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5 juin 2021 6 05 /06 /juin /2021 06:00

Les hommes politiques les plus cités

En commentaire de ma chronique du 27 mai 2021 Mémoire d’Outre-Tombe de Michel Rocard sa déclaration censurée sur le rôle de la France au Rwanda… j’ai reçu un commentaire dont l’accroche : Cher camarade, m’a inspiré celle-ci.

 

Au P.S., encarté on se devait de se donner du camarade et de se tutoyer. Ça m’a toujours mis mal-à l’aise, ça sonnait faux, et le peu de temps 1982-83 où j’ai cotisé, avant et après je fus un sympathisant participant à la CNA (Commission Nationale Agricole du PS), l’esprit de camaraderie dans la section du XIIIe Ouest, celle de Paul Quilès, ne m’a pas sautée aux yeux. Je l’ai d’ailleurs quitté car, dans la section, pour cette raison, j’en avais ma claque de tous ces militants qui, pour les plus jeunes, ne rêvaient que d’être élus, pour les boomers dévidaient leur acrimonie. Par-dessus le marché la section était verrouillée par le couple Quilès, j’étais tricard vu mon rocardisme. Ce que j’ai aimé lors de ce bref passage fut de coller des affiches. Anecdote : j'ai peu usité le camarade et, si j'ai tutoyé Louis Mermaz, j'ai toujours vouvoyé Michel Rocard, ce que pratiquait Mermaz avec Mitterrand.

 

Bref,  ce brave homme m’a de plus stupéfié en déclarant : « j'ai, moi, une vénération béate, non pour Michel Rocard, mais pour Jean Poperen et ce depuis 1969. Et tu connais sûrement le mot de Poperen sur Rocard, "Rocard d'Estaing" ! »

 

Ben voyons, mon colon, tout l’esprit de camaraderie des fameux courants du PS, et Jean Poperen était la tête de file de l’un d’eux.

 

Sans ironiser le dit Poperen a laissé une trace indélébile dans notre histoire de France. L'un de ses adeptes, Jean-Marc Ayrault, alors élu de Saint-Herblain, a eu son heure grâce au capitaine pédalo, le naufrageur du PS des camarades, avant de tomber dans l'oubli.

 

Quand Jean-Marc Ayrault était prof à Saint-Herblain [Vidéo] -  Nantes.maville.com

 

« Homme de convictions dont le goût du débat d'idées allait souvent avec celui de la polémique: à l'égard de ses adversaires de droite, vis-à-vis de ses anciens camarades communistes, mais aussi à l'encontre de ses amis du Parti socialiste qu'il avait rejoint en 1971, au moment du congrès d'Epinay. Ne lança-t-il pas un jour le célèbre «Rocard d'Estaing» quand, en 1979, ses options le conduisirent à en découdre avec celui qu'il avait pourtant longtemps fréquenté dans des combats communs, depuis la création du PSU? »

 

 « Né à Angers, le 9 janvier 1925, «né à gauche» comme il aimait à le dire - son père, instituteur, se revendiquait de la culture anarcho-syndicaliste - Jean Poperen participa aux combats de la Résistance et donna alors son adhésion au Parti communiste français. Agrégé d'histoire en 1947, passionné de Révolution française - il signa notamment un ouvrage sur Robespierre - il fut dirigeant des Etudiants communistes, avant de prendre, petit à petit des distances avec le PCF - notamment à partir de 1956, lors de l'intervention soviétique à Budapest: il le quitta en 1958, déclarant alors: «J'ai adhéré au PC parce que j'attendais le grand chambardement. La façon dont le PC a avalé le coup de force de De Gaulle m'a guéri à jamais»...

 

« Pour Jean Poperen, la gauche est un tissu unitaire qui s'étend du coeur du Parti communiste au vieux jacobinisme républicain de la SFIO en passant par la nouvelle gauche née de la guerre d'Algérie. Dans ce tissu unitaire, un fil rouge : la refondation du rôle central de la démocratie. Cette intuition l'aura conduit à une longue odyssée dans le mouvement socialiste. Mais elle se fondait d'abord sur l'Iliade d'un jeune résistant communiste fidèle à la tradition française du pluralisme et intransigeant dans sa défense du respect des autres.

 

C'est ce qui fait le legs si précieux de Jean Poperen aujourd'hui : on aimerait savoir ce qu'il aurait pensé d'une époque de si grande confluence ou, précisément, parce que les cartes se redistribuent, la première exigence du politique devrait résider dans l'absolue rigueur des choix et la recherche de ce langage pédagogique, celui-là même qu'avaient inventé nos instituteurs et qui est l'enveloppe nécessaire de l'idée démocratique dans notre République.

 

 

« Nous ne pouvons qu'être frappés par la rapide dissolution des identités politiques dans les démocraties de l'Occident »

 

Alexandre Adler le 22/10/2007

 

Pour ceux qui l’ont oublié, et ils doivent être nombreux, le socle électoral du PS c’était les profs de l’Education Nationale :

 

- André Henry, l'ancien instituteur devenu secrétaire général de l'influente Fédération de l'Education nationale, est ICI https://www.marianne.net/politique/retrouve-le-ministre-du-temps-libre-de-1981-et-voici-ce-qu-il-pense-de-hamon nommé dans le premier gouvernement Mauroy 22 mai 1981, Ministre du Temps Libre. Il ne survivra pas au tournant de la rigueur. Exit !

 

Le député-maire de Bordeaux Jacques Chaban-Delmas participe, au côté de son épouse Micheline, à la manifestation en faveur «l'école libre», le 22 janvier 1984 dans les rues de Bordeaux. RENE JEAN / AFP

 

- Le grand SPULEN le grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale lui ne survivra pas à la grande manif des cathos à Paris. Exit ce brave Savary. ICI 

 

Mitterrand ne goûtait guère Jean Poperen, il ne fut que Ministre des Relations avec le Parlement de mai 1988 à avril 1992. ICI 

 

Jean Poperen, minoritaire pour l'éternité. ICI 

 

Ressource «Le 10 octobre 1976, un meeting avec Claude Poperen ...

M. Claude Poperen : une fidélité déchirée

Le Monde

Publié le 28 janvier 1987

 

Des deux Poperen, le plus ouvert n'est peut-être pas celui qu'on croit. Jean et Claude ont en effet milité ensemble aux Jeunesses communistes puis au Parti, mais Jean devait être exclu en 1967 pour devenir plus tard le numéro deux du PS et incarner dans cette formation le culte unitaire et l'antisoviétisme. Claude, lui, a fait toute sa carrière au PCF, en passant de 1956 à 1967 par la CGT-Renault.

 

Né le 22 avril 1931 à Angers, membre des Jeunesses communistes dès l'âge de quatorze ans, militant au PC dès 1949, responsable syndical ensuite, son ascension commencera véritablement en 1967, date à laquelle il entre comme membre suppléant au comité central, à l'occasion du dix-neuvième congrès. Trois ans plus tard, il en deviendra titulaire et entrera au bureau politique, où il se verra confier le poste clé des fédérations.

 

C'est aussi un vieux compagnon de M. Marchais, d'autant plus fidèle qu'il se voulait lui-même un farouche défenseur du centralisme démocratique, respectueux de la hiérarchie du parti. Ses ennuis vont commencer en 1984, lors de la préparation du vingt-cinquième congrès. Chargé par la direction d'analyser le résultat des élections européennes de 1984, il présente un premier rapport sans complaisance. Dans ce texte, Claude Poperen évalue à sa juste mesure l'étendue des dégâts électoraux enregistrés par le PC et juge que ce recul n'était pas inévitable. C'est en fait une analyse critique de la direction qu'il présente (1), lui reprochant à l'occasion d'avoir davantage cherché à combattre le PS qu'à affirmer l'identité communiste. Il proposait à la direction de reconnaitre ses insuffisances, de pousser sa réflexion sur la société française et de ne pas reculer devant l'analyse du fonctionnement du parti. Enfin, il évoquait la nécessité de modifier la composition du bureau politique, et pas seulement, précisait-il, le poste de secrétaire général.

 

L'imprimatur lui fut refusé et il dut réécrire son rapport. Mais il n'était pas pour autant assimilé au courant rénovateur, ce qui lui valut sans doute d'être réélu lors du vingt-cinquième congrès au bureau politique. Mais le secteur dont il s'occupait lui est retiré, celui de la santé et de la sécurité sociale lui est confié. A l'occasion des élections législatives de 1986, M. Poperen s'abstint, lors du vote au bureau politique, sur le texte analysant le résultat des élections au soir de la consultation.

 

Homme de terrain et d'appareil, affable et d'une grande gentillesse, Claude Poperen avait courageusement accentué son désaccord avec la direction de son parti, la mort dans l'âme, au cours de l'année 1986. (1) Le texte a été publié intégralement dans le livre de Michel Naudy : PCF, le suicide (Albin Michel).

 

Luc et Jean-Pierre Dardenne, prix Lumière 2020. (France 3 Rhône-Alpes)

 

Quant aux frères Dardenne pas sûr que leur came soit du goût de Ciné Papy.

 

"On est du côté des frères Lumière, du côté de l'enregistrement de la vie" : les frères Dardenne reçoivent le prix Lumière 2020 ICI  

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 09:00

Image

Sur la foi de = selon le témoignage de

 

4 juin 2021

 

Dans la campagne acharnée autour des initiatives anti-pesticides du 13 juin 2021, deux nouvelles d’importance concernant le glyphosate sont passées relativement inaperçues.

 

  • La première concerne la double décision des chambres fédérales de refuser les initiatives cantonales des cantons du JU et de GE visant son interdiction en Suisse.

 

  • La seconde, l’annonce de Bayer de le retirer du marché américain. Et pourtant, tous les miels sont contaminés, parfois au-delà des normes. Décryptage…

 

Au prétexte que le glyphosate ne présente aucun danger pour la santé, les chambres fédérales viennent de refuser les initiatives cantonales des cantons du JU et de GE demandant l’interdiction de cet herbicide en Suisse. La décision se fonde sur le rapport de la Commission de l’économie et des redevances du 2 novembre 2020 qui est des plus clair :

 

« La commission considère donc qu’il n’y a pas lieu d’agir du point de vue sanitaire et qu’il faudrait plutôt déployer des mesures là où la toxicité est élevée. Par ailleurs, elle rappelle que la tolérabilité des substances de ce type est systématiquement examinée en Suisse et qu’il ne serait pas judicieux d’exclure certaines substances arbitrairement. Elle relève en outre que l’utilisation du glyphosate en Suisse est soumise à des conditions strictes : contrairement à ce qui se fait dans d’autres pays, l’utilisation du glyphosate n’est autorisée que sur les plantes qui ne sont pas récoltées ».

 

Voilà qui est rassurant.

 

Examen systématique?

 

À ma connaissance, il n’existe qu’un rapport officiel en Suisse sur la question du glyphosate dans les aliments. Il date de 2018. J’en dénonçais l’inénarrable inconsistance dans un billet du 27.05.2018 intitulé « 15 miels sur 16 contaminés par le glyphosate en Suisse ».

 

J’en rappelle ci-dessous l’invraisemblable échantillonnage:

 

L’OSAV rapporte avoir analysé « 243 échantillons de denrées alimentaires, réparties dans 19 catégories (…) prélevées dans le commerce de détail ». L’échantillonnage réalisé laisse plus que dubitatif : on se serait attendu à un échantillon représentatif de la nourriture consommée quotidiennement par un Suisse moyen au cours de ses 3 repas, sur la base, par exemple, d’une assiette type (salade, pâtes/riz, légumes, fruits) permettant d’évaluer la dose en glyphosate à laquelle la population est effectivement exposée. Au lieu de cela, une liste à la Prévert (avec toutes mes excuses au grand poète dont les listes n’avaient aucune prétention scientifique):

 

La suite ICI 

 

Bayer parle de retirer le glyphosate du marché américain La seconde nouvelle concerne l’annonce faite le 27 mai dernier par le Financial Times relative à l’annonce de Bayer de retirer le glyphosate du marché américain en raison d’une décision de justice défavorable dans l’un des procès qui l’oppose à quelques 125’000 plaignants souffrant de problèmes de santé graves (cancers) liés au glyphosate. Comme le rappelle le Financial Times, l’allemand Bayer avait racheté en 2018 l’entreprise Monsanto, leader mondial de la vente de glyphosate (commercialisé sous le nom du Roundup) pour quelques 63 milliards de dollars, alors que Monsanto était déjà confrontée à des problèmes judiciaires dans ce dossier. Toujours selon le Financial Times, Bayer aurait déjà perdu 37 milliards d’euros, soit 40 %, de sa valeur boursière dans cette désastreuse opération, alors que les ventes de Roundup ne représentent que 300 millions d’euros, soit moins de 2 % des ventes globales de son unité de produits phytosanitaires.

 

Enfin, Bayer a déclaré que si elle cessait de vendre du glyphosate aux détaillants américains, ce ne serait pas pour des raisons de sécurité, mais pour réduire le risque de litige:

 

« Les autorités de réglementation du monde entier continuent de conclure que les produits Roundup à base de glyphosate peuvent être utilisés en toute sécurité et ne sont pas cancérigènes, et nous sommes tout aussi confiants dans leur sécurité »..

 

Comment comprendre la stratégie de Bayer?

 

Si vous êtes parvenus à ce point de l’article, vous devez probablement aussi vous poser cette question.

 

La suite ICI 

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4 juin 2021 5 04 /06 /juin /2021 06:00

 

« La mort annoncée de “cet attribut de la vie citadine, devenu un rite de passage pour tous les visiteurs depuis la création du métro, en 1900 ».

 

« Né il y a cent vingt ans dans le métro parisien, le ticket en papier voit ses jours comptés, alors que la capitale s’apprête à passer à un système dématérialisé d’ici les Jeux olympiques de 2024 », écrit The Times.

 

Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports de la région, a acté le début d’une phase de transition, dont le premier volet mettra fin à la vente des carnets de dix tickets d’ici à mars 2022.

 

La Région Île-de-France a poussé à l’abandon du ticket papier, le jugeant polluant et coûteux. Le Times explique qu’environ 550 millions de tickets sont vendus chaque année, mais que ces derniers se retrouvent souvent jetés sur le pavé. La bande magnétique, quant à elle, pouvait être défaillante, élément avancé pour souligner l’obsolescence du produit.

 

L’objectif est d’orienter les voyageurs vers des tickets dématérialisés sur les cartes plastiques rechargeables ou sur smartphones. Le quotidien britannique déplore la mort annoncée de « cet attribut de la vie citadine, devenu un rite de passage pour tous les visiteurs depuis la création du métro, en 1900 »

 

Malgré la mise en circulation du passe Navigo depuis vingt ans, le ticket papier était toujours prisé des touristes ainsi que des Parisiens explorateurs occasionnels du sous-sol de la capitale. Les “petits rectangles rigides” étaient même devenus un élément à part entière de la culture populaire.

 

Dans un clin d’œil ironique, le journal britannique affirme que « cette évolution pourrait épargner aux responsables politiques une célèbre question piège des campagnes électorales : ‘Combien coûte le ticket de métro?’”.

 

La devinette en avait mis plus d’un dans l’embarras.

 

Chanté par Serge Gainsbourg qui l’a rendu célèbre, mais aussi par les Frères Jacques dès 1958, sur scène à Montmartre ; immortalisé par Bourvil dans le film « La grosse caisse » (1965), le poinçonneur était né pour « faire des trous, des petits trous… » dans les tickets de métro.

 

 

Il a disparu progressivement avec l’arrivée de la piste magnétique testée dès 1968 et la mise en place des tourniquets qui compostent les tickets en modifiant le contenu de la piste magnétique. Le lundi 10 septembre 1973, tous les billets vendus, à l’exception des billets de tourisme et collectifs sont désormais magnétiques.

 

  • Date de naissance, le 19 juillet 1900

 

 

  • dimensions honorables 3 cm x 5,7 cm.

 

 

  • Ses couleurs : pour ses débuts sur la ligne n°1, les couleurs choisies sont le rose pour la 1ère classe, le jaune pour la 2nde classe et le vert pour les tickets aller-retour.

 

 

  • Des carnets de 10 tickets sont vendus à 2,50 francs pour la 1ère classe, et à 1,50 franc pour le carnet de 2nde classe.

 

 

  •  Les tickets à l’unité coûtent 25 centimes pour la première classe, 15 centimes pour la seconde classe et 20 centimes pour un aller-retour.

 

À l’arrivée sur le quai, le billet était poinçonné. La pince faisait une pastille de 6 mm et imprimait au dos, quantième, année et heure. Ces informations permettaient le contrôle des titres de transport dans les voitures. De 1911 à 1942, la pastille fera 4 mm puis à nouveau 6 m m.

 

THE TIMES - LONDRES ICI

Publié le 29/05/2021 - 06:05

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3 juin 2021 4 03 /06 /juin /2021 08:00

Caricature Des Premiers Cyclistes Histoire Du Cyclisme Au Début Du Xixe  Siècle Vecteurs libres de droits et plus d'images vectorielles de 1820-1829  - iStock

Mercredi de la semaine dernière, sur le coup de 17 heures je décidai d’emprunter le nouveau couloir cyclable de la rue de la Rivoli. Temps gris, un peu de pluie, je pédale pépère, en face les grappes de cyclistes s’égaillent, je les surveille. Erreur, je fais un léger écart et mon pneu avant heurte une petite bordure reliquat de la piste d’avant : les services municipaux ne sont guère soucieux de notre sécurité. Je m’étale de tout mon long. Deux jeunes gens viennent à mon secours, m’aident à me relever. De suite je sens que je n’ai rien de cassé. L’un d’eux prend en charge mon vélo, l’autre m’accompagne à la pharmacie d’en face car je pisse le sang. Je m’inquiète de mes lunettes. Elles ont été ramassées, elles sont brisées mais les verres sont intacts. On m’y soigne. De retour dans le magasin où l’on a garé mon vélo le second jeune homme m’indique qu’il a appelé les pompiers. Ceux-ci me font monter dans le fourgon rouge, me palpent, prennent ma tension, consultent le médecin de service, m’entourent la tête d’un bandage. Je reçois mon bon de sortie et je décide de rentrer à la maison en poussant mon vélo. Exercice indispensable pour vérifier que je n’ai rien de cassé. Bref, j’ai le flanc droit tuméfié, ma rotule n’a pas souffert, il ne me reste plus qu’à prendre mon mal en patience. De mon expérience de la précédente chute je sais que le plus difficile sera la position allongée. Tel fut le cas, j’ai donc accumulé les nuits plutôt blanches mais y’a plus grave.

 

Une semaine vient de s’écouler, j’ai toujours le flanc douloureux mais je me suis adapté à la situation. Par bonheur j’avais des séances de kiné pour mon épaule gauche, ce qui m’a soulagé pour mes côtes. Je marche. J’ai levé le pied sur le clavier, si je puis m’exprimer ainsi. Première décision arrêt momentané de mon petit roman qui me semble faire l’objet d’une curiosité malsaine de la part de certains.

 

Bref, j’en suis là. Mon avenir cycliste est-il compromis ? Je ne sais. Lorsque la vieille carne sera de nouveau d’aplomb je prendrai ma décision.

 

Bonne journée sur mes lignes.

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3 juin 2021 4 03 /06 /juin /2021 06:00

 

Je ne sais plus qui a initié le mouvement des « cépages modestes » mais, pour ma part, je lance celui de « biologiste modeste » pour Marc-André Selosse. Clin d’œil, celui-ci participait  aux 9e Rencontres des cépages modestes à Saint-Côme-d'Olt les 9-10 novembre 2019, pour parler des tannins.

 

Dans le texte qui suit il est à cent lieues des batailles de chiffonnier qui agitent le marigot du vin lorsqu’on aborde la biodynamie. Je me retrouve, pile poils, dans ce qu’il écrit.

 

Ou le point de vue d’un éminent biologiste, tourmenté  par le paradoxe entre les succès de la biodynamie et  son absence de fondement au regard de la science.

Par Marc-André Selosse

 

Il y a deux choses certaines dans la biodynamie, qu’il est difficile  de mettre face-à-face. D’abord, il  est indubitable que beaucoup de domaines font des vins superbes avec  des méthodes de biodynamie ; leurs  champs sont très beaux à voir et leur  sols, surtout s’ils sont enherbés, sont  très vivants à première vue. J’ai plein  d’amis viticulteurs qui pratiquent cette  méthode, et dont j’adore la démarche,  l’intelligence et… les vins.

 

Ensuite, les méthodes de la biodynamie sont irréductibles à l’activité scientifique qui est la mienne. Par exemple, dans la méthode des 500, les bactéries développées avec beaucoup de matière organique et très peu d’oxygène  périssent lors de la dynamisation et  plus encore de l’épandage : ce n’est pas une inoculation microbienne. Restent  les molécules… mais les concentrations d’épandage sont si ténues que la  chimie ne prévoit aucun effet : ce n’est  pas un intrant en termes de substances.  J’ai plein de bons amis qui, comme moi, doutent des actions revendiquées de cette méthode. Comme j’aime tous  mes amis, et que je les estime tous, ce  paradoxe rend la situation… schizophrénique !

 

SCIENCE VS. SPIRITUEL. « On fait  beaucoup de bruit sur les vins issus de  biodynamie, mais ils ne sont pas forcément meilleurs que les autres », me disent les uns. Même s’ils n’étaient qu’aussi bons, ça poserait quand même des questions. Or oui, il leur arrive d’être excellent ! « Mais ne peux-tu admettre  qu’il existe autre chose dans la nature  que ce que ta science étudie? », me  rétorquent les autres. Ma réponse est  non, car la méthode scientifique et ses  concepts sont la base de mon efficacité. C’est ce qui fait que les ascenseurs  montent, l’aspirine soigne la douleur,  l’injection d’insuline sauve les diabétiques, les avions décollent… Je ne peux  (veux) pas brûler mes vaisseaux, ou  alors je jette la pharmacie et je ne prends plus de voiture pour être cohérent.

 

« Alors, pourquoi ne fais-tu pas de recherche sur la biodynamie, pour comprendre? » C’est que jusque-là, j’avais  des tas d’autres questions plus urgentes  et plus passionnantes… Et ce qui en est  publié dans les revues scientifiques est fort décevant. Néanmoins, ces derniers  temps j’ai commencé à étudier cette  question sur le vignoble, du point de  vue microbiologique.

 

LA RICHESSE DES PRATIQUANTS.  Et comme cela fait longtemps que ce  paradoxe entre les succès de la biodynamie et son absence de fondement au  regard de la science me tourmente, j’ai  déjà pensé à quelque chose qui sauve  la cohérence… et toutes mes amitiés : la grande richesse de la biodynamie, ce  sont celles et ceux qui la pratiquent. 

 

Ce qu’ils font ne se résume pas (même s’ils n’en sont pas toujours conscients) à l’application des pratiques édictées par  Rudolf Steiner. Heureusement ! Car quand je vois la complexité des agro- systèmes, des sols et des pratiques  agricoles, je doute qu’un seul homme,  fut-il philosophe éclairé, ait pu avoir  la révélation d’une panacée. Dans les gestes des praticiens, il y a de multiples autres facteurs qui jouent et pourraient  expliquer leur succès.

 

De plus, ces vignerons biodynamiques  ont souvent adapté et modifié les pratiques steineriennes. Heureusement !  Car on ne peut croire qu’il existe des  terroirs sans penser que les gestes  doivent varier d’un lieu à l’autre… Enfin, ils sont attentifs, réactifs, présents  au champ comme à la cuve. Curieux,  ils se posent des questions incessamment. Voilà ce qui en fait souvent des  praticiens plus performants, car plus aux aguets. 

 

Bref, pour moi, les succès de la biodynamie ne remettent pas en cause la science. Ils soulignent surtout la part  de l’homme, ce beau composant des terroirs, dans le processus qui mène de  la vigne au vin. 

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2 juin 2021 3 02 /06 /juin /2021 08:00

https://focus.nouvelobs.com/2019/08/07/3/0/3234/1610/1377/667/75/0/480289f_dwb_UBojExFmVBNVQX35DSMq.jpg

Romain Bouteille, cofondateur du célèbre Café de la Gare à Paris, notamment avec Coluche, est mort lundi 31 mai à l’âge de 84 ans, a annoncé son épouse mardi.

 

« Romain s’est éteint hier dans la soirée à l’hôpital de Corbeil-Essonnes. Depuis quelque temps, il avait une insuffisance rénale. C’est une insuffisance respiratoire qui l’a emporté », a déclaré Saïda Churchill, elle-même comédienne et programmatrice culturelle de la ville d’Etampes (Essonne). ICI 

 

Romain Bouteille, le 28 juin 2007.

Romain Bouteille, le 28 juin 2007. 

 

5 mars 2010

Romain Bouteille un chantre du vin iconoclaste

 

Avec un patronyme pareil, se faire le chantre du vin, relève de la consubstantialité la plus intime. Coluche, avec qui il a fondé en 1968 le célèbre Café de la Gare, disait de lui  « Ce qu'il ne m'a pas appris, je le lui ai piqué »

 

Un beau commentaire à cette chronique :

 

Merci Monsieur Berthomeau de nous parler de ce héros qu'est Romain Bouteille !

 

C'est un bain de jouvence que vous m'offrez. Cet homme a participé à changer le cours de ma vie. Il m'a fait rentrer dans l’âge adulte avec la fantaisie et le recul nécessaires.

 

Cet homme est tellement grand qu'il ne mérite pas de statue. Il est tellement ambitieux, que l'argent ne l'intéresse pas ! Il lui faut le bonheur !

 

Cet homme nous a aidés à entrevoir le bonheur dans une société que les chantres de l'ennui d'aujourd'hui n'avaient pas destiné à ça !

 

Cet homme me fait apprécier la chance de l'avoir connu, dans son antre, le café de la gare, où le prix des places était...tiré à la loterie !

 

Grace à vous Mr Berthomeau, je suis heureux ce matin d'avoir 55 ans et d'avoir connu Romain bouteille qui, comme la dive du même nom, méritait bien une petite célébration !

 

Merci encore.

 

Romain Bouteille, avait commis une Postface, dans son style si particulier, au livre cité par Michel Polac dans l’émission « Les Vignes du Seigneur » publié par Glénat au titre sans équivalent : LE VIN.

 

Le Vin - NE | Éditions Glénat

 

 

« Ce qui est le fléau des sociétés de l’ennui, ce n’est pas le vin. C’est l’ennui. Il faut fêter le vin. Sans dégoût. Avec un grand cynisme. Parce que c’est mal. Parce que le bien est dans les campagnes antialcooliques faite pour les téléspectateurs béats par des imbéciles payés en ligne.

 

Le vin ne fait pas de l’homme un déchet. Il fait, d’un déchet discret, un déchet indécent dans le paysage publicitaire.

 

Il y a des déchets alcooliques, non convenables, et des déchets sobres.

 

Convenables. Entre deux déchets, l’un alcoolique l’autre non, tous deux vendeurs de mèches à bois au Brico-Décor de Brives-Charensac, la différence de santé n’est qu’apparente. Ce sont des martyrs certifiés, donc des lyncheurs éventuels. Surtout le sobre.

 

L’argument de la santé est rendu terriblement équivoque par cette horreur maladive de la mort du consommateur qui est le cheval de bataille des sociétés de l’ennui.

 

On ne peut pas se fonder là-dessus pour jeter l’anathème sur un produit capable de fournir aux humains sociaux ce qui leur manque le plus : l’imagination (En leur ôtant, d’ailleurs, cet altruisme indispensable aux grands massacres).

 

Toutefois, Dieu lui-même n’a pas exactement mis la vérité dans l’alcool (faute de savoir au juste en quoi elle consistait). Du moins, pas la vraie. Il voulait remplacer un type de mensonge par un autre et faire jaillir de la comparaison entre les deux une étincelle de réalisme.

 

Il devient fou furieux quand un humain se fait gloire de sa sobriété, puis vient pleurnicher sur la dureté de son sort. « J’ai pris la peine, hurle-t-il, de farcir ma nature de toutes sortes d’anesthésiques, hallucinogènes, analgésiques, optimisants, calmants, embellisseurs de situations, pour cigales, lapins, limaces, et ces messieurs-dames décrètent que mes bonnes tisanes ôtent sa dignité à l’ouvrier ! Malfaisants, ce n’est pas le vin de l’ouvrier qui fait ça ! C’est son travail ! Vous confondez les effets de la maladie à ceux du remède !

 

Ce n’est pas le jus de fruit fermenté qui abrutit, mais les mélanges du genre « pinard plus compétition » ou « cognac plus fierté nationale » ou « vin plus mess » ou « pastis plus lepénisme » etc. !

 

Pas de mélanges !

 

Rien de ma nature ne peut ôter leur dignité à des hordes de menteurs commerçants, obéisseurs de carrière, écraseurs de faibles déjà complètement hiérarchisés dans l’âme en épaisses couches sociales, et que j’enverrai tranquillement, pour l’éternité, nettoyer à jeun des kilomètres de tranchées façon 1914 ! »

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2 juin 2021 3 02 /06 /juin /2021 06:00

 

 

Aujourd’hui c’est « Un homme pour l’éternité » (1966)

 

1967 UN HOMME POUR L'ETERNITE | Éternité, Homme, Film

 

« Attention chef d’œuvre ! »

 

Pourquoi ? 

 

Simplement parce que c’est une des plus beaux film de l’histoire du cinéma, sous toutes ses formes et que vient couronner une tripotée d’oscar.

 

 

De quoi s'agit-il ?

 

C’est un film historique. Il raconte la fin d’une amitié forte et ancienne entre Henry VIII et son ami Thomas More dont il a fait son Chancelier . Sir Thomas More est une grande figure morale de l’époque. Il a rédigé un ouvrage « L’utopie » qui fait autorité.

 

More va se trouver mêlé aux querelles puis luttes et enfin à la rupture du roi d’Angleterre d’avec le pape. Tout cela à cause des péripéties maritales de ce roi en quête d’un héritier.

 

Au moment de la rupture le roi se proclame « Chef Suprême de l'Église et du Clergé d'Angleterre » Il exige allégeance de tout le clergé et bien sur des proches du pouvoir. 

 

Dès lors on va assister à la lutte entre le roi qui exige de More le serment tandis que More va essayer d’esquiver cette obligation car elle vient en contradiction avec le serment déjà fait par le passé. La lutte se resserre, comme un jeu de cache-cache. Le roi n’entend pas voir défier son opposition malgré les forts liens d’amitié qui le lie à son chancelier. Cela devient une question de principe et un enjeu politique majeur puisque sans ce serment du chancelier Henri VIII ne peut se remarier.



 

Les moments forts

 

Ils sont deux.



 

Tout d’abord la fin de l’histoire.

 

C'est-à-dire le procès de Sir Thomas. Les dialogues sont savoureux. More sait qu’il n’a rien à perdre alors, il n’épargne personne. Il oublie son sens de la nuance et de la diplomatie. Avec beaucoup d’humour et de douceur, sans agressivité aucune, il renvoie chacun devant ses contradictions. On savoure les échanges et le jeu des acteurs qui s’effacent devant leur rôle.



 

Mais surtout l’histoire dans l’histoire. 

 

Celle du jeune bachelier Richard Rich. Il fréquente la maison de Sir Thomas, lui tourne autour et quémande sans cesse une place. More ne cesse de lui répondre de prendre un emploi d’enseignant, « Vous serez parfait Richard ». Cette fréquentation régulière de la maison de More nous fait comprendre que la situation s’aggrave pour le Chancelier. Il ne pourra pas différer, beaucoup plus longtemps, le serment qu’il doit prêter au Roi son Seigneur et ami. 

 

Pour se faire bien voir le jeune Rich déboule, tout exalté auprès de More : «  Sir Thomas, Sir Thomas ,j’ai trouvé un moyen pour ne pas vraiment prêter serment au Roi » Il expose ce subterfuge. More, plein de patience lui répond « Richard vous me proposer de renier apparemment ma parole pour me sauver ! Mais Richard, si pour vaincre le diable, je renonce au droit avec toutes les chances d’y arriver, quelle barrière me resterait-il pour me protéger si d’aventure c’est le diable qui l’emportait » Superbe leçon de morale et de vie !



 

Réalisation

 

On a vu et on verra des tas de films glaner une flopée d’Oscar. Certains vont même jusqu’à faire un grand chelem en raflant toutes les statuettes. On peut prendre grand plaisir à regarder « Titanic » de James Cameron qui s’auto proclamera fort modestement « Roi du Monde » 

 

A juste titre semble t’il puisque  le film Titanic devient à sa sortie le plus gros succès de l'histoire du cinéma avec plus de 1,8 milliard de dollars de recettes .

Bravo les moyens techniques, et autres effets spéciaux.

 

Mais Ciné Papy se souvient de Gérard de Nerval : 

 

« Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber ; Un air très-vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets. » 

 

On ne se refait pas

 

Fred Zinnemann est un des plus grands metteurs en scène de l’histoire du cinéma. Il a su présenter ce réel drame avec une légèreté qui contraste avec la gravité du sujet. Il semble nous dire que toute cette histoire n’a rien d’un simple film d’aventure. C’est une histoire de toute éternité. 

Après tout, ce n’est que le remake d’une histoire similaire opposant un autre Thomas – Thomas Becket – à un autre roi d’Angleterre Henri II survenu quatre siècles plus tôt. Et pour des motifs de même ordre : conflit entre le roi et le pape. Conflit qui là aussi, mettra fin à une belle et pourtant forte amitié entre les deux hommes.



 

Qui a fait quoi ?


Fred ZINNEMANN - Festival de Cannes 2020

Fred Zinnemann est le metteur en scène.

 

C’est un de ces réalisateurs venus d’Allemagne ou d’Europe centrale comme Ernst Lubitsch ou Billy Wilder tous grands collectionneurs d’Oscars Pour Zinnemann, il y en aura deux. Pour «Tant qu’il y aura des hommes » et le film de la présente fiche « Un homme pour l’éternité » Sa filmographie comprend aussi des films mémorable comme « Le train sifflera trois fois » à présent, au firmament des westerns. Mais encore « Chacal » ou le peu connu « Cinq jour ce printemps là » avec Sean Connery avec lequel il mit fin à sa carrière. C’est le cinéaste de la dignité humaine.

 

Paul Scofield

 

Paul Scofield est Sir Thomas More

Photo Paul Scofield

Il a été oscarisé pour ce rôle en 1966. Grand acteur shakespearien il a été retenu par beaucoup de grand metteurs en scène comme John Frankenheimer pour « Le train » ou encore « Scorpio » de Michael Winner ce qui devrait permettre aux lecteurs de mieux situer ce grand acteur

 

Orson Welles est le Cardinal Wolsey

Photo Orson Welles

Pour mémoire car il y aurait trop à dire sur cet acteur séduisant en diable et qui nous surprend à chacune de ses apparitions 

 

Robert Shaw est le roi Henri VIII

Photo Robert Shaw

On en a déjà parlé dans une fiche précédente. Shaw est toujours conforme à lui-même avec une présence naturelle éclatante qu'il laisse ici éclater avec superbe.

Photo Wendy Hiller

Pour mémoire encore, la ravissante Wendy Hiller dans le rôle de Margaret More. Mais aussi Vanessa Redgrave dans celui Anne Boleyn

 

Une petite mention particulière pour le, alors tout jeune, John Hurt dans le rôle de Richard Rich



 

Que dit le peuple ?

 

La consultation de sites sur le cinéma présente une multitude de critiques de spectateurs. Elles sont plutôt tièdes selon les époques où elles ont été rédigées On en trouve quand même d’élogieuses. 

 

Pour sa part, Ciné Papy persiste et signe rejoignant ainsi tous ces pros qui ont couvert ce film de louanges :

 

- Oscar du meilleur film

 

- Oscar du meilleur réalisateur

 

- Oscar du meilleur acteur pour Paul Scofield

 

- Oscar du meilleur scénario adapté

 

- Oscar de la meilleure photographie

 

- Oscar de la meilleure création de costumes

 

sans compter les Golden Globe Award et encore les British Academy Film Award

 

Un chef d’œuvre on vous dit, un chef d’œuvre !



 

Pax

 

Prochainement « La loi du milieu »

 

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1 juin 2021 2 01 /06 /juin /2021 08:00

 

Le dîner se déroula joyeusement, de plus en plus joyeusement au fur à mesure de la descente des flacons de vins nu suisse. Louis menait le bal. Ambrose souriait comme le ravi de la crèche. À 10 heures pile, une grande tige blonde, cheveux courts, vêtue d’un ensemble pantalon noir, hauts talons, sans un soupçon de maquillage, s’avança vers leur table cornaquée, bien sûr, par le tavernier rondouillard qui lui présenta la chaise réservée. « Clotilde ! Heureuse de faire enfin votre connaissance, Ambrose ne parle plus que de vous : chouchou par ci, chouchou par là… Vous êtes ravissante… » Clotilde Aebischer-Brändli, archétype de la beauté froide germanique, en imposait, pourtant entre les deux femmes, si différentes, le courant passa de suite, la glace se rompit au contact de leurs yeux bleus, lavande pour chouchou, turquoise pour Clotilde.

 

 

-  Si nous allions siroter un petit kirsch zougois sur la terrasse, ça permettrait aux comploteurs de comploter à leur aise pendant que nous papoterons. Rassurez-vous Chloé je déteste le kirsch nous prendrons une infusion de plantes. Je sais que c’est votre point faible…

 

 

Louis et Ambrose, avant de prendre place sur la terrasse, s’offrirent une promenade digestive sur les berges du lac. Les filles s’attablèrent, Clotilde en les regardant s’éloigner, avec une grande douceur, dit à Chloé, dont elle saisit la main, « De grands gamins, des chenapans septuagénaires, qui vont encore se lancer dans l’impossible, c’est leur drogue et, vous comme moi, c’est pour ça que nous les aimons. » Chloé la timide opina. « Louis et moi sommes de grands handicapés du cœur, lui, je pense qu’Ambroise vous a mis au parfum, sa calcification se nomme Marie, l’amour de sa vie ; pour moi, c’est d’une banalité familiale bien enterrée : l’inceste, mon père, son père, mon oncle, ils m’ont souillé avec une bonne conscience immonde. La chape du silence, se taire, ma revanche fut de m’extraire de ce cloaque si propre sur lui, si suisse, grâce à leur putain de fric.

 

 

Et puis, j’ai rencontré Louis à Paris, dans une petite sauterie Place des Vosges, chez les Lang, il s’y ennuyait avec une distinction rare. Jack lui témoignait des attentions un peu lourdes « Le meilleur connaisseur du monde agricole, français et mondial, il m’a accompagné en Loir-et-Cher lors de ma première campagne électorale… » qui semblait glisser sur son indifférence comme la rosée matinale sur l’herbe des prairies. Tout autre que lui en aurait profité pour se placer au centre des conversations, il sirotait sa flute d’un mauvais champagne en contemplant les lumières de la Place des Vosges. Moi j’étais là pour rencontrer ce connard de Buren qui, bien évidemment, m’avait posé un lapin. Comme je m’apprêtais à filer discrètement, nos regards se sont croisés, ils ont dû se transmettre notre ennui, Louis est venu vers moi « Et si nous allions dîner dans un petit bouiboui parisien, nickel chrome, évidemment, vous m’avez l’air très suisse alémanique. Je me trompe ? » Stupéfaite, j’ai opiné. « Je vais glisser un petit mot dans l’oreille de Jack pour lui dire que je vais conter fleurette à… » Il laissa sa phrase en suspens. Je m’entendis répondre : « à une galeriste suisse… ». Il volta, fendit le cercle des groupies du Ministre de la Culture de Mitterrand, Jack étala un sourire ravi lorsqu’il lui chuchota son message. Je ne sais plus dans quel bouiboui nous sommes allés dans le quartier ravagé des Halles. Fait exceptionnel, il ne m’a pas dragué, il m’a parlé de sa Marie. Il m’a fait manger des oreilles et des pieds de cochon, de l’andouillette et d’autres horreurs en ingurgitant un pinard infâme nommé Gros Plant. Au dessert il m’a dit « À vous, maintenant ! » et moi qui suis fermé comme une huître, je lui ai déballé le désastre de ma vie. À deux heures du matin nous sommes allés à l’Hemingway du Ritz nous tasser des cocktails. Je te le jure, je peux te tutoyer ?

 

 

- Oui, bien sûr.

 

 

- Aussi bizarre que ça puisse paraître à l’heure très matinale où il m’a reconduit à pied au Meurice tout proche nous ne nous étions pas encore présentés. Sous les arcades, raide comme un radis pour masquer son ivresse, il m’a dit sur un ton solennel rigolard : « moi c’est Louis, si ça te dit, venez prendre le petit déjeuner au 78 rue de Varenne, c’est ma crèmerie l’hôtel de Villeroy. »  Et moi, totalement à l’Ouest, de lui répondre « Moi, c’est Clotilde. À quelle heure votre petit-déjeuner ? » « Quand vous voulez, je rentre de ce pas au bureau, j’ai un discours à pondre. » Je suis monté dans ma chambre, j’ai bu une bouteille d’eau minérale, me suis douchée, j’ai commandé au service d’étage une bouilloire de café, me suis habillée, j’ai ingurgité mes cafés, suis descendue, j’ai traversé le Jardin des Tuileries qui venait d’ouvrir, la passerelle au-dessus de la Seine, côtoyé le Musée d’Orsay, Solférino, Bellechasse, le 78 rue de Varenne où je suis entrée comme dans un moulin, gravi les marches de l’hôtel de Villeroy où un huissier à l’uniforme noir luisant m’a accueilli avec un large sourire « Monsieur Louis vous attend ». Il m’a introduit dans un vaste bureau en rez-de-jardin. Mon Louis assis derrière un vaste bureau empire grattait du papier.

 

 

C’est un vrai conte de fée moderne…

 

 

- Attends la suite vaut son pesant de francs suisses ! Une soubrette, tout de noir courtement vêtue nous a apporté du café. Elle m’a lancé un regard aussi noir que sa jupe plissée, amoureuse du Louis sans doute. Alors tout est allé très vite. Louis a sifflé son café, m’a planté ses yeux rieurs dans les miens pour me déclarer « Clotilde nous devrions nous marier. Le mariage n’est après tout qu’un contrat civil inventé par Napoléon. Unissons nos malheurs pour nous donner un avenir… » Et, moi la comprimé qui contrôle tout, j’ai répondu oui. Nous nous sommes mariés, en toute intimité, au consulat général de France à Zurich. Mariage blanc, Louis c’est l’homme des fulgurances, ça dérape parfois mais son garde-fou Ambrose le remet de suite d’aplomb. Ce duo n’a pas d’équivalent Chloé, ils adorent marcher sur un fil, se mettre en danger, prends soin d’Ambrose qui, sous ses airs de gros nounours, est un tendre.

 

 

Ambrose et Louis revenait de leur promenade digestive, Chloé eut tout juste le temps de dire à Clotilde « demain matin on se fait un tour de lac, moi aussi j’ai un paquet en stock à te confier…

 

 

 

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1 juin 2021 2 01 /06 /juin /2021 06:00

 

Alessandra, la Génoise, avant de monter à Paris, a régalé les Marseillais pendant 17 ans, introduire cette chronique par LES MARCHÉS DE PROVENCE chantés par Gilbert Bécaud va de soi…

 

Il y a tout au long des marchés de Provence

Qui sentent, le matin, la mer et le Midi

Des parfums de fenouil, melon et céleri

Avec par-ci, par-là, quelques gosses qui dansent

Voyageur de la nuit, moi qui en ribambelle

Ai franchi des pays que je ne voyais pas

J'ai hâte, au point du jour, de trouver sur mes pas

Ce monde émerveillé qui rit et qui s'interpelle

Le matin au marché

Au temps où je marnais à la SVF filiale du groupe Pernod Ricard, le DG Thierry Jacquillat me vantait le fenouil, normal c’est l’anis, la mamelle du groupe.

 

Ricard, c’est Paul, père de la marque installée depuis 1932, à Marseille. Au printemps 2018 une nouveauté lancée : Ricard Plantes fraîches, innovation capitale pour le groupe car elle doit démontrer que l’anis reste dans l’air du temps.

 

Ricard Plantes fraîches&les abeilles.

 

Le goût anisé est tiré du fenouil cultivé sur le plateau de Valensole (04), connu du monde entier grâce à ses champs de lavandin à perte de vue. Depuis une dizaine d’années, du jaune est venu s’intercaler dans ces champs bleus car Ricard a noué des partenariats avec quelques producteurs prêts à semer du fenouil aromatique. « Cela leur permet de diversifier leurs cultures et, à nous, de diversifier les provenances de nos anis », détaille Carole Guinchard, directrice marketing du pôle apéritifs chez Ricard. En effet, le goût anisé peut aussi provenir de la badiane, un arbre qui ne pousse que sous les latitudes sud-asiatiques.

 

Le fenouil est riche en pollen

 

L’un des producteurs de Valensole a fait remarquer aux équipes de Ricard que cette plante aromatique plaisait aux abeilles, devenues plus productives. « Le lavandin ne fournit que du nectar (le constituant unique du miel), tandis que le fenouil est, en plus, une ressource en pollen (source de protéines, lipides et vitamines) pour les insectes pollinisateurs », résume Carole Guinchard. Ricard a même embauché une doctorante en écologie, spécialisée en écologie du paysage et de la pollinisation, Lucie Schurr, pour étudier la relation entre ces insectes et la culture du fenouil. Le fabricant de spiritueux s’est aussi rapproché de l’Association pour le développement de l’apiculture provençale (Adapi) pour les aider à augmenter la biodiversité sur le plateau. À ce jour, 50 apiculteurs ont été formés. Ce qui représente environ 7 500 colonies ou 300 millions de ces insectes pollinisateurs.

 

Le fenouil commun (nom scientifique Foeniculum vulgare, syn. Foeniculum officinale) est une espèce de plante bisannuelle ou vivace, cultivée pour le renflement bulbeux et charnu de ses feuilles imbriquées les unes dans les autres. Ce n'est pas un bulbe comme l'oignon comme son nom le laisserait à penser.

 

C'est une plante de la famille des Apiacées (Ombellifères).

 

C’est un légume feuille dont on consomme le bulbe, les tiges, les feuilles et les graines. Son goût légèrement sucré rappelle un peu l'anis ou la réglisse. La pleine saison s’échelonne de mai à septembre.

 

Son histoire

 

Le fenouil est originaire des régions méditerranéennes (du latin « petit foin »). Il désignait à l’origine une sorte de graminée aromatique qui avait la propriété d’éloigner les insectes.

 

C’est dès l’Antiquité que le fenouil fut découvert près du littoral méditerranéen. Poussant naturellement sur les bords des chemins en Chine, en Égypte ou encore en Grèce, ses fonctions sont culinaires et médicinales (désinfectant, cure d’amaigrissement…).

 

Conduit en Grande Bretagne par les Romains, certains Anglais se rafraîchissaient l’haleine avec le fenouil remplacé de nos jours par le chewing-gum.

 

D’autres époques, d’autres croyances… Au Moyen Âge, ce légume-aromate était un anti-venin tout comme il portait auparavant l’emblème de la force et de la jeunesse dans la mythologie grecque. Mais ce n’est pas tout, nourriture des Dieux et source de leur puissance, le fenouil éloignait les démons et les esprits, en Italie. D’ailleurs, certains paysans en accrochaient au long de leur demeure et/ou en bouchaient les serrures des portes.

Le fenouil, dix façons de le préparer

Le fenouil, dix façons de le préparer ICI

de Alessandra Pierini
Collection Dix façons de préparer

 

Quelle est la différence entre le fenouil et l'aneth, comment les distinguer et où les utiliser

Quelle est la différence entre le fenouil et l'aneth, comment les distinguer et où les utiliser ?

 

Le fenouil et l'aneth sont deux plantes similaires avec des feuilles minces duveteuses et des fleurs jaunes discrètes, rassemblées dans des parapluies. Les deux plantes sont parfumées, mais l'une s'appelle le mot familier aneth et l'autre est appelée exceptionnellement - fenouil. Voyons quelle est la différence entre le fenouil et l'aneth, et pourquoi ils sont utilisés à des fins différentes.
 

Source: ICI 

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31 mai 2021 1 31 /05 /mai /2021 08:00

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« Mes amis nous dînons à l’Anacapri, non pas pour la cuisine italienne, honnête mais ça n’a rien à voir avec celle de Passerini, simplement notre table au bord des grandes baies nous offrira une vue inoubliable sur le lac et la Zytturm Clocktower. Service discret, impeccable, je suis un habitué du soir, le patron m’offre le privilège d’une cave personnelle car, entre nous ses vins italiens sont à chier, ce soir nous licherons des Chérouche.

 

 

- Chouette, j’adore !

 

 

- Je sais, l’Ambrose m’a mis au parfum…

 

 

- Une vraie commère celui-là !

 

 

- Détrompes-toi j’ai dû lui tirer les vers du nez…

 

 

- Vous avez fini tous les deux, j’ai une faim de loup…

 

 

- Ambrose est un ogre !

 

 

- Un ogre fin cordon bleu Louis…

 

 

- Je sais, ce garçon sait tout faire, sans lui je ne sais ce que je serais devenu…

 

 

- Simple gregario ma belle…

 

 

- C’est qui un gregario Ambrose ?

 

 

- C’est en italien, un équipier au service du leader, le bon gregario, c’est celui qui fait les efforts sans se plaindre.

 

 

- Si tu permets Ambrose, le bon et fidèle gregario, en cyclisme, accompagne son chef jusqu’au plus près de l’arrivée, l’aide dans les sommets en le ramenant au contact des autres favoris. Si les rôles sont totalement différents, il fournit beaucoup plus d’efforts que son leader. Sur le plan physique, c’est comme s’il faisait deux heures de vélo de plus que les autres, alors qu’ils courent les mêmes étapes. Ne te dévalorise pas, nous avons choisi nos rôles, sans toi je n’aurais été qu’un looser.

 

 

- Cette répartition des rôles elle s’est faites comment Ambrose ?

 

 

- Naturellement, depuis notre enfance, nos culottes courtes, Louis, sans le revendiquer, à toujours eu une âme de chef, de capitaine à la manœuvre, patron des enfants de chœur, leader du mai de Nantes, moi je préfère l’ombre à la lumière, suis plus sournois, calculateur, la logistique qui fait la force des armées, le cambouis…

 

 

- Halte au feu, cesse de tirer sur le quartier général Ambrose, tu devrais plutôt dire que je suis un ramier, une fégniasse, tout ce qui est parvenu après Marie, même si tout ne fut pas très reluisant, sans toi n’aurait pas connu le début d’un commencement. « Les âmes incertaines n'ont que des demi-volontés et des commencements, de pâles lueurs de vertu. »

 

 

- Ce qui est sûr, ma belle, c’est que Louis et moi sommes destinés à la Géhenne, au feu de l’enfer, nos saintes et pauvres mères qui, elles, sont au ciel, en seront réduites aux larmes éternelles.

 

 

- Les gars, j’ai une faim de gueuse !

 

 

Le patron les accueillit à l’italienne avec force de compliments, surtout pour la belle donna, les plaça à la meilleure table au  bord des immenses baies, claqua des doigts pour qu’un serveur s’affaire, accoure avec des flûtes, puis un prosecco nature, « de la cave personnelle du Cavaliere Louis » et d’ajouter « je vous ai fait préparer un risotto de poissons du lac, des spaghetti cacio e pepe, nos meilleurs fromages italiens, une douceur glacée et bien sûr nous vous servirons les vins de la réserve du Cavaliere Louis »

 

 

- Merci pour tout cher maître, comme toujours se sera parfait…

 

 

Le patron s’esbigna en accompagnant son retrait de courbettes.

 

 

- Louis quels Chérouche as-tu choisi ?

 

 

- « Païen ultime » 2016 un vin de pays suisse, un « Grand raye Ultime » Fully - Rouge – 2016, un « Tête et Queue » Fully - Blanc – 2016, et un « Disette 2012 » vin de pays suisse…

 

 

- Byzance, nous allons être pompette !

 

 

- C’est le but ma chère, nous pourrons alors aborder les choses sérieuses avec légèreté…

 

 

Louis leva sa flûte de prosecco en lançant mezzo vocce, même si la clientèle germanophone ne captait pas la langue gauloise, « à nos femmes à nos chevaux et à ceux qui les montent ! Désolé ma chère, rien qu’un soupçon de grivoiserie à la Chirac pour nous préparer au pire à venir.

 

 

- Dans mon job la grivoiserie est plutôt de mise, je suis vaccinée…

 

 

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