Nous ne vivons pas dans un pays de prohibition, le vin est en vente libre et, en dehors de quelques restrictions justifiées, de la loi dites Evin, il est possible d’acheter la boutanche chère à son cœur aussi facilement que sa botte de poireau.
Alors en faire des tonnes, comme Saverot, Bettane et Pousson sur le nouveau joujou des prohibitionnistes masqués « Dry January » relève d’un réflexe pavlovien qui plaît beaucoup aux prohibitionnistes masqués pour taper sur le lobby du vin.
« Le vin, de qualité s’entend, première victime visée et potentielle de ce que serait la chose, est un produit de haute civilisation, chanté et révéré comme tel par deux millénaires au moins de traditions gréco-romaine et judéo-chrétienne réunies. Cela devrait faire taire les adorateurs du médicament. Que nenni. Ils repartent chaque année de plus belle, se cachant derrière le principe de précaution, si malheureusement inscrit dans notre constitution par un Président qui ne le pratiquait guère dans sa vie privée, mais couramment dans son action publique. Principe de gangrène dans la société quand il n’est pas accompagné de son contre poison, le principe de responsabilité pourtant tout autant inscrit dans notre droit. » ICI
D’un côté du gloubiboulga populiste touillée avec une argumentation éculée,
De l’autre de la mauvaise communication !
J’ai écrit ICI et ICI et ICI ce que je pensais de cette bouffonnerie
22 novembre 2019
À qui fera-t-on croire que c’est avec un gadget du type Janvier sans alcool que l’on fera reculer l’alcoolisme ?
5 décembre 2019
Chiche : faites donc ce fameux « Dry January » franchouillard pour évaluer les résultats… de l’hypocrisie du journal Le Monde pochtronne toi en décembre et sois sobre en janvier !
7 janvier 2020
Rien que pour fâcher Vin&Société en ce début d’année offrez un petit livret : le club des 5 arrête l’alcool.
Nul n’est contraint de pratiquer le janvier sec !
De plus grâce à notre Président qui aime le jaja leur bouzin ne sera pas financé par vos pépettes.
Voilà pour les premières têtes à claques !
Je bois quand je veux, où je veux avec qui je veux par plaisir !
Alors vous comprendrez que ceux qui me prescrivent ma dose sur ordonnance, prône la modération, avec le secret désir de voir revenir le vin au quotidien sur les tables me gonflent tout autant.
Combat d’arrière-garde, le vin médicament, le vin tous les jours c’est fini et bien fini…
30 mars 2009
Au risque de choquer : modération et tolérance ne sont guère mes tasses de thé … j'suis tendance bon vivant et accueillant...
Prôner la modération c’est vouloir faire de nous des individus éloignés de tous les excès, but certes louable mais qui comporte sa part de risque : celui de l’affadissement de la vie. En effet qu’est-ce donc qu’un « modéré » ? Un individu qui, en permanence, préfère le un tout petit peu, se bride, se contraint, se retient, craint la spontanéité, calcule, arrondi les angles, fuit donc toute forme d’aspérités, compose en permanence, cherche toujours à se situer dans un inatteignable juste milieu, adore par-dessus tout le consensus mou. « Si le sel s’affadit avec quoi le salera-t-on ? » Pour autant je ne prône pas l’excès, les excès de vitesse, de table, de langage, mais je souhaite que, dans nos sociétés soi-disant encadrées, la porte reste ouverte à l’expérience, à l’apprentissage de la vie, à l’enthousiasme de la jeunesse, aux échappées belles, aux coups de cœurs, aux passions…
Peut-on aimer avec modération ?
Non !
Vivre une passion, amoureuse ou non, être sur son petit nuage, c’est prendre le risque d’en tomber, mais c’est le charme de la vie, ses joies ses peines. Dans notre sphère privée, qui se rétrécit de jour en jour, assumer notre part de risque c’est rester en capacité de choisir sa ligne de vie personnelle. Ce choix individuel ne débouche en rien sur l’individualisme, bien au contraire, avoir main sur sa vie personnelle, la gouverner autant que faire ce peu, reste une bonne école de la citoyenneté.
L’excès est privatif de liberté, il débouche sur « la dictature » des purs et durs. La modération nous annihile alors, que faire ? Faut-il comme le clamait Vergniaud, le girondin, à la tribune de la Convention en 1793, « si, sous prétexte de révolution, il faut, pour être patriote, se déclarer le protecteur du meurtre et du brigandage, je suis modéré ! » être un modéré ? Je veux bien le concéder, mais sans grand enthousiasme, pour la bonne cause, face aux ayatollahs de l’hygiénisme et aux prohibitionnistes : « je suis un modéré ! » mais avec beaucoup de modération.
Enfin, à l’attention des pratiquants de la formule consacrée « bonne dégustation » je précise que je ne suis pas un dégustateur mais un simple buveur ce qui ne m’empêche pas d’apprécier un vin, mais je ne suis pas placé dans une compétition quelconque où l’on me sommerait de reconnaître le ou les cépages, pratique très tendance dans les bars de vin qui puent, ou de suivre aveuglément les notes ou les conseils des dégustateurs de vin à l’aveugle ; pour eux aussi les beaux jours sont finis.
Suis chiant, et je ne me soigne pas, mais j’en ai ras la casquette du vin culturel, du vin ce n’est pas de l’alcool, du vin médicament, du jaja qui coûte un bras à la Sécu, ce n’est pas le flacon qui fait le pochtron, prohibition comme modération ne sont que des béquilles pour assistés sociaux.
Codicille pour nos grands experts qui mettent en avant l’énorme baisse de la consommation du vin pour prouver la vertu du secteur : ce n’est que l’effet de la disparition des gros buveurs de jaja remplacés par les baby-boomers plutôt buveurs d’étiquettes. Alors plutôt que de nous bassiner sur des sujets accessoires, les gens du vin feraient mieux de s’inquiéter du devenir de ces consommateurs.
Ça va être la catata…
« Le vieillissement et la mort en série des baby-boomeurs vont poser des questions vertigineuses » ICI
Enfin, je rajoute plusieurs couches :
- La GD morfle et va continuer de morfler le rayon vin en GD va se racornir…
- La croissance chinoise pique du nez.
- Trump, qui risque d’être réélu, pond des taxes de rétorsion pour faire plier Airbus alors que Boeing est dans le trou.
- Tout le monde plante de la vigne.
- Le renouvellement des partants n’est pas assuré.
Alors se chatouiller le nombril avec le janvier sec c’est se réconforter à bon compte : ce joujou n’aura aucun effet sur la consommation du vin, c’est un pet sur de la toile cirée alors que ce que je viens d’évoquer c’est l’ouragan sur le Caine…
Enfin, pour rassurer ceux qui me soupçonneraient d’avoir trahi la cause du vin je confesse que, depuis que je liche que des vins qui puent, je ne fais pas dans la modération sans jamais, bien sûr, finir le nez dans le caniveau, je repars à vélo… ce qui n’est pas le cas de certains grands dégustateurs de vin.
Fromages qui puent, vins qui puent, lait cru, le goût du pourri est ancré en nous depuis le fond des temps. Ce goût s'est bel et bien transmis jusqu'à nous, malgré l'hygiénisme ambiant.
Je propose l'instauration du janvier pourri pour faire la nique au dry January