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10 janvier 2022 1 10 /01 /janvier /2022 06:00

Allocution radiodiffusée du Général de Gaulle du 26 octobre 1962

Acte de décès de la IIIe République :

 

Le 10 juillet 1940, les Chambres, réunies à Vichy, votaient à une écrasante majorité les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, mettant à bas la IIIe République et portant sur les fonts baptismaux un nouveau régime, l’État français.

 

Naissance de la IVe République :

 

La République est réinstallée dès la libération de Paris, en août 1944. De grandes réformes économiques et sociales sont aussitôt engagées. La Constitution de la Quatrième République, difficilement adoptée après deux référendums, se traduit finalement par l'établissement d'institutions très proches, dans leur esprit et plus encore dans leur pratique, de celles de la Troisième République.

 

L’assemblée  constituante  élue  le  21  octobre  1945communistes  et  socialistes  ont  la  majorité absolue  mais  les  socialistes  imposent  une  cohabitation  pluraliste  avec  le  nouveau  parti  qui regroupe  les  démocrates-chrétiens  issus  de  la  Résistance,  le  MRP

 

Le  général  de  Gaulle,  choisi  par  l'Assemblée  constituante comme  président  du  gouvernement  provisoire  de  la  République  française  en  novembre  1945, s'oppose  rapidement  aux  partis  sur  le  projet  de  constitution  et  démissionne  de  ses  fonctions  le 20  janvier  1946

 

Un  premier  projet  ayant  été  rejeté  le  5  mai  1946un  nouveau  texte  prévoit deux  chambres  (dont  le  Conseil  de  la  République  qui  joue  un  rôle  consultatif)  et  une  légère extension  des  pouvoirs  du  président.  Le  16  juin  1946,  dans  son  discours  de  Bayeuxle  général de  Gaulle  se  prononce  sans  succès  pour  un  exécutif  fort  dans  un  régime  de  caractère présidentiel

 

Le  second  référendum  13  octobre  1946,  permet  l'adoption  de  la  Constitution  de la  IVème  République.  Le  10  novembre,  l'Assemblée  nationale  est  élue  pour  cinq  ans  à  la proportionnelle  départementale.  Le  parti  communiste  est  le  groupe  le  plus  important  devant  le MRP et  la  SFIO  qui  recule. 

 

Le 16  janvier  1947  Vincent  Auriol  est  élu  à  la  présidence  de  la République  par les deux  chambres réunies  en  congrès  à  Versailles.  Le  nouveau  gouvernement  présidé  par  Ramadier  est  confronté aux  difficultés  de  ravitaillement  et  à  l'inflation  qui  crée  mécontentement  et  revendications salariales.  Interpellé  par  les  députés  sur  la  politique  des  salaires,  le  gouvernement  obtient  la confiance  le  4  mai.  Toutefois  l'opposition  du  parti  communiste  entraîne  le  départ  de  ses ministres  du  gouvernement.  Dans  le  même  temps  de  Gaulle  crée  le  14  avril  1947  le Rassemblement  du  Peuple  français,  instrument  de  reconquête  du  pouvoir.  Désormais  le gouvernement doit  faire  face  à  l’opposition des communistes et des gaullistes.

 

Acte de décès de la IVe République

 

Après une dernière et longue crise ministérielle, chute de Félix Gaillard, 15 avril 1958, la constitution du gouvernement Pierre Pflimlin 12 mai provoque l'émeute d'Alger, où s'installe, avec l'accord de l'armée, un Comité de salut public (crise du 13 mai 1958) présidé par le général Massu.

 

Ces événements favorisent le retour au pouvoir du général de Gaulle, qui apparaît alors comme seul capable de rétablir l'ordre. Après la démission de P. Pflimlin 28 mai, il devient président du Conseil, le 1er juin, constitue un gouvernement d'union nationale et obtient les pleins pouvoirs pour régler le problème algérien et préparer une nouvelle Constitution.

 

Naissance de la Ve République

 

La Constitution de 1958 est approuvée par le référendum du 28 septembre 1958. La IVe République prend officiellement fin le jour de la promulgation de cette Constitution 4 octobre 1958. Le 8 janvier 1959, le président Coty transmet ses pouvoirs au général de Gaulle, élu le 21 décembre 1958 à la présidence de Ve République.

 

Élection du président de la République au suffrage universel direct

 

Avec 82 % de « Oui », le référendum sur l’élection du président de la République au suffrage universel direct est approuvé par les Français, le 28 septembre 1962.

 

La continuité, la fermeté, l'efficacité

 

Deux jours plus tôt, le 26 septembre, le général de Gaulle les a exhortés à voter « Oui » dans une allocution radiotélévisée :

 

« Françaises, Français ! Après-demain, en toute clarté et en toute sérénité, vous allez par votre vote engager le sort du pays. La question, qu’en ma qualité de président de la République et m’appuyant sur la Constitution, je pose aux citoyens français, est aussi nette et simple que possible : "Voulez-vous, dorénavant, élire vous-mêmes votre Président au suffrage universel ?” La raison de cette proposition, c’est qu’à l’époque moderne, il faut une tête à un grand État […] la continuité, la fermeté, l’efficacité, instaurées au sommet de l’État, sont les conditions nécessaires de la rénovation que nous avons commencée […]. »

Le général de Gaulle et le président Coty à l'Elysée

En finir avec la Vème République !

 

Crise finale de la Vème République

 

Cette élection présidentielle traduit plus encore que celles qui l’ont précédée, l’épuisement des institutions de la Ve République, leur caractère délétère, le besoin urgent de notre pays d’en finir avec elles et de redéfinir un régime qui soit plus démocratique, dans lequel l’équilibre des pouvoirs serait respecté, dans lequel le peuple français pourrait exprimer sa volonté autrement qu’en dégageant tous les cinq ans celui qui a été à la fois tout-puissant et impuissant, ou par des émeutes qui ont leur vertu mais débouchent rarement sur une solution politique faisant prévaloir ses intérêts.

Quels sont les symptômes de cet effondrement de la Vème République dans laquelle l’élection du Président de la République au suffrage universel détermine l’ensemble de l’organisation politique ?

 

La multiplication des candidatures, d’abord, à gauche comme à droite et à l’extrême droite. La plupart des candidats ne proposent aucune politique clairement définie et beaucoup d’entre eux doutent à ce point d’eux-mêmes qu’ils ne présentent pas une candidature mais une « intention de candidature » (j’envisage de… j’ai envie de…) proposée aux sondages.

 

L’effondrement des partis politiques, ensuite. Beaucoup de candidats se présentent sans le soutien d’un parti politique. De Gaulle qui voulait la fin du « régime des partis » (mais qui n’a jamais oublié d’avoir le sien) serait satisfait. Les partis organisent de moins en moins la vie politique, mais la démocratie n’en sort pas renforcée, bien au contraire. JL Mélenchon ne dispose que d’un parti qu’il qualifie de « gazeux » ; Anne Hidalgo a été désignée par un parti sans militants, réduit à quelques milliers d’élus. Arnaud Montebourg et Christiane Taubira ne bénéficient du soutien d’aucun parti. Celui de Zemmour n’existe pas vraiment. On hésite à qualifier la République en marche de parti, tant ce rassemblement de personnes recrutées sur entretien professionnel montre chaque jour un peu plus son inconsistance ; le débat grotesque sur le passe-vaccinal en cours à l’Assemblée en est un bon exemple.

 

L’absence de véritable campagne électorale enfin. La disparition des partis politiques s’ajoutant à la poursuite de l’épidémie de Covid, utilisée par le pouvoir pour réduire au maximum les libertés publiques, réduisent la campagne électorale à l’occupation des « réseaux sociaux ». Mais la visibilité sur les réseaux sociaux doit plus au bon usage des robots et des trolls qu’à l’ancrage territorial des mouvements politiques censés s’exprimer par ce moyen. Qu’importe, candidats et journalistes se persuadent qu’il s’agit de la vraie vie car ils y retrouvent leur image et l’écho de leurs messages.

 

Les réseaux d’influence dans les médias écrits et audiovisuels font le reste. Il faut passer le plus souvent possible à la radio et à la télévision. Pourtant, certains habitués des plateaux de télévision devraient se demander pourquoi les intentions de vote en faveur de Philippe Poutou ou Nathalie Artaud ne sont très éloignées de celles dont sont crédités A Montebourg, Fabien Roussel, A Hidalgo ou Christiane Taubira, entre 1% et 4% selon les moments et les sondeurs.

 

Le défaut de légitimité démocratique et d’ancrage dans le pays du candidat ou de la candidate qui sera élu(e) quel qu’il soit ne fera qu’aggraver un peu plus la crise démocratique du pays.

 

Il n’y aura pas de miracle

 

La candidature de Christiane Taubira n’est, dans ce contexte, qu’une candidature de plus, bien qu’elle s’en défende.

 

D’abord parce qu’elle ne réglera pas le problème de la division de la gauche si l’on considère que c’est bien celui-là qu’il faut régler prioritairement.

 

Jean-Luc Mélenchon n’acceptera pas de participer à une primaire, populaire ou pas. Il en a toujours contesté le principe même.  Peut-être, d’ailleurs, a-t-il tort puisqu’il est le mieux placé dans les enquêtes d’opinion pour porter les couleurs de la Gauche dans cette élection. Mais ce n’est pas son tempérament et même s’il a abandonné son discours opposant le peuple à la gauche, pour se rapprocher d’un positionnement assez classique de rassemblement des oppositions au gouvernement Macron, il ne veut pas que sa candidature puisse être comparée à celle des rejetons du Parti socialiste, après avoir tant fait pour faire oublier qu’il en était lui-même un pur produit.

 

On voit mal Yannick Jadot qui s’est déjà effacé au profit de Benoît Hamon lors du précédent scrutin, avec le résultat que l’on connaît, accepter de remettre en jeu sa candidature durement acquise dans le cadre d’une élection primaire, après avoir proposé à toutes le formations politiques d’essayer de trouver un accord pour une candidature commune, ce qu’elles avaient refusé dans un bel ensemble. De plus, il sait trop bien que s’il ouvre la perspective d’une remise en cause de sa candidature au profit d’un éventuel rassemblement, Sandrine Rousseau relancera immédiatement l’offensive pour essayer de reprendre ce qu’elle n’a pas obtenu par la primaire d’EELV.

 

Fabien Roussel est un des rares candidat à gauche disposant d’un parti, des parrainages et du financement nécessaire pour aller au bout de ce qu’il a entrepris et il n’a aucune raison de se rallier à plus faibles que lui.

 

Dès lors, la candidature de Christiane Taubira ne peut pas être autre chose qu’une candidature s’ajoutant à celle des autres héritiers du « Hollandisme », après la déroute du parti socialiste dont est responsable l’avant-dernier Président de la République.

 

Les déclarations récentes de Christiane Taubira, celle qui annonce sa possible candidature à l’élection présidentielle puis ses vœux de nouvel an, pas plus que la tribune qu’elle a signée dans « Le Monde » ne donnent d’indications sur ce qu’elle pense des questions politiques essentielles auxquelles nous sommes confrontés : crise sociale et politique, peur du déclassement individuel et collectif, relation de la Nation avec l’Union européenne. Elle se borne à proposer l’union de la gauche derrière elle, en renvoyant à plus tard les questions qui la divisent, considérant que ce qui réunit les diverses tendances de la gauche est plus important que ce qui les divise. Mais c’est précisément parce que ces problèmes politiques majeurs n’ont jamais été tranchés depuis 1983, que la gauche se trouve dans cette situation désastreuse aujourd’hui.

 

La candidature d’Arnaud Montebourg était l’ultime tentative de reconstruire une gauche populaire en utilisant l’élection présidentielle

 

Sa candidature a été contestée par ceux qui y voyaient un facteur de division supplémentaire d’une gauche déjà divisée. Elle se distinguait pourtant de celle de Christiane Taubira sur plusieurs points, avant qu’il ne s’écarte de plus en plus nettement de son objectif initial. Il s’adressait prioritairement au bloc populaire constitué des ouvriers, des employés, de la masse des fonctionnaires qui font vivre les services publics malgré la prolifération des « managers publics » ; il parlait aux commerçants et aux artisans qui peinent à vivre de leur travail. Il s’adressait à ces couches populaires comme au cœur battant de la société française et non comme à des bandes de gens incultes acquis à la pensée de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, comme le pensent la moyenne bourgeoisie urbaine, les médias, la fondation Terra nova et le parti socialiste qui a adopté ce point de vue avant d’en mourir.

 

Arnaud Montebourg mettait en avant par ailleurs la nécessaire réforme de la Ve République et la reconquête d’une partie de la souveraineté nationale en mettant un coup d’arrêt à la construction d’une Europe fédérale dont l’Allemagne a été à peu près le seul bénéficiaire, en particulier depuis la création de l’euro et l’élargissement à l’Europe centrale. Il prônait aussi la démondialisation, indispensable à toute politique écologique sérieuse.

 

Il n’a pas réussi à se faire entendre et a échoué en voulant rechausser les bottes de Jean-Pierre Chevènement (lequel avait déjà fait naufrage dans sa tentative « d’union des souverainistes des deux rives »), avant « d’offrir sa candidature » à la reconstitution de la traditionnelle « union de la gauche face au péril fasciste ».

 

Cet échec n’invalide pas pour autant les éléments principaux du diagnostic qu’il portait sur la situation politique du pays ni la pertinence des questions principales qu’il voulait poser au cours de cette campagne.

 

Ignorer l’élection présidentielle et préparer les élections législatives pour s’attaquer enfin aux vrais problèmes du pays

 

L’union de la gauche est impossible et d’un certain point de vue c’est tant mieux car elle ne pourrait se faire que sur un compromis laissant de côté tous les sujets auxquels il faut apporter une réponse.

 

Il ne sera pas possible de modifier nos institutions ou notre relation avec l’union européenne et l’organisation mondiale de l’économie, par surprise, après avoir introduit un président de la République par effraction.

 

Ce qui manque à notre pays, ce n’est pas une candidature de gauche supplémentaire, ce sont des femmes et des hommes décidés à construire une nouvelle formation politique authentiquement socialiste, capable de mener le combat pour une France républicaine, démocratique, sociale, laïque et souveraine dans une Europe confédérale.

 

Cette force politique devrait refuser le cadre même de l’élection présidentielle, contester la Vème République, proposer un chemin qui permette d’en modifier le fonctionnement, non par un grand soir démocratique qui surgirait de la convocation d’une assemblée constituante que nous risquons d’attendre longtemps, mais en proposant des amendements constitutionnels qui permettront de découpler l’élection du Président de la république de celle de l’assemblée nationale, d’instaurer un scrutin proportionnel, de redonner à l’assemblée nationale la maîtrise de son agenda, ce qui interdirait à M Macron de faire adopter un mercredi son projet de loi de passe-vaccinal et d’en imposer l’approbation par l’assemblée nationale le lundi suivant (il n’a pas tout à fait réussi en raison de l’amateurisme de ses députés).

 

Une candidature de gauche devrait décrire comment la France va imposer le respect de sa souveraineté, qui est l’autre nom de la démocratie, dans une Union européenne qui prendrait un tour confédéral, comme le souhaitent les peuples européens, et non fédéral comme le souhaitent les institutions européennes, les couches supérieures urbaines et le grand capital européen et mondial.

 

Une candidature de gauche oserait engager le débat sur l’euro qui fonctionne au bénéfice exclusif de l’Allemagne depuis sa création et au détriment, notamment, de la France, de l’Italie ou de l’Espagne. L’euro a accéléré le transfert de la production et des richesses de l’Europe du Sud vers le Nord. Il n’est pas incongru de demander une révision des règles de fonctionnement de cette union monétaire, inadaptées aux différences profondes des économies européennes. Certains économistes, comme Stiglitz, ont proposé une union monétaire plus souple, comprenant des sous-zones de solidarité monétaire plus homogènes économiquement, et non une monnaie unique imposée à des pays présentant des écarts de compétitivité et de niveaux de vie bien supérieurs à ceux que l’on trouve entre l’Europe et un grand nombre de ses partenaires. Au nom de quoi ce débat serait-il interdit et ceux qui posent des questions seraient-ils immédiatement désignés comme des populistes « frexiteurs » avec lesquels il ne faut pas parler ?

 

Il n’y aura décidément pas de sauveur ou de sauveuse suprême, pas de raccourci pour reconstruire le socialisme dévasté par le Mitterrandisme et ses héritiers.

 

L’élection présidentielle qui se présente comme la rencontre entre une personnalité et les Français est devenue un concours de beauté interdisant le débat démocratique. Il faudrait appeler à la boycotter jusqu’à ce qu’une réforme institutionnelle permettant un retour à la démocratie lui redonne sa juste place.

 

Dans cette perspective, le scrutin important est celui qui suivra pour élire les députés à l’Assemblée nationale.

 

Les deux candidats à l’élection présidentielle qui arriveront au second tour, auront réunis sur leur nom moins de 20% des électeurs inscrits au premier tour. Quelle est la légitimité d’une personne aussi mal élue pour rassembler derrière elle les Français une fois arrivée au pouvoir. Elle n’existe pas. C’est ce qu’a vécu E Macron, Jupiter tôt descendu de son olympe pour trembler devant les gilets jaunes et dont le principal objectif est maintenant « d’emmerder les non-vaccinés ». On conviendra que c’est un objectif politique limité pour un Président de la République.

 

Les mêmes causes produiront les mêmes effets. C’est pourquoi il faut mener campagne non pour tel ou tel candidat, mais contre l’élection présidentielle qui constitue un poison pour la démocratie et le fonctionnement de la société française.

 

Vivement la VIème République !

 

Jean-François Collin

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9 janvier 2022 7 09 /01 /janvier /2022 06:00

https://static.actu.fr/uploads/2021/06/adolf-hitler-eiffel-tower-paris-23-june-1940.jpg

Victoire d’une armée et surtout de son chef, comme le démontre la première photographie, où l’image du dictateur vient s’inscrire et masquer celle du monument, suggérant son importance historique et presque mythologique.

 

Mais cette visite recèle une dimension un peu différente. En posant avec Breker et Speer, deux « artistes », Hitler s’associe aussi à la Ville lumière, capitale de la culture. Il signale ainsi la maîtrise allemande d’un symbole culturel encore important en Europe, y compris parmi les élites allemandes.

 

Enfin, la brume peut symboliser la morosité d’un Paris occupé, loin de l’image de fête, de légèreté et de lumière qui lui est généralement associée. Tout en se pliant au parcours « touristique », Hitler y imprime la marque austère de son régime et montre qu’il prend « possession » de la ville.

Amazon.fr - Hitler: Le monde sinon rien - Simms, Brendan, Weiss, Severine,  Blayac, Johanna - Livres

« Quelques jours après la rencontre de Compiègne, Hitler se rendit à Paris. Il entra discrètement dans la ville à l’aube du 24 juin 1940 (c NDLR. C’est donc en territoire conquis qu’Hitler évolue quand il se rend à Paris au petit matin du 23 ou du 28 juin 1940 (la date reste aujourd’hui discutée) pour une visite éclair (« Blitz Besuch ») plus en touriste passionné par l’architecture qu’en conquérant. Le Führer était accompagné d’Hermann Giesler – satisfaisant ainsi à ses promesses fanfaronnes de la fin  de l’année précédente – de Speer, du sculpteur Arno Breker, et d’un Bormann de plus en plus  présent. Sa première destination fut l’Opéra Garnier, où il étonna l’ouvreuse par sa connaissance précise du plan originel de l’édifice. Puis on lui montra la Madeleine, la Place de la Concorde, le Louvre, les Champs-Élysées. Il s’arrêta plus longuement à l’Arc de triomphe pour étudier les inscriptions, qu’il connaissait déjà par cœur. Mais le point culminant de cette visite, cependant, fut son hommage aux Invalides, où il demeura silencieux et tête baissée aux côtés du sarcophage de Napoléon. C’était là un écho volontaire à la célèbre scène qui s’était déroulée à Postdam en 1806, quand Bonaparte avait fait un pèlerinage similaire sur la tombe de Frédéric le Grand. En quittant les lieux, il annonça à Bormann qu’il souhaitait que l’on transfère de Vienne à Paris la dépouille du duc de Reichstadt, fils de Napoléon et de l’archiduchesse d’Autriche Marie-Louise. Le symbole ne pouvait être plus clair : Hitler considérait qu’il poursuivait les traditions frédéricienne et napoléonienne, résolvant en sa personne l’antagonisme franco-allemand. »

Brendan SIMMS HITLER Le monde sinon rien biographie page 525

 

Napoléon méditant sur le cercueil de Frédéric II de Prusse dans la crypte  de la GarnisonKirche à Potsdam - napoleon.org

Gilles Mora | Le vent se lève

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La visite éclair d'Hitler à Paris ICI

 

 

Le marchand de journaux de la place de l'Opéra, qui ajuste son présentoir, s'arrête tout à coup, comme pétrifié. Pas de doute, c'est bien Hitler, l'homme qui vient de faire tomber la France ! Sanglé dans un long manteau de cuir boutonné jusqu'au col, le chef nazi est flanqué d'une escorte qui avance d'un pas raide. La casquette, trop grande, lui mange le visage, barré par son étrange ruban de moustache.

 

Ce petit tour au Palais Garnier a sorti Hitler de l'humeur maussade qui ne le quitte pas depuis que son Condor, un quadrimoteur beige, s'est posé au Bourget, à 5 h 30. La veille pourtant, il a tordu le bras à la France, en lui faisant signer à Rethondes un armistice humiliant. Et en cette aube du 23 juin 1940, le voici à Paris, la ville qu'il rêve de voir en vrai, et plus seulement dans les nombreux livres de sa bibliothèque personnelle. Alors quoi, puisque tout lui sourit ? Son escorte, une trentaine de dignitaires, sait à quoi s'en tenir quand leur Führer rumine ses pensées. A l'arrière de la Mercedes qui traverse la porte de la Villette, le sculpteur officiel du III e Reich, Arno Breker, et l'architecte Albert Speer s'en tiennent prudemment à quelques généralités. Son humeur est peut-être assombrie par l'atmosphère lugubre qui enveloppe la Ville Lumière, aux mains des nazis depuis déjà dix jours. Le bruit des bottes allemandes a fait décamper un tiers des habitants, et c'est une forêt de volets clos que traverse la file des cinq berlines allemandes.

 

Il est 6 heures dans ce Paris désert, quand le cortège se gare à l'Opéra. En levant les yeux sur sa façade néoclassique, ce fou de Wagner donne enfin le la : « Le plus beau théâtre du monde », s'extasie-t-il, affichant un air enfin détendu.

 

A l'intérieur, il grimpe l'escalier monumental jalonné de statues, s'arrête au foyer de la danse illustré par Degas, demande à voir la loge du président de la République... Sa connaissance parfaite des plans de Garnier bluffe sa petite suite de courtisans.

 

Direction la Madeleine, qui le laisse de marbre, puis la place de la Concorde qu'il trouve magnifique quoiqu'un peu trop ouverte. La décapotable de tête, où il a pris place, emprunte maintenant les Champs-Elysées vers l'Arc de Triomphe qui, selon Breker, le « transporte d'enthousiasme ».

 

Il veut le même à Berlin, mais en deux fois plus grand pour célébrer l'Allemagne victorieuse ! Il faut dire que Napoléon, qui a fait édifier le monument, inspire Hitler. Aux Invalides, il s'incline longuement devant le tombeau en quartz rouge abritant les cendres de l'empereur français. Pour l'occasion, il troque son manteau pour une gabardine blanche, ôte sa casquette, s'incline légèrement puis médite de longues minutes. Il confiera plus tard avoir vécu « le plus grand et le plus beau » moment de sa vie.

 

Entre-temps, il a sillonné l'ouest bourgeois vidé de ses résidents, posé pour la propagande avec la tour Eiffel en arrière-fond. Le Panthéon -- où il est gêné par l'odeur de moisi --, Notre-Dame, l'hôtel de ville, la place Vendôme, puis le Ventre de Paris. Aux Halles, un petit groupe de poissonnières s'approche. « La plus corpulente leva la main, montra Hitler et se mit à crier : c'est lui, c'est lui ! », se souviendra un accompagnateur.

La Blitz Besuch (« visite éclair ») se termine au Sacré-Cœur, qualifié d'« horreur ». Peu importe puisque du haut de la butte Montmartre, tout Paris est couché à ses pieds. « Je remercie le destin. Il m'a permis de voir cette grandiose cité qui m'a toujours fasciné ?, lâche-t-il à Breker.

 

A 8 h 30, le quadrimoteur orné d'une croix gammée redécolle du Bourget. Avant de s'évanouir dans l'horizon, il survole Paris une dernière fois, tournoyant comme un aigle surveillant sa proie.

Visite éclair de Hitler à Paris, en juin 1940.Hitler visite Paris - La Seconde Guerre Mondiale

IX - Adolf Hitler, le visiteur du matin (23 juin 1940) ICI 

 

Les Allemands sont à Paris. Dans le petit jour du 14 juin, les premiers motocyclistes avec side-cars pénètrent dans une capitale déserte, du fait du couvre-feu. Le 23 juin, dans la ville pavoisée de croix gammées, Hitler effectue une visite " culturelle " (l'Opéra, la Madeleine, la Concorde, les Invalides...). Les Français s'interrogent sur l'avenir que le chancelier du Reich réserve à leur pays vaincu.

Le Monde

Publié le 28 juillet 1989

 

« Préparez un décret dans lequel j'ordonne la pleine reprise des constructions de Berlin...N'est-ce pas que Paris était beau ? Mais, Berlin doit devenir beaucoup plus beau. Je me suis souvent demandé dans le passé s'il ne fallait pas détruire Paris. Mais, lorsque nous aurons terminé Berlin, Paris ne sera plus que son ombre. Alors, pourquoi la détruire ? »

 

Hitler tire là, froidement et calmement, au soir du 23 juin 1940, avec son architecte préféré, Albert Speer, la leçon du voyage-éclair qu'il avait accompli en sa compagnie, quasi incognito, le matin même dans Paris occupé.

 

Neuf jours auparavant, les avant-gardes du général Kurt von Briesen pénétraient dans la capitale, l'arme à la bretelle : comme le plus souvent dans cette fichue guerre, le haut-commandement français n'avait cessé de tergiverser sans décider si la capitale devait devenir un môle de résistance. Celui qui en était le gouverneur militaire depuis le 2 septembre 1939, le général Héring, un Alsacien énergique, était bien décidé à se battre devant et dans la capitale. Mais, ne disposant que de moyens réduits _ 10 000 hommes, 200 canons, 30 chars, _ il attendait des renforts qui ne vinrent jamais : Weygand ne disposait plus de réserves suffisantes. Et, quand il fut avéré que Rommel passait la Seine en amont, le généralissime, pour éviter des destructions préjudiciables et le massacre de population civile, tranchait : le 12 à midi, Paris était déclaré " ville ouverte "

 

A cette date, la ville s'était largement vidée de ses habitants à cause des nouvelles du front, et encore plus du bombardement : 200 bombardiers protégés par 150 chasseurs de la Luftwaffe visant les aérodromes et les nœuds ferroviaires, mais aussi des usines, Citroën par exemple, avaient fait plus de 250 victimes civiles dans les quinzième et seizième arrondissements. Pourtant, il en restait intra-muros un bon tiers, soit encore 1 100 000, et un peu moins de la moitié des banlieusards (soit 800 000). Une bonne partie de l'administration était encore à son poste, à commencer par le préfet de police Roger Langeron et le préfet de la Seine, Villey, avec le gros des policiers parisiens et des pompiers. Ils attendaient.

 

Les avant-gardes allemandes investissaient la proche banlieue nord dans la soirée du 13. En moins d'une heure, un protocole d'accord était conclu entre deux plénipotentiaires français et les Allemands : les Français s'engageaient à ne pas détruire les ponts, à assurer l'ordre contre les pillards, la population serait consignée chez elle pendant quarante-huit heures. Dans le petit jour du vendredi 14 juin, les premiers motocyclistes avec side-cars pénétraient dans Paris désert. Dans la journée, les vainqueurs contrôlaient toute la capitale, sans véritables incidents, même si une quinzaine de personnes en furent frappées au point de se suicider. Parmi elles, une personnalité du Tout-Paris, le fils de Gyp, cette femme écrivain des années 1900, Thierry de Martel, chirurgien-chef de l'Hôpital américain ; le 13 au soir, il écrivait à William Bullitt, l'ambassadeur des Etats-Unis, un de ses amis, à qui il avait assuré qu'il ne quitterait pas Paris : " En y restant vivant, c'est un chèque barré que je remets à mon adversaire. Si j'y reste mort, c'est un chèque sans provision. Adieu. "

 

Les services de Goebbels firent croire, en diffusant des reportages filmés où l'on voit des badauds en assez grand nombre assister aux parades des troupes allemandes ou entourant les soldats de la Wehrmacht, que les Parisiennes et les Parisiens s'étaient donnés dès le premier jour aux vainqueurs. En réalité, ces images sont postérieures, légèrement postérieures. Au contraire, lors de l'arrivée des Allemands, les habitants, qui, de surcroit, étaient tenus dans les premières heures de respecter le couvre-feu, s'étaient claquemurés. D'ailleurs, les Allemands ont été nombreux à témoigner qu'ils avaient traversé une " ville sans regard " (Die Stadt ohne Blick). Les badauds ne vinrent qu'ensuite aux nouvelles, avec le soulagement de voir qu'ils n'étaient pas investis par des hordes barbares. Car les consignes extrêmement strictes qu'avait reçues la troupe de se conduire de façon " korrect " ont été appliquées quasiment à la lettre. Il y a vraisemblablement du vrai dans la description que fit, postérieurement, Emmanuel d'Astier de la Vigerie de cette " Korrection " : " Ils paient, ne s'enivrent pas, se lèvent pour les femmes dans les transports en commun. Ce ne sont pas des soudards [...] C'est un viol tranquille, de belle tenue, devant des Français submergés. " Ce qui ne signifie pas pour autant que les Parisiens fussent prêts à une collaboration-réconciliation. Hitler en eut un aperçu en visitant l'Opéra ; il avait fallu réveiller un vieil ouvreur, à qui on demanda de mener la visite complète des lieux ; Hitler tint beaucoup à ce que lui fût donné un billet de 50 marks ; il refusa courtoisement, mais fermement.

 

Et, petit à petit, la vie reprit son cours, comme le souhaitaient d'ailleurs les autorités d'occupation, qui attachaient une grande importance à la relance de la vie culturelle ; le ravitaillement fut assuré ; les cafés ouvrirent bien vite leurs portes, le cinéma Pigalle reprenait ses projections dès le 15. Moyennant soumission à la censure allemande, la presse fut invitée à reparaitre, et, dès le 18, sortaient le Matin de Bunau-Varilla et la Victoire de Gustave Hervé, journaux, il est vrai, qui ne risquaient pas d'attaquer l'occupant. Evidemment, le drapeau français était dorénavant interdit, la croix gammée flottait sur la Chambre des députés, sur la tour Eiffel et sur bon nombre d'édifices publics et d'hôtels réquisitionnés (mais elle fut retirée, au bout de quelques heures, de l'Arc de triomphe, par respect pour le Soldat inconnu). Dès le 14, également, les horloges durent être avancées d'une heure : Paris vivrait désormais à l'heure allemande.

 

C'est cette ville pavoisée de croix gammées qu'Adolf Hitler décidait de visiter, pour la première fois de sa vie, le dimanche 23 juin, le lendemain de la signature à Rethondes des préliminaires franco-allemands d'armistice. Le Führer s'offrait un jour de détente, qui n'avait rien de militaire : il s'agissait, il l'avait annoncé à son entourage, d'un voyage culturel.

 

C'est pourquoi étaient de la fête à la fois Speer, l'architecte qui lui promettait monts et merveilles pour le nouveau Berlin, et son sculpteur préféré, Arno Brecker, celui qui savait modeler des athlètes et guerriers assez virils pour évoquer le modèle aryen. Trois Mercedes découvertes venaient le chercher, au petit jour _ 5 h 30 _ à l'aérodrome du Bourget. Assis, comme à son habitude, à l'avant, près du chauffeur, botté, ganté, sanglé dans un manteau de cuir, le Führer donnait l'ordre de mettre le cap sur l'Opéra. Il s'y attarda longuement, lui qui en avait une connaissance livresque quasi parfaite ; tout ou presque au palais Garnier l'impressionna fortement. Après quoi la Madeleine (un peu trop académique à son goût), la Concorde et les Champs-Elysées (qu'il admira), l'Arc de triomphe, le palais de Chaillot, la tour Eiffel (qui lui sembla allier heureusement la prouesse technique et la " mobilisation d'une idée artistique de base ", la chapelle des Invalides (avec méditation prolongée sur le sarcophage de l'Empereur), le Panthéon (dont les proportions l'impressionnèrent), la Sainte Chapelle, Notre-Dame, la place des Vosges, qui le laissa sans réaction, le Sacré-Cœur, enfin, qui ne lui plut pas.

 

La visite dans Paris à peine réveillé avait duré trois heures. Puis le touriste Hitler reprit son avion et survola une dernière fois à basse altitude la capitale avant de regagner son Q. G. Pas ou peu de politique pendant cette visite. En quittant l'Arc de triomphe, il avait fait seulement remarquer qu'il aurait pu offenser les Français en organisant des Champs-Elysées à la Concorde un grand défilé triomphal. Il est vrai que Goering ne pouvait garantir que la RAF ne viendrait pas perturber la parade. Ce qui l'incitait à ne rien entreprendre pour l'heure, si l'on en croit Speer, c'est le sentiment qu'il n'avait encore franchi qu'une étape : " Je n'ai pas envie d'assister à un défilé célébrant la victoire ; nous ne sommes pas encore au bout. "

 

Que savaient les Français de la place que pouvait bien réserver Hitler à la France vaincue ? Pas grand-chose, car ils l'avaient peu lu, comme tout ce qui venait de l'étranger, et n'avaient pu imaginer pareille issue à un conflit que, de surcroit, ils avaient cherché à éviter. Pourtant Hitler avait, lui, des idées relativement précises sur la place qu'occuperait la France dans une Europe qu'il voulait remodeler de fond en comble. L'annulation du traité de Versailles de 1919 n'était qu'une étape dans sa géopolitique, mélange singulier de Weltanschauung raciale (l'échelle de valeurs des peuples se faisant en fonction de leur pureté raciale supposée) et d'une Realpolitik des plus classiques.

Car la mission qui incombait à ses compatriotes était de dominer l'Europe continentale pour y conquérir pour la fin des siècles l'espace vital, le Lebensraum. Cet espace vital serait pris sur les Slaves, qui ne valaient pas grand-chose, à ses yeux, au plan racial. Mais il fallait éviter une guerre sur deux fronts, celle qui avait coûté si cher aux armées impériales, et isoler la France, qui demeurerait un adversaire irréductible : il songea à s'allier à l'Italie et à la Grande-Bretagne, dont, jusque vers le milieu des années 30, il avait escompté la neutralité bienveillante. Devenu chancelier, Hitler celait en public cet expansionnisme, et, à chaque annexion, se répandait au contraire en professions de foi pacifiques.

 

Mais nous disposons d'un document tout à fait explicite sur ses intentions : c'est le " protocole Hossbach ", du nom d'un colonel qui fut chargé d'établir un compte rendu de la réunion qui regroupa, le 5 novembre 1937, les ministres de la guerre et des affaires étrangères avec les commandants en chef des trois armes de la Wehrmacht. Il y est dit que le " but de la politique allemande " était d'" assurer la sécurité et la subsistance de la masse populaire, ainsi que son accroissement. " Par là même, il s'agissait du " problème de l'espace " ; comme celui du Reich est trop restreint, " l'unique remède, qui peut vous paraitre chimérique, consiste dans l'acquisition d'un plus grand espace vital ", un espace vital qui ne " peut être recherché qu'en Europe " et qui ne pourra " être réalisé qu'en brisant les résistances et en encourant des risques. "

 

Dans les années 20, pour Hitler, " l'ennemi mortel du peuple allemand est et reste la France " (édition de Mein Kampf parue en 1927), car " la France a besoin de la balkanisation de l'Allemagne pour parvenir à l'hégémonie en Europe. " Dans les années 30, il y a une relative évolution de la stratégie de celui qui est devenu le Führer : la France est avant tout pensée en fonction de ce qui est désormais le but prioritaire, la conquête à venir de la " Russie ". Le risque étant réduit de voir la France prétendre à une hégémonie en Europe, elle est surtout une menace permanente si l'Allemagne s'engage à l'est. Le 9 octobre 1939, il avait rédigé un long mémorandum on ne peut plus explicite : " Le but de guerre allemand doit nécessairement être la liquidation militaire définitive de l'Ouest, ce qui veut dire ôter aux nations occidentales la force et la possibilité de s'opposer une fois encore à la consolidation de l'Etat allemand et au développement du peuple allemand en Europe " ; le 23 novembre, il revenait à la charge : " Nous ne pouvons-nous engager contre la Russie que si nous avons les mains libres à l'ouest ".

 

La campagne de France avait vu non seulement la destruction ou la mise hors de combat de l'armée française, mais aussi l'effondrement de la France. L'occasion était trop belle pour ne pas en profiter. Dans les semaines qui ont suivi la conclusion de l'armistice apparaissent divers projets de redécoupage territorial de la France ; la plupart prenaient pour base les frontières antérieures au traité de Westphalie en 1648 ; le plus achevé, celui du secrétaire d'Etat au ministère de l'intérieur, Stuckart, traçait la nouvelle frontière franco-allemande : elle partait de la baie de Somme, épousait la limite nord du Bassin parisien et de la Champagne jusqu'à l'Argonne, s'infléchissait au sud-est en traversant la Bourgogne, passait à l'ouest de la Franche-Comté et rejoignait le lac de Genève. Un projet qui pouvait servir de base pour les futures négociations de paix.

 

Mais, dès juillet 1940, il n'était plus question de traité de paix, avant la reddition de la Grande-Bretagne, ou même la chute de l'URSS. Car Hitler, qui estimait la Wehrmacht invincible sur terre, prenait alors le risque de combattre sur deux fronts, la chute de Moscou devant obliger la Grande-Bretagne à négocier ; il pensait de surcroit que, si la paix était signée dans la foulée, il faudrait arbitrer entre tous ceux qui attendaient quelques reliefs des dépouilles françaises, et, d'abord, l'Italie et l'Espagne ; les Français pourraient cesser d'être dociles, et il faudrait de toute manière leur rendre le littoral atlantique et les côtes de la Manche, indispensables pour préparer l'invasion de la Grande-Bretagne. Toutes raisons qui militaient pour qu'on en reste à la convention d'armistice, suffisamment drastique pour obtenir ce qu'on désirait des Français vaincus.

 

Est-ce à dire que, si les Français se conduisaient bien et collaboraient avec leurs vainqueurs, il y avait lieu de faire de ces nouveaux rapports franco-allemands un pivot de la politique du Reich ? La réponse est négative si on se fie à la directive no 490 dictée par Hitler le 9 juillet 1940 : " L'Allemagne ne conclut pas avec la France une paix chevaleresque. L'Allemagne ne considère pas la France comme une alliée, mais comme un Etat avec lequel les comptes seront réglés lors du traité de paix. A l'avenir, la France jouera en Europe le rôle d'une Suisse agrandie et deviendra un pays de tourisme pouvant éventuellement assurer certaines productions dans le domaine de la mode. " Soutenir les efforts du gouvernement français pour établir un régime autoritaire n'aurait aucun sens. Toute forme de gouvernement paraissant propre à restaurer les forces de la France se heurtera à l'opposition de l'Allemagne. En Europe, seule l'Allemagne commande. Elle n'a, en dehors de l'Italie, qui dispose de son espace vital propre, aucun allié ni partenaire placé sur un pied d'égalité. " Hitler, à quelques variantes près, ne démordra pas de cette perspective. On conçoit alors ce qui attendait les Excellences vichyssoises qui investiront dans la collaboration politique avec le Reich. Les mêmes commettront un autre contresens lourd de conséquences pour les Français : ils ne verront pas que c'est l'URSS, et non pas la France, qui, plus que jamais, était au centre des préoccupations du Führer.

 

Le Monde

 

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8 janvier 2022 6 08 /01 /janvier /2022 06:00

À mon grand regret les pétoncles noirs avaient disparu des étals des poissonniers, jusqu’au jour  où je reçu d’Agrology  15 rue de Prague 75012 Paris 01 58 51 05 49 « Pour votre réveillon, vous pouvez commander les très beaux produits de la mer de Renaud Sigrist. »

 

Peut être une image de 1 personne et intérieur

 

Renaud Sigrist est ostréiculteur, producteur de coquillages et poissonnier à la Trinité sur Mer dans le Morbihan. Renaud fournit coquillages, crustacés et poissons "pêche petits bateaux" à une clientèle de chefs et restaurateurs à Paris, parmi lesquels le Bristol, la Réserve, le Clarence, les Enfants du marché, le Plaza Athénée, Table, Alliance, le Mazenay, le Bélisaire, etc.

 

Panier de 1 kg. Les coquillages sont pêchés par une quarantaine de pêcheurs à pieds professionnels puis purifiés (dessablés, nettoyés, triés) Pétoncles Noirs - 22 €

 

J’achète

 

Les pétoncles seraient-elles des petites sœurs des coquilles Saint-Jacques ? ICI 

 

La réponse est non même si elles ont un petit air de famille. Sur ce sujet je ne vais pas vous embrouiller dans les méandres des classifications des naturalistes. L'histoire de la dénomination du pétoncle est complexe. « Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, il a servi pour nommer une grande diversité de coquillages avant que Jean-Baptiste de Lamarck n'en fasse un genre précis (Pectunculus). Les pétoncles de Lamarck et des naturalistes du XIXe siècle ne correspondent toutefois pas du tout aux coquillages que nous connaissons aujourd'hui sous ce nom. »

 

Sans Titre 11

Le pétoncle noir, perle rare de la rade ICI

  

Autrefois très présent en Bretagne, le pétoncle noir a disparu des marchés. Un aquaculteur relance sa production afin de fournir en naissain les conchyliculteurs.

 

Ce sont peut-être les souvenirs d’enfance de la maison familiale de Brélès (29) qui ont conduit Mathieu Hussenot à se passionner pour le milieu marin. Il faut croire que le Finistérien se plaît à habiter sur des pointes, car après une jeunesse passée sur l’extrémité du département du «bout du monde», il pose son sac à Hanvec (29), commune qui a la particularité de posséder dans un même temps campagne et accès direct sur la rade de Brest. À la pointe de Glugeau, cet ancien élève de divers lycées agricoles bretons travaille dans un 1er temps pour le projet Perle (porté par le Comité régional de la conchyliculture Bretagne Nord), qui consiste à étudier un repeuplement de l’huître plate dans la rade. En 2015, le site se libère, l’occasion pour lui de démarrer sa propre ferme. Ici, pas de machine à traite ou de tracteur, mais une activité de naissage de mollusques: huîtres plates, palourdes et pétoncles noirs.

 

Marinière de pétoncles noirs à la sarriette - Cuisine de la mer

CUISSON

 

  • Les pétoncles sont ouvertes à chaud sans aucune adjonction.

 

 

  • Stockage au frigo sous protection

 

 

  • Avant le service attiédissement sous papillote

 

 

  • Confection d’une persillade : persil haché, ail, huile d’olive…

 

 

 

  • Chaque convive se sert et peut consommer les pétoncles soit nature, soit arrosés de persillade…

 

Le pétoncle noir bientôt de retour en Bretagne ?

 

 

Longtemps pêché sur la côte atlantique française – principalement en rade de Brest, dans les Pertuis charentais et le bassin d’Arcachon –, le pétoncle noir (Mimachlamys varia) se fait de plus en plus rare.

 

Peu connu, il a pour cousin le pétoncle blanc, souvent appelé « vanneau » et plus largement consommé. Tous deux appartiennent à la famille des pectinidés, celle de la coquille Saint-Jacques. Moins répandu, le pétoncle noir fait l’objet d’une consommation plus restreinte et surtout locale. Les amateurs lui trouvent des qualités gustatives supérieures à celles du pétoncle blanc, du fait de son goût à mi-chemin entre la coquille et l’huître.

 

Au cours des dernières décennies, les stocks de Mimachlamys varia se sont effondrés, sous l’action conjointe de la surpêche et de la dégradation ou perte d’habitat. Dans les années 1970, la pêcherie du pétoncle noir produisait 700 tonnes en rade de Brest. Cette production est tombée à 70 tonnes dans les années 2010 ; la pêcherie a été fermée en 2018, faute de stocks suffisants.

 

Aujourd’hui, l’avenir de cette exploitation par la pêche est incertain, notamment en rade de Brest.

 

Réintroduire l’espèce durablement ICI 

 

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7 janvier 2022 5 07 /01 /janvier /2022 06:00

Biais de confirmation : pourquoi est-il si difficile de convaincre quelqu'un qui se trompe ?

« Le biais de confirmation, c’est la tendance instinctive de l’esprit humain à rechercher en priorité les informations qui confirment sa manière de penser, et à négliger tout ce qui pourrait la remettre en cause. En somme, il s’agit d’une altération de la lucidité, voire de la mauvaise foi plus ou moins assumée.

 

À défaut de pouvoir éviter totalement le biais de confirmation, il est possible d’atténuer cette persévérance dans l’erreur !

 

Pour commencer, le simple fait de connaitre l’existence de ce biais, permet plus facilement d’en prendre conscience. En sachant qu’il faut se méfier de ses « sentiments », vous allez mieux analyser et traiter l’information.

 

Essayez de préserver une espèce de neutralité mêlée de bienveillance pour les sujets sur lesquels on s’investit. Chercher la bonne distance, lister les questions à se poser qui permettent de cribler le sujet comme au cours d’un travail d’investigation scientifique. Être attentif à la cohérence des informations qui vous sont communiquées, ne considérez vraies que les hypothèses qui ont résisté à votre travail d’investigation ! Ce travail se fait d’autant mieux que vous n’êtes pas seul pour le réaliser.

 

heuristique google

“Va demander à ton moteur de recherche”, une sorte d’heuristique que l’on utilise souvent plutôt que de raisonner ICI

 

« … il faut faire très attention au biais de confirmation. On trouve facilement des théories et des preuves qui confirment ce que nous croyons, en évitant celles qui le contredisent. C’est pareil avec le consensus et la tendance à penser que la théorie que nous défendons a plus de valeur parce qu'elle est la plus répandue, ou  plus commune parmi ceux qui nous entourent, sans préciser qui sont exactement « tous ceux qui pensent comme ça ». c’est une erreur que nous incite à commettre le cerveau quand nous ne prenons pas la peine de raisonner davantage. Souvent, quand beaucoup de gens pensent la même chose, cela signifie simplement que beaucoup de gens se trompent. »

 

Dolores Redondo La face nord du cœur

 

Comme le rappelle fort justement Étienne Klein : « pour se rendre compte qu’on est incompétent, il faut être compétent ».

 

Biais de confirmation : nous croyons ce que nous voulons croire

 

Biais  de  confirmation : nous  croyons  ce  que  nous voulons  croire ICI

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6 janvier 2022 4 06 /01 /janvier /2022 11:00

Mon cher Hubert je compatis à vos déboires judiciaires à votre place je  quitterais les hautes sphères de l'INAO… - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

Je me doutais bien que notre Hubert, suite à ses déboires judiciaires, en habile manœuvrier, n’allait pas rester les deux pieds dans le même sabot, en l’occurrence ses belles bottes blanches.

 

« Hubert outragé ! Hubert brisé ! Hubert martyrisé ! Non ! Hubert libéré d’un classement vérolé !

 

L’équation était simple : les deux historiques Ausone et Cheval Blanc ayant refusé de concourir pour le nouveau classement 2022, Hubert jouant à merveille l’outragé en a profité pour les rejoindre en se retirant de la procédure du classement.

 

Son double A, comme Angelus et le A du pavois n’avait nul besoin de confirmation, il deviendrait ainsi éternel.

 

Le communiqué du 5 janvier est une pépite d’hypocrisie.

 

Quelques remarques :

 

  • Le classement de 2012 est toujours en attente de l’arrêt de la cour administrative d’appel : le A d’Hubert est donc encore provisoire.

 

  • Hubert perd sa mise pour concourir.

 

  • Peut-il à ce stade se retirer ?

 

  • Enfin, Hubert peut-il resté jurat de Saint-Emilion après sa condamnation définitive ?

 

 

Aucune description de photo disponible.

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6 janvier 2022 4 06 /01 /janvier /2022 06:00

Norman Rockwell Saturday Evening Post 1947

"Boy on a High Dive" Norman Rockwell

Longtemps j’ai hésité, tel un débutant au bout de la planche du grand plongeoir, avant de me livrer à cet exercice périlleux : oser procéder à un extrait sec de la prose de 3 expertes du Figaro-Vins Ella, Alicia, Valérie.

 

Mettrais-je en doute la capacité des femmes à être expertes en vin ?

 

Bien sûr que non, le sexe n’a rien à voir à l’affaire, c’eut été des mâles j’aurais disséqué leurs commentaires de la même manière, sans doute avec plus d’ironie.

 

De 95,5 à 100 l’étagement des notes prouve, s’il en était besoin, l’inanité du système sur 100, puisque ramené à sur 10, l’écart entre la meilleure note et la plus faible est d’un demi-point, soit l’épaisseur du trait.

 

Celui des prix est conforme à la position de ces châteaux sur le marché.

 

Enfin, je vous laisse le soin de goûter, d’apprécier, de vous délecter de la richesse du vocabulaire, nos amis étasuniens, adeptes des ateliers d’écriture, ont fait des émules : les ronciers, longueur frissonnante, fruits tremblants, sensualité d’une dentelle noire luxueuse, corseté, flaques d’eau salée, tanins musclés, twist végétal, vif comme un flirt, fleurs de carotte…

 

L'extrait sec total ou matières sèches totales est l'ensemble de toutes les substances qui, dans des conditions physiques déterminées, ne se volatilisent pas. Pesée du résidu laissé par l'évaporation de la boisson spiritueuse sur un bain- marie bouillant et traitement dans une étuve à dessiccation.

 

"Boy on a High Dive" se trouve dans le bureau de Steven Spielberg. Celui-ci, ainsi que son compère George Lucas, sont de grands admirateurs de Rockwell et possèdent une belle collection de ses œuvres.

 

Quand on demande à Spielberg quel est son oeuvre favorite de Rockwell, il répond :

 

« Bon, disons cela comme ça : "Boy on a high Dive" est le Rockwell qui, chaque fois que je suis prêt à faire un film, chaque fois que je vais commencer à le mettre en scène, me prend aux tripes en me disant, c'est moi sur cette planche. Car chaque film donne cette sensation d'être comme ce gamin sur le plongeoir. Chaque film »

 

Bonne lecture, l’intégralité du palmarès des Saint-Emilion les plus exceptionnels du millésime 2018 ICI 

 

Nouveau Classement de Saint-Emilion: Valandraud va-t-il décrocher l'ultime  récompense? - Star Wine List

 

Château Cheval Blanc 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 100/100

Prix : 770€

 

« Notes de petits fruits rouges croquants, de ronciers et de fleurs sauvages. […] Ce petit je-ne-sais-quoi en plus qui serait au-delà de la soie, du satin et du velours, avec une longueur frissonnante, à tomber en pâmoison. »

 

Château Figeac 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 99/100

Prix : 280€

 

« Une invitation au voyage, avec un nez somptueux de fruits tremblants, allant de rouges à noirs en passant par le bleu. Des notes de cassis, de sureau, de groseille, qui se prolongent par des fleurs douces et grisantes […] le 2018 possède la sensualité d’une dentelle noire luxueuse, corsetant son corps fin, somptueux et ciselé. Un fruit noir voluptueux, d’une fraîcheur incroyable… »

 

Château Angélus 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 98/100

Prix : 470€

 

« Un boisé très finement amené déclenche des murmures de sous-bois, fumés, épices, avec une profondeur insondable et une longueur sinueuse, vive et féline. »

 

Château Canon 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 98/100

Prix : 165€

 

« Hypnotisant en bouche, on se recueille pour savourer et profiter de ce vin éthéré, puissant, salivant. Aussi léger et dense qu’un kilo de plumes, et d’une extraordinaire fraîcheur, qui n’est pas sans rappeler celle des paysages de montagne aux pics enneigés, ou encore des flaques d’eau salée au bord d’un océan froid. »

 

Château Pavie 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 98/100

Prix : 402€

 

« Un vin titanesque...On devine le terroir magnifique de ce vin à la tension minérale et racée, éminemment altière… En bouche, une vague de fruits noirs, des notes réglissées et animales, et des tanins musclés, qui auront encore besoin d’au moins une décennie avant de pouvoir révéler l’étendue de leur classicisme et de leur grandeur. »

 

Château Bélair-Monange 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 97,5/100

Prix : 180€

 

« Des notes de canneberge, et un beau twist végétal… le vin est rond, dense, crémeux et ciselé… »

 

Château Pavie-Decesse 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 97/100

Prix : 140€

 

« … arômes noirs d’encre, de pierre et d’iris, aussi caressant qu’une fourrure de panthère noire. En bouche, on retrouve cette même atmosphère sombre, avec un beau fruit noir élégant, exalté… »

 

Château Canon la Gaffelière 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 96/100

Prix : 95€

 

« Un nez pur, ouvert et séduisant, légèrement cendré, minéral, sur les fruits bleus et les baies roses, vif comme un flirt. En bouche, il s’élance avec force et majesté, puissant comme un chevalier… »

 

Château la Gaffelière 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 96/100

Prix : 79€

 

« Le nez s’ouvre avec discrétion, une délicatesse végétale de petites fleurs, et toutes les plus agréables odeurs d’une ferme : du foin, des herbes fourragées, des fleurs de carotte... »

 

Château Corbin 2018

Saint-Émilion

Note Le Figaro : 95,5/100

Prix : 41€

 

« Un nez opulent, flamboyant et exotique aux notes de pruneau, d’épices et de fleurs charnelles… »

 

Nouveau Classement de Saint-Emilion: Valandraud va-t-il décrocher l’ultime récompense? ICI 

 

- Qu’est-ce qui vous motive aujourd’hui?

« Le jeu! On va jouer la classification pour passer en Premier Grand Cru Classé « A ». »

 

- Que ferez-vous si vous n’obtenez pas le rang de « A » à la prochaine classification?

« Je serai bien content pour B. Du coup, on re-tentera dans 10 ans notre candidature. J’aurai alors 80 ans. Si je suis en bonne santé, je serai toujours au boulot. »

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5 janvier 2022 3 05 /01 /janvier /2022 06:00

SONDAGE - Élections régionales : Alain Rousset donné gagnant en  Nouvelle-Aquitaine

Au temps où les pétitions étaient couchées sur le papier elles collationnaient trop souvent des signatures médiatiques d’intellectuels en mal de signifier leur engagement indéfectible pour une cause. En soi, ça ne me dérangeait pas mais ce qui me déplaisait c’est  que la plupart d’entre-eux n’étaient que des intellectuels en chaises longues, concept développé dans un livre par Georges Suffert : la réalité l'engeance germanopratine qui prétend, depuis au moins les Trente Glorieuses, donner le La s'agissant de tout ce qu'il est convenu de penser droit.

 

Amazon.fr - Les Intellectuels en chaise longue (Le Grand livre du mois) -  Suffert, Georges - Livres

 

« Suffisants et creux », selon Suffert ?

 

Certes. Très insuffisants, aussi. Et tellement dangereux. C'est à eux qu'on doit - entre autres - l'incroyable cécité vis-à-vis de la réalité du régime de Mao - pour ne rien dire des joyeusetés à la Pol Pot. C'est bien parmi eux que se sont bousculés les signataires de l'incroyable appel du Monde et de l'Observateur en faveur de la dépénalisation de la pédophilie. Ce sont, au vrai, des malfaisants. Il n'est donc pas étonnant qu'ils pullulent à gauche. »

 

« Georges Suffert part en guerre contre le "club des cuistres", contre ces intellectuels parisiens qui refont le monde à distance, confortablement installés dans leur chaise longue ; jugent sans avoir vécu ; idolâtrent ce qui est hermétique ; rêvent à la Révolution mais habitent souvent le seizième ; adorent le bon peuple mais ne supportent pas son contact ; abhorrent les valeurs saines, les sentiments non ambigus, le bonheur calme, les discours simples et les pensées claires... »

 

Je ne pétitionnais donc pas, ce qui ne dérangeait pas les têtes de liste qui se fichaient comme de leur première chemise du nombre de signataires anonymes, seules leurs prestigieuses et lourdes signatures comptaient. Une partie de cette gauche intellectuelle, avec le temps, a sombré à droite.

 

De nous jours les pétitions se font en ligne, y’a même des organismes spécialisés dans ce domaine et je reçois régulièrement leurs sollicitations.

 

Mon allergie persiste et je ne signe pas.

 

Alors, pourquoi soudain je vous sollicite pour en signer une ?

 

Tout simplement parce que le sieur Alain Rousset a dépassé les bornes de l’indifférence et, comme le disaient Alphonse Allais ou Alfred Jarry, « Quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limites. »

Bien sûr, je signe SAUVONS LE CONSERVATOIRE VEGETAL REGIONAL D'AQUITAINE

 

ICI

 

Le Conservatoire Végétal Régional d’Aquitaine, installé à Montesquieu en Lot-et-Garonne, est gravement menacé de disparaître dans les prochaines semaines.

 

L'objectif de cette pétition : conserver l'activité du Conservatoire, préserver le patrimoine et les collections végétales.

 

Pourquoi faut-il agir maintenant ?

 

Sur un site de 19 ha en AB, ce sont 2000 variétés de 17 espèces fruitières qui sont conservées, collectées, préservées et diffusées depuis 40 ans et qui représentent une grande partie du patrimoine génétique fruitier du Sud-Ouest de la France.

 

Il semblerait que les subventions attendues de la Région (financeur principal depuis 35 ans) et des Départements pour 2021 n'auraient pas été versées en totalité.

 

Le Conservatoire est actuellement placé sous administration judiciaire depuis le mois d’août.

 

Plus aucune activité de vente d’arbres ou de plantes n’est autorisée alors que celle-ci représente plus de 70 pour cent de son financement.

 

Ceci met également en danger les deux pépiniéristes avec lesquels le CVRA travaille et qui se retrouvent avec 20.000 arbres qu’ils ne peuvent pas écouler normalement.

 

De plus, aucun recrutement n’a été effectué pour poursuivre les activités scientifiques et techniques.

 

Le Conservatoire et l’Association de Soutien (ASCVA, qui rassemble près de 1000 membres) ont fait des propositions pour maintenir en état les collections dans les vergers et poursuivre les activités de diffusion des savoirs et savoir-faire en arboriculture fruitière qui ont toutes été refusées par la tutelle administrative sans explication.

 

Si le CVRA disparaît, ce sera la perte d'une ressource unique et indispensable pour créer des variétés à même de répondre aux enjeux de l'écologie. Alors que le changement climatique nous oblige à réfléchir à la culture de variétés plus économes en eau, ne nécessitant pas ou peu d’intrants chimiques, de variétés plus résistantes aux maladies et ravageurs divers, nous risquons de perdre irrémédiablement un capital inestimable.

 

A l’heure où tout le monde sait qu’il faut préserver la biodiversité, où des efforts sont faits chaque jour pour planter des haies et des vergers, le Collectif Transitions du Périgord Noir s’inquiète de la possible disparition des collections du CVRA. Il y va de la responsabilité envers les générations futures que de sauver de toute urgence ce patrimoine génétique !

 

Le Collectif Transitions du Périgord Noir vous invite à vous mobiliser pour que le Conservatoire ainsi que le patrimoine et la biodiversité qu’il représente soient sauvegardés.

 

Diffusez cette information autour de vous. Interpellez élus, responsables et citoyens sur cette situation et contribuez à sauver votre patrimoine.

 

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4 janvier 2022 2 04 /01 /janvier /2022 06:00

7 MORTS SUR ORDONNANCEfilm 7 morts sur ordonnance de Jacques Rouffio avec Jane Birkin, Gérard  depardieu, Michel Piccoli, Marina Vlady, Charles Vanel

Le 2 janvier, soit un dimanche lendemain du Nouvel An, à 17:52 j’ai reçu 2 fiches de Ciné Papy, je me suis dit, y’a du Stakhanov en lui (Pour avoir extrait, dans la nuit du 30 au 31 août 1935, 102 tonnes de charbon en 5 heures et 45 minutes – 14 fois la norme fixée par l'Etat – Stakhanov est devenu une icône de la propagande communiste et un homme comblé, avec accès à tous les privilèges de la nomenklatura stalinienne ICI

 

La mouche du coche ne doit pas prendre la mouche de ce parallèle, bien au contraire puisqu’il m’a permis de tirer du fond de ma pauvre mémoire, en chroniquant sur 7 morts sur ordonnance, le souvenir de la chute d’un chirurgien notable de chef-lieu, officiant tout à la fois dans une clinique tenue par des bonnes sœurs et à l’hôpital départemental.

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En quelques mots, l’homme était une étoile montante du RPR, ambitieux, arrogant, vivant sur un grand pied : majordome, Jaguar pour lui, coupé italien pour madame, elle-même anesthésiste. Comme certains le savent peut-être, les actes médicaux comme chirurgicaux sont codés par la Sécurité Sociale dans une nomenclature complexe : la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) qui regroupe les actes médicaux pratiqués en France par les médecins, les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes. Ce code sert notamment à calculer le remboursement de la Sécurité Sociale et des mutuelles.

 

En gros, c’est sur cette base, s’il est en secteur 1, que les honoraires du chirurgien sont fixés ; en secteur 2 les honoraires sont à sa discrétion mais bien évidemment la SS  ne crache pas au bassinet et les Mutuelles compensent en fonction de vos cotisations.

 

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Bref, monsieur et madame opéraient en secteur 1 donc, s’ils voulaient s’assurer d’honoraires juteux, il fallait, si je puis dire, surcoder l’acte chirurgical, les honoraires de l’anesthésiste bénéficiaient eux aussi du surcodage.   

 

Ils ne s’en privèrent pas, le Dr AD y allait de bon cœur, il n’avait ou presque que des cas compliqués. Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où une assistante opératoire s’en aperçu. Elle s’en ouvrit aux collègues du Dr AD avec au départ aucun succès. Puis, ayant constitué un dossier elle remua ciel et terre, elle fut menacée, une simple petite main ne pouvait avoir l’impudence de s’attaquer à un notable bien en cour avec le pouvoir en place. L’arrogance du Dr AD causa sa perte, la SS mit son nez dans le dossier, l’un des chirurgiens, un grand orthopédiste, prit fait et cause pour ce qu’on appellerait aujourd’hui une lanceuse d’alerte (bravo  Kikou !), enfin après bien des atermoiements le Conseil de l’ordre sévit. Les époux AD s’exilèrent du côté de la patrie de JP Soisson, où, si mes souvenirs sont bons, ils repiquèrent au truc.

 

J’ai cherché sur la Toile des traces de l’affaire je n’en ai pas trouvé mais grâce à Ciné Papy j’ai pu rendre un tardif hommage à celle qui ruina la carrière politique d’un notable.

 

Le film est sorti en salle le 3 décembre 1975, je venais tout juste de m’installer à Paris après mon service national en Algérie et je ne sais plus quand-est-ce que je l’ai vu, cependant je fis immédiatement un lien avec les époux AD, l’étude du milieu médical affairiste, même si  le fait-divers, survenu à Reims, à partir duquel le romancier et scénariste Georges Conchon a bâti le drame, n’a rien à voir avec eux.

 

J’aimais bien Georges Conchon voir ICI   

 

En 1960 il réussit le concours de secrétaire des débats au Sénat. Il exercera cette activité, selon lui « formatrice et alimentaire », jusqu’à sa retraite en 1980. Si j’évoque ce job alimentaire c’est qu’un fonctionnaire du Ministère, à mes tous début, alors que je touchais des clopinettes, m’avait dit « Berthomeau présentez-vous concours de secrétaire des débats au Sénat ! » Je postulai donc. Le chef des services des débats me convoqua pour sonder mes motivations. Ma réponse le laissa coi, en gros j’avouai, avec les formes, que c’était pour le blé. Un samedi le Sénat fit un galop d’essai où je me rendis. Passer ma vie dans la naphtaline du Sénat, très peu pour moi, je m’abstins lors du concours, peut-être ai-je eu tort je serais peut-être devenu un écrivain reconnu (L.O.L)

 

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Enfin, pour clore ce long avant-propos deux anecdotes :

 

Quand Rouffio fait lire le scénario de 7 morts sur ordonnance à Michel Piccoli celui-ci n’hésite pas une seconde à s’engager dans ce qu’il appellera un film moral. Les deux hommes tourneront ensuite, entre autres, Le sucre et La passante du sans-souci.

 

« Pour trouver l’argent nécessaire au tournage du film, il a fallu faire une coproduction avec l’Espagne. Toutes les scènes de salles d’opération ont été tournées à Madrid. Un défi pour les deux chirurgiens (Piccoli et Depardieu) qui devaient exécuter des gestes techniques entourés de figurants espagnols qui ne comprenaient pas ce qu’ils disaient. »

7 MORTS SUR ORDONNANCE

Pourquoi ce film ?

 

Toute vérité n'est pas bonne à dire. C'est pour cela que Jacques Brel les chantait : « les bourgeois c'est comme les cochons plus ça devient vieux plus ça devient bête. Les bourgeois c'est comme les cochons plus ça devient vieux plus ça devient c… »

 

Mais ça, ça reste bon enfant, un rien potache.

 

Car les bourgeois, du moins certains d’entre eux, et plus souvent qu’à leur tour, malgré leur aspect bon chic bon genre, savent être de fieffés salauds. Comme l’illustre le film de la présente fiche.

 

Quelle est l’histoire ?

 

Dans la ville de Clermont-Ferrand, à dix ans de distance, deux chirurgiens vont connaître le même destin : ils seront tous deux victimes de manœuvres, rumeurs, pressions et réprobations.  Ils finiront par se suicider.

 

Les deux médecins, des chirurgiens, sont pourtant aussi différents qu'il est possible de l'être. En revanche, se sont de remarquables professionnels. Ils sont rigoureux et fidèles à leur serment d’Hippocrate, ils se refusent à tout compromis.

C'est ce qui gêne le professeur Brézé et son clan (trois fils et un gendre, tous médecins) pour les pertes de clients que subit la clinique qu'il dirige.

 

Mathy est un psychiatre en bonnes relations avec tout le monde. Il est le seul à connaître tous les éléments de l'affaire, mais ceux-ci ne se dévoilent que peu à peu après plusieurs fausses pistes.

 

Réalisation

 

C’est un cinéaste assez rare avec une filmographie courte abordant des sujets de société gênants « avec un certain sens de la cruauté et de la bouffonnerie » diront ses enfants, sur les dérives du monde médical et de la spéculation financière. Aucun de ses films ne laissent indifférents quand la fréquentation des salles de cinéma ne se limite pas à la série des « Charlots », des « Bidasses » ou aujourd’hui des « Tuche ». Souvenons-nous de « Le Sucre » 1972

 

Scénariste

 

C’est Georges Conchon qui si colle. Wikipédia précise :

 

Sept Morts sur ordonnance s'inspire d'un tragique fait divers : le suicide à Reims le 18 septembre 1969 d'un chirurgien présentant des similitudes avec le suicide d'un autre de ses confrères survenu dans la même ville, le 23 mars 1952. Dans le cadre d'une histoire de cercle de jeux, ces deux chirurgiens rémois réputés qui ont en commun leur probité, sont victimes d’une campagne de calomnies et de chantage du puissant mandarin local dont ils écornaient la clientèle et le prestige. Ces pressions les poussent à abattre leur famille (le premier sa femme, le second sa femme et ses trois enfants) à coups de carabine puis à se suicider avec la même arme.

 

Le personnage du Dr. Brézé joué par Charles Vanel ferait référence à Joseph Bouvier, éminent médecin et maire de Reims durant l'occupation allemande.

 

Partant de cette histoire vraie, le scénariste Georges Conchon s'est lancé dans un véritable travail d'enquête. Il s'est rendu à Reims, dans la ville même où avait eu lieu ce double suicide, et a fréquenté un bar où avaient coutume de se rencontrer les notables locaux, ceci afin de glaner un maximum d'informations qui pouvaient lui être utiles pour l'écriture du scénario.

 

L’article « Joseph Bouvier » de Wikipédia indique qu’aucun lien de cause à effet n’a pu être établi mettant en cause ce médecin et notable.

 

Qui fait quoi ?

 

Michel Piccoli :                 le docteur Losseray

 

Une nouvelle fois Ciné Papy est très réservé à propos d’un acteur, ici Michel Piccoli. Encensé par la critique, plébiscité par le public, il fait autorité dans le monde du cinéma et affiche ouvertement son engagement politique.

 

Cependant Ciné papy ne peut s’empêcher de fonctionner selon le principe de «  Rien à Jeter » de Brassens. C’est le titre de la merveilleuse chanson ou il nous émerveille en énumérant  les  atouts de sa Belle. Puis il nous charme avec le refrain : « Tout est bon chez elle, y a rien jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter.» Mais comme pour Brassens cela ne fonctionne, pour moi qu’avec les élus de ce cœur d’artichaut de Ciné papy. Cela ne fonctionne pas dans le monde « profane », même dans ce qu’il a de plus délicieux comme celui du cinéma.

 

Plusieurs lecteurs seront peut-être fâchés et trouverons idiot ce borné rédacteur de fiches qui n’y connaît finalement pas grand-chose. Peut-être mais c’est comme ça. Ciné papy doit manquer de sensibilité pour ne pas accéder aux qualités d’acteur de Michel Piccoli. Comme disait l’autre avec une certaine impudence : « Je n’ai pas de glande pour Piccoli. »

 

Il ne s’agit ici que du seul jeu de l’acteur car, très engagé, les films auxquels il a participé ont souvent été des films de combat vivifiant et incontestables au niveau des valeurs qu’ils défendaient.

 

Laissons l’église au milieu du village et avouons que je revois, chaque fois avec le même plaisir « Dom Juan ou le Festin de Pierre » 1965 téléfilm de Marcel Bluwal. Il en est de même pour « Habemus Papam » 2011 de Nanni Moretti. Un écart de 46 ans qui lui permit d’avoir une carrière des plus remplies avec de superbes débuts au théâtre jouant de grands textes de très grands auteurs. Mais ça, c’est une autre histoire.

 

Gérard Depardieu :                  le docteur Jean-Pierre Berg

 

Ciné papy a déjà eu l’occasion de dire tout le bien qu’il pensait de ce fabuleux acteur capable du pire comme du meilleur. On se reportera à la fiche de « Quand j’étais chanteur » 2006. Peut-être à très bientôt à son sujet. En effet, on annonce un « Maigret » interprété par lui. Dure succession après des Harry Baur, Charles Laughton, Gino Cervi, Jean Gabin, Michael Gambon, Richard Harris, Pierre Renoir entre autres mais aussi Bruno Cremer qui, sauf erreur est le seul à avoir interprété plusieurs roman de Simenon mettant en scène le fameux commissaire.

 

Jane Birkin :                      Mme Jane Berg

 

Peu d’atome crochu avec cette artiste qui doit tout à cet expert en provocation qu’était le génial Serge Gainsbourg. Pour moi elle reste quand même une excellente comédienne qui, dans toute ses apparitions publiques parle français avec un léger accent anglais qui se voudrait amusant ou touchant, au choix de l’auditeur, alors qu’elle, parle français comme nous tous sans son accent. Passons.

 

Marina Vlady :                            Mme Losseray

 

De même que Picasso n’était pas un peintre mais un démiurge polymorphe, Brigitte Bardot n’est pas une actrice mais un phénomène. Elle doit la vie à son amie Marina Vlady. Celle-ci avait réussie à la convaincre de traiter un cancer alors que BB se montrait plus que réticente. Tout cela pour dire que pendant que BB faisait tourner la tête au monde entier, Ciné papy alors adolescent, n’avait d’yeux que pour cette jeune blonde ingénue qu’était alors Marina Vlady.

 

Laissons parler Wikipédia ce gâteux de Ciné papy se trouvant soudain « tout chose » à évoquer cette partie de sa vie.

 

« Marina Vlady débute au cinéma en 1949 dans le rôle de « Marie-Tempête » et perce dès 1954 dans « Avant le déluge » * d'André Cayatte .Remarquée notamment pour sa beauté, elle devient aussitôt une des principales jeunes premières du cinéma français, aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame et le film noir, même si « La Sorcière » 1956 d'André Michel avec Maurice Ronet .L'un des films dont elle demeure très fière, ne rencontre pas un grand succès public.

 

Elle tourne ensuite plusieurs films diversement accueillis sous la direction de Robert Hossein, avec qui elle forme un des couples très en vue, notamment « Toi, le venin »  1959 . Selon le Dictionnaire du cinéma français , le premier de ces films, « Les salauds vont en enfer » 1955, écrit par Frédéric Dard, « a au moins le mérite de la nouveauté » et un « climat étrange, violent, érotique » qui le caractérise. Le couple se retrouve aussi dans « Crime et Châtiment » 1956 de Georges Lampin, « La Sentence » 1959 * de Jean Valère et « Les Canailles » 1960 de Maurice Labro d'après James Hadley Chase. Les quatre films de Hossein lui permettent de relancer une image de marque qui avait beaucoup de mal à convaincre le public. »

 

En 1961, « La Princesse de Clèves » de Jean Delannoy, adaptation luxueuse de l'œuvre de Madame de La Fayette, mais qu'une certaine critique française juge « trop académique », réaffirme son statut de star capable de porter un film sur ses seules épaules.

 

Le film met en évidence la « distinction » de Marina Vlady jusque-là plutôt considérée comme une sorte de « bombe érotique » dotée d'un tempérament dramatique.

 

Suivent « Adorable Menteuse » 1962 et « On a volé la Joconde » 1966 de Michel Deville » et le très cynique « Les Bonnes Causes » 1963 *du vétéran Christian-Jaque. Illustrant l’étendue de ses talents d’actrice et qu’une beauté peut aussi être intelligente ce qui n’était pas reconnu comme évident à l’époque.

 

Fantasque mais résolue, elle quitta tous et tout, pour épouser en troisièmes noces Vladimir Vyssotski (1938-1980), poète, acteur et chanteur russe, espèce de « Brassens tragique » avec lequel elle vit douze années en URSS jusqu'à la mort prématurée de celui-ci, à 42 ans, en 1980. En 2006, elle chantera son amour pour Vladimir Vyssotski au théâtre des Bouffes-du-Nord dans un récital intitulé Vladimir ou le vol arrêté, titre issu de son livre éponyme paru en 1987

 

Elle a également tourné pour son ami Orson Welles. Une tête on vous dit.

 

Mais je ne peux clore cette rubrique sans évoquer son rôle de la maîtresse du Régent  dans « Que la fête commence... » 1976, * de Bertrand Tavernier tant ce réalisateur, cette façon de raconter une page de l’histoire de France et le casting réuni qui comporte tant des acteurs préféré de Ciné papy.

 

* Vraisemblablement l’objet de prochaines fiches

 

Charles Vanel :                 le professeur Brézé

 

C’est notre Spencer Tracy auquel Ciné papy trouve une certaine ressemblance dans l’allure physique et le jeu.

 

Charles Vanel a eu l'une des carrières les plus longues et polyvalentes du cinéma français, s'étalant sur huit décennies. Nous vous épargnerons la litanie de ses films dont certains sont devenus culte.

 

Ciné papy se rappelle son rôle de bravache et faux caïd dans  ce vertigineux « Le Salaire de la Peur » 1953 d’Henri Georges Clouzot avec lequel il tourna également, comme l’indique son titre « Les Diaboliques » 1955. La façon ou pitoyablement il se dégonfle dans la deuxième moitié du « Salaire de la peur » est un grand moment de cinéma et un fabuleux numéro d’acteur. Pour ce  rôle, il obtint le prix du meilleurs acteurs à Cannes ( Devant Yves Montand – Na !)

 

Avec sa longévité on ne s’étonnera pas de voir tous les metteurs en scène qui ont voulu l’avoir dans leurs films jusqu’à Hitchcock dans « La Main au collet » 1955 avec Grace Kelly et Gary Grant

 

Michel Auclair :                le docteur Mathy

 

Acteur sympathique avec une belle présence dans ses seconds rôles « essentiels » au cinéma.  C’est aussi un important acteur de théâtre avec, à son répertoire : Paul Claudel, William Shakespeare, Arthur Miller, Jean Racine, Molière, Henrik Ibsen et Victor Hugo.. Au cinéma il joua selon la formule consacrée, «  pour les plus grands » René Clément, Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Jean Delannoy, Leenhardt et Jacques Deray. Pendant les années 1950, 1960 et 1970, il apparaît occasionnellement dans des productions internationales, «  Drôle de frimousse » 1956 de Stanley Donen, avec Fred Astaire et Audrey Hepburn, ou « Chacal »1973 de Fred Zinnemann.

 

Ciné papy ne se lasse pas de le revoir dans son rôle de troublions façon Jean Edern Hallier dans « Le Bon Plaisir » 1984  de Francis Girod

 

Coline Serreau :               Sonia, associée de Mme Losseray

 

Elle est plus connue comme réalisatrice que comme actrice ? En 1975, elle se lance dans la réalisation cinématographique ou, très vite elle connaît un vrai succès auprès de la critique. En 1985, « Trois hommes et un couffin » apparaît sur les écrans de cinéma. Avec plus de 12 millions d'entrées, il compte parmi les records du nombre d'entrées pour un film français.

 

Monique Mélinand :                 Mme Giret

 

J’aurai beaucoup de mal à citer un film – toute petite programmation – ou une pièce de théâtre, où sa présence m’aurait frappé. Cela fait des années que Ciné papy ne va plus au théâtre. A la télévision, chez soi,  on peut monter le son. Au théâtre, difficile de crier « Plus fort ! » Je la connais surtout pour avoir été la compagne de Louis Jouvet. Avec Madeleine Ozeray elle faisait partie de la troupe de Jouvet, notamment lors de sa tournée en Amérique Latine durant la guerre. A la défection de Madeleine Ozeray, elle devint la compagne de Jouvet qui savait parler aux femmes et emporta le morceau avec un billet doux « Tu dines avec moi oui ou merde ! » resté dans les annales.

 

Une particularité de cette actrice qui meurt en 2012. A cette date elle était la seule actrice française à avoir connu une carrière cinématographique longue de 84 ans, ce entre 1927 et 2011. Elle devance ainsi Paulette Dubost (81 ans de carrière), Gisèle Casadesus et Paulette Frantz (80 ans de carrière chacune), Danielle Darrieux (78 ans), Denise Grey (77 ans), Micheline Presle (76 ans), Judith Magre (74 ans) et Brigitte Auber (73 ans).

 

C’est qu’on vit vieux dans le monde du spectacle car beaucoup «  ne meurent pas en scène » comme Molière mais jouent très tard.

 

Cela justifie les observations de Ciné papy notées  dans la fiche « Le Diable par la queue » 1969 qui soulignait, la mort jeune de Clotilde Jouano et Xavier Gelin tous deux morts avant 55 ans

 

Valérie Mairesse :                     Mlle Lambert, infirmière

 

Actrice de poids dirait cette langue de pute de Ciné papy qui précise, ici, que c’est affectueux car Valérie assume ses formes qui ne l’empêchent pas de tourner tant pour le cinéma que la télévision ou le théâtre. Elle a débuté avec la troupe du « Splendide » dont elle a été écarté ce qui ne lui a permis d’entamer une riche carrière même s’il s’agit parfois de second rôles pas toujours essentiel. Continue Valérie. On t’aime.

 

 

Quelques bons moments :

 

Au moins celui où l’on voit Gérard Depardieu, autant par provocation que par plaisanterie, virevolter  comme Gérard Philippe dans « Fanfan la Tulipe » 1952 de Christian-Jaque en escaladant  la façade de la clinique dont on voudrait lui interdire l’entrée.

 

NDLR ICI 

 

En 1975, Jacques Rouffio réunit un plateau de stars pour son film Sept morts sur ordonnance

Une image du bonheur pour les époux Berg (Gérard Depardieu et Jane Birkin), venus chercher leurs enfants à l’école (en 37 ans, la rue Godefroy-de-Bouillon, où se trouve le lycée du même nom, n’a guère changé).? © photos d’archives la montagne rené charpin

 

« L'équipe reste près de deux semaines dans la capitale auvergnate, entre juin et juillet. L'Hôtel-Dieu est le lieu de tous les coups bas entre ces mandarins qui ne s'aiment pas. La scène où Berg (Gérard Depardieu) escalade la façade de l'Hôtel-Dieu restera dans les mémoires. La rue Godefroy-de-Bouillon (devant le lycée, près de la place Delille) n'a pas changé et on peut aujourd'hui encore imaginer Gérard Depardieu au volant de son coupé Mercédes, attendant ses enfants à la sortie de l'école et voir accourir son épouse (Jane Birkin). Sur la route de Riom, le château de Maupertuis accueille, un soir, toute la jet-set du coin pour jouer les figurants. Ceux qui seront coupés au montage seront un peu aigres… »

 

Une réplique

 

«  Moi mes prostates ne saignent pas » signe d’une belle opération selon les règles de l’art, que Depardieu rétorque, à chaque fois qu’il est mis en cause par le professeur Brézé devant ses fils.

 

Dans la série « paysage à retrouver »

 

Comme pour « Le Roi de cœur » 1966 ou « Les Dimanches de Ville-d’Avray » 1962 (voir fiches de Ciné papy) le film de la présente fiche, a été tourné en 1975 partiellement en décor naturel à Clermont-Ferrand. Les amateurs pourront y retrouver des aspects détruits de la ville victime de l’urbanisation et de l’appétit des promoteurs.

 

Dans la série «  De qui se moque-t-on ? »

 

Regardez bien les pendules qui apparaissent ça et là dans les décors, du moins celles qui n’ont rien à voir avec le déroulement de l’histoire comme par exemple et particulièrement dans « Le Train sifflera trois fois » 1952 (voir fiche de Ciné papy). Elle ne marque pas l’heure réelle de l’histoire. Il se peut même que dans une scène qui pour diverses raisons n’a pu faire l’objet d’un plan séquence et donc a été tourné par plans successifs, la même pendule, mais si, celle au-dessus de la porte menant à un vestiaire, en haut à gauche de l’écran, affiche une heure différente si elle est en état de marche ou la même heure si elle et arrêtée . Qui n’a pas fait son boulot, l’accessoiriste, le responsable des décors, l’ensemblier, la script ?

 

Mais de qui se moque  ton ? (LOL)

 

 

Pax

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3 janvier 2022 1 03 /01 /janvier /2022 06:00

Barre (bateau) — Wikipédia

C’est quoi une filière ?

 

L’INSEE la définit ainsi : « La filière désigne couramment l'ensemble des activités complémentaires qui concourent, d'amont en aval, à la réalisation d'un produit fini. On parle ainsi de filière électronique (du silicium à l'ordinateur en passant par les composants) ou de filière automobile (de l'acier au véhicule en passant par les équipements). La filière intègre en général plusieurs branches. »

 

Dans le cadre des États généraux de l’Alimentation, les 35 principales filières agricoles et agroalimentaires * ont planché pour se fixer une stratégie.

 

  • Filière betterave à sucre
  • Filière céréalière
  • Filière Pomme de terre
  • Filière fruits et légumes frais et transformés
  • Filière horticole
  • Filière oléagineux
  • Filière pomme de terre
  • Filière lait
  • Filière semence
  • Filières viandes (bovine, ovine, porcine, lapin...)
  • Filière volailles
  • Filière foie gras
  • Filière œufs
  • Filière vitivinicole
  • Filière cidre…

 

Les interprofessions des différents secteurs sont, en principe, des lieux privilégiés permettant aux différents acteurs de se rencontrer pour élaborer des plans de filières propres à leurs activités.

 

Je n’ironiserai pas sur la pertinence des fameux plans de filières mais force est de constater que la gouvernance des filières est une illusion qu’entretiennent de concert les pouvoirs publics et les organisations professionnelles dites représentatives.

 

25 Interprofessions vinicoles ICI « à la différence d’autres filières agricoles organisées nationalement, les Interprofessions vinicoles françaises se sont construites autour de vins d’Appellation d’Origine et d’Indication Géographique, et d’une Interprofession nationale pour les vins n’en bénéficiant pas »

 

Tout ce beau monde se retrouve au CNIV, à la CNAOC, à FranceAgrimer, à l’INAO, à Vin&Société, dans le bureau  du Ministre de l’Agriculture, à la DGCCRF… etc.

 

Qui font-ils ?

 

Je le sais mais je n’ai ni le courage d’écrire une ligne en réponse, ni l’envie d’ironiser sur les séjours parisiens des présidents.

 

Ce dont je puis vous assurer c’est que tout ce beau monde, dont la représentativité est formelle, n’a jamais gouverné la filière qui, je l’ai en son temps démontré, n’a nul besoin d’être gouvernée.

 

Tant que l’on se bercera d’illusions sur la réalité de notre offre de vins, sa segmentation par prix, sur l’irruption d’une nouvelle génération de consommateurs, chez nous comme dans les grands pays consommateurs, en laissant accroire que tout le monde vit et travaille sur le même bateau, nous raterons à nouveau le coche de la nouvelle donne de la demande de vin.

 

Le grand-prêtre rock-and-roll« non –œnologue » Stéphane Derenoncourt proclame dans Vitisphère pour répondre au soi-disant Bordeaux-Bashing « Jusqu'à présent, nous avons vendu du vin. Maintenant, il faut vendre des idées. Bordeaux en a » Je ne jouerai pas au MacArthur en répondant « Les batailles perdues se résument en deux mots : trop tard. »

 

Ceci écrit je vous laisse découvrir l’éditorial de la patronne de Vitisphère Marion Sepeau Ivaldi : pour gouverner le navire encore faudrait-il qu’il y ait un gouvernail et que les hommes de quart sachent quel est le cap ?

Trois domaines par jour ont disparu sur la décennie

Par Marion Sepeau Ivaldi Le 17 décembre 2021

 

Le recensement agricole est toujours un moment où l’on prend la mesure des changements. 11 000 domaines viticoles ont disparu en 10 ans. Ainsi, 3 domaines par jour pendant une décennie ont été rayés de la carte. Ce rythme plus que soutenu donne à voir la mutation qui se déroule sous nos yeux. Sans bruit.

 

Dans le même temps, la surface moyenne d’une exploitation viticole est désormais de 19 hectares. La quête de rentabilité, de consolidation de la marge, la faiblesse du nombre de repreneurs concourent à cet agrandissement.

 

Quelle gouvernance de la filière dans ce contexte d’érosion ?

 

C’est un sujet qui sera sans nul doute dans l’actualité des dix prochaines années. Car de nombreux autres départs à la retraite se profilent. Les adhérents, en plus petits nombres, seront-ils toujours enclins à financer la mosaïque syndicale vitivinicole ?

 

D’autant que la perte de confiance dans les institutions perdure, que l’investissement des nouvelles générations dans le syndicalisme est plus faible, que le pouvoir d’influence de ces organisations s’est atténué. Si les exploitations disparaissent sans bruit, les organisations professionnelles devraient tendre l’oreille. La gouvernance a elle aussi besoin de mutation.

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2 janvier 2022 7 02 /01 /janvier /2022 06:00

Les dimanches de ville d'Avray, une perle déterrée - Conseils d'experts Fnac

Pourquoi ?

 

Parce qu’à La Mothe-Achard, quand j’étais petit, le ciné au REX c’était le dimanche après-midi, et puis, rien n’est pire, pour moi, que de s’installer dans la routine de rendez-vous préétablis. J’aime folâtrer, me laisser porter par mes envies...

 

Bref, j’ai donc sauté sur l’occasion de la programmation du film de Serge Bourguignon « Cybèle ou les Dimanches de Ville-d'Avray », souvent abrégé en « Les Dimanches de Ville d’Avray», sorti le 21 novembre 1962

 

J’avais 14 ans, j’étais en pension à l’école d’agriculture Notre-Dame de la forêt, et je ne l’ai point vue, par ailleurs je n’ai nul souvenir de l’avoir visionné plus tard lorsque je me faisais des toiles à 3 francs au Katorza de Nantes.

 

Le Figaro titra, lors de sa sortie en DVD, Le fabuleux destin de Cybèle et les dimanches de Ville-d'Avray ICI 

 

Oscarisé il y a un demi-siècle, le film du réalisateur Serge Bourguignon, 86 ans, connaît une deuxième vie inattendue. Il ressort en DVD en France et aux États-Unis. Les Américains ont même prévu d'en faire un remake.

 

Je cède la plume à Ciné Papy, qui rongeait son frein en se demandant si, comme du temps de l’ORTF, il n’était pas blacklisté.

 

Les Dimanches de Ville d'Avray - Film (1962) - SensCritique

Pourquoi ce film ? 

 

Par ce que, comme on remonte de sa cave une vieille bouteille oubliée d’un vin qu’on avait aimé, il peut être amusant de revenir sur un film oublié depuis sa première vision et qui nous avait enchanté.

 

 

Quelle est l’histoire ?

 

Pierre, est un  ancien pilote de guerre. IL est devenu amnésique à la suite d'un accident d'avion en Indochine. Il ne parvient pas à se réintégrer au monde.

 

Madeleine, l'infirmière qui l'a recueilli, lui consacre toute sa vie et son amour de femme seule. Un jour accompagnant Madeleine à la gare de Ville-d’Avray, Pierre rencontre Françoise, dix ans, qui a perdu sa mère et que son père ramène dans une pension de religieuses. Alors que Pierre veut rapporter au pensionnat une sacoche oubliée par son père, les religieuses le prennent alors pour ce dernier et pensent qu'il vient chercher la fillette pour la journée. Il part donc avec elle et les deux se prennent d'amitié.

 

Madeleine étant de service à l'hôpital toutes les fins de semaine, Pierre va ainsi, sans n’en parler à personne, emmener Françoise en promenade aux étangs de Corot, situés sur la commune, tous les dimanches après-midi. Une tendre et pure complicité s'établit entre eux.

 

Mais cette relation dont Madeleine ignore tout, fait bientôt scandale dans la ville...

 

Réalisation

 

Serge Bourguignon

 

Cinéaste, scénariste et acteur français, il est surtout connu pour ce film. Ovationné à la Mostra de Venise pendant plusieurs minute il a fait l’objet d’une grande polémique en France boudé par la critique alors qu’il eu un succès énorme au Japon et aux États-Unis ou il obtint l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Bourguignon se caractérise par une liberté de pensée, une indépendance de ton et une réflexion originale sur le cinéma et les films en particulier. Il entre en guerre ouverte avec les intellos des Cahiers du Cinéma.

 

Il essuya, tout d’abord un refus de distribution : « Ça va être difficile. C'est un film trop sentimental pour les intellectuels et trop intello pour le grand public », lui explique-t-on Finalement, à la suite du succès américain – le film a été parrainé par des têtes d’affiche comme William Wyler, John Huston et Billy Wilder – c’est devant un aéropage comprenant des « pointures françaises » cette fois telles Agnès Varda, Alain Robbe-Grillet, Maurice Druon, Joseph Kessel et Henry Torrès. Il fit 1 800 000 entrées.

 

Mentionnons également la polémique entre l’auteur du roman dont c’est inspiré Bourguignon.

 

L’auteur reprochait au cinéaste d’avoir trahi son œuvre. Bernard Eschasseriaux, qui a pourtant participé à l’adaptation est une personnalité qui serait resté dans l’ombre aujourd’hui sans ce film.

 

Qui fait quoi ?

 

Hardy Krüger :                 Pierre

 

Une enfance et une jeunesse prises dans la tourmente nazi1941, à l’âge de 13 ans, il intègre une Adolf-Hitler-Schule. À 16 ans, il est choisi pour son physique de parfait aryen pour tourner dans un film de propagande nazie Junge Adler. Incorporé en mars 1945, à presque 17 ans, dans la 38e division SS de grenadiers « Nibelungen » il finit par déserter puis est fait prisonnier par l’armée américaine dans le Tyrol.

 

En 40 ans de carrière internationale (il est trilingue) il tourna quelque 52 films avec les plus grands metteurs en scène tel Otto Preminger, Joseph Losey, Juan Antonio Bardem, Robert Aldrich ou encore Stanley Kubrick, Stanley Kramer et André Cayatte.

 

On se souviendra de lui dans ce film « Pour tous » comme disait la cote catholique affichée dans les églises et que consultaient les parents à la sortie de la messe pour voir s’i avait quelque chose ou l’on pourrait emmener les enfants : « Hatari » 1962 de Howard Hawks tourné chez lui au pied du Kilimandjaro.

 

En France il est surtout connu pour ces films, outre celui de la présente fiche, pour « Un taxi pour Tobrouk » 1961 de Denys de La Patellière et « La Grande Sauterelle »1967. De Georges Lautner .Mais son rôle le plus marquant demeure sans conteste celui qu’il tient dans « Le Franciscain de Bourges », 1967 par Claude Autant-Lara.

 

Rien que pour cet acteur ce film méritait une fiche

 

Patricia Gozzi :                  Françoise/Cybèle

 

On ne peut passer sous silence cette, à l’époque très jeune actrice qui par la suite eu une courte et discrète carrière.

 

Nicole Courcel :                Madeleine

 

Une actrice qui, pendant toute sa carrière remporta le succès sans être une star tant au cinéma que sur les planches ou dans des téléfilms. Pour mieux la situer rappeler vous, vous l’avez peut-être vue dans « L'aventure c'est l'aventure » 1972 de Claude Lelouch 1974  ou dans « La Gifle » 1974 de Claude Pinoteau :

 

Daniel Ivernel :                Carlos

 

Acteur discret mais qui ne laisse jamais indifférent tant au théâtre – il fut un des grands interprète de Jean Anouilh – qu’au cinéma. Dans « Le Corps de mon ennemi » 1976 d'Henri Verneuil : il tient le rôle de Victor Verbruck, le maire pervers, grivois, polisson et fier de l’être. On l’a déjà évoqué dans une fiche précédente relative à « Marie Octobre »

 

André Oumansky :           Bernard

 

En voilà un qui ne fût qu’acteur mais alors, prolifique, cinéma, théâtre, télévision. Les plus grand metteurs en scène ont fait appel à lui tel Michel Deville, Sofia Coppola, Arnaud Despléchin, Georges Lautner ou encore d'Anatole Litvak, René Clément, André Cayatte. L’éclectisme de ces réalisateurs montre l’étendue de son talent. Bien sûr, cette notule diffère peu de beaucoup que l’on trouve dans les fiches de Ciné papy. Mais André Oumansky

 

Présente pour votre serviteur l’intérêt de figurer au casting du lumineux « Soleil trompeur » 1994 de Nikita Mikhalkov dont une fiche vous a déjà été promise. Ce sera fait dès que Ciné papy trouvera force et courage pour se mesurer à un tel monument

 

Anne-Marie Coffinet :    Françoise II

 

Trois films avec Verneuil – dont « Un singe en hiver » 1952 dans une honnête filmographie de la deuxième moitié du 20 éme siècle. Dans de sympathique second rôle sans fantaisie mais bien choisis pour en faire « the rigth woman on the right place »

 

Maurice Garrel :               Le policier

 

Acteur français prolifique qui joua jusqu’à son décès à 88 ans en 2011. Figure connue tant on a pu le voir dans des seconds rôles essentiels au cinéma dans les films de François Truffaut, Jacques Rivette, Costa-Gavras, Claude Lelouch, Claude Chabrol ou Claude Sautet. Maurice Garrel apparaît aussi à la télévision dans les films de Claude Barma, Marcel Bluwal, Stellio Lorenzi. Il sera nommé 2 fois pour le César du meilleur second rôle. Au cinéma pour En, son interprétation dans « La Discrète » 1991 et à la télévision pour « Roi et Reine » 2005

 

René Clermont :               Le facteur

 

Acteur et metteur en scène français, du millieu du XX éme siècle Paris (14e arr.). Il fut un acteur remarquable, entre autres dans Rocambole, où il campe un M. de Beaupréau plus vrai que nature. Comédien aussi aux côtés de Louis de Funés dans Carambolages. On ne compte plus ses mises en scène dans le théâtre privé, mais aussi plus particulièrement dans l'émission culte "Au Théâtre ce soir". Il mit en scène avec talent et générosité, Pierrette Bruno et le Charimari, qui vit éclore un jeune comédien du nom de Patrick Bruel, mais aussi Barillet et Grédy, Louis Verneuil, Marc Gilbert Sauvageon. Dans les séries de la télévision, il participa aux grandes séries de l'époque comme Arsène Lupin, ou les Cinq dernières Minutes entre autres. Mais c'est son rôle dans Rocambole aux côtés de Jean Topart et Pierre Vernier qui restera dans toutes les mémoires. Merci Wikipédia. Il eut été regrettable de le passer sous silence

 

Malka Ribowska :             La voyante (en tant que Malka Ribovska)

 

Un physique à la Alice Sapritch d’abord essentiellement connue pour de grands rôles dans de téléfilm dramatique, elle finit par être remarquée par le monde du grand écran.

(Se souvenir pour une éventuelle notule sur Sapritch à faire une comparaison avec Malka Riboska)

 

Serge Bourguignon :                Le cavalier

 

Oui, c’est le réalisateur, également comédien il tint un petit rôle dans le film

 

Remarque :

 

         - On trouve dans ce film une innocence, une fraicheur, une candeur qui ne veut pas dire naïveté et qui rappelle « Le Roi de Cœur » 1966 (Une des premières fiches de Ciné papy)

 

On peut penser à Brassens : « Mais les braves gens n’aime pas que…

 

         - Tourné en décors naturel le film permet de revoir des aspects de la ville au jour d‘hui disparus

 

Sèvres - La Gare de Sèvres-Ville d'Avray (Rive droite) - Carte postale  ancienne et vue d'Hier et Aujourd'hui - Geneanet

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