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10 juillet 2021 6 10 /07 /juillet /2021 06:00

Rebelles

J’entre en concurrence frontale avec Ciné Papy mais il me donnera sans problème l’absolution puisque dans le trio des 3 nanas y’a sa chouchoute Cécile de France.

 

Achat Rebelles en DVD - AlloCiné

 

Le film  passe le 12 juillet sur Ciné+émotion. ICI 

 

Sandra (Cécile de France) est de retour à Boulogne-sur-Mer. Il s’agit d’un échec qui la voit retourner chez sa mère qui vit dans un mobile-home. Son titre de Miss Nord-Pas-de-Calais (qui date de 2005) lui avait peut-être un peu monté à la tête. Sandra pensait vivre la belle vie sur la Côte d’Azur où elle avait suivi un homme. Le retour à la réalité est difficile à vivre : pas d’autre boulot qu’à la conserverie locale où elle va mettre des maquereaux en boîte à la chaîne.

 

Yolande Moreau et Audrey Lamy complètent avec fraîcheur ce trio de bras cassés, les trois comédiennes jouent une partition parfaite. Les trois filles se lient d'amitié, Marylin et Sandra se connaissant du lycée, et se retrouvent vite fait et malgré elles embarquées dans une histoire de meurtre, drogue et gros sous.

 

Rebelles», le «Boulogne-sur-Mer version Kill Bill», dernier film à voir  gratuitement sur Canal+

 

Moi j’ai aimé, c’est trash, caustique, bien sûr ça ne chalute pas dans la finesse et le bon goût, mais contrairement à ce que pensent les deux critiques féminines du Monde (1) et (2) de Télérama, « les dialogues où fleurissent grossièretés et vulgarités, révélatrices d’un certain laisser-aller dû aux conditions d’existence peu reluisantes. Sous couvert d’une comédie policière, Allan Mauduit livre donc également une fable sociale qui permet de donner quelques pistes de réflexion sur les causes et conséquences de l’état de notre société. »

 

Un des points positifs de ce film est la description du milieu des ouvriers qui survivent tant bien que mal à Boulogne-sur-Mer. Les femmes qui travaillent à la conserverie (dont l’origine remonte à 1959), sont presque des privilégiées, puisqu’elles ont un emploi. Bien-sûr, elles gagnent trois fois rien et elles éprouvent les pires difficultés pour maintenir le ménage à flot, entre maris absents ou sans emploi et enfants en manque de repères à qui elles ne savent pas toujours dire non malgré les difficultés financières (refrain un peu vain « Ça va aller »). Dans ces conditions, une vie familiale équilibrée relève de l’improbable. Le scénario en joue habilement.

 

Mais tout cela va plus loin et explose littéralement avec la découverte par ce trio infernal, d’un beau paquet de billets de banque qui leur tombe du ciel. Un magot qui va jouer les révélateurs et les placer dans des situations dangereuses auxquelles elles feront face avec leurs personnalités (grande gueule, culot, opportunisme, organisation personnelle, etc.). Quand on vit de trois fois rien, comment résister aux perspectives qu’offre une telle somme ? On notera au passage qu’à des degrés divers, la même tentation titille bien d’autres personnages de cette comédie... »

 

(1) ICI 

 

(2) ICI 

 

Source Critique publiée par Electron le 6 mai 2019 ICI

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9 juillet 2021 5 09 /07 /juillet /2021 06:00

Pin on Collier'sKETCHEL, STANLEY & MANAGER PHOTOGRAPH – JO Sports Inc.

Je lis, je lis… dans la pile Vies et Morts de Stanley Ketchel de James Carlos Blake… ICI

 

Vies et morts de Stanley Ketchel - James Carlos Blake - Éditions Gallmeister

 

Page 130

 

Ketchel trouvait qu’Evelyn Nesbit était aussi belle sur la photo du journal que  dans les illustrations de Gibson*. Il décelait sur son visage une innocence bafouée qui enflammait son imagination. Comme pour d’innombrables Américains, depuis les timides adolescents jusqu’aux vieillards, elle était l’objet de ses fantasmes les plus brûlants et il comprenait sans peine pourquoi un homme aurait été prêt à tuer pour elle. Assis à table en attendant de dîner dans le Montana devant une photo d’elle prise à New-York et reproduite dans un journal de Denver, il devint ivre  de désir »

 

* Evelyn Nesbit était célèbre pour être apparu sur l’illustration de Charles Dana Gibson, L’Éternelle Question.

La Lady bimensuelle: Les Gibson Girls ⎯ Avant Kardashian, il y avait Gibson  - Zone Campus


 

 

La première Gibson Girls que je présente est Evelyn Nesbit. Elle arrive à New York en 1901 où elle débuta une carrière de modèle. Seulement âgée de 16 ans, elle impressionne par sa grande beauté naturelle et ses longs cheveux roux. Sa chevelure inspirera d’ailleurs un des croquis les plus connus de Charles Dana Gibson, L’éternelle question. Avec sa carrière de modèle, elle deviendra très vite populaire et c’est à travers les journaux et les photographies d’elle que Gibson la découvrira. Fougueuse et frivole, sa carrière est cependant teintée par le meurtre de son amant par son mari, qui la mènera dans l’alcoolisme. ICI 

 

22 MARS 2019 PAR DANIEL

 

Stanley Ketchel - L'assassin du Michigan

par F. Daniel Somrack

 

 

 

 

Stanley Ketchel - L'assassin du Michigan

 

Il y a cent ans ce mois-ci, un garçon de ferme du Michigan a été assassiné alors qu'il prenait un petit-déjeuner tranquille par une fraîche matinée dans le Missouri. Une petite balle de calibre .22 a tué un personnage plus grand que nature et a changé le monde à jamais. Lorsque Stanley Ketchel est décédé le 15 octobre 1910, il était le champion du monde de boxe des poids moyens pendant l'âge d'or du pugilisme, lorsque les détenteurs du titre étaient salués comme des superstars. Des stars venues plus tard, comme l'acteur James Dean, un autre garçon de ferme décédé à 24 ans, Stanley Ketchel est devenu le premier symbole américain d'un potentiel non réalisé.

 

À vingt et un ans, ce boxeur légendaire avait grimpé au sommet du monde pour devenir l'une des machines de combat les plus redoutées et les plus compétentes de l'histoire du ring. Il est devenu un héros folklorique national lorsqu'il a sauté deux catégories de poids pour défier le dangereux et imbattable Jack Johnson pour sa couronne des poids lourds. Surpassé par plus de trente-cinq livres, Ketchel a résisté à la pression de l'Amérique blanche pour vaincre le premier champion noir des poids lourds dans ce décalage entre David et Goliath.

 

Le voyage de Stanley Ketchel vers cet événement historique a été long et ardu. Tout a commencé à Grand Rapids où il naquit Stanislaus Kiecal, le 14 septembre 1886 de parents d'origine polonaise. Son père Thomas Kiecal, originaire de Russie, était un ouvrier et sa mère Julia Oblinski, une femme au foyer polono-américaine. Elle a donné naissance à Stanislas à quinze ans et un deuxième fils John l'année suivante.

 

Ayant grandi dans une ferme laitière, Ketchel a travaillé avec son père et a occupé son temps libre avec des romans de magasin de sous sur les hors-la-loi comme Jessie James, Wild Bill Hickok et Billy the Kid. Il a découvert très tôt qu'il avait un talent pour se battre et a été expulsé de l'école en huitième année en battant un tyran local. Après avoir travaillé à la maison pendant quelques années, il s'est enfui à quinze ans dans un train en direction de l'ouest.

 

À la recherche de petits boulots ou d'aumônes, il a erré à travers le pays, dormant dans des camps miniers et travaillant pour se nourrir. Stanislaus a traversé le Nebraska, le Kansas, le Colorado et l'Utah avant d'atterrir à Butte, dans le Montana, sous le nom de Stanley Ketchel à seize ans. Butte était une ville minière de cuivre en plein essor et abritait le géant Anaconda Mining Company. Butte était prospère et un centre de divertissement nocturne avec ses saloons, ses théâtres, ses hôtels, ses honky-tonks et ses clubs de combat et la ville qui offrait les opportunités qu'il recherchait.

 

Lors d'une foire à Butte, Ketchel a vu un stand de boxe et a décidé de tenter sa chance. Un « aboyeur » lui a lancé une paire de gants et l'a mis au défi de tenir trois rounds avec le champion pour un dollar. L'adolescent a assommé la star d'un coup, a pris l'argent et a décidé que se battre était le moyen le plus simple de gagner sa vie. On lui a immédiatement offert un emploi de videur et de boxeur de boxe au Casino Theatre en affrontant tous les arrivants pour 20 $ par semaine. "Je les ai frappés si fort qu'ils tombaient par-dessus les feux de la rampe et atterrissaient sur les genoux des gens", a rappelé plus tard Ketchel.

 

Sans entraînement formel et avec à peine plus que de la force naturelle, des réflexes rapides et un menton fort, Ketchel est devenu professionnel en mai 1903. Lors de son premier combat enregistré, il a mis KO Kid Tracy en un round, puis a perdu un concours de six rounds contre un instructeur de boxe nommé Maurice Thompson. . Sans se laisser décourager, Ketchel a continué dans le Montana, perfectionnant son art et y a disputé ses 41 premiers matchs, établissant un record impressionnant de 36 victoires, 2 défaites et 3 nuls.

 

Wild Bill Nolan, le propriétaire et exploitant du Casino Theatre a voulu présenter sa jeune étoile montante un soir sous le nom de Kid Ketchel ou Cyclone Kid Ketchel mais Stanley a refusé. Ketchel a admis plus tard qu'il avait été surpris lorsque Nolan l'a présenté avant un événement principal sous le nom de Stanley Ketchel, "The Michigan Assassin". Le surnom d'"Assassin" est resté et les journaux l'ont adoré.

 

Le style de ring explosif et non-stop de Ketchel et son pourcentage élevé de knock-out commençaient à attirer une foule nombreuse à ses combats et les promoteurs de combats étaient maintenant en train de s'offrir ses services. Considéré comme beau avec son profil bien coupé, ses cheveux blonds et son physique musclé, les femmes ont commencé à lire à son sujet dans les quotidiens et à assister à ses combats en grand nombre. Ketchel a apprécié sa nouvelle popularité et a acquis une réputation de coureur de jupons.

 

La suite ICI 

James Carlos Blake

James Carlos Blake

 

James Carlos Blake naît au Mexique en 1947 dans une famille mélangeant des ascendances britanniques, irlandaises et mexicaines. Il émigre aux États- Unis où il est successivement mécanicien, chasseur de serpent, préposé à l'entretien d'une piscine dans une prison puis professeur dans un collège. En 1995, son premier roman, L’Homme aux pistolets, sur le célèbre hors-la-loi John Wesley Hardin, remporte un grand succès.

 

Auteur d’une dizaine de romans, d’essais et de biographies, il aime brosser les portraits flamboyants de bandits, célèbres ou non, de marginaux et de personnalités historiques hautes en couleur. Il est notamment lauréat du Los Angeles Times Book Prize et du Southern Book Award.

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8 juillet 2021 4 08 /07 /juillet /2021 06:00

Hôtel de préfecture de la Guyane — Wikipédia

Suis allé à Cayenne une fois dans ma vie avec Henri Nallet, au temps où les DOM-TOM étaient dans mon portefeuille.

 

Je vis en Guyane, ce territoire oublié. Ce que j'ai appris en 7 jours de  crise - le Plus

 

Cayenne évoque pour les vieux comme moi le bagne ICI 

 

Créé officiellement en 1854 par Napoléon III, le bagne de Guyane était la plus effroyable des prisons françaises. Des détenus furent envoyés sur une trentaine de sites jusqu’en 1938. Et ce n’est qu’en 1953 que les derniers forçats furent rapatriés.

 

Albert Londres (1884-1932), dans le journal Le Petit Parisien, ne pouvait pas être plus clairvoyant : «Le bagne n’est pas une machine à châtiment bien définie, réglée, invariable. C’est une usine à malheur qui travaille sans plan ni matrice. On y chercherait vainement le gabarit qui sert à façonner le forçat. Elle les broie, c’est tout, et les morceaux vont où ils peuvent.»

 

Entre août et septembre 1923, vingt-huit des articles du célèbre journaliste parurent dans ce qui était alors le quotidien le plus diffusé au monde. L’homme, qui se targuait de «porter la plume dans la plaie», donna de sérieux coups de boutoir au bagne de Guyane.

 

île du diable

©JODY AMIET / AFP ILES-DU-SALUT, FRANCE - Case de Deyfus rénovée

 

Le 15 octobre 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est arrêté. Accusé de trahison envers l'armée française, il est condamné à la dégradation militaire et à la déportation perpétuelle au bagne de l'île du Diable en Guyane où il est transféré au début de 1895. ICI 

 

Henri Charrière dit "Papillon"
 (DALMAS/SIPA)

Henri Charrière dit "Papillon" (DALMAS/SIPA)

 

Papillon, alias Henri Charrière, a inspiré deux films : mais qui était-il vraiment ?

 

Vincent Didier est le biographe d'Henri Charrière, le malfrat surnommé "Papillon" et dont l'évasion du bagne de Cayenne a inspiré deux films. En 1973, les premiers rôles étaient interprétés par Steve McQueen et Dustin Hoffman, et cette année avec Charlie Hunnam et Rami Malek. Passionné par son personnage, l'écrivain estime que la vraie adaptation de la vie d'Henri Charrière est encore à tourner. ICI 

Graines de Piment de Cayenne - Le Comptoir des Graines

Ensuite, on pense au Piment de Cayenne

 

Nom commun : Piment de Cayenne, poivre de Cayenne, piment enragé.

 

Nom scientifique : Capsicum frutescens

 

Le piment de Cayenne, fruit d’une plante originaire des Andes (Amérique du sud et centrale), tient son nom de la capitale de la Guyane française, où il a été découvert par les premiers explorateurs espagnols. Aujourd’hui, beaucoup de pays cultivent ce piment, notamment dans le sud de l’Asie, en Inde.

 

Il est parfois appelé « poivre de Cayenne » par erreur. En effet, il ne s’agit en aucun cas d’un poivre, malgré leur similitude de saveur piquante.

 

 

Reste à vous parler de l’essentiel : la Porsche Cayenne

 

Porsche et la success story du Cayenne

 

Porsche et la success story du Cayenne

Audric Doche

Le 10 Décembre 2020

 

Incroyable, mais vrai : Porsche vient de passer la barre du million de Cayenne produits. C'est évidemment une belle réussite commerciale pour un véhicule disponible depuis 18 ans. L'heureux élu est un Cayenne GTS rouge.

 

C'est l'histoire d'un modèle qui fait encore polémique pour certains en 2020, et qui a fait grincer des dents chez la clientèle Porsche au début des années 2000. Mais c'est aussi une comptine à raconter aux futurs acheteurs de Porsche, dans le futur, qui pourront ainsi apprendre que le Cayenne a sauvé Porsche de la faillite et a remis la marque sur les rails.

 

Hans-Jürgen Wöhler, l'ex patron de la gamme SUV de Porsche, reprend cette phrase : « un tabouret est plus stable sur trois pieds que juste sur deux ». Les deux premiers pieds, ce sont les 911 et Boxster qui étaient au catalogue de Porsche au début des années 2000 et qui n'étaient clairement pas suffisants pour assurer la pérennité de la marque. Le troisième, celui qui apportera la stabilité, est le Cayenne. Aujourd'hui, ce n'est plus un tabouret, mais une table à pieds multiples : Cayenne, Panamera, Macan, Taycan...

 

La suite de l’histoire ICI  

 

Je n’ai aucun goût pour les SUV, ni pour les Porsche, ma référence au Cayenne tient au fait que ce modèle est un marqueur de l’accession au statut de « nouveau riche ».  

 

Au cours de mon périple, j’en ai croisé beaucoup : en Bourgogne, à Aix-les-Bains, à Aix-en-Provence, et bien sûr dans le Luberon, à Lourmarin… La France profonde n’est pas que le terreau des gilets jaunes, elle recèle aussi des « winners », sans doute le socle électoral de l’exécré de Pax… Nous sommes bien loin des 403 des notaires, des DS 19 des patrons

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7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 06:00

 

Pendant que je n’en fous plus une rame Pax rame !

 

Et cerise sur le gâteau il me fait découvrir un film qui était passé sous mon sonar.

 

Enfin, le souscrit à tout ce qu’il écrit sur le Gégé Depardiou…

 

Aujourd’hui c’est « Quand j’étais chanteur »

 

Achat Quand J'étais Chanteur en DVD - AlloCiné

 

Pourquoi ce film ?

 

Parce que tel est mon bon plaisir. Car ce qui, pour beaucoup, peut apparaître comme une bluette – Encore une ! Il ne peut pas changer un peu de registre ce Ciné papy ? – est pour moi, un film que je ne me lasse pas de revoir.

 

Quelle est l’histoire ?

 

Alain est chanteur de bal dans le Massif Central. Il est mondialement connu à Clermont-Ferrand.

 

C’est un pro qui fait aussi les comités d’entreprises, les fêtes de fin d’année, les inaugurations et tout ce type d’événement ou encore les thés dansant. Il a 50 ans et les cheveux teints. Il est l’ami de tout le monde. Tout son univers tourne autour de la chanson lorsqu'il rencontre Marion.

 

Lors d'un concert, Bruno, un ami agent immobilier vient en loge le saluer. Il est accompagné de sa nouvelle stagiaire Marion. C’est une jeune mère célibataire d'un enfant de six ans. Alain tombe sous le charme de Marion. Celle-ci, qui bien qu’apparemment  assez distante de prime abord, passe la nuit avec lui ce soir de leur rencontre. Tout le film nous raconte comment ils vont s’apprivoiser, façon Petit Prince.

 

Réalisation

 

Je ne connais pas Xavier Giannoli. J’observe simplement que cet encore jeune réalisateur a été oscarisé pour un  court métrage. Il tourne beaucoup avec Depardieu et Cécile de France. Il est souvent dans la liste des oscarisables et c’est tout ce que je peux dire de lui. De toutes façons, je m’en fous tant m’enchante « Quand j’étais chanteur » et rien que pour cela je suis prêt à tout lui pardonner.

 

La critique lui reproche, dans ce film, une absence de profondeur. Un manque de continuité dans le récit qui effectivement apparaît comme une succession de scènes qui n’auraient comme point commun que la seule présence des mêmes personnages. On s’en fout, ça marche ! Et ce merveilleux roman photo, pour qui a une âme sensible, un cœur à l’unisson et ne s’en cache pas, est un pur régal. Enfoncez-vous, calez-vous dans votre fauteuil, ça commence

 

Qui fait quoi

 

Quand j'étais chanteur' : un film avec Cécile De France et Gérard Depardieu  / Bande annonce

 

Gérard Depardieu est Alain Moreau. On ne présente plus la bête. Cela fait longtemps qu’elle est hors concours. Dans ce rôle il sait être tout à la fois grandiose et pitoyable. Tout est joué en finesse ; il n’y a aucune caricature, aucune ironie, aucun second degré. Pas le moindre clin d’œil, regardez l’artiste au travail ! Non, grandiose et pitoyable, comme est Alain Moreau et comme l’est Depardieu dans la vie. Grandiose, l’un des plus grands parmi les monstres sacrés du cinéma. Pitoyable lorsqu’il pisse en public dans un avion, lorsqu’il s’expatrie fiscalement dans un bled frontalier mais perdu de Belgique ou encore quand il s’affiche avec des Poutine ou autres potentats ridicules et malfaisant d’Asie Centrale. Grandiose devant la caméra dès que le metteur en scène crie : « Action »

 

Depardieu, c’est l’Albatros de Baudelaire : « Le Poète est semblable au prince des nuées / Qui hante la tempête et se rit de l’archer / Exilé sur le sol au milieu des huées / Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

 

Tout est dit et laissons les pisses-froid s’effaroucher. Oh ma chère, vous vous rendez compte !

 

Quittons un moment le Septième Art pour une incursion dans le Huitième, celui de la BD. On vous recommande en ce qui concerne l’ami Depardieu « Gérard, cinq années dans les pattes de Depardieu »  de Mathieu Sapin chez Dargaud

 

Gérard : Cinq années dans les pattes de Depardieu

 

Cécile de France est Marion.

 

Ciné papy ne fréquentant pas les salles de cinéma il n’a pu suivre l’irruption de cette étoile ni l’évolution de sa carrière avec des succès comme « L’auberge espagnole » Je ne sais plus comment ni à l’occasion de quel film je l’ai vu apparaître pour la première fois. Ce que je sais c’est que je ne manque aucun des films que je peux repérer sur mes programmes ou elle apparaît dans la distribution. Pour en rester aux apparences il faut dire que réunir un physique et un nom comme le sien on pourrait faire carrière rien qu’avec cela. Elle a heureusement pour nous, bien d’autres talents. À suivre car, c’est sûr, on en reparlera.

 

 

Il y a Mathieu Amalric, ambigu à souhait, comme, pour moi du moins, à chaque fois. Il affiche une décontraction, une espèce de j’m’en foutisme qui donne un ton particulier à chacun de ces rôles. On a l’impression qu’il passait là, dans le couloir et qu’on lui à demander si cela ne dérangerait pas de tenir tel rôle, là, comme ça, au débotté.

 

Temps forts

 

La grande scène du bal ou, presque façon documentaire, on assiste à une soirée de ce qui est le quotidien du chanteur. Depardieu y est tout simplement prodigieux. Il arrive à nous faire oublier Depardieu et qu’il est Depardieu.

 

La scène finale ou André et Marion à l’extérieur du café ou elle l’a retrouvé mais, pour nous, vu de l’intérieur du café, ils s’embrassent, s’enlacent … et se quittent. Marion sort du champ, avant de revenir sur ses pas pour une nouvelle étreinte.

 

La dernière avant l’adieu définitif ? Une retrouvaille pour une nouvelle aventure commune ?

 

Chacun y verra ce qui lui semble. C’est tout l’art d’un cinéaste de terminer sur une fin ouverte Il permet ainsi, au spectateur de poursuivre à sa guise le rêve ou il a su l’entraîner

 

 

Sans oublier Christophe, dans son propre rôle. Cette apparition illustre parfaitement les deux mondes différents où évoluent, chacun à sa façon ces grands professionnels

 

Concluons pour une fois

 

« À chaque fois tout recommence

Toute musique me saisit,

Et la plus banale romance

M’est éternelle poésie »

 

Nous avoue Aragon

 

Pax

 

Prochainement « Quai des Orfèvres »

 

CRITIQUES PRESSE : tous 5 étoiles

Ciné Live

Fluctuat.net

L'Humanité

Le Figaro

Le Figaroscope

Le Journal du Dimanche

Le Monde

Le Parisien

Ouest France

Positif

Télé 7 Jours

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6 juillet 2021 2 06 /07 /juillet /2021 06:00

In 1936, Joseph Stalin Created the Proletariat's Very Own 'Champagne' |  VinePair

ilustração: GERRY SELIAN ICI  

Les Russes adorent le champagne, ils le sabrent !

 

Les maîtres du champagne, avec leur bras armé qu’est le CIVC, font la chasse aux usurpateurs de l’appellation champagne.

 

Yves Saint Laurent l’a subi à ses dépens :

 

 

Le Tribunal de grande instance de Paris, dans un jugement du 28 octobre 1993, annulait la marque "Champagne" et interdisait son utilisation. A la suite d'un appel effectué par la société Yves Saint-Laurent, la Cour d'appel de Paris, dans un arrêt du 15 décembre 1993 confirmait ce jugement de première instance. Selon la Cour, « en adoptant le nom Champagne pour le lancement d'un nouveau parfum de luxe, en choisissant une présentation rappelant le bouchon caractéristique des bouteilles de ce vin et en utilisant dans les arguments promotionnels l'image et les sensations gustatives de joie et de fête qu'il évoque, la société Yves Saint-Laurent a voulu créer un effet attractif emprunté au prestige de l'appellation Champagne ; ... de ce seul fait, elle a, par un procédé d'agissements parasitaires, détourné la notoriété dont seuls les acteurs et négociants en Champagne peuvent se prévaloir pour commercialiser le vin ayant droit à cette appellation ». YSL se pourvoira en Cassation en pure perte.

 

 

Le village suisse de Champagne n'a pas le droit de qualifier son vin de... champagne

 

Vaud - La Suisse n'a pas droit à son Champagne - Le Matin

 

Après des années de combat pour défendre l'utilisation de son nom, cette petite commune du canton de Vaud a dû s'incliner face au comité interprofessionnel des vins de Champagne. ICI

 

Champagne : Poutine lance la guerre des bulles

 

Vladimir Poutine a donné son feu vert, vendredi 2 juillet, à un amendement de la loi sur la réglementation des boissons alcoolisées qui fait réagir en Russie… et en France. Selon ce texte, seuls les producteurs russes auront désormais le droit d’afficher l’appellation « champagne » sur leurs bouteilles. Les vins importés devront, eux, signifier une appellation «vin à bulles». Cet amendement indique clairement que la législation russe ne tiendra pas compte de la protection de l’appellation française « champagne AOC ». (Suite 1)

 

 

Il semblerait que le Tsar Paul Ier soit le premier a avoir tenté d'introduire un vin pétillant en Russie, dans son palais de Soudak en Crimée. On sait que la première école de viticulture ouvre en 1804 et qu'en 1812, plusieurs producteurs ont établis domicile sur la péninsule ukrainienne. En 1840, le Prince Vorontsov, grand amateur de vins, créé le label Ay-Danil, mais l'intégralité des vignes, de l'équipement et du laboratoire d’œnologie sont détruits par les Anglais et les Français pendant la guerre de Crimée (1853-1856).

 

A la fin du 19ème siècle, les vins de Champagne ont si bien conquis les aristocrates que la Russie est devenue un débouché fort intéressant pour les producteurs français. Ceux-ci distribuent même une version plus sucrée, adaptée au "goût russe". En 1876, à la demande d’Alexandre II, Henri Roederer crée la cuvée Cristal pour la consommation exclusive des Tsars de Russie. En 1896, il fonde la Société vinicole de la Russie méridionale. L'usine de vins mousseux d'Odessa produit aujourd'hui 34 types de produits sous les marques Odessika et Henri Roederer.

C'est néanmoins le prince Léon Golitsyne, surnommé le roi du vin russe, qui est le considéré comme le père de la vinification mousseuse à la russe. Il parcourt tout l'empire avant de jeter son dévolu sur la Crimée. En 1878, il crée une cave à champagne où il teste plus de 600 variétés de raisins de différents crus et leur potentiel de production sur la mer Noire. Il sélectionne finalement plusieurs cépages: le Pinot Franc, le Pinot Gris, l'aligoté et le Chardonnay. En 1892, le prince Golitsyne débute sa production sur son domaine de Novy Svet (Nouveau Monde), selon la méthode champenoise classique, mise au point par le moine bénédictin Dom Pérignon au 17e siècle. Ce champagne, qui est nommé Paradisio, est servi au banquet du sacre de Nicolas II en 1896. Quatre ans plus tard, à l’Exposition Universelle de Paris, il est récompensé par le Grand Prix de la Coupe. Il s'agit de la première étape dans l'histoire des vins mousseux russes. ICI 

 

(Suite 1)

 

Gastronomie - Une loi russe met sous pression les livraisons de champagne -  Le Matin

 

En réaction à cette décision, le Français Moët-Hennessy a suspendu, le temps d’un week-end, ses exportations vers la Russie. Dans un courrier destiné à ses clients russes et auquel le quotidien économique Vedomosti a eu accès, la société française a annoncé devoir réaliser une nouvelle certification de ses produits, qui devrait coûter plusieurs millions de roubles.

 

Staline fit créer à la fin des années 1930 un « champagne soviétique » produit en masse, avec l’objectif de le rendre accessible à tous

 

Ayant accepté, dimanche 4 juillet, de se plier aux requêtes russes, elle doit changer ses étiquetages et renommer ses produits dans le respect de la nouvelle législation. Le quotidien russe rappelle que 13 % des 50 millions de litres de mousseux et champagne importés chaque année en Russie viennent de France. Moët-Hennessy représente 2 % de ce marché.

 

Une AOC menacée dans le monde entier

En Russie, cela fait longtemps que le terme « champagne » est utilisé sans complexe et pour toutes sortes de vins à bulles. Staline fit créer à la fin des années 1930 un « champagne soviétique » produit en masse, avec l’objectif de le rendre accessible à tous.

 

 

Au lendemain de la chute de l’URSS, ce « champagne soviétique » est devenu une marque synonyme de mousseux bas de gamme, mais toujours aussi populaire lors des grandes occasions. Un état de fait qui n’a jamais ravi les producteurs champenois, défendus par le comité interprofessionnel du vin de champagne (CIVC), et qui mènent depuis de nombreuses années une bataille destinée à protéger cette appellation contrôlée menacée dans le monde entier.

 

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Comment la Russie de Poutine a fait chuter l’alcoolisme

Avec cet amendement, les autorités russes souhaitent certainement mettre en valeur les producteurs de vins pétillants locaux. Et notamment ceux de Crimée, producteurs ancestraux qui ont connu une deuxième jeunesse à la suite de l’annexion de la péninsule en 2014 et leur pleine ouverture au marché russe. La marque phare du pays, le vin criméen Novy Svet, appartient à un ami du président russe, Iouri Kovaltchouk.

 

Friand de viniculture, Vladimir Poutine avait fait monter l’action d’un autre géant du marché, Abrau-Durso, en janvier, après avoir signifié qu’il se verrait bien travailler dans cette entreprise à l’issue de sa carrière politique.

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5 juillet 2021 1 05 /07 /juillet /2021 06:00

nationale-7-247581.jpg

Je me suis glissé, pendant une petite semaine, dans les plis de la France profonde, « mais où, mais où ?», me direz-vous, et là je réponds : « walou, walou… », ne comptez pas sur moi pour vous aider à me géolocaliser, comme on dit du côté de Google Maps.

 

Les parisiens descendent toujours quelque part alors que les provinciaux, eux, montent à Paris, tous les chemins mènent à Rome mais lorsqu’ils sont de fer c’est à Paris qu’ils sont réunis. Bref, j’ai fait mon balluchon, suis monté dans ma petite auto, cap au sud.

 

En face de chez moi, l’autoroute dites du Soleil m’ouvre les bras, elle porte le n°6 alors qu’autrefois, les congepés s’engouffraient direct dans la Nationale 7.

 

Nostalgie d’une Nationale 7 aujourd’hui  tronçonnée, mais où sont donc passés les fameux Routiersles routiers sympas de Max Meynier s’attablaient pour casser une graine et, concédons-le s’envoyer quelques canons dans le gorgeon. ICI

 

« Route des vacances/Qui traverse la Bourgogne et la Provence/Qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence /Et la banlieue d’Saint-Paul de Vence

Juillet pointait son nez et, sur les aires d’autoroutes, qui sont devenues des supermarchés, se mêlant aux gaulois, des belges, des bataves, des teutons, masqués, prenaient leur café tiré de monstrueuses machines à café. Si j’étais candidat à la Présidentielle, ce que je ne suis pas, et pourtant, sans avoir le melon, quand je vois ceux qui s’y ruent, je ferais campagne sur les aires d’autoroutes, elles sont le réceptacle de la France profonde.

 

Autre suggestion à l’attention des critiques gastronomiques qui nous gonflent avec leurs étoilés où la France profonde ne met jamais les pieds, « à quand une notation des horreurs proposées par les vendeurs de pétrole ? », les sandwiches y sont immondes, la malbouffe y est proposée à tous les étages. C’est pire que du temps de Jacques Borel. ICI

 

 

J’ai survécu grâce à mes œufs durs.

 

De mon périple, dont vous ne saurez rien, entre nous, rassurez-vous, c’est que je n’ai rien à dire, je retire tout de même une percée conceptuelle majeure : l’érection du concept de l’invasion des PC, dont je vous entretiendrai dans une prochaine chronique. Du côté de la côte atlantique, où je suis né, les PC étaient des Promènes Couillons, soit des gros bateaux à moteur. Mon nouveau concept s’en approche, on reste dans le domaine des shootés au carbone.

 

Arrivé à ce stade de la ponte de ma chronique, je fatigue…

 

https://images.midilibre.fr/api/v1/images/view/60d437dad286c24d8f2dd735/large/image.jpg?v=1

 

Pour m’en tirer je vous offre cette publicité des Poulets de Loué, pauvre Didier prendre la porte si tôt, se faire sortir par des petits suisses, le coq s’en est retourné sur son tas de fumier pour chanter au grand déplaisir des nouveaux voisins parisiens.  

 

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4 juillet 2021 7 04 /07 /juillet /2021 06:00

 

L’écrivain Jorge Semprun avec l’acteur Yves Montand à la Maison de la Radio à Paris en avril 1983. Louis Monier/©Louis Monier/Bridgeman images

La Guerre est finie de Alain Resnais (1966) - UniFrance

 

La meurtrissure de la rupture récente avec le parti communiste baigne le scénario d’une nostalgie qui assume la fidélité mais refuse la complicité. Semprún, à travers l’écriture, s’auto-analyse comme si l’écran était un divan.

 

Un trouble étrange provient de la superposition du visage de Montand à celui de Semprún. Montand est Diego, donc, Semprún. Dans une séquence, l’acteur un verre vide à la main s’écrie, un brin excédé : « L’Espagne est devenue la bonne conscience lyrique de toute la gauche : un mythe pour anciens combattants. En attendant, quatorze millions de touristes vont passer leurs vacances en Espagne. L’Espagne n’est plus le rêve de 36 mais la vérité de 65. Trente ans sont passés et les anciens combattants m’emmerdent. » Montand parle le Semprún

 

Ivo et Jorge, de Patrick Rotman | Éditions Grasset

 

Presque tout oppose Jorge Semprun, l’enfant de la grande bourgeoisie madrilène qui parle couramment trois langues, et Ivo Livi, dit Yves Montand, le fils d’immigré qui a quitté l’école à 12 ans. Lorsqu’ils se rencontrent, au début des années 60, nait une profonde amitié nourrie de leurs histoires respectives.

 

Ivo & Jorge, par Patrick Rotman, éditions Grasset – Lili au fil des pages

 

Deux vies riches en péripéties, pour Semprun faite d’engagement et d’héroïsme, pour Montand mélange de panache et du remords d’être passé entre les gouttes là où son ami avait payé si cher ses convictions. Deux vies romanesques, à coup sûr. Et c’est d’ailleurs ainsi qu’a choisi de les raconter Patrick Rotman, qui fut leur ami, dans un livre passionnant, « Ivo et Jorge », paru chez Grasset. Historien, auteur et réalisateur, notamment de plusieurs documentaires marquants sur la guerre, le communisme, le goulag, ainsi que d’un film avec Bertrand Tavernier sur les appelés de la guerre d’Algérie, Patrick Rotman livre ici un portrait intime de ces deux hommes que tout dans leurs origines et leur choix de vie séparait, et qui se sont trouvés et reconnus, ayant, chacun à leur façon, tenté de faire ce qu’il fallait pour demeurer en accord avec leur foi de jeunesse.

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3 juillet 2021 6 03 /07 /juillet /2021 14:03

Havana Club

3 infos pour vous expliquer mon intérêt pour l’affaire Pernod-Ricard/Bacardi à propos du rhum Havana-Club.

 

  • Justice. Pernod Ricard sauve son rhum cubain (1)

 

 

  • Au temps où je bossais pour Thierry Jacquillat le DG de PR, celui-ci adorait me parler de cette prise de guerre qu’il mettait, à juste raison, à son actif.

 

 

  • J’aime le rhum, mais pas Havana Club.
  •  

Havana Club-Bacardi : la guérilla du rhum cubain

 

Histoire :

 

Jusqu'à la révolution de 1959, l'Edificio Bacardi était en effet le siège d'un des empires les plus prospères de Cuba, fondé en 1862 par Facundo Bacardi. Très puissants, les Bacardi ont soutenu le régime de Fidel Castro dans les mois suivant la révolution, «pensant sans doute pouvoir le manipuler», confie un connaisseur de l'île. Vilma, l'épouse de Raul Castro, était la fille de José Espin, l'avocat des Bacardi.

 

 

Ce lien n'a pas suffi à empêcher les Barbudos de confisquer les biens cubains des Bacardi et de les forcer à l'exil à Miami. Depuis, ces derniers ont fait fructifier leur affaire de rhum, à l'époque implantée à Mexico et Porto Rico. Le groupe, basé à la Barbade, fusionné en 1993 avec l'italien Martini, est le huitième acteur des spiritueux au monde, avec les whiskys William Lawson's et Dewar's, la tequila Cazadores, le gin Bombay Sapphire, les vodkas Eristoff et Grey Goose, sans oublier Noilly Prat, Bénédictine et Get 27. Malgré ce succès, les Bacardi n'ont pas digéré leur défaite face aux Castro.

 

Depuis leur exil, des discothèques de La Havane aux hôtels de Varadero en passant par les bars de Trinidad et la Casa de la Trova de Santiago, plus une goutte de Bacardi n'est servie. Même au bar de l'Edificio Bacardi, la boisson phare est Havana Club. En quelques années, ce rhum est même devenu le troisième au monde. Avant la révolution, ce n'était qu'un petit challenger de Bacardi, lancé en 1934 par José Arechabala, un magnat cubain de l'industrie sucrière. Sa société de rhum, qui avait ses bureaux et un bar sur la place de la Cathédrale de La Havane, distribuait Chivas et Dubonnet, deux marques aujourd'hui propriété de Pernod Ricard. Avant la Seconde Guerre mondiale, José Arechabala avait exporté Havana Club aux États-Unis et en Espagne. Mais après la révolution, ses affaires ont, elles aussi, été nationalisées sans contrepartie. Comme les Bacardi, les Arechabala ont quitté Cuba. Mais ils n'ont jamais exploité ­Havana Club ailleurs et n'ont pas redéposé les droits de la marque en Espagne et aux États-Unis.

 

 

Dans les années 1970, la société d'État Cubaron a ressorti Havana Club de l'oubli, la distribuant dans l'île et l'exportant dans les pays frères: URSS, ­Allemagne de l'Est… À l'époque, elle a enregistré la marque Havana Club dans quasiment tous les pays. L'effondrement de l'empire soviétique l'a obligée à changer de stratégie. En 1992, Fidel Castro a conclu avec Patrick Ricard un accord de coentreprise.

 

 

Havana Club International, dirigé depuis Cuba par des expatriés de Pernod Ricard, produit et commercialise désormais la marque dans 124 pays. Le succès de cet attelage communisto-capitaliste est détonant. Depuis que Pernod Ricard a pris en charge sa distribution à Cuba, en 2003, la marque est visible partout, des tee-shirts des guides aux sous-verre des bars de l'île en passant par les coco-taxis qui arpentent le Malecon, à La Havane. Les ventes mondiales sont passées depuis 1992 de 3,6 à 44,4 millions de bouteilles, hissant Havana Club à la troisième place des rhums. Le groupe vise 60 millions de bouteilles d'ici à 2015. Entré en 1998 dans le top 100 des marques de spiritueux, Havana Club est désormais 22e.

 

 

 

Début 2007, les deux partenaires ont ouvert à San José, à 40 kilomètres de La Havane, la plus performante des usines de Pernod Ricard. Le groupe doit s'adapter aux coutumes locales. Lors de l'inauguration, quatre tonneaux avaient été dédicacés par Pierre Pringuet, Patrick Ricard, le premier ministre cubain et son ministre de l'Agriculture. Mais ces deux derniers ont depuis été démis de leur fonction, et leurs signatures effacées des tonneaux…

 

 

Les Bacardi ont vu rouge devant cette nouvelle concurrence. Havana Club est certes loin derrière leur rhum, troisième spiritueux au monde après la vodka Smirnoff et le whisky Johnny Walker. Mais les ventes de Bacardi stagnent. En Allemagne, premier pays à l'export d'Havana Club, le rhum cubain détient plus de 50% du marché… jadis contrôlé à 90% par Bacardi. Havana Club est devenu leader en France et gagne du terrain en Espagne.

 

Le désir de revanche politique et l'agressivité juridique des Bacardi constituent un cocktail ravageur. En 1997, leur groupe a racheté aux héritiers de José Arechabala des titres de propriété de la marque Havana Club, ainsi que la recette originale de ce rhum. Depuis, Bacardi a déposé Havana Club dans quatre pays oubliés par Cuba: Croatie, Kirghizstan, Nicaragua et Tadjikistan. Mais, à chaque fois, il ne l'a pas exploitée, et Pernod Ricard l'a récupérée en justice en 2010 ou 2011.

 

Bacardi mène son principal combat aux États-Unis, premier marché du rhum (40% des ventes mondiales), où il réalise près de la moitié de son activité. Son objectif n'est pas d'y interdire la vente d'Havana Club; pour cela, l'embargo américain suffit. Il cherche à tout prix à empêcher ses ennemis de déposer Havana Club aux États-Unis. Cela leur laisserait un boulevard en cas de levée de l'embargo.

 

Bacardi et Havana Club croisent aussi le fer en Espagne, pays d'origine des Arechabala et des Bacardi, un des principaux marchés de la marque cubaine. Jusqu'ici, toutes les tentatives de Bacardi de déchoir Havana Club de ses droits outre-Pyrénées ont échoué.

 

Aux combats judiciaires s'ajoutent les échauffourées marketing. Depuis que le rhum cubain est devenu à la mode, ­Bacardi a retrouvé l'intérêt de ses racines à Santiago de Cuba, dans l'est de l'île, et indique sur ses bouteilles Fundata in Cuba. Il y a douze ans, La Havane et Pernod Ricard ont rétorqué en instaurant une étiquette verte aux allures de timbre douanier. Collée sur le col des bouteilles d'Havana Club, elle est censée garantir l'authenticité du rhum fabriqué à Cuba. Dans leurs pubs, les rivaux se battent sur leur capacité à faire le meilleur mojito, cocktail inventé sur l'île. Personae non gratae à Cuba, les Bacardi pensent déjà à l'après-Castro. Ils rêvent de récupérer la marque Havana Club lors de la restitution des biens confisqués à la révolution. La chauve-souris Bacardi, qui a inspiré le créateur de Batman, n'est pas près de replier ses ailes.

Havana Club-Bacardi : la guérilla du rhum cubainBacardi, Pernod spar over rights to Havana Club name - News from Havana

(1) Justice. Pernod Ricard sauve son rhum cubain

 

Deuxième négociant de spiritueux au monde, la multinationale française Pernod Ricard a finalement gagné la partie devant la justice américaine. Elle pourra conserver la marque “Havana Club”, qui était revendiquée par la famille de son fondateur, exproprié par Fidel Castro en 1959.

 

La multinationale française des alcools Pernod Ricard a finalement gagné son combat face aux héritiers du rhum Havana Club, l’une des marques stratégiques du groupe à l’international. Mardi 22 juin, une juge fédérale américaine a déclaré non recevable la plainte de ces héritiers d’une célèbre famille cubaine, exilée en Floride après avoir été expropriée comme beaucoup d’autres à la suite de l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro, en janvier 1959.

 

 

Le quotidien en espagnol de Miami El Nuevo Herald résume l’histoire :

 

 

“La plainte avait été déposée par des descendants de Fernando Tomas Cueto Sánchez, qui avait fondé la société Coñac Cueto à Cuba avant le triomphe de la Révolution en 1959. Avec l’arrivée de Castro au pouvoir, tous les biens de Cueto Sánchez avaient été nationalisés sans compensation de la part du gouvernement, arguait la famille : Coñac Cueto avait été immédiatement absorbée par la compagnie publique du rhum.”

 

Cette entreprise d’État est finalement devenue “Havana Club international”, au début des années 1990, après un accord de joint-venture passé avec Pernod Ricard.

 

La multinationale française pèse plus de 8,5 milliards de chiffre d’affaires et la marque Havana Club est l’un de ses produits phare, tout comme Ricard évidemment, mais aussi beaucoup d’autres spiritueux mondialement célèbres, du whisky au gin en passant par du champagne dit “de luxe” et une fameuse marque de vodka.

 

Durcissement de l’embargo

 

Pour comprendre la plainte déposée par les héritiers, il faut remonter un peu en arrière, en 1996, à la loi dite Helms-Burton qui durcissait l’embargo américain contre Cuba. À l’époque, le démocrate Bill Clinton était au pouvoir à Washington mais le Congrès était aux mains des Républicains.

 

Un chapitre de cette loi prévoyait la possibilité, pour des entrepreneurs cubains expropriés en 1959, d’engager des recours contre n’importe quelle entreprise mondiale ayant depuis investi à Cuba dans les négoces de ces exilés.

 

Ce chapitre n’a de facto jamais été appliqué. Jusqu’à l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. El Nuevo Herald continue :

 

Sous la présidence de ce dernier est entré en vigueur [en 2019] le chapitre de la loi qui permet à des ressortissants américains d’engager des poursuites contre les individus et les entreprises tirant profit de biens confisqués par le régime cubain.”

 

Mais la juge fédérale de Floride a finalement rejeté la plainte de la famille du “créateur” originel du Havana Club. Plus pour des raisons de forme que de fond :

Pour la magistrate, la justice des États-Unis n’est pas compétente pour juger cette affaire, dans la mesure où Pernod Ricard est une entreprise française et qu’elle commercialise le rhum Havana Club en dehors du territoire américain.”

 

Bacardi, Pernod spar over rights to Havana Club name - News from Havana

Havana Club

L’histoire de la marque Havana Club : aux origines d’un succès détonant ! ICI

 

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2 juillet 2021 5 02 /07 /juillet /2021 06:00

C’est en Terra Alta qu’a eu lieu ce que l’on a appelé la Bataille de l’Èbre, l’un des épisodes les plus sanglants de la Guerre civile espagnole (1936-1939), qui s’est déroulé de juillet à novembre 1938 entre les troupes franquistes et les troupes républicaines. On estime les pertes des Républicains à 70 000 disparus et ce désastre rendit inévitable l’effondrement du front de la Catalogne.

 

 

En 1938, entre la fin juillet et le mois de novembre se déroula, de part et d'autre de l’Èbre, la plus vaste bataille entre les armées républicaines et les troupes franquistes. La bataille de l'Èbre précipita l'issue de la guerre civile et signa la fin de l'espoir pour la République espagnole, mais elle demeure gravée à jamais dans l'Histoire.

 

 

Au pied de Miravet dominée par sa citadelle, l'èbre enroule sa boucle qui coule verte et tranquille. Mais dans la mémoire remonte toujours cette chanson venant troubler le calme à la surface. Celle de l'Èbre sanglante, il y a 80 ans. Celle des combattants républicains cloués au sol dans les sierras de Cavalls, Lavall de la Torre et de Pandols, sur la terrible Cote 705 ou sur la position «Targa» Cote 481, la «Cote de la Mort», celle des Brigadistes français hachés par la mitraille à Amposta. Cette chanson qui s'entonne bravement… L'Armée de l'Èbre une nuit a traversé le fleuve, rumba la rumba la rum bam bam…

 

 

La République aux abois

 

 

Ay Carmela ! Vieille chanson populaire née 130 ans auparavant lorsqu'il s'agissait de chasser Napoléon d'Espagne, devenue El Paso Del Ebro que chantaient maintenant les Républicains rêvant à leur tour de chasser enfin Franco, ses troupes marocaines convoquées pour sa croisade nationale-catholique, les Allemands d'Hitler, les Italiens de Mussolini, tous lancés dans une guerre d'extermination des «rouges». Ceux qui n'allaient pas à la messe et votaient pour une Espagne, libre, égalitaire et progressiste.

 

 

Suite en fin de chronique.

C’est, pour les amateurs de littérature hispanophone, un petit événement. Javier Cercas, sans doute le plus grand écrivain espagnol du moment, se remet à la fiction – et pas n’importe laquelle : le polar.

 

C’est même une grande saga, une trilogie dont le premier tome est sorti le 5 mai dernier.

 

Les soldats de Salamine par Cercas

 

Voilà un registre où les lecteurs de Javier Cercas ne l’attendaient pas : le roman policier. Mais vingt ans après la parution des Soldats de Salamine (Actes Sud, comme tous ses livres, 2002), somptueux roman-enquête sur la guerre civile espagnole que sont venus compléter Anatomie d’un instant (2009), L’Imposteur (2014) et Le Monarque des ombres (2017), tous consacrés à l’histoire tragique de l’Espagne du XXe siècle, c’est pourtant bien ce genre qu’aborde l’écrivain, avec Terra Alta, premier volume d’une série qui devrait en comprendre « quatre ou cinq », tous centrés sur le personnage de l’agent Melchor Marin.

 

Terra Alta | Actes Sud

Gore baroque

 

On se plonge avec délectation dans cette enquête policière qui se déroule au fin fond d’un comarque catalan, ce territoire rural replié de la Terra Alta. Son héros, ancien malfrat repenti en flic, évoque dès les premières pages Les Misérables.

 

La lecture du chef d’œuvre hugolien lui servit de bouée de sauvetage en prison, qui redonna un sens à son existence de misère et lui donna une raison de vivre : venger, coûte que coûte, sa mère assassinée. Mais c’est plutôt à Georges Simenon que semble rendre ici hommage Cercas par son usage de la litote, cette capacité à planter un décor, traduire une atmosphère en une phrase voire même quelques mots, leur son, leur agencement.

 

Ensuite, avec la description minutieuse, quasi insoutenable de ce meurtre effarant de violence, presque fascinant, surgit autre chose : du gore sanglant, baroque. On pense autant aux Vanitas, ces grands tableaux du siècle d’or qu’à la littérature de cette même époque, obsédée elle aussi par la mort.

 

Qui a assassiné, et torturé de la sorte le couple richissime des Adell ?

 

CRITIQUE

 

Terra Alta, calme trompeur

 

 

Dans la région tranquille de Terra Alta, province de Tarragone, dans le sud de la Catalogne, un crime épouvantable a eu lieu. Le fondateur et propriétaire des Cartonneries Adell et sa femme, deux nonagénaires, ont été torturés et assassinés dans leur maison et leurs cadavres retrouvés aux côtés du corps de leur domestique roumaine. Qui pouvait en vouloir autant à ces notables et premiers employeurs de la région, de fervents catholiques ralliés à l’Opus Dei ? Le policier Melchor Marin est chargé de l’enquête.

 

 

Javier Cercas fait ici une entrée réussie dans le genre du polar grâce au portrait sensible et contrasté qu’il dresse de ce jeune homme blessé, un ancien détenu trouvant sa raison d’être dans le fait de rendre justice aux opprimés. Quitte à se placer lui-même dans l’illégalité.

 

 

Très habile à décrire les jalousies et les rivalités à l’œuvre dans une contrée reculée où tout le monde se connaît, le romancier renoue surtout ici, au moment où on l’attend le moins, avec les thèmes qui l’obsèdent : les stigmates de la guerre civile espagnole (1936-1939) et la façon dont le passé du pays nourrit toujours le présent, à l’insu même des jeunes générations. Le dénouement, surprenant, dans une ultime pirouette, confirme le talent de Cercas à faire resurgir les fantômes des tragédies trop vite étouffées.

L'èbre : il y a 80 ans, la plus grande bataille de la guerre d'Espagne -  ladepeche.fr

Bataille de l'Èbre — Wikipédia

25 juillet 1938… 80 000 hommes massés sur la rive nord de l'Ebre pensent encore pouvoir faire basculer le destin même s'ils savent que la République est déjà aux abois… Lancée en février par les nationalistes, l'offensive d'Aragon s'est soldée par une catastrophe pour Madrid et Barcelone. L'ennemi a percé jusqu'à la Méditerranée, jusqu'à Vinaros, le 15 avril : l'Espagne républicaine est désormais coupée en deux.

 

 

Tenir en attendant l'inéluctable nouvelle guerre mondiale, mais en montrant aussi à l'opinion publique internationale qu'on fait mieux que résister, qu'on reste offensif et héroïque face aux fascismes menaçant toute l'Europe : le pari que fait le gouvernement de Negrin, alors que Berlin et Rome augmentent sans cesse leur aide aux putschistes qui ont crédit ouvert à la City de Londres comme chez les pétroliers américains.

 

 

L'idée générale ? C'est de reprendre le corridor perdu grâce à une grande attaque surprise. En l'état des forces républicaines, laminée par le désastre de Terruel cet hiver-là, le projet est au mieux utopique et au vrai stratégiquement indéfendable tandis que dans le même temps, Paris et Londres sont surtout préoccupés par… la préparation de Munich, première capitulation face à Hitler et Mussolini.

 

 

25 juillet 1938… le général Modesto commande l'Armée de l'èbre, Lister le prestigieux 5e Corps, Tagüeña, physicien de 26 ans, le 15 e Corps. Entre Fayon et Xerta, dans un méandre, ils lancent la principale offensive. Mais les républicains n'ont que 150 canons, certains du XIXe, seuls quelques chars peuvent traverser le fleuve avant que les pontons soient bombardés et leur aviation se bat à un contre trois face aux modernes avions allemands, aux Fiat italiens. En face, campe aussi une partie du redoutable corps marocain de Yaguë, «le boucher de Badajoz», le plus brutal et froid des généraux de Franco. Contenus les premiers assauts, il sait que chaque jour renforce sa supériorité et referme le piège sur les dernières forces républicaines.

 

 

10 000 morts, 34 000 blessés, 20 000 prisonniers côté républicain

 

Dans un réduit de 35 km de rayon, hérissé de sierras abruptes dos au fleuve, la plus grande bataille jamais menée sur le territoire espagnol durera jusqu'au 15 novembre 1938, avec des pertes effroyables. Ravitaillements et évacuations sanitaires aléatoires, manque d'eau sur ces montagnes aux crêtes arides où l'on ne peut se protéger des bombardements et mitraillages incessants… Côté républicain, l'èbre, c'est l'enfer, 10 000 morts, 34 000 blessés, 20 000 prisonniers. Et l'espoir massacré qui s'achève en victoire décisive pour Franco.

 

 

Quand nous regardons en bas, chaque pierre que nous voyons est la tombe d'un héros… commence un poème catalan chantant la liberté, là-haut dans la sierra. Les bombes ne peuvent rien là où i l y a plus de cœur qu'il ne faut, résonne Ay Carmela ! Aujourd'hui encore, des ossements se découvrent toujours qui racontent l'hécatombe républicaine jusqu'à la «classe biberon» des appelés de 17 ans, l'ultime saignée. Sous le monument de la Bataille, derrière la vitre d'un petit ossuaire, des fragments de crânes reposent une question universelle : le sens du sacrifice quand l'héroïsme tutoie le suicide.

 

 

Le chiffre : 113 jours > Combats. La bataille a duré 113 jours et décimé aussi la 14e Brigade internationale française : 1200 morts le premier jour.

 

Ay ! Carmela…

 

J'appartiens à cette génération dont le destin a été bouleversé par la guerre d'Espagne, à cette fratrie de fils et filles d'émigrés qui n'ont aujourd'hui aucun mal à comprendre la détresse des migrants. Puisque, comme eux, ils ont vu les leurs aborder, une fois les Pyrénées franchies, une terre inconnue, après trois années d'une guerre fratricide – et dans des conditions qui ont fait douter que la France soit le pays de la fraternité.

 

 

A voir tout de même la résistance de ces hommes et de ces femmes, qui comme dirait Lydie Salvayre , s'étaient donnés pour consigne de ne «pas pleurer», nous avons eu très tôt conscience que l'Histoire avait trahi leurs espoirs en un monde plus juste. Puisque l'Histoire avec un H majuscule s'apprend aussi dans la rue, ces réfugiés qui avaient essuyé le feu des avions allemands et italiens, étaient le signe avant-coureur des tempêtes qui allaient incendier l'Europe et jeter sur les routes de l'exil des civils , des gens comme nous, par milliers.

 

 

En attendant, les très jeunes anciens combattants de cette guerre mythique refaisaient sinon le monde, du moins «leur» guerre. Guernica en avril 37, et cette bataille de l'Ebre en juillet 38, il y a tout juste 80 ans, avaient été les stations du chemin de croix de la lente agonie d'une République , née dans la joie et dont le drapeau rouge, jaune et violet est toujours à ranger au rayon des reliques.

 

 

Car les Républiques, en Espagne, durent ce que durent les roses. Il semble bien que – comme les Anglais, mais pour d'autres raisons qui tiennent d'ailleurs aux fantômes de la guerre civile – les Espagnols aient du mal à divorcer de leurs rois arbitres. Et pourtant, il y a longtemps que leur prestige est en berne et que le soleil ne se couche plus sur leurs terres.

 

 

Mais quoiqu'en ait dit le grand Jorge Semprun, exilé chez nous d'où il fut déporté à tout juste 20 ans à Buchenwald, la guerre n'est pas finie. La sagesse populaire affirme qu'une guerre civile dure cent ans. Nous faudrait-il attendre une autre génération ?

 

 

Celle-ci, en tout cas, guerroie pour réécrire l'histoire qui n'a pas toujours reconnu officiellement les crimes franquistes qui ont duré bien au-delà de l'arrêt des hostilités. Le nouveau chef de l'exécutif, le socialiste Pedro Sanchez qui vient de constituer un gouvernement unique en son genre – onze femmes pour six hommes – entend sortir la dépouille de Franco du «Valle de los Caidos» (la vallée de ceux qui sont tombés) . Ce mausolée pharaonique, a été arrosé du sang, des larmes et de la sueur des prisonniers dont certains y furent enterrés au point qu'aujourd'hui leurs familles demandent leur rapatriement «dans des lieux plus décents»…

Terra alta" de Javier Cercas

Javier Cercas est un écrivain, traducteur, chroniqueur et professeur de philologie espagnol.

 

 

 

En 2001, il publie "Les soldats de Salamine", "récit réel" dont le franc succès lui vaudra d'être traduit dans de nombreux pays, dont la France en 2002, et d'être adapté au cinéma par David Trueba. Le livre porte sur la guerre civile espagnole et plus particulièrement sur l'exécution manquée, le 30 Janvier 1939, d'un intellectuel fondateur de la Phalange : Rafael Sanchez Mazas.

 

 

 

Il est l'auteur de quatre romans, de plusieurs recueils de chroniques, et de récits. Actes Sud a publié "Les Soldats de Salamine" (2002), "À petites foulées" (2004) et "À la vitesse de la lumière" (2006).

 

 

 

Il remporte le prestigieux Prix Méditerranée étranger en 2014 pour son cinquième roman, "Les lois de la frontière" ainsi que le prix du Livre européen - catégorie fiction.

 

 

 

Son œuvre est traduite dans plus de vingt langues.

 

 

 

Outre son travail de romancier, Javier Cercas est un collaborateur régulier de l'édition catalane et du supplément dominical du journal El País.est aussi un chroniqueur. Ses articles sont rassemblés dans Una buena temporada (1998) et Relatos reales (2000).

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1 juillet 2021 4 01 /07 /juillet /2021 06:00

Le Champagne n'était pas au parfum - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

Dans son petit opus Petit éloge de la gourmandise l’auteur  avoue « … je n’aime pas le champagne. »

 

Dévoration. - Transfuge

 

Il tempère « Il ne s’agit pas d’une aversion, car j’en bois sans problème pour ne pas gêner mes hôtes, mais ce vin ne me procure aucune joie. Il n’est pas déplaisant, il est neutre… »

 

Il est franc « Je puis distinguer ce que l’on considérera comme un « bon » champagne, à la bulle fine, la robe élégante, mais il ne me fera plus d’effet qu’un bête mousseux. »

 

Il est apte à apprécier les vins nu : « Je prendrai toujours plus de plaisir aux raffinements d’un cidre (boisson admirable, d’une grande variété, qui possède l’âcreté de la bière sans sa vulgarité) ou d’un poiré.

 

Il s’interroge : « Peut-être mon indifférence au champagne est-elle due à sa fonction même : le vin de la fête. »

 

Il se répond : « Je n’aime pas le champagne, comme je renâcle devant toute célébration régulière et obligatoire : les anniversaires, les mariages, les réveillons. Le champagne n’arrose pas, il célèbre, marque le coup. Il a besoin d’une occasion, d’un prétexte. Il se mérite et c’est sans doute ce qui me laisse froid. »

 

Il met le doigt là où ça fait mal au champagne : « Un vin devrait se suffire à lui-même. »

 

La sentence est rude : « Mais le champagne est devenu un concept en soi, un marqueur. Il est synonyme de joie comme la cravate est synonyme de sérieux. Il est signifiant quand il ne devrait être savoureux. Or je bois du vin, pas du sens. »

 

Ordonnance du Taulier pour guérir Nicolas d’Estienne d’Orves de son indifférence au champagne :

 

1- Consulter d’urgence Jean-Paul Kauffmann docteur-ès-champagne. « Voyage en Champagne 1990 » il me fallait rebondir face à la dédicace taquine de JPK « Pour Jacques Berthomeau qui n’aime pas le champagne, je crois, non ? » ICI 

 

Voyage en Champagne 1990 - Cdiscount Librairie

 

2- Accepter de goûter le champagne des nouveaux vignerons champenois qui sont si loin de l’industrie du champagne : je suggère Fidèle de Vouette Sorbée.

 

Fidèle R17 Vouette & Sorbée Magnum Hélène et Bertrand Gautherot

 

3- éventuellement de se licher un Pet’nat : je suggère Explosive Matérials brut Nature.

 

 

Ici-même

 

L’administration de ces vins à bulles, princières ou roturières se pratiquera à ICI MÊME ICI : il suffit de prendre rendez-vous auprès de moi.

 

 

 

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