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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 00:00

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La maman du petit homme

Lui, dit un matin :
«  seize ans, t'es haut tout comme
«  notre huche à pain...
« À  la ville tu peux faire
« Un bon apprenti ;
« Mais, pour labourer la terre.
« T'es ben trop petit, mon ami !
«  Dame, oui ! »

 

Ainsi commençait la chanson « Le Petit Grégoire » de Théodore Botrel (1898) si vous souhaitez l’écouter Texte de : Le petit Grégoire    Rassurez-vous je ne vais pas vous infliger des souvenirs de ma Vendée qu’est juste au-dessous de la Bretagne. Quoique, l’idée de cette chronique m’est venue à la suite de la lecture d’un petit billet dans les Échos sur les chantiers Bénéteau fleuron de l’industrie vendéenne.

 

« Ceux qui ont peur de l’eau se sentent plus en sécurité sur un yacht que sur une barque. Ils ont tort. Dans la tempête Lehman de 2008, de nombreux navires ont fait naufrage mais parmi les rescapés, il y a plus de chaloupes de sauvetage que de gros paquebots. Bénéteau, qui vend surtout des bateaux de petite taille a certes vu son résultat opérationnel courant plonger de 95% sur 2008-2009. Mais le groupe vendéen n’a pas coulé. Il s’est accroché à deux bouées de sauvetage, la réduction de ses coûts et une trésorerie positive, qui lui ont permis de garder la tête hors de l’eau. »

 

« Grand, fort et bête... » disait-on aussi dans mon bocage crotté. Ce matin je livre à votre réflexion dominicale une image d’Épinal chère surtout aux critiques modèle Perico Légasse, ou à certains amateurs et cavistes plus ou moins militants, le petit vigneron. Hors lui point de salut, c’est le modèle économique unique seul digne d’intérêt et de respect. Hormis que cette vision éthérée soit un chouia condescendante elle me semble porteuse de bien des malentendus pour le présent et plus encore pour l’avenir.

Je m’explique. 

Le petit vigneron tel qu’il est perçu dans ce modèle c’est quelqu’un qui fait son vin puis le vend en bouteilles à des clients. Le métier de la vigne est lui bien ancré au sol, le terroir comme on dit dans les gazettes, alors que celui de la vente, en dehors de celle faites au caveau ou à proximité, exige d’aller chercher le distributeur ou/et le consommateur parfois fort loin. Bref, ce qui m’interroge, et ce qui devrait interroger ceux qui disent faire profession de journaliste spécialisé, ce n’est pas la taille de l’entreprise vigneronne mais c’est son adéquation avec ses débouchés. En clair, les modes et les réseaux de distribution, leur évolution en France comme dans les autres pays où la consommation se développe, vont dans l’avenir peser de plus en plus lourd sur la pérennité économique de certains vignerons. Mon interrogation, bien évidemment, ne sous-entend pas que je remette en cause le vigneron artisan commerçant, bien au contraire, mais comme je suis un observateur attentif, et attentionné, je me dois d’apporter à la réflexion autre chose que des visions bucoliques et romantiques qui ne sont satisfaisantes que pour ceux qui font salon.

Pour ceux qui lisent le roman du dimanche le Chap.7 Les ailes de l’archange étaient en peau de lapin, la Marguerite Duras, Maurice Clavel et Claude Mauriac lui servaient de caution est en ligne cliquez sur http://www.berthomeau.com/article-chap-7-les-ailes-de-l-archange-etaient-en-peau-de-lapin-la-marguerite-duras-maurice-clavel-et-claude-mauriac-lui-servaient-de-caution-42139961.html

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