Le 2 janvier, soit un dimanche lendemain du Nouvel An, à 17:52 j’ai reçu 2 fiches de Ciné Papy, je me suis dit, y’a du Stakhanov en lui (Pour avoir extrait, dans la nuit du 30 au 31 août 1935, 102 tonnes de charbon en 5 heures et 45 minutes – 14 fois la norme fixée par l'Etat – Stakhanov est devenu une icône de la propagande communiste et un homme comblé, avec accès à tous les privilèges de la nomenklatura stalinienne ICI
La mouche du coche ne doit pas prendre la mouche de ce parallèle, bien au contraire puisqu’il m’a permis de tirer du fond de ma pauvre mémoire, en chroniquant sur 7 morts sur ordonnance, le souvenir de la chute d’un chirurgien notable de chef-lieu, officiant tout à la fois dans une clinique tenue par des bonnes sœurs et à l’hôpital départemental.
En quelques mots, l’homme était une étoile montante du RPR, ambitieux, arrogant, vivant sur un grand pied : majordome, Jaguar pour lui, coupé italien pour madame, elle-même anesthésiste. Comme certains le savent peut-être, les actes médicaux comme chirurgicaux sont codés par la Sécurité Sociale dans une nomenclature complexe : la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM) qui regroupe les actes médicaux pratiqués en France par les médecins, les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes. Ce code sert notamment à calculer le remboursement de la Sécurité Sociale et des mutuelles.
En gros, c’est sur cette base, s’il est en secteur 1, que les honoraires du chirurgien sont fixés ; en secteur 2 les honoraires sont à sa discrétion mais bien évidemment la SS ne crache pas au bassinet et les Mutuelles compensent en fonction de vos cotisations.
Bref, monsieur et madame opéraient en secteur 1 donc, s’ils voulaient s’assurer d’honoraires juteux, il fallait, si je puis dire, surcoder l’acte chirurgical, les honoraires de l’anesthésiste bénéficiaient eux aussi du surcodage.
Ils ne s’en privèrent pas, le Dr AD y allait de bon cœur, il n’avait ou presque que des cas compliqués. Tout allait bien dans le meilleur des mondes jusqu’au jour où une assistante opératoire s’en aperçu. Elle s’en ouvrit aux collègues du Dr AD avec au départ aucun succès. Puis, ayant constitué un dossier elle remua ciel et terre, elle fut menacée, une simple petite main ne pouvait avoir l’impudence de s’attaquer à un notable bien en cour avec le pouvoir en place. L’arrogance du Dr AD causa sa perte, la SS mit son nez dans le dossier, l’un des chirurgiens, un grand orthopédiste, prit fait et cause pour ce qu’on appellerait aujourd’hui une lanceuse d’alerte (bravo Kikou !), enfin après bien des atermoiements le Conseil de l’ordre sévit. Les époux AD s’exilèrent du côté de la patrie de JP Soisson, où, si mes souvenirs sont bons, ils repiquèrent au truc.
J’ai cherché sur la Toile des traces de l’affaire je n’en ai pas trouvé mais grâce à Ciné Papy j’ai pu rendre un tardif hommage à celle qui ruina la carrière politique d’un notable.
Le film est sorti en salle le 3 décembre 1975, je venais tout juste de m’installer à Paris après mon service national en Algérie et je ne sais plus quand-est-ce que je l’ai vu, cependant je fis immédiatement un lien avec les époux AD, l’étude du milieu médical affairiste, même si le fait-divers, survenu à Reims, à partir duquel le romancier et scénariste Georges Conchon a bâti le drame, n’a rien à voir avec eux.
J’aimais bien Georges Conchon voir ICI
En 1960 il réussit le concours de secrétaire des débats au Sénat. Il exercera cette activité, selon lui « formatrice et alimentaire », jusqu’à sa retraite en 1980. Si j’évoque ce job alimentaire c’est qu’un fonctionnaire du Ministère, à mes tous début, alors que je touchais des clopinettes, m’avait dit « Berthomeau présentez-vous concours de secrétaire des débats au Sénat ! » Je postulai donc. Le chef des services des débats me convoqua pour sonder mes motivations. Ma réponse le laissa coi, en gros j’avouai, avec les formes, que c’était pour le blé. Un samedi le Sénat fit un galop d’essai où je me rendis. Passer ma vie dans la naphtaline du Sénat, très peu pour moi, je m’abstins lors du concours, peut-être ai-je eu tort je serais peut-être devenu un écrivain reconnu (L.O.L)
Enfin, pour clore ce long avant-propos deux anecdotes :
Quand Rouffio fait lire le scénario de 7 morts sur ordonnance à Michel Piccoli celui-ci n’hésite pas une seconde à s’engager dans ce qu’il appellera un film moral. Les deux hommes tourneront ensuite, entre autres, Le sucre et La passante du sans-souci.
« Pour trouver l’argent nécessaire au tournage du film, il a fallu faire une coproduction avec l’Espagne. Toutes les scènes de salles d’opération ont été tournées à Madrid. Un défi pour les deux chirurgiens (Piccoli et Depardieu) qui devaient exécuter des gestes techniques entourés de figurants espagnols qui ne comprenaient pas ce qu’ils disaient. »
Pourquoi ce film ?
Toute vérité n'est pas bonne à dire. C'est pour cela que Jacques Brel les chantait : « les bourgeois c'est comme les cochons plus ça devient vieux plus ça devient bête. Les bourgeois c'est comme les cochons plus ça devient vieux plus ça devient c… »
Mais ça, ça reste bon enfant, un rien potache.
Car les bourgeois, du moins certains d’entre eux, et plus souvent qu’à leur tour, malgré leur aspect bon chic bon genre, savent être de fieffés salauds. Comme l’illustre le film de la présente fiche.
Quelle est l’histoire ?
Dans la ville de Clermont-Ferrand, à dix ans de distance, deux chirurgiens vont connaître le même destin : ils seront tous deux victimes de manœuvres, rumeurs, pressions et réprobations. Ils finiront par se suicider.
Les deux médecins, des chirurgiens, sont pourtant aussi différents qu'il est possible de l'être. En revanche, se sont de remarquables professionnels. Ils sont rigoureux et fidèles à leur serment d’Hippocrate, ils se refusent à tout compromis.
C'est ce qui gêne le professeur Brézé et son clan (trois fils et un gendre, tous médecins) pour les pertes de clients que subit la clinique qu'il dirige.
Mathy est un psychiatre en bonnes relations avec tout le monde. Il est le seul à connaître tous les éléments de l'affaire, mais ceux-ci ne se dévoilent que peu à peu après plusieurs fausses pistes.
Réalisation
C’est un cinéaste assez rare avec une filmographie courte abordant des sujets de société gênants « avec un certain sens de la cruauté et de la bouffonnerie » diront ses enfants, sur les dérives du monde médical et de la spéculation financière. Aucun de ses films ne laissent indifférents quand la fréquentation des salles de cinéma ne se limite pas à la série des « Charlots », des « Bidasses » ou aujourd’hui des « Tuche ». Souvenons-nous de « Le Sucre » 1972
Scénariste
C’est Georges Conchon qui si colle. Wikipédia précise :
Sept Morts sur ordonnance s'inspire d'un tragique fait divers : le suicide à Reims le 18 septembre 1969 d'un chirurgien présentant des similitudes avec le suicide d'un autre de ses confrères survenu dans la même ville, le 23 mars 1952. Dans le cadre d'une histoire de cercle de jeux, ces deux chirurgiens rémois réputés qui ont en commun leur probité, sont victimes d’une campagne de calomnies et de chantage du puissant mandarin local dont ils écornaient la clientèle et le prestige. Ces pressions les poussent à abattre leur famille (le premier sa femme, le second sa femme et ses trois enfants) à coups de carabine puis à se suicider avec la même arme.
Le personnage du Dr. Brézé joué par Charles Vanel ferait référence à Joseph Bouvier, éminent médecin et maire de Reims durant l'occupation allemande.
Partant de cette histoire vraie, le scénariste Georges Conchon s'est lancé dans un véritable travail d'enquête. Il s'est rendu à Reims, dans la ville même où avait eu lieu ce double suicide, et a fréquenté un bar où avaient coutume de se rencontrer les notables locaux, ceci afin de glaner un maximum d'informations qui pouvaient lui être utiles pour l'écriture du scénario.
L’article « Joseph Bouvier » de Wikipédia indique qu’aucun lien de cause à effet n’a pu être établi mettant en cause ce médecin et notable.
Qui fait quoi ?
Michel Piccoli : le docteur Losseray
Une nouvelle fois Ciné Papy est très réservé à propos d’un acteur, ici Michel Piccoli. Encensé par la critique, plébiscité par le public, il fait autorité dans le monde du cinéma et affiche ouvertement son engagement politique.
Cependant Ciné papy ne peut s’empêcher de fonctionner selon le principe de « Rien à Jeter » de Brassens. C’est le titre de la merveilleuse chanson ou il nous émerveille en énumérant les atouts de sa Belle. Puis il nous charme avec le refrain : « Tout est bon chez elle, y a rien jeter, Sur l'île déserte il faut tout emporter.» Mais comme pour Brassens cela ne fonctionne, pour moi qu’avec les élus de ce cœur d’artichaut de Ciné papy. Cela ne fonctionne pas dans le monde « profane », même dans ce qu’il a de plus délicieux comme celui du cinéma.
Plusieurs lecteurs seront peut-être fâchés et trouverons idiot ce borné rédacteur de fiches qui n’y connaît finalement pas grand-chose. Peut-être mais c’est comme ça. Ciné papy doit manquer de sensibilité pour ne pas accéder aux qualités d’acteur de Michel Piccoli. Comme disait l’autre avec une certaine impudence : « Je n’ai pas de glande pour Piccoli. »
Il ne s’agit ici que du seul jeu de l’acteur car, très engagé, les films auxquels il a participé ont souvent été des films de combat vivifiant et incontestables au niveau des valeurs qu’ils défendaient.
Laissons l’église au milieu du village et avouons que je revois, chaque fois avec le même plaisir « Dom Juan ou le Festin de Pierre » 1965 téléfilm de Marcel Bluwal. Il en est de même pour « Habemus Papam » 2011 de Nanni Moretti. Un écart de 46 ans qui lui permit d’avoir une carrière des plus remplies avec de superbes débuts au théâtre jouant de grands textes de très grands auteurs. Mais ça, c’est une autre histoire.
Gérard Depardieu : le docteur Jean-Pierre Berg
Ciné papy a déjà eu l’occasion de dire tout le bien qu’il pensait de ce fabuleux acteur capable du pire comme du meilleur. On se reportera à la fiche de « Quand j’étais chanteur » 2006. Peut-être à très bientôt à son sujet. En effet, on annonce un « Maigret » interprété par lui. Dure succession après des Harry Baur, Charles Laughton, Gino Cervi, Jean Gabin, Michael Gambon, Richard Harris, Pierre Renoir entre autres mais aussi Bruno Cremer qui, sauf erreur est le seul à avoir interprété plusieurs roman de Simenon mettant en scène le fameux commissaire.
Jane Birkin : Mme Jane Berg
Peu d’atome crochu avec cette artiste qui doit tout à cet expert en provocation qu’était le génial Serge Gainsbourg. Pour moi elle reste quand même une excellente comédienne qui, dans toute ses apparitions publiques parle français avec un léger accent anglais qui se voudrait amusant ou touchant, au choix de l’auditeur, alors qu’elle, parle français comme nous tous sans son accent. Passons.
Marina Vlady : Mme Losseray
De même que Picasso n’était pas un peintre mais un démiurge polymorphe, Brigitte Bardot n’est pas une actrice mais un phénomène. Elle doit la vie à son amie Marina Vlady. Celle-ci avait réussie à la convaincre de traiter un cancer alors que BB se montrait plus que réticente. Tout cela pour dire que pendant que BB faisait tourner la tête au monde entier, Ciné papy alors adolescent, n’avait d’yeux que pour cette jeune blonde ingénue qu’était alors Marina Vlady.
Laissons parler Wikipédia ce gâteux de Ciné papy se trouvant soudain « tout chose » à évoquer cette partie de sa vie.
« Marina Vlady débute au cinéma en 1949 dans le rôle de « Marie-Tempête » et perce dès 1954 dans « Avant le déluge » * d'André Cayatte .Remarquée notamment pour sa beauté, elle devient aussitôt une des principales jeunes premières du cinéma français, aussi à l'aise dans la comédie que dans le drame et le film noir, même si « La Sorcière » 1956 d'André Michel avec Maurice Ronet .L'un des films dont elle demeure très fière, ne rencontre pas un grand succès public.
Elle tourne ensuite plusieurs films diversement accueillis sous la direction de Robert Hossein, avec qui elle forme un des couples très en vue, notamment « Toi, le venin » 1959 . Selon le Dictionnaire du cinéma français , le premier de ces films, « Les salauds vont en enfer » 1955, écrit par Frédéric Dard, « a au moins le mérite de la nouveauté » et un « climat étrange, violent, érotique » qui le caractérise. Le couple se retrouve aussi dans « Crime et Châtiment » 1956 de Georges Lampin, « La Sentence » 1959 * de Jean Valère et « Les Canailles » 1960 de Maurice Labro d'après James Hadley Chase. Les quatre films de Hossein lui permettent de relancer une image de marque qui avait beaucoup de mal à convaincre le public. »
En 1961, « La Princesse de Clèves » de Jean Delannoy, adaptation luxueuse de l'œuvre de Madame de La Fayette, mais qu'une certaine critique française juge « trop académique », réaffirme son statut de star capable de porter un film sur ses seules épaules.
Le film met en évidence la « distinction » de Marina Vlady jusque-là plutôt considérée comme une sorte de « bombe érotique » dotée d'un tempérament dramatique.
Suivent « Adorable Menteuse » 1962 et « On a volé la Joconde » 1966 de Michel Deville » et le très cynique « Les Bonnes Causes » 1963 *du vétéran Christian-Jaque. Illustrant l’étendue de ses talents d’actrice et qu’une beauté peut aussi être intelligente ce qui n’était pas reconnu comme évident à l’époque.
Fantasque mais résolue, elle quitta tous et tout, pour épouser en troisièmes noces Vladimir Vyssotski (1938-1980), poète, acteur et chanteur russe, espèce de « Brassens tragique » avec lequel elle vit douze années en URSS jusqu'à la mort prématurée de celui-ci, à 42 ans, en 1980. En 2006, elle chantera son amour pour Vladimir Vyssotski au théâtre des Bouffes-du-Nord dans un récital intitulé Vladimir ou le vol arrêté, titre issu de son livre éponyme paru en 1987
Elle a également tourné pour son ami Orson Welles. Une tête on vous dit.
Mais je ne peux clore cette rubrique sans évoquer son rôle de la maîtresse du Régent dans « Que la fête commence... » 1976, * de Bertrand Tavernier tant ce réalisateur, cette façon de raconter une page de l’histoire de France et le casting réuni qui comporte tant des acteurs préféré de Ciné papy.
* Vraisemblablement l’objet de prochaines fiches
Charles Vanel : le professeur Brézé
C’est notre Spencer Tracy auquel Ciné papy trouve une certaine ressemblance dans l’allure physique et le jeu.
Charles Vanel a eu l'une des carrières les plus longues et polyvalentes du cinéma français, s'étalant sur huit décennies. Nous vous épargnerons la litanie de ses films dont certains sont devenus culte.
Ciné papy se rappelle son rôle de bravache et faux caïd dans ce vertigineux « Le Salaire de la Peur » 1953 d’Henri Georges Clouzot avec lequel il tourna également, comme l’indique son titre « Les Diaboliques » 1955. La façon ou pitoyablement il se dégonfle dans la deuxième moitié du « Salaire de la peur » est un grand moment de cinéma et un fabuleux numéro d’acteur. Pour ce rôle, il obtint le prix du meilleurs acteurs à Cannes ( Devant Yves Montand – Na !)
Avec sa longévité on ne s’étonnera pas de voir tous les metteurs en scène qui ont voulu l’avoir dans leurs films jusqu’à Hitchcock dans « La Main au collet » 1955 avec Grace Kelly et Gary Grant
Michel Auclair : le docteur Mathy
Acteur sympathique avec une belle présence dans ses seconds rôles « essentiels » au cinéma. C’est aussi un important acteur de théâtre avec, à son répertoire : Paul Claudel, William Shakespeare, Arthur Miller, Jean Racine, Molière, Henrik Ibsen et Victor Hugo.. Au cinéma il joua selon la formule consacrée, « pour les plus grands » René Clément, Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Jean Delannoy, Leenhardt et Jacques Deray. Pendant les années 1950, 1960 et 1970, il apparaît occasionnellement dans des productions internationales, « Drôle de frimousse » 1956 de Stanley Donen, avec Fred Astaire et Audrey Hepburn, ou « Chacal »1973 de Fred Zinnemann.
Ciné papy ne se lasse pas de le revoir dans son rôle de troublions façon Jean Edern Hallier dans « Le Bon Plaisir » 1984 de Francis Girod
Coline Serreau : Sonia, associée de Mme Losseray
Elle est plus connue comme réalisatrice que comme actrice ? En 1975, elle se lance dans la réalisation cinématographique ou, très vite elle connaît un vrai succès auprès de la critique. En 1985, « Trois hommes et un couffin » apparaît sur les écrans de cinéma. Avec plus de 12 millions d'entrées, il compte parmi les records du nombre d'entrées pour un film français.
Monique Mélinand : Mme Giret
J’aurai beaucoup de mal à citer un film – toute petite programmation – ou une pièce de théâtre, où sa présence m’aurait frappé. Cela fait des années que Ciné papy ne va plus au théâtre. A la télévision, chez soi, on peut monter le son. Au théâtre, difficile de crier « Plus fort ! » Je la connais surtout pour avoir été la compagne de Louis Jouvet. Avec Madeleine Ozeray elle faisait partie de la troupe de Jouvet, notamment lors de sa tournée en Amérique Latine durant la guerre. A la défection de Madeleine Ozeray, elle devint la compagne de Jouvet qui savait parler aux femmes et emporta le morceau avec un billet doux « Tu dines avec moi oui ou merde ! » resté dans les annales.
Une particularité de cette actrice qui meurt en 2012. A cette date elle était la seule actrice française à avoir connu une carrière cinématographique longue de 84 ans, ce entre 1927 et 2011. Elle devance ainsi Paulette Dubost (81 ans de carrière), Gisèle Casadesus et Paulette Frantz (80 ans de carrière chacune), Danielle Darrieux (78 ans), Denise Grey (77 ans), Micheline Presle (76 ans), Judith Magre (74 ans) et Brigitte Auber (73 ans).
C’est qu’on vit vieux dans le monde du spectacle car beaucoup « ne meurent pas en scène » comme Molière mais jouent très tard.
Cela justifie les observations de Ciné papy notées dans la fiche « Le Diable par la queue » 1969 qui soulignait, la mort jeune de Clotilde Jouano et Xavier Gelin tous deux morts avant 55 ans
Valérie Mairesse : Mlle Lambert, infirmière
Actrice de poids dirait cette langue de pute de Ciné papy qui précise, ici, que c’est affectueux car Valérie assume ses formes qui ne l’empêchent pas de tourner tant pour le cinéma que la télévision ou le théâtre. Elle a débuté avec la troupe du « Splendide » dont elle a été écarté ce qui ne lui a permis d’entamer une riche carrière même s’il s’agit parfois de second rôles pas toujours essentiel. Continue Valérie. On t’aime.
Quelques bons moments :
Au moins celui où l’on voit Gérard Depardieu, autant par provocation que par plaisanterie, virevolter comme Gérard Philippe dans « Fanfan la Tulipe » 1952 de Christian-Jaque en escaladant la façade de la clinique dont on voudrait lui interdire l’entrée.
NDLR ICI
Une image du bonheur pour les époux Berg (Gérard Depardieu et Jane Birkin), venus chercher leurs enfants à l’école (en 37 ans, la rue Godefroy-de-Bouillon, où se trouve le lycée du même nom, n’a guère changé).? © photos d’archives la montagne rené charpin
« L'équipe reste près de deux semaines dans la capitale auvergnate, entre juin et juillet. L'Hôtel-Dieu est le lieu de tous les coups bas entre ces mandarins qui ne s'aiment pas. La scène où Berg (Gérard Depardieu) escalade la façade de l'Hôtel-Dieu restera dans les mémoires. La rue Godefroy-de-Bouillon (devant le lycée, près de la place Delille) n'a pas changé et on peut aujourd'hui encore imaginer Gérard Depardieu au volant de son coupé Mercédes, attendant ses enfants à la sortie de l'école et voir accourir son épouse (Jane Birkin). Sur la route de Riom, le château de Maupertuis accueille, un soir, toute la jet-set du coin pour jouer les figurants. Ceux qui seront coupés au montage seront un peu aigres… »
Une réplique
« Moi mes prostates ne saignent pas » signe d’une belle opération selon les règles de l’art, que Depardieu rétorque, à chaque fois qu’il est mis en cause par le professeur Brézé devant ses fils.
Dans la série « paysage à retrouver »
Comme pour « Le Roi de cœur » 1966 ou « Les Dimanches de Ville-d’Avray » 1962 (voir fiches de Ciné papy) le film de la présente fiche, a été tourné en 1975 partiellement en décor naturel à Clermont-Ferrand. Les amateurs pourront y retrouver des aspects détruits de la ville victime de l’urbanisation et de l’appétit des promoteurs.
Dans la série « De qui se moque-t-on ? »
Regardez bien les pendules qui apparaissent ça et là dans les décors, du moins celles qui n’ont rien à voir avec le déroulement de l’histoire comme par exemple et particulièrement dans « Le Train sifflera trois fois » 1952 (voir fiche de Ciné papy). Elle ne marque pas l’heure réelle de l’histoire. Il se peut même que dans une scène qui pour diverses raisons n’a pu faire l’objet d’un plan séquence et donc a été tourné par plans successifs, la même pendule, mais si, celle au-dessus de la porte menant à un vestiaire, en haut à gauche de l’écran, affiche une heure différente si elle est en état de marche ou la même heure si elle et arrêtée . Qui n’a pas fait son boulot, l’accessoiriste, le responsable des décors, l’ensemblier, la script ?
Mais de qui se moque ton ? (LOL)
Pax