber, un bourguignon ICI. Vu, mon d’état d’ignorance crasse en dégustation je vous épargne les commentaires que je n’ai pas fait.

V39 fred vardon vigneron-39.jpg

- Place à Laura Aillaud, nous papotons, je lui promets d’aller chez elle dans son domaine du Luberon. Je lui parle du GFA de la Carbonnelle de mon amie Catherine Bernard. Laura souhaite la voir, voir son chai, échange de 06. La photo de Paco.

Première vendange 2017 de Laura Aillaud - La Tour d'Aigues - Photographe  Aix en Provence

 

- J’achète un flacon de vin de pays de Champagne pour madame Gomes la gardienne de ma résidence.

 

Peut être une image de 5 personnes, personnes debout et intérieur

- Je salue le populo, m’équipe, sort et trouve plus mes clés de vélo. Panique à bord : allais-je passer la nuit en banlieue rouge ! Paco s’inquiète, je fouine partout, enfin tout au fond de ma calebasse ces putains de clé étaient nichées.

 

- C’est parti mon quiqui ! Fabien Roussel est omniprésent sur les murs d'Ivry.

 

- Je rentre sans mon GPS, saute le périf, avale l’avenue chinoise d’Ivry sans croiser Houellebecq, je vire sur la rue de Tolbiac que je descends.

 

- à la maison je me fais une séance cinéma genre ciné papy : Salvatore Giuliano, Francesco Rosi, 1961

 

 

SALVATORE GIULIANO - Festival du Film Italien de Villerupt

 

- Dîner tardif puis au lit...

 

- Lever tardif, termine une chronique puis consulte les infos et là : STUPEUR !

 

Un grave accident de la route fait une quinzaine de blessés dans le XIIIe arrondissement

Paris XIIIe, samedi soir. Un important accident de la circulation a fait au moins cinq blessés graves. DR

Un important accident de la circulation a fait de nombreux blessés avenue d’Ivry et au croisement de la rue de Tolbiac dans le XIIIe arrondissement de Paris. Selon les premières constatations, une défaillance technique d’un véhicule pourrait être en cause.

Par Elie Julien et Denis Courtine

Le 11 décembre 2021 à 22h25,

 

Sur les premières images diffusées juste après le choc, le chaos et la confusion semblent régner sur le XIIIe arrondissement de Paris. Un grave accident de la circulation a eu lieu en début de soirée, peu avant 21 heures, au croisement des rues Tolbiac, avenue de Choisy et avenue d’Ivry. Au total, près d’une quinzaine de blessés auraient été recensés. Au moins cinq blessés graves ont été pris en charge par les secours en urgence absolue.

 

 

Selon le maire (divers gauche) Jérôme Coumet, un taxi, qui transportait des clients et dont « l’accélérateur est resté bloqué », aurait percuté un premier véhicule avant de ne pouvoir en éviter un second au croisement où il a aussi détruit un feu tricolore qui était au rouge dans son sens de circulation.

 

Un poste médical créé dans un restaurant

Entre-temps, selon nos informations, il avait aussi percuté un cycliste. Le chauffeur et son véhicule incontrôlable ont finalement terminé leur course dans un conteneur à verre et une station de Vélib’. Dans un grand fracas, le conteneur à verre a littéralement explosé et aurait fait, avec les projectiles des véhicules accidentés, des blessés plus légers parmi les passants.

 

 

Des dizaines de soldats de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) mobilisés sur place où tout le secteur a été bloqué par les forces de l’ordre. Les secouristes ont mis en place un poste médical avancé (PMA) utilisé lors d’événements avec de nombreuses victimes dans un restaurant du quartier, le Mandarin de Choisy.

 

 

L’enquête pour déterminer les circonstances exactes de cet accident impressionnant devrait être confiée au Service de traitement judiciaire des accidents (STJA). Face aux nombreux débris, notamment de verre, éparpillés partout sur la chaussée, mais aussi au grand nombre de secours déployés sur place, de nombreux riverains partageaient leurs inquiétudes et incrédulités sur les réseaux sociaux.

 

« Un accident archi archi violent (...) L’accident est flippant », s’émeut, par exemple, Ying Yang. « On n’y comprend absolument rien », n’en revient pas une autre. « Chaud de voir autant de véhicules d’urgence », raconte une troisième.

 

- À une poignée de minutes j’aurais pu me trouver au cœur de l’accident.

 

- Mes neurones fatigués se reconnectent : je pense à l’Ironie du Sort de Paul Guimard

 

 

L'histoire se déroule à Nantes, sous l'Occupation! Pierre Clémenti et Jacques Spiesser incarnent deux résistants qui ont pour mission d'abattre un officier allemand! Deux issues possibles nous sont proposées !

 

- Avez-vous remarqué comme la vie se charge, souvent brutalement, d'opérer à notre place des choix que nous n'osons faire? Comme si, après nous avoir laissé tout le loisir de réfléchir, d'aménager notre destinée, elle s'impatientait de notre aveuglement, de notre inertie et se chargeait, par un de ces coups de théâtre dont elle a le secret, de nous mettre face à ce changement secrètement désiré ou redouté?

 

- « Guimard, Molinaro et Kast s’interrogent sur la part d’indécidable dans le destin de ceux qui ont traversé cette période. Il est certain que le hasard, les rencontres ont joué un rôle dans le destin de tout résistant ou de tout collaborateur. Mais ce qui caractérise celui de Caracalla (Cordier), de Marat (Vaillant) ou encore de Jean et Paul, les deux héros du film de Molinaro, c’est l’exact contraire du hasard. C’est cet entêtement, cette volonté farouche à résister et cet engagement renouvelé dans le combat pour la liberté. Ce choix-là ne doit rien au hasard. Pour des raisons qui nécessiteraient d’être expliquées, pendant une longue période qui commence dans les années soixante-dix, le choix des résistants a été systématiquement minoré, dévalorisé jusqu’à considérer leur engagement au même niveau que celui contre lesquels ils se sont battus. C’est ce voile, cette approximation, ce trouble qui a été déterminant dans la décision de qu’a prise Daniel Cordier de raconter son histoire de la guerre. »

 

https://www.avoir-alire.com/IMG/arton23392.jpg

 

Les dossiers de l’écran du 23 avril 1974 animés par Alain Jérôme débat sur le film La traversée de Paris d’Autant-Lara. Avril 1974 c’est la sortie de Lacombe Lucien de Louis Malle, le scénario est signé Patrick Modiano. Malle a été très clair : « semer la confusion », « montrer un salaud au sens sartrien du terme » ; « montrer que tout était possible » : une jeune juive qui couche avec le gestapiste qui va déporter sa famille, un curé qui torture en soutane, un homme « extrêmement ordinaire qui devient tortionnaire à la botte des nazis »

 

Lacombe Lucien (Blu-ray) - DVD - France Loisirs

- Les débateurs : Henri Amouroux, André Frossard, Jacques Laurent, Paul Guimard, François Nourissier

 

- Lorsque Guimard intervient il déclare : « Il ne faut pas prétendre, que la France, unanimement, s’est dressée contre l’occupant, parce que c’est faux. » Il ajoute ensuite : « Il faut encore moins prétendre que la France, unanimement, s’est couchée et a rampé, parce que c’est encore plus faux, et là, c’est odieux en plus. »

 

- Guimard, avec justesse, parle de la masse des Français qui étaient favorables à la Résistance sans y être pour autant engagés.

 

- Sa conclusion est admirable : « On n’a pas le droit de s’étonner qu’il n’y en ait pas eu assez ; on est obligé d’admirer qu’il y en ait eu autant. »

 

Y’a une leçon à donner à l’avorton Zemmour !

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 06:00

 

Mon père,  Arsène Berthomeau, pendant les battages...

 

Au temps où je servais la messe, en l’église Saint Jacques le majeur, messe basse au petit matin, pour quelques ouailles au féminin, comme le dimanche, la grande masse chantée, je pilotais pour le curé-doyen Bailly, l’opération de transmutation du pain et du vin, les deux burettes, la cloche au moment de l’élévation : « ceci est mon corps, ceci est mon sang », pourtant le vin était blanc.

 

Et puis, il y avait le sac de grain donné à l’évêché de Monseigneur Cazaux, pour le soutien aux nombreux séminaires de la Vendée, et aussi le pain béni distribué dans une grande panière (le pain étant fourni chaque dimanche par une famille).

 

Et puis, il y avait mon père, maître des batteries – battage en vendéen – avec sa grosse vaneuse – batteuse en vendéen – le grain égrené, ensaché, taré à 80 kg, pesé, partagé entre le maître et le métayer, tout le symbole d’une Vendée crottée sous le joug du curé et des maîtres.

 

Tout comme les hommes, j’adorais croquer le grain de blé, eux c’était pour en apprécier son poids spécifique (Le poids spécifique (PS) des céréales à paille est un critère plus commercial que physiologique ou technologique, en partie hérité d'une période où les transactions commerciales se basaient plus sur le volume que sur le poids. Il conserve actuellement un intérêt logistique, et reste une base des contrats commerciaux. En pratique, le poids spécifique est mesuré au moyen d'une tasse cylindrique d'un demi-litre et d'échantillons de grain pesés au gramme près. Le poids en grammes par demi-litre est ensuite converti en kg/hl à l'aide du tableau de conversion du poids spécifique établi pour chaque type de grain.), moi c’était pour réduire les grains en pâte, forme de chewing-gum naturiste.

 

Et puis, il y avait le fournil du petit Louis Remaud le boulanger, le grain devenu farine à « La minoterie Brianceau a joué un grand rôle localement. Elle a été en activité dès 1914 et jusqu’en 1971. Elle a été démolie en 1992 pour laisser place à l’ancien funérarium, lui-même fermé aujourd’hui ». Y’avait aussi la coopé, avec les agriculteurs, située dans la montée de la gare où habitaient les Troussicot, fondée dans les années 30, initiative originale, c’est monsieur Lancier, président du syndicat agricole départemental, qui en était l’initiateur. Elle n’avait pas bonne presse, elle sera fermée en 1958. « Contre 80 kg de blé, on recevait 57 kg de pain pesé ou 60 kg de pain non pesé »

 

Le pain était vendu au poids et sa coche. La coche du boulanger était une petite baguette en bois de noisetier, fendue en deux, « les coches que le boulanger effectuait servaient à compter les pains vendus à crédit. À la fin de la semaine, le boulanger demandait son dû à son client en vérifiant ses coches. » Le gros pain de 4 livres, la coche qui pour nous paysans comptabilisait l’échange grain-pain.

 

Être réduit au pain sec, je n’ai jamais connu ce régime, le pain sec, à partir du XVIIème siècle est du pain non accompagné d’un quelconque aliment. Au XIXème siècle, la notion de pain sec est une sorte de punition le plus souvent infligée aux enfants et plus tard aux prisonniers en s’accompagnant d’eau. Selon certaines interprétations, l’expression être réduit au pain sec puiserait ses origines  dans le monde religieux chrétien où les personnes pieuses comme les moines ne mangeaient que du pain avec de l’eau pour se mortifier.

 

La tartine du pain embeurrée du goûter où mémé Marie émiettait du chocolat Menier ou Poulain.

 

La bouchée de pain saucée du beurre de sardines de la poêle, salée, « attention tu vas te brûler. »

 

Les grillées embeurrées couvertes d’une belle couche de mogettes.

 

Mes sandwiches jambon-beurre et mes hot-dog d’étudiant, à Nantes, baguette croustillante, petit prix, bien mieux que les burgers de McDo.  

 

Le grain, le bon grain reconquis par les pionniers de la méthode Lemaire-Boucher, le bon pain, ont toujours occupé dans ma vie une place privilégiée, bien plus que le vin.

 

Alors, pour les fêtes, si vous partagez mon avis, offre-vous ou offrez à vos êtres chers :

 

L'Homme et le grain ; Une histoire céréalière des civilisations - P. Benoît Vermander sj et Alain Bonjean

ALAIN BONJEAN BENOÎT VERMANDER

L'Homme et le grain

Une histoire céréalière des civilisations ICI 

 

Cet ouvrage retrace la longue histoire des interactions entre l’Homme et les céréales.

 

Depuis les premières tentatives de domestication jusqu’aux applications agronomiques les plus contemporaines de la génomique, depuis les gestes de partage qui scandent le quotidien jusqu’aux rituels agraires les plus élaborés, Alain Bonjean et Benoît Vermander dévoilent la diversité des espèces productrices de grain et celle des sociétés qui s’organisent autour de leur culture.

 

La domestication des orges, exemplaire du travail poursuivi entre la nature et l’humanité ; la naissance des blés dans le croissant fertile, leur introduction en Europe puis dans le monde entier ; la précoce mise en valeur des millets et l’exubérance du répertoire mythique qui les accompagne ; les transferts et les drames qui ont marqué l’échange colombien, depuis l’introduction du maïs en Europe jusqu’à celle de techniques culturales africaines en Amérique du Nord ; le répertoire élaboré des riz asiatiques et des rituels associés ; la diversité maintenue des céréales africaines, celle des espèces andines trop longtemps négligées, gage d’espoir pour l’humanité... Telles sont quelques-unes des étapes de ce livre, qui ouvre des perspectives inédites sur les rapports entre l’homme et le végétal et sur les crises qui marquent aujourd’hui pareille relation.

 

  

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11 décembre 2021 6 11 /12 /décembre /2021 06:00

ICI

C’est la course à l’échalote (compétition parfois immature, où tout est bon pour être premier*) sur les gros sites de vin, on fait les yeux doux aux naturistes, sauf chez Butane&Degaz, on s’extasie devant les soi-disant niches, on embauche de nouvelles plumes pour faire plaisir aux bobottes et aux bobos, les ouvrières et les ouvriers de la 25e heure tiendront-ils ce nouveau tempo et, surtout, leur moisson sera-t-elle fructueuse ?

 

*Cette expression n'a pas de date connue. A l'origine, on l'utilisait avec le mot oignon qui désigne en fait les fesses. Il s'agit d'attraper quelqu'un par le pantalon ou de le courser de très près comme pour le dépasser et arriver premier.

 

Moi, je me gondole lorsque je lis ceci :

 

En Champagne, les Coteaux Champenois ont de nouveau la cote

 

Depuis quelques années, on voit renaître en Champagne un versant méconnu du vignoble. Moins prestige, plus esthète. Des vins tranquilles qui sortent lentement de leur bulle, tantôt exquis, tantôt austères, et en pleine voie d’épanouissement.

Par Alicia Dorey

Publié le 08/12/2021

 

Si chacun associe la Champagne à la boisson du même nom, on y trouve également une longue tradition de vins tranquilles – à savoir sans bulle aucune –, dont l’apparition serait même antérieure à celle des vins effervescents. Produits les années exceptionnelles, lors de vendanges abondantes et sur des parcelles ensoleillées, ils étaient autrefois appelés « vins ordinaires de la Champagne viticole ». Un nom d’un ennui mortel, troqué en 1953 contre un plus engageant «vins natures de Champagne» – lorsqu’on y pense, un tel sobriquet aurait pu par les temps qui courent leur valoir un certain succès.

 

 

Mais c’est bien sous le nom de «Coteaux Champenois» qu’on les connaît depuis 1974, date de création officielle de l’AOC. Majoritairement rouges, on trouve aussi de plus en plus de blancs, tandis que du côté des rosés, tous les regards se tournent vers celui des Riceys, qui était apparemment le grand favori… du Roi-Soleil. Si l’histoire retiendra que Louis XIV sévissait donc sous rosé, on précisera qu’il s’agit ici d’une AOC à part, produisant d’excellents vins de garde à la teinte rubis, souvent plus proches du rouge léger que de la robe quasi virginale de ses pâlots cousins provençaux.

 

Les Coteaux Champenois, des vins de niche ? la suite ICI 

 

6 novembre 2015

Eureka j’ai trouvé des vins tranquilles et des vins excités des Riceys sur Saturne !

ICI

28 décembre 2018

Les Horiot des Riceys, Marie et Olivier, à la Une du LeRouge&leBlanc « Nos valeurs primordiales, l’humain et le temps. Pour nous il est essentiel de prendre son temps dans tout ce qu’on entreprend… » ICI 

 

Allez Champagne !

 

« Les fraudeurs fabriquaient du Champagne avec n'importe quoi, des rebuts d'Anjou ou de Meuse, des piquettes achetées au comptant sur le quai des gares à des intermédiaires sans visage, et avec du cidre s'il le fallait. L'argent rentrait.

 

Les vignerons doutaient de tout, et même du ciel. Qu'est-ce qui leur restait ? Le front bas, la hargne, les hymnes provisoires, les drapeaux rouges qu'ils pendaient aux frontons des mairies. La fraude leur donnait le tournis. L'agitation seule arrivait à calmer leur souffrance du travail nié et insulté..."

 

 Dans la marche du temps (Littérature Française) eBook: Rondeau, Daniel:  Amazon.fr

 

C'est extrait d'un beau roman de Daniel RONDEAU " Dans la marche du temps " pages 126-127 chez Grasset.

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