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22 décembre 2019 7 22 /12 /décembre /2019 07:00

Saveurs, vignes et océan

C’est la faute aux cookies !

 

Pour illustrer la croisière danubienne de PAX je suis allé farfouiller sur la Toile et paf à peine avais-je terminé ma mise en page que s’affichait dans ma boîte mail une publicité pour, je cite, une croisière gastronomique et œnologique d’exception.

 

Après tout, pourquoi pas aller se taper la cloche sur un bateau de croisière mais là où je vis rouge c’est du côté de l’œnologie.

 

En effet, ces bons bourgeois allaient-ils dépenser leur blé pour se former à l’œnologie qui, comme chacun devrait le savoir, est  la science et la technique de fabrication et de conservation du vin ? Sans doute vont-ils lorsqu’ils débarqueront se voir distribuer le DNO, diplôme national d’œnologie. Les gaulois adorent les diplômes (prononcer diploume)

 

Confondre l’œnologie  avec l’oenophilie est un péché mortel.

 

Péché d’autant plus inexcusable que cette croisière a pour parrain le POINT, haut lieu de la dégustation pour amateurs éclairés…

 

30 décembre 2009

Faut-il être maintenant être œnologue pour apprécier le vin ? ICI  

 

 

2 janvier 2010            

Au resto les conseils du copain qu'a pas fait les cours d'œnologie ... ICI 

 

Mon courroux ne date donc pas d’aujourd’hui.

 

Quelques remarques sur la croisière :

 

  • On y sent la patte des Pinault : Latour, le Point, la compagnie du Ponant via Artémis…

 

  • Je ne vois pas en quoi déguster la cuisine de Jocelyn Herland et Cédric Grolet, chefs du Meurice en face du domaine de Château Latour est un plus.

 

  • Déguster les fromages qui puent de Bernard Antony sur un rafiot de luxe ne me semble pas non plus apporter une touche supplémentaire à l’exercice.

 

  • Quant à la dégustation de GCC animé par Éric Beaumard j’aimerais bien disposer de la liste avant d’allonger mon blé.

 

  • Même tarif pour les accords mets-vins dispensés par un docteur en géographie.

 

  • À propos de tarifs, je me garderai bien de gloser sur leur épaisseur, ni d’ironiser sur le rapport qualité-prix, vous jugerez par vous-même. Entre-nous ça fait très parvenus, nouveaux riches.

 

 

Du 11 avril 2020 au 19 avril 2020 9 jours / 8 nuits

 

Port de départ : Lisbonne

 

Port d'arrivée : Lorient

 

Navire : L'AUSTRAL

 

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En partenariat avec Ducasse Paris, Château Latour et Le Point. Avec la présence exceptionnelle de Jocelyn Herland et Cédric Grolet, chefs du Meurice. 

  

De Lisbonne à Lorient, PONANT vous invite à une croisière gastronomique et œnologique d’exception en partenariat avec Ducasse Paris et Château Latour.

 

Embarquez sur L'Austral pour un voyage de 9 jours au pays des saveurs et découvrez tout le savoir-faire et l’excellence des équipes d’Alain Ducasse au cours de prestigieux dîners de gala.

 

Depuis le port de Leixões, vous vous rendrez d’abord à Porto. Capitale de la région nord du Portugal, cette « ville de granite » dont le centre historique est classé Unesco est réputée pour son vin.

 

Vous mettrez ensuite le cap sur Bilbao, non loin de la région de La Rioja, terre viticole dont la renommée n’est plus à faire.

 

L’Austral remontera ensuite l’estuaire de la Gironde pour une première escale à Pauillac, avec plusieurs visites et dégustations dans de très beaux domaines des appellations saint-estèphe, margaux et pauillac. Le soir, le navire au mouillage aura Château Latour pour toile de fond : dans ce décor grandiose, un dîner de gala à bord vous enchantera de ses accords mets et vins.

 

Suivront deux journées d’escale à Bordeaux, la capitale mondiale du vin. Vous serez séduit par sa riche tradition œnologique et pourrez visiter la Cité du Vin, le village médiéval de Saint-Émilion, ainsi que d’autres châteaux.

 

Vous ferez enfin une escale iodée à l'Île d'Aix dans l’estuaire de la Charente avant votre débarquement à Lorient, qui marquera le terme de cette croisière unique entre saveurs raffinées, vignes et océan.

 

TEMPS FORTS

 

Croisière exceptionnelle autour du vin et de la gastronomie, en partenariat avec Ducasse Paris, Château Latour et Le Point.

 

Deux moments exceptionnels à bord organisés par le restaurant le Meurice Alain Ducasse : un dîner en face du domaine de Château Latour, imaginé par Jocelyn Herland, son chef doublement étoilé et un tea time proposé par Cédric Grolet, son célèbre chef pâtissier.

 

Dégustation de Grands Crus et ateliers d’œnologie animés par le sommelier Eric Beaumard.

 

Dégustation de fromages animée par le fromager affineur Bernard Antony.

Conférences sur l’histoire et la géographie des vignobles du monde et les accords mets-vins, par Alain Miossec, docteur en géographie.

Exposition et conférence proposées par Jean-Gérard Bosio, collectionneur d’art et conseiller culturel.

 

TOUT est ICI 

 

Ce n'est pas donné : le premier prix

 

CABINE SUPÉRIEURE 4 060 €

  • Superficie : 21 m²
  • Capacité : jusqu'à 3 passagers par cabine
  • Climatisation individuelle par cabine
  • Lit double ou 2 lits simples
  • Douches
  • Mini bar
  • Écran plat
  • Chaînes de télévision via satellite
  • Station Ipod™
  • Vidéo à la demande
  • Le TOp 

     

    SUITE DE L'ARMATEUR

    15 270 €

  • Superficie : 45 m²
  • Capacité : jusqu'à 2 passagers par cabine
    • Balcon privé de 9m²
    • Située sur le Pont 6
    • Panorama exceptionnel sur la mer
    • Climatisation individuelle par cabine
    • Lit double ou 2 lits simples
    • Baignoire et douche
    • Mini bar
    • Écran plat
    • Chaînes de télévision via satellite
    • Station Ipod™
    • Vidéo à la demande
    • Bureau avec papier à lettre
    • Coffre-fort électronique
    • Produits de bain de marque française
    • Coiffeuse et sèche-cheveux
    • Ligne téléphonique directe par satellite
    • Installation 110/220 volts
    • Room service 24h/24h
    • Accès internet Wifi
    • 1 transfert privatif aller-retour Aéroport - Hôtel - Port inclus
    • 1 soin d’une heure offert au Spa
    • Service Majordome
  • Coffre-fort électronique
  • Produits de bain de marque française
  • Coiffeuse et sèche-cheveux
  • Ligne téléphonique directe par satellite
  • Installation 110/220 volts
  • Room service 24h/24h
  • Accès internet Wifi.
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22 décembre 2019 7 22 /12 /décembre /2019 06:00

C’est sa fille, Laura Truffaut qui le déclare ; il écrit à Fanny Ardant et lui propose un rendez-vous aux Films du Carrosse.

 

Le texte qui suit est extrait de François Truffaut d’Antoine de Baecque et Serge Toubiana chez Gallimard biographies.

 

Les seuls critiques qui soient passés à la postérité : les jeunes turcs des Cahiers du cinéma  François Truffaut le chef de bande en tête !

 

Ils se revoient régulièrement, déjeunant à la boulangerie du coin de la rue Marbeuf et de la rue Robert Estienne, un des endroits favoris du cinéaste.

 

Truffaut s’apprête à tourner  Le Dernier Métro, « le film suivant sera pour vous » lui promet-il.

 

Fille de colonel de cavalerie, née à Saumur, Fanny Ardant a d’abord suivi son père dans ses diverses missions à travers l’Europe, notamment en Suède, où le colonel Ardant est attaché militaire, puis, à partir des années soixante, à Monaco, où il est l’un des conseillers de la garde personnelle du prince Rainier. L’éducation de la jeune  fille se fait dans la pure tradition aristocratique, « à la Don Quichotte », dira Fanny Ardant. Même si sa famille n’est pas riche, elle mène un grand train de vie : écoles privées, grands lycées français à l’étranger, bals en robe du soir et courses de chevaux…À Aix-en-Provence, Fanny Ardant, à vingt ans, suit un cursus de trois ans à la faculté de sciences politiques, où elle rédige un mémoire sur Le Surréalisme et l’Anarchie. Elle s’installe ensuite Paris, après un bref séjour à Londres. Mais le théâtre l’enlève à sa carrière universitaire au milieu des années soixante-dix…

 

Plus tard, parlant de Fanny Ardant, Truffaut avouera qu’il a été séduit « par sa grande bouche, sa voix basse aux intonations particulières, ses grands yeux noirs, son visage en triangle »

 

Le prochain film ce sera La femme d’à côté.

 

« Le mal d’amour est une maladie. Le médecin ne peut pas la guérir : sous cet exergue tiré d’une vielle chanson française, le scénario propose l’une des histoires les plus limpides et des plus tragiques de François Truffaut.

 

Truffaut présentait La femme d'à côté comme l'histoire limpide d'une passion amoureuse moderne. Il y déploie pourtant une extraordinaire maîtrise et un style d'une perfection inégalée pour rester à distance de cette œuvre sombre où rien ne semble pouvoir contrôler ou apaiser la force des passions. Mathilde et Bernard, en reprenant leur liaison, basculent dans un passé tragique qu'ils croyaient avoir exorcisé. Madame Jouve qui fuit le retour de son ancien amant pour lequel, vingt ans avant, elle avait voulu mourir en se jetant dans le vide et qui garde dans son corps les stigmates de cette passion, présente la seule alternative civilisée à la force archaïque des passions. Dès la fin du générique, c'est à elle que Truffaut délègue la mise en forme du récit : elle sera narratrice et témoin de l'irruption du désordre passionnel dans l'ordre social.

 

Face à Depardieu, colosse emporté par la colère, Ardant se consume. Ce chef-d’œuvre de Truffaut est le sien.

 

Avant la sortie du film le 30 septembre 1981, les premières réactions sont unanimes, et plusieurs saluent la naissance d’une grande actrice ; « Fanny Ardant brûle tout entière d’une flamme étrange et romantique, elle est une sorte de Parque inquiétante dont le regard sombre et l’obsession rappellent à la fois la Maria Casarès d’Orphée et l’Adjani d’Adèle H. »

 

François Truffaut et Fanny Ardant forment un couple singulier. D’un commun accord, ils ont décidé de ne pas vivre ensemble, de conserver chacun son indépendance, même s’ils sont presque voisins, dans le XVIe arrondissement : « J’adore les grandes familles, confie Fanny dans Elle, mais pour moi l’amour doit rester clandestin, sans bague au doigt. J’aime aussi les grandes maisons, mais pas les couples. La bénédiction du curé signe un contrat d’enlisement ! Il ne faut pas vivre ensemble. C’est tellement merveilleux de se donner rendez-vous ou d’être chez l’autre comme en visite. » À trente ans, Fanny Ardant a construit sa vie en marge. « Les marginaux comme mou viennent souvent de famille très strictes, répressives… parce qu’elles donnent un goût forcené de la liberté. » Elle vit seule avec Lumir, sa fille née en 1975, prénommée ainsi en hommage à l’héroïne du Pain dur de Claudel. Ils partagent ce « goût forcené de la liberté », et un même penchant pour la fantaisie, une certaine légèreté, un plaisir de raconter des histoires, l’envie de travailler ensemble et une admiration réciproque. Ils ont une même passion pour la lecture. Chez Fanny, on voit des livres partout, un piano et quelques gravures sur des murs blancs. Ils aiment Balzac, Proust, Miller, James et Fanny lit aussi Julien Gracq, Jane Austen, Elsa Morante et Scott Fitzgerald. Pour se voir, ils se donnent rendez-vous, plusieurs soirs par semaine, au restaurant, au cinéma, chez l’un ou chez l’autre. Ils tiennent plus que tout à ces amours presque clandestines.

 

Image associée

 

Voilà, c’est écrit.

 

En 1982, j’assisterai à une pièce de théâtre à la Comédie Française aux côtés du couple Truffaut-Ardant, plus précisément à la droite de Fanny Ardant, rien d’extraordinaire à cela, rien qu’un souvenir.

 

Mais, lorsque je découvre dans le journal Le Temps de Genève une interview de Fanny Ardant j’ai envie de vous en faire profiter. ICI 

 

Fanny Ardant: «Toute personne obsédée par l’amour est protégée»

 

Elle dit qu’Homère et Dostoïevski l’ont forgée, que la passion amoureuse est une bombe à retardement, que la vieillesse est une insolence. Fanny Ardant joue «Hiroshima mon amour» de Marguerite Duras, ce week-end à Neuchâtel et à Pully. Paroles d’une immense actrice qui a souvent dit non.

 

«Vous avez rendez-vous avec Fanny?» demande le jeune homme du bar. Il pleut sur Saint-Germain, pluie sépia du dimanche et on attend Fanny Ardant. Dans le miroir des songes passe alors la silhouette de nos légendes, la Mathilde qui guette, depuis la fenêtre, Bernard alias Gérard Depardieu, son amour, sa folie, dans La Femme d’à côté, le film de François Truffaut.

 

Il est midi à Paris et Fanny Ardant entre à vive allure, trench-coat bleu encre, lunettes fumées comme une Penthésilée des villes. Ce week-end, elle jouera Hiroshima mon amour, de Marguerite Duras, au Théâtre du Passage à Neuchâtel et à l’Octogone de Pully, invitée de leurs directeurs respectifs, Robert Bouvier et Yasmine Char.

 

«La Femme d’à côté? Non seulement c’était mon premier film, mais c’était tout ce que je croyais de l’amour, ce que je croyais de la vie. On y meurt d’amour comme Tristan et Iseult.» C’est ainsi que ça commence avec Fanny. Sur les braises.

 

- Qu’est-ce que le théâtre pour vous?

 

La scène, c’est comme une mise à mort.

 

- Vous exagérez!

 

Il faut dire la chose et risquer de mourir si on ne la délivre pas. C’est pour cela que je ne peux pas jouer six mois un même spectacle. Je ne veux pas m’habituer. Le théâtre, c’est une éruption, un incendie, entre deux portes. Sur scène, vous êtes nue, seule dans l’arène. Alors qu’au cinéma, on est plus protégé, plus chouchouté.

 

- Vous avez joué, au début de votre carrière, Corneille, Racine, Claudel… Quelles sont les partitions que vous recherchez?

 

Je ne suis pas assez professionnelle pour pouvoir tout jouer. Je dois avoir un désir, tellement aimer un personnage que rien au monde ne m’empêcherait de le jouer. Je ne trouve pas qu’il faille banaliser le sentiment. Il faut que l’horreur et le sacré se mélangent, qu’on touche au sublime. Les Américains disent: «A boy meets a girl.» C’est plus compliqué que cela, sinon la littérature s’évanouit. C’est la langue qui permet de donner ses lettres de noblesse à l’être humain.

 

- Ecrivezvous?

 

Des lettres seulement, à la main. Pour remercier ou demander pardon.

 

- Des lettres d’amour?

 

Oui. Je me demande ce qu’elles sont devenues. Mais je n’ai jamais tenu de journal. J’en ai lu, des journaux d’écrivain. C’est une discipline magnifique.

 

- Pourquoi n’avoir jamais tenu de journal?

 

Parce que je vis dans un désordre absolu. Je me dépêche toujours, pour me lever, pour me coucher. Il faut avoir du temps pour écrire. Et moi, j’ai envie de lire. Je ne lis pas les journaux, parce qu’il faut choisir entre les informations et les livres. Je n’aime pas la politique, contrairement à Duras.

 

- Vous n’avez jamais été engagée?

 

Jeune, oui. J’admirais les bolcheviks, les poètes comme Maïakovski qui voulait changer le monde et qui s’est suicidé, parce qu’il n’a pas supporté que son idéal soit avili. Mais je n’ai jamais voulu me limiter. J’avais horreur des partis politiques, des groupes. Parce qu’un parti écrase la plus grande richesse de l’être humain: sa contradiction.

 

«La Femme d'à côté» n'était pas seulement mon premier film, mais c'était tout ce que je croyais de l'amour, de la vie.»

 

- 15 ans est votre âge étalon, dites-vous. Pourquoi?

 

A 15 ans, j’étais structurée par le non. Je savais ce que je ne voulais pas être. Je ne voulais pas être quelqu’un de résigné, quelqu’un qui baisse la tête, quelqu’un qui cède au pouvoir, à l’argent, à la gloire. Je ne voulais pas me marier par convention, je ne voulais pas avoir des enfants pour faire comme tout le monde. J’avais une grande méfiance vis-à-vis du monde bourgeois. Je savais que la grande bourgeoisie est un danger parce qu’elle offre une douceur de vivre. La douceur de vivre par définition amenuise votre capacité de résistance.

 

- Avez-vous été fidèle à la Fanny de 15 ans?

 

Oui. Je crois ne pas m’être trahie.

 

- Quel rôle ont alors joué vos parents?

 

J’étais élevée par un père qui avait une qualité qui m’a marquée: l’indépendance d’esprit. Il estimait qu’on ne devait jamais réduire un être à son statut social. Il y avait des êtres humains, le reste était accessoire.

 

- Adolescente, un livre vous a-t-il modifiée?

 

J’ai lu L’Idiot de Dostoïevski et ça a été décisif.

 

- Pourquoi?

 

La position du héros, le prince Mychkine, a quelque chose de christique. Il ne s’aperçoit pas de la moquerie dont il est l’objet; il tend la main à son ennemi; il refuse d’être identifié à sa classe sociale. Je me sentais en phase avec lui.

 

- La littérature vous a forgée?

 

Oui. Parce que j’ai tout lu dans le chaos, comme un chien sauvage dans la forêt. Je dévorais la bibliothèque de mon grand-père pendant les grandes vacances, des auteurs que personne de ma génération n’a lus, comme Anatole France, Joris-Karl Huysmans. Je me souviens de cet été où j’ai avalé tout Proust, de cet autre été où ce fut Chateaubriand. Une folie totale. Avec mon père qui était balzacien, nous avions des conversations infinies sur Rastignac, Vautrin, comme si c’était des cousins. 

 

- Comment définiriez-vous le pouvoir de la littérature?

 

J’ai compris très jeune qu’elle n’est pas faite pour vous cultiver, mais pour vous ouvrir les portes, pour vous protéger, pour vous consoler, pour magnifier la vie.

 

- Que relisez-vous sans cesse?

 

L’Iliade. Dès qu’il y a une nouvelle traduction, je la relis pour découvrir quelque chose qui m’avait échappé. Je dois beaucoup à cet égard à l’helléniste Jacqueline de Romilly. Je lis pour m’étonner, jamais en pensant à l’usage professionnel que je pourrais faire d’un texte. J’ai toujours dans mon sac à main un livre.

 

- Quel est-il aujourd’hui?

 

Le texte que je joue à Paris, La Passion suspendue, entretiens entre Marguerite Duras et la journaliste Leopoldina Pallotta della Torre.

 

«Michelangelo Antonioni ne pouvait plus parler après son AVC. Pour «Par-delà les nuages», en 1995, nous étions suspendus à ses expressions. Quand il était satisfait, il pleurait. Et c'était bouleversant.»

 

- Les grands auteurs sont-ils inconvenants?

 

Dans La Passion suspendue, Marguerite Duras dit que la littérature doit représenter l’interdit, ce que les gens ne disent pas normalement. Elle doit être scandaleuse. Je comprends tellement ça. La parole durassienne est encore plus jouissive en cette période où, sous l’influence de l’Amérique, le politiquement correct et ses petits professeurs règnent. Tout le monde est sommé de s’excuser, de rentrer dans l’ordre. Je déteste cela.

 

- Le mouvement #MeToo vous irrite-t-il?

 

Oui, quand cela vire à la chasse aux sorcières, aux vindictes, aux accusations à l’emporte-pièce. Quand la justice prononce un non-lieu, personne n’en parle. Or il y a de vrais crimes.

 

- Si je vous dis «La Femme d’à côté», quelle est l’image qui vous revient tout de suite?

 

Ce souvenir: nous étions entassés dans la petite chambre d’hôpital où mon personnage est soigné, dans les limbes de la folie. Gérard Depardieu racontait des histoires de tournage et on riait, on riait. Tout d’un coup, François, qui était très gai, a dit: «On y va.» Et là, en un instant, nous avons plongé dans le vif du sujet. Même quand c’est tragique, le jeu doit être bordé par la joie.

 

- C’est ce que vous appelez l’urgence?

 

Oui. Le film a été tourné très vite, en six semaines, dans la région de Grenoble. François avait écrit le synopsis. On tournait le samedi. Et tous les dimanches, il écrivait les dialogues de la semaine suivante. Nous étions comme des chats sur le rebord du toit. Et c’était magique.

 

- Connaissez-vous la nostalgie?

 

(Silence.) Ce n’est pas la nostalgie du temps qui est passé, c’est la mélancolie de ce qui ne sera plus. Depuis très jeune, je suis frappée par le «nevermore», le «jamais plus.» Ça peut être de grandes vacances qui ne reviendront plus.

 

 

- La mort vous fait-elle peur?

 

Mais non! Au contraire, c’est une alliée. Elle donne la mesure de tout, elle nous dit que ce qu’on croit grave ne l’est pas tant que ça.

 

- Vieillir, pour vous…?

 

La vieillesse est liée à l’insolence. Les jeux sont faits (elle claque des doigts). On est comme le boxeur sur le ring qui sait qu’il subira le dernier KO. Mais on fait son match jusqu’au bout. Quand je vois des acteurs qui se battent pour la place de leurs noms sur l’affiche, je ris. Toute la nouvelle génération a peut-être oublié qui était Anna Magnani. Je suis convaincue de cela: sic transit gloria mundi.

 

- Vous n’avez pas peur qu’on vous oublie?

 

Non!

 

- On ne vous oubliera pas!

 

(Rire allègre.) Qu’est-ce qui a survécu depuis les Grecs? Très peu de choses. C’est pour cela que c’est l’instant présent qui est important. Il ne faut pas avoir de stratégie, il faut jouir de la vie qui passe, tout en n’étant pas dupe. Je ne suis pas un sage, mais je considère la mort comme un état qui donne sa raison d’être aux choses. J’ai plus peur de la mort des autres, de ceux que j’aime.

 

La suite ICI

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21 décembre 2019 6 21 /12 /décembre /2019 06:00

 

Que voulez-vous, je trouve que PAX à un petit air de famille avec le détective belge Hercule Poirot ; interprété par Peter Ustinov dans le film Mort sur le Nil, tiré du roman d’Agatha Christie, d’où mon titre. Coquet, notre Lutzelhousois déclare se nipper comme la reine d’Angleterre, l’inoxydable Elizabeth II. Pour ma part je préfère la première, fille du puissant Henri VIII et d'Anne Boylen. À la mort de sa mère, qui fut décapitée par ordre du roi, incarnée par la diaphane Cate Blanchett dans le film de Shekhar Kapur.

 

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Il se dit aussi graphomane, excellente disposition qui me permet d’abandonner la souris pour faire la grasse matinée.

 

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Attention, cette fois c’est du lourd.

 

Une croisière musicale d’une huitaine de jour sur le Danube au départ de Vienne. Il faut donc gagner Vienne. A peu près huit heures de voiture soit une heure de moins que pour aller à Collioure. Comptons donc dix heures avec les haltes de repos, les pleins et le pique-nique. Par l’autoroute c’est direct depuis Lutzelhouse.

 

Mais il faut passer par l’Allemagne. Une fois sur l’Hafraba, plein Nord jusqu’à Karlsruhe puis plein Est, c’est tout droit. On connaît pour avoir fait ce trajet plus d’une fois.

 

Mais pax est un homme de peu de foi. Le GPS, soudain, indique de quitter l’autoroute. Pas folle la boite ? On connaît le chemin quand même. Ce n’est que beaucoup plus tard que nous comprendrons que la boite avait voulu nous éviter le gigantesque bouchon dans lequel nous nous trouvâmes bientôt enfermer.

 

Travaux, déviations, bretelles et portions d’autoroute fermées. Je n’y ai rien compris, nous roulions au pas et avancions avec le hoquet et observions sur la voie de droite et/ou la bande d’arrêt d’urgence des files ininterrompues de camions à l’arrêt, chauffeur à bord !

 

L’Allemagne et ses autoroutes !

 

Quand viendra la fin du monde, l’Allemagne sera toujours en travaux. Curieusement beaucoup de travaux concernaient la construction de murs antibruit. Pour une population vieillissante et donc dont l’acuité  auditive va en baissant on se demande à quoi ça rime.

 

Vienne, Handelskaï, on embarque.

 

Vienne !

 

Cette ville destination de mon premier voyage en stop. On dormait dans des auberges de jeunesse. Ni Blablacar ni Air'nb. L’aventure et la liberté ! Cette ville passionnante ou vécurent les plus grands écrivains d’Europe et autres artistes comme ceux de la Sécession. Mais aussi, Vienne l’autrichienne, capitale d’un peuple qui, après un délirant Anschluss joyeux et festif, a réussi, après-guerre, à se faire passer pour victime et, comme telle n’a pas été dénazifiée.

 

Peuple dont les élites n’ont reculés devant aucune turpitude pour tenter de ne pas rendre à Maria Altmann victimes des spoliations nazies les tableaux de Klimt appartenant à sa famille. Cette unique survivante d’une grande famille juive, déportée et tuée dans les camps, demandait que lui soit restitué le superbe portrait de sa tante Adèle, peint par Klimt. Après d’interminables procédures elle finit par le récupérer avec quatre autres toiles toujours de Klimt. Restait pour cette élite arrogante que la honte et leurs yeux pour pleurer.

 

Portrait d'Adèle Bloch-Bauer I (1907), également appelé "Woman in Gold". Ce tableau est considéré comme la "Joconde autrichienne".

représentant sa tante, Adèle Bloch-Bauer, la fameuse "Woman in Gold" (ou "portrait doré").

 

Mais cette ambiguïté, fait partie du charme de cette ville qui, pardon pour le cliché, aura toujours les couleurs et l’ambiance du film « Le troisième homme » avec l’entêtante musique d’Anton Karas. Un moment, on entend Orson Welles dire à Joseph Cotten, dans une nacelle (grande comme un wagon de chemin de fer) de la Grande Roue du Prater : «Toute l’histoire mouvementée et immorale de l’Italie des quatro et cinquecento ont donné, Michel Ange, Raphaël, Vinci et tant d’autres grands artistes. Pendant ces siècles de paix, en Suisse, aucune création mémorable, sauf des coucous en bois ! » (de mémoire)

 

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Vienne, où je ne suis plus sûr de retourner, tant la ville semble atteinte du syndrome de Venise bousillée par le tourisme de masse. Le célèbre, car superbe « Café Central », foyer intellectuel de l’intelligentsia viennoise et internationale du XIX siècle et haut lieux de toujours de rencontres de politiciens de tout bord, n’est plus aujourd’hui qu’une attraction pour touristes. Il faut y faire la queue avant de pouvoir entrer dans ce lieu qui n’a rien perdu de son cachet mais n’a plus d’âme. «Je hais les voyages et les explorateurs» proclamait avec prémonition Claude Lévi-Strauss au début de Tristes Tropiques

 

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Le bateau lève l’ancre et navigue de nuit en remontant le Danube pour faire escale, sur la rive droite, à Melk que domine une splendide abbaye et bibliothèque baroque. Deux citations pour décrire ce que l’on ressent devant de tel monument: « Où tant d’or se relève en bosse » – Molière, Femmes savantes III 2 ou encore « des tonnes de staff... des stocks de stuc... » Bric à Brac de Raymond Devos.

 

À midi, pendant le déjeuner à bord, le bateau fait demi-tour. On redescend le fleuve pour faire escale à Dürnten sur la rive gauche. Cette petite cité médiévale  présente un triple intérêt. Son église baroque au bord même de Danube, superbe pâtisserie en bleu marial et blanc, Sur les hauteurs le château ou Richard Cœur de Lion fut enfermé. Et enfin les « heurige », vignoble de la Wachau oblige, lieux charmants ou les vignerons vous font déguster leur production. Je ne suis pas monté au château, je n’ai pas visité l’église.

 

Navigation de nuit et de jour pour gagner Bratislava prochaine escale.

 

Attention, terre et langue étrangère il me faut veiller sur mon épouse préférée, distraite comme un oiseau des îles, pour qu’elle ne se perde pas. Ce qui explique que Je m’habille comme la reine d’Angleterre. Depuis toujours je porte nœuds paillons et veste à l’ancienne en toutes occasions avec pour sortir, chapeau, canotier ou casquette ou encore panama. Dans les réunions, rencontres ou autre manifestation je m’amuse à compter qui porte encore la cravate et constate avec le même amusement  que je suis souvent le seul. (Il ne sait pas quoi inventer pour se faire remarquer murmurent beaucoup – Justement c’est fait pour ça coco !) Ces tenues ont essentiellement pour but de permettre à Marie Louise de me reconnaître dans la foule. Exactement  comme le service d’ordre et de sécurité de Sa Gracieuse Majesté ne peut perdre de vue celle dont les tenues ont l’ardente obligation de conjuguer élégance et identification aussi certaine qu’immédiate.

 

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Bratislava est une charmante ville ou les habitants sont souriants. J’y ai souvent séjourné et j’y ai toujours retrouvé cette  agréable impression. La ville apparaît comme une jolie petite capitale d’opérette comme dans les BD d’Hergé « Le sceptre d’Ottokar » ou de Franquin « QRM sur Bretzelburg » Bien sûr je vais saluer mon vieux copain le soldat Chvéïk . Ce soldat quelque peu ahuri observe et constate avec étonnement un monde dont il ne perçoit que les incohérences et les contradictions. Une espèce de Sapeur Camember devenu emblématique et qui met, involontairement, les rieurs de son côté contre un pouvoir qui se prend tellement au sérieux. On le trouve, à un carrefour, dans la vieille ville. Il sort la tête d’une bouche d’égout. Elle repose sur ses deux bras croisés au niveau de la chaussée. Mine de rien il a l’air de se foutre de tout et de nous en particulier.

 

On rembarque le soir même pour Budapest. On savoure l’instant qui se répètera presque chaque fin d’après-midi. Un concert donné par de jeunes et talentueux musiciens embarqués à bord. Après une belle journée de soleil automnale, descendre le Danube, avec cette lumière caractéristique entre chien et loup, en écoutant le trio n°  100 de Schubert. Que demande le peuple ?

 

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Budapest a tout d’une capitale Européenne, avec, entre autre, son célèbre Café Gerbeaud  fondé au XIX siècle par un Suisse formé à Paris qui illustre ce qu’était le cosmopolitisme de l’Europe centrale dans ce siècle tumultueux tant dans les faits que dans les arts et la littérature Tous les grandes chaînes de l’hôtellerie sont présentes. Quel contraste avec le visage que présente le pays dès que l’on quitte la capitale. La Hongrie apparaît alors, comme un pays très en retard par rapport à l’Europe occidentale ! En outre, les commerçants, la encore dès que l’on quitte les grandes avenues avec les grands noms du luxe international, sont peu aimables.

 

On peut acheter des cartes postales mais ni enveloppe ni timbre-poste. Quant à savoir ou trouver des timbres…

 

Résultat de recherche d'images pour "le château de gödöllö"

 

On ne parle quasiment pas l’allemand ou l’anglais. Le français ? Inutile de rêver. Quand il y a quelques plaques d’information bilingue, on trouvera l’allemand et/ou l’anglais. Le français jamais. Marie Louise pour sa part gardera un bon souvenir : le château de Gödölö. C’était la résidence préférée de Sissi quand elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour séduire les Hongrois et les intégrer de manière définitive à l’empire Autrichien.

 

Le bateau fait demi-tour et remonte le Danube jusqu’à Vienne. Alain Duault de Radio Classique et qui collabore aussi à «  Classica » poursuit ses conférences quotidiennes. Pour l’instant il nous parle du « Bocca Negra » de Verdi que nous irons écouter dès notre arrivée, point d’orgue de la croisière, à l’Opéra de Vienne sur le Ring. C’est souvent une très belle soirée que l’on peut savourer tranquillement grâce à la présence d’écrans fixés au dos du fauteuil devant vous ou l’on peut lire, en temps réel et dans la langue de votre choix le texte chanté. Malheureusement cette année, cet opéra de Verdi n’est pas ce qu’il a produit de meilleur. Livret alambiqué, trop de sérieux et de lourdeur, pour moi, dans la musique. On est loin du fantastique Lohengrin de l’an passé avec une mise en scène pleine d’invention, évitant le modernisme outrancier que l’on voit trop souvent et sachant échapper au kitsch habituel tel le cygne sur roulette qu’un machiniste propulse sur la scène côté jardin et qu’un autre tire avec une ficelle côté cour.

 

Mais je vois que le temps qui m’est imparti est épuisé alors, la suite au prochain numéro selon le bon vouloir d’un Taulier patient et bienveillant

La vieille dame et les Klimt

Huit heures. Les premiers rayons du soleil effleurent les collines verdoyantes de Cheviot Hills, un quartier cossu de l'ouest de Los Angeles. Dans le jardin de sa petite maison, une vieille dame en peignoir hume ses rosiers, une tasse de café fumant à la main. Comme tous les matins, Maria Altmann, qui va fêter ses 90 ans, sort de la piscine où elle se dérouille quelques instants avant de partir faire ses courses dans sa vieille Chevrolet beige. Grande, discrètement maquillée, auréolée d'une permanente impeccable, cette ex-vendeuse de vêtements, veuve depuis dix ans, savoure la fin de sa longue existence et la victoire de son dernier combat. «Les Autrichiens ont fait traîner les choses en comptant sur mon âge avancé, lâche-t-elle avec un sourire ravi, mais je suis toujours là!» Et bien là: après sept ans de procédure acharnée, Maria a réussi à faire plier l'Etat autrichien, à qui elle réclamait six tableaux de Gustav Klimt, dont son oncle avait été spolié par les nazis et conservés depuis la guerre au musée du Belvédère, à Vienne. Trois portraits et trois paysages, considérés comme des chefs-d'?uvre du maître de l'Art nouveau, évalués entre 150 et 200 millions d'euros! Le 17 janvier dernier, un tribunal arbitral siégeant à Vienne a rendu un jugement sans appel qui ordonne la restitution des oeuvres à la vieille dame. 

Maria Altmann est la dernière survivante des Bloch-Bauer, une famille de la bourgeoisie juive viennoise du début du siècle. La suite ICI 

 

 

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20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 06:00

La cave des Papilles, rue Daguerre, à quelques tours de roue de chez moi, est l’un des hauts lieux des vins nu ; la crème des vignerons naturiste s’y presse pour y faire licher leurs nectars qui puent (appellation contrôlée par les beaux nez amateurs des grands vins). D’ordinaire j’y vais point, trop de monde, trop de blablateurs qui se poussent du col, suis pas un dégustateur patenté, en un mot je suis chiant, un vieux loup solitaire.

 

Comme l’exception confirme la règle lorsque les gars des Papilles m’ont informé qu’ils recevaient Marc Soyard j’ai décidé d’y aller.

 

Pourquoi ?

 

Samedi 13 octobre nous avons le plaisir de recevoir Marc Soyard pour une très belle dégustation de 16h à 20h.

 

Marc Soyard est un grand gaillard à la douceur extrême et à la volonté très affirmée. Jeune vigneron d’une trentaine d’année, formé pendant 6 ans chez Jean-Yves Bizot, il s’est vu confié en 2013 par le Grand Dijon et la Chambre d’Agriculture la gestion d'un domaine de 8 ha de vignes à 10kms à l'ouest de Dijon.

 

Marc est un non interventionniste qui fait des vins fins et sans soufre. Son vœu est d’amener la réputation prestigieuse de la Bourgogne jusqu’à Dijon en produisant des vins hauts de gamme. Et il y réussit parfaitement !

 

Je n’ai pas été déçu du voyage.

 

La cave des Papilles était bourrée, pour accéder jusqu’aux nectars de Marc Soyard fallait jouer des coudes. Comme de bien entendu, un jeune homme propre sur lui, avec la gravité qui sied au dégustateur, pompait l’air du vigneron à propos de la vinification sans soufre. Celui-ci, bon prince, lui expliquait le pourquoi du comment. 

 

 

J’attendais patiemment mon tour, alors que j’ai horreur de faire la queue, ce qui me laissait le temps d’observer ce grand gaillard, costaud, un côté Barberousse le pirate  ICI  version nounours, un regard franc, un mélange de douceur et de volonté.

 

Lorsque j’ai dactylographié, dans le titre de cette chronique, son patronyme Soyard, le correcteur orthographique, qui n’en rate pas une, m’a suggéré Boyard

 

 

Du côté vins, que du bonheur, surtout du côté de ses vins de négoce (et un peu de ses vignes à Villers-la-Faye en Hautes-Côtes-de-Nuits, 15 ares), avec de belles étiquettes dessinées « Le chardonnay, et Ripopée « C’est un copain qui a des raisins dans le Val de Saône. Des vignes qui sont en bio depuis 60 ans ! »

Suis un extrémiste du vin nu !

 

Les Papilles me disent :

 

La Ripopée

 

« Un Bourgogne. C’est un assemblage de 4 cépages et il faut les trouver ! » plaisante-t-il !

 

On donne assez vite notre langue au chat.

 

« C’est gamay, pinot noir, melon de Bourgogne et chardonnay. »

 

« Ah oui ? »

 

« Deux blancs, deux rouges ! 100% grappes entières et élevé 18 mois en fûts de chêne.» Assemblage atypique pour un très joli résultat, avec beaucoup de fruit et une très belle structure.

 

« Tout est en pressurage direct, vinifié en même temps. »

 

« La Ripopée, en fait c’était en fin de soirée tu prenais toutes les bouteilles, tu mélangeais tout et ça faisait une ripopée ! »

 

Mais Marc Soyard c’est surtout le Domaine de la Cras qui lui a été confié en 2014 par le grand Dijon et par la chambre d’agriculture de la Côte d’Or.

 

Vignoble cépage Chardonnay © Grand Dijon

 

En 2013, la ville de Dijon a acheté une propriété agricole de 160 hectares appelée Domaine de la Cras, dans le but de maintenir sa ceinture verte et une agriculture péri-urbaine vivante. Le vaste domaine situé à l'ouest de Dijon, à 10 km du centre-ville

 

L'ancien propriétaire avait déjà construit une cave et planté 8 has de vignes (5 ha en rouge et 3 ha en blanc) sur des terres classées Bourgogne AOC, avec cette possibilité de planter 13 hectares de plus.

 

Un appel à propositions a été organisé pour décider qui prendrait en charge la vinification. Les principaux critères étaient :

 

1. les vignobles cultivés de manière biologique

2. le (la) vigneron(ne) devait être un(e) jeune viticulteur(trice) sans vignoble familial existant

3. Accepter d’ouvrir le domaine au public pour des visites éducatives.

 

En 2014, le « gagnant », Marc Soyard a été choisi. La ville de Dijon lui a donné le loisir de vivre sur le domaine, de s'occuper des vignes, de produire et de vendre ses propres vins. Marc Soyard doit payer une location à la ville de 2000 bouteilles par an. La ville de Dijon a choisi d’autres jeunes agriculteurs pour gérer d’autres projets sur les 140 hectares restants du Domaine de la Cras.

 

Les 8 hectares ont été plantés en 1983 par Jean Dubois, l’ancien propriétaire, un céréalier qui s’était pris de passion pour la vigne au point de suivre l’école de viticulture à Beaune.

 

« Il a l’ambition de produire des vins de Bourgogne vendangés à la main et vinifiés en haut-de-gamme : voilà qui ranimera la réputation des vins de Dijon au sujet desquels le Dr Jules Guyot, écrivait déjà, en 1855 : « il y a un siècle à peine, on eût trouvé sur le territoire de cette commune [de Dijon] des vins d’une grande valeur, appréciés à la fois et dans le pays et dans l’étranger. Aujourd’hui il ne reste plus que quelques hectares cultivés en plants fins (...) et tout annonce que bientôt les derniers bons vins auront disparu de son vignoble ».

 

« À cela une raison : les vins de Dijon présentaient « un feu et une vinosité très grande »: en clair, imbuvables avant « un certain nombre d’années, souvent dix ou huit ans ». Trop long pour le consommateur, déjà pressé à l’époque !

 

Marc, vigneron non-interventionniste et proche nature, veut produire des cuvées haut de gamme, histoire de tirer la couette du prestige Bourguignon vers Dijon.

 

Marc travaille en biodynamie depuis 2016.

 

« Quand j’ai repris en 2014, tout était en chimie. J’ai tout passé en bio. Je laisse de l’air pour que la vie puisse passer dans les sols. Les lombrics commencent à revenir. Il commence à y avoir plein d’insectes partout dans les sols. Ça commence à être sympa comme vignoble. »

 

Je suis reparti avec dans ma petite musette 4 litrons :

 

 

Dedans y a aussi un vin primeur « le Déprimeur ».

Vins de Bourgogne
Domaine de la Cras
21370 Plombières-lès-Dijon – Côte d’Or

Marc Soyard

06 71 68 07 63
domainedelacras@marcsoyard.fr Image associée

 

 

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19 décembre 2019 4 19 /12 /décembre /2019 06:00

 

Rappelez-vous, « Jeff » L.B Jefferies, photographe de presse, le flegmatique James Steward, s’est cassé une jambe au cours d'un reportage sur un circuit automobile se retrouve dans un fauteuil roulant ce qui l'oblige à rester dans son appartement new-yorkais de Greenwich Village, dont la fenêtre donne sur une petite cour et plusieurs autres appartements. C'est un mercredi d'été et il fait particulièrement chaud. Jeff passe son temps à observer ses voisins qui, pour s'aérer, laissent leurs propres fenêtres ouvertes.

 

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Rear Window c’est de l’Alfred Hitchcock pur en août 1954 aux États-Unis et le 1er avril 1955 en France. Il a été présenté à la Mostra de Venise de 1954. Et puis, il y a Grace Kelly.

 

Résultat de recherche d'images pour "fenêtre sur cour"

 

Comme vous le savez dans un passé récent à la suite d’abord de l’adjonction d’une hanche en porcelaine puis d’une grosse gamelle à vélo, côtes cassées, poumon perforé, je me suis retrouvé longtemps alité. Ma fenêtre sur cour donne sur la prison de la Santé, pas lerche à observer. Alors, tout en écoutant FIP en boucle, lisant des tonnes de romans, je me suis abonné à une flopée de comptes twitter pour suivre l’actualité.

 

Et là qu’ai-je vu ?

 

Le bal des m’as-tu vu ?

 

Comme la belle-mère dans Blanche-Neige « Miroir mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle ? »

 

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Sur Twitter c’est majoritairement des mâles « Miroir mon beau miroir suis-je bel ou beau ? »

 

Des gens connus, bien sûr, mais aussi des gens que je connais personnellement, et là, au fil des jours et des tweets, tel un profiler, un voyeur à sa fenêtre, untel ou untelle dessinait avec délectation son image, une belle image, cultivé(e), supérieurement intelligent (e), des avis sur tout et le contraire de tout, de beaux enfants, rarement mention du conjoint ou de la conjointe, de beaux voyages, de belles tables, des photos avantageuses, comme dirait Pax des paons, on n’est jamais si bien servi que par soi-même.

 

Précision d’importance : je ne poste aucun Tweet, seul mon blog chaque matin y est automatiquement publié. De temps à autres je balance une vanne sous un tweet pour le plaisir. Attention, si le monsieur ou la madame ne goûte pas mon humour le risque est grand de me voir privé de l’accès à son compte, ainsi Emma Ducros, journaliste à l’Opinion, très branchée pesticides, que j’appelais la boulangère, elle a avait fait des ménages grassement payés, m’a viré. Ternir la belle image publique est mal venu.

 

Et si grâce à Tweeter je me faisais recruteur ?

 

Dans mes jobs dans le secteur privé j’ai eu affaire avec les cabinets de recrutement, les chasseurs de têtes, je regrette que Twitter n’existait pas à cette époque c’eut été facile d’écrémer les candidats en dessinant leur vrai profil loin de leur belle image présentée par eux. Tous les chassés que j’ai connus, recrutés par la holding, se sont révélés inadaptés à leur fonction, de gros flops.

 

Une anecdote : lorsque je me retrouvai sur le marché en 1986 après mon passage au cabinet de Michel Rocard ministre de l’agriculture je n’avais nulle envie de retourner pantoufler à l’Office des fruits et légumes où l’on voulait me bombarder directeur-adjoint. J’ai fait les petites annonces du Monde, j’en ai dégotté une qui fleurait bon ce que dans notre jargon appelions les OPA. J’y répondis. Je passai plusieurs entretiens avec le chasseur qui, au bout du bout me sélectionna et me plaça numéro 1 de son choix. Dans ma petite Ford d’intérieur je bichais, j’imaginais la tête des patrons de la FNCA en découvrant ce choix. Ils furent très sport, Yves Barsalou le Président et Lucien Douroux le secrétaire-général me reçurent et, chacun à leur manière, ils me flattèrent, me tressèrent des couronnes, tout en me disant qu’ils voyaient mal un « socialiste » mener à bien la privatisation du Crédit Agricole. J’en convins en leur précisant que j’avais fait ce tour de piste pour voir jusqu’où j’irais mais, qu’en dépit des émoluments élevés, de la voiture et du logement de fonction, je me voyais mal directeur de la FNCA. Bref, ils recrutèrent un énarque de Bercy, plus apte que moi à faire la tambouille (conflits d’intérêt connaît pas)

 

Autre piste : la DGSI et le fisc

 

Une mine, ils doivent se régaler devant leurs écrans.

 

Et moi, quel profit je tire de ce voyeurisme ?

 

Aucun, sauf de me gondoler grave lorsque je croise un ou une addict de Twitter, bien sûr je n’en laisse rien paraître, je donne le change. Ce n’est pas bien du tout j’en conviens mais pourquoi me priverais-je du petit plaisir de ce théâtre des vanités. Je n'ai pas trouvé de passe-temps plus inutile.

 

« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »

 

Voici la mère de tous les avertissements fictionnels. Il en existe de nombreuses variantes, la plupart parodiques.

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18 décembre 2019 3 18 /12 /décembre /2019 06:00

L’image contient peut-être : texte

Comme titre foutraque il va falloir se lever de bonne heure pour faire plus racoleur…

 

Elle court, elle court la banlieue un excellent film de Gérard Pirès, à la fois très réaliste et documentaire même à certains instants, et qui pourtant échappe au banal en introduisant un vrai grain de folie. Sorti sur les écrans en février 1973, avec la délicieuse Marthe Keller.

 

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Ça ne date pas d’hier que Paris a viré sa classe moyenne en banlieue, alors les transports c’est la galère journalière !

 

J’aurais pu vous servir  À pied, à cheval et en voiture sorti en 1957 mais là je me serais fait dézinguer par les intellos du clavier.

 

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Ils pullulent, pire que la vérole sur la soutane du bas-clergé, le cul bien logé dans leur fauteuil ces révolutionnaires de papier mettent le feu sur les réseaux sociaux à propos des régimes spéciaux.

 

Ce sont des je pense comme…

 

C’est confortable !

 

Bien évidemment, ils laissent le soin à la cotriade syndicaliste le soin de faire grève, d’occuper la rue car eux ils n’ont pas le temps de défiler, les affaires sont les affaires. Ils sont solidaires de la classe ouvrière, mention spéciale pour un « critique gastronomique de seconde main » qui liche chez les triples étoilés, lieu dont on sait que ce sont les cantines du peuple.

 

Moi qui suis un double privilégié : propriétaire dans le 14e et retraité aisé, je lis avec attention les leçons de ces révolutionnaires en peau de lapin et je me garde bien de ramener ma fraise de veau.

 

Autre privilège, si tant est que s’en fut un, ça fait 40 ans que je fais du vélo à Paris. L’autre matin sur le pont d’Austerlitz, là où habituellement nous sommes 2 ou 3 pékins dans le couloir de bus, j’avais l’impression d’être un porteur d’eau dans le peloton du Tour de France.

 

Une seule remarque, j’ai toujours été très réservé à propos des discours en défense du Service Public qui se résument dans le maintien d’un statut. C’est du pain béni pour les libéraux et leurs héritiers dit néo-libéraux.

 

Je ferme le ban !

 

J’ouvre le poulailler !

 

Le 13 février 2013 je titrais

Le Taulier fait la meilleure poule au riz de Paris et il boit bon aussi

 

Vantard le Taulier quand y dit qu’il est le roi de la poule au riz de Paris ? Pas si sûr, n’en déplaise à ceux qui pensent qu’à part caresser sa souris dans le sens du poil il ne sait rien faire de ses dix doigts, car y sait maîtriser mes fondamentaux de la tortore qui vous ravit le corps. Démonstration !

 

Dès que le mercure se paye une déprime, qu’il dévisse au-dessous de zéro, un temps d’engelures que je n’ai jamais eu, qu’on se caille les miches ou les glaouis, me prends des envies, des folies de viande bouillie : au choix le pot-au-feu ou la poule au riz. L’avantage avec la viande bouillie c’est que par définition elle te permet de faire du bouillon, du bouillon gras avec plein de yeux dedans. Comme dirait les génies du marketing, genre Findus revisité par le couple débile de chez le jeune Leclerc, c’est un 2 en 1. Chez moi c’est encore plus car j’y mitonne des suppléments.

 

La suite ICI 

 

Le 29 février 2012 j’avais ouvert la voie :

Le temps des pot-au-feu est revenu : je vote sans hésiter au premier tour Henri IV car Paris vaut bien une poule ! ICI 

 

Comme le sieur PAX, à juste titre, ironise sur mes marronniers, je confirme et je signe :

 

6 décembre 2017

« Ah si vous connaissiez ma poule*… vous en perdriez la boule…» ICI 

 

La semaine dernière j’ai dit à des amies : « Et si je vous faisais une poule au pot ? »

 

Pris au mot je me suis enquis auprès du Coq Saint-Honoré  ICI le must de la volaille à Paris de la disponibilité des poules. Au téléphone il me fut répondu que je devais la commander ; la poule n’a sans doute plus la coté à Paris en dépit d’Henri IV. Je commandai une belle poule au sol (les autres sont en cage). Le jour dit je traversai la Seine avec beaucoup de difficulté car y’avait défilé.

 

Ma poule, d’origine vendéenne, pesait 2 kg 5, bien en chair ma poule, temps de cuisson 2 h 30.

 

Ensuite direction Terroirs d’avenir rue du Nil pour les légumes.

 

Direction cuisine : voir photos.

 

 

Avec le bouillon j’ai fait cuire du riz Arborio.(j’ai oublié dans le feu de l’action de faire une photo)

 

Tout le monde m’a dit bravo !

 

J’ai fait des heureux avec ma poule au riz…

 

Nous avons bien mangé, bien bu, merci petit Jésus.

« Ça hurle et ça klaxonne. Les gens deviennent des bêtes ! » : plongée dans le chaos urbain d’un Paris éprouvé par la grève ICI

La mobilisation contre la réforme des retraites, lancée le 5 décembre, met à l’épreuve les nerfs des automobilistes et des usagers des transports en Ile-de-France. 

Sur un quai du RER B, à Paris, le 9 décembre.

Réforme des retraites : quatre questions sur le chiffre de "42 régimes spéciaux" (souvent cité mais inexact) ICI

Il existe 42 régimes de retraite distincts, qui doivent être fusionnés en un système unique, mais tous ne sont pas des régimes spéciaux.

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17 décembre 2019 2 17 /12 /décembre /2019 06:00

« Les artichauts, c’est un vrai plat de pauvres. C’est le seul plat que quand t’as fini de manger, t’en as plus dans ton assiette que quand t’as commencé ! »

 

Pépé Louis cultivait des artichauts, le Camus ou camus de Bretagne.(les variétés ICI  

 

Crise du marché légumier du Haut-Léon et du Trégor de 1957 à 1967  ICI 

 

L’artichaut du Léon fut avec la SICA de Saint-Pol-de-Léon fondée par Alexis Gourvennec   ICI un souci permanent au 78 rue de Varenne.

 

Plus récemment 28 juillet 2011

De l’amer en Italie : que boire avec les castraure de San’Erasmo ?  ICI 

 

Et voilà Ribaut qui s’y colle dans Siné mensuel : L'artichaut, le cul, le cœur...

 

L'artichaut triomphe en Andalousie musulmane au 12ème siècle au coté de l'aubergine. Son nom d'ailleurs est emprunté à l'Arabe (ardhi-chawki). De là, on le retrouve en Sicile, puis, au 15ème siècle, à Naples et Florence. Les culs d'artichaut faisaient les délices de Catherine de Médicis, épouse de Henri II, qui en mangea si copieusement qu'elle « cuida crever » (faillit crever) rapporte le mémorialiste Pierre de L'Estoile. Louis XIV, dit-on, fut aussi un grand amateur d'artichaut. Il est vrai qu'à cette époque la chardonnette (artichaut sauvage)  avait une réputation de légume aphrodisiaque : on disait « aller à la chardonnette.» La tige d'artichaut confite avait aussi pour effet de « dénouer l'aiguillette.» Voilà qui éclaire le propos de Marcel Proust à l'adresse du baron de Charlus : « Je vois que vous avez un coeur d'artichaut

 

La médecine moderne attribue à l'artichaut bien d'autres bénéfices ; puissant antioxydant, riche en polyphénols, il facilite les fonctions d'élimination urinaire et digestive. Cru (poivrade) c'est un hors d'œuvres d'une délicate fraîcheur, tonique grâce aux tanins qu'il contient ; cuit, il convient même aux éclopés du tube digestif.

On sert l'artichaut accommodé de toutes les façons, à la vinaigrette, à la crème, au jus, à la sauce blanche, au velouté, aux fines herbes, à la barigoule, frit ou farci.

À Rome, les carciofi alla giudia (artichauts frits à la juive), sont entrés dans le patrimoine culinaire. En Italie, le Cynar est une boisson douce et amère, apéritive ou digestive, à base d'artichaut. Le regretté Coluche, quant à lui, estimait que les artichauts étaient un légume de pauvres. « C'est le seul que, quand tu as terminé, tu en as plus dans ton assiette qu'avant de commencer. »

 

L'artichaut n'aime pas qu'on lui coupe la queue ! ICI 

 

Dernière remarque de consommateur averti : pourquoi les queues des artichauts sont-elles de plus en plus longues ? Est-ce que c’est pour en tirer profit ?

 

NORME CEE-ONU FFV-03 concernant la commercialisation et le contrôle de la qualité commerciale des ARTICHAUTS 2017 ÉDITION ICI

 

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16 décembre 2019 1 16 /12 /décembre /2019 06:00

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Désolé, je n’ai pas pu résister, alors que le grand tonneau de Bordeaux et Bordeaux Sup déborde jusqu’à se déverser dans le caniveau des vins sans IG, la nouvelle est tombée, elle a fait bander les chroniqueurs patentés, dont bien sûr le furet Y. Castaing, le Château Cantenac Brown un Margaux 3e Grand Cru Classé 1855 ICI  vient de tomber entre les mains des propriétaires d’URGO et de Mercurochrome.

 

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Le bruit courrait, même que l’ogre Bernard Magrez, l’Ali Baba aux 40 châteaux, s’y intéressait, mais le Bernard a jeté l’éponge : « Le prix exigé par le vendeur est de la folie. »

 

Normal, Cantenac Brown fut fondé en 1806 par John Lewis Brown, un négociant écossais grand amateur de vin. Il est ensuite passé de mains en mains.

 

Jacques Boyd, écuyer du Roi, acheta en 1754 quelques terres sur la paroisse de Cantenac, créant ainsi un domaine viticole qui donnera naissance à deux propriétés : Boyd-Cantenac et Cantenac Brown. En 1806, John Lewis Brown, un français d'origine écossaise achète des vignes qui prennent le nom de Cantenac-Brown. Il y fait construire une maison bourgeoise de style Tudor. C'est là que John-Lewis Brown, futur peintre animalier et petit-fils du fondateur de la propriété, passa son enfance. Le château est vendu en 1843 à un banquier du nom de Gromard. Ce dernier est à la tête du domaine en 1855, date à laquelle la propriété est classée troisième grand cru classé sous le nom de Boyd.

 

En 1860, le vignoble fut vendu à Louis Armand Lalande qui lui donne le nom définitif de Cantenac Brown et qui le modernise, faisant construire la plus grande partie de ce qui deviendra vraiment un château, conservant l'architecture de la première bâtisse. Madame Edouard Lawton (née Lalande) transmet la propriété en 1935 à son fils Jean, qui la céda en 1968 à la famille du Vivier. En 1987 la propriété fut vendue à la Compagnie du Midi, qui entreprit de rénover les chais. Il est racheté par AXA Millésimes en 1989. En 2006, le château est repris par la famille Simon Halabi qui décide de donner une nouvelle impulsion à Cantenac Brown en s’entourant de José Sanfins et son équipe. 

 

Famille Le Lous

 

Entrée dans le classement 1998

Position dans le secteur

 

#99 sur les 500 PLUS GRANDES FORTUNES DE FRANCE 2019

1 000 M€ le 03/07/2019

 

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Biographie de la Famille Le Lous

 

La famille Le Lous est la famille fondatrice du laboratoire Fournier et du spécialiste de la cicatrisation Urgo. En 1880, Eugène Fournier et Pierre Bon créent une droguerie médicinale à Dijon qui se développe rapidement. Soixante ans plus tard, Jean Le Lous, jeune pharmacien de 29 ans, prend la tête des laboratoires Fournier. La marque Urgo voit le jour en 1958, lorsque Jean Le Lous décide de créer une marque de pansements prêts à l'emploi, accessibles aux particuliers. Après une carrière d'enseignant à l'ESSEC, son fils Hervé Le Lous fonde les laboratoires JuvaSanté en 1987 et lance les compléments alimentaires Juvamine, largement plébiscités à la télévision. En 1996, cet ancien de l'ENS et de Stanford rachète la marque Mercurochrome. L'année suivante, il met la main sur un des spécialistes français de la phytothérapie, SuperDiet et sur l'anti-parasitaire Marie-Rose. En 2000, Urgo Medical voit le jour, spécialisé dans les produits destinés aux plaies plus graves ou invalidantes. Depuis, le groupe a accéléré ses acquisitions : Herbesan, OM3 et Alvityl en 2007, Ricqlès en 2008, Belloc en 2009, le brésilien LM Farma en 2011, le polonais Bioprofil en 2012, l'italien Agave en 2013 et l'indien Eucare en 2016.

 

Après avoir changé de nom pour Vivasanté en 2003, le groupe redevient Urgo en 2015 dont le siège est situé à Chenôve, en Côte d’Or, en Bourgogne.

 

Eulala un bourguignon en terre bordelaise, Tristan Le Lous, 40 ans, est ingénieur agronome.

 

Bourgogne: à la barre d'Urgo, Hervé Le Lous fait la course en tête

 

« En quarante ans, ce passionné de voile a bâti un petit empire dans les compléments alimentaires et les pansements. N°3 européen du secteur, Hervé Le Lous président du groupe Urgo emploie plus de 3000 personnes.

 

La patience et le travail finissent toujours par payer. Et ce n'est pas Hervé Le Lous, qui tire des bords depuis son plus jeune âge et n'avait, jusqu'ici, jamais gagné la moindre régate, qui dira le contraire. En juin dernier, à 67 ans, le président du groupe Urgo » la suite ICI 

 

Dijon : les enfants du président du groupe Urgo vont lui succéder à tour de rôle tous les trois ans

 

Son président Hervé Le Lous va passer la main à ses trois fils, qui se succéderont tous les trois ans. ICI 

 

À l’heure où la RETRAITE est à l’ordre du jour, celle d’Hervé Le Lous va être fort occupé.

 

« La découverte de Chateau Cantenac Brown est avant tout une histoire de cœur. L’apparition de ce château de style Tudor dominant l’estuaire de la Gironde et ses brumes matinales est à chaque fois pour moi un moment d’émotion extraordinaire » déclare Tristan Le Lous.

 

« Ce projet répond à une passion familiale pour les vignes et à un goût que je nourris pour les grands vins, notamment pour la région de Bordeaux que j’ai appris à connaître grâce à mon épouse originaire de la région. Château Cantenac Brown est l’un des joyaux du Médoc. En tant qu’ingénieur agronome, je porte beaucoup d’ambition pour ce grand cru, compte-tenu de la qualité exceptionnelle de son terroir. Notre défi, avec l’expertise reconnue de José Sanfins et de toute l’équipe, sera d’apporter une précision millimétrique à chacune des étapes du parcours technique de fabrication pour élaborer, année après année, l’un des meilleurs vins de Margaux », explique Tristan Le Lous

 

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Voilà ce qui devait être dit et, sans chercher des poux dans la tête (Marie-Rose) à certains pisseurs de copie vinique, tout en leur conseillant de prendre de la Juvamine pour nous informer complètement, je constate en effet qu’ils ne sont pas foulés en se contentant de broder sur la même trame.

 

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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 07:00

randy newman

Randy Newman sera en concert à La Cigale le mardi, 23 juin 2020 à 19:30

 

Randall Stuart Newman ouvre les yeux pour la première fois le 28 novembre 1943, à Los Angeles, en Californie. Il grandit dans une famille juive, entouré de l'affection de sa mère, employée de bureau, et d'un père spécialiste des maladies organiques. La suite ICI 

 

Randy Newman a toujours été une anomalie dans le domaine de la musique populaire depuis les années 70. Non seulement son style musical empruntait à Gershwin ou au jazz New-Orleans mais ses textes étaient de véritables vignettes psychologiques dans lesquelles sa verve satirique, voire caustique pouvait s’exercer. Parfois, pourtant, il montrait une certaine tendresse envers ses personnages, et, en parallèle à ses musiques de films, ses évocations d’une certaine Amérique « profonde », bien que le plus souvent imaginées, sont des magnifiques exemples de réalisme. ICI 

 

C'est un pince-sans-rire, un Buster Keaton potelé, un original pratiquant l'autodérision, un chroniqueur social ironique, un piano man quelque part entre Tom Waits et Elton John... et c'est aussi un faux fainéant. En quarante ans de carrière, Randy Newman n'a enregistré que 14 albums mais signé 31 musiques de film, devenant ainsi une figure importante du cinéma américain. ICI 

 

Dr RANDY...

« Derrière son allure austère de professeur d'université, Randy Newman est un incorrigible romantique et un immense parolier: « Le chaînon manquant entre Fats Domino et... Eminem », dit Paul Simon. Sur Songbook Vol. 2, seul au piano, l'homme aligne seize merveilles: ballades cinématographiques, ragtimes enjoués, blues lubriques, chroniques de l'Amérique... L'égal d'un Bob Dylan, la notoriété en moins.

 

Car Randy Newman fait partie de ces artistes dont peu connaissent le nom, mais beaucoup la musique.

 

Si W. C. Fields et Woody Allen avaient écrit des chansons ensemble, elles auraient sans doute ressemblé à celles de Randy Newman: un cocktail de cynisme burlesque, d'ironie ravageuse et de vulnérabilité. »

Randy Newman râle toujours

Auteur d’innombrables musiques de films, Randy Newman a d'abord fait chanter les autres avant de se lancer. A contre-courant des modes, le songwriter un peu bougon crée des chansons incisives où il cible Dieu et les puissants.

Ses véritables cibles, il les trouve du côté du pouvoir. Avec George W. Bush, il s'en est donné à coeur joie. « Nos leaders actuels / les pires qu'on ait jamais eus / ne sont pourtant pas les pires / que ce pauvre monde a connus », grince-t-il dans A few words in defence of our country. Et d'aller repêcher dans l'histoire Caligula ou l'Inquisition espagnole en guise de consolation. Pour demain, son fatalisme s'éclaire un peu : « Franchement, quel que soit le vainqueur, et j'espère que ce sera Baracka, euh, Barack Obama... » dit-il, en un charmant lapsus. Son récent retour à La Nouvelle-Orléans, dévastée par l'ouragan Katrina, lui a laissé un goût amer. « Je n'en veux pas à la municipalité, d'ailleurs là-bas tout le monde s'efforce de positiver, jusqu'à l'excès. Mais le gouvernement fédéral a fait preuve d'une terrible négligence. » New Orleans, c'est la ville de son enfance. Il en a chanté les souvenirs dans Land of dreams (1988), son seul album autobiographique. La musique louisianaise l'a formé, ça s'entend encore. Aujourd'hui, Newman se produit dans des festivals de jazz. Un musicien sérieux. Pour certains, c'est juste un type qui compose des musiques de films (il a fini par avoir l'oscar pour Monstres & Cie). C'est aussi celui qui, dans une chanson, a su faire s'exprimer un Dieu drôle et cruel à la fois.

 

 

La Saga de Randy Newman ICI
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15 décembre 2019 7 15 /12 /décembre /2019 06:00

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Dès ma prime jeunesse, moi qui n’est jamais connu la guerre, mon grand-père revenu de la boucherie de Verdun, mon père blessé par éclat d’obus, mon frère sur la ligne Morice en Algérie, ont tenus des armes, ils n’en ont jamais parlé, je me suis enfoui dans les livres d’Histoire pour tenter de comprendre la  folie des hommes, ce siècle meurtrier, l’holocauste, et très vite la guerre civile espagnole m’apparut comme la mère de ces atrocités. 

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Choqué par la guerre, le Catalan Antoni Campañà avait toujours refusé de publier ses témoignages photographiques du conflit d’il y a quatre-vingt ans. Elles ont finalement été retrouvées au fond d’un garage d’une maison de famille.

 

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Selon le quotidien catalan La Vanguardia, il s’agit « du dernier grand trésor photographique de la guerre civile espagnole » (1936-1939). Lors de la démolition d’une maison ayant appartenu à Antoni Campañà sont apparues, au fond du garage, deux boîtes rouges contenant plus de 5 000 photos, la plupart des négatifs, mais également plusieurs centaines de tirages.

 

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Des clichés traumatisants

 

Le photographe, mort en 1989, avait publié quelques photos du conflit à Barcelone, notamment pour La Vanguardia, puis avait cessé. « Il était républicain, démocrate et croyant, écrit le site El Diario.es. Mais l’expérience traumatisante du conflit ainsi que l’utilisation [à des fins de propagande] que faisaient les deux camps de ses photos ont fait qu’il a préféré les oublier. »

 

« Il n’a jamais voulu que l’on apprenne qu’il avait fait de photos de la guerre », témoigne son fils Antoni dans La Vanguardia.

 

Aujourd’hui une sélection de ces photos “cachées” vient de faire l’objet d’un livre, en catalan, publié par l’éditeur barcelonais Comanegra : La Capsa Vermella (“La Boîte rouge”). Les photos ont été sélectionnées, expliquées et contextualisées par le journaliste Plàcid Garcia-Planas, l’historien Arnau Gonzàlez i Vilalta et le photographe David Ramos.

 

« Mais pourquoi, alors qu’Antoni Campañà ne voulait plus entendre parler de ces photos, ne les a-t-il pas détruites ? » s’interroge La Vanguardia. Le quotidien évoque une explication possible :

 

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Même si elles étaient pleines de tristesse et d’amertume, les détruire aurait signifié détruire son regard. Se détruire lui-même.

 

La suite des photos ICI 

 

 

« Ces yeux furent pour nous la première annonce des nombreuses exactions commises pendant la guerre civile. Des injustices, des assassinats, une ribambelle de cruautés qui se déchaînèrent et firent remonter en surface la part la plus abjecte de l’être humain. Les pires choses imaginables se produisirent alors. Des folies collectives et des bassesses individuelles d’une férocité déchirante. On tua au nom de la révolution, de la religion, de l’ordre nouveau fasciste de droite, du surprenant totalitarisme de gauche. On tua au nom de tout, de n’importe quoi et de rien du tout. Je vais vous dire une chose : ce fut une insulte à toutes les valeurs et à tous les droits de l’homme. Oui, il y eut de l’infamie des deux côtés. Aussi bien dans mon camp que dans l’autre. Je vous assure que oui. N’allez pas croire que j’ai perdu la mémoire et que je n’en ai pas honte. Vous vous tromperiez cruellement à votre tour… »

 

« … je vais être sincère avec vous : jamais jusqu’à aujourd’hui, je n’ai entendu la voix des fascistes qui ont gouverné l’Espagne pendant quarante ans par le sang de cette guerre demander pardon pour leur responsabilité dans tous ces massacres, qui se prolongèrent longtemps après la victoire. Jamais. Et je n’ai jamais entendu le moindre regret des catholiques non plus, ni une mise au point critique des communistes, ni des républicains de telle ou telle tendance, qui furent cependant souvent responsables d’incroyables atrocités. Alors ce n’est pas moi qui vais me mettre à présent à rendre responsables les miens, les groupes libertaires de tout ce qui s’est passé. Pendant plus de soixante ans, tous les acteurs de cette époque ont transformé le mouvement anarchiste en grandiose décharge où chacun est venu déverser ses propres immondices, pour mieux les cacher. Et il faudrait que ce soit moi qui vienne maintenant y épandre mes propres remords ? Non ! Il n’en est pas question. »

 

 

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