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30 juillet 2021 5 30 /07 /juillet /2021 06:00

 

La bataille fait rage, la mêlée est confuse, on en vient aux mains, des familles se déchirent, les anti-vac., les anti-passe sanitaire, sont dans la rue menés par les Dupont-Aignan, Philippot, Lalanne, Bardot, Binoche, Bigard… même Ruffin… les gilets jaunes reprennent du service…

 

Mais qui compose le gros de la troupe, même si le nombre des manifestants reste modeste au  regard de l’ensemble de la population ?

 

Les réduire à un tas d’abrutis, de fous, d’illuminés, est bien trop simplificateur, dans la liste de mes amis Face de Bouc, certains vignerons biodynamiques sont dans leurs rangs,une étude réalisée en décembre 2020 par deux sociologues et mise en ligne sur MedRxiv ICI  Un Français sur quatre environ serait particulièrement hésitant face à la vaccination.

 

 

Le mouvement anti-vaccin ne date pas d’aujourd’hui, comme en témoigne cette manifestation de 1973 dans les rues de la cité de Pasteur. ICI

 

 

Les plus modestes, les jeunes, et les femmes

 

Les personnes les plus méfiantes face au vaccin sont en réalité celles qui sont souvent les plus exposées, résume l'étude. Il s'agit, par exemple, des catégories sociales les plus modestes qui hésitent à se rendre dans les centres. Or, ce sont elles qui ont travaillé sans relâche pendant les différents confinements et qui occupent souvent des emplois nécessitant beaucoup de contacts humains.

 

Les jeunes sont eux aussi surreprésentés, même s'ils sont plus résistants face au virus. Le virus circule énormément parmi eux, car ils sont souvent moins enclins à respecter les gestes barrières. Les femmes sont également parmi les plus méfiants (27% se disent résolues à se faire vacciner), notamment en raison de la crainte de prendre un risque lors d'une éventuelle grossesse. Cette méfiance semble diminuer à partir de 45 ans.

 

La réflexion de Jacques Rancière dans AOC à propos des partisans de Trump « Après l’assaut du Capitole, on a pu s’étonner de voir les partisans de Trump s’acharner à nier les faits au point de sombrer dans une violence fanatique. Certains les ont vus comme des esprits crédules trompés par des fake news. Mais comment croire encore à cette fable quand on vit dans un monde où surabondent l’information et les commentaires qui « décryptent » l’information ? En fait, si l’on refuse l’évidence, ce n’est pas parce qu’on est bête, c’est pour montrer qu’on est intelligent. Signe d’une perversion inscrite dans la structure même de notre raison. » est intéressante.

 

BALLAST | Jacques Rancière : « Le peuple est une construction »

Les fous et les sages – réflexions sur la fin de la présidence Trump

Par Jacques Rancière

PHILOSOPHE

 

Après l’assaut du Capitole, on a pu s’étonner de voir les partisans de Trump s’acharner à nier les faits au point de sombrer dans une violence fanatique. Certains les ont vus comme des esprits crédules trompés par des fake news. Mais comment croire encore à cette fable quand on vit dans un monde où surabondent l’information et les commentaires qui « décryptent » l’information ? En fait, si l’on refuse l’évidence, ce n’est pas parce qu’on est bête, c’est pour montrer qu’on est intelligent. Signe d’une perversion inscrite dans la structure même de notre raison.

 

Il est facile de se moquer des errements de Donald Trump et de s’indigner de la violence de ses fanatiques. Mais le déchaînement de l’irrationalité la plus pure au cœur du processus électoral du pays le mieux formé à gérer les alternances du système représentatif nous pose aussi des questions sur le monde que nous partageons avec lui : un monde que nous pensions être celui de la pensée rationnelle et de la démocratie paisible. Et la première question est bien sûr : comment peut-on mettre tant d’acharnement à ne pas reconnaître les faits les mieux attestés et comment cet acharnement peut-il se trouver aussi largement partagé ou soutenu ?

 

Certains voudraient encore s’accrocher à la vieille planche de salut : ceux qui ne veulent pas reconnaître les faits seraient des ignorants mal informés ou des esprits crédules trompés par des fake news. C’est l’idylle classique d’un bon peuple qui se laisse prendre par simplicité d’esprit et auquel il faudrait seulement apprendre à s’informer sur les faits et à les juger avec un esprit critique. Mais comment croire encore à cette fable de la naïveté populaire quand on vit dans un monde où les moyens d’information, les moyens de vérifier l’information et les commentaires qui « décryptent » toute information abondent et surabondent à la disposition de tous ?

 

Il faut bien alors renverser l’argument : si l’on refuse l’évidence, ce n’est pas parce qu’on est bête, c’est pour montrer qu’on est intelligent. Et l’intelligence, c’est bien connu, consiste à se méfier des faits et à se demander à quoi sert cette énorme masse d’information déversée sur nous chaque jour. À quoi la réponse se propose tout naturellement que c’est bien évidemment pour tromper le monde, car ce qui s’étale à la vue de tous est généralement là pour couvrir la vérité, qu’il faut savoir découvrir cachée sous l’apparence fallacieuse des faits donnés.

 

La force de cette réponse est de satisfaire en même temps les plus fanatiques et les plus sceptiques. Un des traits remarquables de la nouvelle extrême droite, c’est la place qu’y tiennent les théories conspirationnistes et négationnistes. Celles-ci présentent des aspects délirants, comme la théorie du grand complot international des pédophiles. Mais ce délire n’est en dernier ressort que la forme extrême d’un type de rationalité qui est généralement valorisé dans nos sociétés : celui qui commande de voir en tout fait particulier la conséquence d’un ordre global et de le replacer dans l’enchaînement d’ensemble qui l’explique et qui le montre au final bien différent de ce qu’il semblait être d’abord.

 

La possibilité de tout nier ne relève pas du « relativisme ». Elle est une perversion inscrite dans la structure même de notre raison.

 

On sait que ce principe d’explication de tout fait par l’ensemble de ses connexions se lit aussi à l’envers : il est toujours possible de nier un fait en invoquant l’absence d’un lien dans la chaîne des conditions qui le rendent possible. C’est ainsi, on le sait, que des intellectuels marxistes radicaux ont nié l’existence des chambres à gaz nazies parce qu’il était impossible de déduire leur nécessité de la logique d’ensemble du système capitaliste. Et aujourd’hui encore des intellectuels subtils ont vu dans le coronavirus une fable inventée par nos gouvernements pour mieux nous contrôler.

 

Les théories complotistes et négationnistes relèvent d’une logique qui n’est pas réservée aux esprits simples et aux cerveaux malades. Leurs formes extrêmes témoignent de la part de déraison et de superstition présente au cœur de la forme de rationalité dominante dans nos sociétés et dans les modes de pensée qui en interprètent le fonctionnement. La possibilité de tout nier ne relève pas du « relativisme » mis en cause par les graves esprits qui s’imaginent être les gardiens de l’universalité rationnelle. Elle est une perversion inscrite dans la structure même de notre raison.

 

On dira qu’il ne suffit pas d’avoir les armes intellectuelles qui permettent de tout nier. Il faut encore le vouloir. C’est tout à fait juste. Mais il faut bien voir en quoi consiste cette volonté ou plutôt cet affect qui porte à croire ou à ne pas croire.

 

Il est peu probable que les soixante-quinze millions d’électeurs qui ont apporté leur suffrage à Trump soient autant de cerveaux faibles convaincus par ses discours et par les fausses informations qu’ils véhiculent. Ils ne croient pas au sens où ils tiendraient pour vrai ce qu’il dit. Ils croient au sens où ils sont heureux d’entendre ce qu’ils entendent : un plaisir qui peut, tous les quatre ou cinq ans, s’exprimer par un bulletin de vote, mais qui s’exprime bien plus simplement tous les jours par un simple like. Et ceux qui colportent les fausses informations ne sont ni des naïfs qui les imaginent vraies ni des cyniques qui les savent fausses. Ce sont simplement des gens qui ont envie que ce soit comme ça, envie de voir, de penser, de sentir et de vivre dans la communauté sensible que tissent ces paroles.

 

Comment penser cette communauté et cette envie ? C’est là que guette une autre notion produite par la paresse satisfaite, celle de populisme. Celle-ci n’invoque plus un peuple bon et naïf, mais, à l’inverse, un peuple frustré et envieux, prêt à suivre celui qui sait incarner ses rancœurs et en désigner la cause.

 

Trump, nous dit-on volontiers, est le représentant de tous les petits Blancs en détresse et en colère : les laissés-pour-compte des transformation économiques et sociétales, qui ont perdu leur emploi avec la désindustrialisation et leurs repères identitaires avec les nouvelles formes de vie et de culture, ceux qui se sentent abandonnés par les élites politiques lointaines et méprisés par les élites diplômées. La chanson n’est pas nouvelle : c’est déjà ainsi que le chômage servait dans les années 1930 d’explication au nazisme et ressert indéfiniment pour expliquer toute poussée de l’extrême droite dans nos pays. Mais comment croire sérieusement que les soixante-quinze millions d’électeurs de Trump répondent à ce profil de victimes de la crise, du chômage et du déclassement ? Il faut alors renoncer à la seconde planche de salut du confort intellectuel, la seconde figure du peuple traditionnellement chargée du rôle de l’acteur irrationnel : ce peuple frustré et brutal qui fait pendant au peuple bon et naïf.

 

Il faut, plus profondément, mettre en question cette forme de rationalité pseudo-savante qui s’attache à faire des formes d’expression politiques du sujet-peuple des traits appartenant à telle ou telle couche sociale en ascension ou en déclin. Le peuple politique n’est pas l’expression d’un peuple sociologique qui lui préexisterait. Il est une création spécifique : le produit d’un certain nombre d’institutions, de procédures, de formes d’action, mais aussi de mots, de phrases, d’images et de représentations qui n’expriment pas les sentiments du peuple mais créent un certain peuple, en lui créant un régime spécifique d’affects.

 

La passion à laquelle Trump fait appel n’a rien de mystérieux, c’est la passion de l’inégalité.

 

Le peuple de Trump n’est pas l’expression de couches sociales en difficulté et à la recherche d’un protecteur. C’est d’abord le peuple produit par une institution spécifique où beaucoup s’entêtent à voir l’expression suprême de la démocratie : celle qui établit un rapport immédiat et réciproque entre un individu censé incarner le pouvoir de tous et un collectif d’individus censé se reconnaître en lui. C’est ensuite le peuple construit par une forme particulière d’adresse, cette adresse personnalisée permise par les technologies nouvelles de la communication, où le leader parle tous les jours à chacun et à tous, à la fois comme homme public et comme homme privé, utilisant les mêmes formes de communication qui permettent à chacun et à tous de dire quotidiennement ce qu’ils ont dans la tête ou sur le cœur.

 

C’est enfin le peuple construit par le système spécifique d’affects que Donald Trump a entretenu à travers ce système de communication : un système d’affects qui n’est destiné à aucune classe particulière et qui ne joue pas sur la frustration mais au contraire sur la satisfaction de sa condition, non pas sur le sentiment de l’inégalité à réparer mais sur celui du privilège à maintenir contre tous ceux qui voudraient y attenter.

 

La passion à laquelle Trump fait appel n’a rien de mystérieux, c’est la passion de l’inégalité, celle qui permet également aux riches et aux pauvres de se trouver une multitude d’inférieurs sur lesquels ils doivent à tout prix conserver leur supériorité. Il y a en effet toujours une supériorité à laquelle on peut participer : supériorité des hommes sur les femmes, des femmes blanches sur les femmes de couleur, des travailleurs sur les chômeurs, de ceux qui travaillent dans les métiers d’avenir sur les autres, de ceux qui ont une bonne assurance sur ceux qui dépendent de la solidarité publique, des autochtones sur les migrants, des nationaux sur les étrangers et des citoyens de la nation-mère de la démocratie sur le reste de l’humanité.

 

La coprésence, dans le Capitole occupé par les nervis trumpistes, du drapeau des treize États fondateurs et du drapeau du Sud esclavagiste illustre assez bien ce singulier montage qui fait de l’égalité une preuve suprême d’inégalité et de la pursuit of happiness un affect haineux. Mais, pas plus qu’à une couche sociale particulière, cette identification du pouvoir de tous à la collection innombrable des supériorités et des haines n’est assimilable à l’ethos d’une nation particulière. Nous savons le rôle qu’a tenu ici l’opposition entre la France travailleuse et la France assistée, entre ceux qui vont de l’avant et ceux qui restent crispés sur les systèmes de protection sociale archaïques, ou entre les citoyens du pays des Lumières et des droits de l’homme et les populations arriérées et fanatiques qui menacent son intégrité. Et nous pouvons voir tous les jours sur Internet la haine de toute forme d’égalité ressassée jusqu’à plus soif par les commentaires des lecteurs de journaux.

 

De même que l’entêtement à nier n’est pas la marque des esprits arriérés mais une variante de la rationalité dominante, la culture de la haine n’est pas le fait de couches sociales déshéritées mais un produit du fonctionnement de nos institutions. Elle est une manière de faire-peuple, une manière de créer un peuple qui appartient à la logique inégalitaire. Il y a près de deux cent ans que le penseur de l’émancipation intellectuelle, Joseph Jacotot, avait montré la façon dont la déraison inégalitaire faisait tourner une société où tout inférieur était à même de se trouver un inférieur et de jouir de sa supériorité sur lui. Il y a seulement un quart de siècle, j’avais, pour mon compte, suggéré que l’identification de la démocratie au consensus produisait, à la place du peuple déclaré archaïque de la division sociale, un peuple bien plus archaïque fondé sur les seuls affects de la haine et de l’exclusion.

 

Plutôt qu’au confort de l’indignation ou de la dérision, les événements qui ont marqué la fin de la présidence de Donald Trump devraient nous inciter à un examen un peu plus approfondi des formes de pensée que nous appelons rationnelles et des formes de communauté que nous appelons démocratiques.

 

Cet article a été publié pour la première fois le 14 janvier 2021 dans le quotidien AOC.

 

 

 

Jacques Rancière

 

PHILOSOPHE, PROFESSEUR ÉMÉRITE À L'UNIVERSITÉ PARIS VIII​​​​​​​

 

akg-images - The Cow-Pock – or – the Wonderful Effects of the New  Inoculation!

Le vaccin, le droit et la liberté

Contenue jusqu’alors, la véhémence des anti-vaccins, communément appelés antivax, est montée d’un cran en lendemain de l’intervention du Président de la République, le 12 juillet dernier, quand celui-ci ouvrait la voie à une possible obligation vaccinale à l’endroit de certaines branches professionnelles. Dès lors, nombreuses furent, et sont, les manifestations de contestation à l’égard de la décision présidentielle, manifestants et opposants arguant du fait que cette obligation entravait la liberté individuelle et plus largement les libertés fondamentales Or, les arguments avancés par ces groupes d’opposants, globalement minoritaires dans la population, mettent en évidence deux lignes de forces que le développement de la pandémie, et les conséquences qui l’accompagnent, ont révélé. La première est la crainte, que l’on croyait dans l’ensemble apaisée, voire éradiquée, nourrie à l'endroit de la vaccination. Ainsi, il apparaît que le principe d’une protection immunitaire, via l’injection d’une souche virale à la virulence atténuée pour combattre cette dernière par la production d’anti-corps, n’est pas partagée par tous et que la pédagogie mais aussi l’information sur les bienfaits de cette pratique sont encore à travailler.

La suite ICI 

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29 juillet 2021 4 29 /07 /juillet /2021 07:00

Sentia: il serait maintenant possible de prendre un coup sans alcool... et  sans lendemain de veille | 24 heures

Nous sommes, là, loin du vin, sang de la terre, de l’univers des amateurs, dégustateurs, licheurs de vin nu, de la sociabilité, pour chaluter dans le caniveau des boissons alcoolisées industrielles, celles ingurgitées, sans retenue, pour se murger, oublier les soucis de la vie, sombrer dans l’ébriété…

 

Le professeur David Nutt, psychopharmacologue de renom, travaille depuis 30 ans à la réduction des risques de l'alcool. « Je dirais que l'alcool est la drogue la plus dommageable pour la société, dit-il. Je ne pense pas qu'il y ait une seule famille sur terre qui n'ait pas été affectée par l'alcool, ou dont l'un des proches n'ait pas été victime de quelqu'un qui a bu. C'est l'une des principales causes évitables d'hypertension artérielle : il y a plus de personnes qui meurent d'hypertension à cause de l'alcool, parce qu'il provoque des accidents vasculaires cérébraux ou des crises cardiaques, que de cirrhose. »

 

« L’alcool a un impact sur différents systèmes de récepteurs dans le cerveau, m’explique Nutt via Zoom. Aux niveaux les plus bas du cerveau, il fonctionne par le biais du système GABA. Nous savons maintenant qu'il existe 15 récepteurs GABA différents dans le cerveau et qu'ils contrôlent différentes choses. Avec Sentia, nous avons décidé de cibler les récepteurs qui contrôlent la sociabilité et la relaxation, qui se trouvent dans les parties avant du cerveau, et nous avons évité les récepteurs qui causent des problèmes, comme l'instabilité, les chutes, l'irritabilité, la colère et la gueule de bois. »

 

Pour créer Sentia, Nutt et l'équipe de GABA Labs ont consulté des milliers de bases de données et « ont trouvé un certain nombre de plantes qui produisent des substances agissant sur le système GABA », ainsi que d'autres plantes qui accélèrent leur absorption. Si ces ingrédients ne tombent pas sous le coup de la loi sur les substances psychoactives, c'est parce qu'ils sont depuis longtemps approuvés comme aliments ou compléments alimentaires.

 

« Nous avons fini par mettre au point ce cocktail : il est constitué de quatre herbes qui produisent des substances similaires au neurotransmetteur GABA, et de trois ou quatre herbes qui les font pénétrer plus rapidement dans le cerveau, explique Nutt. Enfin, nous utilisons la mûre qui, en plus d’être un joli colorant, facilite aussi l'absorption des substances dans le cerveau. »

 

Peut être une image de une personne ou plus et texte qui dit ’SEN TIA’

 

On a envoyé à l’auteur de l’article, Simon Doherty, quelques échantillons à essayer, et je n'ai pu m'empêcher d'être sceptique. Une boisson à base de plantes peut-elle vraiment rendre quelqu’un pompette ?

 

La suite ICI Sentia, la boisson qui « rend pompette sans donner la gueule de bois » 

 

L’inconvénient du Sentia est qu’il n’est pas bon marché. À 35 euros les 50 cl

David Nutt: inventing the alcohol antidote | The Times

Qui est le professeur David Nutt ? ICI 

 

Le prof. David Nutt est l’un des protagonistes les plus compétents, et controversés, du débat sur les drogues psychédéliques et leur rôle en médecine. Très impliqué dans la recherche sur les produits psychédéliques comme le cannabis, le LSD et la psilocybine, c’est également un fier défenseur d’une réforme politique au bénéfice de la science et du savoir.

 

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28 juillet 2021 3 28 /07 /juillet /2021 06:00

Sorg og citroner | Information

C’est moi qui me suis mélangé les pinceaux dans l’abondante production de ciné papy, « Le discours d’un roi » (2012) annonçait à sa suite « Un dimanche comme les autres» : Sunday Bloody Sunday » en vo mais, peu importe, aucune de ses critiques n’est passée à la trappe, elle sera publiée mercredi prochain.

 

Le film d’aujourd’hui est une découverte pour mois.

Love is all you need - film 2011 - AlloCiné

 

 

Aujourd’hui c’est « Love Is All You Need» (2012)

 

Non, Ciné Papy ne s’est pas mélangé les pinceaux. Ce n’est pas parce qu’à l’époque des « quatre garçons dans le vent » plus connus que Jésus Christ, il écoutait plutôt Brel, Brassens, Ferré, Barbara ou encore Jean Ferrat qu’il ne sait pas qu’un de leur succès est « All You Need Is Love » et non le titre du Film d’aujourd’hui.

 

Mais c’est bien de « Love Is All You Need » que nous allons parler.

 

Pourquoi ce film ?

 

Pour changer un peu. Marre peut être du sérieux et du sentimentalisme des dernières fiches. Il s’agit d’une comédie mais non dépourvue de charme, de ravissement ni bien sûr de fantaisie quelque peu burlesque. Mais attention, on ne se refait pas, le romantisme est aussi de la partie même si le titre original « Den skaldede frisør » signifie, en danois, « la coiffeuse chauve ».

 

 

Quelle est l’histoire ?

 

Ida, est une coiffeuse danoise. Ce n’est pas son cancer qui est en phase terminale mais son traitement. Elle est en attente des résultats et bien sûr espère sa guérison.

 

Philip, lui, est un homme d'affaires anglais installé au Danemark. Il apparaît sérieux et sans joie pour avoir perdu sa femme. Il semble inconsolable, désabusé mais résigné. Il a réussi sur le plan professionnel et peut tout prendre avec détachement sauf les petites contrariétés quotidiennes ou perce alors son agacement. Lors d’un accrochage dans un parking, drôle d’endroit pour une rencontre, il fait la connaissance d’Ida. Il lui annonce qu’il se rend en Italie (Sorrente, en Campanie) où son fils Patrick va épouser Astrid qui se révèle, quelle chance, merci les scénaristes être la fille d'Ida. Tout le film est la suite de cette rencontre de deux être de milieu social très différent.

 

Réalisation

 

Suzane Bier est derrière la caméra. Je ne connais pas cette réalisatrice qui semble dotée d’un sacré tempérament au regard de son parcours jonché de récompense, de reconnaissance de toutes sortes et bien sur de très nombreux succès dans tous les genres abordés, de la comédie au thriller. Ici elle se paye le luxe d’une pointure comme Pirce Brosnan entouré d’un casting entièrement danois.

 

 

Qui fait quoi      

                                                                                                                                               

Trine Dyrholm est Ida. C’est une chanteuse, actrice, auteur-compositeur danoise. Elle bénéficie  d ‘une reconnaissance internationale pour sa présence dans des films récompensés tel «Royal affaire» ou comment la noblesse frileuse et conservatrice s’oppose à des réformes directement inspirées par Les Lumières, un siècle avant la révolution française. Dans « Love is all you need » elle interprète son rôle avec une fausse ingénuité, un peu comme Mélanie Griffith. Elle joue avec beaucoup de subtilité ce rôle d’une simple coiffeuse qui possède cependant une intelligence du cœur et beaucoup de finesse. C’est cette finesse que percevra Philip et qu’il permettra à Ida de développer.

      

                                                                                                                 

                       

Pierce Brosnan  est Philip. Encore une vedette qu’on ne présente pas. Après une série télévisée à succès « Les Enquêtes de Remington Steele » il est le cinquième acteur à interpréter James Bond dans quatre films. Bien que déjà très apprécié au théâtre, sa carrière cinématographique décolle. Il tient le rôle du méchant dans « Le quatrième protocole » au côté de Michael Caine. Il reprend, plus qu’honorablement, le rôle de Thomas Crown dans le remake de 1999. Il est tout aussi convaincant dans « Le Tailleur de Panama » (2000) ou dans  « November Man » (2014) thriller palpitant ou il tient de rôle d’un ancien tueur à gage retraité.

 

 

Temps forts

 

Le froissage de tôle, rencontre de Philip et d’Ida dans un parking.

 

La manière dont Philip remet à sa place sa principale collaboratrice, amoureuse de lui et qui ne cesse de tenter sa chance d’accrocher ce veuf beau et riche.

 

Quand Ida surprend son connard de mari entrain de la tromper alors qu’elle sort de sa dernière séance de chimio puis la suite dans le salon de coiffure ou elle travail.

 

L’arrivée à la noce à Sorrente de cet ex-mari qui est quand même le père de la futur mariée. Il arrive accompagnée d’une nana sans même percevoir d’indécence de la situation.

 

Mais surtout, toutes les séquences en Italie dans cette Campanie sublime ou je ne m’aventurai jamais sans précaution trop craintif d’être frappé par le syndrome de Stendhal. Celui-ci nous fait part de son expérience extatique à Florence dans la basilique Santa Croce. Je n’ai plus l’âge d’aller là-bas ni sur les bords du lac de Côme. Je n’en reviendrai pas.

 

On comprend qu’Hannibal qui pouvait aisément ne faire qu’une bouchée des Romains, ait succombé aux délices de Capoue pour finir vaincu.

 

La réalisatrice filme ces lieux enchanteurs avec naturel et simplicité les rendant plus ravissant encore au sens propre du terme.

 

Conclusion

 

« Un film simple et beau » peut-on lire parmi les critiques

 

Pax

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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 06:00

 

Enfant, au Bourg-Pailler,  le vendredi nous faisions « maigre ». Ma sainte mère, mémé Marie, la tante Valentine, gardiennes de la règle, y veillaient. Pour les impies, les mécréants, je rappelle que Jésus, fils de Dieu, ayant été crucifié le vendredi Saint, tous les vendredis étaient décrétés maigres. Il était interdit de manger de la viande, du lard, de la crème et du beurre les jours maigres.

 

Nous mangions donc du poisson, et ce n’était pas une punition car le poisson faisait partie de notre ordinaire, il provenait en direct des ports des Sables-d’Olonne et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Les criées, où les mareyeurs approvisionnaient nos poissonniers les Mousseau et l’Églantine.

 

Vente directe du poisson : Les criées devront faire avec

 

Le mode principal de vente du poisson frais est la criée qui met face à face l’offre des pêcheurs et la demande du marché dans un lieu portuaire spécifique. Autrefois, les enchères étaient données à la voix dans la halle à marée, d’où le terme « criée » qui, par extension, a fini par qualifier aussi le lieu où se déroule cette vente.

 

 

Le mareyage est un métier, celui de mareyeur, consistant à acheter du poisson en gros sur les côtes, à les apprêter (tri, élimination des viscères ou des têtes, découpe des filets), les conditionner, les transporter et à les revendre à un grossiste ou à un commerçant de détail (poissonnier, restaurateur, grande surface).

 

Vendredi dernier, à midi, suis allé chez Passerini.

 

Je me suis assis en terrasse face à la mer, je plaisante à peine car la carte que me présenta Justine fleurait bon le poisson.

 

 

J’y lis :

 

  • Thon obèse de ligne, scrocchiarella romana, stracchino, tomates et ponzu.

 

  • Encornets snackés et en friture, mayonnaise à l’encre, grenailles, courgettes et salicorne.

 

Je choisis.

 

L'avenir du thon obèse, au coeur des préoccupations du monde de la pêche -

 

Le thon obèse (Thunnus obesus) appelé également « patudo », est présent dans les eaux tropicales et subtropicales des océans Atlantique, Indien et Pacifique. Le thon obèse est une des plus grandes espèces de thonidés. Il peut atteindre une longueur maximale de 230 cm, un poids de 210 kg et une longévité d’environ 15 ans. Le thon obèse atteint sa maturité sexuelle quand il mesure entre 100 cm et 130 cm dans l’océan Indien, et aux alentours de 130 cm dans l’océan Pacifique central (à l’âge de 3 ou 4 ans). Il peut fréquenter des eaux plus profondes que les autres espèces de thon. Les juvéniles se regroupent en bancs avec d’autres juvéniles de thons albacore et de thons listao notamment sous les DCP (dispositifs de concentration de poissons). Les tailles capturées sont comprises entre 40 et 180 cm (soit entre 1,4 kg et 130 kg). Il est classé comme espèce vulnérable par l’UICN.

 

La suite ICI 

 

Pizza scrocchiarella - la ricetta per farla in casa

 

La scrocchiarella romana Délicieuse, croustillante est une préparation typique du Latium, en particulier de la ville de Rome, la recette de la scrocchiarella romaine est une pizza dont a pâte de base est très hydratée avec très peu de levure de bière, la levée est assez longue, mais le résultat est croquant, digeste et savoureux.

 

Stracchino di soia: la ricetta fatta in casa

 

Le Stracchino, aussi appelé Crescenza, est un fromage Italien originaire de Lombardie, dans le Nord de l’Italie. C’est un fromage frais à pâte molle au lait de vache qui se présente sous la forme d’un cube de couleur blanche, sans croûte. Le nom de ce fromage vient du mot « stracch » qui signifie « fatigué » dans le dialecte Lombard. Le Stracchino était à l’origine produit à la fin de l’été, une fois que les vaches étaient retournées dans la plaine lombarde après un été dans les pâturages. Ces vaches étaient fatiguées (d'où le nom du fromage) et donnaient un lait particulièrement adapté à la production de fromages tels que le Certosa et le Robiola, faisant tous partie de la famille du stracchino.

 

Le ponzu (ポン酢?, littéralement « vinaigre pon ») est une sauce de la cuisine japonaise à base d'agrumes acides japonais sudachi, yuzu, kabosu, etc.

 

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2 août 2014

Les chipirons n’aiment pas la turlutte, ils se font un sang d’encre… n’attendez pas que ça seiche…avant de boire votre Hegoxuri

 

Le chipiron du sud-ouest est un petit encornet, voisin de la seiche, « encré » pour échapper à ses prédateurs, et là que l’encornet ([ ɑ̃kɔʀne ]) est en principe le nom vernaculaire du calmar lorsqu'il est pêché ou cuisiné, et là encore que le chipiron se nomme supion en Méditerranée…

 

Je m’y perds puisqu’on me dit aussi que l’encornet est le nom vernaculaire du calmar ou calamar et que ce mot peut parfois désigner par analogie d'autres céphalopodes comme la seiche et parfois le poulpe.

 

Voici, j’ai fait mon devoir, je vous ai rendu une copie nickel chrome, ne me reste plus qu’à vous dire que ce vendredi, Giovanni était au sommet de sa forme, du beau dans l’assiette, plaisir des yeux, du bon, du très bon, l’excellence, dans la becquée, exaltation  des papilles, une belle montée vers les sommets de la satiété.

 

 

Et, bien sûr, la buvaison, elle aussi, se hissait sur les mêmes crêtes.

 

 

J’ai terminé par un baba au rhum napolitain, glace vanille, fraises et un excellent café.

 

 

Giovanni Passerini

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26 juillet 2021 1 26 /07 /juillet /2021 06:00

 

Vincent Van Gogh : les Mangeurs de pommes de terre 

Cette chronique de JP Géné est dédiée à ma petite patate chérie.

 

Quel beau titre !

 

Qui était JP Géné ?

 

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16 novembre 2010

JP Géné, traçabilité, l’esprit du Libé des origines, pour le « quatre heures » il y avait toujours du mauvais saucisson, de la Vache qui rit et un verre de piquette mouillé d’eau ICI  

 

« Fin 1974, je suis entré à Libération. J’y suis resté jusqu’en 1995 avec une parenthèse de 1981 à 1985. J’y ai vécu les plus belles années de ma vie de journaliste. Plusieurs se sont essayés à raconter la naissance et le succès de ce journal, privilégiant rapport de force, querelles idéologiques ou rivalités personnelles mais négligeant l’essentiel : Libé c’était le bordel le plus total où tout était possible. »

 

JP Géné, non daté

 

Mort de J.P. Géné, critique gastronomique du « Monde » depuis 2004 ICI 

 

Le chroniqueur glotte-trotteur était un adversaire acharné de la malbouffe, et un défenseur de la dépénalisation du cannabis.

Par Bruno Philip

Publié le 23 mars 2017 

 

« Ne soyons pas esclaves de nos sens ! », répétait comme un mantra Jean-Paul Généraux – qui se serait offusqué que l’on puisse l’appeler autrement que par son surnom de toujours : Géné. Il n’est pas anodin que cette affirmation énoncée comme une injonction soit l’une des premières qui viennent à l’esprit à l’heure où vient de filer à l’anglaise, entre la poire et le fromage – et sans demander l’addition –, ce chroniqueur gastronomique, par ailleurs singulier représentant de l’espèce bien plus vaste des plumitifs-globes-trotteurs-omnivores.

 

Affolé par les gémissements de l’intime, Géné aura refusé jusqu’au bout de céder à la tendance de l’apitoiement sur soi. Toujours au nom de sa fameuse allergie à se laisser aller à l’émotion : « les sens », donc. Il vient ainsi de faire une sortie discrète, attendant presque l’ultime moment pour révéler à ses confrères du Monde et à ses amis du deuxième cercle l’implacable avancement d’une maladie sans rémission. C’est dire que, décidément, s’il cédait volontiers à ses « sens », question bonne chère, il n’était pas question pour lui de se laisser circonscrire par le pire des sens : celui de l’impudeur. La suite ICI

 

Revenons à la « Mata-Hari du tubercule » 

 

Tableau sur toile Vincent van Gogh - Pommes de terre dans un plat jaune •  Pixers® - Nous vivons pour changer

 

JP.Géné présentait Le Dictionnaire littéraire et érotiques des fruits et légumes de Jean­-Luc  Hennig Albin Michel, 1994

 

Amazon.fr - Dictionnaire littéraire et érotique des fruits et légumes -  Hennig, Jean-Luc - Livres

 

Pour Hennig « La pomme de terre a tous les vices… soit qu’elle est voulu jouer la Mata Hari de la tubercule, soit que décidément elle fut trop moche, trop fade ou trop dangereuse… elle eut toujours le chic pour se faire prendre pour une autre, si bien qu’on l’appela tantôt Petite Truffe (L’Écluse 1588), tantôt Petite Patate ( par confusion avec la patate douce, la Convolvulus Batata de Linné, qui n’a rien à voir. Et il fallut attendre, en France, le milieu du XVIIIe siècle pour qu’enfin on sache à qui l’on avait affaire. La pomme de terre, c’est-à-dire quelque chose d’aussi affreux, mais elle acceptait d’être ce qu’elle était. Et c’est déjà beaucoup. »

 

Jean-Luc Hennig ne manque pas de secours dans la littérature pour dresser son réquisitoire :

 

«  C’est un manger fade, insipide et fort à charge dans l’estomac, mais il a un certain goût qui plaît à ses amateurs ; que peut-on objecter contre ? » (L’École du jardin potager, 1749)

 

« On reproche avec raison à la pomme de terre d’être venteuse : mais qu’est-ce que les vents pour les organes vigoureux des paysans et des manœuvres ? » (Venel dans l’Encyclopédie, 1765)

 

« La pomme de terre est singeuse »

 

La mauvaise ambiance qui entoure le mot patate  ne lui évidemment pas échappé. Femme habillée comme un sac de patate, être dans la purée, « la merde étant ce qu’on pourrait appeler le dernier état du bouilli de pomme de terre ».

 

Patate bouillie !

 

Finalement, la pomme de terre trouvera une issue de secours en quittant le bouilli pour se livrer à la friture. « L’immense chance de la frite c’est sa fermeté, car la frite ragaillardit la pomme de terre. Elle la virilise. Estar frito en espagnol signifie précisément être excité sexuellement, c’est avoir la frétillante. Et  puis la frite chatouille aussi le palais gourmand : c’est un mot apparenté au friand, à la fricassée, au fricot, au fricandeau ainsi qu’au fric qui fait oublier la triste purée. Bref, la frite a sauvé la pomme de terre de la débâcle du bouilli. »

 

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15 mai 2012

Le succès de la pomme frite doit beaucoup plus à l’huile d’arachide qu’aux belges et aux français : un pot tavernier avec mon cornet! ICI

 

Des frites de McDonald's

 

Découvrez les 19 ingrédients que contiennent les frites de McDonald’s ICI 

Deux paysans plantant des pommes de terre de Vincent van Gogh -  Reproduction d'art haut de gammeFichier:Millet-les-planteurs-de-pommes-de-terre.jpg — Wikipédia

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25 juillet 2021 7 25 /07 /juillet /2021 06:00

bonnet d'ane | École d autrefois, École vintage, Image pour enfant

Ma fierté est de bien sourcer mes chroniques afin d’éclairer la lanterne de mes fidèles lecteurs. Je pioche dans les tréfonds de Google, je croise, je vérifie, et je publie.

 

J’adore utiliser l’expression « enduire en erreur… »

 

« Induire quelqu’un en erreur », c’est l’amener, volontairement ou non, à se tromper. On se gardera de remplacer incorrectement le verbe « induire » par son paronyme « enduire » dans cette expression.

 

Cette semaine, par 2 fois, je me suis vautré.

 

  • Tout d’abord à propos de la sauce des patatas bravas d’Angel ICI 

 

Originale Gravure Affiche Le Paresseux Au Bonnet D âne Fin XIX Eme Debut XX  Eme Tres Frais école encadré | BolezArt

 

POUR LA PETITE HISTOIRE…

 

S’il existe de nombreuses variantes de la sauce « brava » qui accompagne ces frites cubiques, l’originale nous vient de Madrid et elle ne comporte pas de tomate. Ses caractéristiques principales étant d’être fortement aromatisés avec l’épice Espagnole par excellence (bon une des 2 avec le safran…), le pimentòn et relevée à votre discrétion de piments de Cayenne.

 

BONNET D'ÂNE AUTREFOIS

 

  • Ensuite je me suis pris les pieds dans le tapis à Propos des frères Conticini.

 

22 juillet 2021

 

Le 12 juillet 1994 Christian Conticini dézingue le culte du produit sain, authentique et naturel : nous en reparlerons avec Bruno Verjus. ICI 

 

J’ai reçu ce mail le  jeudi 22 juillet 19:30

 

Salut Jacques,  ne pas confondre Philippe (sur la photo) très bon pâtissier et qui avait fait l’objet de docs télé sur les « gros »  qui se faisaient maigrir… Christian, son frère, était le chef de la Table d’Anvers et c’est lui qui détenteur d’étoiles Michelin et de fortes notes et c’est lui qui démystifiait « les bons produits » donnait des recettes avec une boîte de thon au naturel notamment. C’était un chef qui s’intéressait beaucoup au vin. Je ne sais pas ce qu’il est devenu.

Amitié JD

 

À La Table d’Anvers, où je travaillais avec mon frère, j’ai commencé à donner des noms à mes créations: Total régal (clin d’œil au film Total Recall), Plaisir caché… Elles avaient beaucoup de succès mais je pensais que je devais tout à Christian, qui n’aimait jamais mes idées. En 1989, j’avais imaginé un dessert à base de coing, pomme et radis noir. Il m’a dit: «Aucun intérêt»…

 

Savez-vous manger les choux? Christian Conticini détaille quelques recettes de son cru. par Sibylle Vincendon publié le 18 avril 1998

 

Non, le chou-fleur ne se mange pas qu'en gratin, noyé sous une béchamel qu'on aurait tournée debout pendant une heure, les jambes en compote. Oui, il peut sortir du menu type des cantines. Ce légume a d'autres débouchés culinaires, qui, à défaut d'absorber les surproductions, permettent de s'en faire une idée neuve. Christian Conticini, chef de la Table d'Anvers, à Paris, dessine en quelques recettes les voies de la réhabilitation.

 

 

En entrée Faire un carpaccio avec du thon ou du saumon (on coupe le poisson cru en tranches très fines). L'assaisonner avec de l'huile d'olive, du citron, des câpres, du poivre vert, du cerfeuil, de la ciboulette, de l'estragon. Couper un chou-fleur en deux. Le débiter en tranches très fines (si possible avec une petite machine à trancher) qu'on posera sur le carpaccio. Parsemer de quelques grains de fleur de sel. Accompagner de toasts imbibés d'huile d'olive et parsemés de ciboulette.

 

Avec du poisson Faire bouillir, une minute à une minute et demie, de gros morceaux de chou-fleur pour les attendrir. Les faire sauter ensuite à l'huile juste pour colorer, arroser de jus de citron, poudrer avec du curcuma et des zestes de citron vert. Servir avec des maquereaux grillés. Le chou-fleur doit rester croquant.

 

En purée Cuire le chou-fleur à l'eau 10 à 15 minutes. 3 ou 4 minutes avant la fin de la cuisson, mettre des morceaux de pomme fruit (une pomme pour un chou). Mixer le tout en ajoutant de la muscade, de la crème fraîche, du sel, des feuilles de coriandre. Servir avec une daurade, soit rôtie au four, soit poêlée en filets, et toujours assaisonnée à la fleur de sel.

 

Avec un gigot Couper le chou-fleur en petits morceaux (taille balle de ping-pong). Les griller cinq minutes légèrement, arroser d'huile d'olive sur un grill ou, mieux, sur une pierre genre pierrade. Parsemer de thym citron et de fleur de sel et assaisonner d'un filet d'huile d'olive. Cinq minutes avant la fin de la cuisson du gigot, placer les morceaux grillés dans le plat avec une goutte de vinaigre balsamique. Rajouter des lamelles d'ail cru au dernier moment. Le chou-fleur doit rester ferme.

 

Avec du porc Cuire le chou-fleur trois minutes à l'eau. Le faire revenir ensuite à l'huile, en ajoutant une cuillerée à café environ de caramel blond. Ajouter quelques gouttes de sauce soja et quelques graines de sésame. Le chou-fleur doit devenir presque noir. Servir avec des côtes ou un rôti de porc et, à part, du riz sauvage (riz noir).

 

Et quand même, le fameux gratin Bien cuire le chou-fleur 12 à 15 minutes, à l'eau ou à la vapeur. L'égoutter puis le faire dessécher dans une casserole en tournant et en veillant à ce qu'il ne colore surtout pas. Faire une sauce béchamel un peu épaisse, parfumée à la muscade. Rajouter une noix de beurre au chou-fleur, le disposer dans un plat à four, napper de béchamel avec, au choix: du gruyère dessus; du jambon en dessous; du jambon dedans et du parmesan dessus. Mais que faire de l'odeur" Il semblerait qu'avoir écrit que le chou-fleur «puait» ait causé quelque émotion en Bretagne. A juste titre pour Christian Conticini, qui estime que c'est là un mauvais procès qu'on fait à ce légume. «Pour moi, dit-il, ce n'est pas un problème. Tout ce qui cuit sent quelque chose, et ce n'est pas bien de diaboliser les odeurs. Elles restent un référent très fort, dont nous aurons de plus en plus besoin, nous qui vivons dans le béton et sans jardins.» Cela dit, les pas convaincus doivent savoir que le combat contre l'odeur de cuisson du chou-fleur est voué à l'échec. «J'ai entendu parler de trucs pour que ça ne sente pas: mettre un morceau de pomme fruit, un morceau de pain, un clou de girofle" J'ai tout essayé mais tout ça ne marche pas», explique le cuisinier. Donc, ouvrez les fenêtres, faites fonctionner la hotte et acceptez que la cuisine se fait aussi avec le nez.

 

 

Attention il ne  s’agit ni d’Errata ou d’erratum

 

 

Les noms errata et erratum peuvent prêter à confusion, car ils ont tous deux en latin le sens d’« erreur, faute », la forme errata étant le pluriel latin du singulier erratum.

 

 

 

En français toutefois, ces deux mots ont pris des sens distincts mais voisins : un erratum est une faute survenue dans l’impression d’un ouvrage, signalée au lecteur avec sa correction; tandis qu’un errata est une liste des fautes d’impression, avec les corrections.

 

 

 

Exemples :

 

 

 

- Il a signalé un erratum à l’éditeur.

 

- L’errata figure à la fin du livre, en annexe.

 

 

 

Toutefois, il n’y a pas d’unanimité chez les lexicographes et les grammairiens quant au pluriel de ces emprunts au latin. Certains présentent errata et erratum comme deux noms invariables, étant donné leur origine latine : un errata, des errata, un erratum, des erratum. D’autres font d’errata un nom invariable mais proposent pour erratum le pluriel errata, selon les règles du latin : un errata, des errata, un erratum, des errata. Cette non-adaptation aux règles de grammaire du français est source d’ambiguïté, surtout en raison du sens d’errata. Si l’on peut dire qu’un errata est une liste d’errata, de quel errata parle-t-on?

 

 

 

Comme pour tous les autres mots empruntés à d’autres langues, il est préférable de franciser errata et erratum, et par conséquent d’appliquer la règle générale du singulier et du pluriel des mots français. On y gagne en clarté, en logique et en simplicité. De la même façon qu’on dit aujourd’hui un maximum, des maximums (et non plus des maxima), un référendum, des référendums, on dira un errata, des erratas, un erratum, des erratums. Cette préférence est d’ailleurs conforme aux propositions de rectifications orthographiques.

 

 

 

Exemples :

 

 

 

- A-t-on répertorié cet erratum dans l’errata?

 

- Un errata est une liste d’erratums.

 

- Nous avons dû faire quelques erratums dans la seconde édition.

 

- Malheureusement, les erratas ne sont pas près de disparaître dans le monde des livres.

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24 juillet 2021 6 24 /07 /juillet /2021 06:00

 

« Est doté de la main celui qui est doté de l’intelligence » Aristote

 

« La cuisine, c’est beaucoup plus que des recettes. » Alain Chapel.

 

Pudlowski écrit ICI 

 

« On ne sait plus s’il est un cuisinier qui écrit ou l’inverse. A force de le suivre d’un réseau l’autre, on va finir par oublier qu’il fut le chroniqueur patient, minutieux, malicieux et consensuel de « Food Intelligence », qu’il changea de vie plusieurs fois, troqua jadis le véhicule de luxe pour le vélo, cuisina, en amateur éclairé pour la Cornue, rédigea des recettes pour « cuisiner l’amour« , avant de devenir le chef étoilé de « Table » rue de Prague, après avoir été la révélation de l’année du « Pudlo 2014 » . Bruno Verjus, natif de Roanne, ce qui n’est pas sans importance, nous livre ici non un récit de sa vie – qui pourrait être bien riche et bien … nourri – mais un manuel de savoir-vivre et de savoir-manger. Il place la barre haut, se situe à la hauteur d’Alain Chapel, d’Alain Passard et, avec un sens de l’aphorisme certain (« Manger, c’est voyager », « la façon dont on se nourrit décide du monde dans lequel on vit » ) de Brillat-Savarin. »

 

 

Comme c’est dans les vieux pots qu’on fait le bon beurre, je vous propose de lire ou de relire des vieilles chroniques :

 

 

15 novembre 2013

TABLE est une Grande Table : Bruno Verjus inventeur* de produits de génie ICI 

 

 Je ne suis pas François Simon, ça se saurait. En revanche, né et élevé au beurre salé baratté par la tante Valentine, aux poulets de grains de mémé Marie, aux légumes du jardin du pépé Louis, à la cuisine de ma sainte mère : ah, le beurre blanc de maman, j’aime par-dessus tout le goût des choses dans leur plus simple et naturelle expression.

 

Bruno Verjus est un inventeur de produits de génie – au sens de celui qui a découvert un trésor (article 68-9 du Code minier français). Il cherche et il trouve le produit d’exception à qui il donne toute sa chance en révélant ses saveurs originelles. Bruno et son équipe ne cuisinent pas, ils révèlent le goût des choses.

 

J’ai, avec ma copine Isa, fait l’ouverture de TABLE

 

 

11 décembre 2015

 

Lettre d’un vieux blogueur à un blogueur devenu restaurateur : cher Bruno Verjus de TABLE… ICI

 

Moi, le vieux blogueur blanchi sous le harnois, qui besogne chaque jour que Dieu fait, je suis un peu jaloux d’une telle aisance. Ce qui me console, pour ne rien te cacher, c’est que je ne suis pas peu fier d’avoir été l’un des premiers, dès 2013, alors que tu découvrais « les joies et les peines » de ton nouveau métier, à pressentir que par-delà les embûches, les difficultés, tu irais jusqu’au bout de ton défi.

 

Tu tiendrais ta ligne de conduite…

 

Comme je l’ai titre ce livre est un autoportrait, il ne vous reste donc  qu’à le découvrir.

 

Un critique sur Babelio :

 

https://s.rfi.fr/media/display/f4d211de-d607-11eb-b4ba-005056bfd1d9/w:1280/p:4x3/bruno%20verjus_gout%20monde.jpg

 

Ce récit est l'itinéraire d'un homme passionné, un hymne à la belle cuisine.

 

J'ai découvert dans ce livre une sensibilité que l'on ne perçoit pas d'emblée sur le personnage probablement par pudeur mais qui transparaît franchement dans ses assiettes toutes appétissantes et chatoyantes aux palettes de couleurs accordées.

 

La poésie et la délicatesse sont également les traits d'union entre ses écrits et ses produits, les deux se dégustent avec délice.

 

Seul petit bémol dans cette farandole de bonheur, chez « Table », nul besoin de paracétamol tous les plats sont équilibrés et les cuissons parfaitement ciselées mais faites hyper attention les additions peuvent être un peu salées. La qualité à ce niveau, a un prix.

 

« Un assaisonnement juste, une cuisson parfaite, le bon geste de la main, une découpe appropriée sont les résultats de l'humilité face au sens que dégage chaque produit ».

 

J'ai un souvenir ému d'asperges vertes et mauves accompagnées d'une vinaigrette d'herbes sauvages, d'un jaune d'oeuf osmosé et de copeaux de fourme d'estive… Un régal.

 

« Je construis mes plats comme des promenades. Plus encore : comme des paysages oniriques. Chaque bouchée me projette dans une balade à mi-chemin entre mémoire et fantasme ».

 

La deuxième partie de ce livre est consacrée à une multitude de recettes formulées comme des prières issues de son bréviaire culinaire de passionné, véritable évangile peuplé d'artisans artistes : tripiers, pécheurs, maraîchers, éleveurs, qu'il nous présente comme ses apôtres du produit.

 

Si j'ai bien compris, c'est un livre sur le développement personnel, ça fait tellement de bien par ou qu'ça passe…

 

J'espère vous avoir mis l'eau à la bouche et le sourire aux lèvres, ne boudons pas nos plaisirs, la vie est courte. Succombons donc à nos papilles en famille

 

Manger - Marie-Odile Beauvais - Babelio

 

À ce propos, une petite incise tirée de  « Manger » roman de Marie-Odile Beauvais :

 

« On mange quand ? demande la fille d’Édouard à son père.

 

-          On ne mange pas, on déjeune, on dîne, on soupe, on  grignote, on ripaille, on fait collation ou médianoche, on déguste, on goûte, on dévore et, s’il le faut, on casse la croûte, mais apprends qu’on ne mange pas.

 

-          Alors ça sert à quoi le verbe « manger » ?

 

-          Ça sert ailleurs, mais pas à table, ni au salon, c’est très mal élevé.

 

-          Quand le loup dit au Chaperon rouge, « C’est pour mieux te manger, mon enfant », il est mal élevé ?

 

-          Très. D’autant que ça ne se fait pas de manger les petites filles. Pas plus que les grands-mères qui sont bien moins tendres. À sa décharge, le loup n’était pas à table, il était au lit.

 

-          Alors ce soir, on dîne ou on soupe ?

 

-          Ce soir, on réveillonne. Enfin, quand ta mère sera là. Tiens on sonne, justement, la voilà. »

 

 

 

 

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23 juillet 2021 5 23 /07 /juillet /2021 06:00

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Avant les réseaux sociaux y’avait les bistrots.

 

Les bistrots sont « des endroits où le quotidien s'égrène doucement au rythme de l'horloge biologique d'un quartier, du café de six heures et de la découverte des nouvelles dans le canard plié derrière le comptoir, près du compteur du téléphone, aux premiers blancs secs lorsque le bourguignon ou la blanquette commencent à mijoter en cuisine. Pour les apéros, par strates successives, les menus ouvriers à midi, le plat du jour, le digestif de quinze heures, l'accalmie de quatre heures. Les cafés, les chocolats à la sortie de l'école. Et cette longue zone de flou du soir qui s'éternise pour ceux qui, par solitude ou par goût, repoussent à plus tard le retour vers chez eux.

 

Voilà ce qu'est un bistrot. Un concentré de l'âme d'un quartier. »

 

Extrait de Au vrai zinc parisien de François Thomazeau et Sylvain Ageorges.

 

Le bistrot à la française, modèle d’authenticité locale souple et adaptable, est-il en train de disparaître ?

 

17 janvier 2008

Ode à un bistrot pas encore défunt ICI 

 

21 avril 2012

Les Cosaques s’y précipitaient en criant bistro, bistro ! s’en jetaient un et repartaient en courant… ICI 

 

4 août 2015

Le bistrot à la française, modèle d’authenticité locale souple et adaptable, est-il en train de disparaître ? ICI 

Au bistrot après minuit
Joseph Roth
Pierre Deshusses (Préfacier)
Pierre Deshusses (Traducteur)

« Paris est une vraie ville internationale. Vienne l’a été pendant un temps. Berlin en sera une un jour. La vraie métropole est objective. Elle a des préjugés comme les autres, mais elle n’a pas le temps de les appliquer. »


Entre Roth et Paris, c’est une véritable histoire d’amour. Envoyé en 1925 dans la capitale française comme correspondant du Frankfurter Zeitung, il est séduit par cette ville et décide de s’y installer définitivement à l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Il vit à l’hôtel, dans un petit établissement, rue de Tournon, à deux pas du Sénat. Quand ce vieil hôtel est démoli, il emménage dans celui d’en face, au-dessus du bistrot qu’il décrira avec un humour mélancolique. Miné par l’alcool dont son ami Sefan Zweig a vainement essayé de le détourner, Roth meurt en 1939.


Bien que devenu entre-temps un écrivain reconnu, Roth continue à écrire des articles pour différents journaux allemands. Chacun des treize articles consacrés à Paris qui constituent ce recueil raconte une petite histoire. Ce qui l’enthousiasme, c’est moins les grands boulevards que l’atmosphère des petites rues, de Montmartre au Quartier Latin, quand vient la nuit. C’est aussi la liberté qu’offre encore Paris aux gens venus des quatre coins du monde, les exilés et les bannis.

Le facteur un homme fluet aux jambes fringantes, comme il convient à sa profession, commence :

 

- Je vous le dis, ça va mal finir, si tout le monde continue comme ça. Regardez un peu, on est là à boire et on ne sait même pas si on pourra le faire dans un an.

 

- Bien sûr que si, dit un homme qui ressemble à un comptable, sûr de sa retraite, de son modeste compte en banque et pourtant taraudé par une vague peur, celle que tout pourrait soudain partir en fumée. Son optimisme n’était en quelque sorte pas la conséquence de ses certitudes mais une conjuration de ses craintes. « Maintenant, tout va se calmer. Je n’ai pas peur. »

 

- Moi, j’ai peur, rétorqua le machiniste. J’ai peur de la mort. On ne pourra plus s’installer au comptoir et boire un coup. Mais j’ai encore plus peur de la vie. Oui, j’ai même peur de cette heure, là maintenant, on est tous joyeux devant ce comptoir. J’ai l’impression que ce n’est pas vrai qu’on est joyeux. Si vous étiez machiniste comme moi, vous auriez sans doute la même impression. Il y a une part de théâtre dans notre vie. Le troisième acte peut-être. Monsieur B. peut vous le confirmer. »

 

B., un acteur de théâtre où travaillait le machiniste, dit « Oui » sans conviction. Il n’avait pas écouté. Il se figurait être le chouchou du public. Il croit donc qu’un seul »Oui » de sa bouche, prononcé sans conviction pour ne pas dire expiré, aurait nettement plus de poids que tous les discours des autres réunis. C’était peut-être la seule raison pour laquelle il était un peu vexé : parce  que les autres avaient trop parlé. Il était en effet entièrement plongé dans sa propre vacuité intérieure dont il écoutait seulement les voix sourdes.

 

« Oui, dit le serveur de nuit, mais qu’est-ce que vous appelez le monde en fait ? Le monde dont vous parlez n’est composé que d’une poignée d’individus. Ils dirigent les destinées du monde. Le monde est leur proie. Qui sait quels sont les intérêts privés de chacun d’entre eux ? Un ministre n’est pas seulement ministre après tout ! C’est aussi un homme. Il a une femme, une maîtresse, un fils. Qu’est-ce qui l’a poussé à prendre telle ou telle décision ? »

 

Les deux policiers robustes et bien enrobés, on aurait dit qu’ils allaient faire sauter les coutures de leur uniforme, déclarèrent d’une même voix : « Tel est le monde. Mais il ne faut pas le dire. » Là-dessus ils se commandèrent encore un café avec un kirsch. (Ils bénéficient d’une ristourne, en quelque sorte)

 

- Pas de politique, dit le monsieur qui ressemblait à un comptable. Il paya et voulut partir. Mais à la porte il tomba nez à nez avec notre vieux chauffeur de taxi, qu’il détestait. Et pour ne pas montrer qu’il le détestait, il fit demi-tour.

 

E chauffeur vient tous les soirs dans notre bistrot. S’il ne comptait pas autant d’années, on pourrait dire qu’il est l’enfant chéri de la maison. Il ne « compte plus les années », on peut dire à son endroit qu’il « compte déjà les journées. » Il a longtemps été conducteur de fiacre. Mais quand l’ère humaine, la période d’humanité des chevaux fut terminée, il est devenu chauffeur de taxi. Et c’est un miracle qu’il puisse l’être encore. Car comme il avait sans doute l’habitude de le faire autrefois, laisser boire ses chevaux à chaque fontaine, il avait maintenant pris l’habitude, peut-être en souvenir et par nostalgie de ses bêtes depuis longtemps équarries, de s’arrêter dans tous les bistrots devant lesquels il passait au fil de ses courses. C’était vraiment un, miracle qu’il puisse encore arriver chez nous à cette heure tardive de la nuit. Mais, c’était un miracle coutumier et déjà quotidien. Comme d’habitude, il prit tout de suite la parole et dit :

 

- Ne vous perdez pas en petites considérations ! Ne me parlez pas de politique ! Moi je sais d’où vient tout le malheur du monde, parce que je suis un cocher. La conscience, messieurs, la conscience a disparu. Elle a été remplacée par l’autorisation. Autrefois tout un chacun avait sa conscience. Il était responsable devant elle. Mes chevaux eux-mêmes avaient encore une conscience. Aujourd’hui, voyez-vous, pour vous donner un petit exemple tiré de notre profession : si un individu traverse en dehors des clous que l’on a disposés sur la chaussée, on a le droit de l’écraser. Quand, à la frontière, un douanier tire d’un compartiment un passager clandestin ou tout paralysé pour le soumettre à une investigation, aucune trace de conscience chez ce fonctionnaire des douanes. Il a non seulement l’autorisation mais en plus il a l’autorité. Et pourtant ce douanier est aussi un être humain. Le ministre à la permission de négocier pour le peuple. L’autorisation tue la conscience. Pour ce qui est des dictateurs, la soi-disant énigme de leur existence tient dans le fait qu’ils se donnent eux-mêmes l’autorisation. Ils ne veulent pass simplement estourbir la conscience, ils veulent aussi la tuer. Les messieurs démocrates ne veulent que l’estourbir. Ce qu’ils ont fait d’ailleurs !  Avec une autorisation après coup. Je connais les chevaux. Messieurs ! Tous les chevaux hésitaient quand un individu traversait la rue. Mon taxi n’hésite pas ! Mes chevaux avaient une conscience. Mon moteur à l’autorisation. Voilà la différence que je vois en toute chose. à mon époque, quand j’étais encore cocher, même un diplomate avait une conscience. Aujourd’hui que je suis chauffeur de taxi, même un député n’a plus que des droits. Fini la conscience du monde ! Fini les chevaux !

 

C’est ainsi qu’il termina son petit discours – et tout le monde se mit à rire. Ils se disaient qu’il était ivre, et il l’était effectivement. Cela correspond d’ailleurs bien aux gens de cette époque qui évitent entre autres la vérité en se fondant sur le fait que celui qui l’énonce cette vérité ne peut raconter que des balivernes puisqu’il est saoul, alors qu’ils sont eux-mêmes saouls. Les deux policiers bien enrobés partirent. Deux heures sonna à l’horloge du Sénat. La patronne dit : « Maintenant on va se coucher. » Et elle commença à mettre les chaises à l’envers sur les tables. On aurait dit que les chaises se préparaient à une cavalcade pour la nuit.                    

 

 

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22 juillet 2021 4 22 /07 /juillet /2021 06:00

En ce temps-là Libération dans sa rubrique Idées publiait  REBONDS, j’en découpais certains, dont celui-ci que je classais. Dans mon grand ménage je viens de retrouver : Cuisine et Création par Christian Conticini.

 

 

Le Paris-Brest qui, comme son nom l’indique, s'inspirait d'une très vieille classique de la petite reine : le Paris-Brest-Paris créée en 1891 par Pierre Giffard du Petit Journal (elle défuntera en 1951 faute de participants). Elle avait lieu tous les 10 ans et comptera en tout et pour tout 7 éditions (interruption pendant le 2d conflit mondial, reprise en 48).

 

 

 Le gâteau, créé lui en 1910, est censé représenter une roue de bicyclette avec des rayons en pâte à pain (certains pâtissiers, dit-on, perpétuent la tradition des grands Paris-Brest, si vous en connaissez faites-le savoir). Ceux de maman, fine cuisinière et excellente pâtissière, dans mon souvenir, avaient de 35 à 40 cm de diamètre. Pour faire simple le gâteau consiste en une couronne de pâte à choux garnie d’amandes effilées, garnie d’une crème au beurre ou d’une crème mousseline pralinée.

 

 

Revisité par Conticini « affiche les rondeurs de pâte à choux. Une surprise à découvrir : du praliné pur coulant au cœur d’une crème pralinée. 100% addiction... » (Portion individuelle ou pour 4). Les deux sont, pour les amateurs du péché de gourmandise, à se damner.

 

 

Si vous souhaiter lire mes chroniques sur Conticini, renseigner son nom dans la case en haut à droite du blog : RECHERCHE.

 

 

Si je publie ce point de vue c’est que je viens de terminer la lecture du livre de Bruno Verjus : L’ART de Nourrir, qui lui prône une cuisine de produits. Je tenterai de chroniquer sur ce livre.

 

L'art de nourrir de Bruno Verjus - Editions Flammarion

 

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21 juillet 2021 3 21 /07 /juillet /2021 06:00

TV : ce soir, on écoute Colin Firth dans « Le Discours d'un roi » - Elle

J’ai beaucoup aimé ce film.

 

Le discours d'un roi - la critique

 

Aujourd’hui c’est « Le discours d’un roi » (2012) *

 

Film que l’on pourrait sous-titrer « histoire de la réparation d’un être bousillé par son éducation » Cela me rappelle cette remarque d’un psychanalyste : « Si on ne bousillait pas nos enfants, on n’aurait pas besoin de les réparer. » Et, enfin, pour faire taire les mauvais coucheurs qui voient rouge dès que l’on parle psychanalyse laissons la parole à l’omni présent Gérard Miller qui ne dit pas que des bêtises : « Personne n’oblige quiconque à recourir à l’analyse. Mais si vous en avez assez de souffrir et que vous avez tout essayé, je dis bien tout, peut être que l’analyse mettra fin à vos souffrances »

 

Quelle est l’histoire ?

 

Un roi avait deux fils, aussi mal éduqués l’un que l’autre. Nous avons David, Prince de Galles et Albert, duc d'York. Le père, le roi Georges V plus que strict sur l’éducation disait : « mon père avait peur de sa mère, j'avais peur de mon père et je vais m'assurer que mes enfants aient peur de moi ». Le Prince de Galles, jouant de sa position, mène une vie de patachon totalement irresponsable qui irritait son père. Georges V reporta toute son affection et ses espoirs sur Albert, plus réservé et qui n’en demandait pas tant. Son père voulait le préparer à être roi, persuadé que David courait à la catastrophe pour lui-même et la royauté. De fait, le Prince de Galles, plus capricieux que jamais, s’entêta à épouser Wallis Simpson, américaine divorcée qui devait avoir des talents couchés. C’était aller contre l’avis du gouvernement. Le premier ministre Baldwin s’y opposant fermement ce qui permit au Canard Enchainé de titrer, à propos de cette affaire : « On ne Baldwin pas avec l’amour »

 

 

Bref, si tout cela se trouve dans le film (sauf le titre du Canard) l’essentiel tourne autour de l’affrontement entre Albert devenu le roi Georges VI et un orthophoniste australien nommé Logue. Car, et c’est un énorme problème, au moment où se développent les techniques audio-visuelles, le futur roi est bègue. Logue, tout en douceur, mais avec beaucoup d’énergie, bouscule le roi. Il commence à l’appelé par son surnom intime de  « Bertie ».

 

 

Désarçonné et rétif Albert entend renvoyer Logue. Celui-ci lui fait le pari que, quoique bègue, il est capable de réciter le monologue d’Hamlet « To be or not to be » tout en écoutant « Le mariage de Figaro ».

 

 

Les Anglais sont joueurs, Albert accepte. Logue enregistre et propose au roi d’écouter l’enregistrement. Celui-ci convaincu que cela ne pouvait pas marcher, refuse d’écouter et, en colère, renvoie Logue qui, néanmoins, lui remet le disque.

 

 

Le roi écoutera le disque plus tard et découvrira qu’il n’a pas bégayé. Poussé par sa femme  qui l’accompagne, Albert accepte une thérapie limitée à des techniques de relaxation musculaire et de contrôle de la respiration. Mais Logue continue à sonder les racines psychologiques du bégayement. Chaque nouvelle étape où le futur roi est confronté à des mauvais souvenirs d’enfance, patient et thérapeute sont au bord de la rupture. Puis les deux hommes vont finir par devenir amis.

 

 

Réalisation

 

 

Derrière la caméra : Tom Hooper. Thomas George « Tom » Hooper est un jeune réalisateur britannique, né en octobre 1972. En 2010 on ne lui connaît que deux films. C’est l’année où il réalise « Le discours d’un roi » C’est un coup de maître. Le film cumule succès critique et public. Il décroche 4 trophées majeurs aux Oscars dont meilleur film et meilleur réalisateur.

 

 

Qui fait quoi

 

 

Colin Firth : Albert dit « Bertie », duc d'York et futur George VI

 

Trailer du film Le Discours d'un roi - Le Discours d'un roi Bande-annonce  VO - AlloCiné

 

Quel acteur ! Quelle finesse de jeu. Il peut jouer à peu près ce qu’il veut.

 

 

Tous se souviendront de sa performance dans « Love actually » (2003) Film sans queue ni tête qui permet à une pléiade d’acteur de faire leur numéro. Colin Firth y tient le rôle d’un écrivain qui tombe amoureux de sa bonne portugaise et qui un soir de noël fonce à Lisbonne pour la demander en mariage : hilarant !

 

 

On le repère aussi dans « L'Importance d'être Constant » (The Importance of Being Earnest) 2002, d'après la pièce de théâtre L'Importance d'être Constant d'Oscar Wilde. Là encore tout en finesse au côté d’un autre grand, Ruppert Everett tout aussi fin.

 

 

Il est également à l’affiche de «Le Journal de Bridget Jones» (2001)

 

 

Il est un Valmont très convaincant face à Annette Bening dans « Valmont » (1989) réalisé par Miloš Forman, excusez du peu. Cependant ce film entre en concurrence avec « Les Liaisons dangereuses » (1988) (Dangerous Liaisons) de Stephen Frears avec John Malkovitch en Valmont et Glenn Close en Merteuil. Une toute autre interprétation. Frears l’emporte sur Forman dont l’insuccès faillit faire mordre la poussière à son producteur français Claude Berri

 

 

Quoiqu’il en soit, l’Oscar et le Golden Globe du meilleur acteur lui sont attribués pour ce rôle de « Bertie »

 

 

Geoffrey Rush: Lionel Logue

 

Le Discours d'un roi » Le lecteur Samulak

 

Je connaissais mal cet acteur australien pourtant détenteur d’un Oscar du meilleur acteur dans Shine en 1997. Je l’avais repéré dans «Le tailleur de Panama» (2001) sur lequel on pourra revenir.

 

 

Son jeu toute en finesse lui aussi, proche d’une ironique componction est un régal. Dans le rôle de Logue il mélange un sens de l’existence très libéré avec un classicisme très britannique. Le cheminement qu’il fait avec « Bertie » et qu’il lui impose tout en douceur est des plus savoureux.

 

 

Helena Bonham Carter: Elizabeth

 

Le discours d'un Roi : le discour d un roi helena bonham carter colin firth  | zoom-Cinema.fr

 

Je ne connaissais pas non plus cette actrice pourtant célèbre pour ses rôles dans les Harry Potter ou ses collaborations avec Tim Burton metteur en scène de talent adepte du fantastique. Ciné papy ne prise guère ce genre cinématographique pas plus que les séries au succès mondial comme « The Crown » ou elle tient le rôle de Margareth dans les saisons III et IV.

 

 

Dans « Le discours d’un roi » Elle est l’épouse d’Albert puis futur reine quand Albert monte sur le trône sous le nom de George VI. Elle est parfaite dans son rôle d’épouse attentionnée. Elle illustre avec beaucoup de justesse la réalité historique d’un couple très uni, aimé des Anglais. Rappelons que George VI et sa femme sont restés à Londres pendant le « Blitz » aux côtés des Londoniens très éprouvés alors que tout le monde leur recommandait de partir.

 

 

Michael Gambon : George V

Le discours d'un Roi : le discour d un roi michael gambon | zoom-Cinema.fr

 

Nous avons déjà parlé de lui dans « Les leçons de la vie » On le retrouve ici dans un rôle qui lui convient, plein d’outrance, joué sans outrance aucune.

 

 

Timothy Spall : Winston Churchill

Le Discours d'un roi” de Tom Hooper | Angle[s] de Vue

 

Ce curieux acteur a joué dans quelques cinquante-quatre films en quarante ans de carrière avec de très grands metteurs en scènes Il interprète un Churchil assez convaincant qui n’a rien à voir avec ses rôles de Peter Pettigrow dans les divers « Harry Potter » Ciné papy en profite pour signaler qu’il n’aime pas ce genre de saga. Bon père, à l’époque, il a emmené ses enfants et leurs copains voir « La guerre des étoiles I et II » Il se souvient qu’à la sortie de la projection du numéro II il s’était réjoui à la seule pensée que lorsque sortirait le numéro III les enfants seraient assez grands pour aller au cinéma tout seul. Timothy Spall a également joué un historien révisionniste dans  « Le Procès du Siècle » (2016) sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.

 

 

Derek Jacobi : Cosmo Lang

 

The madness of King Edward VIII: Shocking letters hidden for 76 years  reveal Archbishop accused Monarch of insanity, alcoholism and persecution  mania - and forced him into abdication crisis | Daily Mail Online

 

Les amateurs du petit écran se souviendront de lui car il incarnait le moine enquêteur de la série au succès mondial « Cadfael »

 

 

Temps forts

 

 

Curieusement, j’ai du mal à en trouver. Tout le film est un temps fort. Tout le film traduit la tension avec laquelle vie Bertie On est confronté à sa solitude et son angoisse face à ce qui l’attend. Cette angoisse se transforme en panique quand il est confronté à son passé qui le déstabilise encore plus à chaque fois. Et à chaque fois, Logue qui passe pour cet empêcheur de vivre caché, apparaît comme être seul responsable et à l’origine de ce drame intime. Cette angoisse rejaillie sur le thérapeute qui encaisse sans maudire. Calme et serein il apaise le futur roi. Quand celui-ci sera vidé de cette angoisse, il partagera la paisible assurance de Logue et, pacifié avec lui-même trouvera l’énergie de prononcer le discours d’un roi

 

Pax

 

Prochainement « Un dimanche comme les autres» Sunday Bloody Sunday en vo

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