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15 juin 2021 2 15 /06 /juin /2021 06:00

 

La réponse est page 94 :

 

« Rejeton d’une lignée détachée de ses racines, je n’ai connu de l’Italie que la cuisine de maman. En même temps que les vertus de savoirs universitaires que j’avais à tort jusque-là rejetés en bloc, Sonia m’a appris la langue de mes aïeux et c’est grâce à elle qu’un jour de furetage dans sa bibliothèque, j’abordai aux rivages du prodigieux continent Camilleri dont j’allais tirer bientôt l’essentiel de mes revenus. Entre nécessité de rencontrer mes éditeurs et désir de comploter avec les camarades de la revue Titanic que j’avais fini par fonder avec Francis, j’avais un alibi pour séjourner à Paris, tout comme j’avais une bonne raison de filer à Rome, avec la nécessité de nouer ces contacts directs qui font les bonnes collections de littérature étrangère. »

 

Page 181

 

« Après quelques instants de silence, nous avons trouvé des sujets : la littérature française contemporaine, puis très vite moi-même, ma vie, mon œuvre… viva morte e miracoli, comme disent les Italiens : sur ce sujet, j’étais intarissable. Je ne coupai pas à la sempiternelle question que tout citoyen de la Péninsule, un jour ou l’autre, m’a posée : « Mais comment faites-vous pour traduire en français Camilleri ? », et j’y répondis au mieux, en récitant presque mot pour mot un texte disponible sur Internet. »

 

Serge Quadruppani – Quais du Polar

Trois questions à Serge Quadruppani ICI 

 

par Pierre Benetti

10 septembre 2019

 

Avec le monde de Vigàta, inspiré de sa Sicile natale, et le personnage phare du commissaire Montalbano, Andrea Camilleri a renouvelé le roman policier et social italien en lui donnant une langue singulière. Il est mort à Rome le 17 juillet dernier. Pour lui rendre hommage, En attendant Nadeau s’entretient avec Serge Quadruppani, qui a traduit en français une trentaine de ses livres.

 

18 juillet 2019

 

Andrea Camilleri « Le fascisme est un virus, dont on a cru se débarrasser en pendant le chef par les pieds, mais qui revient depuis des décennies, sous des formes différentes» Ciao maestro ! ICI 

 

La plupart des romans de Camilleri, ceux où le commissaire Montalbano n’est pas présent, sont traduits par Dominique Vittoz. ICI 

 

Maldonnes - broché - Serge Quadruppani - Achat Livre ou ebook | fnac

 

NOUS AVONS LU « MALDONNES »

le nouveau polar de Serge Quadruppani

paru, le 17 mai 2021

 

 

 

« Je vais vous envoyer mon nouveau polar, mais ce coup-ci, ce serait sympa que vous le lisiez car il y a plein de bouts de moi dedans ! »
Sms de Serge Quadruppani le 10 avril 2021

 

« Non mais c’est chiant ton livre, on sait pas ce qui est biographique et ce qui est inventé, t’as vraiment suriné à la fourchette un dealer surinamais dans une prison d’Amsterdam ? »


 Bah oui ça c’est vrai ».


SMS de la rédaction de lm à SQ le 11 avril 2021

 

Critique à lire absolument ICI 

 

Dans les années 70 et jusqu’au milieu des années 80 du siècle dernier, la fêlure de 68 a laissé surgir sur le territoire français et bien au-delà, une minorité active dont je n’ai aucune honte ni fierté particulière à dire que j’en étais. Dans cette population, certains comportements allaient de soi. L’illégalisme en était un : du vol dans les magasins au braquage, le choix des moyens dépendant des capacités de chacun, des milliers de personnes s’efforçaient d’obéir à l’injonction que les situationnistes avaient reprise à Rimbaud : ne travailler jamais. Un principe tout aussi répandu et très peu discuté, c’était le rejet du couple – certains ajoutant « traditionnel » pour justifier une liaison durable. Ce que ce rejet impliquait parfois de mensonges à soi-même et de souffrance, toute une littérature de repentis l’a abondamment documenté, mais le degré d’intensité dans les passions et de beauté dans la rencontre qu’il a entraîné pour des milliers de femmes et d’hommes, on est peu équipé pour le deviner, à présent que les sensibilités sont quadrillées par la psychologie des magazines, le moralisme militant et la pornographie. Une chose est sûre, en tout cas : l’idée de se marier ne pouvait susciter que le rire et la dérision.

 

Le livre ouvert, on ne l’a plus lâché. Les personnages, l’intrigue, l’action, les descriptions culinaires tout est savoureux et haletant. Des faux papiers, des braquages ratés des braquages réussis, un butin, des coucheries et des histoires d’amour, ce serait donc ça un excellent polar. A cette nuance près que les vies qui s’y croisent et les aventures qui s’y trament ont quelque chose d’autobiographique.

 

Maldonnes n’est cependant pas une autobiographie. Dedans, il y a bien des « bouts » de Serge Quadruppani, plein même, mais ils se mêlent à d’autres histoires et anecdotes de l’époque et sont même parfois exagérés pour servir l’intrigue. Après son acquittement pour braquage, Georges Nicotra traine Antonin Gandolfo au fin fond de la Normandie pour y déterrer son butin. Dans des bocaux, les liasses de billets enterrées se désagrègent, pourries. Il reste néanmoins de l’or et c’est à partir de là que le récit se noue.

 

Le cas Nicotra publié par Maurice Nadeau c’est le cousin germain d’Un coupable idéal, Roger Knobelspiess, Maurice Nadeau, 1986

 

J’ai chroniqué sur lui

 

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27 janvier 2015

L’ami « Moineau » pilier solide des beuveries elbeuviennes, rempart de bistrot…le roman des Écameaux Roger Knobelspiess, Oui, Roger, c’est un bête qu’est devenu intelligent grâce aux livres ICI 

 

Citizen July

 

À propos de l’évolution de Libé sous July, rue Béranger, j’adore :

 

« Momo, l’archiviste et la mauvaise conscience de Libération, celui qui n’avait aucun ennemi à gauche mais conservait des dossiers sur les chefs du journal et leurs exploits à l’époque de la Gauche Prolétarienne. Lunettes rafistolées avec un trombone, cheveux aux vents même par temps calme, dentition lacunaire et vêture ostensiblement négligée, son allure contrastait violemment avec la branchitude en train de s’emparer du reste du personnel. » Page 122

 

« La première des coupures de presse était, bien sûr, de Libération. Avec son sens exquis du jeu de mots laid, le quotidien passé du col Mao au Rotary titrait : « Du plomb dans la balance » et sous-titrait : « L’ex-détenu rebelle devenu indicateur de police abattu chez lui. » Mais c’était comme toujours Le Parisien Libéré qui fournissait le plus de détails sur le fait divers. » page 123

 

Lire - Serge July : l'ex-gros timonier de Libé ICI

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14 juin 2021 1 14 /06 /juin /2021 08:00

L’ancien premier ministre François Fillon sur un plateau de télévision, en janvier 2020.

L’ancien premier ministre François Fillon sur un plateau de télévision, en janvier 2020. 

 

Même si, selon Jean-François-Paul de Gondi, plus connu en tant que Cardinal de Retz, qui rêvait de devenir un grand politique, et avait un don pour se fâcher avec tous. « On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment », je me dois, en tant que simple gribouilleur de mettre en garde mes rares lecteurs : sans être un pâté d’alouette mon misérable petit roman est, certes de moi, mais n’est pas moi. Tout juste répond-il à la fameuse règle des 80/20.

 

Ambrose, Louis, Clotilde, Chloé, Beria et les autres ne sont que le fruit de  mon imagination, bien sûr ils se meuvent, vivent dans un monde où se mêlent mes souvenirs, mes rêves, mes échappées belles, mes amours, mes envies, mais la mention « toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite » lui va comme un gant de pécari. Seuls des esprits mal intentionnés, fouineurs, voyeurs, qui n’ont rien à faire sur mes lignes, se complaisent à mettre des visages sous mes prénoms. À l’avenir, je vais, plus encore, observer une prudence de Sioux sur le sentier de la guerre, j’userai d’initiales, de pseudos, de leurres, de pieds-de-nez, de bras d’honneur… À bon entendeur salut !

 

En revanche, la menace russe n’est pas le fruit de mon imagination. Le G.R.U. acronyme du renseignement militaire russe, organisation centenaire au passé discret, s'est depuis peu frayé un chemin sous le feu des projecteurs de médias occidentaux. Ces trois initiales, qui ont fait parler d'elles ces derniers mois, désignent une organisation récemment accusée d'une série d’opérations en Occident - de l’empoisonnement de l'ex-espion Sergeï Skripal au Royaume-Uni aux piratages de l'Agence mondiale antidopage ou du Parti démocrate américain. La spécificité du GRU est d'être auteur de diversions, de mener des opérations spéciales, et non de former des espions: ses agents n'ont donc pas le même degré de couverture, souligne Pavel Felgenhauer. D’autres experts vont jusqu’à penser que ces bavures étaient volontaires, qu’en « signant » ces actes, la Russie informe les Occidentaux qu’elle peut agir sur leur sol en toute impunité. Vladimir Poutine, lors de la cérémonie du centenaire de l'organisation, le chef du Kremlin n'a pas tari d'éloge à son propos. « Je connais vos capacités uniques (...) et je suis convaincu que chacun de vous fera tout pour la Russie », a-t-il déclaré aux troupes.

 

Réels aussi les liens privilégiés qu'entretiennent le sport et la mafia russes : les clubs de football et les milieux criminels ont depuis longtemps compris qu'ils avaient besoin les uns des autres. Les structures sportives offrent de nombreuses possibilités de recyclage de l'argent sale et sans le pactole des gangsters les clubs russes, dans un contexte économique difficile, n'auraient jamais réussi à survivre. La plus symbolique de la collusion entre le sport et la criminalité reste celle d'Otari Kvantarichvili, entraîneur du Dynamo Moscou et parrain de la mafia dite «sportive», avec laquelle le «Taïwanais» était en affaires. C'est peut-être par l'intermédiaire de ce dernier que le droit acquis par Kvantarichvili – lui aussi assassiné en 1994 – d'importer sans taxe alcool et tabac est passé dans les mains de Chamil Tarpichev. Tarpichev, entraîneur de tennis de Boris Eltsine, puis ministre des Sports, membre du CIO et qui formait avec le chef de la sécurité présidentielle Alexandre Korjakov un des cercles de courtisans les plus en vue, avait créé un «Fonds national pour le sport» en compagnie du banquier Boris Fedorov. Ce fonds dissimulait en fait un vaste trafic d'alcool et de cigarettes auquel la mafia était directement mêlée.

 

Et puis, cerise sur le gâteau nous avons notre Fillon qui, pour s’acheter des costards a été proposé au conseil d'administration d'un groupe pétrolier public russe, Zaroubejneft – fondé en 1967, le groupe Zaroubejneft avait pour mission d'apporter une assistance technique aux pays amis de l'URSS pour y construire notamment des infrastructures pétrolières et développer leurs gisements d'hydrocarbures. Ainsi, il a participé à la réalisation de nombreux projets dans le domaine pétrolier notamment en Algérie, en Afghanistan, au Vietnam, en Egypte, en Inde, en Syrie ou encore au Vietnam – selon un décret du gouvernement russe rendu public vendredi 11 juin, dans la soirée. Le premier ministre unique de Sarko, entre 2007 et 2012, deviendrait ainsi l'un des représentants de la Fédération de Russie au conseil d'administration de cette société. Certes, d'autres anciens hauts responsables étrangers font déjà partie du conseil d'administration de groupes pétroliers russes. L'ex-cheffe de la diplomatie autrichienne Karin Kneissl, qui avait dansé une valse avec Vladimir Poutine en 2018, a été nommée en juin au géant pétrolier russe Rosneft, où l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder est déjà présent depuis plusieurs années. Début juin, invité à s’exprimer lors du Forum économique de Saint-Pétersbourg, il avait estimé que ces sanctions étaient « stupides et illégales ». Il s’agissait de sa deuxième visite depuis le début de l’année en Russie, dont les frontières sont en théorie fermées aux citoyens français. En coulisses, il expliquait au Monde être présent à cette manifestation en tant que simple « citoyen ».

 

Il y a donc beaucoup de grain à moudre… je ne vous roulerai pas dans la farine...

 

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14 juin 2021 1 14 /06 /juin /2021 06:45

Enfant terrible. Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de la Défense, au côté de François Mitterrand, le 5 octobre 1990 à Paris. Leur relation a souvent été orageuse. © AFP - Michel Clément

« J’ai de plus en plus républicanisé mon socialisme, jusqu’au point où je ne discerne plus l’un de l’autre »

 

Jean-Pierre Chevènement l'invité de l'émission « Les Clefs d'une vie » sur Sud Radio. Il répondait aux questions de Jacques Pessis, dimanche 27 septembre 2020. ICI

 

Congrès d’Epinay, juin 1971 : Pierre Joxe, François Mitterrand, Jean-Pierre Chevènement et Jean-Marcel Bichat. (coll. FJJ-MPG)

 

De mon temps, Chevènement ce fut le CERES, l’aile gauche du PS qui s’accoquina, à Épinay, avec Gaston Deferre, l’ex-Monsieur X de JJSS, pour porter Mitterrand, au nez et à la barbe de ce pauvre Savary, à la tête du nouveau PS.

 

« … nous avions créé le CERES en 1964 avant de connaître François Mitterrand, ou peut-être même nous nous en méfiions un petit peu. Nos préventions avaient disparu parce que nous l'avions trouvé tout de même très attachant et intéressant, et c'était réciproque, il y avait un petit coup de foudre. Néanmoins nous grandissions très vite et en 1970 au Congrès de Grenoble nous faisions déjà presque 20 % des mandats dans le parti, ça commençait à peser lourd. Donc au dîner de jubilé de François Mitterrand, celui-ci s'approche de ma table où j'étais assis avec ma femme et Dalida, née en Égypte comme ma femme, il s'approche donc et glisse à ma femme : « Vous savez il ne faudrait pas que Jean-Pierre me prenne pour Naguib. » Naguib c'était celui qui avait pris le pouvoir en Égypte et qui avait évincé un jeune colonel ambitieux, Gamal Abdel Nasser. Moi je n'étais pas du tout désireux d'évincer François Mitterrand, ça me paraissait un procès très injuste, je ne l'ai pas pris au sérieux, j'ai trouvé ça plutôt marrant, ma femme était elle-même extrêmement surprise de découvrir le jeune homme qui venait de l'épouser sous les traits de Gamal Abdel Nasser. Alors cela se passe comme ça.

 

Le Congrès d'Epinay, j'ose le dire, je le fais, parce qu'il n'y a pas de majorité au Parti socialiste indépendamment du CERES, c'est-à-dire du petit groupe de jeunes gens que j'anime avec Didier Motchane, Georges Sarre, Pierre Guidoni. Nous avons 8,5 % des mandats, et les deux coalitions adverses, Savary-Mollet d'un côté 45 %, Mitterrand-Defferre-Mauroy 45 %. Donc c'est selon que nous votons avec l'une ou avec l'autre que les majorités se font. Sur les structures, par exemple la désignation à la proportionnelle des courants pour les organismes dirigeants du parti, nous votons avec Guy Mollet, mais la fois suivante pour ce qui est de la désignation du Premier secrétaire et de la majorité qui va diriger le parti, nous votons avec François Mitterrand et nous mettons en minorité Alain Savary et Guy Mollet qui le soutenait. Donc c'est la fin d'une période dans l'histoire du socialisme, celle qui commence en 46 et qui se termine en 71, et c'est le début d'une autre période avec François Mitterrand mais sur une base politique qui est la conclusion d'un programme commun avec le Parti communiste, sur la base d'un programme socialiste que Mitterrand me chargera de préparer. Donc j'ai en main au soir du 12 juin 1971 beaucoup d'instruments d'influence puisque, encore une fois, il n'y a pas de majorité sans nous dans le Parti socialiste.

 

Et en 1974 quand il a été battu par Valéry Giscard d'Estaing, il pensait que c'était fini et vous faites partie de ceux qui lui ont dit : «Non ça va marcher un jour ou l'autre».

 

Didier Motchane, Pierre Guidoni, Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre (Congrès de Metz du PS, avril 1979)

Didier Motchane, Pierre Guidoni, Jean-Pierre Chevènement et Georges Sarre (Congrès de Metz du PS, avril 1979)

 

Jean-Pierre Chevènement : Oui j'ai continué à la soutenir parce que dès qu'il a été battu, il a commis une petite imprudence, il a dit : « Il faudra que d'autres, plus jeunes, prennent le relais et poursuivent le combat pour le socialisme. » C'était un moment de déprime, au lendemain de l'élection. Naturellement, Michel Rocard y a vu un présage, les ailes lui ont poussé, et ensuite, après que François Mitterrand nous a mis dans la minorité, il était très content de nous retrouver pour s'opposer à Michel Rocard au Congrès de Metz en 1979 et l'écarter de la direction du Parti socialiste. C'est nous qui encore une fois lui avons fourni l'appoint nécessaire. Il m'a confié la rédaction du projet socialiste, la suite ne m'a pas appartenu car il en a très peu tenu compte !

 

Le 7 février 1983. Vous rétablissez la vérité sur une phrase historique que vous aviez prononcée ce jour-là : « Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne. » Cette phrase a fait le buzz, comme on ne disait pas encore, pendant des semaines.

 

Jean-Pierre Chevènement : Cela continue à le faire… C’est un principe de déontologie qui est valable mais il faut, pour bien comprendre cette affirmation devant des journalistes (il s’agit d’une conférence de presse que je donne en tant que ministre de la Recherche et de l’Industrie, avec le titre de ministre d’État que m’avait accordé François Mitterrand en prime), se souvenir du contexte. C’est quelques jours après avoir remis une lettre de démission en mains propres à François Mitterrand. Celui-ci, il faut le dire, m’a saboté le travail lorsque j’essayais d’organiser les entreprises nationales avec une petite feuille de route avec quelques chiffres sur leurs résultats en matière d’investissements, de commerce extérieur, de recherche, d’emploi, de dialogue social, etc. Cela a été le prétexte d’une offensive organisée d’une main de maître par un certain nombre de gens qui ne souhaitaient pas voir mettre en œuvre une politique industrielle, chose qui me tenait beaucoup à cœur car je considérais que la France était sur une mauvaise pente, celle de la désindustrialisation.

 

Mes convictions d’enfance, c’est celles que m’a léguées ma mère, mes parents instituteurs dans le Haut-Doubs. Disons que c’est une éducation républicaine. Mes parents ont voté socialiste, mais n’étaient pas socialistes, ils étaient plutôt mendésistes, moi-même je suis devenu mendésiste à l’âge de 15 ans et j’aimais Mendès France. Je me suis tourné vers de Gaulle, car j’ai trouvé que de Gaulle était quand même plus efficace pour résoudre le problème des guerres coloniales et pour éviter à la France une guerre civile désastreuse.

 

Et dans ce livre vous évoquez aussi vos trois semaines dans le coma. Je crois que c’est France soir qui a annoncé votre mort et vous êtes bien vivant, on le voit aujourd’hui. Vous avez eu un accident thérapeutique mais qui aurait pu mal finir Jean-Pierre Chevènement.

 

Jean-Pierre Chevènement : Ça tient essentiellement au fait que, pour une opération bénigne qui n’a d’ailleurs pas eu lieu, une opération de la vésicule biliaire, qui m’a fait souffrir le soir même de la victoire de la France à la coupe du monde de football, on m’a administré une dose de curare. Et cette dose de curare qui devait immobiliser mes viscères, a tellement bien fait son travail que mon cœur s’est arrêté pendant 55 minutes et que grâce à, non pas aux électrochocs, une bonne douzaine, mais grâce aux médecins militaire du Val-de-Grâce, manu militari, qui m’ont ranimé et au bout de 55 minutes mon cœur est reparti. Alors j’étais en mauvais état, ma femme ne voulait pas qu’on me voie dans cet état-là.

 

 

Plutôt qu’une « une espèce de retraite pas très glorieuse », Jean-Pierre Chevènement préfère « mourir en combattant ». Il décide donc de se présenter à la présidentielle de 2002 et de défendre « un projet alternatif aux politiques néolibérales pratiquées par la droite et par la gauche ». Un temps crédité de 14% des intentions de vote, il ne recueille que 5,4% des voix le 21 avril 2002. Mais il récuse le « procès très injuste et faux » qui lui est fait d’avoir fait chuter Lionel Jospin, écarté du second tour par Jean-Marie Le Pen : « Il faut dire les choses, Jospin n’avait pas de vrai programme ».

 

Ce dont il a rêvé, Emmanuel Macron l’a fait en 2017. « J’ai trouvé qu’il était assez fort ", reconnaît-il. Mais s’il " souhaite " la réussite de l’actuel président, il en doute car " il reste prisonnier d’une base sociale beaucoup trop étroite ». Au terme d’un demi-siècle d’engagement, l’Histoire l’a-t-elle déçu ? Non, « parce que l’Histoire est longue. Je pensais qu’un jour on me comprendrait, donc ça valait la peine.»

 

Jean Pierre Chevenement en 2019

 

Chevènement : « La dégradation du niveau du débat politique est consternante »

 

ENTRETIEN. Incarnation de l’autorité républicaine, l’ancien ministre socialiste revient sur la gifle qu’a reçue Emmanuel Macron et sur les enjeux électoraux.

 

 

 

Propos recueillis par Jérôme Cordelier

 

Entre les déclarations complotistes de Jean-Luc Mélenchon qui ont fait scandale et la gifle infligée au président de la République, la vie publique française cabote dans des marécages de plus en plus nauséabonds. Ce n'est pas bon signe alors que la présidentielle se jouera dans moins d'un an maintenant et que, dans un pays sous pression, la surenchère verbale et éditoriale et la radicalisation des positions tiennent lieu de débat. Dans cette atmosphère délétère, nous sommes allés interroger celui qui incarne encore « l'ordre juste » républicain, l'ancien ministre de la Recherche et de l'Industrie, de l'Éducation nationale, de la Défense et de l'Intérieur – sous François Mitterrand – Jean-Pierre Chevènement.

 

Le Point : Le débat politique, si l'on peut parler encore de débat, est-il devenu un cloaque ?

Jean-Pierre Chevènement : La dégradation du niveau du débat politique est évidemment consternante. Mais à quoi faut-il la rattacher ? Ne sommes-nous pas victimes d'une sorte de maladie infantile ou peut-être sénile de nos institutions parce que le système des partis politiques ne répond plus ou pas encore à la demande ? Je m'explique. Il ne suffit pas de détruire. Il faut remplacer. Le général de Gaulle a mis près de dix ans pour substituer aux anciens partis de la IVe République une majorité gaulliste, d'ailleurs trop écrasante pour ne pas lui échapper. Les anciens partis se sont adaptés aux institutions de la Ve République, le Parti socialiste à Épinay en 1971, quand son premier secrétaire a été considéré comme le candidat naturel à l'élection présidentielle, mouvement auquel la droite a répondu avec la création du RPR par Jacques Chirac en 1976. Dès lors, chaque parti devenu « parti de système » a prospéré sur son orbe, les socialistes de 1981 à 2017, la droite de 1995 à 2012. Les Français ont d'abord considéré cette opposition inscrite dans l'histoire comme naturelle, avant de s'en détourner de plus en plus manifestement. En 1993, le PS est écrasé et, en 1997, Jacques Chirac se piège avec sa dissolution ratée. Les abstentions et les votes extrêmes ne cessent de monter tout au long de cette période, jusqu'à donner corps au « dégagisme » que nous connaissons aujourd'hui. Les partis de gouvernement qui avaient adapté leurs modes de fonctionnement aux institutions ne recueillent plus en 2002 que 35 % des voix au premier tour et, en 2017, ils sont renvoyés sèchement dans les cordes, la droite avec François Fillon et le PS avec Benoît Hamon ne totalisent à eux deux que 26 %

La suite ICI  

 

 

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13 juin 2021 7 13 /06 /juin /2021 08:00

 

Bien conscient de la complexité, de la dangerosité de leur entreprise, Ambrose entra en séminaire avec lui-même, il se réfugia seul dans son vaste loft surplombant le Parc Montsouris, coupa son smartphone, dormant le jour, cogitant la nuit sur sa terrasse. Régime sucres lents, pasta presqu’exclusivement, des bouilloires de café, un peu d’herbe, pas celle de Beria, du cannabis cheese qu’il cultivait sur sa terrasse. Penser à la marijuana comme à un simple type de plante est quelque peu réducteur. En effet, il existe aujourd’hui de nombreux types de cannabis, chacun pouvant offrir des expériences différentes et satisfaire différents palais. Après tout, c’est toujours une question de goût. Avec la variété Kush, on éprouve des effets très puissants, tandis qu’avec la Haze, on rencontre un goût raffiné accompagné d’effets stimulants. Le cannabis Cheese est certainement parmi les plus appréciés au monde, ce qui en fait l’un des cannabis les plus demandés et les plus populaires de tous les temps.

 

 

Au septième jour Ambrose coucha son plan en une brève note synthétique qu’il adressa, via  WhatsApp web, messagerie cryptée, à Louis. Celui-ci lui répondit dans l’heure : « nickel chrome, donne mon imprimatur. Nous arrivons. » Ambrose rebrancha son smartphone, transmis sa note à Chloé, toujours via WhatsApp, accompagnée d’émoticônes d’amour fou. Elle lui répondit dans la seconde qui suivit « Enfin ! Je te croyais mort. » « Les vieux chiens se cachent pour mourir, chouchou… » « T’es con ! » « Oui, mais je ne me soigne pas… Nos amis de Zoug arrivent ce soir. Viens dîner avec la princesse demain, petite patate chérie… Je ferai une carbonara… Apporte des jus nu» « tu es un vrai maquereau Ambrose, c’est ce qui fait ton charme… »

 

 

Ambrose installa Clotilde et Louis dans la chambre en rotonde qui donnait de plain-pied sur la terrasse. Beria, juché sur la commode bateau tirait la gueule, tout au long du dîner il rousina, s’activer sans grand résultat, frôlant les mollets des invités, miaula avant d’entamer une sarabande infernale, montant et descendant les escaliers comme un troupeau de bisons en rut, enfin, épuisé, il bouda sur le canapé. Au petit-déjeuner, Louis, connaissant ses faiblesses, lui offrit de lécher son bol de yaourt grec. Beria, planté comme un piquet, fit semblant d’ignorer la douceur avant de succomber à la tentation. Resté seul, il s’endormit dans le fauteuil d’Ambrose, ne daignant pas ouvrir l’œil lorsqu’Ambrose revint les bras chargés de victuaille. Sans doute pensait-il, façon de parler, que son très cher maître dînerait seul. La première déconvenue survint avec le retour de Clotilde et de Louis, feignant l’indifférence il s’étira puis gagna la cuisine pour se taper une plâtrée de croquettes. Ensuite il déféqua dans sa hutte gravillonnée. Ses premiers soupçons intervinrent lorsqu’il vit Ambrose et Clotilde dresser une vaste table sur la terrasse, ça sentait les invités, Beria commençait à trouver cette agitation très déplaisante, il détestait qu’on vienne troubler son tête à tête avec son divin Maître. L’irruption, en retard comme à l’habitude, de Chloé et de la princesse, dans un premier mouvement d’humeur, le contraria, celle-ci s’estompa en un coup de torchon, plus précisément les caresses de la princesse. Beria adorait être au centre de l’attention. Tel fut le cas, il entama un ronron d’avion, se roulant pattes en l’air pour le plus grand plaisir de la princesse.

 

 

Ambrose s’activa en cuisine, Louis papota avec Chloé, Clotilde proposa des amuse-gueules, Chloé ouvrit un flacon encapuchonné, un vin orange bien barré, la princesse se goinfra de rondelles de saucisson sous l’œil ému de Beria. Ambrose se joignit à eux, ils trinquèrent « À l’opération extension du domaine de la pute ! » lança Louis.

 

 

- Ta contribution essentielle à la dite opération ironisa Clotilde.

 

 

- Détrompe-toi, moi aussi j’ai défriché le terrain…

 

 

- Raconte ! s’exclama Ambrose.

 

 

- J’ai fait le tour de ta cour de « belles amies », tombeur des cœurs !

 

 

- Ça dû te prendre du temps, monsieur est un ravageur… rétorqua une Chloé mi-figue mi-raisin…

 

 

- Faut pas exagérer, je ne suis pas Casanova.

 

 

- Trêve de chamailleries, je me suis concentré sur le noyau dur…

 

 

- Qui y’as-tu trouvé ?

 

 

- Le terreau idéal pour organiser une belle dégustation sous la houlette de notre futur Lawyer X qui se targue d’être le meilleur en ce domaine.

 

 

- Bonne idée…

 

 

- Mais ce n’est pas tout les amis, dans mon tour de chauffe j’ai levé un lièvre. Notre saint homme qui va à la messe avec bobonne a déjà péché.

 

 

- Avec qui ? s’exclamèrent les trois autres.

 

 

- Je vous le dirai au dessert…

 

 

- Salaud ! les trois même.

 

 

​​​​​​​- Moi je sais qui c’est chuchota Chloé.  

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13 juin 2021 7 13 /06 /juin /2021 06:00

Peut être une représentation artistique de 2 personnes et intérieur

Napoléon, bicentenaire de la mort d'un génie controversé

Robert Colonna d'Istria © Marianne Tessier

- Attendu que l’auteur de cette première autobiographie imaginaire de l’Empereur est corse, un corse au nom illustre, Colonna d'Istria, Robert, un corse dont j’ai beaucoup apprécié Une famille corse 1200 ans de solitude chez Plon (1)

 

 

- Attendu que «Moi, Napoléon Bonaparte, le plus illustre personnage de l’histoire de France, je vais vous raconter mon histoire, mon histoire vraie, pas la légende. Sainte-Hélène : je viens de dicter les Mémoires, la version officielle de ma vie, mais je rédige secrètement pour la postérité, un autre texte. Destiné à n’être publié que longtemps après ma mort, ce récit dit toute la vérité sur mon épopée

Peut être une image de 1 personne, vêtements d’extérieur et livre

 

- Attendu que JPK est l’auteur de La Chambre Noire de Longwood et d’Outre Terre (2)

photo--27-.JPGJean-Paul Kauffmann n’écrit pas de romans et pourtant j’ai lu son dernier livre OUTRE-TERRE comme un roman.

 

- Attendu que Lisa d'Orazio et Frédéric Bertocchini – d’Alta Frequenza ont reçu l'auteur et historien Robert Colonna d'Istria pour son ouvrage intitulé Moi, Napoléon Bonaparte, aux éditions Tohu-Bohu. « L'auteur a réalisé le pari audacieux d'écrire une autobiographie imaginaire dans laquelle l'empereur Napoléon Ier révèle des aspects plutôt méconnus de sa vie privée. Un ouvrage écrit à la première personne donc, qui permet au lecteur d'approcher au plus près Napoléon Bonaparte. Le texte est illustré de reproductions et accompagné de quarante fac-similés de documents historiques, comme par exemple l'acte de naissance de Napoléon, son diplôme d'officier, des lettres ou encore des ordres de mission » ICI 

 

           

 

- Attendu que vous avez échappé au titre Dans la peau de Napoléon en référence au film Dans la peau de John Malkovich, Being John Malkovich, de Spike Jonze, sorti en 1999. Clin d’œil à Ciné Papy dont je ne suis pas certain que ce fusse sa came…

 

Dans La Peau De John Malkovich - Univers-L

 

- Attendu que le dit  Napoléon fut l’érecteur du Conseil d’État vous avez eu droit aux attendu que du dit Conseil d’État : Que reste-t-il du Conseil d’État napoléonien ? ICI 

 

Les origines du Conseil d'État

 

 

 

(1)

4 avril 2013

À Sainte-Hélène les anglais ne servaient que du bordeaux à Napoléon alors qu’il avait une prédilection pour le bourgogneICI

 

La chambre noire de Longwood

 

(2)

21 février 2016

Jean-Paul Kauffmann n’écrit pas de romans et pourtant j’ai lu son dernier livre OUTRE-TERRE comme un roman. ICI

 

 

Peut être une image de 1 personne, vêtements d’extérieur et texte qui dit ’Robert Colonna d'Istria NOUVEAUTÉ AVRIL 2021 moi, NAPOLÉON BONAPARTE MOI, NAPOLÉON BONAPARTE r AUTOBIOGRAPHIE IMAGINAIRE DE L'EMPEREUR PAR ROBERT COLONNA D'ISTRIA LIVRE BROCHE DE 240 PAGES FORMAT 80ILLUSTRATIONS COLLECTION BIOGRAPHIE THEMES CLIL 3660 5 MAI 1821 5 MAI 2021 BICENTENAIRE DE LA MORT DE NAPOLÉON BONAPARTE Autobiographie imaginaire de l'Empereur 19€ SBN 978-2-37622-202- B TOHUBOHU 9782376222026 EDITION’

Aucune description de photo disponible.

Peut être une image de 1 personne et vêtements d’extérieur

Peut être une image de 1 personne

Peut être une image de 2 personnes

Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’REMISE EN VENTE AVRIL 2021 sollle PROCL AMA TION DU GENERAL Le, Brumaire, onze heures BONAPARTE. CHEF EE du du soir.’

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12 juin 2021 6 12 /06 /juin /2021 08:00

'L.A. Confidential' Series in Development at

- Chouchou on se fait une petite toile sur mon home-cinéma…

 

 

- Ouiii !

 

 

- «Hush, hush », «Chut, chut », comme le dit le reporter de l’Indiscret, Danny de Vito, tout en rotondité retorse), crapoteux tabloïd à scandales, dans le Los Angeles raciste, vénal et violent des années cinquante. LA Confidential (1997) est d’abord une prouesse d’écrivain, roman noir de James Ellroy, troisième tome du Quatuor de Los Angeles, entre Le Dalhia noir, Le Grand Nulle Part et White Jazz. Pour moi c’est aussi l’une des meilleures adaptations cinéma de ces vingt dernières années.

 

 

- Je te vois venir canaillou…

 

 

- Nous allons en faire un remake : fausses parallèles parfaitement tracées, pistes inattendues, retournements spectaculaires vers une même vaste machination.

 

 

- Oui mais ce ne sera pas un film…

 

 

- Bien sûr, et nous ne maîtriserons pas forcément le casting comme avec les trois héros, flics en quête d’une vérité que personne d’autre ne veut voir surgir au grand jour. Jack Vincennes est un dandy vaniteux et corrompu, fasciné par Hollywood, où il sert de conseiller technique pour une série télévisée. Bud White, lui, est une brute au passé traumatique, l’incarnation même de la violence urbaine et des méthodes expéditives de la police d’alors. Quant au troisième, Ed Exley, c’est un jeune loup dévoré d’ambitions politiques, pressé de conquérir le pouvoir.

 

 

- Et la sublime Kim Basinger en fausse femme fatale blonde platinée… qui sera notre Lynn Bracken le sosie de Veronica Lake ?

 

 

- Tu n’as pas une petite idée chouchou ?

 

 

- Non, pas elle !

 

 

- Si ma belle !

 

 

- Tu crois qu’elle acceptera ?

 

 

- Nous allons la mettre en condition de le faire…

 

 

- My God, ce n’est pas joli, joli…

 

 

- Comme tu dis, je t’ai prévenu nous allons patauger dans l’ignominie…

 

 

- Pourquoi tout ça ?

 

 

- L’intérêt supérieur du pays chouchou…

 

 

-Tu n’es pas en train d’envelopper de la merde dans du papier soie Ambrose ?

 

 

- Oui !

 

 

- Mais qui sera Dany de Vito,  le Sid Hudgens fouilleur de merde de l’Indiscret ?

 

 

- Moi !

 

 

 

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12 juin 2021 6 12 /06 /juin /2021 06:00

UN NOUVEAU CHEF AU RESTAURANT BOURGUIGNON ÉTOILÉ LES CLIMATS – PARIS 7 –  Les bonnes adresses de Vanessa

Enfin, ce 9 juin vint, un jour neuf, libération des confinés, les restaurateurs ouvraient grandes leurs portes et fenêtres, l’heure des mets et des nectars raffinés sonnait.

 

Cap sur la rue de Lille, au 41, à 12 heures pile je descendais les marches menant au jardin secret des Dames des Postes.

 

La Maison des Dames des Postes, Télégraphes et Téléphones date de 1905. Construit par l’architecte Eugène Bliault dans le style Art nouveau, l’édifice cache un charmant jardin secret à l’arrière. C’est aujourd’hui un restaurant réputé, les Climats. ICI

 

L’établissement était destiné aux opératrices qui géraient les communications. Il comprend un foyer, 111 chambres individuelles chauffées, des douches, un restaurant.

 

 

Sur la rue, l’immeuble présente une belle façade brique et pierre. Pourtant, ne vous fiez pas à ce parement, car l’immeuble est un des premiers construits à Paris avec une structure béton. Au rez-de-chaussée, des ouvertures simples ou doubles sont ménagées dans des arcades surbaissées en pierre.

 

À l’intérieur, le décor Art nouveau d’origine a été sublimé par la décoratrice Bambi Sloan pour servir de cadre au restaurant Les Climats. La plus belle pièce, la salle Sarah Bernhardt, abrite la salle de restaurant. Elle conserve des plafonds voûtés agrémentés de motifs floraux, ainsi que des superbes vitraux.

 

Les Climats

 

 

A l’arrière, une verrière abrite le jardin d’hiver donnant sur un charmant jardin secret où l’on peut déjeuner (fermé le soir). Un bar très cosy complète l’établissement.

 

LES VINS — Les Climats

41 rue de Lille – M° Solférino – Tel : 01 58 62 10 08

 

On m’installa avec tous les honneurs dû à mon rang de déconfiné amateur de gamelle et de bonnes gamelles.

 

 

 

 

 

 

 

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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 08:00

https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/1df6bac0-ad42-4a31-ac12-0a4a328a3ecf_2.jpg

 

- Chouchou, il est hors de question que tu t’impliques dans notre merdier !

 

- Et pourquoi ?

 

- Pour plein de bonnes raisons…

 

- Lesquelles ?

 

- Je vais te donner la seule qui vaille, c’est trop dangereux …

 

- En quoi  est-ce dangereux de séduire notre futur Lawyer X ? Tu es jaloux ?

 

- Non, même si tu le fais bander…

 

- Ne sois pas vulgaire Ambrose !

 

- Ce n’est qu’un pur constat et, très chère, alors que, depuis le temps qu’il te tourne autour, tu n’as pas cédé à son petit ballet de séduction, soudain tu lui tomberais dans les bras. Bizarre… Vous avez dit bizarre…

 

- Souvent femme varie Ambrose…

 

- Je sais mais j’ai une meilleure idée d’appât…

 

- Qui ?

 

- Ne soit pas impatiente, écoutes-moi !

 

- Ne me fais pas avaler des couleuvres Ambrose !

 

- Rassure-toi, tu seras une pièce maîtresse dans notre dispositif, pas en première ligne, en retrait tu seras notre agent dormant…

 

- Tu es vraiment très doué pour dorer la pilule Ambrose…

 

- Tu te goure chouchou, nous nous engageons sur un terrain fangeux : le chantage, ce n’est pas très glorieux mais nous n’avons que ça en magasin. Comprends que je veuille t’épargner de te retrouver au centre de cette vilenie.

 

- D’accord, je t’écoute…

 

- Notre homme, est vaniteux, il se pavane, s’expose sur les réseaux sociaux, tout en se la jouant bon père de famille qui va à la messe au bras d’une bobonne qui n’est plus de la première fraîcheur, à 50 ans, il ne rêve que de stupre et de fornication dans les bras d’une jeune minette…

 

- Tu devrais écrire des romans érotiques Ambrose…

 

- J’y songe chouchou. Mais je vais me contenter de te citer Montaigne Les Essais, livre III, chapitre IX: De la vanité. Tu vas voir c’est raccord avec notre futur Lawyer X…

 

« J'ai la complexion du corps libre, et le goût commun autant qu'homme du monde. La diversité des façons d'une nation à autre ne me touche que par le plaisir de la variété. Chaque usage a sa raison. Soient des assiettes d'étain, de bois, de terre: bouilli ou rôti: beurre ou huile de noix ou d'olive: chaud ou froid, tout m'est un: et si un, que vieillissant, j'accuse cette généreuse faculté et aurais besoin que la délicatesse et le choix arrêtât l'indiscrétion de mon appétit et parfois soulageât mon estomac.

 

Quand j'ai été ailleurs qu'en France, et que, pour me faire courtoisie, on m'a demandé si je voulais être servi à la française, je m'en suis moqué et me suis toujours jeté aux tables les plus épaisses d'étrangers. J'ai honte de voir nos hommes enivrés de cette sotte humeur de s'effaroucher des formes contraires aux leurs: il leur semble être hors de leur élément quand ils sont hors de leur village. Où qu'ils aillent, ils se tiennent à leurs façons et abominent les étrangères. Retrouvent-ils un compatriote en Hongrie, ils festoient cette aventure: les voilà à se rallier et à se recoudre ensemble, à condamner tant de mœurs barbares qu'ils voient. Pourquoi non barbares, puisqu'elles ne sont françaises? Encore sont-ce les plus habiles qui les ont reconnues, pour en médire. La plupart ne prennent l'aller que pour le venir. Ils voyagent couverts et resserrés d'une prudence taciturne et incommunicable, se défendant de la contagion d'un air inconnu.

 

Ce que je dis de ceux-là me ramentoit, en chose semblable, ce que j'ai parfois aperçu en aucuns de nos jeunes courtisans. Ils ne tiennent qu'aux hommes de leur sorte, nous regardant comme gens de l'autre monde, avec dédain ou pitié. Otez-leur les entretiens des mystères de la cour, ils sont hors de leur gibier, aussi neufs pour nous et malhabiles comme nous sommes à eux. On dit bien vrai qu'un honnête homme c'est un homme mêlé.

 

Au rebours, je pérégrine très saoul de nos façons, non pour chercher des Gascons en Sicile (j'en ai assez laissé au logis): je cherche des Grecs plutôt, et des Persans: j'accointe ceux-là, je les considère: c'est là où je me prête et où je m'emploie. Et qui plus est, il me semble que je n'ai rencontré guère de manières qui ne vaillent les nôtres. Je couche de peu, car à peine ai-je perdu mes girouettes de vue.

 

- Bien vu mon Ambrose, mais le sexe ?

 

- Monsieur, vous aimez vous regarder ? Alors, entrez ! [....] venez tenter votre chance, entrez, entrez, l’homme est un éternel pourceau, l’ange aussi sommeille en lui, le divin angelot. »

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11 juin 2021 5 11 /06 /juin /2021 06:00

Si vous avez un peu plus de cinq minutes

 

« Cet homme est juste passionnant ! »

Sonia Lopez Calleja

Glyphosate, Labour, enseignement, Bolsonaro, temps long, séquestration du carbone, 30 % de sols salinisés en France, sciences naturelles, cycle de vie, 70 millions de migrants, Stéphane le Foll, 4 pour mille...Glyphosate, Labour, enseignement, Bolsonaro, temps long, séquestration du carbone, 30 % de sols salinisés en France, sciences naturelles, cycle de vie, 70 millions de migrants, Stéphane le Foll, 4 pour mille...

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10 juin 2021 4 10 /06 /juin /2021 08:00

 

- Et puis un beau matin plein de soleil nous enfourchions nos vélos, filions tout droit vers le check-point Charlie. À notre grand étonnement personne ne se soucia de nos petites personnes. Notre bonjour en français aux Vopos sembla leur suffire ce qui nous laissa pantois mais nous requinqua. Nous pédalâmes gaiement sur des avenues, aussi larges que des autoroutes, qui nous menaient jusqu'à l'avenue Unter den Linden en passant par l'Alexanderplatz le nouveau centre-ville du « siège du gouvernement de la RDA » pour ne pas dire Berlin-Est capitale de l’autre Allemagne puisque celle de l’Ouest se contentait de Bonn…

 

 

- Pourquoi ce raid soudain vers Berlin-Est ?

 

 

- Une histoire de filles…

 

 

- Comme toujours avec vous…

 

 

- Nous nous emmerdions à l’Ouest. Les allemands de l’Ouest, ceux de Bonn la petite capitale de la RFA, n’aimaient guère les Berlinois de l’Ouest. Deux années avant la chute du mur, la vitrine la plus avancée de l’Occident libre, le petit joyau enfoncé dans le cul des pays du Pacte de Varsovie, et plus concrètement dans celui de l’autre Allemagne dite Démocratique, coûtait aux contribuables ouest-allemands la bagatelle de 22 milliards de deutschemarks, soit comme l’écrivait un de ces économistes adepte de la formule qui frappe les esprits « 41 857 marks à la minute ». Berlin-Ouest relevait pour beaucoup de la danseuse coûteuse et, chaque fois qu’ils postaient une lettre, le timbre de solidarité obligatoire du Notopfer Berlin – 10% de sacrifice pour la détresse – ça leur laissait, de 1948 à 1956, un goût amer sur la langue. Bien sûr, l’image humble et courageuse, du bourgmestre Willy Brandt qui saura par des gestes symboliques, lors de la répression sanglante par les russes de l’insurrection hongroise en 1956, où  il prit la tête dizaine de milliers de jeunes manifestants se mettant en route vers la porte de Brandebourg au cri de « Russes dehors ! » ou lors de son agenouillement en 1970 devant le mémorial du ghetto juif de Varsovie, masquer toutes ces petites mesquineries petite bourgeoise.

 

 

- J’adore votre mélange étrange d’amourettes et de discours politique bétonné…

 

 

- Tu as raison, nos petits jeux du Berlin des années 70, qui peuvent prêter à sourire en ce début du XXIe siècle, où par-delà les effets d’intoxication du camp de ceux qui justifiaient l’enfermement, donc l’asservissement de leurs populations à un régime policier et bureaucratique, par la résistance à une autre mainmise : celle de l’impérialisme américain, choisir son camp relevait d’un vrai courage. S’en tenir au discours bêlant des pacifistes « plutôt rouge que mort » ou à celui des partisans de la lutte armée des FAR débouchant sur le vide et la violence aveugle, c’était se donner bonne conscience.

 

 

- Tu me dis que vous étiez pris au piège de Berlin-Est, je ne comprends pas pourquoi ?

 

 

- La Stasi nous avait repérés, nos copines étaient des opposantes, étiquetés comme des espions impérialistes, nous n’avions nulle envie d’aller respirer les geôles d’Hohenschönhausen…

 

 

- L’art et la manière de se fourrer dans un guêpier…

 

 

- Excellente remarque dont tu devrais tirer profit, mais ne revenons pas sur les choses qui fâchent. Nous sollicitâmes Sacha, l’homme des solutions. Très vite il nous informa qu’il allait nous exfiltrer sous le couvert d’une troupe de jeunes comédiens anglais du British Council qui, après avoir entamé sa tournée par Berlin-Est, partait le surlendemain pour le Festival International du Théâtre de Prague. La chance nous souriait, le régisseur et son assistant venaient de contracter la coqueluche. Nous prendrions leurs places nombre pour nombre. Il nous confia à Conrad qui nous entraîna à l’étage dans un bureau encombré de livres et de piles de paperasses recouvertes de poussière. « Donnez-moi vos papiers d’identité ! » S’asseyant derrière sa table sous une lampe très puissante, avec un soin d’horloger, Conrad entreprit l’extraction des photos de nos passeports en nous précisant qu’il allait nous établir un passeport de la République algérienne démocratique et populaire. « Pour vous ça présentera un double avantage : d’abord celui de la langue, vous pourrez vous exprimer en français ou en anglais sans que les nombreux gardes-chiourmes, qui ne manqueront pas de vous contrôler, s’en étonnent, ensuite vous bénéficierez du fait que dans nos démocraties populaires l’Algérie de Boumediene jouit, en tant que membre éminent des non-alignés, d’un grand prestige. Je m’inquiétai des visas. « Entre pays frères c’est relax, et d’autant plus que vous êtes officiellement des protégés de Boumediene... » me rétorqua Sacha qui, d’un ton désinvolte, ajouta « le plus difficile pour vous sera de sortir de la nasse des pays du Pacte de Varsovie. Là il vous faudra jouer serré... »

 

 

 

Le car dans lequel nous embarquâmes, un British Leyland, avait des allures de bus psychédélique avec sur ses flancs des fleurs peintes cernant des décalcomanies de portraits de Marx, Gandhi, Castro, des Beatles et bizarrement de la Reine d’Angleterre et son porte-bagages couvert d’une bâche bleue arborait la colombe de la paix. Nous gagnâmes, Louis et moi, les places du fond qui nous étaient réservées. Les saluts furent joviaux mais nous dûmes nous habituer à nos nouveaux prénoms. Le voyage se passa sans incident et nous nous retrouvâmes à la tombée de la nuit dans un hôtel pour congrès, en lisière de la ville, genre monstruosité de verre et d’acier à la sauce soviétique. Depuis notre arrivée nous étions flanqués de trois accompagnateurs officiels. Sacha m’avait prévenu « c’est l’usage, tu fais comme si tu ne le remarques pas. Votre chambre sera fouillée. Ne jouez jamais au plus malin. Souriez sans arrogance ça les rassurera... »

 

 

 

Nous devions repartir, direction Varsovie, dans cinq jours. Nous retrouver aux portes de l’empire soviétique me renforçait dans l’idée que c’était là que la tenaille allait se refermer. La première ouverture vint de Louis qui, au détour d’une conversation, m’informât que deux de ses partenaires chiliens, membres du MIR, regagnaient leur pays car ça chauffait dur pour le bon docteur Allende. L’un d’eux, Ernesto, heureux que nous souhaitions les accompagner, se rendit à l’ambassade d’Algérie pour obtenir, en urgence, deux visas pour prendre le vol 2616 de la SAS en partance de Prague pour Quito via Schiphol. Pour bien comprendre la mécanique en œuvre, il faut se garder de comparer le temps d’aujourd’hui à celui d’une époque où les liaisons entre les ambassades et leur pays d’origine ne bénéficiaient pas des moyens modernes et rapides de communication. Le téléphone comme les téléscripteurs étaient utilisés avec parcimonie car les grandes oreilles américaines tétanisaient les services d’en face. Pour les visas le poste gardait une capacité d’appréciation et c’est ce qui nous sauva d’un contrôle tatillon. Le fonctionnaire déploya un zèle qui nous permit d’obtenir en un temps record les sésames des autorités tchèques qui se hâtèrent de faire plaisir à des ressortissants de partis frères s’embarquant à la hâte pour soutenir un président affichant ses amitiés avec Castro.

 

 

 

Restait maintenant pour nous à exécuter la partie physique de notre évasion et là nous allions devoir jouer serré. Comment allions-nous faire pour nous éclipser sans éveiller l’attention de nos cerbères ? L’avion décollait au milieu de l’après-midi et, par chance, l’aéroport se situait à quelques kilomètres de notre hôtel. L’achat de nos billets, via l’agence d’Air France à Prague, fut le premier test de notre capacité à passer au travers des mailles du filet. Mon choix de la Compagnie Française, qui assurait la représentation de SAS dans la capitale tchécoslovaque, n’était pas du tout innocent. Je m’y étais rendu sitôt que nous avions formé le projet de nous éclipser.

 

 

 

Mon plan était simple mais risqué. Chaque jour, une camionnette conduite par un vieux pépère très porté sur le schnaps se rendait à l’aéroport en début d’après-midi pour aller récupérer la presse internationale qui était ensuite distribuée aux différentes délégations. Mes relations avec le préposé étaient des meilleures. Je lui avais, en effet, procuré une bouteille de Cognac que j’avais déniché dans un magasin d’Etat réservé aux hiérarques auquel lui, simple pékin, n’avait pas accès. À plusieurs reprises je l’avais accompagné. Après le déjeuner j’annoncerais très officiellement que nous devions nous rendre à l’ambassade d’Algérie pour y réceptionner des documents arrivés par la valise diplomatique. Les seconds couteaux des services de Sécurité sont toujours très respectueux vis-à-vis de ceux qui manient des documents de ce type. Ma demande les prendrait de court. La bureaucratie à en horreur l’improvisation. Afin de leur sortir une épine du pied je proposerais d’accompagner le préposé à la presse à l’aéroport puis, de là je prendrais le bus pour me rendre à l’ambassade. De nouveau c’était risqué mais jouable. Dernier point d’importance : nous ne pouvions, sans éveiller les soupçons des douaniers, partir pour l’Amérique du Sud sans bagage.

 

 

 

Tout se passa sans la moindre anicroche, mon plan semblait couler de source, fluide. Après nous être enregistrés et avoir indiqué aux douaniers, forts compréhensifs à l’endroit d’invités de leur beau pays démocratique, que nos bagages allaient arriver avec nos camarades chiliens qui prenaient le même vol, nous gagnâmes la salle d'embarquement. Notre zinc, en provenance de Zurich, se payait un retard non chiffré. Au-delà de deux heures d’attente tout mon beau plan risquait de s’effilocher : nos gardes-chiourmes allaient s’apercevoir de notre absence. Par bonheur, très vite, le timbre aigu d’une voix annonçait, dans un anglais guttural, que notre vol SAS 2050 était annoncé pour la demi-heure qui suivait. Nous poussâmes un ouf de soulagement lorsque sur le tarmac les passagers en provenance de Zurich, une petite vingtaine, en file indienne, comme crachés par le gros tube d’acier, progressèrent en direction du hall d’accueil. Un camion-citerne allait se placer près du flanc droit de notre Mac-Donnell-Douglas. Dans une petite demi-heure nous devrions être en bout de piste, prêt à décoller. Sauf événement de dernière minute notre opération « extraction du guêpier » se solderait par un succès.

 

 

- Et ce fut le cas…

 

- Oui !

 

 

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