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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 16:00

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1966, l’année de mes 18 ans, je viens de boucler ma première année de Droit à la Fac à Nantes. Ma bourse plate me permet tout de même de me gaver de me gaver de cinéma au Katorza où le tarif étudiant : 3 francs c’est le prix de 2 sandwiches au jambon. Beaucoup d’entre nous vivions de peu mais nous étions fichtrement heureux de goûter à la liberté. Nous faisions la fête, fréquentions assez peu les amphis, commencions à refaire le monde.


S’il est un film qui a éveillé en moi les premières questions sur l’amour conjugal, le carcan de la fidélité, c’est bien le film de de Pierre Granier-Deferre « Paris au mois d’août » sorti au cinéma en 1966 qui était l'adaptation du roman éponyme de René Fallet, Paris au mois d'août datant lui de 1964.


L'histoire est simple : après avoir emmené femme et enfants à la gare pour les vacances, Henri Plantin – Charles Aznavour – organise sa vie de célibataire à Paris. Il rencontre une jeune Anglaise, Patricia Seagravese – Susan Hampshire qui se présente comme mannequin venue à Paris pour un shooting, et en tombe amoureux. C'est donc l'histoire du dernier amour de vacances d'un homme de la quarantaine, qui envoie en l'air toutes ses obligations pour vivre une passion d'autant plus forte qu'elle est condamnée par la fin des vacances.


Hormis le charme d’un Paris vidé de ses habitants, ce sont les scènes d’amour physique entre les deux amants qui m’avaient charmé. Avec le recul des ans, elles étaient – elles sont toujours d’ailleurs – à la fois l'une d’une grande intensité et d’une grande pudeur.  On n'y voit, durant cinq bonnes minutes, que la main gauche de la délicieuse Susan Hampshire bougeant sur le drap du lit. Nous bien loin de la vision de la performance chère à notre prof’ de lettres du début de semaine.


Charles Aznavour est un merveilleux acteur et la musique de son complice Georges Garvarentz baigne ce film tendre.


Henri Plantin, 40 ans, est vendeur de cannes à pêche à la Samaritaine et Fallet de le décrire « Il n’était pas laid. D’accord, il n’avait plus la chevelure ondulée et touffue de son adolescence. Ses tempes s’étaient fleuries de pâquerettes de cimetière (…) Il avait dans la voix les musiques des Halles, des frites, de la Rambute, de la Quincampe et du Topol, du pavé natal, accent facile, coulant comme Seine sous le Pont-Neuf, et qui fait du Parisien le dessus du panier des casernes. (…) Cet ensemble avenant n’était guère mis en valeur par la blouse grise de la « Samar » (…).


Et puis il y a le petit monde englouti du bar-tabac de Rosembaum où Plantin va taper la belotte avec ses copains. Parmi eux, Gogaille, son meilleur, clochard de profession qui s’exclame à propos des travaux à Paris : « Moi, je vais vous dire: ce qu’ils veulent détruire, c’est pas les vieux quartiers. Les taudis, ça les empêche pas de dormir, vu qu’ils ont jamais dormi dedans. Ce qu’ils veulent détruire; c’est l’amitié. Oui l’amitié. Dans les H.L.M., au moins, y en a plus, y a plus de conversations, plus rien. Les types se voient pas, se connaissent pas, leur reste que la famille, et c’est pas toujours primesautier, pas vrai? »


Balayé par septembre

Notre amour d'un été

Tristement se démembre

Et se meurt au passé

J'avais beau m'y attendre

Mon cœur vide de tout

Ressemble à s'y méprendre

A Paris au mois d'août

 

De larmes et de rires

Etait fait notre amour

Qui redoutant le pire

Vivait au jour le jour

Chaque rue, chaque pierre

Semblaient n'être qu'à nous

Nous étions seuls sur terre

A Paris au mois d'août

 

Pour te dire je t'aime

Aussi loin que tu sois

Une part de moi-même

Reste accrochée à toi

Et l'autre solitaire

Recherche de partout

L'aveuglante lumière

De Paris au mois d'août

 

Dieu fasse que mon rêve

De retrouver un peu

Du mois d'août sur tes lèvres

De Paris dans tes yeux

Prenne forme et relance

Notre amour un peu fou

Pour que tout recommence

A Paris au mois d'août

 

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