Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 août 2021 2 17 /08 /août /2021 06:00

Vincent Van Gogh de retour à ArlesLe Botteleur (d'après Millet)", 1889, huile sur toile, de Vincent Van Gogh. (Musée Van Gogh, Amsterdam)

La culture du Foin de Crau

 

MEULES DE FOIN EN PROVENCE, 1888 DE VINCENT VAN GOGH

5 octobre 2010

Gigot d’agneau de Pauillac au foin AOC de la Crau... « Boudie pour les bêtes c'est aussi bon que pour vous le Châteauneuf du Pape ! ICI 

 

FOIN-JONC_BLANC_2010_009.jpg

 

Lorsqu’au temps d’Henri Nallet, Ministre de l’Agriculture, nous décidâmes de mettre le focus de la présidence française de l’UE sur les AOC et que le dépoussiérage des textes législatifs devint une nécessité, nous découvrîmes, sous la houlette de Marie-Hélène Bienaymé de l’INAO,  dans les mille-feuilles de l’ensemble des AO autres que vinicoles des produits aussi exotiques que le foin de la Crau et la porcelaine de Limoges par exemple.

Foin de Crau AOC : 1kg | Truffaut

Foin de Crau 3ème coupe pour les moutons et les chèvres - Douliere Hay  France

Dans la plaine de la Crau, un foin français qui vaut de l’or

SÜDDEUTSCHE ZEITUNG - MUNICH

Publié le 08/08/2021

 

Il n’y a pas que le champagne et Chanel : la France est aussi le pays d’un foin de luxe. Cultivé dans le Sud, destiné aux chevaux de course, il se vend partout sur la planète. Mais plusieurs menaces planent sur cette manne, très consommatrice d’eau.

 

Il va y avoir de la pluie. Les nuages noirs l’annoncent. La pluie est l’ennemie de David Doulière. Elle ruine le foin et le prix auquel il se vend. Si l’herbe fraîchement fauchée à l’odeur si forte et si florale qui repose dans le pré prend l’humidité, comment fera-t-il pour la vendre comme le meilleur foin au monde ?

 

“Ce serait dramatique*”, déclare-t-il. Il jette un coup d’œil au ciel. Dans sa course contre la pluie, il a passé tout l’après-midi sur son chariot élévateur à s’affairer dans les prairies qui entourent le château de Vilpail, une des meilleures adresses pour le foin, ici, à Crau, dans le sud de la France. Frénétique mais routinier, il enfourche une balle après l’autre, les empile sur son camion de 44 tonnes et fonce au grand hangar, vite, rentrer la récolte. Toujours pareil, toujours le même processus, tant que le temps reste sec en cette journée de printemps. Si ça sent le roussi, David Doulière, 59 ans, a beau être marchand, il met la main à la pâte. Ses collaborateurs parcourent les champs alentour en tracteur et font la même chose que lui. Il descend du chariot élévateur et soulève une touffe d’herbe coupée. “Il est d’un beau vert, déclare-t-il, mais il est déjà trop humide !”

 

 

Le territoire - SYMCRAU

 

Pour que le foin atteigne les 14 % d’humidité promis au client, il faudrait qu’il y ait du mistral, ce vent de terre sec qui vient du nord. Or voilà des jours que le vent souffle de la Méditerranée“Si ça continue, l’année 2021 sera une mauvaise année”, confie Doulière. La première coupe, en mai, détermine le prix, ainsi que la deuxième et la troisième, qui ont lieu plus tard. C’est la première qui contient le plus de fibres. Elle est vendue aux propriétaires de chevaux de course de grande classe du monde entier – Allemagne, Grande-Bretagne, Émirats arabes unis ou Sainte-Lucie, une île des Caraïbes.

 

Le foin de Crau est du pur luxe français. Un produit soigneusement fabriqué pour chevaux gourmets et propriétaires connaisseurs. Ce grand cru de l’alimentation animale a droit depuis 1997 à l’appellation d’origine protégée, qui s’applique également aux vins et aux fromages à pâte molle. Il a été le premier produit non destiné à la consommation humaine à recevoir ce label tant convoité. Il se vend actuellement 200 à 250 euros la tonne, aussi cher que le maïs. Beaucoup d’argent pour de l’herbe sèche. Le foin allemand est un tiers meilleur marché. “Il y a le champagne, il y a Chanel et il y a le foin de Crau”, déclare Doulière. Il ne manque pas de confiance en lui.

 

Un oasis de prairies et de haies

 

Son or vert pousse pourtant dans une région plutôt oubliée, méconnue. Toute l’attention va aux paysages de rêve qui l’entourent : à l’ouest, la Camargue, le pays des lagunes étincelant dans le contre-jour et des flamants roses. À l’est, la Provence, ses villages pittoresques et ses célèbres champs de lavande. La plaine de la Crau, toute plate, se trouve juste entre les deux. Elle a deux visages très différents : du côté de la mer, c’est un désert sec, une steppe où l’air vibre et où rien ne pousse à part du thym rabougri. Au nord, en revanche, on trouve une herbe luxuriante : les 2 000 kilomètres de canaux d’irrigation qui apportent de l’eau des Alpes depuis le XVIe siècle font de la Crau humide une oasis de prairies et de haies, qui ressemble plus à un comté anglais qu’à un paysage méditerranéen. C’est là, sur 13 500 hectares, que les producteurs récoltent leur précieuse marchandise.

 

Tout pourrait donc être idyllique. David Doulière et les [près de] 300 autres membres du Comité du foin de Crau, l’association locale du foin, pourraient vaquer tranquillement à leurs activités si le site n’était pas menacé de tous les côtés, par exemple par les cinq oléoducs qui courent sous les prairies ou par les nouvelles autoroutes qui grignotent la plaine. Et si le dérèglement climatique ne faisait pas du foin de luxe lui-même un problème.

 

Accros au foin de Crau - Oui ! Le magazine de la Ruche Qui Dit Oui !

 

Certes, les producteurs n’ont pas besoin de pluie, mais il leur faut tout de même d’énormes quantités d’eau, que les canaux détournent de la Durance : 300 millions de mètres cubes par an, selon Foindecrau, ce qui correspond à 2,5 milliards de baignoires. Or l’eau se fait de plus en plus rare dans le sud de la France.

 

Doulière et ses collègues sont de plus en plus confrontés à des questions critiques : toute cette eau juste pour que la steppe soit bien verdoyante, est-ce défendable ?

 

Un régal pour animaux de luxe peut-il justifier cette consommation ?

 

Ou est-ce décadent ?

 

Le conflit ne fait que commencer. “Il ne faut rien changer à l’irrigation, déclare Doulière. Ce serait dramatique*.” Bien sûr. D’après lui, ce ne sont pas seulement des intérêts économiques et environnementaux qui sont en jeu mais un paysage de près de 500 ans. Vincent Van Gogh avait peint la récolte du foin en 1888 quand il vivait à Arles, à côté.

 

En 2021, la récolte ne se fait plus avec râteaux et chars à bœufs mais avec botteleuses automatiques et chariots élévateurs. Doulière continue à se démener dans les prés. Plus les nuages se font menaçants, plus vite il ramasse les lourdes balles de foin comme si c’étaient des petits cubes en bois. À 19 h 30, tout s’arrête : il pleut comme vache qui pisse. Doulière a rentré un tiers de la première coupe. Le reste va devoir attendre au moins cinq jours sans pluie sur le sol avant de pouvoir être ramassé.

 

Produire du foin, c’est tout un art dans la plaine de la Crau. Des règles précises, le soleil, le mistral et un apport en eau maîtrisé donnent ses lettres de noblesse à ce produit apparemment banal. De mars à septembre, les prairies sont inondées tous les huit à dix jours grâce à de petites écluses. Pendant dix heures, pas plus, sinon l’herbe pourrit. L’eau qui ne s’infiltre pas dans le sol s’écoule par les rigoles. L’eau de la Durance nettoie l’herbe et lui apporte des nutriments, ce qui permet trois récoltes par an. La première va aux chevaux, les deux autres aux vaches et aux moutons, ce sont les prémices de bons fromages français.

 

Le seul engrais, ce sont les déjections des moutons qu’on mène sur les prairies en hiver. Les règles de l’AOP interdisent les pesticides.

 

Fromental : planter et entretenir – Ooreka

Le foin de Crau contient jusqu’à 32 sortes de plantes, d’herbes aromatiques et de fleurs ; cinq d’entre elles doivent obligatoirement y figurer, parmi lesquelles le fromental. Une fois liées, les balles ne doivent pas passer la nuit sur les champs. Les producteurs sont d’ailleurs de véritables pros du marketing en matière de conditionnement : l’authentique foin de Crau est lié avec une ficelle spéciale rouge et blanc, elle aussi protégée.

 

Les autorités chargées de la répression des fraudes enquêtent régulièrement sur des contrefaçons. Un faux foin de Crau venant en fait du Canada a été retiré de la circulation en Irlande. Des imitations ont été repérées en Allemagne.

 

S’il y en a un qui apprécie particulièrement le fourrage français en Allemagne, c’est Klaus Hart, un négociant de Bochum. Il fait partie des rares personnes qui importent du foin de Crau, “pour les chevaux de course de première catégorie”. Il n’achète plus de foin allemand : il contient trop de sucre, est trop humide et trop souvent mêlé de terre. C’est comme comparer le rôti de porc à la salade provençale. “Avec le foin de Crau, les chevaux sont en forme, pas gros. Il contient des sels minéraux et est riche en protéines, s’extasie-t-il. Il est sec mais pas poussiéreux.” Ce qui est important pour les poumons des stars de l’hippodrome : la présence de terre dans le fourrage peut faire la différence entre la victoire et la défaite.

 

Sur le bureau de David Doulière, dans la zone d’activité de Saint-Martin-de-Crau, la capitale du paradis du foin, se trouvent des photos de deux de ses meilleurs clients : Trêve, une jument spécialiste du plat, et Timoko, le champion de trot. Ils ont remporté chacun plusieurs millions d’euros – grâce à son superfoin entre autres, d’après Doulière.

 

“Je fournis de la très haute qualité”, déclare-t-il. Si un client n’est malgré tout pas satisfait, il fait jouer la garantie. Doulière le rembourse ou lui fournit du nouveau foin. Un client suisse a récemment trouvé de la sétaire verte dans son foin. C’est mauvais : la sétaire provoque des inflammations dentaires chez les chevaux. “Notre foin est un produit naturel pas un produit de synthèse, explique Doulière. Ça peut malheureusement arriver.”

 

Défenseurs de la terre

 

C’est aussi ce qu’a découvert l’émir de Dubaï. Mohammed ben Rachid Al-Maktoum a un jour fait venir Doulière spécialement de France par avion, une véritable convocation, car ses palefreniers avaient trouvé de petits os dans le foin de Crau. “Il y avait eu un lièvre dans l’herbe au moment de la récolte, raconte le producteur. Je lui ai expliqué ce qu’était une prairie, qu’il y avait des animaux sauvages qui vivaient dedans.” L’émir, qui avait payé 500 euros par tonne de foin, s’est calmé. Doulière continue à approvisionner la cour.

 

Oui, la prairie vit. Dans sa partie sud, la plaine de la Crau est toujours une steppe couverte de pierres. D’après le poète antique Eschyle, Héraclès s’y retrouva un jour pressé par les Ligures et Zeus fit pleuvoir des pierres pour contraindre ses ennemis à la fuite. Ça, c’est la légende. Du point de vue géologique, ces cailloux sont les vestiges de l’ancien delta de la Durance, qui s’est jetée dans la mer à cet endroit jusqu’au dernier âge de glace. Et cette steppe pierreuse vit aussi.

 

Prionotropis hystrix rhodanica, par exemple, une sauterelle qu’on ne trouve qu’ici, est un aliment vital pour de nombreux oiseaux, par exemple le ganga cata. Tous deux, la sauterelle comme le ganga cata, sont menacés d’extinction. Ces animaux ont été vus pour la dernière fois sur le site d’une piste d’essais automobiles de BMW.

 

L’homme utilise cette étendue de terre pour des choses qu’il n’aime pas avoir à proximité. Par exemple la base aérienne d’Istres, une usine de dynamite, les monceaux d’ordures de Marseille. Et pour les oléoducs. L’éclatement de l’un d’entre eux a pollué 46 000 tonnes de terre en 2009.

 

Là où la plaine de la Crau touche la Méditerranée s’élèvent les cheminées polluantes des raffineries de Fos-sur-Mer. Le foin ne présente cependant pas de taux inquiétant de substances toxiques, à en croire les mesures de l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions. Cela tient du miracle.

 

Une petite partie de la plaine de la Crau est réserve naturelle nationale depuis 2001. Cela ne freine pas la menace que les producteurs de foin craignent le plus : les autoroutes se multiplient et les hangars poussent comme des champignons parce que c’est là que se croisent les chemins qui partent du port de Marseille pour aller en Espagne et dans le nord de l’Europe. Or le grignotage des surfaces se fait surtout au détriment des prairies à foin. Doulière et l’association des producteurs de foin se considèrent comme les défenseurs de ces terres. Il est furieux qu’on reproche à leur entretien de ce paysage gourmand en eau d’être antiécologique. “On n’est pas des gaspilleurs.”

 

Un écosystème menacé

 

Annick Mièvre voit les choses différemment. Directrice de la délégation Paca-Corse de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, elle trouve que les producteurs ponctionnent trop d’eau de la Durance. Le fleuve n’alimente pas seulement la plaine de la Crau mais fournit de l’eau potable à 3,5 millions de personnes en tout. “La ressource se raréfie”, déclare-t-elle. L’écosystème du fleuve risque de se retrouver déséquilibré. Les modèles climatiques pour la période allant jusqu’à 2065 prévoient beaucoup moins de neige en hiver et un niveau très faible en été. “La solution, c’est d’économiser l’eau”, conclut-elle. Elle fait pression pour que la production de foin ne prélève dans le fleuve que ce dont elle a vraiment besoin – d’autant qu’une grande partie des volumes destinés à l’irrigation s’écoule sans être utilisée. L’agence a déjà multiplié par deux le prix de l’eau depuis 2012.

 

L’association des producteurs de foin a consenti à ce que la part d’eau qu’elle tire d’un lac de retenue situé sur le cours supérieur de la Durance soit réduite pendant les mois d’été au profit de la production d’électricité. Sinon, elle rappelle que l’eau des prairies s’infiltre dans la nappe phréatique et contribue donc à l’approvisionnement de la population.

 

Eau potable, production d’électricité et arboriculture fruitière – il y a beaucoup d’intérêts opposés au foin pour chevaux de course dans la bataille de l’eau de la Durance. Doulière croit cependant savoir comment son secteur pourra sortir de la défensive : “Nous devons demander à intégrer le patrimoine culturel de l’humanité de l’Unesco. Nous préservons un paysage culturel et la biodiversité.” De plus, d’après ses calculs, 4 000 hectares de prairie à foin retiennent chaque année 65 000 tonnes de CO2. Alors qu’on ne lui parle pas de réchauffemement climatique !

 

En tout cas, son entreprise va continuer à croître. Elle avait quelque peu souffert à cause du coronavirus. Comme il y avait moins de courses de chevaux, certains entraîneurs nourrissaient leurs bêtes avec du foin bon marché. Cependant, la demande repart. Doulière s’est acheté aux États-Unis, et moyennant 2 millions d’euros, une machine qui comprime le foin au maximum et l’assemble en petites balles très denses. “Ça facilite l’exportation”, se réjouit-il.

 

Klaus Hart, l’importateur de la lointaine Bochum, réfléchit lui aussi au moyen de gagner encore davantage avec le foin de Crau. Il s’est mis à en vendre à des propriétaires de cochons d’Inde. Les cochons d’Inde sont eux aussi des animaux sensibles. “Ça marche très bien, confie-t-il. Les gens sont prêts à payer très cher.” Il demande 6 euros pour un kilo de foin de Crau pour cochons d’Inde. Soit 6 000 euros la tonne.

 

* En français dans le texte.

Leo Klimm

 

Les prairies de la Crau Humide à Entressen - © Service Communication ville d'Istres

FOIN DE CRAU ICI

 

 

Le Foin de Crau a obtenu son AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) et son AOP (Appellation d’Origine Protégée, équivalent de l’AOC au niveau européen) en 1997 (Règlement CE n°2325/97 et publication au Journal Officiel n°224 du 26 septembre 1999).

 

 

Il s’agit du premier aliment pour animaux à obtenir un tel label de qualité, et encore le seul aujourd’hui. Ce résultat est le fruit d’une reconnaissance et d’une organisation très ancienne qui a débuté à la fin du XIXe siècle et qui se poursuit encore de nos jours.

 

 

La démarche qualité pour le Foin de Crau assure une garantie supplémentaire pour les clients. Ce foin est reconnaissable grâce à sa ficelle rouge et blanche.

Partager cet article
Repost0
16 août 2021 1 16 /08 /août /2021 06:00

81_1.jpgAuteur Jean-loup Chiflet | Robert Laffont Canada

 

8 juin 2014

Il vaut mieux avoir l'air conditionné que l'air stupide : I love Jean-Loup Chiflet buveur chic ICI

 

6a010535f04dfe970b0176175c83e0970c.png

 

Dans le cadre de ma nouvelle politique du « moins j’en fais mieux je me porte » j’externalise sans délocaliser. Aujourd’hui je vous branche sur un papier de Jean-Loup Chiflet  qui « ne manque ni de livres ni d'humour, la preuve, c'est qu'il est éditeur et aussi auteur d'une cinquantaine d'ouvrages sur l'humour et la langue, dont le fameux Sky my husband! Ciel mon mari! Il se définit lui-même comme « spécialiste, ancien élève et grammairien buissonnier ».

 

 Pourquoi ?

 

2 raisons : la première c’est que j’adore sa chronique que je dédie aux accros de la grammaire, la seconde c’est que c’est un buveur chic ou du moins je le présume.

 

Donc Jean-Loup  Chiflet écrivait  le 14/07/2011 « Il vaut mieux avoir l'air conditionné que l'air stupide »

 

Le magasin pittoresque de la littérature française

Vous allez enfin tout savoir sur les détails intimes, croustillants et émouvants de la vie de nos grands écrivains : caractéristiques physiques, animaux de compagnie, lieux de résidence, vie sexuelle, secrets de famille, tics, obsessions, phobies etc... Ce petit ouvrage aurait très bien pu s'appeler "Miscellanées" mais nous lui avons préféré un titre emprunté à un magazine encyclopédique très en vogue au XIXe siècle, le Magasin pittoresque.

 

Dans ce pêle-mêle littéraire, vous allez tout savoir sur les détails intimes, croustillants et émouvants de la vie de nos grands écrivains (animaux de compagnie, vie sexuelle, secrets de famille, obsessions, phobies...).

 

Ainsi vous apprendrez, entre autres choses, que le chien d'Emile Zola s'appelait Hector et le chat de Perec Delo, que Maupassant mourut fou à 43 ans, que Colette utilisait des vélins bleu lavande, que Jean-Claude Carrière ne pouvait pas écrire sans son crâne mexicain fétiche, que Montaigne souffrait de calculs rénaux, que Cocteau était opiomane, et qu'il y a en France 2 370 rues ou avenues Victor-Hugo et seulement 330 rues Gustave-Flaubert.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
15 août 2021 7 15 /08 /août /2021 06:00

Histoire d'une lutte - Les congés payés

« Je prends relâche, je repose mes yeux, je rêve à d'autres choses, je me remets à neuf »

Alain, Propos, 1924, p. 615

À celles et ceux qui, gentiment, me demandent : « Tu pars quand en vacances ? » je réponds « Je suis en vacances éternelles ! »

 

L'histoire des congés payés en France | Rue de la Paye

20 juin 1936

Le Front populaire généralise les congés payés ICI 

 

Un mois après son arrivée au pouvoir, le Front Populaire généralise les congés payés en France. La loi est votée à l'unanimité par les députés le 11 juin 1936 et promulguée le 20 juin 1936. Elle prescrit un minimum de deux semaines de congés par an pour tous les salariés français liés à leur employeur par un contrat de travail.

 

https://images.ladepeche.fr/api/v1/images/view/5eeed0793e4546331d11c977/large/image.jpg?v=1

 

En 1942, Léon Blum a contribué à forger ce mythe en déclarant devant ses juges du procès de Riom : « Je ne suis pas souvent sorti de mon cabinet ministériel mais, chaque fois que j'en suis sorti, j'ai traversé la grande banlieue parisienne et j'ai vu les routes couvertes de ces théories de tacots, de motos, de tandems, avec des couples d'ouvriers vêtus de pull-overs assortis, et qui montraient que l'idée de loisir réveillait, même chez eux, une sorte de coquetterie naturelle et simple; tout cela me donne le sentiment que, par l'organisation du travail et du loisir, j'avais malgré tout apporté une espèce d'embellie, d'éclaircie dans des vies difficiles, obscures; qu'on ne les avait pas seulement arrachés au cabaret, qu'on ne leur avait pas seulement donné plus de facilité pour la vie de famille, mais qu'on leur avait ouvert la perspective d'avenir, qu'on avait créé chez eux un espoir. »

 

LES CONGÉS PAYÉS, C'EST UN DROIT ! | L'HUMAIN D'ABORD DOUAI

Vive l'été, le soleil et les congés payés - YouTube

 

État providence

 

De ce point de vue, les bourgeois conservateurs ont fait preuve de lucidité. Keynes, l'un des précurseurs de l'Etat providence avec Lord Beveridge, était un grand bourgeois. Il écrivait en 1931, à propos de la doctrine communiste : « Comment puis-je adopter une doctrine qui, préférant la vase au poisson, exalte le prolétariat crasseux au détriment de la bourgeoisie et de l'intelligentsia - qui, en dépit de tous leurs défauts, sont la quintessence de l'humanité et sont certainement à l'origine de toute oeuvre humaine? »

 

Bismarck fut le premier, dans l'Allemagne des années 1880, à faire voter les grandes lois ouvrant la voie de l'Etat providence. Il n'avait certes rien d'un socialiste, et écrira dans ses Mémoires : « Messieurs les démocrates joueront vainement de la flûte lorsque le peuple s'apercevra que les princes se préoccupent de son bien-être. »

 

La Rochefoucauld-Liancourt, en juin 1790, déclarait devant le Comité de mendicité : « Nous savons tous que si la propriété est la base des sociétés politiques [...à, il est de l'intérêt public de prévenir les désordres et les malheurs où seraient conduits un grand nombre d'hommes sans ressources qui, maudissant les lois dont ils n'avaient jamais senti les bienfaits, pourraient, par l'excès de leur misère, être entraînés d'un moment à l'autre à servir les entreprises des ennemis de l'ordre public; ces considérations politiques se réunissent aux cris impérieux de l'humanité pour qu'un gouvernement sage compte au rang de ses premiers devoirs le soulagement de la pauvreté. »

 

L'histoire lui a donné raison. La pression populaire seule n'explique pas le développement de l'Etat providence. La découverte, au XXVIIIe siècle, des lois de la probabilité permit la maîtrise des risques et la naissance des systèmes d'assurance et de sécurité sociale. Mais ses véritables promoteurs se trouvent au sein de la bourgeoisie éclairée, depuis longtemps convaincue que ces conquêtes ouvrières deviendraient le meilleur rempart de l'ordre social.

 

Bref, si je touche une belle retraite c’est que j’ai à la fois cotisé au régime général dit de répartition et à des régimes complémentaires par points.

 

Ma seule activité étant l’érection journalière de chroniques sur mon blog, je vais cette année innover en faisant relâche jusqu’au début septembre.

 

Pour autant vous n’aurez pas forcément un écran blanc mais sans doute de vieilles chroniques ou des chroniques brèves mijotées avant mon départ.

 

Bonnes vacances et à bientôt sur mes lignes…

 

Partager cet article
Repost0
14 août 2021 6 14 /08 /août /2021 06:00

 

1966, l’année de mes 18 ans, je viens de boucler ma première année de Droit à la Fac à Nantes. Ma bourse plate me permet tout de même de me gaver de me gaver de cinéma au Katorza où le tarif étudiant : 3 francs c’est le prix de 2 sandwiches au jambon. Beaucoup d’entre nous vivions de peu mais nous étions fichtrement heureux de goûter à la liberté. Nous faisions la fête, fréquentions assez peu les amphis, commencions à refaire le monde.

 

S’il est un film qui a éveillé en moi les premières questions sur l’amour conjugal, le carcan de la fidélité, c’est bien le film de de Pierre Granier-Deferre « Paris au mois d’août »

 

affiche-Paris-au-mois-d-aout-1965-1.jpg

 

La suite ICI 

 

Paris au mois d'aout - René Fallet

 

Dans le roman, René Fallet dit que son personnage ressemble à Charles Aznavour. Pierre Granier-Deferre ne se l’est pas fait dire deux fois. En adaptant Paris au mois d’août, il confie le rôle principal à l’acteur de Tirez sur le pianiste. C’est un été en noir et blanc. Il fait beau. Sa femme et ses enfants sont en vacances à Concarneau. Plantin travaille au rayon pêche de la Samaritaine. Ce petit vendeur en blouse grise a l’air de sortir d’un dessin de Sempé. Il rêve, se promène mains dans les poches, tombe sur une touriste anglaise qui cherche le Panthéon. C’est parti.

 

Extrait du film Paris au mois d'août - Paris au mois d'août - Les 5  premières minutes - AlloCiné

 

Patricia est blonde, mannequin. Elle balance son sac au bout du bras, se demande à quoi sert l’Académie française, s’interroge: «Qu’est-ce que c’est, un brin?» Ils se promènent dans le VIe arrondissement et leur errance rappelle celle du Feu follet.

 

L'amour éphémère de Charles Aznavour dans Paris au mois d'août

Partager cet article
Repost0
13 août 2021 5 13 /08 /août /2021 06:00

 

Dans ma dernière moisson de livres j’ai récolté un tout petit livre, 26 pages, d’Amos Oz Jésus et Judas

 

Jesus et Judas, de Amos Oz | Éditions Grasset

Source ICI 

 

Le grand écrivain Amos Oz, récemment disparu, s’est intéressé à la figure du traître toute sa vie – comme son œuvre romanesque en témoigne. Dans un discours prononcé à Berlin en 2017, il a voulu revenir sur le plus célèbre d’entre eux, et réfléchir au rôle qu’a joué la prétendue trahison de Jésus par Judas dans la naissance de l’antisémitisme chrétien. Il se fait conteur en nous présentant une version alternative de l’histoire connue, et en nous interrogeant sur les liens entre les deux grandes religions monothéistes que sont le judaïsme et le christianisme. Sa réflexion est iconoclaste, irrévérencieuse, romanesque, mais toujours nourrie d’une connaissance profonde des textes fondateurs des deux religions.

 

Cet ouvrage, le premier inédit publié depuis le décès d’Amos Oz en décembre 2018, condense une certaine philosophie du dialogue qui était au cœur de l’œuvre et de l’engagement d’Amos Oz. Sa parole demeure d’une actualité brûlante.

 

En préambule, la rabbin Delphine Horvilleur s’adresse directement à l’auteur disparu, dans une émouvante lettre. Elle nous offre un éclairage passionnant de la conférence d’Amos Oz, en nous parlant des prophètes et des traîtres, du rôle de la littérature dans nos vies, et du besoin de dialogue pour surmonter les fanatismes de toute sorte.

 

Amos Oz : « Judas, le seul, le premier et l'unique chrétien » | L'Humanité

Amos Oz : « Judas, le seul, le premier et l’unique chrétien »

Jeudi 27 Octobre 2016

Du maître écrivain israélien Amos Oz, Gallimard publie Judas, un livre qui bouscule des idées reçues et fait grincer des dents ici et là-bas. Entretien.

 

- Ce livre semble autant un roman qu’une parabole. Peut-on utiliser ce mot ?

La suite ICI 

Partager cet article
Repost0
12 août 2021 4 12 /08 /août /2021 06:00

 

Sitôt posé le pied à terre, je lui ai fait le coup, dans le style tonitruant de Gabin dans la traversée de Paris avec son Jambier, de le héler ainsi « Jancou ! »

 

Ça faisait un sacré bail qu’on ne s’était vu, 3 ans pile poils, depuis mon passage au café des Alpes à Chatillon-en-Diois.

 

Brèves de comptoir au café des Alpes : Pierre Jancou prend Racines à Chatillon-en-Diois… Le Taulier toujours le premier !

8 août 2018

Brèves de comptoir au café des Alpes : Pierre Jancou prend Racines à Chatillon-en-Diois… Le Taulier toujours le premier ! ICI 

 

Le ciel, ce dimanche 8 août, en milieu d’après-midi, hésitait, des échancrures de bleu offraient au soleil un peu d’espace, le vent charriait des masses grises de nuages, alors je décidai de traverser Paris sur un chemin tant de fois emprunté au temps du Pavillon des Canaux puis ces derniers temps pour d’autres amours. Je passai la Seine sur le Pont d’Austerlitz, longeai le bassin de l’Arsenal, Bastille, Richard Lenoir et je stoppai mon fier destrier noir face à la Chambre Noire.

 

Accolade, joie des retrouvailles, Pierre, toujours aussi chaleureux, me présente au boss de la Chambre Noire : Oliver Lomelli et à la  belle Johanna qui met avec lui la main à la pâte. Nous papotons en terrasse, mais je ne vais pas vous en parler, c’est entre nous.

 

 

Je m’installe.

 

La suite en images :

 

 

 

 

 

Prendre le temps, observer les clients, je commence toujours par les grolles, ici les filles sont très birkenstock, les garçons tennis, décontraction, la terrasse est blindée, je suis un peu pompette mais la nourriture est savoureuse, goûteuse, et les vins sont tellement nus que je serais prêt à prendre un abonnement à La Chambre Noire pour y puiser de nouvelles découvertes. Ce dimanche soir était le dernier service avant la coupure aoûtienne. Je reviendrai dès la réouverture en septembre.

 

L’air était doux, je me laissai aller à ma satiété lorsque trois charmantes jeunes femmes survinrent, il n’y avait plus de places, je leur proposai de se poser à me table car j’allais lever l’ancre. Ce qu’elles firent. C’étaient des modeuses. Nous papotâmes. Elles me soumirent à un interrogatoire très féminin. Je me fis un plaisir de dézinguer les influenceuses de la Toile. Lorsque je pris congé, elles me dirent d’être prudent, je les rassurai. Bises à Pierre et Johanna, et c’est reparti pour une nouvelle traversée de Paris.

 

Retour cool Raoul, Paris au mois d’août est serein, je pédale le cœur léger, ce fut vraiment une belle soirée.

Partager cet article
Repost0
10 août 2021 2 10 /08 /août /2021 06:00

Noirmoutier : le pays de la Bonnotte ... - Cuisiner... tout Simplement, Le  Blog de cuisine de Nathalie

« J’ai mis cinq heures de Paris.

 

-         Moi une heure et quart de Nantes.

 

-         Tu as pris le pont ou tu as goisé ?

 

-         Le pont, à cause de la marée, et puis il y avait du monde à Bouin alors j’ai bifurqué par St Gervais. Là j’ai pris Saint-Urbain et j’ai filé vers la Barre-de-Monts et enfin l’Océan.

 

-         Je ne sais pas si c’est mieux, mais peu importe, nous sommes là.

 

-         Oui nous y sommes, sur notre chère île de Noirmoutier. »

 

Frédérique Decré, Delphine Boju et Agathe Stefani Goûts du Gois les éditions de l’épure ICI 

 

Goûts du Gois

 

8 mai 2009

Les bonnes adresses de l’Amicale du Bien Vivre : Goûts du Gois et la Bonnotte du 5 mai… ICI 

 

Create your own 'Bonnotte' and charge the Potato Price you want | PotatoPro

 

21 mai 2009

Mesclun de l’Océan aux Bonnottes de Noirmoutier confites et le vin qui va avec… ICI

 

18 juillet 2007

Noirmoutier ICI 

 

Gratin-004.JPG

25 août 2013

Noirmoutier n’est plus une île mais il lui reste son Gois, son mimosa et elle peut toujours faire son cinéma… depuis César et Rosalie ICI 

 

La Bonnotte, la pomme de terre de luxe de Noirmoutier

 

 

LA VENDEE DANS NOS ASSIETTES (1/8) Tout l'été, Les Echos vous emmènent à la découverte des produits locaux vendéens. Premier volet de la série : la pomme de terre Bonnotte, qui a échappé de justesse à la disparition, grâce à des agriculteurs, aidés de l'Inrae et de Monoprix. Elle est aujourd'hui un symbole de l'île de Noirmoutier.

Par Olivia BASSI

Publié le 3 août 2021

 

 

Elle a bien failli disparaître de nos assiettes. Aujourd'hui, la Bonnotte, une pomme de terre ronde, à la peau très fine et au goût iodé, cultivée sur l'île de Noirmoutier, s'exporte jusqu'au Japon ou à Dubaï. Le tubercule n'a dû son salut qu'à la détermination, à la fin des années 1980, d'une coopérative de producteurs, soutenus par l' Inrae et Monoprix. Ensemble, ils décident de sauver cette variété fragile, qui ne peut être plantée et ramassée qu'à la main, rendant la mécanisation de sa culture impossible.

 

La pomme de terre la plus chère du monde ?

 

Sa production reste d'ailleurs limitée à 100 tonnes, qu'il faut vendre vite, la primeur, récoltée entre le 8 et le 20 mai, ne se conservant qu'entre trois et six jours. Pas étonnant dès lors qu'elle a été déclarée pomme de terre la plus chère au monde lors d'une vente à Drouot !

 

A Noirmoutier, la production de pommes de terre ne se limite pas à la Bonnotte. Avec son microclimat, sa terre sablonneuse, nourrie de goémon et naturellement salée par les embruns, l'île offre des conditions idéales - il y gèle rarement - pour obtenir des pommes de terre hâtives et primeur. Récoltées tous les jours, sept variétés se succèdent sur l'île, du 15 mars au 15 juillet : Sirtéma, Lady Christ'l, Zen, Bonnotte, Laurette, Anna lisa, Iodea.

 

Marins patates

 

« La pomme de terre est une tradition à Noirmoutier depuis le XIXe siècle. Aliment complet pour les familles, elle était produite jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale par des « marins patates ». Des Noirmoutrins à la fois pêcheurs, sauniers, éleveurs et agriculteurs selon la saison », explique Nicolas Paille, directeur de la coopérative agricole de Noirmoutier.

 

En 1945, pour s'affranchir de l'intermédiaire des courtiers agricoles, 350 de ces « marins patates » se regroupent en coopérative pour conditionner et vendre en commun leur production. Mais aussi se défendre face à la pomme de terre bretonne, préférée car moins coûteuse, par la grande distribution. Pour faire face, les producteurs décident de se faire connaître et d'investir, à la fin des années 1980, 5 % de leur chiffre d'affaires dans de grandes campagnes de pub. Leur combat paie. La pomme de terre primeur de Noirmoutier est finalement reconnue par un arrêté réglementaire et, en 1996, fait son grand retour sur les étals.

 

Label Rouge et IGP

 

De quoi encourager toute la filière locale, qui poursuit sa montée en gamme et obtient, en 2018, un label rouge obtenu pour quatre des sept variétés, et deux ans plus tard, la précieuse Indication Géographique Protégée (IGP). Sous l'impulsion du cahier des charges de l'IGP, les producteurs sont aujourd'hui engagés dans une démarche d'agriculture durable et zéro pesticide pour une partie de la production. « Limités en termes de périmètre par l'insularité et l'IGP, nous avons trouvé un équilibre économique. Sur 12 tonnes produites, un tiers de la production est réservé aux restaurateurs, aux maraîchers et aux grossistes en fruits et légumes et les deux-tiers vont en grande distribution ». En saison, la coopérative emploie 80 personnes pour le conditionnement et la vente des pommes de terre et 150 en comptant les renforts chez les producteurs.

 

Olivia Bassi

Partager cet article
Repost0
9 août 2021 1 09 /08 /août /2021 06:00

cailles

Alors que je souhaitais aller dîner à la Chambre Noire où officie le révérend père Jancou ICI le ciel de Paris prit un ton d’anthracite, tonna, demi-tour immédiat sur mon fier destrier noir, le déluge, une bordée de grêlons s’abattit sur la cohorte des débiles antivac.

 

 

Replié sur mes terres, vautré sur mon canapé, je m’emparai de la télécommande de mon écran noir, le tripotai, pianotais, tombais sur l’annonce du Festin de Babette, faute de la tortore du bistrotier suisse Jancou je décidai de me replier sur  le cinéaste danois Gabriel Axel.

 

Achat Le Festin de Babette en Blu Ray - AlloCiné

 

Dans mon souvenir, Stéphane Audran, en Babette Hersant, ex-chef de cuisine du Café anglais de Paris, est stupéfiante, ses Cailles en sarcophage

 

cailles

 

En 1871, une Française chassée par la Commune a trouvé refuge au Danemark, dans un village très pieux. Chaque année, elle achète un billet de loterie. Après quinze ans, elle remporte le gros lot de 10 000 francs et, alors qu’elle s’apprête à quitter la famille qui l’a accueillie, plutôt que d’améliorer son sort, elle consacre tout son argent pour reconstituer, en une seule soirée et pour douze couverts, le faste de la grande cuisine parisienne. … Il y aura douze personnes à table, autant que d’apôtres. Et la cuisinière offre avec ce repas la part la plus belle de son histoire : « Prenez, ceci est ma vie », semble dire Babette…

 

La symbolique religieuse rencontre ici celle de la chair fraîche : les mets, diablement sophistiqués, ont le goût de toutes les tentations.

Un incroyable dîner : Le festin de Babette - 7detable.com

Le menu :


Soupe de tortue géante
Blinis Demidoff
Cailles en sarcophage farcies au foie gras et sauce aux truffes
Salade d'endives aux noix
Fromages
Baba au rhum et fruits confits
Fruits frais (raisins, figues, ananas...)

Les vins :
Amontillado avec la soupe
Veuve Clicquot 1860 avec les blinis
Clos de Vougeot 1845 avec cailles et fromages
Eau avec les fruits
Café et Fine champagne

 

Le festin de Babette de Gabriel Axel | argoul

« Le Festin de Babette », sur Ciné+ Classic : un film pour l’œil et l’oreille ICI 

 

 Le Festin de Babette (1987), de Gabriel Axel, d’après le conte de Karen Blixen, demeure glaçant et poignant dans sa peinture du refus du désir et du plaisir dont témoigne une petite communauté religieuse ultra rigoriste, réunie dans un hameau sinistre de la côte déserte du Danemark.

 

La pudibonderie de ses membres va être secouée par le défi magnifique, et purement français, que leur lance Babette Hersant (Stéphane Audran, stupéfiante), une chef de cuisine parisienne réfugiée : afin de remercier les deux sœurs qui l’ont accueillie et de célébrer l’anniversaire de la mort d’un pasteur révéré par tout le hameau, elle cuisine un somptueux dîner français dans les règles.

 

Les blinis Demidoff du Festin de Babette - La kitchenette de Miss TâmLa  kitchenette de Miss Tâm

 

Les villageois, qui se nourrissent de soupe à la bière et de poisson séché, voient, terrifiés, se profiler les dangers de la tentation. La langue est faite pour parler, pas pour jouir, dit en substance un membre de cette austère congrégation, ébaubie devant les cargaisons de victuailles, de vaisselle raffinée et de grands crus arrivés de Paris par bateau.

 

THE END

 

 

Alors je me dis je vais faire concurrence à Ciné Papy puisque celui-ci boude mes agapes parisiennes aussi bien chez Giovanni Passerini ICI qu’à la TABLE de Bruno Verjus, ICI et ICI et  en vous offrant ce Festin de Babette. Certes, ce sera avec moi le service minimum, ce n’est pas écrit ici, comme La Poste, c’est Ciné Papy.

 

Partager cet article
Repost0
8 août 2021 7 08 /08 /août /2021 06:00

La Dalmatie, 3 régions en une : un condensé de la CroatieLa Dalmatie, Croatie - Vakance Travel

*secret des délibérations

 

* opinion  partagée par Irène Frain membre du jury

 

J’achète toujours le bouquin du lauréat du Prix « Le Point » du Polar européen, c’est de la bonne came.

 

Cette année, plus encore, bonne pioche.

 

 

 

 

Le cold case, en matière de polar, c'est toujours un peu la même rengaine. Une découverte fortuite, une rencontre hasardeuse et un enquêteur qui, des décennies après un crime, se métamorphose en justicier. Il ouvre des archives poussiéreuses, remonte des généalogies plus torses qu'un chêne pluriséculaire et ne lâchera pas le morceau avant d'avoir coffré celui qui a fait le coup. Avec L'Eau rouge, Jurica Pavicic a choisi d'exploser les codes du genre et il a si bien réussi que, séance tenante, c'est son passé à lui qu'on a envie de fouiller.

 

La suite ICI 

 

Jurica Pavicic, Prix << Le Point >> du Polar europeen

L'Eau rouge, un polar croate de Jurica Pavičić: une quête dévorante sur fond de Yougoslavie déchiré

Le 11 mars 2021 par  Karen Lajon

Jurica Pavičić - La Croatie diverse

 

Septembre 1989. L'année de tous les bouleversements : le dernier automne communiste croate. Le mur de Berlin tombera le 9 novembre et l'équilibre des forces au plan international en sera à jamais modifié. Dans la famille Vela, l'onde de choc n'est pas encore arrivée jusque-là. La vie coule, heureuse, faîte de milles petites habitudes. Le port, le poisson saboté à la cuisson par Jakob mais que Vesna regarde avec un amour apaisé. "Puisque ça lui fait plaisir." Silva a 17 ans, c'est la pin-up indomptable de Misto, un bled sur la Côte dalmate. Elle est la soeur jumelle de Mate, un garçon un peu sans relief pas comme elle, la fille de tous les espoirs, de toutes les audaces.

 

 

Une tragédie familiale

 

Silva est à la fois partout et nulle part dans le roman de Pavicic puisque dès le départ, elle disparaît. C'est le début d'une tragédie familiale qui va courir sur trois générations. Le flic Gorki Sain, la trentaine, venu tout spécialement de la grande ville Split, va s'occuper de ce qui sera dans un premier temps, une histoire de fugue, avant de devenir "la" grande affaire de tous les protagonistes. On est dans la Yougoslavie de Tito, les canons n'ont pas encore pulvérisé la nation communiste rétive au grand frère russe moscovite.

 

La suite ICI 

 

Jurica Pavicic mêle admirablement bien ce drame familial et intime, aux bouleversements d’un pays qui connaitra les turpitudes de l’Histoire, et ses conséquences.

 

De la chute du communisme, à la guerre, en passant par crise économique et un libéralisme à tout crin qui ne manquera pas d’altérer les liens sociaux de cette petite communauté villageoise, l’auteur nous offre une fresque remarquable qui court sur près de trois décennies.

 

C’est beau, c’est triste, c’est poignant, c’est une magnifique littérature que les éditions Agullo nous ramènent de Croatie

Josip Broz Tito image éditorial. Image du yugoslavia - 106735235

La Croatie face à son passé fasciste - La LibertéStream OUSTACHIS by Andreane Detienne | Listen online for free on SoundCloud

Partager cet article
Repost0
7 août 2021 6 07 /08 /août /2021 06:00

File:Le Cochon Prodigue 1919.jpg - Wikimedia Commons

La citation est à la littérature ce que la rondelle est au saucisson. dixit  M. Brûlé.

Comme je ne suis pas à une contradiction près je vous offre un chapelet de citations sur le saucisson...

 

 

Bérurier, ex-interne des hôpitaux de Paris ? Ça vous la coupe, hein ? Et pourtant vous allez voir que le Gros sait aussi bien manier le stéthoscope que le saucisson à l'ail. 

La chenille devient papillon, le cochon devient saucisson, c&#39;est une grande  loi de la nature.

« Je n'avais pas eu le temps de prendre mon petit déjeuner. J'aurais préféré qu'elles me montrent du saucisson ou du lard au lieu de leurs attributs. Dieu merci, les homosexuels n'ont pas eu l'idée de faire pareil. »

Vladimir Poutine

Citation Paul Claudel seul : Avec un saucisson à l&#39;ail, on se sent moins  seul....

11 février 2011

Réhabilitons le saucisson à l’ail et marions-le avec un vin ! ICI

 

 saucissonail.jpg

J&#39;apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de  vitesse.

C’est mon amie Alessandra Pierini qui m’a sur Face de Bouc donné l’idée de mettre le saucisson à l’honneur

 

« C’est une idée reçue qu’en Italie on coupe toute la charcuterie très fine. Surtout des charcuteries tendres comme la soppressa, il salame, la finocchiona, la ruffiana, la porchetta se coupent au couteau et avec une certaine épaisseur pour pouvoir apprécier d’avantage le travail artisanal et faire en sorte que la mâche contribue à sublimer le goût de chaque pièce.

 

Derrière la découpe très fine, se cachent parfois des produits de basse qualité: trop de sel, affinages médiocres, matières premières banales… quand c’est tranché très très fin, tout parait bon, même le mauvais.

 

Certains paysans/producteurs disent même que un saucisson est bien coupé quand ses tranches tiennent début toutes seules … sans en arriver là mais ça fait réfléchir.

 

La première règle fondamentale c’est que la coupe doit respecter la structure du produit et aider sa dégustation optimale. »

 

 

Il existe une multitude de variétés de saucissons. Les procédés de fabrication mais également les viandes et les épices utilisées, diffèrent selon les traditions et les régions.

 

Une origine confuse

 

Beef and Pork in the Middle Ages - Medievalists.net

 

Certains affirment que le saucisson est une invention gréco-romaine, d’autres pensent plutôt qu’il aurait été inventé par de fiers gaulois. On avance même que le saucisson serait né de l’invasion de la Gaule par les Romains, passés maîtres dans l’art de la salaison et qui auraient découvert les extraordinaires qualités gustatives de nos cochons. Quoi qu’il en soit, cela s’est passé il y a plus de 2000 ans et le saucisson devint très rapidement une des bases de l’alimentation gauloise.

 

Traditionnellement, le saucisson est composé d’une ou de plusieurs sortes de viandes hachées qui seront salées et agrémentées d’épices avant d’être fourrées dans des boyaux de bœuf ou de porc (on parle d’embossage). Il existe une proportion recherchée de gras et de maigre dans le saucisson : 25% de chair grasse pour 75% de maigre. Enfin, un saucisson peut être sec, c'est-à-dire cru (il aura passé 1 à 3 mois au séchage), ou cuit.

 

Selon les régions, il arrive que l’on mélange des fruits secs, du fromage ou de l’alcool à la viande et qu’elle soit saumurée. Il existe ainsi une multitude de saucissons : aux noix, aux olives, au piment, aux figues...

 

Le saucisson français

 

Plutôt devrait-on dire, les saucissons français ! Car plusieurs régions françaises sont réputées pour leurs saucissons, aussi délicieux les uns que les autres. La différence se fait au niveau du type de viande utilisé, de la salaison et maturation, et bien sûr, des épices et ingrédients utilisés.

 

Greta Garbure

 

Parmi les plus célèbres, on peut citer le Jésus de Lyon, 10 cm de diamètre pour un poids de 500 grammes, offrant une explosion de saveurs en bouche grâce à une sélection de viande et à un affinage de qualité. Toujours à Lyon, on trouve aussi la rosette. La vraie rosette de Lyon se compose d’un hachis de viande de porc aromatisé à l’ail, au poivre et aux épices, le tout embossé dans un boyau spécifique : le fuseau. Elle séchera ensuite 6 mois pour au final proposer une saveur marquée et authentique.

 

Rosette de Lyon Bobosse 1kg - Vente en ligne de rosette | Charcuterie  Bobosse Lyon

 

Le saucisson de Lacaune est un saucisson maigre épicé aux poivres en grain, à l’ail et arrosé de vin rouge. Il a une belle couleur rouge vif. Bien qu’il soit composé d’un hachis de viande maigre, on y incorpore volontiers des lardons entiers coupés en cube.

 

Le saucisson de Lacaune IGP - Originel

 

La Corse est connue pour ses saucissons, notamment de porcs élevés en semi-liberté dans le maquis ou la forêt. La viande est aérée, rincée au vin, assaisonnée, séchée puis fumée au feu de bois. On trouve également des saucissons corses au sanglier.

 

Saucisson Corse fermier Porc Noir - Charcuterie Corse Porcu Nustrale

 

inissons enfin ce rapide tour de France avec le salami de Strasbourg. De petite taille, c’est un saucisson pur porc, fameux pour son arôme fumé et la texture de sa viande très finement haché.

 

Salami

Les saucissons italiens
Les couleurs de l'Italie dans les saucissons ICI
Les saucissons espagnols
Des saucissons aux couleurs rouge et jaune ICI
Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents