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19 janvier 2020 7 19 /01 /janvier /2020 07:00

Résultat de recherche d'images pour "inside man"

Dans une chronique  du 1 septembre 2006, Le TEST le plus déjanté de la rentrée, j’écrivais :

 

Chaiyya Chaiyya Bolywood Joint est une chanson qui ouvre et qui clôture le film de Spike Lee Inside Man. Pour les culs pincés du Monde : « La musique de Inside Man s'impose tout naturellement comme l'une des meilleures BO de ce début d'année 2006 ».

 

En ouverture et en clôture du film, la bande-son est le remix de Chaiyya Chaiyya que Spike Lee voulait inclure dans l'un de ses futurs longs-métrages après l'avoir entendu dans le film Bollywood Dil Se…

 

Un remix d'une musique d'origine indienne au relent de rap : l'un des personnages du film est Sikh et est pris à tort pour un intégriste arabo-musulman, soit deux croyances n'ayant strictement rien en commun qui complète à merveille les différences et incompréhensions culturelles parfois (souvent ?) conflictuelles que Spike Lee cherche à souligner une fois de plus dans Inside man comme dans chacun de ses films.

"Inside Man" : Spike Lee réussit un gros coup

Autour d'un braquage de banque, le cinéaste tisse un excellent thriller et une nouvelle variation sur le thème des minorités.

Par Jacques Mandelbaum  Publié le 11 avril 2006 

 

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Il y a dans le nouveau film de Spike Lee ce côté fusée à deux étages susceptible de fédérer le public le plus large et le plus varié. Divertissement spectaculaire de bonne facture et remise sur le métier des obsessions d'un auteur de cinéma, Inside Man signale, après un sensible affaiblissement de sa production récente, le retour en grande forme du trublion afro-américain de Brooklyn. La première étape du dispositif propulse un film de genre, voire de sous-genre, sous les espèces d'un récit particulièrement ingénieux de cambriolage. Action dopée à l'adrénaline, montée de la tension, personnages parfaitement campés, duels psychologiques sur le fil du rasoir, combustion à mèche lente des ressorts de l'intrigue, crescendo crispant du suspense, retournements imprévus de situation, fausses pistes et vrais imbroglios sur fond historico-politico-policier : tout y est.

 

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L'action se déroule à Manhattan, au siège d'un de ses temples bancaires investi par un commando de quatre personnes qui y ont pénétré sous les oripeaux d'une équipe de peintres en bâtiment. Combinaisons et capuches noires, lunettes de soleil, masques et gants blancs.

L'établissement est illico barricadé de l'intérieur, ses dispositifs de sécurité et d'alarme neutralisés, les clients et employés rassemblés violemment, sommés d'enfiler la même tenue anonyme que leurs agresseurs, et répartis dans diverses pièces. A l'évidence, les malfaiteurs sont suprêmement organisés ; à l'évidence, ils sont hyper-efficaces ; à l'évidence, ils suivent un plan longuement mûri. La seule incertitude pour le spectateur, à ce stade des opérations, est de savoir lequel. Pourquoi cette prise d'otages ? Pourquoi cette mascarade de l'uniformisation ? Pourquoi ce retard pris au pillage des coffres ? Pourquoi cette installation dans la durée ? Ces questions sont d'autant plus vivement ressenties que la mise en scène prendra soin, en cours de route, de distiller des détails suggérant que les agresseurs ne sont ni de vulgaires pilleurs de banque ni des terroristes assoiffés de sang.

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Ces mêmes questions sont au demeurant relayées, à l'extérieur de la banque, par l'officier de police chargé de l'affaire (excellent Denzel Washington) et sommé de négocier avec les malfrats à l'aveuglette, sans parvenir à percer à jour leur véritable motivation. Le puissant directeur de la banque, vieil homme très digne au passé très trouble, en sait manifestement davantage, ainsi que la redoutable négociatrice qu'il engage (tranchante Jodie Foster) pour tenter, avec le soutien du maire de la ville, de mettre le flic hors-jeu.

La construction sophistiquée du film contribue au plaisir du spectateur par la déstructuration du récit, qui navigue non seulement entre divers points de vue, mais aussi entre deux temps rendus synchrones : celui du braquage proprement dit et celui de l'interrogatoire des otages à l'issue de leur libération, et parmi lesquels se dissimulent les criminels.

Le deuxième étage de la fusée est tout aussi remarquable : il consiste, pour Spike Lee, à se servir de l'ingéniosité du scénariste Russel Gerwitz et de la commande de la major Universal pour marquer ce film de son empreinte. Sous les auspices des genres les plus divers (comédie de moeurs, Nola Darling n'en fait qu'à sa tête ; chronique urbaine, Do The Right Thing ; biopic, Malcolm X...), on sait quelle forme celle-ci adopte ordinairement : la représentation antihollywoodienne des minorités, à commencer par l'afro-américaine, et, partant, la stigmatisation rageuse de l'écart existant entre le mythe du melting-pot et une réalité gangrenée par le racisme, l'injustice et l'inégalité.

AMBIGUÏTÉS ET FANTASMES

Inside Man est à cet égard une nouvelle variation sur le thème, organisée pour la circonstance en triangle : un côté noir pour l'incarnation de la loi (le flic intègre), un côté juif pour l'incarnation du crime (le mobile, sinon l'identité des cambrioleurs), et un socle blanc pour l'incarnation du pouvoir (le cynisme des notables Wasp [White Anglo-Saxon Protestants]). Avec, entre ces trois pôles qui se livrent une lutte à mort, une seule question qui rebondit à l'infini : de quel côté se trouve la justice ?

La réponse est tout sauf évidente, et il appartiendra à chaque spectateur de se la forger par lui-même, à travers l'entrelacs d'ambiguïtés, de fantasmes et de réminiscences historico-cinéphiliques ménagé par le réalisateur dans ce film. Avec les fantômes de la Shoah qui côtoient l'ombre du terrorisme, l'appât du gain qui voisine avec le devoir de mémoire, les vrais morts qui cohabitent avec les faux cadavres, la loi qui prend des libertés avec le droit, les victimes qui deviennent indiscernables des bourreaux et des politiques qui taillent des croupières à leurs propres forces de l'ordre, il est en tout cas probable qu'on sorte ébloui, mais un rien perplexe, de ce labyrinthe.


Film américain de Spike Lee avec Denzel Washington, Clive Owen, Jodie Foster, Christopher Plummer. (2 h 10.)

 

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19 janvier 2020 7 19 /01 /janvier /2020 06:00

 

Faire du vélo par temps de grève c’est affronter prudemment l’immense sens civique des français, l’incivilité est la règle, je me fais discret face au regard assassin des motorisés de toute obédience lorsque je me faufile entre les bagnoles qui obstruent les carrefours.

 

Image

 

Nos amis de la RATP et de la SNCF réunis, derniers bastions de la classe ouvrière pour les adeptes de la lutte des classes le cul sur une chaise devant leur écran, si Tonton était encore à l’Élysée et le petit Michel à Matignon, je vous fiche mon billet que le premier recevrait les ultras pour les assurer de sa compréhension pendant que le second tenterait de tricoter un bon compromis. Je n’invente rien tel fut le cas en l’étrange attelage Mitterrand-Rocard. Ça faisait bander Dray-Mélenchon, dit gueule de raie et méchant con, tout ce qui a permis la désintégration du PS par Macron.

 

Que voulez-vous je n’y peux rien voilà t’y pas que juché sur mon vélo électrifié, au bas de Mouffetard, mon œil de chroniqueur à l’affut, chope une affiche  sur une colonne Morris.

 

Demi-tour, photos.

 

L'opposition Mitterrand vs Rocard

 

Théâtre de l'Atelier, Paris du 17 janvier au 16 février 2020

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« Les deux hommes étaient complémentaires. Faits pour s’entendre et gouverner ensemble. Le premier étatique et secret était né président. Le second imaginatif et pédagogue était né gestionnaire. À l’un Mitterrand, les grandes orientations. À l’autre, Rocard, les dossiers de la vie quotidienne. À l’un la France. À l’autre les Français ».

 

Voilà en quelques mots comment, l’ancien rédacteur en chef du Nouvel Observateur, Robert Schneider, résume la relation si singulière qui unit François Mitterrand et Michel Rocard … Pourtant, l’histoire entre les deux hommes ne se résume pas qu’à de la Politique ! Non ! L’enjeu est ici bien plus profond, bien plus intime… Car entre eux, ce sont 2 trajectoires personnelles qui s’affrontent, 2 représentations de la société qui s’opposent, et enfin, le plus important, ce sont 2 manières de penser l’avenir qui se défient !

 

Mitterrand et Rocard au théâtre, dans un duel à fleurets loin d’être mouchetés

 

En 1980, rue de Bièvre, François Mitterrand et Michel Rocard se rencontrent pour savoir qui sera candidat à la présidentielle de 1981. C’est aujourd’hui une pièce, « l’Opposition, Mitterrand vs Rocard », mise en scène par Eric Civanyan, avec Philippe Magnan et Cyrille Eldin.

 

 La pièce est de Georges Naudy, un instituteur bordelais jamais joué encore, qui s’est plu à imaginer ce que se sont dit Rocard et Mitterrand lors d’une entrevue qui a réellement eu lieu rue de Bièvre en 1980 à l’instigation de Jacques Attali

 

Qui sera le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle de 1981 ?

 

L’« archaïque » vieux routier de la politique, 74 ans, partisan de l’Union de la Gauche, des nationalisations, d’un étatisme rétrograde, Mitterrand ou le fringant Rocard qui n’a que 50, leader de la « deuxième gauche », plus pragmatique, qui se propose de concilier le socialisme avec la loi du marché.

 

Ses adversaires, au sein du PS, n'ont pas tardé à le surnommer Rocard d'Estaing, établissant ainsi un parallèle entre le "libéralisme avancé" du président de la République et le socialisme redéfini que propose le député des Yvelines.

 

L'affrontement de ces deux conceptions a tourné à l'avantage de Mitterrand au congrès de Metz, en avril 1979, mais de peu. Dans les sondages, Rocard continue à devancer le premier secrétaire. La fin de l'année 1979 et les premiers mois de 1980 voient le chef de file de la "deuxième gauche" écraser le député de la Nièvre dans les souhaits d'avenir et dans les intentions de vote des Français. Deux journalistes, Hervé Hamon et Patrick Rotman, publient un livre, L'Effet Rocard (Stock), qui s'appuie sur ces enquêtes pour expliquer la popularité de l'ancien dirigeant du PSU et affirmer qu'elle n'est pas un effet de mode. Durant l'été, pourtant, la cote de Mitterrand se redresse au détriment de son rival.

 

Pire qu’un adversaire ou un ennemi : un rival

 

Le cynisme de Mitterrand, le pragmatisme de Rocard : la politique au théâtre avec Cyrille Eldin

 

Dans l’émission "Culture-Médias", sur Europe 1, il a présenté cette discussion d'une heure et demie mêlant discours authentique et remarques imaginées,  entre les deux ténors du Parti socialiste, qui a lieu quelques mois avant l'élection présidentielle de 1981.

 

INTERVIEW

 

Le journaliste, humoriste et comédien Cyrille Eldin, qui interprète Michel Rocard, présente la pièce au micro de Philippe Vandel, sur Europe 1.

 

« La plupart des échanges ont été prononcés par l'un ou par l'autre, sur plusieurs mois, et parfois dans leurs dos. La pièce, c'est un condensé », explique-t-il.

 

La suite, on la connait : premier secrétaire du Parti socialiste, François Mitterrand se présente à l'élection tant convoitée par Michel Rocard, et l'emporte face au président sortant, Valéry Giscard d'Estaing. « L'échange met face à face le cynisme de Mitterrand, et le pragmatisme de Rocard », souligne Cyrille Eldin.

 

« Le mépris, ça se mérite »

 

La discussion en question aurait eu lieu à initiative de Jacques Attali, alors proche collaborateur de François Mitterrand.

 

« À part ça, ils ne se parlaient jamais. Mitterrand ne supportait pas Rocard », assure Cyrille Eldin.

 

Sur scène, la tension qui règne entre les deux hommes est palpable. Le futur président se permet quelques saillies bien senties. « Pourquoi avez-vous autant de mépris pour moi ? », interroge Michel Rocard. Son concurrent réplique, cinglant : « Je n'ai aucun mépris pour vous. Le mépris, ça se mérite. »

 

Cyrille Eldin incarne un Michel Rocard un peu fébrile, mais qui porte ses idées avec enthousiasme et conviction. Un politicien que l'acteur connaissait bien, ayant grandi avec un père fervent rocardien. « Je l'entendais répéter à quel point Rocard était merveilleux. Il s'est fâché avec des gens en le défendant », raconte l'acteur. Mais la pièce va au-delà d'une simple discussion, poursuit-il. « On comprend à la fin pourquoi Mitterrand a finalement été candidat. Ce n'est pas que cynisme, du machiavélisme. Certes, c'est un monarque, mais il incarne la France. »

 

Je ne sais si j’irai voir cette pièce car ayant physiquement travaillé avec les deux personnages, surtout avec Michel Rocard bien sûr, mais aussi aux abords de Mitterrand sur le dossier du vin du Midi Rouge pièce importante dans la négociation d’élargissement de l’Europe à l’Espagne, dossier qui lui tenait à cœur et, avec Louis Mermaz, compagnon du premier cercle, il était souvent question « du Président » lorsqu’il revenait de son déjeuner hebdomadaire le mercredi à l’Élysée avec lui et les grognards : Joxe, Mexandeau et quelques autres…

Michel Rocard et François Mitterrand en 1990

Michel Rocard et François Mitterrand en 1990DANIEL JANIN / AFP

Michel Rocard et François Mitterrand, les "pires" amis politiques ICI
Paris Match |
Michel Rocard, dans ses bureaux parisiens, le 30 mai. Michel Rocard, dans ses bureaux parisiens, le 30 mai.
Michel Rocard: "Le risque de la fin du PS existe" ICI

Paris Match ||Mis à jour le 

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18 janvier 2020 6 18 /01 /janvier /2020 06:00

 

9 octobre 2006

La Vigne arrachée

 

Cette vigne avait un âge dont nul ne se souvenait. Chaque année, depuis qu'il avait conscience des choses, Driot avait taillé la vigne, biné la vigne, cueilli le raisin de la vigne, bu le vin de la vigne. Et elle mourait. Chaque fois que, sur le pivot d'une racine, il donnait le coup de grâce, qui tranchait la vie définitivement, il éprouvait une peine; chaque fois que, par la chevelure depuis deux ans inculte, il empoignait ce bois inutile et le jetait sur le tas que formaient les autres souches arrachées, il haussait les épaules, de dépit et de rage. Mortes les veines cachées par où montait pour tous la joie du vin nouveau ! Mortes les branches mères que le poids des grappes inclinait, dont le pampre ruisselait à terre et traînait comme une robe d'or ! Jamais plus la fleur de la vigne, avec ses étoiles pâles et ses gouttes de miel, n'attirerait les moucherons d'été, et ne répandrait dans la campagne et jusqu'à la Fromentière son parfum de réséda ! Jamais les enfants de la métairie, ceux qui viendraient, ne passeraient la main par les trous de la haie pour saisir les grappes du bord ! Jamais plus les femmes n'emporteraient les hottées de vendange ! Le vin, d'ici longtemps serait plus rare à la ferme, et ne serait plus de "chez nous". Quelque chose de familial, une richesse héréditaire et sacrée périssait avec la vigne, servante ancienne et fidèle des Lumineau. La suite ICI

 

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La revue de presse de la Mission Agrobiosciences-INRAE du 13 janvier 2020 s’interroge :

 

Foncier agricole : comment reprendre terre ?

 

La question était déjà sensible à plus d’un titre.

 

Comme de nombreux autres pays d’Europe, la France va connaître d’ici 2030 un profond renouvellement de sa population agricole, un tiers des actifs étant appelé à faire valoir son droit à la retraite.

 

Reste que le problème est connu de longue date, le renouvellement des générations se heurte, entre autres choses, à un défaut d’accès au foncier.

 

Difficile, pour un nouveau venu qui désire s’installer en dehors de toute transmission de l’exploitation familiale, de trouver des terres disponibles à un prix accessible, dans un système qui tend à se financiariser de plus en plus. Sans compter qu’avec l’artificialisation croissante des terres agricoles, les surfaces exploitables se réduisent d’année en année. En 2019, le sujet a pris une dimension capitale, devenant désormais un enjeu de souveraineté alimentaire hexagonale et de lutte contre le changement climatique.

 

Peau de chagrin

 

D’abord il y a les chiffres, publiés en mai dernier par la FNSafer et commentés par son président Emmanuel Hyest. Depuis maintenant près de quinze ans, 50 000 à 60 000 hectares de terres agricoles changent d’usage chaque année. « Tous les cinq ans, cela représente la surface moyenne des terres arables d’un département  » déclarait ce dernier à plusieurs médias. Dit autrement, «  18% du territoire [français] sera bientôt artificialisé » selon les données éditées par l’IDDRI (1) et reprises par Ouest France.

 

La conséquence ?

 

La pression qui s’opère sur le foncier agricole obère toujours un peu plus l’installation des nouvelles générations et, à travers elle, notre libre-arbitre quant à nos façons de nous nourrir. Tel est le cri d’alarme lancé par Ouest France dans son édition du 20 décembre dernier. Le quotidien s’émeut du fait que «  les terres agricoles indispensables pour assurer [la] souveraineté alimentaire (…) disparaissent sous des couches de béton ».

 

La question de la puissance productive de l’hexagone n’est pas le seul facteur d’inquiétude. Sont également sur la brèche le maintien de la biodiversité et notre capacité à lutter contre le changement climatique. Auditionnées dans le cadre d’une mission d’information sur le foncier agricole (voir ci-après), Valérie Masson-Delmotte et Nathalie de Noblet-Ducoudré, coauteures d’un article dans le dernier rapport du GIEC, expliquaient que « mieux gérer les terres agricoles, faire une plus grande place à l’agroécologie, c’est se donner les moyens d’atténuer les effets du changement climatique ».

 

Offensive au Palais Bourbon

 

La question agite fortement certains élus de l’Assemblée Nationale. Le 4 décembre dernier, le député Dominique Potier présentait le fruit de la réflexion de la mission d’information parlementaire créée sur le sujet. Riche de près de 200 pages, le rapport se clôt sur quinze propositions. Parmi elles, la création d’un « livret vert, collectant l’épargne sur le modèle du Livret A » et qui aurait pour vocation, « outre le renouvellement des générations, [de] financer des investissements utiles à la transition agroécologique (…) ». Autre suggestion glissée par les députés, « inscrire le sol [dans le] code de l’environnement afin qu’il soit reconnu élément du patrimoine commun de la Nation, à l’instar des espaces, ressources et milieux naturels terrestres et marins ». Le rapport s’attaque également à la question de l’artificialisation en proposant de créer « un principe supérieur de "neutralité" en termes de dégradation des terres  ». Autant de jalons d’ores et déjà plantés en vue de la future loi sur le foncier agricole. Souhaitée par beaucoup, annoncée par le président Emmanuel Macron lors du dernier salon de l’agriculture, sa mise à l’agenda législative n’interviendra pourtant pas avant 2021.

 

Artificialisation : une clef de sols

 

Peut-on tendre vers le zéro artificialisation nette ?

 

Comme le rappelle le Journal de l’Environnement, plusieurs organismes se sont essayés à l’exercice. Après le Comité pour l’économie verte et France Stratégies, c’est le Conseil général au développement durable (CGDD) qui a rendu sa copie le 17 décembre dernier. Dans cette étude prospective, il esquisse cinq scénarios pour stopper l’artificialisation des terres.

 

Ses principaux leviers ?

 

Réduire le nombre de logements vacants et accroître la densité des logements bâtis. Seul hic soulevé par le JDE, « l’objectif [du zéro artificalisation] n’est atteint qu’en 2050 ». Un horizon quelque peu distant au regard des enjeux.

 

Mettre au pas les règles d’urbanisme pour mieux préserver les espaces agricoles, c’est ce que suggère le président de la FNSafer, qui en appelle à une rupture dans notre conception du développement : «  Il y a de plus en plus de prises de conscience qu’il faut absolument protéger le foncier agricole. Mais beaucoup d’élus pensent encore que le développement passe par une consommation de terres agricoles et de la construction » (Terre-net). Première victime de ce changement de conception à l’œuvre, le projet Europacity, finalement abandonné en novembre dernier.

 

La friche, chiche !

 

Autre piste explorée par nombre d’acteurs, la remise en culture des friches. Si, en métropole, le sujet est encore balbutiant, plusieurs départements de l’Outre-Mer ont appliqué la procédure dite des « terres incultes ». Inscrite dans le code rural, celle-ci permet à une personne physique ou morale «  d’exploiter une parcelle susceptible d’une mise en valeur agricole ou pastorale et inculte ou manifestement sous-exploitée depuis au moins trois ans ». En Guadeloupe, le conseil départemental s’est saisi de la question et envisage d’appliquer cette procédure (France-Antilles). A la Réunion, département pionnier en la matière, le système est d’ores et déjà en place depuis une dizaine d’années, où il a permis de stabiliser la surface agricole utile, malgré l’expansion urbaine.

 

Les friches ont de l’avenir, c’est une certitude, y compris en métropole. Souvenez-vous, on vous en parlait déjà en 2017, dans un précédent dossier de Sesame.

SOURCES
La France continue à gaspiller ses terres agricoles Ouest France, 20 décembre 2019.
Rapport d’information n°1460 déposé par Mme Anne-Laurence PETEL ET M. Dominique POTIER, 5 décembre 2019.
Zéro artificialisation nette : le CGDD propose sa trajectoire Journal de l’Environnement, 17 décembre 2019.
La régulation française, un atout compétitif à préserver Terre-net, 10 décembre 2019.
L’artificialisation et la financiarisation des terres agricoles s’intensifient Terre-net, 24 mai 2019.
Le Département prend la main sur le foncier agricole France Antilles, 13 décembre 2019.
Code rural ChapitreV
Dossier de presse Terres incultes, DRAAF Réunion, avril 2014.

Lire aussi le dossier de sesame "Artificialisation des sols, une notion à creuser"

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17 janvier 2020 5 17 /01 /janvier /2020 06:00

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Encore un titre à la mords-moi le nœud me direz-vous, la réponse est oui « Se dit d'une chose mal conçue, peu crédible ou stupide. »

 

« Cette expression dérive de à la mords-moi le jonc datant du début du XXe. Le jonc était le mot argotique pour or : on mordait les pièces d'or pour contrôler leur authenticité. Mais le jonc est également un mot familier pour pénis tout comme nœud au XIXe. L'expression à la mords-moi le nœud est rapidement préférée à partir des années 1950. »

 

De plus, en ces temps post-Matzneff c’est très politiquement incorrect.

 

Attention, je ne fais que m’interroger à propos du devenir de la RVF, en dépit de mon blacklistage lié à la vieille histoire de l’ex-DG du groupe Marie Claire pris les doigts dans la confiture, je ne souhaite en rien la disparition de la vieille dame permanentée.

 

J’avoue que je trouve les éditos de Saverot de plus en plus pathétiques mais, n’étant ni abonné, ni acheteur occasionnel de la RVF, ni lecteur sur la Toile, je comprends parfaitement que l’on ne m’ait pas appelé au chevet de la vieille dame permanentée pour diagnostiquer le mal dont elle souffre.

 

Alors pourquoi ce titre à la con ?

 

Tout bêtement parce que Vitisphère m’a mis sous le nez, gratuitement, le lundi 13 janvier 2020 un papier signé par Alexandre Abellan.

 

Le titre est accrocheur : Relance et turbulences à la Revue du Vin de France

 

Le texte est étrange.

 

Y aurait-il une ou des « gorges profondes » à la RVF ?

 

Les poussés dehors, les démissionnaires n’ont pas de noms…

 

Inquiétude des équipes qui ont sous le nez « le désossement de la revue Cuisine et Vins de France », ça fait froid dans le dos.

 

Le nouveau rédac-chef, doublement nommé, bien évidemment se veut rassurant, j’apprécie tout particulièrement son « Il peut y avoir de la peur chez des critiques cinquantenaires n’ayant pas eu la reconnaissance qu’elles attendaient » (le féminin ?)

 

Le sieur Saverot, donne le même son de clocher, il revendique « 50 000 exemplaires vendus, 18 000 abonnés papier ainsi que 3 000 abonnés numérique »

 

Comme la RVF n’est pas affiliée à l’OJD je trouve le chiffre de vente gonflé comme les statistiques de manifestants de la CGT.

 

Deux sujets d’importance sont ensuite abordés :

 

Conserver la confiance

Indépendance

 

J’avoue ne pas être convaincu par ce que j’ai lu en réponse.

 

Les causes, qui touchent toute la presse magazine papier en France sont profondes et jusqu’à maintenant aucun des remèdes n’a stoppé la chute du lectorat.

 

C’est grave et inquiétant mais c’est aussi dû à la faiblesse des contenus, cercle vicieux les bons contenus exigent du temps et de l’argent, les reprises des dépêches AFP, les infos people, les grands prix de la RVF, tout le monde s’en fout et n’a aucune envie de payer pour ça.

 

Je ne suis pas sûr que la nouvelle relance ne soit pas du genre de celle d’un batteur de baseball qui rate la dernière balle.

 

Attente pitch

 

L’avenir de la RVF est entre les mains des financiers du groupe Marie-Claire, leur empathie pour le vin me semble inversement proportionnelle à leur intérêt pour les sommets des GCC.

 

Le dernier mot à Gerbelle, pourquoi toujours cet anonymat ?

 

« Le commerce prend le pas sur l’expertise parce que les médias du vin vivent sous perfusion des publicités. Il faut un nouveau modèle à l’ère du web » tranche un ancien critique de la RVF. »

 

Deux grandeurs sont dites inversement proportionnelles si leurs mesures évoluent dans des sens contraires.

 

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Vénérable titre fondé en 1927 et racheté en 2004 par le groupe Marie Claire, la Revue du Vin de France (RVF) arrive clairement au bout d’un cycle. En témoigne la succession de départs qui ont émaillé l’année 2019, jusque dans ses derniers jours. En un an, la RVF a poussé trois de ses collaborateurs vers la sortie : un administrateur de bases de données, un commercial et un rédacteur en chef adjoint (qui doit être remplacé). En ajoutant deux démissions du service événementiel, une démission du service commercial et le départ soudain d’un membre de son comité de dégustation (après avoir été écarté du Guide Vert), la RVF a perdu sept collaborateurs en un an (pour une promotion*).

 

A court terme, « il y a de l’inquiétude dans les équipes. Nous ne sommes pas rassurés par un groupe qui laisse plutôt voir un accompagnement fin de vie » confie un collaborateur de la RVF. Qui cite, non sans effroi, l’exemple du « désossement de la revue Cuisine et Vins de France, dont l’équipe a été réduite à peau de chagrin et dont les contenus sont réalisés par une agence ». Une perception alarmiste sur l’avenir de la revue qui n’est pas partagée par tous

 

A commencer par son tout nouveau rédacteur en chef, Jérôme Baudouin. Soulignant une augmentation des revenus publicitaires en 2019, le journaliste souligne qu’« il ne faut pas tout mélanger. Il y a eu des départs pour travailler ailleurs et il y a toujours du turn-over au comité de dégustation. Il peut y avoir de la peur chez des critiques cinquantenaires n’ayant pas eu la reconnaissance qu’elles attendaient, mais il est normal d’évoluer. Quand on est un journal, on ne reste pas sur les mêmes choses pendant trente ans ! »

 

Revendiquant 50 000 exemplaires vendus, 18 000 abonnés papier ainsi que 3 000 abonnés numérique, le directeur de la rédaction de la RVF, Denis Saverot, donne le même son de cloche. « On est obligé de s’adapter, aujourd’hui il est très difficile de gagner sa vie en vendant des prescriptions et avis sur le vin » pose le journaliste. Celui-ci souligne l’ampleur des évolutions d’usage numérique qui touche l’activité de la RVF : applications d’agrégation comme Vivino, sites de vente en ligne proposant toujours plus de contenus...  « On a tenté une première diversification avec les évènements, mais les salons se multiplient : c’est une bataille terrible et très concurrentielle. Nous avons renoncé aux évènements à destination du grand public pour se concentrer sur des masterclasses pour professionnels (acheteurs, sommeliers, cavistes…) » ajoute Denis Saverot.

 

La suite ICI 

Pour une charte éthique des journalistes des vins et spiritueux

 

Pour l’instant je suis le seul contributeur, à savoir Fabien Humbert journaliste pigiste notamment pour La Revue du vin de France ( https://www.larvf.com/ ICI 

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16 janvier 2020 4 16 /01 /janvier /2020 06:00

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Pour faire plaisir aux gens du nord, et à mes détracteurs, j’aurais pu écrire un teint de chicon mais je m’en tiens à l’expression consacrée :

 

CNRTL : − par analogie [référence à la couleur et au mode de culture par étiolement de l'endive]

 

(Personne au) teint pâle, blafard.

 

« Ils jouaient ensemble toute l'année, derrière les carreaux (...). De teint, c'étaient des vraies endives. »

Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, 1936, p. 78).

 

« Il (...) était habillé de noir (...) ce qui faisait ressortir son teint d'endive et le rose de ses yeux de lapin blanc. »

Paul Vialar, Le Clos Trois Maisons, 1946, p. 10.

 

*mauricaud, aude Littré

 

Terme familier. Qui a le teint de couleur brune. Il est moricaud.

 

S. m. et f. Moricaud, moricaude, homme ou femme dont le teint est brun.

 

« Mlle de la Garde et Mlle Bardou, toutes deux Françaises, avaient été placées par la reine mère ; la première était une petite moricaude…, Hamilton, Gramm.

 

HISTORIQUE

XVIe s.

 

« Il [Henri II] estoit beau, encore qu'il fust un peu mauricaut ; mais ce teint brun en effaçoit bien d'autres plus blancs », Brantôme, Cap. franç. t. II, p. 59, dans LACURNE.

 

ÉTYMOLOGIE

 

Dérivé de more, par l'intermédiaire de morisque.

 

Revenons un instant au chicon :

 

« Lorsque nous revenions de Bruxelles avec les instruments [de musique] bourrés de tissus, et avec trois kilos d'endives qui nous permettaient d'avoir « quelque chose à déclarer », ce n'est pas des endives que j'ai déclarées, mais, à la suite d'un lapsus d'ordre obsessionnel : « du tissu d'endives »... À quoi le douanier a répondu : « on dit des chicons ».

Cl. Abadie cité par N. Arnaud, Les Vies parallèles de Boris Vian, nouvelle édition Paris, 1970, p. 102

 

C’est une histoire belge au sens propre :

 

Dans son Dictionnaire universel d’agriculture et de jardinage, de fauconnerie, chasse, pêche, cuisine et manège de 1751, La Chesnaye mentionne une méthode particulière de culture de la barbe de capucin (chicorée sauvage) inspirée de la culture du champignon en France. Dans des caves sombres, les racines sont recouvertes de trente centimètres de fumier et, après vingt-cinq jours, des feuilles blanches apparaissent.

 

La barbe de capucin, plus amère encore que l'endive, est encore cultivée de nos jours dans la banlieue lilloise. Sa culture, au contraire de l'endive, est restée à 100 % traditionnelle.

 

L'endive est un des légumes les plus récents.

 

La légende veut qu'elle fût « inventée » vers 1830 dans la vallée Josaphat à Schaerbeek. On l’attribue parfois à un paysan qui aurait voulu dissimuler sa récolte dans une cave obscure pour éviter l'impôt.

 

Vers 1850 ce fut le jardinier en chef du jardin botanique de Bruxelles, Franciscus Bresiers, qui en systématisa le forçage en cultivant la racine de chicorée en hiver, à l’abri de la lumière et du gel.

 

Des feuilles blanches se développent alors en repousses très compactes, qui justifient son nom flamand de witloof (feuille blanche). Ce secret de fabrication se répand dans la banlieue de Bruxelles où il reste localisé pendant près de 20 ans.

 

En 1873, Henri de Vilmorin la rapporta de l'Exposition internationale d'horticulture de Gand et la présenta à la Société nationale d'horticulture de France en 1875. Le premier cageot fut vendu aux halles de Paris en 1879 sous le nom d'« endive de Bruxelles » et le nom lui resta. Ce succès atteint alors les pays voisins, surtout après la Seconde Guerre mondiale.

 

Une sorte de cette espèce, très renommée dans la région, est le chicon de Saint-Symphorien, village de l'entité de Mons, qui donne son surnom aux habitants et à son équipe de football : les chiconniers.

Les Chiconniers avaient de quoi être déçus.

Les Chiconniers avaient de quoi être déçus. - B.L.

Source Wikipédia

 

L’endive est un légume d’hiver, léger comme une plume : elle est peu calorique, car gorgée d’eau (95%), c’est la star des régimes :

  • Riche en fibres ;
  • Source de vitamine B9 ;
  • Source de vitamine C ;
  • Source de potassium ;
  • Lutte contre la constipation ;
  • Pouvoir de "coupe-faim".

 

Étymologie : Du latin médiéval endivia dérivé du latin intibus.

 

Elle appartient à la famille des chicorées

 

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Variété de chicorée sauvage à grosse racine, coupée en automne au niveau du collet, et qui, placée dans le sable, forcée dans  l'obscurité pour empêcher la photosynthèse, le bourgeon de la chicorée de Bruxelles donne des pousses blanches à bords jaunes en cœur serré, au goût amer, que l'on consomme crues ou cuites.

 

Pour la petite histoire, dans la cave de ma maison boulevard Louis Blanc à la  Roche-sur-Yon je me suis adonné à la culture du chicon.

 

Du côté cuisine, je suis endive cru bien sûr : je disais à mémé Marie « je n’aime que les salades dures… » sous-entendu qui croquent sous la dent, je ne suis pas laitue pour 2 sous. De plus étant un adepte de l’amer je croque l’endive sans assaisonnement.

 

J’ai pratiqué dans un restaurant près de mon job à la SIDO : les feuilles d’endives crues roquefort ou gorgonzola tiède.

 

En ma cuisine, les soirs d’hiver, je suis un adepte de l’endive roulée au jambon béchamel gratinée.

 

Je fais cuire mes endives à la vapeur, le jambon de Paris tradi, puis béchamel et gruyère râpé.

 

J’achète mes endives à Terroirs d’avenir.

 

Et qu’est-ce que je bois ?

 

 

En BONUS l'endive au dessert aux CLIMATS : 

 

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15 janvier 2020 3 15 /01 /janvier /2020 06:00

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2019 : 16 500 km, à pied, en voiture, en bus, en train et en bateau. Tout le reste n’est que littérature.

 

Avec Antoine Blondin, le reste était « litres et ratures »

 

« Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant "l’Europe !", "l’Europe !", "l’Europe !", mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien. » de Gaulle, deuxième entretien radiodiffusé et télévisé avec M. Michel Droit, 14 décembre 1965.

 

Et maintenant cette foutue Europe, baptisée Union Européenne, tellement élargie qu’elle a bien du mal à avancer, vient barboter dans notre patrimoine gaulois en reconnaissant l’oscypek comme un Chroniona Nazwa Pochodzenia

 

Ne me dites pas que c’est du charabia, je vous rappelle Maria Leszczyńska madame Louis XV, elle est inhumé à la basilique Saint-Denis, tandis que son cœur repose auprès de ses parents, en l'église Notre-Dame-de-Bonsecours de Nancy.

 

C’est du polonais.

 

La Pologne est membre de l’Union Européenne depuis le 1er mai 2004 avec neuf autres pays européens

 

Elle a fait partie de la fournée Chypre · Estonie · Hongrie · Lettonie · Lituanie · Malte · République tchèque · Slovaquie · Slovénie

 

1989 : la Pologne est le premier pays du bloc de l’Est à se détacher de Moscou (pour adhérer à l’OTAN dix ans plus tard). En décembre 1990, Lech Wałęsa, prix Nobel de la paix en 1983 et figure historique de Solidarność, est élu président de la République.

 

Bref, revenons à notre oscypek Chroniona Nazwa Pochodzenia

 

Explication de texte

 

 « En vertu de cet accord, la Pologne et la Slovaquie reconnaissent que les appellations Oscypek et Slovenský oštiepok se réfèrent à des fromages qui sont maintenant produits de manière très différente, malgré le fait qu'ils partagent la même histoire et la même tradition.

 

Selon la Pologne et la Slovaquie, les principales différences entre les deux fromages (concernant la matière première utilisée, le mode de production et les propriétés physiques, chimiques et organoleptiques) ne devraient pas prêter à confusion chez les consommateurs. La Pologne et la Slovaquie conviennent que les désignations Oscypek et Slovenský oštiepok sont légitimes et la Pologne souligne que l'enregistrement de la désignation Oscypeken tant qu'appellation d'origine protégée ne porterait pas atteinte au droit des producteurs slovaques d'utiliser l'appellation oštiepok soit seul, soit en conjonction avec d'autres termes.

Signé Mariann Fischer Boel

 

J‘ai bien connu Mariann Fischer Boel

 

Profession : commissaire !

 

6 octobre 2010 Der Spiegel Hambourg Hans-Jürgen Schlamp

 

Qui a dit que les commissaires européens et les hauts fonctionnaires bruxellois occupaient des postes ennuyeux dans une ville terne ? Pourtant, assure le Spiegel, Bruxelles, c’est Byzance.

 

« Hast du einen Opa, schick ihn nach Europa » –

 

« Si tu as un papy, envoie-le à l’Europe ! », dit-on pour se moquer des perdants de la politique qui se retrouvent sur des voies de garage à Bruxelles, où ils terminent leur carrière dans l’oubli. Personne ne s’intéresse à eux. Les micros et les caméras s’éteignent lorsqu’ils se présentent au pupitre, pauvres souris grises oubliées dans un Bruxelles terne et humide.

 

Et pourtant, en réalité, c’est tout le contraire. Seuls les princes vivent peut-être mieux que les commissaires européens. Car ces derniers peuvent – s’ils le veulent – exercer une  influence plus forte que n’importe quel ministre. Financièrement, ils se portent certainement mieux que la plupart de leurs camarades de parti, qui les ont chassés de la mangeoire nationale pour les envoyer sur les terres européennes. A Bruxelles, les maigres salaires des collègues nationaux les font bien rigoler.

 

Chauffeur, secrétaires personnels et revenus coquets

 

Pour tout dire, le poste de commissaire européen est un boulot de rêve : train de vie luxueux avec chauffeur, secrétaires personnels, porte-paroles et de nombreux autres collaborateurs. Sans oublier de coquets revenus. Et quand leur mandat européen s’achève, c’est encore mieux : c’est là qu’arrivent les généreuses indemnités transitoires et les pensions paradisiaques. Les appels à la rigueur qui résonnent sur tout le continent et les projets de relèvement de l’âge de la retraite à 70 ans ne valent pas pour Bruxelles. Ici, il y a de l’argent à foison. Les caisses débordent littéralement. Alors pourquoi ne pas se servir ?

 

Dans les bureaux du bloc de béton baptisé Berlaymont, sur le rond-point Schuman, en plein centre de l’eurocratie bruxelloise, chacun se sert généreusement. Le moindre interprète débutant commence avec 4 190 euros par mois. Pour les hauts fonctionnaires, on monte facilement à 16 000 euros par mois. A cela s’ajoutent les primes d’expatriation, de ménage, pour l'éducation et la garde des enfants. Ces derniers vont dans des écoles européennes privées, financées tous les ans par les contribuables européens à hauteur d’environ 100 millions d’euros.

 

Pour les grands responsables politiques, le salaire est naturellement un peu plus élevé : un commissaire européen reçoit 19 910 euros comme salaire de base. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, empoche 304 000 euros chaque année. La plupart des hauts responsables européens reçoivent en plus une indemnité de résidence. La nouvelle haute représentante de l’Union aux Affaires étrangères, l’Anglaise Catherine Ashton, reçoit environ 323 000 euros par an. Et à cela s’ajoutent encore des compléments pour son budget privé et ses frais de représentation. Résultat : cette lady travailliste dépasse de loin ses collègues Angela Merkel ou Hillary Clinton. De plus elle rentre souvent à Londres, le jeudi, voir ses enfants.

 

Fromages pour fromages revenons au nôtre : 

 

Depuis le 2 février 2007 l’oscypek est un Chroniona Nazwa Pochodzenia une AOP

 

L’oscypek est un fromage qui a une drôle de tronche, le plus souvent il a une forme de broche ornée de motifs rustiques.

 

Chapelle à Jaszczurowka dans les montagnes à Zakopane. Photo de Robert Parma.

Chapelle à Jaszczurowka dans les montagnes à Zakopane. Photo de Robert Parma.

 

Ce fromage du Podhale (les Carpates), région montagneuse dont la capitale est Zakopane est fait avec du lait de brebis mais Androuet nous dit « qu’il est fait de lait de brebis auquel est ajouté du lait de vache. Les montagnards disent qu'il faut un minimum de 40% de lait de vache pour sa fabrication, ou un mélange plus ou moins égal entre le lait de vache et celui de brebis »

 

Image associée

 

On utilise des moules de bois spéciaux et, une fois formé on le trempe toute une journée dans la saumure, pour en extraire l’eau en excès. C’est un processus complexe puisqu’à la fin le fromage est fumé au bois de pin, dans les « bacówki» (burons de bois des montagnards).

 

Jadis, l’oscypek était utilisé comme monnaie d’échange entre bergers sur les pâturages d’altitude. Il est de goût un peu salé et croque sous la dent, rappelant ainsi le Haloumi de Chypre, mais en incontestablement plus parfumé. Son goût rappelle celui du provolone piquante d'Italie.

 

Le blog de Jérôme à Cracovie

On peut manger l’oscypek tout simplement, nature, mais dans certaines régions de Pologne on le sert légèrement poêlé avec de la confiture. Du fait de son séjour dans la saumure, il est assuré d’une longue conservation. De consistance légèrement élastique, il se mange chaud, cuit au barbecue, et on en trouve dans les rues des grandes villes, par exemple lors du marché de Pâques à Cracovie où il peut être servi avec de la confiture de canneberges, mêlant étrangement le sucré et le salé. Il se trouve aussi sous vide dans les supermarchés.

 

Procédé de fabrication

 

La tradition de l'oscypek commence dès la traite des brebis. Le lait est récolté dans une grande cuve de bois (gieleta). Puis, il est filtré par une toile en laine dans un chaudron (puciera) afin de le débarrasser de toutes sortes d'impuretés et d'herbe. Le lait est ensuite caillé et rincé à plusieurs reprises à l'eau bouillante.

 

Ensuite, chaque fabricants donne une forme au fromage et le décore. Les décorations sont faites grâce à un moule en bois appelé oscypiorka, qui se décline généralement sous 3 formes:

  • le fuseau (600800 g),
  • le cylindre (400 g)
  • les noix (30 g).

 

Puis, le fromage est immergé pendant une journée dans un tonneau rempli de sel. Ce bain a avant tout pour but de supprimer l'excès d'eau qui se trouve dans le fromage ainsi que de tuer les bactéries. Pour finir, il est entreposé dans une cabane pour être fumé pendant environ deux semaines. Autrefois, l'oscypek était fumé dans une bacówka, la cabane traditionnelle des bergers, et fumé au bois de pin ou de sapin.

 

La plus ancienne référence à une production de ce fromage date du XVe siècle, dans les montagnes Tatras, et plus précisément d'un document du village Ochotnica datant de 1416. La plus ancienne recette trouvée date de 1748 et provient de la région de Zywiec.

 

Voilà le travail il ne nous reste plus qu’à attendre la prochaine virée de notre gourmet pour nous en rapporter…

 

Krokoszówka Górska, le vin nature

 

Des milliers de jeunes polonais émigrent chaque année pour aller chercher du travail en Angleterre ou en Allemagne. Le travail de la terre se meurt. Tel est le constat sans appel que nous dresse Marek Górscy. À contre-courant d’une époque où le costume et la cravate sont plus à la mode que les bottes et le sécateur, Marek décide de quitter la bureautique pour devenir vigneron en 2005.

 

« Aujourd’hui je ne regarde plus mon ordinateur au travail, je me lève et je contemple la nature ».

 

L’homme prend son temps et renoue avec ses racines. Ni collage, ni filtration, ni sulfite. Marek veut faire des vins "propres". Avec un hectare de vigne et une production de 6.500 bouteilles, il réussit tout juste à dégager un revenu. Qu’importe. Cette liberté n’a pas de prix.

 

La Pologne, un pays où le vin a un goût de victoire ICI 

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 06:00

Tartine-de-pourri, qu’est-ce donc ?

 

Comme le sieur Dupont est mobilisé par son combat contre les prohibitionnistes masqués de Dry January j’ai demandé à Dubeu pi Débeu – Dupont et Dupond en arpitan bressan – d’enquêter sur le bresse pourri ou pourri bressan.

 

Tintin en arpitan bressan ICI 

 

 

Le bresse pourri ou pourri bressan est une préparation fromagère de la famille des « fromages forts » qui existent dans toutes les provinces. La recette est toujours la même : il s’agit de conserver les vieux morceaux de fromage qu’on ne peut plus consommer tels quels, les invendus ou encore ceux qui ont un défaut, en les faisant refermenter avec du caillé frais, de l’alcool et des aromates.

 

Par kelly bone 

 

Mais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît d’où l’intervention de Dubeu pi Débeu.

 

Je vous livre leurs conclusions :

 

Tels qu’ils sont actuellement commercialisés, le fromage fort et le pourri sont deux préparations fromagères bien distinctes.

 

Les producteurs et les commerçants (crémiers et fromagers) insistent sur la différence qui paraît alors évidente. Les techniques de fabrication sont décrites comme bien différentes, ainsi que le résultat obtenu.

 

Le fromage fort, dont la recette comporte de multiples variantes, a l’aspect d’une crème épaisse, légèrement granuleuse, de couleur blanc cassé. Son odeur est un peu forte (certains commerçants conseillent aux clients novices d’entourer la barquette de fromage dans un film plastique et de l’enfermer dans une boîte hermétique). Ce produit est fabriqué par la plupart des crémiers de la région et certaines coopératives laitières.

 

Le pourri, formé de morceaux de caillé moins liés que dans le fromage fort, a une texture plus sèche et un aspect moins homogène. Sa couleur est elle aussi irrégulière ; elle varie du blanc cassé au jaune paille sur les morceaux les plus maturés, devenus légèrement gluants. Son goût bien différent est plutôt comparé par certains vendeurs à la cancoillotte.

 

Pourtant l’identification et la distinction entre ces deux productions fromagères ne sont pas toujours aussi évidentes. Le fromage fort est souvent indifféremment appelé pourri. A Saint-Etienne-du-Bois, nombre de personnes, surtout parmi les plus âgées mais pas uniquement, emploient spontanément le terme de pourri pour désigner ce que les commerçants appellent fromage fort : « ‘c’est la même chose. Fromage fort ou fromage pourri, c’est tout la même chose ’» expliquent-elles. Certaines ont le souvenir que leurs parents utilisaient l’un ou l’autre mais constatent un basculement en terme d’occurrence respective : « ‘ça se disait les deux. Ça se disait encore bien le fromage pourri. Mieux que maintenant. Alors que maintenant ça ne s’emploie plus trop le fromage pourri ’».

 

Les documents écrits confirment l’assimilation de ces deux termes : « ‘on l’accompagnait de tartines ou rôties de fromage fort (Note de l’auteur : fromage fermenté obtenu avec du fromage blanc, sec. Appelé encore fromage pourri.)’ »

 

La description qu’en fait Tortillet correspond à celle qui a été donnée pour le fromage fort : « ‘le fromage fort ou pourri est un mélange de fromage sec de vache et de fromage de gruyère que l’on râpe et qu’on fait fermenter en y ajoutant un levain. On y ajoute généralement un peu de vin blanc’ ». Quant à l’ouvrage C’était hier, plus récent, il relate le même rapprochement : « ‘le fromage frais de l’été était remplacé par du fromage fort (fromage pourri). Ce terme irrévérencieux s’applique à du fromage de chèvre sec râpé auquel on ajoutait du bouillon de poireau et du vin blanc sec. L’ensemble subissait une légère fermentation’ ». Quant aux fabrications, à Saint-Etienne-du-Bois, l’une ou l’autre était autrefois élaborée, en fonction des familles.

 

D’ailleurs la frontière entre les deux types de préparation fromagère, lorsqu’elles étaient de fabrication domestique, n’était probablement pas si nette.

 

Lorsque les particuliers élaboraient leur fromage fort uniquement avec des productions familiales, à savoir du fromage de chèvre ou du fromage de vache, sans l’apport de fromages du commerce (comté, bleu, etc.), le résultat était sans doute assez proche du pourri. Comme par ailleurs les recettes devaient diverger d’une maisonnée à une autre, il ne devait pas y avoir plus de différence entre le fromage fort et le pourri qu’entre les différents fromages forts propres à chaque famille.

 

En fait, il s’agit d’une catégorie alimentaire qui autorise une grande liberté dans la fabrication et qui permet de multiples variantes. Ce que retiennent les consommateurs, c’est le fait qu’il s’agisse d’un produit mis à maturer, à refermenter, d’où l’emploi du terme de pourri qui souligne, comme le signale Claude Lévi-Strauss dans son Triangle culinaire, une élaboration naturelle : « ‘c’est un fromage qu’on laisse pourrir, s’abîmer’ » ; « ‘on disait du fromage pourri parce qu’on le laissait fermenter. Donc, ça faisait un fromage pourri, ben c’était du fromage fort ’»; « ‘on le laissait fermenter quelques jours avant de le manger. On le laissait faire, disons. C’est pour ça qu’on y appelait le pourri !’ ».

 

Tous les Bressans insistent sur le temps nécessaire à sa transformation, c’est-à-dire sur l’action de la nature sur un produit de la culture. Mais ils soulignent également le fait que le temps n’arrivait jamais à bout de cet aliment ; celui-ci était intarissable puisque le pot de grès était indéfiniment rechargé : « ‘ils rajoutaient quand on faisait les poires, le marc, à l’automne, et puis après à mesure que le pot diminuait, on râpait des fromages de chèvre, on en remettait dedans. On remettait du bouillon de poireau, on le changeait un peu disons, on finissait jamais la préparation du début ’». En effet, la maîtresse de maison « ‘en faisait toujours, avant qu’il soit fini, il fallait toujours qu’il y ait un levain. Mais il fallait quelques jours pour qu’il se fasse quoi’ ». En raison de ce levain, on a véritablement affaire à l’image d’une production vivante dont la caractéristique principale est la fermentation.

 

Dans la région Rhône-Alpes, le fromage fort faisait l’objet d’un même arrangement. L’inventaire du patrimoine culinaire de la France reprend Le Littré de la Grand’Côte (1895), dans lequel il est cité « ‘une famille à Fleurieu-sur-Saône, où le fromage fort est conservé depuis 1744 ’». En somme, le fromage fort et le pourri représentaient une même catégorie classificatoire et ne correspondaient pas à deux productions clairement identifiables. Ils étaient assimilés à un aliment aux frontières complexes, mouvantes, instables. Il semble que ce soit leur commercialisation qui ait imposé une classification plus précise, instaurant une distinction claire entre fromage fort et fromage pourri (ou vieux).

 

Autrefois, en hiver, le fromage fort ou le pourri était présent sur toutes les tables bressanes et sa consommation était quasiment quotidienne en cette période. Elle a depuis considérablement diminué. En effet, non seulement ces préparations fromagères ne sont plus du tout consommées dans certaines familles, mais dans les autres, bien que restant très appréciées, elles ne représentent plus qu’une nourriture occasionnelle. Ces aliments, nourrissants et qui plus est se tartinent impérativement sur du pain, sont souvent évités pour des raisons diététiques : « ‘on en mange qu’une fois dans l’hiver, parce que ça fait manger beaucoup de pain. Ça fait grossir quoi !’ ».

 

D’après les forains, qui se rendent sur les divers marchés de la région, le fromage fort a plus de succès en Bresse burgienne, entre autres sur le marché de Bourg-en-Bresse, alors que le pourri est surtout apprécié dans le nord du département et plus encore en Bresse louhannaise, où il est d’ailleurs plus connu. A Bourg-en-Bresse, ce dernier est peu consommé.

 

Mais si la consommation de fromage fort en guise de fromage, à la fin du repas, s’est raréfiée, les occasions d’en manger se sont modifiées et diversifiées, entraînant une revitalisation de cet aliment. Autrefois, obtenu par la réutilisation des restes domestiques, il n’était pas digne d’être partagé avec des personnes extérieures à la famille et relevait exclusivement de l’alimentation domestique et intime. Il correspondait à un aliment peu coûteux qui nourrissait les membres de la famille. Depuis quelque temps, de nouvelles pratiques s’instaurent, faisant pénétrer cette denrée dans la catégorie des aliments publics. Actuellement, certains Bressans offrent à leurs invités du fromage fort sous la forme de tartines apéritives. Celles-ci sont servies grillées, avant le repas ce qui permet de proposer « un apéritif un peu copieux ». Notons que de toute évidence, la pratique même de l’apéritif est elle aussi relativement récente.

 

D’autres hôtes, plus innovants encore, organisent des « soirées fromage fort » : « ‘pendant l’hiver, avec les voisins, on fait une soirée. Au lieu de faire une soirée raclette, c’est une soirée fromage fort ’». Les tartines de fromage fort sont alors servies en guise de plat principal, éventuellement accompagnées d’une charcuterie et/ou d’une salade verte. Autrefois réservé à l’intimité, associée à un fromage de pauvreté, le fromage fort devient synonyme de convivialité et accède à l’espace public.

 

Si ce mode de consommation n’est pas pratiqué par l’ensemble de la population, il tend à se diffuser au sein de toutes les générations. Ce Stéphanois, septuagénaire, veuf, vante ici les avantages de ce plat : « ‘quand je reçois des amis, quand je reçois la famille, on mange le fromage fort, le soir. C’est aussi sympa, voyez-vous que de manger de la raclette ou autre chose. Et c’est très digeste. L’autre jour, j’en ai mangé, ben, ça passe comme une lettre à la boîte. Ça passe mieux qu’une, allons, qu’une fondue de gruyère. C’est plus digeste. Après on met une petite tranche de jambon, une salade et ça y est. Ça fait un repas. Et puis c’est facile à faire. Moi, quand je reçois, je fais ça’ ». Consommé selon un mode inspiré de la raclette, du Mont-d’Or et de la fondue, le fromage fort, servi ainsi, jouit de l’engouement actuel pour les fromages fondus. En effet, les repas constitués d’un tel plat accompagné éventuellement de charcuterie, de salade et/ou de pommes de terre sont particulièrement appréciés par les commensaux et répondent à des critères contemporains de consommation.

 

Ils sont perçus comme facilement et rapidement préparés (les savoir-faire, limités, sont accessibles à tous ; les charcuteries elles-mêmes ne nécessitent pas d’opération culinaire ; la salade, très peu, voire aucune si elle est achetée déjà lavée) et conviviaux dans la mesure où les hôtes ne sont pas seuls à gérer le déroulement du repas mais que les invités participent plus ou moins à la préparation (chacun dispose son fromage, pique son pain, pèle ses pommes de terre, se sert à volonté, etc.). Grâce à ce nouveau mode de consommation, le fromage fort est remis à l’honneur. Il s’inscrit dans une pratique moderne de consommation et n’est pas associé à un produit du passé. Contrairement à la commensalité autour de gaudes ou de dinno, nulle commémoration du produit n’est lisible au travers de ces « soirées fromage fort ». D’ailleurs, l’annonce du « fromage fort » aux côtés du « véritable ramequin du Bugey » et du « fromage à raclette » sur un chevalet devant une épicerie de Bourg-en-Bresse laisse entendre que ces trois produits relèvent de la même catégorie d’aliments : ceux que l’on partage entre amis, pour une soirée simple et chaleureuse !

 

Enfin, le fromage fort est présent à l’occasion de nombreuses manifestations collectives. Il est vendu, en tartines grillées, par les buvettes des associations lors des fêtes publiques et proposé lors des regroupements associatifs et sportifs (lors des concours de belote par exemple) : « ‘mon mari fait partie d’une association de basket. Quand ils font leur loto, ils servent dans l’après-midi des tartines de fromage fort. Des grosses tartines, là, avec du bon pain de campagne... On aime bien’ ».

 

Ces consommations, hors du repas proprement dit, modifient considérablement le statut du fromage fort. Aliment nourrissant, servi en fin de repas pour remplir les estomacs à moindre coût, il devient un extra, un supplément au repas, qui est obtenu, lors des fêtes, par l’achat. Son image se voit fortement revalorisée. Il faut par ailleurs noter que s’il était autrefois fabriqué dans les fermes, rares sont les personnes qui en font encore. Obtenu dans les commerces, il est donc devenu une production essentiellement artisanale, élaborée, non pour écouler des restes, mais pour son résultat. Acheté autour des sept euros le kg, il n’a plus, non plus, le même statut que la préparation fromagère qui était obtenue « gratuitement » par la réutilisation des restes domestiques.

 

Des productions aux frontières complexes : le fromage fort et le pourri sur le site theses.univ-lyon2.

jean yves peron les voisins orange

LES VOISINS ORANGE

Jean Yves Péron

Vin de France - Blanc de Macération - 2016

Quand un "grand" de la macération savoyarde s'amuse avec le Gewurztraminer, cela donne un flacon de génie ... Gros coup de coeur sur cette macération de 5 mois. Les amateurs-trices ne s'y tromperont pas, c'est GRAND !!

Peut-on manger du pourri bressan enceinte ?

ICI

 

FROMAGE FORT DU PETIT BUGEY - AU MÂCONNAIS
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Râpez les vieux fromages grossièrement épluchés. Broyez ou passez à la moulinette les fromages mi-secs. Passez au tamis le gruyère râpé. Rassemblez le tout dans une terrine. Versez le bouillon de poireaux tiède, le beurre fondu, le vin blanc et le petit verre d'eau-de-vie de marc. Assaisonnez. Malaxez le tout avec soin pour obtenir un mélange homogène. Reversez le tout dans un pot à salaison muni d'un couvercle. Bouchez hermétiquement. Rangez un mois au moins dans la partie de la cave la moins fraîche. Si, au bout de ce temps, la saveur est trop violente, ajustez en ajoutant un peu de fromage blanc pressé.

 

Excellent en tartines ou en rôties au four, nappées ou non de beurre.


(Recette communiquée par Marcel Chevallier, professeur d'enseignement technique à Chambéry.)

 

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13 janvier 2020 1 13 /01 /janvier /2020 06:00

 

  1. 名詞. 男性
  2.  名詞. 葡萄酒、ワイン。

 

Le 22 janvier 2009

3 verres pour réveiller le passé, les japonais sont fous des grands Bourgognes et de JY Bizot

 

Le Tome 5 des Gouttes de Dieu est arrivé.

 

Je vous en offre un petit aperçu sous la forme d'une histoire  dont le pitch est le suivant : son nom est Kaori Mizusawa et cela fait bientôt 8 ans qu’elle s’est réveillée sur un lit d’hôpital avec pour seul souvenir celui d’une bouteille de vin. Souvenir qu’elle a exprimé sous la forme d’un tableau dans lequel le héros Shizuku reconnaît la quête de son père décédé : « la description du premier apôtre » alors il déclare à la jeune femme « vous allez me trouver égoïste. Mais je dois absolument connaître ce vin prisonnier de vos souvenirs… » Le mari s’interpose, sa femme a retrouvé la sérénité, elle n’a nul besoin de se souvenir du passé. Shizuku insiste et madame Mizusawa passe outre aux réticences de son mari.

 

Déclaration de Shizuku : « mais ce tableau qu’elle aime… C’est sans doute un vin qu’elle aimait dans un passé heureux… De toute façon, heureux ou pas… Pour un humain, le passé est la terre où l’on s’enracine, et permet de vivre au présent. Même bénie du « ciel » et « aimée » des hommes… Une vie, si elle ne s’enracine pas dans « la terre » ne sera jamais fructueuse. C’est comme un vin fabuleux qui ne peut naître qu’une fois… Que le ciel, la terre et les hommes sont tous rassemblés. »

 

La suite ICI

 

Salvador Dali se disait fou du chocolat Lanvin, les japonais sont fous du vin, français bien sûr, bourguignons toujours ! JY Bizot bien sûr !

 

 

Et puis  le 4 janvier 2020 dans Le Monde Philippe Mesmer écrit :

 

Le Japon, étoile montante des vins du nouveau monde

Les Japonais consomment 2,94 litres de vin par personne et par an, contre 0,3 litre dans les années 1980. La production locale a atteint 15,8 millions de litres en 2017, soit 4,8 % du marché.

 

Un vignoble à Kai (Yamanashi ), au Japon, en mars 2013.

Un vignoble à Kai (Yamanashi ), au Japon, en mars 2013. TOSHIFUMI KITAMURA / AFP

 

Bio et terroir.

 

Ces concepts gagnent la modeste, mais de plus en plus populaire, viticulture japonaise, désormais considérée comme une actrice sérieuse de l’univers des vins du nouveau monde.

 

[…]

 

La production viticole japonaise n’est pas nouvelle. Artisans passés par les universités françaises d’œnologie ou grands groupes comme Mercian la développent depuis les années 1960 dans les départements de Nagano, Yamagata ou Yamanashi, célèbre pour son raisin « Koshu ».

 

Aujourd’hui, les Japonais consomment 2,94 litres par personne et par an, contre 0,3 litre dans les années 1980. La production locale a atteint 15,8 millions de litres en 2017, 4,8 % d’un marché toujours dominé par les importations chiliennes, américaines ou françaises.

 

La nouveauté est l’accent mis sur la valeur et non plus sur les volumes, avec un réel soutien des autorités. Pour obtenir l’appellation « vin japonais », il fallait utiliser 5 % de raisin produit localement. Depuis 2018, il faut en utiliser 100 %

 

Le vin apparaît sur l'archipel il y a près de 150 ans sous l'ère Meiji

 

En 1870, c’est la période où le Japon sort de son isolement et s'ouvre à l'Occident. Selon certains connaisseurs, le tout premier chai du pays voit le jour à Katsunuma, dans la préfecture de Yamanashi, non loin du Fuji-san.

 

C'est là que va pousser le fameux Kôshû, ce cépage qui permet de produire un vin blanc 100% japonais. Il a pour la première fois été cultivé il y a mille ans dans le Caucase, en Asie Mineure, avant de voyager jusqu'en Chine à la faveur de la Route de la Soie. C'est de Chine qu'il a été importé au Japon, pour ses vertus médicinales.

 

« 2018 fut l’occasion de commémorer le 150e anniversaire de la restauration de Meiji. Une ère qui débute en 1868 et qui marque l’ouverture du Japon vers l’extérieur. Mais pas que ! Le prince Mutsuhito, futur Empereur Meiji, arrive au pouvoir la même année. Entre ouverture et modernité, le Japon s’engage alors dans une nouvelle ère, porté par un jeune Empereur connu pour son amour de la culture occidentale… et surtout du vin français !

 

Grand Cru de Bourgogne au Parc Yoyogi

Tonneaux de saké à l'entrée du parc

 

C’est cette passion qui explique la présence de l’offrande so frenchy des tonneaux de grands crus de Bourgogne que l’on peut voir au parc Yoyogi, à l’entrée du sanctuaire Meiji-Jingu à Tokyo. Ces tonneaux de vins légués par de généreux donateurs à l’occasion des 150 ans des relations franco-japonaises commémorées en 2008 font face aux tonneaux de saké traditionnellement offerts dans les sanctuaires shintoïstes. »

 

Le Canon Primeur NV Le Grande Colline Ardèche , mousseux , naturel , 750ML Muscat de Hambourg

 

Le Canon Primeur NV Le Grande Colline Ardèche , mousseux , naturel ,  Muscat de Hambourg

« Je fais du vin que j’aime » Hirotake OOKA, vigneron

 

« Détenteur du domaine La Grande Colline au cœur du pays ardéchois, le japonais Hirotake OOKA, chantre du vin bio depuis plus de 10 ans avait choisi de venir faire du vin en France pour des raisons évidentes : «  J’ai hésité au départ entre la Californie et Bordeaux ne parlant pas le français, mais je me suis dit que les américains ont appris à faire du vin avec des français. Voilà pourquoi j’ai fini par choisir la France ». Ce vigneron qui a appris aux cotés de Thierry Allemand, vinifie des vins nature avec passion et détermination.

 

Il a néanmoins choisi de retourner au Japon il y a de cela un an où il a créé un domaine à Okayama, dans la région de Chugoku connue pour son raisin muscat. Il y produit du vin blanc sec, du pétillant naturel et du vin rouge sur les parcelles qu’il a acquises en 2017 et en 2018. Du vin également bio, s’il vous plaît !

 

Le Japon, le pays des vins biologiques

 

Au 27e rang mondial des producteurs de vin avec une proportion de 65% de blanc et 35% de vin rouge, le cépage emblématique du Japon est le Koshu, historiquement importé de Chine, qu’on retrouve dans la préfecture de Yamanashi, célèbre pour sa production viticole. Il est le cépage japonais le plus connu des amateurs de vin à travers le monde. Traditionnellement consommé comme raisin de table, il donne un vin blanc sec, plutôt fruité,  avec des arômes de pamplemousse, de pomme et de citron. Il ne va pas sans rappeler le sauvignon blanc du type vin du sud-ouest. Il donne des vins qui se boivent plutôt jeune (2 – 3 ans). L’un des domaines les plus emblématiques au cœur de la région de Koshu est la maison Grace Wine créée en 1923 et actuellement dirigée par Ayana MISAWA. Elle exporte ses très jolis vins blancs dans plus de 20 pays, incluant la France.

 

Pour Hirotake OOKA : « il y a beaucoup de vignerons japonais qui travaillent très bien malgré les conditions climatiques qui sont bien moins favorables qu’en France ». Il est vrai qu’en dehors du climat peu favorable, le Japon s’illustre dans la production de vins bio dont les consommateurs sont très friands.  Un constat qui enthousiasme Hirotake OOKA : « Je souhaite qu’il y ait davantage de cépages locaux plus résistants à la maladie pour généraliser la production de vin bio. ».

 

LE BLANC DU MONT FUJI

 

LE KÔSHÛ, UN VIN EXQUIS

 

Vigne au Japon

Vin Koshu

 

Ce cépage s'épanouit dans cette zone montagneuse et le Fuji-san veille au grain. Il profite d'un bon ensoleillement tout au long de l'année. La vendange commence généralement au mois d'octobre voire début novembre.

L’image contient peut-être : ciel, montagne, plein air, nature et eau

 

Le vin blanc produit, aux arômes d'agrumes avec une pointe d'acidité, est délicat et très subtil en bouche. Il se marie très bien avec la cuisine japonaise comme les sushi, les tempura, le shabushabu ou encore les yakitori.

 

« Les vins japonais sont peu connus en France  et c’est en partie parce qu’il n’y pas de cahier des charges, pas de discours établi ou de législation rigoureuse en la matière. La majorité des moûts de raisins arrivent d’Amérique du sud et 80 % de la production est faite à partir de ces raisins d’importation. Il est donc important de bien distinguer les “vrais vins japonais’’  des “vins fermentés  au Japon’’ au moment de faire votre choix. »

 

Romain Simon chef sommelier du restaurant étoilé La Table de l’hôtel Clarance  à Lille ICI  

 

Kanpai !

 

Vignoble au coeur du Japon

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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 07:00

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En lisant l’Atlas des Terres sauvages d’Aude de Tocqueville j’avais été stupéfié par la découverte des souterrains de New-York.

 

« Comment imaginer que les entrailles de New York, la ville la plus énergique et l’une des plus célèbres au monde, cachent près de trente mille hommes, femmes et enfants qui, pour la plupart ne voient jamais la lumière du jour ? »

 

Je m’étais promis de chroniquer sur ces entrailles.

 

Nous rats des villes, à Paris, nous vivons sur du gruyère, catacombes, égouts, anciennes carrières, tunnel du métro.

 

Mon XIVe en est truffé  ICI 

 

Mais le métro, la ligne 6, est aérien au bas de chez moi de Saint-Jacques à la Place d’Italie. La ligne 6 suit un parcours semi-circulaire au sud de la ville sur les anciens boulevards extérieurs, entre les stations Charles de Gaulle - Étoile à l'ouest et Nation à l'est. Elle est longue de 13,6 km, dont 6,1 km en aérien soit 45 % de son parcours, et équipée de matériel sur pneumatiques depuis 1974.

 

Avec la grève la ligne 6, est fermée.

 

Grand silence !

 

Comme je fais du vélo la grève du métro n’est pas un problème pour moi, elle l’est pour beaucoup de ceux qui travaillent à Paris qui marchent, attendent pendant un temps interminable des bus bondés, prennent d’assaut les rares rames des lignes de métro en service, font du vélo, de la trottinette, prennent leur bagnoles. Double peine pour ceux, nombreux, qui viennent en train de banlieue.

 

La chaussée parisienne aux heures de pointe est dangereuse, le chacun pour soi règne, la maréchaussée se planque, un vaste foutoir où le cycliste que je suis qui se faufile planque ses abatis.

 

Si je fais du vélo c’est que je n’aime pas le métro mais paradoxalement c’est le silence de la ligne 6 qui m’a remis en mémoire les taupes humaines dans les entrailles de New-York.

 

L'Humanité

DANS LE VENTRE DE NEW YORK

Mercredi, 27 Février, 2002

 

Plongée dans les entrailles de New York, où apparaît une cité tentaculaire dans laquelle se terrent des milliers de SDF.

 

Une vraie ville souterraine vibre sous les gigantesques stalagmites de béton. Mais dans la métropole de l'excès, il ne fait pas bon dire que certains vivent en bas, terrés parmi les rats. Alors, tout le monde se tait. Rencontre avec les « hommes taupes » de New York City.

 

L'homme en fauteuil roulant se déplace à grande vitesse dans le parc mal entretenu. Soudainement, dans un crissement, il interrompt sa course folle devant un espace vide le long d'un parterre de fleurs agonisantes et de frondaisons en fouillis. De son doigt, il désigne, sur le goudron, quatre bases métalliques autrefois soudées aux pieds d'un banc. D'un regard d'acier, il fixe l'horizon puis, haussant les épaules, demande tout à coup : « Ils ont enlevé les bancs publics pour qu'on ne dorme pas dessus. Où voulez-vous qu'ils dorment, les sans-abri, s’ils ne descendent pas dans les tunnels ? » 

 

Eddy, lui, ne peut plus " descendre " et rejoindre les myriades de pauvres hères qui ont trouvé asile dans les étages inférieurs de la cité ou dans les boyaux du métro et du système ferroviaire new-yorkais. Amputé d'une jambe après avoir été poussé sous le métro lorsqu'il vivait dans les entrailles de New York, il a, en signe de rébellion silencieuse, installé son matelas poisseux sur l'un des espaces autrefois réservés aux bancs dans le parc de Tompkins Square, dans le Bowery. Ancien phalanstère de la misère, le quartier du Bowery est actuellement en phase de " gentrification ", comme la majorité des quartiers de Manhattan. « Je l'ai mis là temporairement, jusqu'à ce que les flics l'enlèvent, marmonne-t-il en grimaçant un sourire édenté. Pas question d'aller dans les centres, qui sont trop dangereux. » Et, comme des milliers de SDF new-yorkais, il dit chérir cette liberté au goût amer : « Ces centres imposent des couvre-feux insensés et demandent aux sans-abri d'être totalement clean ! »

 

Pendant l'âge d'or du Bowery, c'est-à-dire avant la Seconde Guerre mondiale, environ 75 000 indigents trouvaient refuge dans cette cour des miracles, souvent dans les petits hôtels et garnis. De nos jours, seulement une poignée d'asiles nocturnes subsistent. Plus que jamais menacés de fermeture, ils hébergent environ un millier de résidents. Ultime étape de ces sinistrés de la fortune, qui ont perdu foi dans le " monde d'en haut " et à qui il ne reste souvent que la drogue : le tunnel. Il procure aux " hommes taupes " un refuge loin des regards indiscrets et de la répression policière. En effet, le " système nerveux de New York ", avec son vaste réseau de tunnels de toutes sortes, celui du métro mais aussi les conduits des câbles, les voies hydrauliques, les égouts qui plonge sur sept étages, en s'entrecroisant, s'enchevêtrant, procure d'innombrables niches et cavités qui peuvent rendre invisibles les SDF new-yorkais.

 

En 1993, un ouvrage écrit par Jennifer Toth et intitulé " les Taupes " (The Mole People), a provoqué une onde de choc dans la société bien-pensante new-yorkaise. Toth y décrivait les diverses communautés de déshérités qui résidaient sous la métropole. Selon elle, le nombre de " taupes " s'élevait à plusieurs milliers. Pour la première fois, les habitants d'en haut prenaient conscience de l'existence de ceux d'en bas : ces témoins à charge de l'absence de pacte social, tapis silencieusement dans un New York méphitique, ténébreux et profondément menaçant. Selon les travailleurs souterrains, ces salariés (réparateurs, électriciens, etc.) qui travaillent en sous-sol, c'est aujourd'hui une véritable " cité " qui vibre sous les gigantesques stalagmites de béton : un New York de bivouacs et d'épaves humaines. « Avec toutes les habitations du bas, on a une vraie cité. Mais vous pensez que dans une ville où certains gagnent un million de dollars par an, il ne fait pas bon dire que d'autres végètent en bas terrés comme des animaux », explique un employé du métro.

 

Personne ne sait exactement combien de taupes peuplent les entrailles new-yorkaises car ces chiffres, particulièrement controversés, pourraient affoler les passagers du métro. En outre, rares sont ceux qui osent s'aventurer dans les tunnels crasseux, ténébreux et réputés particulièrement dangereux. Selon une étude réalisée par le ministère de la Santé de New York, 6 031 SDF vivaient sous les seules gares de Grand Central et de Penn en 1991. Les autorités new-yorkaises affirment que ce chiffre a largement baissé après la mise en œuvre d'un programme de " nettoyage " par Amtrak sous la gare de Grand Central en 1995 et suite au bouclage de ses entrées. Mais selon les SDF et les organisations charitables, la nébuleuse des réseaux de tunnels demeure fréquentée par des milliers d'indésirables laissés sur le pavé.

 

Les centres pour sans-abri accueillent environ 27 000 SDF par nuit à New York. Un chiffre bien inférieur au nombre total des sans-abri de la ville, évalués annuellement à environ 75 000 par l'association Coalition for the Homeless (100 000 à 200 000 selon Partnership for the Homeless). En 1996, dans le cadre d'un programme visant à endiguer le flot montant des sans-abri et intitulé " Priority Home " (1), l'administration Clinton a estimé qu'entre 5 et 9,32 millions d'Américains ont été sans-abri durant la seconde moitié des années quatre-vingt. Le bureau de recensement de la population a refusé de rendre publics les chiffres concernant les SDF en l'an 2000.

 

Âgé de quarante-trois ans, James " habite " dans le tunnel du métro du Bowery depuis sept ans pour des raisons de sécurité. Contrairement à certains résidents du tunnel qui passent des périodes prolongées sans voir la lumière diurne, James sort fréquemment pour faire la manche. Et dans une société qui criminalise de plus en plus la pauvreté et compte dans son vocable l'expression " démolir du clochard " (bum bashing), le choix de James prend tout son sens. « Je vis en bas pour ne pas me mêler au reste de la société mais aussi parce que je m'y sens plus en sécurité. Une fois, je me suis fait tabasser par une douzaine d'adolescents pendant que je dormais, puis ils ont mis le feu à mes vêtements », explique-t-il d'un ton amer en se trémoussant comme s'il avait la bougeotte. Brooklyn, une séduisante jeune femme de quarante ans, vit depuis dix ans avec ses " babies " (ses chats) dans le tunnel ferroviaire situé au-dessous du parc huppé de Riverside. «  Depuis la mort de mes parents et l'incendie de notre maison, c'est mon refuge contre la méchanceté humaine. Je dormais sur des bancs publics puis, un jour, j'ai suivi les chats du parc. Ils m'ont montré ma nouvelle maison ", explique-t-elle assise sur son lit, entourée de ses dix chats dont un chat noir et blanc qu'elle a baptisé Donald Trump. » Parce qu'on dirait qu'il porte un smoking ", déclare-t-elle en guise d'explication.

 

James et Brooklyn se font l'écho de nombreux SDF et d'organisations charitables, qui se plaignent d'une augmentation des attaques brutales contre les sans-abri aux États-Unis. Pour enrayer ce phénomène, la National Coalition for the Homeless a demandé au Congrès de mettre en chantier une législation prévoyant des sanctions spécifiques pour ce type de " crimes haineux ".

 

En dépit du sentiment de sécurité des " taupes ", il est évidemment impossible de minimiser les dangers d'une existence passée le long de rails électrifiés à 600 volts, comme l'attestent les nombreux décès par électrocution dans les tunnels. En 1999, un couple en train de faire l'amour sur un matelas a, par inadvertance et dans la passion du moment, été électrocuté. Mâchoires métalliques impitoyables, les rails mobiles piègent les pieds des explorateurs non-initiés et la vitesse des trains conjuguée à l'effet désorientant de leurs phares représentent d'autres menaces importantes. Les rats, les excréments et déchets humains ainsi que l'amiante constituent également des sources de maladies. « L'amiante recouvre les conduits et si tu restes plus d'une semaine sous terre, quand tu te mouches, il y a un machin noir qui sort de ton nez », explique James.

 

En hiver, la température est plus élevée de quelques degrés dans les tunnels grâce aux conduits de vapeur qui relient l'État du New Jersey aux générateurs électriques de Manhattan. Les bouches d'incendie offrent un accès à l'eau de ville. Les " bunkers ", espaces cimentés conçus spécialement pour abriter les travailleurs souterrains durant leurs pauses, servent de " chambres " aux " taupes " qui y apportent souvent les résidus de la rue : matelas, chaises, tables. Certaines " chambres " comprennent même des postes de télévision reliés aux générateurs d'électricité de la ville. Espèce gigantesque et quasi domestique, les rats sont baptisés " lapins de voie ferrée " (track rabbits) par les résidents des tunnels. « Ils te fichent la paix si tu leur fiches la paix, mais faut pas laisser traîner de bouffe quand tu dors », explique Richard, qui réside dans le tunnel depuis dix ans mais " remonte " fréquemment pour faire la manche, ou pour " travailler ", c'est à dire ramasser des canettes consignées et prendre des douches au centre. À l'instar de Richard, James dit suivre une hygiène rigoureuse difficile à concilier avec son environnement : « J'utilise les bouches d'incendies. Il y a plein d'eau disponible en bas. Je me lave des pieds à la tête. L'hygiène personnelle, c'est très important pour conserver ta dignité. Sinon tu deviens fou. »

 

Les organisations charitables qui s'occupent de la réinsertion sociale de ces SDF sont unanimes : après avoir passé plusieurs années en bas, les " taupes " éprouvent les plus grandes difficultés à refaire surface, car, victimes d'une illusion de sécurité, elles se détachent graduellement de la réalité. Outre cette illusion, le sentiment d'appartenance est peut-être le facteur qui explique le mieux l'étrange attirance et l'emprise indéniable des tunnels sur les sans-abri. « En haut, c'est chacun pour soi. Le tunnel, c'est une grande famille : tous s'entraident », explique Puggy, trente-sept ans, ex-habitant du tunnel ferroviaire situé sous le parc de Riverside, dans l'Upper West Side new-yorkais. Ancien trafiquant de drogue, Puggy se targue d'avoir vendu la " meilleure dope d'Harlem " avant de " prendre sa retraite " après le décès de son frère en 1992 et de passer quatre ans dans le tunnel entre 1992 et 1996. Actuellement en liberté conditionnelle, Puggy travaille sur des chantiers de construction et s'occupe de ses six enfants. « Nous étions heureux dans le tunnel. C'est pour ça que je reviens encore aujourd'hui voir mes potes Bertram et Tony », explique-t-il, un éclat dans les yeux. Puggy se fait l'écho d'Harry, ancien trafiquant de drogue haïtien, qui a vécu neuf ans, de 1987 à 1996, dans le tunnel du métro du Bowery, avant de suivre un programme de réinsertion sociale mis en place par la Mission du Bowery. « Je n'arrive pas à oublier le tunnel. Je ne l'oublierai jamais. Pour moi, c'était comme un havre de sécurité », affirme-t-il. Depuis notre entretien, il a " replongé " dans la drogue et réintégré le monde insalubre des " taupes ". Les paroles qu'il prononçait, il y quelques semaines seulement, prennent maintenant une terrible dimension ironique : « J'ai descendu la pente pendant trop longtemps, maintenant j'ai décidé de la remonter. »

 

À l'exception de Puggy, tous les habitants du tunnel interviewés disent avoir été " piégés " par la drogue. Selon Patrick Markey, analyste à l'association Coalition for the Homeless, 60 % des SDF souffrent d'un désordre mental et, parce que ce désordre n'est pas traité médicalement, la majorité d'entre eux se tourne vers l'alcool ou les stupéfiants.

 

James, façonné par une histoire tranchante, fustige cette société qui s'échine à le déposséder de toute dignité : « J'ai purgé dix-sept années de prison pour un cambriolage à main armée. J'ai fait toutes les prisons de New York. Avant, on pouvait étudier et passer des diplômes en prison. Maintenant ce n'est plus possible. Je voulais vraiment m'en sortir. J'ai fait une demande de logement social mais c'est interdit aux SDF qui ont un casier judiciaire. C'est là que j'ai compris que la société ferait tout pour m'enfoncer. »

 

Si les " taupes " se sentent plus en sécurité sous terre, enveloppées dans l'obscurité ambiante, les New-Yorkais sont littéralement pétrifiés par ce monde souterrain qu'ils perçoivent comme un univers irrationnel et maléfique, peuplé de fous furieux qui se nourrissent de rats. Pas question, donc, de descendre désarmé. « Les travailleurs souterrains sont tous munis d'une arme. On appelle ça un "égalisateur" », explique un employé du métro new-yorkais qui descend fréquemment dans ses entrailles. Car les tunnels représentent plus qu'une existence aux confins de la société. Ils forment un autre monde directement en opposition à celui d'en haut. Ce monde, qui glace d'effroi les New-Yorkais, rappelle étrangement l'univers obscur que Victor Hugo opposait à celui des nantis de la planète. « Parfois, je ne sortais pas du tunnel pendant un mois entier. Je demandais à des amis de m'apporter ce dont j'avais besoin. Je ne voulais pas affronter le monde extérieur. En haut, c'était la guerre, j'étais en danger. Le quai du métro était un territoire neutre et, en bas, j'étais en sécurité », explique Harry qui ajoute que la majorité des habitants du tunnel adoptent cette logique.

 

Pour Puggy, le tunnel représente plus encore : c'est un sanctuaire, un havre spirituel. « Lorsque j'y étais, j'avais une impression de liberté, de spiritualité. C'est pour ça que j'y reviens toujours et que je communique avec Dieu. » Ses propos trouvent un écho dans ceux de Bertram, qui vit sous terre depuis quinze ans et déclare y avoir " trouvé la paix ". La grandeur du tunnel ferroviaire, indéniable, permet de comprendre pourquoi ses habitants l'appellent le " tunnel de la liberté " : certaines arches soutenant le parc de Riverside atteignent 24 mètres de haut et, en quelques endroits, la voûte est plus étendue qu'un terrain de football. Une lumière tamisée filtre à travers les grilles des ouvertures pour révéler les nombreuses fresques peintes par les taggers, ce qui n'est pas sans rappeler la sensation apaisante ressentie dans une cathédrale. Certaines ouvres démontrent en outre une rare maîtrise et habileté, comme cet immense graffiti d'un " artiste " qui a adopté comme signature... Freedom.

 

Natasha Saulnier

 

(1) The federal plan to break the cycle of homelessness.

Les entrailles de New York

Quelques 30 000 âmes vivent sous la ville, à la marge de la vie et de la lumière. ICI

Par Sophie Marchand

A chaque ville, sa partie immergée, cachée, qui fonctionne comme un négatif, une ombre et qui alimente toutes les légendes. Ces mondes ignorés fascinent parce qu'ils incarnent l'Inconnu et l'Autre, ce que l'on ne voit pas et qui existe indépendamment du rythme habituel d'une cité. Si les catacombes font vibrer tant de gens à Paris, c'est certainement parce que ces carrières souterraines incarnent l'illégal et le secret - notions qui galvanisent les passionnés. On a souvent parlé d'un La Havane parallèle, une ville qui existerait sous la capitale cubaine et qui aurait été construite pour permettre à ses habitants de survivre en cas de conflit.

 

Difficile de savoir s'il s'agit d'une légende, mais l'idée même qu'il puisse exister une ville souterraine n'est pas un pur fantasme. Et pour en avoir la preuve, il faut aller voir du côté de New York. Car la Grosse Pomme cache, près du Riverside Park, des galeries sous ses trottoirs, des égouts, des anciennes stations de métro, des carrières, des espaces qui sont habités. Et pas simplement par quelques marginaux qui auraient trouvé un refuge mais par plus de 30 000 personnes qui, selon certaines estimations, peupleraient ces lieux sombres sur plus de 30 étages sous-terre.

© Teun Voeten 

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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 06:00

Cary Grant: son « homosexualité », un piège à femmes

Dans son dernier opus d’Ellroy La tempête qui vient page 58 il écrit : « Le baisodrome de Chapman Park affiche complet ce soir Cary Grant, Stanwyck la gouine et Ruth Mildred Cressmeyer partouzent avec « Monsieur 25 centimètres », Tony Mangano. »

 

La tempête qui vient par Ellroy

 

Barbara Stanwyck – Ruby Catherine Stevens de son vrai nom-, née le 16 juillet 1907 à Brooklyn, dans un milieu très défavorisé. ICI

 

Ruth Mildred Cressmeyer voir ci-dessous :

25 mai 2015

Ça balance dur sur le Hollywood des années 4O avec James Ellroy « Je suis perchée sur un canapé dont s’est servi Gary Cooper pour sauter Barbara Stanwyck. » ICI 

 

Ellroy est un habitué, il ne se cache pas derrière son petit doigt.

 

La trilogie Underwood U.S.A  de James Ellroy. C'est du lourd. Des pages éblouissantes, du pourri, des personnages vérolés : Nixon, Edgar Hoover, Howard Hughes, des stars dont « la gouine exhibitionniste, qui broutait des minous dans les soirées hollywoodiennes» : Nathalie Wood.

 

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L’élégant et impeccable Cary Grant le héros de « La mort aux trousses » a connu une vie privée pour le moins tumultueuse. Grand séducteur il faisait fantasmer les spectatrices. Ses frasques sentimentales faisaient d'ailleurs les choux gras de la presse à scandale, avec pas moins de 5 mariages, notamment avec des actrices de trente ans plus jeunes que lui.

 

Après un premier divorce en 1934, Cary épouse la richissime Barbara Hutton. Il la quitte en 1945 mais demeure très proche de la belle mondaine. Il s’unit ensuite à l’actrice Betsy Drake, qui l’initie aux drogues et à la méditation. Le couple se sépare en 1962 et Cary convole avec la jeune Dyan Cannon, qui l’accuse rapidement de violences conjugales. Le divorce est prononcé en 1968 et Cary épouse Barbara Harris, qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort en 1986.

 

Bisexuel, il a eu de nombreuses relations masculines, toujours cachées à une époque où il ne faisait pas bon avouer son homosexualité à Hollywood. Il vivra ainsi douze ans avec l'acteur Randolph Scott, alors même qu'il était censé être en couple avec sa première épouse, dont il divorça d'ailleurs rapidement pour violences conjugales.

 

L’acteur avait aussi ses démons intérieurs.

 

Télérama très porté sur le divan – pas celui où il sautait Barbara Stanwyck, voir plus haut – nous met au parfum.

 

« Tout le monde veut être Cary Grant. Moi aussi, je veux être ­Cary Grant », disait l'acteur. Ce doute existentiel, il l'a traîné (presque) toute sa vie.

 

Tiraillé entre ce « Cary Grant », star hollywoodienne qui commence sa carrière en 1932, et Archibald Alexander Leach, jeune homme né dans une famille modeste à Bristol, en 1904, devenu acrobate avant de rejoindre les Etats-Unis. Kidel raconte comment, dans les années 1950, Grant a entamé une thérapie à base de LSD pour soigner (avec succès !) sa dépression. Le traitement, proposé alors par certains psychiatres californiens, visait à libérer l'inconscient, grâce aux puissantes visions que suscite la drogue. A l'instar d'un Marlon Brando, les fêlures intimes de l'acteur transparaissent souvent à l'écran. Certains réalisateurs, comme Alfred Hitchcock, ont su les sublimer. Relecture de quelques-uns de ses classiques à l'aune de sa vie privée.

ICI 

 

Scotty Bowers a 89 ans, il est arrivé à Hollywood en 1944. Embauché comme pompiste dans une station-service sur Hollywood Boulevard, le jeune marine passe rapidement à une seconde activité lorsqu’il se voit proposer une passe à 20$ par l’acteur Walter Pidgeon (« La planète interdite ») pourtant marié. Voilà le genre de souvenirs cocasses et aventures tumultueuses que nous livre Scotty Bowers dans « Full Service. My Adventures in Hollywood and the Secret Sex Lives of the Stars ».

 

Pendant trente ans, ce bisexuel et prostitué occasionnel sera le fournisseur quasi officiel des conquêtes d’un soir ou de plusieurs années du gratin de Hollywood. Dans son ouvrage, Scotty Bowers détaille par exemple les parties « à trois » avec Cary Grant et son « colocataire », l’acteur Randolph Scott, sa liaison avec l’actrice Vivien Leigh (« Un Tramway nommé désir ») ou encore l’appétit sexuel vorace d’Edith Piaf avec qui il aurait couché « tous les soirs pendant quatre semaines », quand elle tournait à Los Angeles.

La suite ICI 

 

Cary Grant. Mort à l'âge de 82 ans en 1986, l'acteur a laissé derrière lui un nombre inimaginable de chefs d'œuvres, ainsi qu'une fille qui publie aujourd'hui un livre hommage à son papa star.

 

Jennifer Grant est l’unique  fille de Cary Grant, elle est  née le 26 février 1966 à Burbank Californie de l’union de l’acteur avec Dyan Cannon, la quatrième femme de Cary Grant de trente-trois ans son ainé, qu'elle épousa le 22 juillet 1965 à Las Vegas. Elle quitta Grant en décembre 1966, déclarant qu'il entrait souvent dans des rages soudaines et la battait quand elle lui « désobéissait ». Le divorce, finalisé en 1968, fut amer et public, et la bataille pour la garde de leur fille dura dix ans.

 

Jennifer Grant a toujours eu un petit béguin pour son père comme beaucoup de petites filles avant elle. Oui mais voilà, le papa de Jennifer s'appelait Cary Grant et c'était un merveilleux acteur qui a entre autre donné la réplique à Audrey Hepburn et Grace Kelly. Et puisque Jennifer est fière de son géniteur, elle a décidé de lui consacrer un livre: Good Stuff : A Reminiscence of My Father, Cary Grant.

 

Dans cette biographie familiale, elle y raconte que Cary Grant était un vrai papa poule qui la conduisait à l'école, qui lui racontait des histoires et qui gardait chaque photo et chaque morceau de papier qui le rattachait à sa fille.

 

Super papa, Cary Grant était aussi un homme plein d'humour si on en croit sa fille. Alors que des rumeurs sur sa possible homosexualité ont toujours couru à Hollywood, Jennifer explique que son père s'en est toujours amusé. « Il ne pouvait pas en vouloir aux hommes de le désirer. Papa flirtait parfois gentiment en retour ! » Elle ajoute du bout de sa plume : « Quand on lui posait la question, généralement il se concentrait sur la personne qui la posait ». Jennifer Grant conclut non sans humour : « Papa aimait bien qu'on pense qu'il était gay. Il disait que ça donnait encore plus envie aux femmes de prouver que cette affirmation était fausse ».

 

« On ne peut pas blâmer des hommes de l’avoir voulu et je ne serais pas étonnée d'apprendre que Papa a même doucement flirté… » Un homme sollicité par certains mâles qui a « aimé être qualifié d’homosexuel. Il disait que ça poussait les femmes à vouloir prouver le contraire. »

 

Cary Grant était perçu comme un électron libre du fait qu'il était le premier acteur "indépendant", à contre-courant du vieux système des studios, qui décidaient des évolutions de leurs acteurs. Il put ainsi avoir le contrôle de chaque aspect de sa carrière. Il décidait quels films tourner et s'impliquait dans le choix du réalisateur et de ses partenaires et négociait même parfois un pourcentage sur les bénéfices, un privilège rare à l'époque mais désormais courant parmi les grandes stars.

 

Il fut nommé deux fois aux Oscars dans les années 40 mais, étant l'un des premiers acteurs indépendants des grands studios, il ne l'obtiendra pas durant ses années d'activité. Ce n'est qu'en 1970 que l'académie lui remit un Oscar d'honneur pour sa carrière. En 1981, il reçut les honneurs du Kennedy Center.

 

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