« La mort annoncée de “cet attribut de la vie citadine, devenu un rite de passage pour tous les visiteurs depuis la création du métro, en 1900 ».
« Né il y a cent vingt ans dans le métro parisien, le ticket en papier voit ses jours comptés, alors que la capitale s’apprête à passer à un système dématérialisé d’ici les Jeux olympiques de 2024 », écrit The Times.
Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports de la région, a acté le début d’une phase de transition, dont le premier volet mettra fin à la vente des carnets de dix tickets d’ici à mars 2022.
La Région Île-de-France a poussé à l’abandon du ticket papier, le jugeant polluant et coûteux. Le Times explique qu’environ 550 millions de tickets sont vendus chaque année, mais que ces derniers se retrouvent souvent jetés sur le pavé. La bande magnétique, quant à elle, pouvait être défaillante, élément avancé pour souligner l’obsolescence du produit.
L’objectif est d’orienter les voyageurs vers des tickets dématérialisés sur les cartes plastiques rechargeables ou sur smartphones. Le quotidien britannique déplore la mort annoncée de « cet attribut de la vie citadine, devenu un rite de passage pour tous les visiteurs depuis la création du métro, en 1900 »
Malgré la mise en circulation du passe Navigo depuis vingt ans, le ticket papier était toujours prisé des touristes ainsi que des Parisiens explorateurs occasionnels du sous-sol de la capitale. Les “petits rectangles rigides” étaient même devenus un élément à part entière de la culture populaire.
Dans un clin d’œil ironique, le journal britannique affirme que « cette évolution pourrait épargner aux responsables politiques une célèbre question piège des campagnes électorales : ‘Combien coûte le ticket de métro ?’”.
La devinette en avait mis plus d’un dans l’embarras.
Chanté par Serge Gainsbourg qui l’a rendu célèbre, mais aussi par les Frères Jacques dès 1958, sur scène à Montmartre ; immortalisé par Bourvil dans le film « La grosse caisse » (1965), le poinçonneur était né pour « faire des trous, des petits trous… » dans les tickets de métro.
Il a disparu progressivement avec l’arrivée de la piste magnétique testée dès 1968 et la mise en place des tourniquets qui compostent les tickets en modifiant le contenu de la piste magnétique. Le lundi 10 septembre 1973, tous les billets vendus, à l’exception des billets de tourisme et collectifs sont désormais magnétiques.
- Date de naissance, le 19 juillet 1900
- dimensions honorables 3 cm x 5,7 cm.
- Ses couleurs : pour ses débuts sur la ligne n°1, les couleurs choisies sont le rose pour la 1ère classe, le jaune pour la 2nde classe et le vert pour les tickets aller-retour.
- Des carnets de 10 tickets sont vendus à 2,50 francs pour la 1ère classe, et à 1,50 franc pour le carnet de 2nde classe.
- Les tickets à l’unité coûtent 25 centimes pour la première classe, 15 centimes pour la seconde classe et 20 centimes pour un aller-retour.
À l’arrivée sur le quai, le billet était poinçonné. La pince faisait une pastille de 6 mm et imprimait au dos, quantième, année et heure. Ces informations permettaient le contrôle des titres de transport dans les voitures. De 1911 à 1942, la pastille fera 4 mm puis à nouveau 6 m m.
THE TIMES - LONDRES ICI
Publié le 29/05/2021 - 06:05