Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
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Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Aujourd’hui c’est « La Guerre selon Charlie Wilson » (2007)
De mon temps - et oui ce n’est pas pour rien que la rubrique s'appelle Ciné Papy - on aurait qualifié ce type de film de « politique fiction » ou quelque chose dans le genre. Aujourd’hui c’est, paraît-il un « biopic » soit une histoire autour d’un mec, comme le disait Coluche.
Ici c’est de Charlie Wilson qu’il s’agit, un député texan Charlie Wilson, membre influent du budget du sous-comité américain des crédits à la Défense.
Pourquoi ce film ?
Parce que l’histoire (vraie) est passionnante d’une part et comme souvent, pour moi, elle réunit des acteurs que j’adore.
Quelle est l’histoire ?
Charlie Wilson s’amuse à donner de lui une image connue et véhiculée avec complaisance par les médias, et de fêtard invétéré, grand amateur de whisky, et aux innombrables conquêtes féminines. C'est en réalité un fervent patriote, expert en politique internationale et en guerre froide. Le problème de la lutte des Afghans pour se libérer de l’envahisseur soviétique l’interpelle. Il prend conscience qu’avec leur armement dérisoire ils n’arriveront jamais à lutter contre les redoutables hélicoptères sur-armés des soviétiques. Titillé par une de ses ravissantes amies, anti communiste résolue et milliardaire de surcroît, va être mis au point, une livraison d’arme adaptée à la lutte afghane qui se révèlera être une des plus fantastique opération secrète car, bien sûr les américains ne doivent pas apparaître, de près ou de loin, dans l’affaire. La CIA cependant mettra au service de cette gageure un expert des opérations souterraines de l’agence.
L’opération sera couronnée de succès car, une fois en possession des armes les afghans ne mettront que quelques mois pour chasser l’envahisseur.
Réalisation
On trouve Mike Nichols à la réalisation. C’est un cinéaste à succès mais très inégal. Il commence sa carrière en fanfare. Son premier film est « Qui a peur de Virginia Woolf » permettant à Elizabeth Taylor d’obtenir l'Oscar de la meilleure actrice. Il enchaînera avec « Le Lauréat » avec Dustin Hoffman qui gagnera ainsi ses galons de star. Il obtiendra lui-même pour ce film l'Oscar du meilleur réalisateur. Pour ma part je retiendrais également « Working Girl » avec Mélanie Griffith. J’aurais peut-être l’occasion d’y revenir.
Le reste de la filmographie n’est cependant pas à négliger puisqu’en 2010 l’American Film Institute a couronné l’ensemble de son œuvre. Certains y trouveront peut-être des films à leur goût.
Qui fait quoi ?
C’est Tom Hanks qui incarne, avec conviction et jubilation le rôle de Charlie Wilson. C’est un acteur prolifique qui collectionne les succès commerciaux et les Oscars. Tout le monde se souvient entre autres, de « Philadelphia » et « Forrest Gump » ou il gagna ses galons de star.
Dans son rôle de Charlie Wilson il est fabuleux passant tour à tour avec la même conviction, du joyeux fêtard à celui de chef d’orchestre de la fantastique opération secrète de livraison d'armes. Pour moi toujours, il est aussi inégalable dans « Le pont des espions » film sur lequel je reviendrai assurément.
Last but not least Philip Seymour Hoffman dans le rôle de Gust Avrakotos l’expert de la CIA. Quelle énergie maîtrisée dans l’interprétation de ce rôle. Aucune apparition de Philip Seymour Hoffman ne peut laisser indifférent un amateur de cinéma amoureux des acteurs.
Pour le Taulier qui nous fait part régulièrement de son enthousiasme pour « The Big Lebowski » il tient le rôle de Brand. Il est mort bien trop tôt à 46 ans.
Temps forts
La prise de contact entre Charlie Wilson et Gus Avrakotos est un morceau d’anthologie. C’est à qui montrera à l’autre qui doit être le chef. Cela se passe autour d’un soi-disant cadeau constitué par une bouteille de Whisky (souvenons-nous que Wilson est connu pour ses penchants pour l’alcool) dans laquelle, à l’insu de Wilson se trouve caché un micro. Cela permet à l’expert de la CIA régulièrement prié de sortir pendant que Wilson a des entretiens confidentiels de tout savoir.
Jubilatoire !
Charlie Wilson, pour intéresser son auditoire, est amené à situer l’Afghanistan. Il indique, avec ses doigts et en l’air la position de cet état par rapport aux autres pays voisins comme s’il y avait une carte matérialisée. On rit car c’est un vrai clin d’œil et l’on pense à cette observation tellement vraie que, apparemment, la guerre a été inventée pour apprendre la géographie aux Américains. Formule détournée de l’essai écrit par le géographe français Yves Lacoste en 1976. « La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre »
La conclusion amère de Charlie Wilson qui termine le film. « C’est vrai que là, on a vraiment merdé » Il fait allusion aux deux milliards de dollars qui ont pu être mobilisés pour fournir les armes ce qui a permis de chasser les Soviétiques de l’Afghanistan et de l’impossibilité à réunir deux à trois cent millions de dollars pour construire, routes, écoles, hôpitaux etc. Avec pour conséquences, le retrait piteux en ce moment des Américains de ce pays, montrant, qu’une fois de plus ils n’ont rien compris.
Pax
Prochainement « Un lundi trouble ( Stormy Monday)»
- Alexeï, ton petit Vladimir doit être furax, se faire torcher trois pions secs, sur la pelouse de Saint-Pétersbourg, par des Belges, en plus, une fois, ha, ha, c’est la honte, et deux par un grand black, ça sent le goulag…
- C’est nouveau, tu t’intéresses au foot Goran ?
- Non, je m’en tape, je dis ça comme ça pour voir comment tu réagis ?
- J’n’aime pas les footballeurs, rien que des tapettes avec leurs godasses fluos, des tatoués, gros muscles petit pois à la place du cerveau…
- Tu es dur mon grand…
- J’voudrais bien être dur mon pote mais tu m’as amené sur cette terrasse où y’a que des mecs, je ne savais pas que t’avais viré bobo Goran…
- Sacré Alexeï, toujours chaud bouillant !
- Te fous pas de ma gueule Goran, qu’est-ce qu’on est venu faire sur cette terrasse de merde ? Je n’aime pas le vin…
- Et le champagne, c’est quoi beau gosse ?
- Des bulles…
- Alors nous allons carburer au champagne pour fêter la victoire de Djokovic sur le petit pâtre grec…
- Dis-donc, ton Djoko, qu’est-ce qu’il a absorbé comme substance au vestiaire après avoir encaissé deux sets ? Ressuscité le grand vegan… Tu ne trouves pas ça étrange ?
- Non, du côté dope vous êtes plutôt les champions du monde…
- Ok, laissons ces conneries de côté, répond à ma question Goran, pourquoi sommes-nous là sur ce trottoir qui pue ?
- Pour faire notre job !
- …
- Tiens-toi bien voilà un beau petit cul qui se pointe, c’est la taulière du bar.
- Bonsoir, messieurs, qu’est-ce que je vous sers ?
- Champagne mademoiselle !
- Vous avez une préférence ?
- Le plus cher !
- Vous souhaitez manger quelque chose ?
- Des cacahuètes ! Désolé, je déconne, quand je suis venu avec la baveux nous avons pris une planche mixte…
- Oui, je me souviens, mais ce jour-là vous avez bu un vin orange…
- Excellente mémoire mademoiselle, et si je puis me permettre vous êtes vraiment très jolie…
- N’écoutez pas ce baratineur, il drague lourd, vous n’êtes pas jolie vous êtes belle comme un cœur…
Elle rougissait, bloquait son souffle, esquivait.
- Vin orange ou champagne, messieurs ?
- Commençons par votre jus orange, nous finirons au champagne…
- Excellente idée, je reviens de suite…
Elle voltait, filait à l’intérieur du bar.
- Tu l’as trouve comment Alexeï ?
- Un poil trop en chair à mon goût mais elle est plutôt bien gaulée. Et toi, elle te branche ?
- Je la veux !
- T’es amoureux ?
- Elle m’émeut…
- Qu’est-ce qui t’arrive, tu veux te ranger des voitures…
- Pourquoi pas, la voilà qui reviens… et voilà aussi notre cher Maître… Comment allez-vous ? Je vous présente Alexeï…
- Enchanté. Je vois que je vous ai converti…
- Cette charmante jeune femme fait bien le job, nous sommes entre de bonnes mains.
- Je rapporte un autre verre.
- Désolé, j’aurais dû vous dire que nous attendions quelqu’un.
- Tout le plaisir est pour moi…
Elle rougissait, s’en voulait d’avoir dit ça, pour se donner une contenance elle débouchait la bouteille, sentait le bouchon, versait un peu du nectar dans un verre qu’elle tendait à Goran qui se la jouait dégustateur.
- Ça vous va ?
- Parfait !
- Je reviens…
Goran se levait, l’accompagnait. Elle se demandait ce qu’il voulait. Il filait aux toilettes. Ça la rassurait, ce type, tout comme l’autre, l’inquiétait. Elle passait derrière le bar pour préparer la planche de nourriture. Goran revenait, hésitait, regagnait la terrasse avant de s'engouffrer dans un gros 4X4 noir stationné sur le trottoir. Le monstre laissait de la gomme sur la chaussée. Les deux autres s'étaient éclipsés, ne restait plus sur la table qu'une poignée de billets.
« Rejeton d’une lignée détachée de ses racines, je n’ai connu de l’Italie que la cuisine de maman. En même temps que les vertus de savoirs universitaires que j’avais à tort jusque-là rejetés en bloc, Sonia m’a appris la langue de mes aïeux et c’est grâce à elle qu’un jour de furetage dans sa bibliothèque, j’abordai aux rivages du prodigieux continent Camilleri dont j’allais tirer bientôt l’essentiel de mes revenus. Entre nécessité de rencontrer mes éditeurs et désir de comploter avec les camarades de la revue Titanic que j’avais fini par fonder avec Francis, j’avais un alibi pour séjourner à Paris, tout comme j’avais une bonne raison de filer à Rome, avec la nécessité de nouer ces contacts directs qui font les bonnes collections de littérature étrangère. »
Page 181
« Après quelques instants de silence, nous avons trouvé des sujets : la littérature française contemporaine, puis très vite moi-même, ma vie, mon œuvre… viva morte e miracoli, comme disent les Italiens : sur ce sujet, j’étais intarissable. Je ne coupai pas à la sempiternelle question que tout citoyen de la Péninsule, un jour ou l’autre, m’a posée : « Mais comment faites-vous pour traduire en français Camilleri ? », et j’y répondis au mieux, en récitant presque mot pour mot un texte disponible sur Internet. »
Avec le monde de Vigàta, inspiré de sa Sicile natale, et le personnage phare du commissaire Montalbano, Andrea Camilleri a renouvelé le roman policier et social italien en lui donnant une langue singulière. Il est mort à Rome le 17 juillet dernier. Pour lui rendre hommage, En attendant Nadeau s’entretient avec Serge Quadruppani, qui a traduit en français une trentaine de ses livres.
18 juillet 2019
Andrea Camilleri « Le fascisme est un virus, dont on a cru se débarrasser en pendant le chef par les pieds, mais qui revient depuis des décennies, sous des formes différentes» Ciao maestro ! ICI
La plupart des romans de Camilleri, ceux où le commissaire Montalbano n’est pas présent, sont traduits par Dominique Vittoz. ICI
NOUS AVONS LU « MALDONNES »
le nouveau polar de Serge Quadruppani
paru, le 17 mai 2021
« Je vais vous envoyer mon nouveau polar, mais ce coup-ci, ce serait sympa que vous le lisiez car il y a plein de bouts de moi dedans ! » Sms de Serge Quadruppani le 10 avril 2021
« Non mais c’est chiant ton livre, on sait pas ce qui est biographique et ce qui est inventé, t’as vraiment suriné à la fourchette un dealer surinamais dans une prison d’Amsterdam ? »
Dans les années 70 et jusqu’au milieu des années 80 du siècle dernier, la fêlure de 68 a laissé surgir sur le territoire français et bien au-delà, une minorité active dont je n’ai aucune honte ni fierté particulière à dire que j’en étais. Dans cette population, certains comportements allaient de soi. L’illégalisme en était un : du vol dans les magasins au braquage, le choix des moyens dépendant des capacités de chacun, des milliers de personnes s’efforçaient d’obéir à l’injonction que les situationnistes avaient reprise à Rimbaud : ne travailler jamais. Un principe tout aussi répandu et très peu discuté, c’était le rejet du couple – certains ajoutant « traditionnel » pour justifier une liaison durable. Ce que ce rejet impliquait parfois de mensonges à soi-même et de souffrance, toute une littérature de repentis l’a abondamment documenté, mais le degré d’intensité dans les passions et de beauté dans la rencontre qu’il a entraîné pour des milliers de femmes et d’hommes, on est peu équipé pour le deviner, à présent que les sensibilités sont quadrillées par la psychologie des magazines, le moralisme militant et la pornographie. Une chose est sûre, en tout cas : l’idée de se marier ne pouvait susciter que le rire et la dérision.
Le livre ouvert, on ne l’a plus lâché. Les personnages, l’intrigue, l’action, les descriptions culinaires tout est savoureux et haletant. Des faux papiers, des braquages ratés des braquages réussis, un butin, des coucheries et des histoires d’amour, ce serait donc ça un excellent polar. A cette nuance près que les vies qui s’y croisent et les aventures qui s’y trament ont quelque chose d’autobiographique.
Maldonnes n’est cependant pas une autobiographie. Dedans, il y a bien des « bouts » de Serge Quadruppani, plein même, mais ils se mêlent à d’autres histoires et anecdotes de l’époque et sont même parfois exagérés pour servir l’intrigue. Après son acquittement pour braquage, Georges Nicotra traine Antonin Gandolfo au fin fond de la Normandie pour y déterrer son butin. Dans des bocaux, les liasses de billets enterrées se désagrègent, pourries. Il reste néanmoins de l’or et c’est à partir de là que le récit se noue.
Le cas Nicotra publié par Maurice Nadeau c’est le cousin germain d’Un coupable idéal, Roger Knobelspiess, Maurice Nadeau, 1986
J’ai chroniqué sur lui
27 janvier 2015
L’ami « Moineau » pilier solide des beuveries elbeuviennes, rempart de bistrot…le roman des Écameaux Roger Knobelspiess, Oui, Roger, c’est un bête qu’est devenu intelligent grâce aux livres ICI
À propos de l’évolution de Libé sous July, rue Béranger, j’adore :
« Momo, l’archiviste et la mauvaise conscience de Libération, celui qui n’avait aucun ennemi à gauche mais conservait des dossiers sur les chefs du journal et leurs exploits à l’époque de la Gauche Prolétarienne. Lunettes rafistolées avec un trombone, cheveux aux vents même par temps calme, dentition lacunaire et vêture ostensiblement négligée, son allure contrastait violemment avec la branchitude en train de s’emparer du reste du personnel. » Page 122
« La première des coupures de presse était, bien sûr, de Libération. Avec son sens exquis du jeu de mots laid, le quotidien passé du col Mao au Rotary titrait : « Du plomb dans la balance » et sous-titrait : « L’ex-détenu rebelle devenu indicateur de police abattu chez lui. » Mais c’était comme toujours Le Parisien Libéré qui fournissait le plus de détails sur le fait divers. » page 123
Lire - Serge July : l'ex-gros timonier de Libé ICI
L’ancien premier ministre François Fillon sur un plateau de télévision, en janvier 2020.MARTIN BUREAU / AFP
Même si, selon Jean-François-Paul de Gondi, plus connu en tant que Cardinal de Retz, qui rêvait de devenir un grand politique, et avait un don pour se fâcher avec tous. « On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment », je me dois, en tant que simple gribouilleur de mettre en garde mes rares lecteurs : sans être un pâté d’alouette mon misérable petit roman est, certes de moi, mais n’est pas moi. Tout juste répond-il à la fameuse règle des 80/20.
Ambrose, Louis, Clotilde, Chloé, Beria et les autres ne sont que le fruit de mon imagination, bien sûr ils se meuvent, vivent dans un monde où se mêlent mes souvenirs, mes rêves, mes échappées belles, mes amours, mes envies, mais la mention « toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite » lui va comme un gant de pécari. Seuls des esprits mal intentionnés, fouineurs, voyeurs, qui n’ont rien à faire sur mes lignes, se complaisent à mettre des visages sous mes prénoms. À l’avenir, je vais, plus encore, observer une prudence de Sioux sur le sentier de la guerre, j’userai d’initiales, de pseudos, de leurres, de pieds-de-nez, de bras d’honneur… À bon entendeur salut !
En revanche, la menace russe n’est pas le fruit de mon imagination. Le G.R.U. acronyme du renseignement militaire russe, organisation centenaire au passé discret, s'est depuis peu frayé un chemin sous le feu des projecteurs de médias occidentaux. Ces trois initiales, qui ont fait parler d'elles ces derniers mois, désignent une organisation récemment accusée d'une série d’opérations en Occident - de l’empoisonnement de l'ex-espion Sergeï Skripal au Royaume-Uni aux piratages de l'Agence mondiale antidopage ou du Parti démocrate américain.La spécificité du GRU est d'être auteur de diversions, de mener des opérations spéciales, et non de former des espions: ses agents n'ont donc pas le même degré de couverture, souligne Pavel Felgenhauer. D’autres experts vont jusqu’à penser que ces bavures étaient volontaires, qu’en « signant » ces actes, la Russie informe les Occidentaux qu’elle peut agir sur leur sol en toute impunité.Vladimir Poutine, lors de la cérémonie du centenaire de l'organisation, le chef du Kremlin n'a pas tari d'éloge à son propos. « Je connais vos capacités uniques (...) et je suis convaincu que chacun de vous fera tout pour la Russie », a-t-il déclaré aux troupes.
Réels aussi les liens privilégiés qu'entretiennent le sport et la mafia russes : les clubs de football et les milieux criminels ont depuis longtemps compris qu'ils avaient besoin les uns des autres. Les structures sportives offrent de nombreuses possibilités de recyclage de l'argent sale et sans le pactole des gangsters les clubs russes, dans un contexte économique difficile, n'auraient jamais réussi à survivre.La plus symbolique de la collusion entre le sport et la criminalité reste celle d'Otari Kvantarichvili, entraîneur du Dynamo Moscou et parrain de la mafia dite «sportive», avec laquelle le «Taïwanais» était en affaires. C'est peut-être par l'intermédiaire de ce dernier que le droit acquis par Kvantarichvili – lui aussi assassiné en 1994 – d'importer sans taxe alcool et tabac est passé dans les mains de Chamil Tarpichev. Tarpichev, entraîneur de tennis de Boris Eltsine, puis ministre des Sports, membre du CIO et qui formait avec le chef de la sécurité présidentielle Alexandre Korjakov un des cercles de courtisans les plus en vue, avait créé un «Fonds national pour le sport» en compagnie du banquier Boris Fedorov. Ce fonds dissimulait en fait un vaste trafic d'alcool et de cigarettes auquel la mafia était directement mêlée.
Et puis, cerise sur le gâteau nous avons notre Fillon qui, pour s’acheter des costards a été proposé au conseil d'administration d'un groupe pétrolier public russe, Zaroubejneft – fondé en 1967, le groupe Zaroubejneft avait pour mission d'apporter une assistance technique aux pays amis de l'URSS pour y construire notamment des infrastructures pétrolières et développer leurs gisements d'hydrocarbures. Ainsi, il a participé à la réalisation de nombreux projets dans le domaine pétrolier notamment en Algérie, en Afghanistan, au Vietnam, en Egypte, en Inde, en Syrie ou encore au Vietnam – selon un décret du gouvernement russe rendu public vendredi 11 juin, dans la soirée. Le premier ministre unique de Sarko, entre 2007 et 2012, deviendrait ainsi l'un des représentants de la Fédération de Russie au conseil d'administration de cette société. Certes, d'autres anciens hauts responsables étrangers font déjà partie du conseil d'administration de groupes pétroliers russes. L'ex-cheffe de la diplomatie autrichienne Karin Kneissl, qui avait dansé une valse avec Vladimir Poutine en 2018, a été nommée en juin au géant pétrolier russe Rosneft, où l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder est déjà présent depuis plusieurs années.Début juin, invité à s’exprimer lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg, il avait estimé que ces sanctions étaient « stupides et illégales ». Il s’agissait de sa deuxième visite depuis le début de l’année en Russie, dont les frontières sont en théorie fermées aux citoyens français. En coulisses, il expliquait au Monde être présent à cette manifestation en tant que simple « citoyen ».
Il y a donc beaucoup de grain à moudre… je ne vous roulerai pas dans la farine...
« J’ai de plus en plus républicanisé mon socialisme, jusqu’au point où je ne discerne plus l’un de l’autre »
Jean-Pierre Chevènement l'invité de l'émission « Les Clefs d'une vie » sur Sud Radio. Il répondait aux questions de Jacques Pessis, dimanche 27 septembre 2020. ICI
Congrès d’Epinay, juin 1971 : Pierre Joxe, François Mitterrand, Jean-Pierre Chevènement et Jean-Marcel Bichat. (coll. FJJ-MPG)
De mon temps, Chevènement ce fut le CERES, l’aile gauche du PS qui s’accoquina, à Épinay, avec Gaston Deferre, l’ex-Monsieur X de JJSS, pour porter Mitterrand, au nez et à la barbe de ce pauvre Savary, à la tête du nouveau PS.
« … nous avions créé le CERES en 1964 avant de connaître François Mitterrand, ou peut-être même nous nous en méfiions un petit peu. Nos préventions avaient disparu parce que nous l'avions trouvé tout de même très attachant et intéressant, et c'était réciproque, il y avait un petit coup de foudre. Néanmoins nous grandissions très vite et en 1970 au Congrès de Grenoble nous faisions déjà presque 20 % des mandats dans le parti, ça commençait à peser lourd. Donc au dîner de jubilé de François Mitterrand, celui-ci s'approche de ma table où j'étais assis avec ma femme et Dalida, née en Égypte comme ma femme, il s'approche donc et glisse à ma femme : « Vous savez il ne faudrait pas que Jean-Pierre me prenne pour Naguib. » Naguib c'était celui qui avait pris le pouvoir en Égypte et qui avait évincé un jeune colonel ambitieux, Gamal Abdel Nasser. Moi je n'étais pas du tout désireux d'évincer François Mitterrand, ça me paraissait un procès très injuste, je ne l'ai pas pris au sérieux, j'ai trouvé ça plutôt marrant, ma femme était elle-même extrêmement surprise de découvrir le jeune homme qui venait de l'épouser sous les traits de Gamal Abdel Nasser. Alors cela se passe comme ça.
Le Congrès d'Epinay, j'ose le dire, je le fais, parce qu'il n'y a pas de majorité au Parti socialiste indépendamment du CERES, c'est-à-dire du petit groupe de jeunes gens que j'anime avec Didier Motchane, Georges Sarre, Pierre Guidoni. Nous avons 8,5 % des mandats, et les deux coalitions adverses, Savary-Mollet d'un côté 45 %, Mitterrand-Defferre-Mauroy 45 %. Donc c'est selon que nous votons avec l'une ou avec l'autre que les majorités se font. Sur les structures, par exemple la désignation à la proportionnelle des courants pour les organismes dirigeants du parti, nous votons avec Guy Mollet, mais la fois suivante pour ce qui est de la désignation du Premier secrétaire et de la majorité qui va diriger le parti, nous votons avec François Mitterrand et nous mettons en minorité Alain Savary et Guy Mollet qui le soutenait. Donc c'est la fin d'une période dans l'histoire du socialisme, celle qui commence en 46 et qui se termine en 71, et c'est le début d'une autre période avec François Mitterrand mais sur une base politique qui est la conclusion d'un programme commun avec le Parti communiste, sur la base d'un programme socialiste que Mitterrand me chargera de préparer. Donc j'ai en main au soir du 12 juin 1971 beaucoup d'instruments d'influence puisque, encore une fois, il n'y a pas de majorité sans nous dans le Parti socialiste.
Et en 1974 quand il a été battu par Valéry Giscard d'Estaing, il pensait que c'était fini et vous faites partie de ceux qui lui ont dit : «Non ça va marcher un jour ou l'autre».
Didier Motchane, Pierre Guidoni, Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre (Congrès de Metz du PS, avril 1979)
Jean-Pierre Chevènement : Oui j'ai continué à la soutenir parce que dès qu'il a été battu, il a commis une petite imprudence, il a dit : « Il faudra que d'autres, plus jeunes, prennent le relais et poursuivent le combat pour le socialisme. » C'était un moment de déprime, au lendemain de l'élection. Naturellement, Michel Rocard y a vu un présage, les ailes lui ont poussé, et ensuite, après que François Mitterrand nous a mis dans la minorité, il était très content de nous retrouver pour s'opposer à Michel Rocard au Congrès de Metz en 1979 et l'écarter de la direction du Parti socialiste. C'est nous qui encore une fois lui avons fourni l'appoint nécessaire. Il m'a confié la rédaction du projet socialiste, la suite ne m'a pas appartenu car il en a très peu tenu compte !
Le 7 février 1983. Vous rétablissez la vérité sur une phrase historique que vous aviez prononcée ce jour-là : « Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne. » Cette phrase a fait le buzz, comme on ne disait pas encore, pendant des semaines.
Jean-Pierre Chevènement : Cela continue à le faire… C’est un principe de déontologie qui est valable mais il faut, pour bien comprendre cette affirmation devant des journalistes (il s’agit d’une conférence de presse que je donne en tant que ministre de la Recherche et de l’Industrie, avec le titre de ministre d’État que m’avait accordé François Mitterrand en prime), se souvenir du contexte. C’est quelques jours après avoir remis une lettre de démission en mains propres à François Mitterrand. Celui-ci, il faut le dire, m’a saboté le travail lorsque j’essayais d’organiser les entreprises nationales avec une petite feuille de route avec quelques chiffres sur leurs résultats en matière d’investissements, de commerce extérieur, de recherche, d’emploi, de dialogue social, etc. Cela a été le prétexte d’une offensive organisée d’une main de maître par un certain nombre de gens qui ne souhaitaient pas voir mettre en œuvre une politique industrielle, chose qui me tenait beaucoup à cœur car je considérais que la France était sur une mauvaise pente, celle de la désindustrialisation.
Mes convictions d’enfance, c’est celles que m’a léguées ma mère, mes parents instituteurs dans le Haut-Doubs. Disons que c’est une éducation républicaine. Mes parents ont voté socialiste, mais n’étaient pas socialistes, ils étaient plutôt mendésistes, moi-même je suis devenu mendésiste à l’âge de 15 ans et j’aimais Mendès France. Je me suis tourné vers de Gaulle, car j’ai trouvé que de Gaulle était quand même plus efficace pour résoudre le problème des guerres coloniales et pour éviter à la France une guerre civile désastreuse.
Et dans ce livre vous évoquez aussi vos trois semaines dans le coma. Je crois que c’est France soir qui a annoncé votre mort et vous êtes bien vivant, on le voit aujourd’hui. Vous avez eu un accident thérapeutique mais qui aurait pu mal finir Jean-Pierre Chevènement.
Jean-Pierre Chevènement : Ça tient essentiellement au fait que, pour une opération bénigne qui n’a d’ailleurs pas eu lieu, une opération de la vésicule biliaire, qui m’a fait souffrir le soir même de la victoire de la France à la coupe du monde de football, on m’a administré une dose de curare. Et cette dose de curare qui devait immobiliser mes viscères, a tellement bien fait son travail que mon cœur s’est arrêté pendant 55 minutes et que grâce à, non pas aux électrochocs, une bonne douzaine, mais grâce aux médecins militaire du Val-de-Grâce, manu militari, qui m’ont ranimé et au bout de 55 minutes mon cœur est reparti. Alors j’étais en mauvais état, ma femme ne voulait pas qu’on me voie dans cet état-là.
Plutôt qu’une « une espèce de retraite pas très glorieuse », Jean-Pierre Chevènement préfère « mourir en combattant ».Il décide donc de se présenter à la présidentielle de 2002 et de défendre « un projet alternatif aux politiques néolibérales pratiquées par la droite et par la gauche ». Un temps crédité de 14% des intentions de vote, il ne recueille que 5,4% des voix le 21 avril 2002. Mais il récuse le « procès très injuste et faux » qui lui est fait d’avoir fait chuter Lionel Jospin, écarté du second tour par Jean-Marie Le Pen : « Il faut dire les choses, Jospin n’avait pas de vrai programme ».
Ce dont il a rêvé, Emmanuel Macron l’a fait en 2017. « J’ai trouvé qu’il était assez fort ", reconnaît-il. Mais s’il " souhaite " la réussite de l’actuel président, il en doute car " il reste prisonnier d’une base sociale beaucoup trop étroite ». Au terme d’un demi-siècle d’engagement, l’Histoire l’a-t-elle déçu ? Non, « parce que l’Histoire est longue. Je pensais qu’un jour on me comprendrait, donc ça valait la peine.»
Chevènement : « La dégradation du niveau du débat politique est consternante »
ENTRETIEN. Incarnation de l’autorité républicaine, l’ancien ministre socialiste revient sur la gifle qu’a reçue Emmanuel Macron et sur les enjeux électoraux.
Entre les déclarations complotistes de Jean-Luc Mélenchon qui ont fait scandale et la gifle infligée au président de la République, la vie publique française cabote dans des marécages de plus en plus nauséabonds. Ce n'est pas bon signe alors que la présidentielle se jouera dans moins d'un an maintenant et que, dans un pays sous pression, la surenchère verbale et éditoriale et la radicalisation des positions tiennent lieu de débat. Dans cette atmosphère délétère, nous sommes allés interroger celui qui incarne encore « l'ordre juste » républicain, l'ancien ministre de la Recherche et de l'Industrie, de l'Éducation nationale, de la Défense et de l'Intérieur – sous François Mitterrand – Jean-Pierre Chevènement.
Le Point : Le débat politique, si l'on peut parler encore de débat, est-il devenu un cloaque ?
Jean-Pierre Chevènement : La dégradation du niveau du débat politique est évidemment consternante. Mais à quoi faut-il la rattacher ? Ne sommes-nous pas victimes d'une sorte de maladie infantile ou peut-être sénile de nos institutions parce que le système des partis politiques ne répond plus ou pas encore à la demande ? Je m'explique. Il ne suffit pas de détruire. Il faut remplacer. Le général de Gaulle a mis près de dix ans pour substituer aux anciens partis de la IVe République une majorité gaulliste, d'ailleurs trop écrasante pour ne pas lui échapper. Les anciens partis se sont adaptés aux institutions de la Ve République, le Parti socialiste à Épinay en 1971, quand son premier secrétaire a été considéré comme le candidat naturel à l'élection présidentielle, mouvement auquel la droite a répondu avec la création du RPR par Jacques Chirac en 1976. Dès lors, chaque parti devenu « parti de système » a prospéré sur son orbe, les socialistes de 1981 à 2017, la droite de 1995 à 2012. Les Français ont d'abord considéré cette opposition inscrite dans l'histoire comme naturelle, avant de s'en détourner de plus en plus manifestement. En 1993, le PS est écrasé et, en 1997, Jacques Chirac se piège avec sa dissolution ratée. Les abstentions et les votes extrêmes ne cessent de monter tout au long de cette période, jusqu'à donner corps au « dégagisme » que nous connaissons aujourd'hui. Les partis de gouvernement qui avaient adapté leurs modes de fonctionnement aux institutions ne recueillent plus en 2002 que 35 % des voix au premier tour et, en 2017, ils sont renvoyés sèchement dans les cordes, la droite avec François Fillon et le PS avec Benoît Hamon ne totalisent à eux deux que 26 %
Bien conscient de la complexité, de la dangerosité de leur entreprise, Ambrose entra en séminaire avec lui-même, il se réfugia seul dans son vaste loft surplombant le Parc Montsouris, coupa son smartphone, dormant le jour, cogitant la nuit sur sa terrasse. Régime sucres lents, pasta presqu’exclusivement, des bouilloires de café, un peu d’herbe, pas celle de Beria, du cannabis cheese qu’il cultivait sur sa terrasse. Penser à la marijuana comme à un simple type de plante est quelque peu réducteur.En effet, il existe aujourd’hui de nombreux types de cannabis, chacun pouvant offrir des expériences différentes et satisfaire différents palais. Après tout, c’est toujours une question de goût. Avec la variété Kush, on éprouve des effets très puissants, tandis qu’avec la Haze, on rencontre un goût raffiné accompagné d’effets stimulants.Le cannabis Cheese est certainement parmi les plus appréciés au monde, ce qui en fait l’un des cannabis les plus demandés et les plus populaires de tous les temps.
Au septième jour Ambrose coucha son plan en une brève note synthétique qu’il adressa, via WhatsApp web, messagerie cryptée, à Louis. Celui-ci lui répondit dans l’heure : « nickel chrome, donne mon imprimatur. Nous arrivons. » Ambrose rebrancha son smartphone, transmis sa note à Chloé, toujours via WhatsApp, accompagnée d’émoticônes d’amour fou. Elle lui répondit dans la seconde qui suivit « Enfin ! Je te croyais mort. » « Les vieux chiens se cachent pour mourir, chouchou… » « T’es con ! » « Oui, mais je ne me soigne pas… Nos amis de Zoug arrivent ce soir. Viens dîner avec la princesse demain, petite patate chérie… Je ferai une carbonara… Apporte des jus nu» « tu es un vrai maquereau Ambrose, c’est ce qui fait ton charme… »
Ambrose installa Clotilde et Louis dans la chambre en rotonde qui donnait de plain-pied sur la terrasse. Beria, juché sur la commode bateau tirait la gueule, tout au long du dîner il rousina, s’activer sans grand résultat, frôlant les mollets des invités, miaula avant d’entamer une sarabande infernale, montant et descendant les escaliers comme un troupeau de bisons en rut, enfin, épuisé, il bouda sur le canapé. Au petit-déjeuner, Louis, connaissant ses faiblesses, lui offrit de lécher son bol de yaourt grec. Beria, planté comme un piquet, fit semblant d’ignorer la douceur avant de succomber à la tentation. Resté seul, il s’endormit dans le fauteuil d’Ambrose, ne daignant pas ouvrir l’œil lorsqu’Ambrose revint les bras chargés de victuaille. Sans doute pensait-il, façon de parler, que son très cher maître dînerait seul. La première déconvenue survint avec le retour de Clotilde et de Louis, feignant l’indifférence il s’étira puis gagna la cuisine pour se taper une plâtrée de croquettes. Ensuite il déféqua dans sa hutte gravillonnée. Ses premiers soupçons intervinrent lorsqu’il vit Ambrose et Clotilde dresser une vaste table sur la terrasse, ça sentait les invités, Beria commençait à trouver cette agitation très déplaisante, il détestait qu’on vienne troubler son tête à tête avec son divin Maître. L’irruption, en retard comme à l’habitude, de Chloé et de la princesse, dans un premier mouvement d’humeur, le contraria, celle-ci s’estompa en un coup de torchon, plus précisément les caresses de la princesse. Beria adorait être au centre de l’attention. Tel fut le cas, il entama un ronron d’avion, se roulant pattes en l’air pour le plus grand plaisir de la princesse.
Ambrose s’activa en cuisine, Louis papota avec Chloé, Clotilde proposa des amuse-gueules, Chloé ouvrit un flacon encapuchonné, un vin orange bien barré, la princesse se goinfra de rondelles de saucisson sous l’œil ému de Beria. Ambrose se joignit à eux, ils trinquèrent « À l’opération extension du domaine de la pute ! » lança Louis.
- Ta contribution essentielle à la dite opération ironisa Clotilde.
- Détrompe-toi, moi aussi j’ai défriché le terrain…
- Raconte ! s’exclama Ambrose.
- J’ai fait le tour de ta cour de « belles amies », tombeur des cœurs !
- Ça dû te prendre du temps, monsieur est un ravageur… rétorqua une Chloé mi-figue mi-raisin…
- Faut pas exagérer, je ne suis pas Casanova.
- Trêve de chamailleries, je me suis concentré sur le noyau dur…
- Qui y’as-tu trouvé ?
- Le terreau idéal pour organiser une belle dégustation sous la houlette de notre futur Lawyer X qui se targue d’être le meilleur en ce domaine.
- Bonne idée…
- Mais ce n’est pas tout les amis, dans mon tour de chauffe j’ai levé un lièvre. Notre saint homme qui va à la messe avec bobonne a déjà péché.
- Attendu que l’auteur de cette première autobiographie imaginaire de l’Empereur est corse, un corse au nom illustre, Colonna d'Istria, Robert, un corse dont j’ai beaucoup apprécié Une famille corse 1200 ans de solitude chez Plon (1)
- Attendu que «Moi, Napoléon Bonaparte, le plus illustre personnage de l’histoire de France, je vais vous raconter mon histoire, mon histoire vraie, pas la légende. Sainte-Hélène : je viens de dicter les Mémoires, la version officielle de ma vie, mais je rédige secrètement pour la postérité, un autre texte. Destiné à n’être publié que longtemps après ma mort, ce récit dit toute la vérité sur mon épopée.»
- Attendu que JPK est l’auteur de La Chambre Noire de Longwood et d’Outre Terre (2)
- Attendu que Lisa d'Orazio et Frédéric Bertocchini – d’Alta Frequenza ont reçu l'auteur et historien Robert Colonna d'Istria pour son ouvrage intitulé Moi, Napoléon Bonaparte, aux éditions Tohu-Bohu. « L'auteur a réalisé le pari audacieux d'écrire une autobiographie imaginaire dans laquelle l'empereur Napoléon Ier révèle des aspects plutôt méconnus de sa vie privée. Un ouvrage écrit à la première personne donc, qui permet au lecteur d'approcher au plus près Napoléon Bonaparte. Le texte est illustré de reproductions et accompagné de quarante fac-similés de documents historiques, comme par exemple l'acte de naissance de Napoléon, son diplôme d'officier, des lettres ou encore des ordres de mission » ICI
- Attendu que vous avez échappé au titre Dans la peau de Napoléon en référence au film Dans la peau de John Malkovich, Being John Malkovich, de Spike Jonze, sorti en 1999. Clin d’œil à Ciné Papy dont je ne suis pas certain que ce fusse sa came…
- Attendu que le dit Napoléon fut l’érecteur du Conseil d’État vous avez eu droit aux attendu que du dit Conseil d’État : Que reste-t-il du Conseil d’État napoléonien ? ICI
(1)
4 avril 2013
À Sainte-Hélène les anglais ne servaient que du bordeaux à Napoléon alors qu’il avait une prédilection pour le bourgogne. ICI
(2)
21 février 2016
Jean-Paul Kauffmann n’écrit pas de romans et pourtant j’ai lu son dernier livre OUTRE-TERRE comme un roman. ICI
- Chouchou on se fait une petite toile sur mon home-cinéma…
- Ouiii !
- «Hush, hush », «Chut, chut », comme le dit le reporter de l’Indiscret, Danny de Vito, tout en rotondité retorse), crapoteux tabloïd à scandales, dans le Los Angeles raciste, vénal et violent des années cinquante. LA Confidential (1997) est d’abord une prouesse d’écrivain, roman noir de James Ellroy, troisième tome du Quatuor de Los Angeles, entre Le Dalhia noir, Le Grand Nulle Part et White Jazz. Pour moi c’est aussi l’une des meilleures adaptations cinéma de ces vingt dernières années.
- Je te vois venir canaillou…
- Nous allons en faire un remake : fausses parallèles parfaitement tracées, pistes inattendues, retournements spectaculaires vers une même vaste machination.
- Oui mais ce ne sera pas un film…
- Bien sûr, et nous ne maîtriserons pas forcément le casting comme avec les trois héros, flics en quête d’une vérité que personne d’autre ne veut voir surgir au grand jour. Jack Vincennes est un dandy vaniteux et corrompu, fasciné par Hollywood, où il sert de conseiller technique pour une série télévisée. Bud White, lui, est une brute au passé traumatique, l’incarnation même de la violence urbaine et des méthodes expéditives de la police d’alors. Quant au troisième, Ed Exley, c’est un jeune loup dévoré d’ambitions politiques, pressé de conquérir le pouvoir.
- Et la sublime Kim Basinger en fausse femme fatale blonde platinée… qui sera notre Lynn Bracken le sosie de Veronica Lake ?
- Tu n’as pas une petite idée chouchou ?
- Non, pas elle !
- Si ma belle !
- Tu crois qu’elle acceptera ?
- Nous allons la mettre en condition de le faire…
- My God, ce n’est pas joli, joli…
- Comme tu dis, je t’ai prévenu nous allons patauger dans l’ignominie…
- Pourquoi tout ça ?
- L’intérêt supérieur du pays chouchou…
-Tu n’es pas en train d’envelopper de la merde dans du papier soie Ambrose ?
- Oui !
- Mais qui sera Dany de Vito, le Sid Hudgens fouilleur de merde de l’Indiscret ?
Enfin, ce 9 juin vint, un jour neuf, libération des confinés, les restaurateurs ouvraient grandes leurs portes et fenêtres, l’heure des mets et des nectars raffinés sonnait.
Cap sur la rue de Lille, au 41, à 12 heures pile je descendais les marches menant au jardin secret des Dames des Postes.
La Maison des Dames des Postes, Télégraphes et Téléphones date de 1905. Construit par l’architecte Eugène Bliault dans le style Art nouveau, l’édifice cache un charmant jardin secret à l’arrière. C’est aujourd’hui un restaurant réputé, les Climats. ICI
L’établissement était destiné aux opératrices qui géraient les communications. Il comprend un foyer, 111 chambres individuelles chauffées, des douches, un restaurant.
Sur la rue, l’immeuble présente une belle façade brique et pierre. Pourtant, ne vous fiez pas à ce parement, car l’immeuble est un des premiers construits à Paris avec une structure béton. Au rez-de-chaussée, des ouvertures simples ou doubles sont ménagées dans des arcades surbaissées en pierre.
À l’intérieur, le décor Art nouveau d’origine a été sublimé par la décoratrice Bambi Sloan pour servir de cadre au restaurant Les Climats. La plus belle pièce, la salle Sarah Bernhardt, abrite la salle de restaurant. Elle conserve des plafonds voûtés agrémentés de motifs floraux, ainsi que des superbes vitraux.
A l’arrière, une verrière abrite le jardin d’hiver donnant sur un charmant jardin secret où l’on peut déjeuner (fermé le soir). Un bar très cosy complète l’établissement.
41 rue de Lille – M° Solférino – Tel : 01 58 62 10 08
On m’installa avec tous les honneurs dû à mon rang de déconfiné amateur de gamelle et de bonnes gamelles.
- Chouchou, il est hors de question que tu t’impliques dans notre merdier !
- Et pourquoi ?
- Pour plein de bonnes raisons…
- Lesquelles ?
- Je vais te donner la seule qui vaille, c’est trop dangereux …
- En quoi est-ce dangereux de séduire notre futur Lawyer X ? Tu es jaloux ?
- Non, même si tu le fais bander…
- Ne sois pas vulgaire Ambrose !
- Ce n’est qu’un pur constat et, très chère, alors que, depuis le temps qu’il te tourne autour, tu n’as pas cédé à son petit ballet de séduction, soudain tu lui tomberais dans les bras. Bizarre… Vous avez dit bizarre…
- Souvent femme varie Ambrose…
- Je sais mais j’ai une meilleure idée d’appât…
- Qui ?
- Ne soit pas impatiente, écoutes-moi !
- Ne me fais pas avaler des couleuvres Ambrose !
- Rassure-toi, tu seras une pièce maîtresse dans notre dispositif, pas en première ligne, en retrait tu seras notre agent dormant…
- Tu es vraiment très doué pour dorer la pilule Ambrose…
- Tu te goure chouchou, nous nous engageons sur un terrain fangeux : le chantage, ce n’est pas très glorieux mais nous n’avons que ça en magasin. Comprends que je veuille t’épargner de te retrouver au centre de cette vilenie.
- D’accord, je t’écoute…
- Notre homme, est vaniteux, il se pavane, s’expose sur les réseaux sociaux, tout en se la jouant bon père de famille qui va à la messe au bras d’une bobonne qui n’est plus de la première fraîcheur, à 50 ans, il ne rêve que de stupre et de fornication dans les bras d’une jeune minette…
- Tu devrais écrire des romans érotiques Ambrose…
- J’y songe chouchou. Mais je vais me contenter de te citer Montaigne Les Essais, livre III, chapitre IX: De la vanité. Tu vas voir c’est raccord avec notre futur Lawyer X…
« J'ai la complexion du corps libre, et le goût commun autant qu'homme du monde. La diversité des façons d'une nation à autre ne me touche que par le plaisir de la variété. Chaque usage a sa raison. Soient des assiettes d'étain, de bois, de terre: bouilli ou rôti: beurre ou huile de noix ou d'olive: chaud ou froid, tout m'est un: et si un, que vieillissant, j'accuse cette généreuse faculté et aurais besoin que la délicatesse et le choix arrêtât l'indiscrétion de mon appétit et parfois soulageât mon estomac.
Quand j'ai été ailleurs qu'en France, et que, pour me faire courtoisie, on m'a demandé si je voulais être servi à la française, je m'en suis moqué et me suis toujours jeté aux tables les plus épaisses d'étrangers. J'ai honte de voir nos hommes enivrés de cette sotte humeur de s'effaroucher des formes contraires aux leurs: il leur semble être hors de leur élément quand ils sont hors de leur village. Où qu'ils aillent, ils se tiennent à leurs façons et abominent les étrangères. Retrouvent-ils un compatriote en Hongrie, ils festoient cette aventure: les voilà à se rallier et à se recoudre ensemble, à condamner tant de mœurs barbares qu'ils voient. Pourquoi non barbares, puisqu'elles ne sont françaises? Encore sont-ce les plus habiles qui les ont reconnues, pour en médire. La plupart ne prennent l'aller que pour le venir. Ils voyagent couverts et resserrés d'une prudence taciturne et incommunicable, se défendant de la contagion d'un air inconnu.
Ce que je dis de ceux-là me ramentoit, en chose semblable, ce que j'ai parfois aperçu en aucuns de nos jeunes courtisans. Ils ne tiennent qu'aux hommes de leur sorte, nous regardant comme gens de l'autre monde, avec dédain ou pitié. Otez-leur les entretiens des mystères de la cour, ils sont hors de leur gibier, aussi neufs pour nous et malhabiles comme nous sommes à eux. On dit bien vrai qu'un honnête homme c'est un homme mêlé.
Au rebours, je pérégrine très saoul de nos façons, non pour chercher des Gascons en Sicile (j'en ai assez laissé au logis): je cherche des Grecs plutôt, et des Persans: j'accointe ceux-là, je les considère: c'est là où je me prête et où je m'emploie. Et qui plus est, il me semble que je n'ai rencontré guère de manières qui ne vaillent les nôtres. Je couche de peu, car à peine ai-je perdu mes girouettes de vue.
- Bien vu mon Ambrose, mais le sexe ?
- Monsieur, vous aimez vous regarder ? Alors, entrez ! [....] venez tenter votre chance, entrez, entrez, l’homme est un éternel pourceau, l’ange aussi sommeille en lui, le divin angelot. »
- Tu montes, cariño? - C'est combien? - 100/100… ou le Jumillagate d'Uncle Bob… « Ce n’est pas très compliqué, si tu vis une grande expérience, tu t'exclames WOOOW! Un bon film porno ou un grand vin, je sais les reconnaître sans difficulté! ». Jolie profession...
Soyons joueurs ! On peut jouer bien sûr à saute-mouton comme à cache-tampon mais jouer pour du beurre c’est sympathique mais pas forcément très excitant. L’adrénaline vient, monte, lorsque l’on prend le risque de perdre sa culotte avec l’espoir de rafler...
Chers tous, Comme l'indique ma messagerie Orange, je suis parti dans les vignes. Je vous manque ? Vous aussi me manquez, ainsi que nos rendez-vous quotidiens. Grâce et avec vous, je ne me suis pas vu vieillir, ni j'ai vécu ce qu'on appelle la retraite...
À ce rythme d’emmerdements à répétition pour sûr que mon hébergeur va me rendre chèvre avec ses serveurs qui chauffent, qui se plantent, avec ses bugs comme s’il en pleuvait. Absence des messages d’annonce des chroniques, impossibilité d’inclure des photos...
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Moi bien sûr, la guerre froide, le KGB, la CIA, j’ai 24 ans, les échecs ne sont pas ma tasse de thé, pas assez intelligent, peu porté sur le maniements de stratégies ICI Bref, ce qui me passionnait c’était le bras de fer entre le bloc soviétique...
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