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31 août 2021 2 31 /08 /août /2021 06:00

Que boire avec du Durian la quintessence du goût de chaussettes et d'oignons  pourris : ben un vin de Durian tout simplement ! - Le blog de JACQUES  BERTHOMEAU

J’ai changé le titre ça fera plaisir à Butane&Degaz

 

Que boire avec du Durian la quintessence du goût de chaussettes et d'oignons  pourris : ben un vin de Durian tout simplement ! - Le blog de JACQUES  BERTHOMEAU

15 août 2013

 

Que boire avec du Durian la quintessence du goût de chaussettes et d'oignons pourris : ben un vin de Durian tout simplement ! ICI 

 

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30 août 2021 1 30 /08 /août /2021 06:00

Jean-Baptiste Doumeng, le milliardaire rouge - France 3 Nouvelle-Aquitaine

« Au cours de ces années soixante, Jean Pinchon, qui gravitait dans la haute finance et les cabinets ministériels, retrouva, chez des amis communs, le Satan paysan des lendemains de la Libération. Naquit entre eux une sympathie spontanée, qui alla s’approfondissant jusqu’à l’affection. Et leurs conversations évoluaient volontiers sur fond mystique, croire et prier.

 

« Ta foi ignore le pardon, accusait Pinchon.

 

- Je me pardonne moi-même, répliquait Doumeng.

 

- Il vous manque, à vous communistes, de ne pas savoir tomber à genoux, de mépriser l’humilité.

 

- Parce qu’elle se confond souvent avec l’humiliation. »

 

L’un évoquait la mort de sa mère, l’autre le décès de son père, et rien ne les opposaient en générosité ni en loyauté. Ils communiaient sur le poids et le prix de la parole donnée. Il lui arrivait d’affabuler, convient Pinchon, mais ça le stabilisait, et l’intelligence faisait tout passer.

 

Les unissait, surtout, dans les miasmes du parisianisme le même atavisme paysan : « Un cul de vache nous fait bander... »

 

Jean-Baptiste Doumeng, le milliardaire rouge"

 

L’Europe se mettait alors irrésistiblement en place, avec l’application, par le général de Gaulle, de ce Marché Commun contre lequel Jean (Doumeng) n’avait cessé de batailler. Il réagissait d’abord, et comme toujours, en paysan. Il voyait, dans la CEE, la condamnation à brève échéance des petites exploitations familiales, impuissantes, avec une compétition impitoyable, à contenir la pression des grandes concentrations de production. Il pressentait aussi la domination industrielle de l’Allemagne, et son inéluctable réunification.

 

En fait, il combattait moins l’Europe en soi, que la façon dont elle se mettait en place, avec des abandons de souveraineté qui le chagrinaient. Son hostilité découlait d’un concept fondamental, le devoir patriotique du paysan, charnellement et sentimentalement jaloux de sa terre. Il croyait ainsi en l’efficacité des vastes échanges coopératifs, plutôt qu’aux vertus d’un marché unique destiné, selon lui, à favoriser le grand capitalisme international. Il n’abdiqua jamais en ce domaine, dénonçant, jusqu’à son dernier souffle, « les absurdités d’une politique agricole commune qui conduisait au gel des terres. ». Et il s’insurgeait au spectacle « de paysans de cinquante ans, en pleine force, préférant une rente de deux mille francs par hectare pour n’y rien produire au risque de perdre de l’argent en travaillant. »

 

Il s’agissait, à ses yeux, d’une désertion impardonnable, et il jugeait scandaleux de voir l’Europe, aux possibilités de production exceptionnelles, limiter ses rendements quand le quart de l’humanité crevait plus ou moins de faim. Il s’indignait d’entendre parler d’excédents au lieu de disponibilités exportables. À ceux qui l’accusaient alors de prêcher pour ses intérêts sur le marché agro-alimentaire international, il rétorquait, avec une superbe qui se justifiait : « Sachez que ce qui est bon pour Doumeng, l’est aussi pour la France. » L’actuel malaise du monde paysan qui s’interroge de plus en plus sur sa survie donne sa pleine valeur à ce donquichottisme rural visionnaire – trop souvent ridiculisé par les passions partisanes (...) »

 

 1992 « Jean-Baptiste Doumeng » Le grand absent chez Milan par René Mauries

JEAN-BAPTISTE DOUMENG, Préface de Mikhail Gorbatchev - Slavika - Книги на  русском языке

 

26 février 2011

Jean Doumeng et le Mouton-Rothschild offert par le baron Guy de Rothschild «Encore une affaire de troc des mouflons contre des «Mouton» ICI

 

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L’anecdote qui suit met en scène le « milliardaire rouge » le truculent Jean Doumeng citoyen du monde et de Noé et, bien sûr, le baron Guy de Rothschild. D’URSS le JBD était capable de tout importer. Ainsi il fit le commerce lucratif de tortues de jardins vendues par les oiseliers des quais de Seine. Elles venaient des rives du fleuve Amour mais la SPA s’insurgea et le big Jean se rabattit sur les animaux de ménagerie : tigres de Sibérie pour Jean Richard, chevaux de l’Oural pour Joseph Bouglione, des chameaux du désert de Gobi pour Cheynau de Leyritz.

 

Muret. Un docu sur Jean-Baptiste Doumeng sur France 3 - ladepeche.fr

 

2 juillet 2011

J.B. Doumeng sablant du Laurent Perrier Grand Siècle à l’AG de la Mutualité à Vichy joue au con et n’aime pas ça. ICI 

 

Provocateur JB Doumeng l’était. Face à une flatterie indécente ou un propos maladroit ou un comportement minable il était capable des pires extravagances qui trahissaient « ses rancœurs et défis de gosse frustré, sinon méprisé ». Ainsi à un apparatchik fat, Ministre hongrois du commerce extérieur, qui à la fin de son discours osait placer cette aumône : « À présent, cher ami français, s’il vous manque quelque chose dites-le moi... » il rétorquait

 

- Oui, monsieur le Ministre, une belle peau d’ours.

 

- Simple détail, et facile à trouver. Pour un manteau, je suppose.

 

- Pas du tout... L’hiver, ma femme et moi adorons faire l’amour, nus, sur une peau de bête, devant un feu de bois... Ça amuse les enfants... La civilisation capitaliste, trop sophistiquée, nous a coupés de la nature. »

 

 

 

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29 août 2021 7 29 /08 /août /2021 06:00

Château Prieuré-Lichine

Lorsqu’un homme du cru, Bernard Ginestet, ici d’un grand cru puisque les Ginestet furent les propriétaires du Château Margaux (de 1950 à 1977), après avoir trempé sa plume dans la fameuse « Bouillie Bordelaise » en 1975 se glisse dans la peau du romancier pour brosser le portrait de l’archétype du courtier bordelais du milieu des années 60, c’est l’assurance pour le lecteur de savourer un texte dans lequel la fiction n’est qu’une manière élégante de mettre en scène la réalité. Son héros, « Edouard Minton est l’un des plus illustres représentants de cette caste privilégiée de la bourgeoisie bordelaise, enracinée depuis des siècles dans le quartier qui porte son nom : les Chartrons. » Bernard Ginestet qui fut maire de Margaux de 1973 à 1995, pur médocain, grand dégustateur est décédé le 29 septembre 2001.

 

Le premier chapitre suit la route du Médoc. Edouard Minton notre courtier, dans sa Peugeot a rendez-vous à Mouton (un Chartronnais ne dit jamais château devant le nom d’un cru et pratique l’abréviation : Las Cases ou Lafite comme le NAP dit Roland pour Roland Garros) avec le baron Philippe de Rothschild. « En fait, les courtiers bordelais se voyaient davantage convoqués qu’invités. Ils n’avaient à choisir ni le jour ni l’heure, fussent-ils déjà pris ou grippés »

 

Les Chartrons - Bernard Ginestet - Achat Livre ou ebook | fnac

 

31 août 2010

Le courtier bordelais vu par Bernard Ginestet, « Beychevelle mettait son linge à sécher devant la grille de fer forgé de Branaire. » ICI 

 

 

Sacha Lichine,
Château d’Esclans :

 

“Devenir une véritable marque internationale” ICI

Sacha Lichine est né à Bordeaux, a grandi aux États-Unis et vit désormais entre New York et la Provence où il a acheté il y a 10 ans le désormais célèbre Château d’Esclans, près de Fréjus. Il y élabore le rosé le plus cher du monde, la cuvée Garrus, mais également le Whispering Angel qui a fait connaître le côtes-de-Provence dans le monde entier.

 

Comment vient l’idée, quand on est Bordelais, de partir faire du rosé en Provence ?

 

J’ai vendu ma propriété bordelaise en 1998 pour faire du rosé un grand vin, un vin que l’on a envie de boire… au cas où on n’arriverait pas a le vendre. Je n’avais plus envie de rester à Bordeaux car il me semblait difficile de faire plus sur des terroirs qui ne changeaient pas et je n’avais pas envie de faire les bordeaux sur-extraits d’aujourd’hui. Il est vrai que Parker a beaucoup contribué au succès de Bordeaux ces dernières années mais il l’a aussi beaucoup abîmé avec des vins titrant a plus de 14% vol. En Provence, tout était à faire. Mon père, Alexis Lichine, aimait déjà le rosé et je voulais faire la différence dans cette catégorie, prouver qu’il pouvait y avoir de l’élégance dans les rosés, même si le consommateur n’est pas toujours prêt à payer pour la baisse de rendements nécessaire à une montée en gamme – on a une moyenne de moins de 40 hl/ha sur la propriété, on descend à 25 pour Garrus. A mon arrivée, le prix du côtes de Provence était à 85 €/hl; aujourd’hui il est à 230 et ça commence à faire vivre toute une région.

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28 août 2021 6 28 /08 /août /2021 06:00

Emetteur de Sottens - rts.ch - Un jour une heure

RTS
Emetteur de Sottens - rts.ch - Un jour une heure

Je crois aux fenêtres du hasard, grandes ouvertes, il suffit d'être au bon endroit au bon moment, disponible, pour y faire de belles découvertes, de belles rencontres, parfois même d'emprunter un nouveau chemin, de s'y risquer, de se dire : «nous allons y arriver »

 

Ce matin, en vous proposant l'une des nouvelles de Gérard Aimonier-Davat, je concrétise, avec plaisir, une forme d'échappée belle, de partage, une parcelle de douceur dans un monde de brutes...

« Le nouvelliste a le sentiment de diriger le lecteur : il l'empoigne à la première phrase pour l'amener à la dernière, sans arrêt, sans escale, ainsi qu'il est habitué à le faire au théâtre. Les dramaturges aiment la nouvelle parce qu'ils ont l'impression qu'elle ôte sa liberté au lecteur, qu'elle le convertit en spectateur qui ne peut plus sortir, sauf à quitter définitivement son fauteuil. La nouvelle redonne ce pouvoir à l'écrivain, le pouvoir de gérer le temps, de créer un drame, des attentes, des surprises, de tirer les fils de l'émotion et de l'intelligence, puis, subitement, de baisser le rideau. »

 

Concerto à la mémoire d'un ange (nouvelles), Journal d’écriture Éric-Emmanuel Schmitt

 

Je partage cette approche de la nouvelle et, Gérard Aimonier-Davat y excelle ; la nouvelle de lui que j’ai choisie : le cloppet m’a touché au cœur, j’y ai retrouvé ma part d’enfance, ce vécu dans sa simplicité dépouillée, sans afféteries ni fioritures. De la belle ouvrage, sincère, emprunte de vérité, qui aurait dû être reconnue par un éditeur de notre Paris où tout se joue...

 

 

« La Nouvelle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains. L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue. L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de préparer cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité. »

 

Charles Baudelaire, Nouvelles histoires extraordinaires, 1857

 

 

 

 

C’était une habitude. C’était sa nature. Depuis toujours, dans ma mémoire, je le voyais, après déjeuner, se laisser choir de tout son poids dans son vieux fauteuil de rotin, au coin de la console sur laquelle trônait sa T.S.F.

 

Il se penchait sur le côté et régulièrement, au moment même où il tournait le bouton de bakélite, s’élevait cette voix venue d’un autre monde :

 

« ICI RADIO SOTTENS. »

 

Était-il toujours à l’heure ?

 

Ou bien l’attendait-on pour commencer l’émission ?

À l’époque, j’inclinais pour la seconde question et répondais « OUI » sans la moindre hésitation.

 

Car jamais je ne l’avais surpris consultant discrètement son gousset dont la chaîne rayait d’un trait argenté le devant de son gilet.

 

« RADIO SOTTENS » était la seule voix autorisée à sortir de derrière le rideau tendu qui obstruait la lune du poste.

 

La seule voix a pouvoir donner avec justesse l’heure, le temps et ses caprices et les NOUVELLES.

 

(Plus tard, me hasardant à tourner les boutons je m’aperçu que ce poste n’était pas habité par l’unique voix qui nous égrenait, monotone, ce qu’on appelle aussi « le journal parlé »

 

Au dernier mot de ce chapelet égrené sans passion, il tournait le bouton, se calait entre les accoudoirs et fermait les yeux.

 

C’était un bel homme en dépit de son âge.

 

C’était aussi un homme bon. Il avait un visage rond, bien rempli. De petits yeux vifs et noirs et une calvitie d’une grande noblesse où quelques mèches noires et disciplinées par une brillantine Roja soigneusement lissée, tentaient comme ces rideaux de perles de buis qu’on tend à nos portes l’été, d’apporter un peu d’ombre à ce crâne majestueux.

 

À cette heure, il était toujours vêtu de noir sur sa chemise blanche à col cassé et son nœud papillon n’était jamais pris en défaut de trop papillonner.

 

Je l’aimais ainsi, satisfait et repu, s’endormant pour vingt minutes, calé dans ses coussins.

 

Il avait les jambes tendues, les pieds dressés dans ses chaussettes noires, et ses « vernis » docilement garés, reposaient sous l’entretoise du siège. Je l’écoutais dormir.

 

Parfois, un ronflement lui échappait. Je riais comme un fou. Et elle qui faisait la vaisselle en silence, me regardait, l’œil coquin, un doigts posé sur les lèvres : « Chut ! Ne fait pas le nigaud. Murmurait-elle. » Mais je sentais bien au fond de moi qu’elle était complice de ma joie et qu’elle attendait le prochain ronflement pour me regarder à nouveau.

Je crois qu’il ne pensait à rien. Car il avait déjà fait tant de choses depuis qu’avant le soleil se lève et il lui en restait tant à faire, que mieux valait baisser le rideau et faire le vide. « Le temps d’un cloppet*... »

 

Il avait commencé au point du jour par un café chicorée, avant de passer à l’étable. Puis, au jardin. Qu’elle que fut la saison, il y avait toujours une place réservée au jardin.

 

Et puis la vigne ! qui devenait la cave, puis l’alambic, puis à nouveau la cave et la vigne...

 

Je crois qu’elle fut sa compagne majeure et qu’en dépit de toutes les déceptions qu’elle pouvait apporter cette vigne fut sa vie. Et sa mort.

 

Car au gré des saisons, on allait de vigne en cave et de cave en vigne, pour finir au creux de l’hiver ou au chaud de l’été par ne plus aller que de cave en cave.

 

Pour qui ne connaît pas nos caves, il n’est pas possible aujourd’hui de simplement imaginer ce qu’elles furent en ce temps-là. La sienne était un royaume.

 

Une voute constellée de cristaux étincelants, concrétions centenaires de toutes ces effluves de vins qui y avaient  mûri et vieilli dans les huit futs de chêne qui semblaient dormir, silencieux et immobiles sur leurs lourdes traverses.

 

Tous chapeautés du même bouchon de bois que bordait la dentelle vineuse d’un carré de jute assurant ni trop, ni trop peu, l’étanchéité de la fermeture.

 

J’aimais voir ses doigts, agaçant le bouchon avec complicité pour ouvrir ce merveilleux orifice où je devinais cette petite lune qui miroitait en oscillant à la surface du gamay ou de l’aligoté.

 

  •  Regarde ! Me disait-il me portant jusqu’au faîte du fût... Comme il est beau, respire comme il sent bon.

Et il éclatait la surface du bout de tuyau de caoutchouc rouge avec lequel il siphonnait la bouteille du repas.

 

J’étais en admiration devant lui et je regardais s’écouler ce liquide vermeil qu’il me semblait être le seul capable d’amener ainsi à sa perfection.

 

Parfois, il me tendait un verre et m’en accordait une goulée en riant. Et je frissonnais autant de joie que de la surprise de la fraîcheur soudaine qui m’inondait la bouche.

 

La cave, ce temple des profanes où les hommes pouvaient parler tant d’heures, sans qu’un silence interrompe la joute et où, le temps passant, le vin aidant, les langues se faisaient plus impatientes encore de livrer leurs secrets.

 

Mais quels secrets ?

 

Dieu nous garde de les sortir de ce confessionnal du bonheur ! Il étaient l’émanation de toutes ces senteurs, ce bois humide, celle du raisin sûri, celle de la cigarette mouillée, celle de l’humide odeur de la mousse qui accompagnait l’escalier jusqu’à la porte de chêne noirci.

 

Et les rires partaient si fort sous la voute qu’ils appelaient par leur écho, d’autres rires et d’autres mots plus scabreux que femme n’aurait ouï sans en rougir jusqu’aux seins.

 

Ah ! Je les avais écoutés des heures entières, étendu sur le sol du sarto, au-dessus de la cave, là où la trappe à moût permettait au jus de couler du pressoir vers les cuves en fond de cave et où la voute percée semblait aspirer vers le haut tous ces éclats de joie.

 

Que dire des Margots, troussées contre un fût, le temps d’en tirer deux litres d’aligoté ? Les ceintures de flanelle tenaient dans leur étau des reins trop cambrés ou des ventres trop lourds toujours en appétit. Et la grand’messe de la vigne s’épanouissait dans ce sacrement de la chair et du vin.

 

Je le contemplais comme on peut le faire d’une idole dont on attend le meilleur et le pire à la fois, sans que pourtant le pire puisse un instant paraître infamant.

 

Venait la saison de l’alambic où la blanche coulait chaude et où sans la moindre vergogne les dames-jeannes clandestines disparaissaient avant que n’arrive le gabelou.

 

Dans la dernière passée, il y cuisait les choux et les saucisses.

 

C’était lui, le grand maître des cérémonies. Lui seul qui savait quand et comment tout serait à point.

 

L’ai-je vu un jour tituber ? Non, je crois qu’il en était incapable, tant ses jambes étaient solidement amarrées à cette terre qu’il connaissait mieux que tout autre.

 

Pouvait-il réellement, tout le temps d’un cloppet, tirer le rideau et oublier tout ça ? lui qui savait d’un coup et sans s’en tirer un râle, égorger un cochon et me lancer en riant après l’avoir gonflée, une vessie translucide et brillante de tous ses vaisseaux vides. Il était là.

 

Dan son vieux rotin. Un peu plus vieux lui-même qu’il ne l’était autrefois. Et sans autre tourment, il s’était endormi, le temps d’un cloppet.

Et ce jour-là, lorsque le ronflement lui échappa, nous sentîmes elle et moi qu’il n’avait su le rattraper.

 

Je me levai, plus pesamment que vingt années plus tôt et lui tapotai les mains qu’il avait croisées sur le ventre, c’est à cet instant qu’il se replia et d’un coup je le vis s’abotasser * sur ses genoux.

 

Il était parti sans crier gare. Il avait, j’en étais certain maintenant, baissé le rideau et fait le vide le temps d’un cloppet.

 

Quand on part pour l’éternité, est-ce bien plus long et bien plus douloureux que le temps d’un cloppet.

 

Les galets du Chéran.: Petites nouvelles du Pays: Amazon.fr: Aimonier Davat,  Gérard: Livres

 

Le Cloppet in Les Galets du Chéran Gérard Aimonier-Davat petites nouvelles du pays alpin

 

*le cloppet : la sieste après déjeuner

 

* s’abotasser : s’affaler en patois

L'ail des ours par Gerard Aimonier-DavatAiGérard Aimonier-Davat

 

 

Chevalier des Arts et des Lettres, Gérard Aimonier-Davat est né à Aix-les-Bains en 1940.


Ses précédents ouvrages sont, Mourir à Tobago, Les galets du Chéran, L'apparence d'amour, Dérive, L'ail des ours, amour plus que raison.

nier-Davat

16 janvier 2007

Des caves et des hommes en Vendée ICI

 

" En Vendée, dans le canton de La Châtaigneraie où s'est déroulée cette recherche, la "cave" est non seulement le lieu où se fabrique et se garde le vin mais l'espace d'une sociabilité masculine qui s'exprime tout particulièrement au cours des "descentes" et des "visites" que se rendent les hommes à l'occasion de tournées rituelles qui concernent les jeunes. la suite ICI 

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26 août 2021 4 26 /08 /août /2021 06:00

photoorange.JPG

En 1973, Jean-Louis Bory, critique cinéma au Nouvel-Observateur, publie Ma moitié d'orange aux éditions Julliard, pour défendre les droits des homosexuels, ce fut un succès : une éternité !


 

Des goûts et des couleurs on ne dispute ou discute pas, dit-on. Quand est-il de l’orange ?


 

Michel Pastoureau dans son « dictionnaire des couleurs de notre temps » pose une batterie de questions.


 

« Pourquoi les tons orangés, qui peuvent être si séduisants lorsqu’ils sont produits par la nature, sont-ils si laids, si vulgaires lorsqu’ils sont fabriqués par l’homme ? Qu’y a-t-il dans la couleur orange des fleurs et des fruits qui soit à ce point inimitable ? Pourquoi l’écart entre la couleur naturelle et la couleur artificielle est-il plus grand pour la gamme des nuances orange que pour n’importe quelle autre gamme de couleur ? Les hommes ne savent pas encore répondre à  ces questions… ».


 

Le naturel et l’artificiel, pouvais-je rêver d’une plus belle introduction pour ce qui m’amène à chroniquer en ce matin de vendredi du vin ?


 

Quelle place a occupé et occupe l’orange dans ma vie me suis-je dit ?


 

Sans nul doute, ma première relation avec l’ORANGE est due à celle qu’on déposait dans mes petits souliers de Noël :

 

22 février 2013

Ma vie en ORANGE du début à la fin où elle tombe dans le vin pour les Vendredis du Vin ICI 

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24 août 2021 2 24 /08 /août /2021 06:00

Livre: Les Vendéens de la Garonne, Jean-Clément Martin, Ivan Davy, Faits et  gestes, 9782867500145 - Leslibraires.fr

L’émigration, nous les  Vendéens nous connaissons, certains d’entre nous, parents ou voisins ont fait leur balluchon et ont vécu la condition d’émigrés de l’intérieur. Il ne s’agit pas de ce que l’on qualifie d’exode rural puisque, comme bien des départements ruraux de France, la Vendée a été affectée par des départs significatifs de sa population au tournant du XXe siècle : les Vendéens sont allés à la recherche de terres à cultiver qu’ils ne pouvaient pas se procurer sur place. Trop de bras, la misère ordinaire, et ce n’est pas si loin de nous puisque le mouvement migratoire a duré jusque dans les années 50. Le texte qui suit est à méditer par nous tous, je l’avais publié en janvier 2006 sur mon Espace de liberté et il m’a semblé d’actualité pour inaugurer cette nouvelle rubrique.

 

Archives du samedi du Taulier : les Vendéens de la Garonne, ces étrangers  suscitent au moins l'ironie et jusqu'au dégoût - Le blog de JACQUES  BERTHOMEAU

14 avril 2012

Archives du samedi du Taulier : les Vendéens de la Garonne, ces étrangers suscitent au moins l'ironie et jusqu'au dégoût ICI 

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23 août 2021 1 23 /08 /août /2021 06:00

Susan Sellers fait le fabuleux récit d'un improbable mariage

Je ne l’ai pas lu, je l’apporte avec moi en vacances.

 

Amazon.fr - Un oiseau de feu - Sellers, Susan, Lacroix, Constance - Livres

 

Sous un tonnerre d’applaudissement, Lydia quitte la scène, chargée de bouquets, dont l’un uniquement d’orchidées, fleur de prédilection de Diaghilev. Il n’a inscrit qu’un mot sur la carte épinglée à la gerbe : Bravissima ! Elle lève les yeux vers sa loge et le salue, avec Serge Lifar, son partenaire dans cette entreprise triomphale de L’Oiseau de feu. Et elle aperçoit Maynard qui applaudit avec tant de frénésie que ses mains en paraissent floues…

 

…Maynard Keynes, son mari, le célèbre économiste, dont les gouvernements britannique, américain et même soviétique s’arrache les conseils, et qui, à quarante ans passé, est tombé amoureux fou de la danseuse étoile des Ballets Russes, lui qui n’avait connu jusque-là que des liaisons homosexuelles. Et elle, la belle Lydia Lopkova, qui a dix ans dansait Casse-Noisette devant le tsar Nicolas II, devenue une star au fil d’une carrière professionnelle et amoureuse mouvementée.

 

Un oiseau de feu, de Susan Sellers: Keynes et la danseuse russePortrait de John Maynard Keynes (1883-1946), économiste britannique et sa femme Lydia Lopokova, le jour de leurs fiançailles en 1925 à Londres. ©Aisa/Leemage

 

Leur liaison improbable, puis leur mariage, inattendu, à Londres en 1925, stupéfia et émut l’Angleterre, en particulier leurs amis du fameux Groupe de Bloomsbury, dont Virginia Woolf, qui commença par s’y opposer… Voici leur histoire.

 

John Maynard Keynes et sa femme Lydia Lopokova. ©BELGAIMAGE

 

CRITIQUE

 

TRIEB   28 juin 2021

 

Nous avons tous entendu parler de la « Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie », écrite dans les années trente par John Meynard Keynes, professeur renommé et économiste de son état, auteur de la doctrine économique associée à son nom : le keynésianisme. Susan Sellers, dans une biographie romancée, évoque ce personnage sous un tout autre angle : celui de sa vie privée, de ses repères moraux, de sa conduite, de ses relations mondaines, littéraires avec le groupe de Bloomsbury, auquel appartenaient entre autres Virginia Woolf, Stephen Woolf, son époux, Lytton Strachey, écrivain, Bell Clive, critique d'art, ou encore Vanessa Bell, soeur de Virginia, peintre et décoratrice.

 

C'est à un duo que nous convie Susan Sellers, un rendez-vous culturel entre Keynes , un universitaire reconnu, embourgeoisé , issu de Cambridge, un pur produit de l'élite britannique ; et Lydia Lopokova, une danseuse russe , dont la formation et l'arrière-plan artistique sont forment marqués par l'empreinte des Ballets russes, de Diaghilev, et de Nijinski .Cette artiste a rencontré Mikhaïl Fokine, célèbre danseur chorégraphe russe, Isadora Duncan, danseuse en rupture avec les canons de la danse classique .

 

Très vite, des obstacles surgissent, des objections notamment formulées par Virginia et Vanessa s'élèvent avec insistance : cette Lydia n'est-elle pas trop bohème, imprévisible ? A-t-elle assimilé les usages de la common decency anglaise ?

 

Keynes, de son côté, apparaît comme un homme sûr de lui, de son importance, de ses proches. Ainsi n'envisage-t-il jamais des poursuites contre lui en raison de ses pratiques homosexuelles : « Non que ses orientations sexuelles lui aient jamais attiré de réactions ouvertement hostiles. Bien au contraire, à Eton puis Cambridge, et même au ministère des Finances, il a toujours été, sinon explicitement reconnu, du moins tacitement entendu que sa vie privée ne concernait que lui et devait être respectée. »

 

Avant qu'il ne se marie avec Lydia, contre toute attente, Keynes est séduit, définitivement, par cette artiste, cet Oiseau de feu, oeuvre de Stravinsky, montée par les Ballets russes. Il reconnaît Lydia comme appartenant à son monde : celui des élites, des artistes, des marginaux : « Elle lève les yeux vers sa loge et le salue, avec Serge Lifar, son partenaire dans cette reprise de l'Oiseau de feu. Et elle aperçoit Meynard qui applaudit avec tant de frénésie que ses mains en paraissent floues. »

 

. Un oiseau de feu nous fait pénétrer dans les arcanes du groupe de Bloomsbury, dans l'histoire de la danse russe, peu de temps avant le bouleversement provoqué par la révolution d'Octobre, les références littéraires et artistiques y sont riches, fréquentes : on y apprend énormément, on prend plaisir à cette radiographie du désir, à cette dissection des sentiments humains. Ouvrage à recommander sans conditions

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22 août 2021 7 22 /08 /août /2021 06:00

Une botte d'asperges — Wikipédia

La Passoire aux Petits Pois

Anne Horlaville
La Passoire aux Petits Pois ICI

« À cette heure où je descendais apprendre le menu, le dîner était déjà commencé, et Françoise, commandant aux forces de la nature devenues ses aides, comme dans les fééries où les géants se font engager comme cuisiniers, frappait la houille, donnait à la vapeur des pommes  de terre à étuver et faisait finir à point par le feu les chefs-d’œuvre culinaires d’abord préparés dans des récipients de céramiste qui allaient des grandes cuves, marmites, chaudrons et poissonnières, aux terrines pour le gibier, moules à pâtisserie, et petits pots de crème en passant par une collection complète de casserole de toutes dimensions. Je m’arrêtais à voir sur la table, où la fille de cuisine venait de les écosser, les petits pois alignés et nombrés comme des billes vertes dans un jeu ; mais mon ravissement était devant les asperges, trempées d’outremer et de rose et dont l’épi finalement pignoché de mauve et d’azur se dégrade insensiblement jusqu’au pied, – encore souillé pourtant du sol de leur plant, – par des irisations qui ne sont pas de la terre. Il me semblait que ces nuances célestes trahissaient les délicieuses créatures qui s’étaient amusées à se métamorphoser en légumes et qui, à travers le déguisement de leur chair comestible et ferme, laissaient apercevoir en ces couleurs naissantes d’aurore, en ces ébauches d’arc-en-ciel, en cette extinction de soirs bleus, cette essence précieuse que je reconnaissais encore quand toute la nuit qui suivait un dîner où j’en avais mangé, elles jouaient, dans leurs farces poétiques et grossières comme une féerie de Shakespeare, à changer mon pot de chambre en un vase de parfum […]

 

 

22 décembre 2016

À la table de Françoise à Combray Marcel Proust appréciait la variété les menus de campagne. ICI 

À la table de Françoise à Combray Marcel Proust appréciait la variété les menus de campagne.

 

Françoise

 

« Cuisinière de tante Léonie à Combray. Elle a une forte personnalité, fait preuve d’un rude bon sens paysan et alterne attentions et rudesse mais fait toujours montre d’une grande fidélité envers la famille du narrateur (1). C’est une excellente cuisinière et sait varier les menus avec les saisons pour le plus grand plaisir de la famille (2). Elle peut faire preuve de cruauté aussi bien envers les animaux qu’envers ses semblables, en particulier les gens humbles comme les domestiques de la maison (3) mais à l’inverse elle est d’une fidélité exemplaire vis-à-vis de sa maîtresse Léonie et s’occupera d’elle durant sa maladie puis son agonie avec beaucoup d’abnégation (4). »

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20 août 2021 5 20 /08 /août /2021 06:00

Le Maharadjah du Médoc | Sabato

1 septembre 2009

Stendhal à Saint-Estèphe découvre le château exotique de Louis-Gaspard d'Estournel et moi le nouveau chai…  ICI 

 

« Le château bordelais n’a jamais eu besoin d’être vaste. D’ailleurs, il n’était que peu habité. En Médoc, le propriétaire bordelais (puis par la suite parisien ou étranger) n’y résidait pas. Il ne venait qu’une fois l’an lorsque sa présence était nécessaire à l’occasion des vendanges […] De nos jours, le luxe et le confort ne se jugent plus au nombre des salons et ces demeures sont suffisamment grandes pour les besoins de ceux qui ont décidé d’y vivre en permanence. Dans l’économie générale d’un domaine bien géré, la « maison de maître » ne doit pas être une charge inutilement coûteuse […]

 

À la rigueur, la demeure peut manquer. C’est le cas aujourd’hui pour des crus d’origine paysanne et de réputation récente. Mais les bâtiments agricoles sont indispensables. Sans eux, point de vignoble et plus de « château ». Le cas le plus connu est celui de Cos d’Estournel qui a surpris Stendhal lors de son passage à Saint-Estèphe en 1838. L’écrivain s’enchanta de l’étrangeté d’une architecture de fantaisie : « cela n’est ni grec, ni gothique, cela est fort gai et serait plutôt dans le genre chinois ». Mais le plus cocasse est que cette abondance de clochetons, de tourelles, de merlons et de sculptures n’est destinée qu’à des étables et à des chais. M. Destournel a oublié sa maison mais rien ne lui a semblé trop beau pour ses bœufs et pour son vin. »

 

Lunettes Rouges – Amateur d'art

 

Nous sommes en 1988.

 

À la Société des Vins de France, l’ambitieux PDG Axel Rückert, pour échapper au quotidien du « Vieux Papes » et de la « Villageoise », du blues du Port de Gennevilliers, créé en pensant à un autre quai, celui des Chartrons, une filiale : « Crus et Domaines de France » qui rassemble les bijoux de famille autour de la maison Cruse. La direction est confiée à Marc Lenot, plus connu de nos jours des internautes sous le pseudo ICI   « le regard éclairé d'un amateur d'art contemporain. », qui – on le comprend mieux avec le recul du temps – baptise l'enfant aux Beaux-Arts 14 rue Bonaparte. Dans le même élan, avec l'âme de mécènes, Axel Rückert et Marc Lenot créaient « l'Association Crus et Domaines de France pour la mise en valeur du patrimoine architectural des Grands Vignobles Français » Vu des cuves de 10 000 hl de Gennevilliers et de son usine à cracher du 6 étoiles ça avait, disons, un petit air décalé.

 

Amateur d'art – Lunettes Rouges

 

Ce n’est pas une digression, soyez patients, nous nous rapprochons du but, en effet cette association va être à l'origine d'une très belle exposition au Centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou, « Beaubourg » sur le thème « Châteaux Bordeaux » qui se déroula du 16 novembre 1988 au 20 février 1989.

 

 

Dans le catalogue de l'exposition, Hugh Johnson, dans un très beau texte introductif « Bordeaux enfin mis en perspective » écrit notamment « que Bordeaux avait inventé une véritable « civilisation du vin » ; notamment en créant une relation privilégiée entre la qualité de ses vins et la qualité de son environnement bâti ; entre le terroir, les hommes et l'architecture de leurs châteaux viticoles. » et de souligner un peu plus loin, qu'attribuer à ces châteaux une appellation « culturelle » lui a permis d'ouvrir sa perspective : «  Jusqu'ici, tous ceux qui, comme moi, connaissaient, ou fréquentaient, ces lieux inspirés les considéraient comme des structures évidentes et immuables. Ils sont tout à la fois une grande ferme au cœur d'un domaine agricole, une manufacture aux performances industrielles, une résidence élégante mais très réservée, un lieu sophistiqué de production économique ouvert sur le commerce mondial et qui a su s'assurer un immense prestige. La complémentarité entre ces diverses vocations crée une synergie qui, à son tour, produit une image forte et mémorable, une « image de marque » graphique et mentale, culturelle et économique, qui participe activement à la dynamique d'un système complet de marketing »

 

Pour l'exposition une douzaine d'architectes européens de premier plan avaient été conviés à concevoir des projets d'avenir pour régénérer et réactualiser le concept des maisons de négoce et celui des châteaux.

 

 

L'un d'eux, proposé par Philippe Robert, concernait « la reconversion des quais et des entrepôts qui s'étirent tout au long des Chartrons jusqu'au cœur de la ville. » recevait l'adhésion de « la Société des Vins de France et Crus et Domaines de France qui souhaitent – si les autorités veulent bien donner leur accord – mettre en œuvre le projet proposé par Philippe Robert ».

 

 

À cette époque, j'étais au cabinet du Ministre, après avoir quitté la SVF en juin 1988, et je suivais par l’entremise de mes collègues le feuilleton : SVF-Castel, qui se dénoua par le rachat du premier par le second en 1992 : lire le point de vue de Thierry Jacquillat, à l'époque DG du groupe Pernod-Ricard propriétaire de la SVF ICI . Je reçus, à leur demande, les membres du Comité Central d’Entreprise de la SVF à la salle à manger du Ministre. La messe était dite.

 

 

Exit Rückert et ses visions pharaoniques, que d’occasions perdues mais je n’en dirai pas plus… Crus et Domaine de France (marques Lichine et Louis Eschenauer) est maintenant dans le giron des Grands Chais de France et, juste avant son départ, Axel Rückert avait fait détruire les 10 cuves béton verré de  9800 hl qui servaient au stockage et les 2 de 5000 hl qui accueillaient les assemblages : cachez-moi ces cuves que je ne saurais voir ! Tout un symbole de l’incapacité d’assumer le passé de la SVF…

 

 

 

 

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19 août 2021 4 19 /08 /août /2021 06:00

 

 

Août 2001, nous avions décidé de suivre le sentier Stevenson dans les Cévennes, de le faire bien sûr avec un âne pour compagnon, en l'occurrence comme pour Robert-Louis une ânesse prénommée non pas Modestine mais Sarriette. Je venais de remettre mon rapport au Ministre et ... c'est une autre histoire. Ce matin je vous offre un extrait du Journal de route en Cévennes de R.L. Stevenson.

Chemin de Stevenson : randonnée itinérante sur le GR70 en Lozère

Vendredi 4 octobre Adieu Modestine !

 

Examinée le matin du 4 octobre, Modestine fut déclarée inapte à voyager. Il lui fallait au moins deux mois de repos, d'après le palefrenier (...) je résolus de vendre mon amie et de partir par la diligence cet après-midi-là (...) Notre marche de la veille, avec le témoignage du charretier qui nous avait suivis dans la montée de Saint-Pierre, fit une bonne réputation sur les aptitudes de mon ânesse. Des acheteurs éventuels furent au courant d'une occasion sans pareille. Avant dix heures, j'avais une offre de vingt-cinq francs ; et avant midi, après une rude discussion, je la vendis avec la selle et tout le reste pour trente-cinq francs (...)

 

 Encore une chose à noter. Le phylloxera a ravagé les vignobles dans le pays, et au petit matin, sous les châtaigniers près de la rivière, j'aperçus un groupe d'hommes travaillant à un pressoir de cidre. Comme je ne compris pas tout de suite ce qu'ils faisaient, je demandai à l'un d'eux de m'expliquer : " On fait du cidre " dit-il, " oui, c'est comme ça. Comme dans le nord ! ". La voix vibrait, sarcastique : le pays allait au diable.

 

La suite ICI

 

Du Monestier, près du Puy, jusqu'à Saint-Jena-du-Gard, aux alentours d'Alès, Robert Louis Stevenson emprunte les chemins de traverse pour tenter de trouver un dérivatif à la tristesse qui l'a envahi après le départ de Fanny, la femme aimée. Entre le 22 septembre et le 4 octobre 1878, en compagnie de Modestine, l'ânesse achetée au départ, il fuit les routes fréquentées, trop directes et trop rapides. La lenteur du trajet lui convient, elle lui permet de s'incorporer aux lieux et de restituer les tonalités changeantes de l'automne dans les Cévennes. Que le lecteur soit assis dans un confortable fauteuil ou engagé sur le G.R. dans les pas de Stevenson, ce récit précis et admiratif devant les beautés de la nature offre un point de vue original et poétique sur les paysages traversés.

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