Vin & Cie, en bonne compagnie et en toute liberté ...
Extension du domaine du vin ...
Chaque jour, avec votre petit déjeuner, sur cet espace de liberté, une plume libre s'essaie à la pertinence et à l'impertinence pour créer ou recréer des liens entre ceux qui pensent que c'est autour de la Table où l'on partage le pain, le vin et le reste pour " un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes ... "
Si vous souhaitez recevoir mes chroniques chaque matin abonnez-vous à la newsletter , colonne de droite (c'est gratuit ) surtout ne pas décocher chroniques (sinon vous ne recevrez rien) ou placez www.berthomeau.comdans vos favoris .
Merci pour votre fidélité et n'hésitez pas à faire des commentaires.
Bonne journée à tous, ceux qui ne font que passer comme ceux qui me lisent depuis l'origine de ce blog.
Ce matin je ne vais pas noyer le poisson, jouer au maquereau, ne faites pas ces yeux de merlans frits il n’y a pas anguille sous roche je ne vais pas être muet comme une carpe puisque nous sommes serrés comme des sardines et que vous vous posez la question : est-ce que tout ça va finir en queue de poisson ?
« Donnez à un homme un poisson et vous le nourrirez pour un jour. Enseignez-lui à pêcher et vous le nourrirez pour la vie. »
Et après ?
Enseignez-lui à faire pêcher les autres à sa place et vous le rendrez prospère. Montrez-lui comment s'enrichir et vous verrez que, tôt ou tard, il prodiguera ses conseils au tiers-monde, se croyant philosophe.
Bernard Arcand
Le poisson, p.93, in Du pipi, du gaspillage et sept autres lieux communs, Boréal
Si les poissons ne dormaient pas, à quoi servirait le lit des rivières ?
Aurelia Paganelli
@aurepaganelli
·
"On fera du yoga jusqu’en enfer" Recadrage de Nicolas Mathieu. "Des historiens se pencheront un jour sur notre psychopathie fin de siècle. Ils diront ces gens n’auraient pas sacrifié une minute de joie pour sauver leur monde." La baffe dont j’avais besoin ce matin.
Soignez-vous par le vin: le grand retour des vins médecins ICI
Pierre Lamalattie pour mon espace de liberté a écritICI Après les flammes, l’inculture ?
Pax à son tour s’enflamme : Notre Dame de Paris flambe.
Première page du manuscrit de Notre-Dame de Paris (BNF)
La France, fille aînée de l’Eglise, interdite, pleure devant « l’épreuve » selon les propos d’un ancien ministre de la culture.
Sauf les crèves la faim, les laissés pour comptes…
L’Europe incrédule s’émeut de voir atteint le symbole de ses origines chrétiennes.
Sauf les crèves la faim, les laissés pour compte, les empêcheurs de pleurer en rond…
Le monde étonné s’associe à ce tsunami occidental.
Sauf les crèves la faim, les laissés pour compte, ces analphabètes incapables de se rendre compte de l’enjeu, ce qui explique pourquoi ils en sont ou ils en sont et que c’est bien fait pour eux et qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent.
La fille ainée de l’Eglise et ceux revendiquant, soudainement, leurs origines chrétiennes ne s’en souviennent qu’en raison de cet événement. Elle est bien mal en point la fille ainée. Rachitique, anémique, rabougrie avec ces 65 % de la population se déclarant catholique mais dont 7 % seulement vont à la messe !
Soyons sérieux, il n’y a pas mort d’homme et le pape ne s’y est pas trompé qui laisse l’événement à sa juste place et ne pipe mot devant ce qui apparaît comme un veau d’or temporaire comme se plaisent à en créer de temps en temps nos société du spectacle en direct et en continu.
Les vieilles pierres ça nous connaît. On a su reconstruire Reims ruinée lors de la 1ére guerre mondiale, et le parlement de Bretagne à Rennes et le Château de Stanislas à Lunéville.
On sait faire.
Réparer, on sait faire, mais prévenir, ça non !
À part Reims, à chaque fois, le sinistre a pris de l’ampleur en raison des impérities de gestion, du j’m’en foutisme, du n’importe quoi, du manque de moyen. Et, à aucun moment cela n’a servi de leçon.
Pour Notre Dame, déjà les insuffisances et les négligences dans le dispositif de surveillance incendie sont montrées du doigt. Et les arguments probants s’accumulent. Aucune excuse.
Pleurez à présent les jeanfoutres.
Rien de bien original dans les commentaires en boucle des chaines et radio d’info en continu.
C’était le moment ou jamais d’évoquer, sujet en or, les documents et signe maçonniques cachés dans la flèche et/ou dans le coq selon Roger Peyrefitte dans les Fils de la Lumière.
Inculture d’un côté et oubli de l’autre. Dommage, cela nous aurait divertis de tant de vacuités réitérées à longueur de journée.
Jusqu’à quand va-t-on parler de l’événement ?
Le p’tit gribouille qui joue au Président et se mêle de tout et son contraire fait ce qu’il faut pour maintenir le feu sous la soupière par ses caprices à vouloir tout régler et dans les délais je vous prie.
Cinq ans pour reconstruire !
Et pourquoi cinq ? C’est aussi stupide et non fondé que les 3 % de déficit autorisé par le traité de Maastricht.
Le bienvenu Coronavirus permet de mettre toute la poussière sous le tapis. Mais bien avant son arrivée cela faisait un bail que Notre Dame n’était plus un sujet porteur pour les journaleux. à part le Canard Enchainé qui nous faisait suivre toutes les incartades, jugulaire-jugulaire, du général Georgelin, rien à l’horizon. La Croix est le seul journal qui traite le sujet autrement que par un entrefilet, évoque la phase actuelle du chantier : le difficile et passionnant démontage de l’échafaudage ruiné par le feu.
Lutzelhouse le 15 avril 2019 – Collioure le 19 mars 2020
L’acclamation fut unanime. On se précipita vers la chapelle. On en fit sortir en triomphe le bienheureux pape des fous. Mais c’est alors que la surprise et l’admiration furent à leur comble. La grimace était son visage. Ou plutôt toute sa personne était une grimace. Une grosse tête hérissée de cheveux roux ; entre les deux épaules une bosse énorme dont le contrecoup se faisait sentir par-devant ; un système de cuisses et de jambes si étrangement fourvoyées (3) qu’elles ne pouvaient se toucher que par les genoux, et, vues de face, ressemblaient à deux croissants de faucilles qui se rejoignent par la poignée ; de larges pieds, des mains monstrueuses ; et, avec toute cette difformité, je ne sais quelle allure redoutable de vigueur, d’agilité et de courage ; étrange exception à la règle éternelle qui veut que la force, comme la beauté, résulte de l’harmonie. Tel était le pape que les fous venaient de se donner.
On eût dit un géant brisé et mal ressoudé.
Quand cette espèce de cyclope parut sur le seuil de la chapelle, immobile, trapu, et presque aussi large que haut ; carré par la base, comme dit un grand homme ; à son surtout mi-parti rouge et violet, semé de campaniles d’argent, et surtout à la perfection de sa laideur, la populace le reconnut sur-le-champ et s’écria d’une voix :
« C’est Quasimodo, le sonneur de cloches ! C’est Quasimodo, le bossu de Notre-Dame ! Quasimodo le borgne ! Quasimodo le bancale ! »
Esmeralda donnant à boire à Quasimodo sur le pilori.
Comme je suis un mécréant j’inflige à PAX : Notre Dame de Paris Le Temps des Cathédrales
Notre-Dame de Paris est une comédie musicale, dont la première fut jouée le 16 septembre 1998 à Paris au Palais des congrès. Cette comédie musicale s'inspire du roman de Victor Hugo. Le parolier en est Luc Plamondon et le compositeur, Richard Cocciante, avec une mise en scène (1998) de Gilles Maheu.
Quand Khrouchtchev était en visite officielle en Normandie, il y a 60 ans ICI
Histoire d’actu. Il y a 60 ans, la visite officielle en France de Nikita Khrouchtchev, président du conseil des ministres de l’URSS, est passée par la Normandie. L’artisan de la déstalinisation a été reçu en grande pompe à Rouen, les 30 et 31 mars 1960.
BLANC ET BEAUJOLAIS
Le soir, c’est Georges Lanfry, le président de la Chambre de commerce, mais aussi l’un des artisans de la restauration de la cathédrale que le chef d’État a visité dans l’après-midi, qui préside le dîner. On trouve notamment autour de la table Andreï Gromyko, le ministre des Affaires étrangères de l’URSS, ou bien encore Louis Joxe, alors ministre de l’Éducation nationale, Pierre Sudreau, le ministre de la Reconstruction, le maire de Rouen Bernard Tissot, le préfet Chaussade. Les hôtes de M. K ne se sont pas concertés, car avant de passer à table, ils sont trois à lui offrir un plat en Vieux-Rouen ! On offre aussi un gobelet à piédouche du XVIIIe à son épouse Nina Petrovna et des sucres d’orge fabriqués spécialement par les établissements Bras-Foucard pour les petits-enfants du couple restés en Russie. Au repas, on sert du caneton à la Rouennaise, une recette allégée, car Nikita a l’estomac fragile. En revanche, l’Ukrainien tient toujours bien l’alcool : il avale dans la soirée trois verres de muscadet et quatre verres de moulin à vent. Vers 22 h, la délégation remonte à Bois-Guillaume. La visite prévue à l’usine de papier d’Alizay le lendemain est également annulée.
Imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise
Par Bruno Latour
Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause, infléchi, sélectionné, trié, interrompu pour de bon ou au contraire accéléré. L’inventaire annuel, c’est maintenant qu’il faut le faire. A la demande de bon sens : « Relançons le plus rapidement possible la production », il faut répondre par un cri : « Surtout pas ! ». La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant.
Il y a peut-être quelque chose d’inconvenant à se projeter dans l’après-crise alors que le personnel de santé est, comme on dit, « sur le front », que des millions de gens perdent leur emploi et que beaucoup de familles endeuillées ne peuvent même pas enterrer leurs morts. Et pourtant, c’est bien maintenant qu’il faut se battre pour que la reprise économique, une fois la crise passée, ne ramène pas le même ancien régime climatique contre lequel nous essayions jusqu’ici, assez vainement, de lutter.
En effet, la crise sanitaire est enchâssée dans ce qui n’est pas une crise – toujours passagère – mais une mutation écologique durable et irréversible. Si nous avons de bonne chance de « sortir » de la première, nous n’en avons aucune de « sortir » de la seconde. Les deux situations ne sont pas à la même échelle, mais il est très éclairant de les articuler l’une sur l’autre. En tous cas, ce serait dommage de ne pas se servir de la crise sanitaire pour découvrir d’autres moyens d’entrer dans la mutation écologique autrement qu’à l’aveugle.
La première leçon du coronavirus est aussi la plus stupéfiante : la preuve est faite, en effet, qu’il est possible, en quelques semaines, de suspendre partout dans le monde et au même moment, un système économique dont on nous disait jusqu’ici qu’il était impossible à ralentir ou à rediriger. À tous les arguments des écologiques sur l’infléchissement de nos modes de vie, on opposait toujours l’argument de la force irréversible du « train du progrès » que rien ne pouvait faire sortir de ses rails, « à cause », disait-on, « de la globalisation ». Or, c’est justement son caractère globalisé qui rend si fragile ce fameux développement, susceptible au contraire de freiner puis de s’arrêter d’un coup.
En effet, il n’y a pas que les multinationales ou les accords commerciaux ou internet ou les tour-operators pour globaliser la planète : chaque entité de cette même planète possède une façon bien à elle d’accrocher ensemble les autres éléments qui composent, à un moment donné, le collectif. Cela est vrai du CO2 qui réchauffe l’atmosphère globale par sa diffusion dans l’air ; des oiseaux migrateurs qui transportent de nouvelles formes de grippe ; mais cela est vrai aussi, nous le réapprenons douloureusement, du coronavirus dont la capacité à relier « tous les humains » passe par le truchement apparemment inoffensif de nos divers crachotis. A globalisateur, globalisateur et demi : question de resocialiser des milliards d’humains, les microbes se posent un peu là !
Cette pause soudaine dans le système de production globalisée, il n’y a pas que les écologistes pour y voir une occasion formidable d’avancer leur programme d’atterrissage.
D’où cette découverte incroyable : il y avait bien dans le système économique mondial, caché de tous, un signal d’alarme rouge vif avec une bonne grosse poignée d’acier trempée que les chefs d’État, chacun à son tour, pouvaient tirer d’un coup pour stopper « le train du progrès » dans un grand crissement de freins. Si la demande de virer de bord à 90 degrés pour atterrir sur terre paraissait encore en janvier une douce illusion, elle devient beaucoup plus réaliste : tout automobiliste sait que pour avoir une chance de donner un grand coup de volant salvateur sans aller dans le décor, il vaut mieux avoir d’abord ralenti…
Malheureusement, cette pause soudaine dans le système de production globalisée, il n’y a pas que les écologistes pour y voir une occasion formidable d’avancer leur programme d’atterrissage. Les globalisateurs, ceux qui depuis le mitan du XXe siècle ont inventé l’idée de s’échapper des contraintes planétaires, eux aussi, y voient une chance formidable de rompre encore plus radicalement avec ce qui reste d’obstacles à leur fuite hors du monde. L’occasion est trop belle, pour eux, de se défaire du reste de l’État providence, du filet de sécurité des plus pauvres, de ce qui demeure encore des réglementations contre la pollution, et, plus cyniquement, de se débarrasser de tous ces gens surnuméraires qui encombrent la planète[1].
N’oublions pas, en effet, que l’on doit faire l’hypothèse que ces globalisateurs sont conscients de la mutation écologique et que tous leurs efforts, depuis cinquante ans, consistent en même temps à nier l’importance du changement climatique, mais aussi à échapper à ses conséquences en constituant des bastions fortifiés de privilèges qui doivent rester inaccessibles à tous ceux qu’il va bien falloir laisser en plan. Le grand rêve moderniste du partage universel des « fruits du progrès », ils ne sont pas assez naïfs pour y croire, mais, ce qui est nouveau, ils sont assez francs pour ne même pas en donner l’illusion. Ce sont eux qui s’expriment chaque jour sur Fox News et qui gouvernent tous les États climato-sceptiques de la planète de Moscou à Brasilia et de New Delhi à Washington en passant par Londres.
Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause.
Ce qui rend la situation actuelle tellement dangereuse, ce n’est pas seulement les morts qui s’accumulent chaque jour davantage, c’est la suspension générale d’un système économique qui donne donc à ceux qui veulent aller beaucoup plus loin dans la fuite hors du monde planétaire, une occasion merveilleuse de « tout remettre en cause ». Il ne faut pas oublier que ce qui rend les globalisateurs tellement dangereux, c’est qu’ils savent forcément qu’ils ont perdu, que le déni de la mutation climatique ne peut pas durer indéfiniment, qu’il n’y a plus aucune chance de réconcilier leur « développement » avec les diverses enveloppes de la planète dans laquelle il faudra bien finir par insérer l’économie. C’est ce qui les rend prêts à tout tenter pour extraire une dernière fois les conditions qui vont leur permettre de durer un peu plus longtemps et de se mettre à l’abri eux et leurs enfants. « L’arrêt de monde », ce coup de frein, cette pause imprévue, leur donne une occasion de fuir plus vite et plus loin qu’ils ne l’auraient jamais imaginé.[2] Les révolutionnaires, pour le moment, ce sont eux.
C’est là que nous devons agir. Si l’occasion s’ouvre à eux, elle s’ouvre à nous aussi. Si tout est arrêté, tout peut être remis en cause, infléchi, sélectionné, trié, interrompu pour de bon ou au contraire accéléré. L’inventaire annuel, c’est maintenant qu’il faut le faire. A la demande de bon sens : « Relançons le plus rapidement possible la production », il faut répondre par un cri : « Surtout pas ! ». La dernière des choses à faire serait de reprendre à l’identique tout ce que nous faisions avant.
Par exemple, l’autre jour, on présentait à la télévision un fleuriste hollandais, les larmes aux yeux, obligé de jeter des tonnes de tulipes prête à l’envoi qu’il ne pouvait plus expédier par avion dans le monde entier faute de client. On ne peut que le plaindre, bien sûr ; il est juste qu’il soit indemnisé. Mais ensuite la caméra reculait montrant que ses tulipes, il les fait pousser hors sol sous lumière artificielle avant de les livrer aux avions cargo de Schiphol dans une pluie de kérosène ; de là, l’expression d’un doute : « Mais est-il bien utile de prolonger cette façon de produire et de vendre ce type de fleurs ? ».
Nous devenons d’efficaces interrupteurs de globalisation.
De fil en aiguille, si nous commençons, chacun pour notre compte, à poser de telles questions sur tous les aspects de notre système de production, nous devenons d’efficaces interrupteurs de globalisation – aussi efficaces, millions que nous sommes, que le fameux coronavirus dans sa façon bien à lui de globaliser la planète. Ce que le virus obtient par d’humbles crachotis de bouches en bouches – la suspension de l’économie mondiale –, nous commençons à l’imaginer par nos petits gestes insignifiants mis, eux aussi, bout à bout : à savoir la suspension du système de production. En nous posant ce genre de questions, chacun d’entre nous se met à imaginer des gestes barrières mais pas seulement contre le virus : contre chaque élément d’un mode de production dont nous ne souhaitons pas la reprise.
C’est qu’il ne s’agit plus de reprendre ou d’infléchir un système de production, mais de sortir de la production comme principe unique de rapport au monde. Il ne s’agit pas de révolution, mais de dissolution, pixel après pixel. Comme le montre Pierre Charbonnier, après cent ans de socialisme limité à la seule redistribution des bienfaits de l’économie, il serait peut-être temps d’inventer un socialisme qui conteste la production elle-même. C’est que l’injustice ne se limite pas à la seule redistribution des fruits du progrès, mais à la façon même de faire fructifier la planète. Ce qui ne veut pas dire décroître ou vivre d’amour ou d’eau fraîche, mais apprendre à sélectionner chaque segment de ce fameux système prétendument irréversible, de mettre en cause chacune des connections soi-disant indispensable, et d’éprouver de proche en proche ce qui est désirable et ce qui a cessé de l’être.
D’où l’importance capitale d’utiliser ce temps de confinement imposé pour décrire, d’abord chacun pour soi, puis en groupe, ce à quoi nous sommes attachés ; ce dont nous sommes prêts à nous libérer ; les chaînes que nous sommes prêts à reconstituer et celles que, par notre comportement, nous sommes décidés à interrompre.[3] Les globalisateurs, eux, semblent avoir une idée très précise de ce qu’ils veulent voir renaître après la reprise : la même chose en pire, industries pétrolières et bateaux de croisière géants en prime. C’est à nous de leur opposer un contre-inventaire. Si en un mois ou deux, des milliards d’humains sont capables, sur un coup de sifflet, d’apprendre la nouvelle « distance sociale », de s’éloigner pour être plus solidaires, de rester chez soi pour ne pas encombrer les hôpitaux, on imagine assez bien la puissance de transformation de ces nouveaux gestes barrières dressés contre la reprise à l’identique, ou pire, contre un nouveau coup de butoir de ceux qui veulent échapper pour de bon à l’attraction terrestre.
Un outil pour aider au discernement
Comme il est toujours bon de lier un argument à des exercices pratiques, proposons aux lecteurs d’essayer de répondre à ce petit inventaire. Il sera d’autant plus utile qu’il portera sur une expérience personnelle directement vécue. Il ne s’agit pas seulement d’exprimer une opinion qui vous viendrait à l’esprit, mais de décrire une situation et peut-être de la prolonger par une petite enquête. C’est seulement par la suite, si vous vous donnez les moyens de combiner les réponses pour composer le paysage créé par la superposition des descriptions, que vous déboucherez sur une expression politique incarnée et concrète — mais pas avant.
Attention : ceci n’est pas un questionnaire, il ne s’agit pas d’un sondage. C’est une aide à l’auto-description*.
Il s’agit de faire la liste des activités dont vous vous sentez privées par la crise actuelle et qui vous donne la sensation d’une atteinte à vos conditions essentielles de subsistance. Pour chaque activité, pouvez-vous indiquer si vous aimeriez que celles-ci reprennent à l’identique (comme avant), mieux, ou qu’elles ne reprennent pas du tout. Répondez aux questions suivantes :
Question 1 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ?
Question 2 : Décrivez
a) pourquoi cette activité vous apparaît nuisible/ superflue/ dangereuse/ incohérente ;
b) en quoi sa disparition/ mise en veilleuse/ substitution rendrait d’autres activités que vous favorisez plus facile/ plus cohérente ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 1.)
Question 3 : Quelles mesures préconisez-vous pour que les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs qui ne pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient faciliter la transition vers d’autres activités ?
Question 4 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent/ reprennent ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?
Question 5 : Décrivez
a) pourquoi cette activité vous apparaît positive ;
b) comment elle rend plus faciles/ harmonieuses/ cohérentes d’autres activités que vous favorisez ; et c) permettent de lutter contre celles que vous jugez défavorables ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 4.)
Question 6 : Quelles mesures préconisez-vous pour aider les ouvriers/ employés/ agents/ entrepreneurs à acquérir les capacités/ moyens/ revenus/ instruments permettant la reprise/ le développement/ la création de cette activité ?
(Trouvez ensuite un moyen pour comparer votre description avec celle d’autres participants. La compilation puis la superposition des réponses devraient dessiner peu à peu un paysage composé de lignes de conflits, d’alliances, de controverses et d’oppositions.)
*L’auto-description reprend la procédure des nouveaux cahiers de doléance suggérés dans Bruno Latour, Où atterrir? Comment s’orienter en politique. Paris: La Découverte, 2017 et développé depuis par un groupe d’artistes et de chercheurs.
Bruno Latour
Ils sont en première ligne pour lutter contre le coronavirus : portraits de soignants italiens ICI
PORTFOLIODes photographes de l’agence Associated Press ont saisi, pendant de rares pauses, les soignants des unités de soins intensifs des hôpitaux de Bergame, de Brescia et de Rome.
🔴 À écouter ! 🔴
“Lorsqu’on a la chance de posséder l’un des meilleurs systèmes de santé au monde et les professionnels qui vont avec, il est essentiel de faire confiance aux autorités sanitaires et à leurs efforts quotidiens.” @ClaudeMalhuretpic.twitter.com/3dTVidh6Bd
— Laurent SEGNIS #RESTEZCHEZVOUS (@LaurentSegnis) March 30, 2020
Les petites louves et les petits loups qui ne sont pas capable de faire la différence entre un bœuf et une vache vont penser que le confinement a achevé la dissolution de mes derniers neurones actifs, pensez-donc une côte n’est jamais plate voyons !
Le plat-de-côtes est une pièce de viande est formée des 13 côtes situées au bout des os des côtes de bœuf (le porc aussi a des côtes)
Dans le nord de la France, on vous proposera la « raccourçure » (mais pas à Cambrai, où ce sera la « raccource »), tandis qu’à Bordeaux, les bouchers l’appellent l’« aiguillette ferrée », mais aussi côtes d'épilion.
Même l’académie française admet que l’on puisse dire « plat de côtes » ou « plate-côte ». Quoiqu’il en soit, ce morceau fibreux du bœuf est formé de 13 côtes. On distingue habituellement les côtes découvertes (les cinq premières) des suivantes, dites couvertes, car recouvertes de graisse et de muscle. Le plat-de-côtes découvert est donc plus maigre que le plat-de-côtes couvert. Sur les deux dernières côtes s’insère ce qu’on appelle la bavette à pot-au-feu.
Le plat-de-côtes est une pièce généralement bouillie, une préparation qui se prête bien à sa texture grasse, gélatineuse et filandreuse.
« Quand (...) elle s'est dit qu'il lui restait juste le temps de faire griller des biftecks, elle voit venir un carré de pot-au-feu, dans la plate-côte, qui réclame six heures de cuisson douce »
Jules Romains, Les Hommes bonne volonté. 1932
Comme vous le savez si vous me lisez j’ai sollicité des bras de confinés pour contribuer à alimenter mon espace de confiné.
Pax carbure à plein régime comme vous pourrez le constater dans les jours qui viennent.
Alors, perdu dans le Vercors, Marc-Antoine Surand, l’homme de Que du BonICI après avoir fait ses emplettes, a enfilé son tablier de gâte-sauce, sorti ses couteaux pour vous offrir en photos son plat de côtes acidulé.
La sauce Ponzu est une sauce japonaise à base de sauce soja, vinaigre et différents jus d’agrumes acides ou doux. Ici en l’occurrence, c’est une sauce kikkoman de supermarché avec « simplement » du citron. On en trouve dans des épiceries spécialisées qui sont 1000 fois meilleures, mais confinement oblige !!
Le vin conseillé par le taulier confiné
Le goût de l'acide
En Occident, le goût de l’acide qui a été longtemps très présent et très recherché dans l’alimentation se perd peu à peu au profit du salé et du sucré et surtout de cette nouvelle saveur l’umami. L’aigre-doux est encore accepté à condition qu’il soit plus doux que aigre.
Cette transformation des goûts montre bien que le goût est très variant et a partie liée avec la culture en général. Le désir de douceur, de quiétude, d’ordre va de pair avec notre attirance pour le sans goût. Les cultures qui avaient mis en avant l’originalité, la controverse, la provocation prônent maintenant l’insipide, le normal, irons-nous jusqu’à l’agueusie ?
On n’a jamais autant parlé du goût que maintenant qu’il tend à disparaitre, laissant la place à un goût imposé par l’industrie alimentaire qui uniformise les goûts afin qu’ils plaisent au plus grand nombre de consommateurs et par les bidouilleurs de plants et de semences qui mettent le goût des légumes et des fruits au dernier rang de leurs préoccupations.
Dans la litanie des morts anonymes de la pandémie, ce dimanche est venu se placer celui de Patrick Devedjian, âgé de 75 ans, l’ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy est la première personnalité politique de rang national à succomber au virus.
Au fil d'une carrière entamée à l'extrême droite sous la bannière d'Occident, il deviendra l'une des figures de la droite libérale.
J’avoue que j’ai beaucoup bien plus de sympathie pour un homme politique qui commence son parcours politique à l’extrême-droite pour la finir, sous l’influence de Raymond Aron, gaulliste de l’aile libérale «On peut être gaulliste et libéral sans que les gardiens du temple s’en offensent» que pour ceux de l’extrême-gauche qui flirtent, et parfois même s’accoquinent avec les idées de l’extrême-droite. ICI
Et une bonne nouvelle qui fait du bien, parce que OUI, même en réanimation dans un état grave l’on peut guérir du #Covid_19.
Bruno Mégarbane, chef de réanimation à Lariboisière m’annonce en live sur
@brutofficiel
La guérison de 4 patients après un état très grave en réanimation
Le printemps à Paris
Systèmes politiques et lutte contre l'épidémie : le grand dilemme ICI
Observations d'un diplomate chinois en poste à Paris
2020/03/28
La conclusion vaut son pesant de Deng Xiaoping : « Peu importe que le chat soit blanc ou noir, pourvu qu'il attrape les souris. » Les virus ne font pas de politique.
Certaines personnes, dans le fond, sont très admiratives des succès de la gouvernance chinoise. Ils envient l'efficacité de notre système politique et haïssent l'incapacité de leur propre pays à faire aussi bien ! Alors, ils tiennent délibérément à coller à la Chine l'étiquette de « dictature » et peu importe les domaines dans lesquels elle se distingue puisqu'à leurs yeux, il n'y a rien à en apprendre. Dans le même temps, ils considèrent que la généralisation des tests à grande échelle, l'isolement des cas détectés et autres moyens de lutte efficaces sont le fait des pays asiatiques démocratiques, donnant ainsi l'impression que ce sont eux qui ont la paternité de ces méthodes et que de ce fait, l'Occident peut tranquillement y recourir. Mais comme chacun sait, le premier pays à y avoir eu recours, c'est la Chine. Et bien que la Chine soit étiquetée comme une « dictature », lorsque l'épidémie a commencé à faire rage partout, c'est à la Chine que le monde entier a demandé de l'aide et non pas aux États-Unis, « phare de la démocratie ». C'est la Chine qui a tendu une main secourable à plus de 80 pays. Ce ne sont pas les États-Unis.
Il est démontré que le confinement strict est le moyen le plus sûr pour stopper net l'épidémie. Peu importe qu'il émane d'une « dictature » ou d'une « démocratie », pourvu qu'il soit mis en œuvre. Comme disait Deng Xiaoping : « Peu importe que le chat soit blanc ou noir, pourvu qu'il attrape les souris. » Les virus ne font pas de politique.
Coronavirus : comment la Chine a fait pression sur l’OMS ICI
La Chine s’est notamment opposée à ce que l’Organisation mondiale de la santé proclame une urgence de santé publique de portée internationale.
Par Paul Benkimoun Publié le 29 janvier 2020
Après des débats agités, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a affiché ses divisions et n’a pas proclamé une urgence de santé publique de portée internationale à propos de l’épidémie due au 2019-nCoV. Les considérations politiques semblent l’avoir emporté sur les arguments scientifiques, la Chine s’étant plus que fermement opposée à une telle déclaration.
Réunis en téléconférence mercredi 22 janvier pour débattre de la situation créée par l’épidémie due au nouveau coronavirus 2019-nCoV, les membres du comité d’urgence de l’OMS se sont divisés en deux moitiés opposées sur l’avis à rendre au directeur général de l’institution. « Je ne déclare pas d’urgence de santé publique de portée internationale », a donc déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, plus familièrement appelé docteur Tedros, en reconvoquant une réunion du comité d’urgence le lendemain. Cette dernière n’a pas fait varier les positions.
Première évacuation de malades français par l’armée allemande
Un A400M de l’armée de l’air allemande a évacué ce dimanche deux malades du coronavirus de Strasbourg vers un hôpital de Ulm, dans le sud-ouest de l’Allemagne, première évacuation de patients de l’est de la France par des moyens militaires allemands.
Le quadrimoteur gris de la Luftwaffe qui a atterri vers 12H20 sur l’aéroport de Strasbourg, a repris l’air deux heures plus tard pour rejoindre Stuttgart d’où les deux patients seront transportés vers l’hôpital militaire de Ulm.
Christophe Ligeron restaurateur-caviste naturiste à Rennes dit Cricri les grandes esgourdes
Je commence à avoir des hallucinations. Je rêve de partager des recettes de levain bio avec Pousson, je prends des billets de train sur l'Orient Express avec Michel Smith et je monte une entreprise de vestes en cuir en Erythrée avec Nicolas de Rouyn. Aidez-moi !!!!!
NDLR. Les 3 patronymes cités sont classés par la tribu naturiste dans la catégorie infréquentables.
La cuisine, ultime réconfort en temps de confinement
On ressort les tabliers et les cuillères en bois des placards tandis que les marque-pages reprennent leur place dans les livres de recettes. Après trop de temps passé à jouer sur Fortnite, les tablettes sont recouvertes non seulement d’empreintes de doigts, mais aussi de farine et de chocolat.
Au même titre que les ordinateurs portables qui tournent à plein régime avec l’explosion du télétravail, les fours multifonctions et les robots pâtissiers ont le cœur qui bat la chamade. Ça mijote, ça mouline, ça bouillonne, ça réduit, ça confit, ça rissole! Cuisson lente, cuisson vive, cuisson vapeur, à l’eau ou au beurre… Peu importe la méthode, les ménages cuisinent à nouveau. Quand la tribu est confinée, toute la famille est réquisitionnée. En ces temps de crise, la gastronomie serait-elle fédératrice? Que faut-il idéalement manger et où s’approvisionner? Alors que paradoxalement tous les chefs sont au repos forcé et que leurs restaurants sont vides, la cuisine a-t-elle un rôle à jouer dans l’intérêt général d’un pays?
En ce temps de confinement, d’isolement, cette distanciation sociale conseillée, loin des remugles des réseaux sociaux caniveaux, des moulins à paroles des télés en continu, des aigreurs de nos politiques qui, sans vergogne, cherchent à profiter de l’urgence sanitaire pour espérer ce fameux pouvoir qui leur est refusé par les électeurs, l’enlisement de la pauvre pensée de nos travailleurs à plumes, l’inexorable dérive des journalistes et de leur support, retrouver le plaisir de la correspondance entre ami est une excellente thérapie pour ne pas sombrer dans la morosité, le dégoût, une misanthropie stérile.
Alors, au téléphone, Catherine m’ayant appelé pour prendre des nouvelles du confiné, parler du fameux projet jardin des merveilles, sachant son talent de plume, je lui ai demandé, dans la plus grande liberté du choix du sujet, de m’écrire.
Ce qu’elle fit samedi.
Merci à toi chère Catherine.
Cher Jacques,
Tu me demandes des nouvelles des vignes en ces temps de confinement. La terre répondant à l’appel du printemps, les vignerons ne sont pas physiquement confinés. Je suis donc dans les vignes. Je taille. Cette année, davantage encore que les précédentes, à cause de l’absence d’hiver, je m’en suis strictement tenue au dicton populaire : « Taille tôt, taille tard, rien ne vaut taille de mars ». Je taille donc, et j’entends dans le « crunch » du coup de sécateur la sève déjà montée dans les bois. Ce n’est plus le son sec et net de la dormance, mais celui tendre et hachuré du réveil. Tailler tard est devenu un luxe. Oui, un luxe, celui d’avoir un vignoble à taille humaine qui autorise à vivre les gestes du métier, à divagabonder tandis que les mains sont occupées.
Les vignes m’ont appris à vivre avec l’incertitude, voire les contradictions. Je fonde mes gestes sur quelques bases acquises pendant ma formation, dans la lecture d’Olivier de Serres ou d’Hésiode, l’observation, et l’intuition. Mon intuition me dit que la sève montante aide la vigne à cicatriser les plaies de taille, nos coups de sécateurs étant pour beaucoup dans les maladies du bois, et qu’en taillant tard, je retarde le « débourrement », donc le risque de gel. J’espère aussi raccourcir le cycle végétatif pour permettre à la vigne d’encaisser des étés de plus en plus chauds, de plus en plus secs, de plus en plus longs. Note bien que je ne suis sûre de rien, ni ne puis affirmer être dans le vrai. C’est comme avec le virus qui nous confine, l’important est de faire ce que nous pensons juste de faire au moment où nous le faisons.
Les vignes alentours taillées à l’automne dernier ou au début de l’hiver commencent à étaler leurs feuilles, croyant le printemps arrivé ou n’ayant hiverné que d’un œil. On ne sait plus. Météo France annonce un épisode de froid avec des températures négatives mêlées de pluie. Voici donc venu le spectre de la « goutte noire », ou du gel, lesquels brûlent aussi sûrement que le Sirocco et le soleil de l’été. Ce sens dessus-dessous du climat devient un classique. On ne sait plus littéralement à quel saint se vouer, Vincent ? Mamert, Pancrace, Servais ?
Je taille, les pieds dans l’herbe haute, les féveroles et les pois en fleurs, la vesce s’enroulant autour, le trèfle s’étalant. Le vent y fait des vagues vertes ondoyantes, saluant la fertilité du sol. Je retarde le moment d’enfouir cette matière ou de la coucher, et monte en moi une pensée de l’ordre de la prière, « si seulement il pouvait rester au cœur de l’été un peu de cette verdeur». Taillées, les vignes de mes voisins sont déjà aussi désherbées. Le glyphosate laisse les sols nus. A la charnière des saisons, les vignes ressemblent au désert, un désert ponctué de squelettes de souches, de piquets et de fils. La désolation du contre-nature. A vingt ans, je lisais Théodore Monod et je voulais traverser le désert avec une caravane de chameaux. Depuis le 28 juin, où le Sirocco et des températures record ont brûlé les feuilles et les grappes des coteaux, le désert me terrifie. Je n’y vois plus le grand silence, le grand vide, le rien auquel j’aspirais à vingt ans, sans doute pour ne plus entendre les injonctions sociales qui me terrassaient. J’y vois l’absence de la vie, pour ne pas dire la mort.
les vignes des voisins de la Carbonnelle
Il me semble que d’année en année, le calendrier des travaux viticoles se décale, grignote de l’avance, vide de sa substance le dicton, « taille tôt, taille tard, rien ne vaut taille de mars ». À la fin du mois de février, la quasi-totalité des vignes sont taillées. En mars, on attache, on désherbe, on épand la trilogie chimique gagnante NPK (Azote, Phosphore, Potassium). Bientôt, dans quelques semaines, les vignes seront perfusées au goutte-à-goutte avec de l’eau du Rhône. Car l’eau manque. Deux cent vingt-deux millimètres depuis octobre dernier. Ce que les urbains nous envient parfois et qu’ils résument par « vivre au grand air », en réalité, nous l’avons perdu. Les travaux n’épousent plus strictement le temps qu’il fait, mais obéissent à un impératif économique, à une anticipation de l’objectif. Prenons l’exemple du stress hydrique qui caractérise le vignoble languedocien. Tant qu’il ne porte pas atteinte à la pérennité de la vigne, et considérant qu’il y a aussi des années pluvieuses, on pourrait le prendre comme la marque du millésime, lequel différencie précisément le vin des autres alcools, en fait une boisson sociale où l’homme se reconnaît homme. Mais non, on compense avec l’eau du fleuve ce que le ciel n’a pas donné, comme si l’eau du fleuve était elle-même inépuisable.
Jacques, je te le demande, que compense-t-on en vérité ?
J’ai pris l’exemple du stress hydrique, mais j’aurais aussi pu prendre celui de la mécanisation avec ses promesses de puissance, de vitesse, comme si la tâche, ce vieux mot qui ne s’entend plus qu’assorti du qualificatif pénible, nous brûlait les doigts. Vois-tu Jacques, les vignerons ne sont pas davantage épargnés par l’accélération du temps, le time is money. Je l’écris en Anglais, car cela s’entend nettement mieux que dans la langue de Montaigne. Tout comme les citadins ils sont pris dans la vitesse de sa roue. Ils répondent à des ambitions, de goût, de quantité, de vente, de rentabilité, alors même qu’à travers le vin, l’on nous suppose symboliquement garants du temps qui passe et du temps qu’il fait. Quel malentendu ! Dans cette fuite du temps, nous voulons du nouveau, mais nous n’acceptons plus l’aléatoire, comme ce virus dont on ne sait ce qu’il nous réserve, ou le climat qui se dérègle. Mais l’aléatoire n’est-il pas justement la voie qui déploie l’imagination, contraint à explorer, et in fine, à produire du vrai nouveau et pas la métonymie du nouveau ?
Le monde du vin se réfère souvent à Epicure. Je m’en vais maintenant relire sa lettre à Ménécée. J’en ai souligné des passages, fort utiles, notamment celui-ci, mais c’est la lettre en son entier qui mériterait d’être soulignée : « Ce n’est pas une suite ininterrompue de jours passés à boire et à manger, ce n’est pas la jouissance des jeunes garçons et des femmes, ce n’est pas la saveur des poissons et des autres mets que porte une table somptueuse, ce n’est pas tout cela qui engendre la vie heureuse, mais c’est le raisonnement vigilant, capable de trouver en toute circonstance les motifs de ce qu’il faut choisir et de ce qu’il faut éviter, et de rejeter les vaines opinions d’où provient le plus grand trouble des âmes ».
Déconfinons la pensée. Voilà, cher Jacques, ce que le confinement m’inspire.
C’est dimanche, si je n’étais pas confiné, je pourrais encore aller à Orly voir décoller les avions sur l’aéroport, ensuite il sera fermé.
La direction de l'aéroport de Paris-Orly a annoncé ce mercredi 25 mars la fermeture de la structure le 31 mars et ce jusqu'à nouvel ordre. Une décision motivée par la chute importante du trafic provoquée par les mesures de confinement mises en place dans le monde pour lutter contre le Covid-19.
Je ne verrai plus passé non plus les longues chenilles des bus de la RATP qui conduisent les passagers à l’aéroport.
Une superbe photo de François Beaudonnet @beaudonnet sur Twitter
Cette photo a été prise il y a quelques minutes mais elle est déjà entrée dans l'histoire :
Le pape François prononce la traditionnelle bénédiction "urbi et orbi" (à la ville et au monde) devant une place Saint Pierre .... vide.
Marché noir dans le XVIe
23 060 masques FFP2 et chirurgicaux stockés et écoulés contre paiement dans le 16e à #Paris, alors qu'ils sont réquisitionnés pour les personnels soignant
Quand il prend le volant de sa voiture, dimanche 22 mars, le docteur Patrick B. (le prénom a été changé à sa demande) ne se doute pas de la mésaventure qui l’attend. Médecin généraliste à Villeneuve-la-Garenne, dans le département des Hauts-de-Seine, il a appris au hasard de contacts qu’il pouvait espérer récupérer à Paris une boîte de masques chirurgicaux, ces protections qui font tant défaut aux professionnels de la santé, confrontés comme lui à l’épidémie de Covid-19.
« Nous ne recevons que 18 masques par semaine, alors vous imaginez, à raison d’un masque nécessaire pour nous et d’un autre pour le patient, en deux jours, c’est vite plié », raconte le médecin.
« Avant d’y aller, j’avais un numéro de téléphone, j’ai appelé, poursuit-il. Un type m’a dit qu’il était grossiste et qu’il ne faisait que “les grosses quantités”. Puis une femme a pris l’appareil et j’ai redemandé si je pouvais avoir une boîte de FFP2 et deux de masques chirurgicaux. Elle m’a dit c’est 1,50 euro le masque chirurgical à l’unité, 2,50 euros le FFP2. Là, j’ai répondu qu’il y avait maldonne et que je pensais que c’était pour nous aider. »
Le docteur Patrick B. raccroche. Il est rappelé quelques minutes plus tard. « Les temps sont durs, il faut bien s’entraider », lui dit-on. Il peut donc venir chercher une boîte de 50 masques chirurgicaux, à titre gracieux.
Une fois arrivé au rendez-vous, devant un immeuble cossu du 16e arrondissement, pas de devanture ni d’enseigne. Seulement une personne munie de son téléphone portable. Une camionnette bourrée de masques. Et des policiers aux aguets.
CORONAVIRUS : TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’INSTITUT PASTEUR SUR COVID-19
Une épidémie de pneumonies d’allure virale d’étiologie inconnue a émergé dans la ville de Wuhan (province de Hubei, Chine) en décembre 2019. Le 9 janvier 2020, la découverte d’un nouveau coronavirus (appelé 2019-nCoV, puis SARS-Cov2) a été annoncée officiellement par les autorités sanitaires chinoises et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce coronavirus est l’agent responsable de la nouvelle maladie infectieuse respiratoire appelée COVID-19 (pour CoronaVIrus Disease). Suite à l’annonce des premiers cas et à la déclaration de l’épidémie par les autorités chinoises, l’Institut Pasteur (Paris) a mis en place un groupe d’action et de recherche (Task Force) sur le nouveau coronavirus.
Malgré le confinement, un couple contrôlé en pleins ébats sexuels dans une voiture près de Toulouse... L’histoire ne dit pas quelle case ils avaient cochée sur l’attestation de sortie...
Ils n’ont pas résisté à l’appel de la chair. Mais ça va leur coûter cher. Ce lundi après-midi, lors d’une opération de contrôles d’attestation déployée à Muret, les gendarmes de Haute-Garonne ont repéré un véhicule suspect stationné sur l’aire de loisirs du lac des Bonnets. Même pas vraiment à l’écart.
La plateforme « Rungis livré chez vous » est annoncée pour la semaine prochaine et desservira Paris et sa petite couronne en fruits, légumes et produits frais.
Le marché d'intérêt national (MIN) de Rungis, le « ventre de Paris » lancera sa plateforme numérique la semaine prochaine. Son nom : Rungis livré chez vous.
Sur le site Internet dédié, les consommateurs pourront constituer leur panier de fruits, légumes et produits frais, et se le faire livrer directement à domicile. Une opération créée par le MIN en partenariat avec la région Île-de-France, et largement encouragée par le confinement imposé par le gouvernement pour lutter contre la propagation du coronavirus.
Coronavirus : Les renards, chevreuils et hérissons profitent du confinement et de l'exode des Parisiens
Des coyotes à San Francisco, des dauphins dans le port de Cagliari… Depuis le début du confinement décrété dans de nombreux pays en raison de l’épidémie de coronavirus qui secoue le monde, la nature semble reprendre ses droits à différents endroits du globe, et sous différentes formes. En France aussi la vie sauvage semble par petites touches reconquérir l’espace, avec un loup observé à Courchevel ou encore une activité animale plus importante dans le parc national des Calanques. Paris n’est pas en reste. Et pour cause.
« Les animaux et les végétaux se réapproprient le territoire laissé vacant par l’homme », se réjouit Xavier Japiot, expert naturaliste à la Ville de Paris. A commencer par le végétal : « Les plantes vont profiter de l’absence de gens qui d’habitude tondent, fauchent, piétinent, pour monter en fleurs. Elles vont pouvoir être pollinisées par des insectes et ainsi attirer des oiseaux, puis faire des graines et relancer une nouvelle population végétale. C’est extraordinaire », détaille le spécialiste. Du côté des animaux, aussi le confinement a des effets bénéfiques.
« On commence à revoir des renards et des fouines dans les parcs et jardins. On les voit même déambuler en plein jour alors que le renard est plutôt un animal nocturne et crépusculaire. Mais en ce moment, comme il n’y pas plus d’humains, il n’y a plus de risques, et il sort plus facilement », assure Xavier Japiot. Près de 1.600 espèces animales sont recensées habituellement dans la capitale : hérissons, fouines ou lapins aiment en effet la vie parisienne. Et le spécialiste précise : « Les chevreuils sortent aussi en plein jour dans les bois car il y a moins d’impacts, moins de promeneurs, de chasseurs, de dérangement ». Il liste d’autres animaux qui profitent de ce temps de confinement, notamment pour se reproduire : Les hérissons, les grenouilles. Enfin, quid du rat ?
Je suis un génie. Bien sûr ! Parce que personne ne fait ce que je fais. C'est d'ailleurs l'un des critères qui permettent de dire qui est un génie génial ou rien. J'ai réinventé l'anglais. J'ai fait passer le langage américain dans la littérature populaire comme personne d'autre avant moi. Et je suis dans toutes les bibliothèques. Alors, oui, je vais durer !
Un peu le melon notre James, je viens de boucler la lecture des 691 pages de sa Tempête qui vient, c’est du lourd, pas son meilleur roman, certains de ses nombreux personnages, 80 (6 pages à la fin du roman), les mecs surtout, manquent d’épaisseur, frisent la caricature, les femmes sont mieux cernées, plus crédibles. Il faut dire qu’avec ses phrases brèves, taillées à la serpe, notre génie ne s’encombre guère de psychologie.
Aurélie Raya dans Paris Match | Publié le 25/11/2019, traduit bien mon sentiment de fan d’Ellroy :
Sa « Tempête » ne bouleverse plus le genre, « trop bavard, un peu poussif. Davantage de concision n’aurait pas nui à l’ensemble. Mais le lire constitue encore un plaisir car Ellroy garantit un dépaysement pur, on est dans ce commissariat aux côtés des brutes qui s’endorment après avoir tabassé des « bridés », on accompagne à Beverly Hills ces femmes fatales bien roulées à la chevelure rousse, glamour, qui resurgissent sans cesse. Ellroy creuse ses obsessions, coincé dans une temporalité, les années 1940 et 1950. »
« Comme d’habitude, l’ouvrage foisonne de flics véreux et fatigués, de corps démembrés rongés par la vermine, d’héroïnes doubles, belles et manipulatrices, d’intrigues dans l’intrigue, le tout porté par un langage brutal et direct. Il est question de l’internement des « japs », des « chinetoques » qui les haïssent depuis les exactions de Nankin en 1937, des magouilles du LAPD pourri jusqu’à l’os…
Paradoxalement, ce sont avec les personnages ayant réellement existé qu’Ellroy excelle dans la férocité : Cary Grant ICI , F.D. Roosevelt et madame…
« Johnny Weissmuller, qui est porté sur le détournement de mineur. Tallulah Bankhead, qui broute le gazon dans les repaires de lesbiennes. Duke Ellington, qui est le père de l’enfant adultérin mulâtre de Kate Hepburn. »
Mais c’est son exécration d’Orson Welles qui revient le plus souvent :
Vous faites un portrait peu flatteur d'Orson Welles...
Non, non, je ne l'aime pas. Je n'aime pas ses films et puis c'est tout. Ses descendants vont faire un procès ? Mais légalement, ils n'en ont pas le droit : quand quelqu'un est mort, c'est fini.
Il honnit Orson Welles – « la flamboyance de “Citizen Kane” sonne faux »
Orson Welles, « une belle merde »
La tempête qui vient met également en scène les personnalités de l’époque, comme le réalisateur Orson Welles, martyrisé et violenté au bord de sa piscine par un flic véreux.
Un plaisir particulier?
« Ce n’est pas un plaisir sadique, mais je peux vous dire que je n’aime pas Orson Welles, je n’aime pas ses films, je ne l’aime pas comme acteur, je n’aime pas l’homme, je pense qu’il était une belle merde. Je l’appelle "gros" dans le livre. Et si quelqu’un se sent offensé, qu’il aille se faire foutre: c’est un roman sur la Seconde Guerre mondiale! Et j’aime mélanger le réel et la fiction ».
EXTRAIT (pages 208-210)
« Le manoir du maître est un vrai labyrinthe. (Ndlr le chef d’orchestre Otto Klemperer)
Joan fonce dans des couloirs et se perd. Elle descend des escaliers et en gravit d’autre. Elle se retrouve dans un couloir du deuxième étage. Un nuage de vapeur d’eau sort par l’entrebâillement d’une porte.
Elle aperçoit Orson Welles et Claire De Haven, blottis l’un contre l’autre dans leurs peignoirs de coton, ils ne l’ont pas vue. Ils sortent du vestiaire et entrent dans le hammam. Des volutes blanches s’en échappent. »
[…]
« Elle entre dans le vestiaire. Elle se déshabille et pend ses vêtements à côté de ceux de Claire. Elle passe un peignoir et entre directement dans le hammam. La vapeur est brûlante. Les autres sont assis, tout nus, sur le gradin le plus élevé. Elle laisse tomber son peignoir et s’assied en face d’eux.
Welles dit : « Salut, la rouquine. »
Joan répond : « hello, monsieur Welles. » Il part d’un gros rire, comme s’il était sur scène, en représentation. C’est le ho-ho-ho de Falstaff. Il ajoute « je vous présente Claire de Haven. »
Joan dit « je m’appelle Joan Conville. »
Claire est cachée derrière un voile de vapeur d’eau, Joan plisse les yeux. Elle a envie de voir Claire toute nue.
Claire demande : « Vous êtes une amie d’Otto, ma chère ? »
[…]
« Welles dit : « La rouquine est médecin, je le savais. Hé, rédigez-moi une ordonnance pour de la cocaïne pharmaceutique. J’ai besoin de juguler mon appétit et de perdre du poids. »
Joan rit. « Vous me semblez en pleine forme, monsieur Welles.
Appelezmoi Orson, je vous en prie.
[…]
« Claire s’essuie avec une serviette. Joan jette un coup d’œil. On pourrait lui compter les côtes. Ses seins s’évasent de façon asymétrique. Ses jambes sont trop grêles. Elle n’est que transparence et veines saillantes. »
[…]
Welles dit : « Smith est le nouveau béguin de Claire. Ils se sont mis en ménage au Mexique, à présent. Lui, c’est une tête brûlée d’Irlandais. Il me flinguerait s’il savait que j’ai vu Claire à poil. »
Claire caresse Welles. Elle passe une main entre ses jambes. Welles se mord les lèvres et réprime un halètement. Claire ne quitte pas Joan des yeux.
Le conduit de vapeur se remet en marche. Fin du peep-show. Welles tousse et un nuage de buée sort de sa bouche. »
[…]
« Claire caresse Welles, qui gémit et se mord les lèvres. Claire lui empoigne le membre des deux mains, sans cesser d’observer Joan.
Joan se lève et enfile son peignoir. Welles dit : « À bientôt, la Rouquine. On se voit à l’église. »
Je ne porte pas de masque car je n’en ai pas, peut-être de vieux masques de chantier à la cave confinés dans mon fatras d’outils de bricolage, mais ça fait un bail que je ne bricole plus.
Bien sûr, la pénurie de masques fait hurler les politiques, qui devraient fermer leurs gueules, les gueulards habituels adeptes des réseaux sociaux : y’a ka, faut con…
Ce qui me fait sourire c’est que ce qui reste de la gauche en lambeaux brame : c’est la faute au néo-libéralisme qui détruit nos services publics !
Dans le cas précis des masques, je m’inscris en faux : c’est d’abord la faute à la bureaucratie administrative empêtrée dans des procédures, incapable d’anticiper, de réagir au quart de tour. Les politiques ne sont pas indemnes de reproches mais ils passent les services restent, l’intendance n’est pas la tasse de thé des cabinets ministériels.
Il sera toujours temps d’instruire le procès des gouvernants lorsque la pandémie sera derrière nous.
2 remarques :
Nul ne peut se prévaloir de l’avoir vu venir.
Madrid, capitale martyre d’une Espagne endeuillée. Un médecin: « En réalité, aucun système de santé n’est préparé à tant de malades dans un état grave, ayant besoin de soins intensifs »
Je reviens aux masques :
Ceux du festival de Venise ICI: j’en ai 2 à la maison
LE MÉDECIN DE LA PESTE
Un des fléaux majeurs de Venise fut certainement la peste qui à plusieurs reprises toucha la ville. Pour cette raison, "le médecin de la peste" n'est pas un véritable déguisement mais plutôt un accoutrement porté par les "médecins de la peste", médecins qui allaient visiter les pestiférés, habillés de la sorte.
Le costume du "médecin de la peste" est assez particulier: le médecin porte une tunique de lin ou de toile cirée et un masque qui le fait ressembler à un grand oiseau (on le comparait d'ailleurs à un lugubre vautour).
Sur le masque, il portait des lunettes et il était toujours accompagné de sa fidèle baguette avec laquelle il soulevait les vêtements des pestiférés, imaginant que masqué de la sorte la terrible maladie ne pouvait pas l'atteindre.
Masque africain : pas très seyant
Mon masque de plongée : caramba il est resté à Tiuccia
CORONAVIRUS : UNE ENTREPRISE ITALIENNE TRANSFORME DES MASQUES DE PLONGÉE DECATHLON EN RESPIRATEURS
Par CNEWS -
Pour faire face à la pénurie de protections et d'équipements hospitaliers, la société italienne Isinnova a décidé de transformer des masques de plongée de la marque Decathlon en appareil respiratoire.
Cette idée a germé dans l'esprit d'un ancien médecin chef italien, Renato Favero.
Le concombre masqué
Le groupe Cougnaud est prêt à construire des hôpitaux en urgence
Le numéro un français de la construction modulaire vient de livrer en urgence cinq espaces de consultation pour le centre hospitalier de Challans, en Vendée. En cas de besoin, il se dit prêt à construire un hôpital temporaire en moins de deux semaines.
« Nous avons réalisé un état des lieux des stocks. Concernant les matériaux, nous avons entre 6 et 10 semaines d’avance. Nous avons également environ 200 modules de 15 à 20 m2 disponibles et 20 modules sont prêts à être montés dans les 15 jours » assure Christophe Cougnaud. Et le dirigeant de compléter : « Construire, comme les Chinois, un hôpital temporaire en moins de deux semaines est techniquement réalisable. Ils l’ont fait sur des fondations en béton qui n’étaient pas sèches. Il n’est pas certain que nous ferions pareil mais il est tout à fait possible de poser une structure sur un parking extérieur par exemple ».
Redonner le réel et construire le sens, c’est la mission qu’il assigne au roman. L'écrivain Didier Daeninckx, pour qui l’écriture reste un lieu de résistance, explore le roman fiction dans 3 livres :
un "Tract" Gallimard intitulé Municipales : Banlieue naufragée (2020),
un recueil de nouvelles avec Le roman noir de l'Histoire (Verdier, 2019)
et un roman paru en mars en folio Gallimard, Artana ! Artana !
À quelques jours des municipales, le réel d'abord : Didier Daeninckx ouvre son "Tract" Gallimard sur son déménagement, il quitte la Seine-Saint-Denis (93) pour s’installer dans le Val de Marne (94).
Porteur de la mémoire de ces espaces (« J’ai toujours vécu dans l’espace prolétaire qu’arpentait le bagnard et le réprouvé. »), il revient sur les bénéfices que les mairies et les associations communistes ont apportés à Aubervilliers, Saint-Denis, et plus généralement dans toutes les banlieues rouges. Ces municipalités ouvrières virent en effet en quelques années le nombre d’écoles, de rénovations urbaines, d’offices de sport et de culture, de cantines, puis de théâtres, de salles de cinéma ou de salles de spectacle s’accroître fortement.
Des avancées qui sont à remettre dans le contexte des Trente Glorieuses, mais qui témoignent d’un volontarisme, d’un engagement des politiques locales et partisanes tournées principalement vers l’amélioration de "la situation matérielle et morale des classes ouvrières".
Une date très importante pour moi est 1968, pas le mois de mai mais le mois d’août, quand le socialisme de la liberté a été écrasé par les chars soviétiques. Pour moi, c’était la fin de l’Histoire, tout ce que j’avais porté jusqu’à mes 20 ans se délitait.
Didier Daeninckx
Selon lui, en Seine-Saint-Denis, le politique ne joue plus à l’échelle locale son rôle de structure. Les taux d’inscriptions sur les listes électorales sont tellement faibles et l’abstention tellement importante que, pour 90 000 habitants à Aubervilliers, environ 5 000 personnes iront voter, et la victoire ne se jouera qu’à quelques centaines de voix près.
En 2014, j’ai vu arriver la catastrophe [à Aubervilliers] : quand un pouvoir qui ne représente pratiquement plus rien s’adresse à des communautés de voyous ou à des communautés spirituelles pour acheter des voix.
Didier Daeninckx
On comprend alors aisément l’importance d’une pratique clientéliste de la politique locale et municipale, promettant à chacun ce qu’ils désirent, fragmentant davantage au lieu de réunir derrière un projet commun. Un système qui conduit à placer dans des mairies des personnes qui n’ont pas les compétences politiques nécessaires et à créer des liens de dépendances pervers entre des caïds et des élus.
À côté, d’autres villes où des élus prennent en compte la misère sociale […] comme Montreuil ou Fontenay sous-bois, des villes ouvrières où règne cette conscience que faire peuple, ce n’est pas transformer les gens en clients mais en citoyens exigeants.
Didier Daeninckx
De même, Didier Daeninckx s’inspire de la réalité, créant une frontière fine entre fiction et réel. Il place au centre de ses polars les perdants et les oubliés de l’histoire, se sert de l’écriture pour lutter contre l’oubli. L’écriture est, de fait, un acte politique, engagé. Il y a dans son travail cette idée de mémoire, il s’agit de revisiter un événement historique à travers le prisme d’un individu oublié pour décentrer nos points de vue formatés par l’Histoire officielle.
J'essaye de chercher les gens qui font le lien entre Spartacus et Mandela. Entre ces deux personnalités, il y a un million d’individus qui méritent qu’on regarde leur parcours.
Didier Daeninckx
Ainsi, Le roman noir de l'Histoire évoque ces oubliés de la grande Histoire. Par la fiction documentée, il retrace plus d’un siècle et demi d’histoire contemporaine française en se centrant, non pas sur les personnages que les manuels ont retenus, mais sur le autres : « Manifestant mulhousien de 1912, déserteur de 1917, sportif de 1936, contrebandier espagnol de 1938, boxeur juif de 1941, Gitan belge en exode, môme analphabète indigène, Kanak rejeté, prostituée aveuglée, sidérurgiste bafoué, prolote amnésique, vendeuse de roses meurtrière, réfugié calaisien, ils ne sont rien. Et comme dit la chanson, ils sont tout. »
MUNICIPALES ; BANLIEUE NAUFRAGÉE
Didier Daeninckx
Gallimard Tracts N° 13 13 février 2020
« Mon ombre sur les murs se superpose à toutes celles, amies, dont le soleil a projeté l'histoire. Et pourtant je pars sans regarder derrière moi, non pas soulagé mais comme désentravé. Je ne déserte pas ce territoire, où pendant quarante années j'ai écrit la totalité des dix mille pages publiées, parce que j'ai fini par comprendre que c'était lui qui m'avait quitté, abandonné. » Didier Daeninckx. Il ne fait plus bon vivre dans certains territoires de la République, où le clientélisme, la corruption et le communautarisme semblent tenir lieu de politique municipale sur un tissu social atteint jusqu'à la trame. À l'échelon de la plus grande proximité supposée entre l'élu et le citoyen ne restent que des valeurs bafouées, des mots qui masquent l'inadmissible, le mépris pour tout destin collectif. Didier Daeninckx, qui naquit et vécut en ces lieux avant de se résoudre aujourd'hui à les quitter, ferme ici une porte sur la plus grande partie de sa vie, non sans avoir donné l'alerte sur la dérive en cours et le sursaut de justice qu'elle appelle.
Le Roman noir de l’Histoire Collection jaune
Préface de Patrick Boucheron
832 p.
Écrites au cours des quarante dernières années, les 76 nouvelles qui composent Le Roman noir de l’Histoire retracent, par la fiction documentée, les soubresauts de plus d’un siècle et demi d’histoire contemporaine française.
Classées selon l’ordre chronologique de l’action, de 1855 à 2030, elles décrivent une trajectoire surprenante prenant naissance sur l’île anglo-normande d’exil d’un poète, pour s’achever sur une orbite interstellaire encombrée des déchets de la conquête spatiale.
Les onze chapitres qui rythment le recueil épousent les grands mouvements du temps, les utopies de la Commune, le fracas de la chute des empires, les refus d’obéir, les solidarités, la soif de justice, l’espoir toujours recommencé mais aussi les enfermements, les trahisons, les rêves foudroyés, les mots qui ne parviennent plus à dire ce qui est…
Les personnages qui peuplent cette histoire ne sont pas ceux dont les manuels ont retenu le nom, ceux dont les statues attirent les pigeons sur nos places.
Manifestant mulhousien de 1912, déserteur de 1917, sportif de 1936, contrebandier espagnol de 1938, boxeur juif de 1941, Gitan belge en exode, môme analphabète indigène, Kanak rejeté, prostituée aveuglée, sidérurgiste bafoué, prolote amnésique, vendeuse de roses meurtrière, réfugié calaisien, ils ne sont rien.
Et comme dit la chanson, ils sont tout.
Artana Artana
Erik Ketezer est vétérinaire en Normandie, mais il a passé sa jeunesse à Courvilliers, un ancien fief communiste de la périphérie parisienne. De retour dans sa cité natale pour enquêter sur le décès du frère d’une de ses amies, il découvre l’état de déliquescence de la ville. L’économie est dominée par le trafic de drogue, qui s’organise au sein même de l’équipe municipale : on a découvert des centaines de kilos de cannabis dans le centre technique de la mairie, dirigé par un délinquant notoire. Une impunité inexplicable règne, couvrant les actes de népotisme, les faux emplois, les pots-de-vin, les abus de biens sociaux en tout genre. Pendant ce temps, la ville part à vau-l’eau, les équipements municipaux sont détériorés, les ascenseurs ne fonctionnent pas plus que le ramassage des poubelles, les rats pullulent, le maire a été élu grâce au travail efficace des dealers et des islamistes qui ont labouré le terrain en distribuant menaces et récompenses…
Ce nouveau roman de Didier Daeninckx est mené tambour battant. Son écriture efficace, directe, est mise au service d’un tableau accablant des territoires oubliés de la République.
À quelques jours des municipales, le réel d'abord : Didier Daeninckx ouvre son tract Gallimard sur son déménagement : il quitte la Seine-Saint-Denis (93) pour s'installer dans le Val de Marne (...
- Tu montes, cariño? - C'est combien? - 100/100… ou le Jumillagate d'Uncle Bob… « Ce n’est pas très compliqué, si tu vis une grande expérience, tu t'exclames WOOOW! Un bon film porno ou un grand vin, je sais les reconnaître sans difficulté! ». Jolie profession...
Soyons joueurs ! On peut jouer bien sûr à saute-mouton comme à cache-tampon mais jouer pour du beurre c’est sympathique mais pas forcément très excitant. L’adrénaline vient, monte, lorsque l’on prend le risque de perdre sa culotte avec l’espoir de rafler...
Chers tous, Comme l'indique ma messagerie Orange, je suis parti dans les vignes. Je vous manque ? Vous aussi me manquez, ainsi que nos rendez-vous quotidiens. Grâce et avec vous, je ne me suis pas vu vieillir, ni j'ai vécu ce qu'on appelle la retraite...
À ce rythme d’emmerdements à répétition pour sûr que mon hébergeur va me rendre chèvre avec ses serveurs qui chauffent, qui se plantent, avec ses bugs comme s’il en pleuvait. Absence des messages d’annonce des chroniques, impossibilité d’inclure des photos...
KEYSTONE
Moi bien sûr, la guerre froide, le KGB, la CIA, j’ai 24 ans, les échecs ne sont pas ma tasse de thé, pas assez intelligent, peu porté sur le maniements de stratégies ICI Bref, ce qui me passionnait c’était le bras de fer entre le bloc soviétique...
Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés.