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11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 06:00

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« Le beurre imprègne les tissus, il bouche, il durcit, il sédimente, ça vous fait l'aorte comme une crosse de hockey. L'huile d'olive vous effleure l'intérieur et file, en ne laissant derrière elle que son parfum. » Malavita - Tonino Benacquista

 

Le gras

 

« Roi des graisses et des barbares, blanc ivoire ou jaune d’or, le beurre injustement placardisé fait un come-back remarqué dans nos assiettes. »

 

26 octobre 2006

Le bon beurre de la tante Valentine...

 

Lorsque la sonnette de l'écrémeuse commençait à tinter, ma chambre était au-dessus de la laiterie, je savais que la crème allait commencer de s'épandre dans le tarrasson. La tante Valentine, préposée au beurre, après en avoir fini avec l'écrémeuse, déposait le tarrasson de crème au frais et lorsque celle-ci était raffermie, elle y jetait une poignée de gros sel, puis assise sur une chaise paillée, à la main, elle barattait avec un pilon de bois.

 

C'était long. De temps en temps, elle évacuait le petit lait du tarrasson. Quand la motte avait atteint une bonne fermeté, la tante la tassait dans un moule de bois ovale et dentelé. C'était le beurre de chez moi, avec une belle vache et des petites fleurs dessus. Le seul que j'acceptais de manger.

 

La suite ICI

 

Le gras

GRAS

116 pages

15.00 € les citations sont extraites de ce livre

 

« Le beurre, premier produit alimentaire à obtenir une protection juridique est un aliment de saison et de terroir qui change selon ce que mangent les vaches et qui a fait lui seul ou presque, la renommée de la cuisine française. »

 

« Mais le beurre a depuis cinquante ans été désigné ennemi public numéro un de nos petits cœurs et de nos frêles artères. Responsable attitré du cholestérol et de l’obésité, mais surtout de la vague d’arrêts cardiaques remarquée aux USA pendant les Trente Glorieuses. »

 

« On découvre aujourd’hui que tout le mal qu’on lui a prêté à cette époque n’était que vulgaire invention. Pire, il a été prouvé que c’est le très puissant lobby du sucre qui aurait orchestré une campagne de désinformation pour masquer l’activité et les conséquences sur la santé des produits dont ils avaient la charge. »

 

Viva Coca Cola !

 

Aujourd’hui les vegans en font le complice de l’exploitation  animale.

 

Et pourtant, l’histoire commune du beurre et des hommes ne date pas d’hier !

 

« On pense qu’il est apparu dès les premiers instants de la domestication des animaux, il y a six mille ans et, sous la forme que nous lui connaissons, en Mésopotamie (comme notre alphabet) quelques siècles plus tard. L’utilisation du beurre à des fins culinaires est attestée dans l’Egypte ancienne, dans l’Iran préislamique, chez les Celtes ou chez les Scythes. La Bible en fait de fréquentes mentions. Certains peuples utilisent le beurre à des fins cosmétiques et pharmaceutiques, c’est le cas des Romains qui méprisaient ces satanés barbares de Spartes qui se goinfraient comme des porcs. »

 

« Au moyen Âge en Europe, les invasions barbares diffusent l’usage du beurre. À l’époque, le saindoux (graisse de porc fondue), le lard (viande très riche en graisse située sous la peau de l’animal) ou la graisse de bœuf sont les matières de prédilection. Considéré comme la graisse des pauvres, le beurre reste longtemps une graisse de substitution, d’ailleurs on n’en fait quasiment aucune mention dans les livres de cuisine importants de l’époque. »

 

Compter pour du beurre, c'est ne pas avoir d'importance.

 

Curieuse expression, car le beurre est souvent associé à l'opulence, à la richesse : mettre du beurre dans les épinards, faire son beurre, le beurre et l'argent du beurre.

 

En fait, ce n'est qu'à partir du XVème siècle que le beurre est devenu un produit de luxe, dans le nord et l'ouest de l'Europe. Avant cela, le beurre était considéré comme la graisse du pauvre, l'huile étant au contraire un produit de luxe que l'on ne produisait qu'une fois par an (tandis que le beurre était produit toute l'année).

 

Ce sont les grecs qui l'ont découvert. Ils l'appelaient bouturon (de bous, la vache et turos, fromage). C'est ce mot qui a donné beurre en français, et butter en anglais.

 

Durant toute la période Antique et le Moyen-Age, le beurre était donc méprisé. Jules César le considérait comme un produit tout juste bon à graisser ses sandales. On l'utilisait pour lutter contre les infections de la peau, les brûlures, pour adoucir la peau ou faire briller les cheveux, mais ce produit manquait tout de même d'efficacité. Le beurre avait donc une vocation médicale discutable, et n'était pas vraiment apprécié, d'où l'expression "compter pour du beurre".

 

Ce sont les peuples du Nord qui nous le transmettront comme produit à vocation culinaire. Mais étonnamment, l'étymologie ne retiendra pas cette influence (en breton, on dit par exemple : amann).

 

« L’Église et ses interdits, les jours maigres, le carême, moqué par la Réforme, va paradoxalement remettre le beurre en selle à coup d’indulgences grassement monnayées pour la consommation de beurre pendant les jours maigres.

 

La Tour de Beurre qui orne la façade de la cathédrale de Rouen, construite entre 1485 et 1506,  doit son nom à cette taxe de l’Église, les dons fait par les bourgeois pour continuer à manger du beurre l’ont en partie payée. »

 

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le beurre fut ainsi adopté par les élites, avant de triompher aux XIXe et XXe siècles comme symbole de distinction sociale. Dès lors, il devint un signe d’opulence, sens que l’on retrouve dans plusieurs expressions populaires  que j’ai évoqué dans mon titre.

 

Pour attester mes dires saviez-vous que c’est le beurre et un maître de la cuisine Vincent La Chapelle  qui sont aux origines d’un grand classique de la table de Louis XV  et de sa maîtresse Jeanne Poisson, marquise de Pompadour : les puits d’amour.

 

« L’histoire du beurre connaît alors un coup d’accélérateur pour devenir petit à petit la matière grasse de référence. Le point d’orgue de cette conquête intervient après la Révolution française quand la nouvelle cuisine française s’impose pour satisfaire le palais des bourgeois et soutenir la création des restaurants. Le beurre acquiert alors le rôle d’agent de liaison et surtout d’exhausteur de goût dans les préparations. Il confirme son statut de gourmandise. Les goûts changent : la douceur remplace l’aigreur des plats du Moyen âge. Dans la grande cuisine française, la sauce est reine et le beurre est roi. Au XIXe siècle il détrône définitivement les autres graisses animales et s’impose dans toute l’Europe grâce aux succès des grands chefs et théoriciens français (Antonin Carême, Brillat-Savarin, Auguste Escoffier pour ne citer que les plus emblématiques) mais aussi à l’aide de nombreuse inventions qui permettent sa fabrication plus rapide, sa meilleure conservation et distribution. Des traités sont écrits, des lois sont passées, des coopératives se montent : le beurre est l’aliment phare, indispensable mais toujours fermier. »

 

« À l’orée de la seconde moitié du XIXe siècle, l’industrie s’empare de la motte et fait ce qu’elle sait faire de mieux : vider les choses de leur substance, soit dans le cas de figure du beurre, assurer la rentabilisation et l’augmentation de la production de lait, générer une production plus régulière et abondante, améliorer les emballages et les processus de fabrication. Cette révolution ne se fait pas sans pertes. Le goût disparaît, la saisonnalité aussi, la pression sur les producteurs locaux s’accroît et les services marketing assurent l’abêtissement de la clientèle matraquée par les labels et frigorifiée dans les rayons froids des grandes surfaces. »

 

Ça me rappelle ce que j’écrivais en octobre 2006

 

« Passé à l'âge adulte, devenu un rat des villes, j'ai dû subir la morne plaquette Président, ma bourse plate ne me permettant pas d'accéder à la motte de beurre vendue chez le crémier du coin. J'en consommais peu. En fin d'année, je contemplais avec horreur le beurre de Noël, tout droit issu des frigos d'intervention de la CEE, le summum du gâchis. Et puis, petit à petit, dans les froides allées de la grande distribution, le rayon beurre s'est diversifié : on retrouvait du beurre cru, on barattait à nouveau, la coopérative d'Isigny Ste Mère offrait du bon beurre à un prix raisonnable. On avait à nouveau le choix. On pouvait même s'offrir un Échiré ou un beurre de Baignes pour faire un extra. Même la plaquette Président s'est mis de nouveaux habits : beurre de Campagne, Gastronomique, du marketing mais après tout chacun fait ce qu'il veut ou ce qu'il peut. »

 

Depuis il y a eu Bordier, Le Gall, Bellevaire et bien d’autres…

 

Le beurre est de retour… ICI  

15 juin 2019

 

Comme disait ma grand-mère « c’est dans les vieux pots qu’on fait le bon beurre… »

 

Normal nous c’était bien sûr du beurre salé, d’après le chef Eric Biffard, le beurre salé est plus savoureux que son frère le beurre doux. Le sel permet de chasser l’eau qui se trouve dans le beurre et fait ressortir tout son arôme. C’est la raison pour laquelle vous pouvez apercevoir des gouttelettes sur votre motte au sortir du frigo.

 

Le beurre de pot chez nous était un beurre conservé dans des pots en terre pour pallier les creux de la production l'hiver où les vaches ne pâturaient pas, donnaient moins de lait. Ce beurre, la mémé Marie s'en servait pour graisser la galetière lorsqu'elle nous faisait des galettes de blé noir... 

 

Pour finir une citation qui me plaît beaucoup :

 

« Il n'existe pas plus de mystères que de beurre en broche. Seulement des menteurs, des faux-culs et des couillons. »

 

Le club des incorrigibles optimistes - Jean-Michel Guenassia

Why Time Magazine Says “Eat Butter” ICI 

«Les scientifiques ont qualifié le gras d'ennemi. Ils avaient tort. » Cette citation (placée directement au-dessus d'un délicieux tourbillon de beurre) a récemment fait la couverture du magazine TIME - un contraste frappant avec la couverture de TIME en 1984, qui montrait un visage triste construit d’œufs et de bacon.

 

Cette couverture controversée a provoqué beaucoup de frénésie. Certains sont extatiques à l'idée de pouvoir manger du vrai beurre, des jaunes d’œufs et du bacon - sans culpabilité. D'autres (comme moi) ont déjà envoyé des photos de la couverture par e-mail et par SMS à leur famille et à leurs amis qui pensaient tous que ma position «la graisse ne fait pas grossir ou qui rend malade» était un tas de charlatan (ils doivent me croire maintenant, d'accord! ?) Mais beaucoup restent sceptiques.

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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 07:00

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Mon chien Stupide, publié tardivement en 1985, qui a permis à John Fante son auteur de renouer, après sa mort, avec le succès a été publié en France en 1986 chez Christian Bourgois.

 

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C’est l’histoire absurde d’un chien, nommé Stupide, qui déboule un jour dans l’existence d’un écrivain dépressif, Henry J. Molise, coincé entre une progéniture ingrate et un talent de plus en plus incertain, reporte ses échecs sur sa femme Cécile. « Fils d'immigrés italiens, il caresse le rêve d'un retour à ses racines, fantasmant sur une vie paisible aux terrasses des cafés de la Piazza Navona à Rome. Mais pour l'heure, il faut courir le cachet, écrire des scénarios médiocres pour des séries télé affligeantes... ou le plus souvent aller encaisser un chèque des allocations de chômage. »

 

Stupide fait voler en éclat sa vie conjugale et familiale, lui permettant de renouer avec l’inspiration. « Le livre est une critique féroce et très politiquement incorrecte de l’American Way of life des années 1960 et de son modèle familial. »

 

Sa femme, Harriett, sa fille, Tina, affublée d’un fiancé qui engloutit les bouteilles de scotch, le fils aîné, qui dévore des revues porno, veulent s’en débarrasser, tandis que le cadet trouve en lui un compagnon. Le caractère du chien se révélera quand il domptera la terreur du quartier, un danois nommé Rommel, et lui infligera les derniers outrages. Stupide et ses soixante kilos vont désormais bousculer la paisible banlieue californienne dans ce livre réjouissant de drôlerie et de provocation.

 

« Il était un chien, pas un homme, un simple animal qui en temps voulu deviendrait mon ami, emplirait mon esprit de fierté, de drôlerie et d'absurdités. Il était plus proche de Dieu que je ne le serais jamais, il ne savait ni lire ni écrire, et cela aussi était une bonne chose. C'était un misfit et j'étais un misfit. J'allais me battre et perdre ; lui se battrait et gagnerait. »

 

Photo John Fante

 

« Il n’y a qu’à Los Angeles qu’auraient pu éclore des écrivains comme Nat West, John Fante, Raymond Chandler et Charles Bukowski. » Tout, sauf des suceurs de glace, avec eux les mots, sous leur burin d’écrivains, débarrassés de leur gangue, vous éclatent à la gueule, tels des diamants bruts, vous prennent à la gorge comme de l’alcool dur. »

 

« Dominique Molise, j’ai dit envisage la situation avec lucidité. Tout se passe-t-il comme prévu ? Réfléchis soigneusement à ton évolution, jette un regard impartial sur ta vie. Où en es-tu Dom ? »

 

Cette phrase de John Fante je l’avais notée à l’encre bleue, aujourd’hui délavée, sur l’un de mes tout premiers petits carnets. Un maître de l’écriture pour moi. Dan Fante, son fils, écrit non sans tendresse « Le cadeau que John Fante, mon père, m’a offert c’est son cœur pur d’écrivain. » De lui Ben Pleasants écrit « La dernière fois que j’ai vu Dan Fante, c’était à l’enterrement de son père. J’ai lu ses bouquins et je tiens à te dire : « John, ne t’en fais pas. Ton fils est un putain d’écrivain. Tu peux être fier de lui. Maintenant son nom lui appartient. »

 

 

« Yvan Attal resitue Mon chien Stupide, à notre époque contemporaine le film se déroule dans le Pays basque, de nos jours. Il apporte quelques modifications au roman d’origine, comme la téléphonie mobile, ou des enfants passés au numérique, mais il en garde la teneur originelle. On y retrouve la patte de Fante, un regard désabusé, paradoxalement misanthrope et tendre sur la société et la famille. Attal teinte son adaptation brillante d’un humour caustique qui sied au romancier. »

 

Tout ce qui fait Fante est là : anti héros déplorable qui regarde défiler sa vie sans intervenir avec une lucidité rare, salaud touchant, noirceur du quotidien, dépravation molle, humour noire et émotion brute. Ce n'est pas un livre transcendant mais bien que dénué de péripéties ou d'aventures rocambolesques, ce livre laisse, comme toute oeuvre de Fante, une impression amère dans la bouche. Ca reste beau et touchant parce que tout ce qui se passe dans ce livre, se trouve dans les viscères de l'anti-héros. Tout s'effondre comme son couple, sa famille, doucement, presque imperceptiblement à l'intérieur de lui. La rancœur, la déception, la tristesse et la solitude, c'est ce à quoi se trouve confronter le personnage, comme si, à l'apogée de sa vie d'homme mature, il regardait la pente descendante avec l'appréhension de l'emprunter, se rendant soudain compte qu'il est déjà en train de glisser dessus.

 

Romancier en panne d’inspiration après avoir publié un best-seller, Henri (Yvan Attal) reporte ses échecs sur sa femme Cécile (Charlotte Gainsbourg) et leurs quatre enfants. Alors qu'il fait le bilan dérisoire de sa vie, Henri recueille un énorme chien mal léché, qui lui apporte du réconfort, bien que toute la famille le déteste et que Cécile pense à prendre le large…

 

 

Photo de MON CHIEN STUPIDE

 

« Le couple est un sujet inépuisable. Là, il y a l'usure lié à la durée du couple et la façon dont les enfants prennent le dessus sur celui-ci. Les parents rêvent qu'ils se cassent pour retrouver une vie à deux. Le problème, c'est les enfants et ce qu'ils font au couple. Ce sont les rois, il faut s'occuper d'eux et on n'a plus de vie. »   Yvan Attal

 

« Souvent, on étouffe ses enfants par envie de les faire à notre image. Comme si on se voyait en eux et que c'était notre honneur qui était en jeu. Alors qu'il faut les laisser faire. »   Yvan Attal

 

France-info aime :

Mon chien Stupide : Yvan Attal adapte brillamment avec Charlotte Gainsbourg le roman de John Fante ICI  

 

Beaux échanges cinglants

 

Le comédien-réalisateur trouve le ton juste dans une écriture où la part belle est donnée aux acteurs. Composant un personnage en pleine crise de la cinquantaine, il s’offre la part du lion. Yvan Attal endosse parfaitement ce poids de l’échec et la mauvaise foi de son écrivain en mal d’inspiration. Charlotte Gainsbourg campe tout aussi bien une épouse, comme lui, en crise, bourrée d’antidépresseurs et amère, qui ne ménage pas son mari en le renvoyant dans ses cordes. Ce qui donne des échanges savoureux, des réparties cinglantes.

 

Le Monde n’aime pas :

 

« Mon chien Stupide », un film d’Yvan Attal un peu trop cabot ICI

 

L’acteur-réalisateur met en scène Charlotte Gainsbourg et un de leurs enfants dans cette comédie familiale féroce, transposition à l’écran du livre de John Fante. Mais le résultat manque de mordant.

 

Le film demeure fidèle, à quelques détails près, au caractère des protagonistes, à l’esprit et au ton férocement humoristique du livre. La mise en scène et le jeu des acteurs ajoutent cependant une jubilation poussée à l’excès qui en alourdit le trait comique, en même temps qu’il asphyxie la part plus sombre du propos.

 

Car rien ne tourne rond dans Mon chien Stupide. Henri (Yvan Attal), écrivain en panne d’inspiration depuis son unique grand succès en librairie, vingt-cinq ans auparavant, vit dans la nostalgie de tout ce qu’il aurait pu réaliser s’il n’avait pas été père (« A mesure que vos fils grandissent, vous rapetissez », se lamente-t-il). Sa femme, Cécile (Charlotte Gainsbourg), tente de tenir le coup à grand renfort d’antidépresseurs et d’alcool. Tandis que les quatre enfants (trois garçons et une fille), presque adultes, continuent d’occuper la grande maison familiale comme bon leur semble, et plus précisément pour se restaurer et réclamer leur argent de poche.

 

L’écriture et l’interprétation constituent le meilleur du film, la mise en scène et l'image ne bouleversant guère les canons d’un cinéma français peu inventif dans ce domaine. La deuxième partie tourne également un peu en rond et aurait gagné en rythme si elle était un peu raccourcie. Mon chien Stupide n’en est pas moins une réussite et loin d’être bête.

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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 06:00

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- Pax je ne vous ai pas fait le coup du renard : 

 

Et bonjour, Monsieur du Corbeau.

 

Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !

 

Sans mentir, si votre ramage

 

Se rapporte à votre plumage

 

Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois.

 

Je ne vous ai même pas affublé du titre moqueur de Phare des P.O, alors pourquoi ce soudain revirement ?

 

- Pax est versatile . Il y a peu je vous avertissais que vous ne gagnerez rien avec la flatterie et que votre souhait d’avoir un papier sur les dernières pérégrinations de la mouche du coche n’était pas assuré. Mais le Taulier est fine mouche. Il connaît son pax par cœur. C’est sûr, il lit en lui comme dans un livre ouvert et comme tel, la flatterie était inutile et les termes employés étaient les plus sincères. Le taulier savait fort bien que solliciter l’impénitent graphomane compulsif à qui il s’adressait, ne résisterait pas à son appel. Eu et  bien eu le pax. Voilà donc le cheminement du furet comme dans la chanson. Il est passé par ici il repassera par là.

 

Nous sommes tout ouïe si je puis m’exprimer ainsi… Je vous remercie cher Pax de m’épargner un jour de dur labeur.

 

- Le début d’année commence par Collioure, « Un p’tit séjour d’un mois » comme chante Charles Trenet. Autour du 22 février anniversaire de la mort d’Antonio Machado à Collioure où il est enterré. Epuisé, il s’y arrêta dans sa fuite de l’Espagne franquiste. Chaque ouiken le plus proche du 22 février, se tient, à Collioure l’AG de la Fondation Antonio Machado avec une journée type congrès lors de laquelle interviennent tous les amateurs et chercheurs travaillant « sur » Antonio Machado qui est, en quelque sorte, le Victor Hugo espagnol. 

 

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Son dernier vers trouvé dans son manteau : « Estos días azules y este sol de la infancia » 

 

Ces jours bleus et ce soleil de l’enfance.

 

Après ces joutes intellectuelles, vous aussi cher Pax vous deviez être épuisé?


 

- Je vous sens un chouïa railleur Taulier mais sachez que pourtant je regagnai la vallée de la Bruche pour travailler. Il faut bien faire acte de présence si on veut garder encore un peu de clientèle. Heureusement cela ne dure pas.

 

Nouveau départ pour Collioure le 29 avril profitant de ce que le vendredi saint est férié en Alsace Moselle . On quitte à nouveau Collioure pour l’Alsace, quelques jours après la Pentecôte. Il a été établi avec les copropriétaires que l’AG de notre immeuble La rocasse,aurait lieu chaque vendredi de Pentecôte pour permettre à chacun de s’organiser pour être présent.

 

Sans que vous ne preniez la mouche ne me dites pas que vous ne vous préoccupiez pas de vos plaisir de bouche ?

 

- Toujours taquin Taulier, bien sûr au retour étape au Café des Alpes à Châtillon-en-Diois, saluer et dîner chez Pierre Jancou.

 

Re-boulot à Strasbourg mais surtout, petit voyage d’étude avec la fac de théologie Sur les traces de Calvin, en France, Noyon, Orléans entre autres, avec Strasbourg bien sûr. On apprend ainsi l’importance de ce grand réformateur, plus profond que Luther avec un rayonnement culturel bien plus important du point de vue de la foi et de la doctrine. Il existe de très importantes communautés, en Corée du sud, en Afrique du Sud et aux Etats Unis.

 

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Intéressant Pax, la Réforme est un sujet que, bien sûr, dans ma Vendée percluse de bondieuseries, de statues de la Vierge Marie, le clergé et les bons frères n’abordaient jamais.

 

  • Collioure encore du ouiken du 14 juillet jusqu’après celui de la Saint Vincent qui est l’occasion d’un superbe feu d’artifice qui rassemble plusieurs milliers de visiteurs ( 200 000 sur 5 jours ) par cars, trains spéciaux etc.

 

 

Que faire à Collioure pendant tant de semaines et cela depuis près de 20 ans. Du tourisme environnant, découverte et redécouverte des vignerons locaux et surtout, bien sûr , les adeptes des vins au naturel

 

Ce n’est ni une coquetterie , ni un tic de ma part que d’utiliser ce terme. Il ressort d’un ouvrage recommandé par le Taulier dans une chronique pas si ancienne que cela. J’ai été convaincu. Tous les vignerons vous diront qu’il font du vin nature mais vu leurs intrants il ne peuvent dire qu’ils sont au naturel. Les marchands de thon en boite l'ont bien compris qui parlent de Thon «  au naturel » ou de thon à l’huile, à la sauce tomate ou autre.

 

Je me réjouis cher Pax de cette conversion mais il n’y a pas que le vin dans votre vie?

 

- La culture est une grande affaire aussi. Concerts dans les églises avoisinantes comme Elne. Mais aussi tout près comme à Notre Dame des Anges la célèbre église de Collioure avec son clocher qui est au pied de notre immeuble La Rocasse. Il suffit de traverser la rue.

 

Il y a aussi des fêtes de voisin ou nous sommes invités pour diverse raisons .

 

 

Les P.O c’est 66.

 

 

Le Bas Rhin c’est 67. Si cela n’est pas voisin, trouver autre chose s’il vous plaît. Et l’on s’étonne tous en cœur qu’il faille faire mille km pour se rapprocher !

 

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On ne récite plus les départements à l’école, préfecture, sous-préfecture...

 

- Les musées et expositions sont une de nos occupations favorites. A Perpignan, le Musée Hyacinthe Rigaud avec, cette année, une très belle exposition tentant un parallèle entre Rodin et le régional de l’étape Maillol. Idée cruelle. Je raffole de Maillol. Quand Malraux ministre de la culture de de Gaulle sortit quelques pièces des réserves des musées pour les installer aux Tuileries, j’ai sauté sur la première occasion pour aller les admirer. Il y en a plusieurs dans les environs de Collioure et surtout à Banyuls où il possédait une petite métairie lui servant d’atelier. Maillol est assurément un grand sculpteur mais c’est désobligeant au possible que de le confronter à l’ogre que fut ce géant de Rodin. L’exposition ne tient que par le fait que Rodin mit fin à la sculpture «monumentale » (cf. l’affaire du monument en hommage à Balzac), voie qu’empruntât également Maillol.

 

Auguste Rodin - Iris, méssagère des dieux - 1895 Aristide Maillol - Léda 1900

 

Vous le savez Pax j’ai arpenté ce département, en long en large et en travers lorsque j’y fit ma mission de médiateur pour tenter de dénouer la crise des Vins doux naturels...

 

- A Elne, petit village avec un superbe cloître en marbre et un petit musée local dédié à un enfant du pays : Terrus. Le musée a été refait et repensé à neuf pour mettre en valeur cet artiste, non dénué de charme et assez coté dans la région. Vlan, à 24 heure de l’inauguration le commissaire de l’exposition révèle que 70 à 80 % des œuvres sont fausses. Scandale ! on en parle jusque dans les colonnes des gazettes Newyorkaises. Les première investigations mettent à jours un important trafic de faux tableaux concernant à peu près tous les peintres locaux ( Willy Mucha, Hanicotte, Balbino Giner Garcia, Martin Vives),et bien sur avec une certain cote. L’enquête piétine car le juge d’instruction part en congé sabbatique pour un an. Un nouveau juge vient enfin d’être nommé et les affaires reprennent . Il s’agit de clore un dossier évident car les 2 malfaisants sont connus mais curieusement peu de victimes ont porté plaintes. A suivre…

 

Une fausse toile de Terrus.

Elne découvre que son musée contient 60 % de faux tableaux ICI 

 

Passionnant Pax vous avez un petit côté Hercule Poireau dans mort sur le Nil… Fin limier, fin gourmet...

 

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- Le séjour du plein été fut entrecoupé d’un séjour à Châtillon- en-Diois pour la fête «  Art et Vignes » histoire de vivre le village d’un peu plus près, de dîner chez Pierre Jancou et licher et parler des vins aux naturel…

 

Là, je le sens, une petite chronique sur ce séjour vous démange, bienvenue au club des graphomanes cher Pax, à bientôt sur vos lignes...

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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 06:00

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« I would prefer not to? » le Bartleby le scribe A story of Wall Street d’Herman Melville

 

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Mal du pays

 

« Pierre a repris un charmant café de village dans la Drôme, sur la route des vacances. Il a quitté les écrans radars, jusqu’à ce qu’on retrouve sa trace à Zurich, en juin. Le temps d’un pop-up dans un de ces lieux bouillonnants comme la ville alémanique en connaît tant. Il confiait alors: «La Suisse me manque. J’ai fait le tour de la folie parisienne: si je trouve un lieu qui m’enchante, un projet où on ferait tout maison, du pain aux fermentations, je serais capable de revenir en Suisse… Et puis, tout reste à faire autour des vins nature, encore trop méconnus.»

Pierre Jancou change de «Crémerie» ICI 

 

Julien Battesti est corse

 

 

« Je connais à peine Julien Battesti. Je le croise de temps en temps au Café Sélect, à Paris. Je sais juste que le livre qu’il écrit à propos de la signification cachée de Bartleby et de son caractère messianique va être un événement ; ses intuitions sont très profondes ; les quelques pages que nous en publions sont d’une grande évidence. Je ne savais rien de Michèle Causse avant d’avoir lu son texte, sinon qu’elle était la traductrice, à mes yeux la meilleure, du Bartleby de Melville.

Le blog de Fabien Ribery

 

 

« … j’ai décidé de me rendre à Zurich afin d’aller voir de mes propres yeux les locaux de l’association Dignitas… ICI 

 

« … je tentais d’imaginer Zurich, une ville dont je ne savais pas grand-chose hormis qu’un de ses cimetières abritait la tombe de James Joyce et  qu’une association philanthropique nommée Dignitas y administrait la mort à qui la demandait, ou presque. »

 

« La première chose que je vis, en entrant dans l’hôtel fut une bouteille de liquide désinfectant posée sur le comptoir de la réception, lequel, par sa petite dimension, donnait à l’objet une importance considérable. »

 

« Ma valise posée et mes trois chemises suspendues, je partis dans la ville à la recherche d’un restaurant. C’est à ce moment-là, en commençant d’arpenter les rues, les placettes et les venelles qui descendent vers les rives de la Limmat, que je pris peu à peu conscience de la place centrale qu’occupait dans la sensibilité zurichoise l’idée de désinfection. Car plus qu’une ville propre, Zurich est bel et bien une ville désinfectée. À observer la netteté du moindre banc public, de la moindre plaque d’égout, on serait d’abord tenté de croire à l’existence d’escadrons de nettoyeurs-désinfecteurs appointés par la mairie et constamment sur la brèche, mais à la réflexion, il paraît plus vraisemblable qu’un simple balayeur resterait condamné à l’incompréhension des passants sur ces trottoirs où il n’y a, de toute évidence, rien à balayer, la poussière elle-même ne trouvant que peu de prise tant le sol et les autres surfaces paraissent lisses et comme tendues. Il faut néanmoins entrer dans une de ces églises devenues « temples » pour toucher au substrat métaphysique de la désinfection zurichoise. Des édifices bâtis avant la Réforme tel que la Fraumünster, par exemple, donnent l’impression d’avoir été victimes d’une véritable aspersion au karcher. À l’intérieur, les murs sont nus, les images ont été retirées, les niches vidées de leurs saints et le mobilier liturgique réduit au plus sévère minimalisme. L’art catholique, tout ce qui faisait de ces églises de gigantesques livres symboliques pour les yeux des plus simples d’esprit, semble avoir été lavé, dissous par le puissant détergeant du protestantisme. Avec leurs rangées de bancs design, elles font maintenant penser à de vieux manoirs reconvertis en centres culturels. »

 

 

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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 06:00

Au temps de ma Vendée crottée, quand venait l’automne, le matin, à la rosée, je descendais dans le pré qui dévalait vers la rivière pour cueillir des petits rosés, parfois je trouvais de belles coulemelles que mémé Marie faisait frire dans du beurre salé.

 

Les cèpes c’était petit Louis le boulanger, le père de mon pote Dominique, qui en ramenait des paniers entiers lors de ses tournées de pain.

 

Le sourcing, comme disent les as du marketing, pour les champignons est gage de survie.

 

Nous, en cas de doutes, on allait consulter le père de Denis le pharmacien qui ne prenait jamais aucun risque alors c’était à coup sûr : vénéneux !

 

De nous jours, comme la connaissance du terroir profond s’est évaporée faut que l’ANSES appelle à la vigilance les cueilleurs du dimanche :

 

Les autorités sanitaires appellent les amateurs de cueillette à la vigilance.

 

Les intoxications liées à la consommation de champignons sauvages ont «fortement augmenté» ces deux dernières semaines, avertit l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans un communiqué, qui appelle les amateurs de cueillette à être vigilants. Sur cette période, 493 cas d’intoxications ont été signalés aux centres antipoison, dont un cas grave confirmé mais aucun décès.

 

De juillet à début octobre, les centres antipoison avaient enregistré entre 4 et 90 cas par semaine. Ces quinze derniers jours, les conditions météorologiques, plus fraîches et humides, ont favorisé la pousse des champignons, et donc les intoxications.

 

Bien évidemment les chefs de cuisine font de la retape : Cèpes en majesté chez Table. Grillés à l’unilatéral, sabayon d’huile de graines de courges, lichen torréfié à TABLE.

 

 

Même moi je m’y mets avec mes pappardelles aux cèpes :

 

 

Mais revenons à ma lubie du jour : les champignons vénéneux dans la littérature 

ACTE 1 :

 

 «  Du jour au lendemain, un plat de champignons me laissa seul au monde.

 

   Seul, car j'avais volé huit sous dans le tiroir-caisse pour m'acheter des billes _ et mon père en courroux s'était écrié: Puisque tu as volé, tu seras privé de champignons !

 

   Ces végétaux mortels, c'était le sourd-muet qui les avaient cueillis _ et ce soir-là, il y avait onze cadavres à la maison.

 

   Qui n'a pas vu onze cadavres à la fois ne peut pas se faire une idée du nombre de cadavres que cela fait.

 

   Il y en avait partout. [...]

 

   Le jour de l'enterrement, derrière ces onze cercueils, que je suivais, la tête basse et les yeux secs, je me demandais si le fait d'avoir été miraculeusement épargné ne me donnait pas l'air un peu d'avoir assassiné tout ce monde _ cependant que, dans mon dos, l'on chuchotait : Savez-vous pourquoi le petit n'est pas mort?... Parce qu'il a volé!

 

   Oui, j'étais vivant parce que j'avais volé. De là à en conclure que les autres étaient morts parce qu'ils étaient honnêtes... »

 

SACHA GUITRY - MEMOIRES D'UN TRICHEUR

Roman publié en 1935

 

 

ACTE 2 :

 

Scène 1 :

 

photoMarie1.jpg

 

Marie de Saint-Drézéry, marquise de Bombon, vivait dans un grand loft de la place Fürstenberg, à quelques pas de Saint Germain-des-Prés, en compagnie de son chat dénommé Lénine, en souvenir du séjour de celui-ci, avec sa mère et sa sœur l'été 1909, dans le village briard de Bombon et de Tintin au Congo un mainate religieux qui jurait comme un charretier. Orpheline très jeune elle avait été élevée par un couple d’excentriques américains, grands amis du défunt marquis son père, amateurs d’art contemporain et de bonne chère. Pour être proche de la vérité Marie poussa telle une herbe folle, loin de l’école, baguenaudant dans le quartier où les habitués du Flore la laissaient picorer dans leur assiette et vider leur verre. Toute tachetée de son, le nez en trompette, de grands yeux vairons, des cheveux de foin, un long cou entre des épaules frêles et aucun goût pour se vêtir, lui avait valu le surnom de hérisson. De temps en temps elle faisait des extras au rayon charcuterie de Monoprix rien que pour le plaisir de voir passer les chalands et de s’empiffrer de Rosette de Lyon. Si ses clients avaient su que cet épouvantail à moineaux se trouvait être l’unique héritière de beaux châteaux à Bordeaux, rien que des Grands Crus Classés, sur que notre Marie aurait eu plus de succès. Elle s’en fichait d’avoir du succès. Jamais elle n’avait mis les pieds sur ce qui serait un jour ses propriétés car elle était allergique à tout ce que la campagne peut générer comme pollen ou autres trucs allergènes. Ses deux oncles et trois tantes, tous sans descendance, géraient dans une société en commandite simple son futur bien et lui versaient une rente qui suffisait à son bonheur.

20 juillet 2011

(1) « L’ouragan sur les Primeurs se prénomme Marie » : elle faisait des extras au rayon charcuterie de Monoprix

 

photoMarie2.jpg

 

Scène 2 :

Le matin du 14 juillet, sous un petit soleil, Marie se levait de fort belle humeur. Avant de chausser ses tongs orange elle entreprit de peindre ses ongles de pied en bleu turquoise. La veille au soir sa tentative de reproduire le drapeau tricolore sur l’index, le majeur et l’annulaire de ses deux pieds avait viré au fiasco car le gros orteil gâchait l’effet qu’elle en espérait. Ce soudain esprit patriotique lui venait de la rencontre qu’elle venait de faire, rue du Bac, avec un kanak balaise habillé en militaire du Génie. Marie qui circulait sur son vieux Mercier « Raymond Poulidor » n’avait pu éviter le bougre d’homme qui surgissait de derrière une jeep stationnée dans le couloir de bus. Par bonheur elle circulait à une vitesse d’escargot car elle pensait à la paire de Doc Martens rose fluo qu’elle avait aperçu en vitrine du côté de Montorgueuil. Sa bécane valdinguait et elle se retrouvait dans les bras puissants d’un sosie de Christian Karembeu. Marie pensait « Merde chui pas Adriana ». Et pourtant, le beau légionnaire qui n’en était pas un, avant de la redéposer sur le macadam sollicitait son nom, prénom, pas sa qualité mais son numéro de téléphone portable. Ils iraient donc ensemble au bal du 14 juillet. Toute ragaillardie par cette soudaine irruption dans sa vie Marie filait jusqu’à la rue du Cherche-Midi où, chez Cotélac, elle faisait l’acquisition d’une gentille robe à pois rouge en crêpe georgette. Donc, allongée sur sa couette, en contemplant les poupées de coton qu’elle avait glissées entre ses doigts de pied, elle se disait que ça allait être vraiment une chouette journée. C’est à ce moment-là que son téléphone portable a grelotté et, sans même réfléchir, Marie a appuyé sur répondre ce que d’ordinaire elle ne faisait jamais. Bien sûr elle espérait que ce fut son beau militaire qui, si matinalement, de sa jeep, venait s’inquiéter de son bon éveil. Douche froide, c’était Me de Candolle le notaire de la famille. D’une voix d’outre-tombe, sitôt ses civilités débitées, il lui annonçait « Ils sont tous morts. »

21 juillet 2011

(2) « L’ouragan sur les Primeurs se prénomme Marie » Me de Candolle le notaire de la famille lui annonçait « Ils sont tous morts. »

photoMarie3.jpg

 

Scène 3 :

 

Au fur et à mesure que maître de Candolle lui contait la triste fin de l’ensemble de sa seule parentèle vivante Marie se mordait les lèvres pour réprimer un cataclysmique fou-rire qui montait en elle. Pour faire diversion, s’empêcher de rire, elle cherchait dans sa mémoire le nom de l’auteur du Roman d’un tricheur dans lequel un type assis à la terrasse d'un café racontait comment son destin fut définitivement scellé lorsque, à l'âge de douze ans, parce qu'il avait volé dans le tiroir-caisse de l'épicerie familiale pour s'acheter des billes, il fut privé de dîner. Le soir même, toute sa famille mourrait empoisonnée en mangeant un plat de champignons. Elle s’exclamait « Sacha Guitry !

 

- Plaît-il ?

 

- Rien maître, c’est nerveux...

 

- Je vous comprends mademoiselle c’est un tel drame !

 

Le drame pour Marie se situait ailleurs : pouvait-elle décemment aller danser avec son beau militaire alors que cinq gisants, ses seuls parents, se retrouvaient dans les tiroirs d’une chambre froide de l’hôpital Bellan ? Ses neurones crépitaient, elle s’entendait dire « je suis alitée », ce qui était vrai. « Vous êtes souffrante mademoiselle ?

 

- Oui c’est le cœur.

 

22 juillet 2011

(3) « L’ouragan sur les Primeurs se prénomme Marie » pouvait-elle décemment aller danser alors que cinq gisants se retrouvaient dans une chambre froide de l’hôpital Bellan ?

 

Oui ce fut ainsi :

 

photoMarie.jpg

 

Du vingt juillet au vingt août, du vin au vin quoi, chaque jour à 8 heures pétantes, un paragraphe du format d’une carte-postale vous fera vivre la saga bordelaise de l’été : l’irruption de Marie de Saint-Drézéry, marquise de Bombon, jeune et riche héritière, improbable et déjantée, dans l’univers feutré des GCC. Tous les secrets, les hypocrisies, les coups montés et fourrés, les complots, les croche-pieds et les chausse-trappes, les vilenies, les bassesses, les appétits féroces, les rumeurs les plus viles, vous seront livrés en direct, sans fard.

 

Roman codé certes mais qui, sous la légèreté des mots, mettra à nu les pratiques d’un monde impitoyable. Triomphe de la vulgarité sur le style, la droiture et l’élégance, cette saga border line ne fera que confirmer que l’élite de l’argent, qui se veut une élite de l’esprit, n’est que vanité. Les vrais aristocrates de la taille d’un Luchino Visconti ne sont plus ; l’origine, ce lien entre l’histoire et la terre, le maître en parlait ainsi « Mon père m’avait enseigné que je ne pouvais revendiquer ni droit ni privilège par ma naissance. Ma noblesse je ne l’ai jamais étalée, jamais. Je n’ai jamais été éduqué dans la perspective de devenir un crétin d’aristocrate engraissé et amolli sur l’héritage de la famille » Aucune morale à cette histoire bien sûr rien qu’une invitation à revenir sur le plancher des vaches où les veaux sont trop bien gardés.

 

photoB5

Si ça vous dit :

22 août 2011

L’Intégrale de la grande saga de l’été « L’Ouragan sur les Primeurs se prénomme Marie » et sa chute très prometteuse  ICI 

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7 novembre 2019 4 07 /11 /novembre /2019 06:00

Une des dernières photos publiques de Jacques Duclos en 1975, Sénateur, reçu à Matignon par le premier ministre de l’époque Jacques Chirac, accompagné de son épouse Bernadette.

L’influence du Parti communiste était devenue hégémonique dès l’après-guerre. S’opposer idéologiquement au marxisme, c’était « faire le jeu de l’ennemi », c’est-à-dire du « capitalisme et de l’impérialisme américain ».

 

Jean-Paul Sartre en quête de rédemption prolétarienne auprès du « parti des 75 000 fusillés » *, après sa molle indolence pendant l’occupation, déclarait en 1965 «Tout anti-communiste est un chien, je n’en démords pas»

 

L’apogée fut le score de Duclos à la présidentielle de 1969 21,3 %, alors que Defferre était à 5% et Rocard à 3,6 %

 

L’Humanité lui tirait le portrait :

 

« Jacques Duclos, un vétéran, membre du Parti depuis le congrès de Tours en 1920, grand résistant et orateur populaire à la fibre ouvrière très sensible. L’homme est déjà âgé (72 ans), mais l’ancien ouvrier pâtissier, qui a conservé l’accent rocailleux des massifs pyrénéens qui l’ont vu naître, mènera une campagne tambour battant, incarnera les espoirs de changement politique du monde du travail, de la jeunesse ouvrière qui a secoué le conservatisme ambiant en mai 1968. »

 

Alors qu'il était crédité de moins de 10% des intentions de vote à l'origine, il réussit à rassembler sous son nom le 1er juin près de 4 millions 800 000 électeurs, soit 21,5% des suffrages exprimés. Il arrive en troisième position derrière Pompidou et Poher, mais il devance largement ses rivaux de gauche. Mais l'étude détaillée de ce scrutin nuance l'impression positive donnée par le volume électoral. Elle montre que Jacques Duclos a séduit un électorat de gauche non communiste, et qu'il a perdu des électeurs dans les grands bastions parisiens du PCF. "Ce phénomène de déclin dans la capitale et ses environs est nouveau, important et (...) irrémédiable". [Histoire du Parti communiste français, Stéphane Courtois et Marc Lazar, PUF, 1995]

 

Et pourtant, il y avait eu les chars soviétiques de Budapest  en 1956 et ceux des pays frères à Prague en 1968.Le goulag… Soljenitsyne… Sakharov…

 

Le Parti tenait encore le terrain.

 

Et puis vinrent les deux M : Marchais et Mitterrand… L’Union de la gauche où le PCF, si habitué à plumer la volaille socialiste, a permis à Mitterrand, nouveau converti au socialisme pur et dur d’envoyer Marchais dans les cordes à la Présidentielles de 81 KO !

 

L’Humanité commente :

 

Le 26 avril, au soir du premier tour de l’élection présidentielle, ils sont proprement K.O. Leur candidat, leur secrétaire général, Georges Marchais, est distancé de dix points par rapport à celui qui n’est encore que le premier secrétaire du Parti socialiste. De 1945 à 1978, les communistes ont été en tête de la gauche et souvent de loin. Cette fois, les socialistes ont creusé l’écart. Le choc est rude, inattendu.

 

C’est le début de la fin, le PCF survit grâce au désistement des socialistes ou des alliances au second tour, comme à Paris.

 

Le problème c’est qu’à son tour le PS s’est  désintégré en une seule élection.

 

Affaire à suivre de près… PS et PCF vont rejoindre le Parti Radical au cimetière des éléphants…

 

 

Didier Daeninckx dans l’une  de ses nouvelles « Le mausolée du Tsoï » dans son dernier livre Le Roman Noir de l’Histoire ICI raconte :

 

« Je n’ai mis les pieds qu’une seule fois à Moscou, c’était en septembre 1990… »

 

« Je n’étais pas venu en touriste mais en journaliste, Viva, une revue mutualiste liée à la CGT, m’ayant commandé un reportage sur la capitale de la glasnost (transparence) et de la perestroïka (réforme), deux mots magiques avec lesquels le nouveau maître du Kremlin, Mikhaïl Gorbatchev, tentait de sauver l’Union soviétique de la faillite. On voulait que je prenne le pouls de la population moscovite, pendant une dizaine de jours, et j’avais compris qu’on espérait que je revienne en messager de l’espoir. »

 

Le reportage effectué « C’est Pavel qui me dépose à l’aéroport de Cheremetièvo. Alors que je me dirige vers la salle d’embarquement, je croise les passagers qui débarquent de l’avion d’Air France en provenance de Paris. L’envoyé spécial du journal l’Humanité me reconnaît et me demande ce que je suis venu faire à Moscou. Je lui fais part rapidement de mes impressions. Il me regarde effaré : « Tu ne vas pas écrire ça quand même ! » Étonné, je lui rétorque c’est ce que j’ai vécu. « Qu’est-ce que tu veux que je dise d’autre ? » Il hausse les épaules : « Je ne sais pas, mais ce serait planter un poignard dans le dos de Gorbatchev. »

 

« La semaine suivante, j’apporte mon reportage à la rédactrice en chef du magazine Viva et je vais prendre un café le temps qu’elle le lise. Deux heures plus tard, c’est une personne totalement déstabilisée qui me reçoit à nouveau. Elle a les larmes aux yeux et me questionne sur la véracité de ce que je rapporte. Mes arguments, mes précisions, ne font que renforcer son trouble. « Tu es vraiment sûr que c’est comme ça ? »Le mur de Berlin s’est effondré dix mois plus tôt mais j’assiste là à un autre effondrement plus intime. Elle finit par me dire que la rédaction est divisée, que certains de ses collègues se battront pour le refus du texte mais qu’elle engagera sa fonction pour honorer la demande qu’elle m’avait faite.

 

« Le reportage, titré Au-delà de la glasnost, paraîtra sur six pages dans le numéro 39 du magazine Viva, en octobre 1990. Quelques mois plus tard, la rédaction m’enverra une grosse enveloppe contenant une cinquantaine de lettres de lecteurs. Une ou deux exprimaient un réel désarroi, les autres correspondants se contentant de m’insulter au nom de leur foi. Un an plus tard, le 26 décembre 1991, l’Union Soviétique se dissolvait après 68 ans, 11 mois et 26 jours d’existence. »

 

*l'"appel du 10 juillet", les historiens Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier présentent un document accablant. Il s'agit de la photographie d'un numéro de L'Humanité clandestine daté du 10 juillet 1940 et comportant le fameux appel, signé Jacques Duclos et Maurice Thorez. Or il s'agit d'un faux, fabriqué dans les années 1950, selon les auteurs, pour accréditer une orientation politique qui, en fait, ne fut adoptée qu'au printemps 1941 : l'union des communistes avec les autres mouvements de résistance.

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6 novembre 2019 3 06 /11 /novembre /2019 06:00

Milkmen still exist in London – and thanks to hipsters they're doing alright

 

Je sais, je sais, comme chantait Gabin, mes titres à deux balles ça  commence à bien faire…

 

Je persiste et je signe : suis pas fan de Byolais alors que I love Biolait !

 

Biolait c’est ça ICI 

 

Concernant les collecteurs, Biolait est en tête de classement avec 30 % des volumes, suivi de Lactalis et Sodiaal. À eux trois, ils ont collecté en 2018 environ 70 % du lait bio français.…

 

Depuis ma mission laitière j’ai toujours un œil sur le lait, surtout lorsqu’il est sur le feu… Et ce n’est là encore une figure de style : l’érection d’une production laitière bio est tirée par un marché porteur et les crises successives de la filière lait conventionnelle.

 

Dans le cadre des Bio Thémas du Sommet de l’élevage, le 3 octobre dernier Benoît Baron, chargé d’étude du département économie de l’Institut de l’élevage, était invité à dresser un état des lieux du marché des produits laitiers biologiques et un panorama des stratégies des opérateurs de la filière.

 

« Il a retracé la cinétique particulière des conversions laitières à l’agriculture biologique, au sein d’une dynamique bio générale porteuse. Le marché du bio en France jouit en effet d’une croissance à deux chiffres depuis plus d’une décennie, pour atteindre un chiffre d’affaire de 9,7 gigaeuros en 2018 !

 

Le lait et les produits laitiers suivent la même tendance, mais par à-coups… des accélérations directement imputables aux crises de la filière conventionnelle. « On connaît une nouvelle vague de conversion de grande ampleur, tirée par un marché croissant d’un côté et poussée par les crises de la filière laitière conventionnelle de l’autre », expose le spécialiste.

 

« On note trois vagues distinctes :

 

  • fin 95/début 2000 avec la mise en place des CTE et la vache folle,

 

  • 2009 avec la crise laitière

 

  • puis 2015/2016 pour la même raison.

 

L’écart de prix peut alors grimper jusqu’à 200 €/1 000 litres entre le lait bio et le conventionnel lorsque ce dernier est au plus bas sur des marchés encombrés face à un lait bio très recherché à l’automne. Ça a par exemple été le cas en octobre 2010 avec un écart de 199,30 € sur le prix du lait en 38/32. » Mais ce n’est pas le seul facteur d’explication, car l’Etat a aussi encouragé les conversions avec une politique d’aides ciblées à la conversion d’un côté et comme prescripteur avec des initiatives dans le domaine de la restauration des enfants par exemple d’un autre côté. « Le rôle déterminant des opérateurs de l’aval dans ces conversions, qui doivent intégrer des exigences logistiques fortes en lien avec des coûts spécifiques en entrée (lancement collecte, mise en marche de lignes de fabrication...) explique aussi cette évolution par palier. »

 

Des conversions par vague

 

Les chiffres présentés donnent le vertige : le nombre de livreurs, multiplié par deux depuis 2001 ne cesse d’augmenter, pour approcher la barre symbolique des 3 500 producteurs de lait bio en 2018, ce qui représente près de 7 % des éleveurs.

 

Le volume national de lait bio s’élevait à 840 millions de litres sur l’année 2018 (soit un triplement par rapport à l’année 2011) et on était déjà à 940 millions de litres en juillet 2019. « Le suivi de l’évolution de la collecte nous permet de dire que le milliard de litres sera bientôt atteint. »

 

La géographie du développement du lait bio diffère assez peu de celle de la production laitière conventionnelle : la Bretagne arrive en tête avec 21 % de la quantité livrée totale, devant les Pays de la Loire (20 %) et la région Auvergne-Rhône-Alpes (15 %). A la quatrième marche du podium, la Bourgogne Franche-Comté (11 %).

 

Selon les résultats de l’enquête menée par l'interprofession (Cniel) auprès des laiteries, le milliard de litres de lait bio devrait être dépassé au premier semestre 2020. Pour Antoine Auvray, de l’interprofession laitière, le plus important est de ne pas déconnecter l’offre de la demande. « Il faut être vigilant sur l’équilibre entre l’offre et la demande. La moindre hausse de l’offre peut affecter les prix »

.

Les GMS, poids lourds du bio

 

Du côté de la demande, le marché des produits bio a quadruplé en dix ans, atteignant 9 694 milliards d’euros en 2018. L’enquête de l’Agence bio démontre que les grandes et moyennes surfaces (GMS) engrangent la plus grande part de cette évolution. Celles-ci représentent 49 % des ventes de produits bio en 2018. Selon la technicienne de l’Agence Bio, Eva Lacarce, la forte hausse résulte du « développement du linéaire bio en GMS et l’importante diversification des gammes que les magasins ont su mettre en avant ».

 

L’Agence souligne aussi l’effort des industriels : « Ils ont su s’adapter aux exigences de la bio et au besoin de diversification, mais aussi s’organiser pour l’approvisionnement ». L’arrivée des majors laitiers nationaux a pesé dans cette diversification, comme le souligne Benoît Baron de l’Idele : la Vache qui rit bio, les yaourts bio de Danone ; ils offrent un équivalent bio à leur offre traditionnelle. Les GMS représentent 62 % de l’achat des produits laitiers et 82 % du lait.

 

Les ventes sont en progression constante dans l’ensemble des catégories de produits laitiers bio et dans l’ensemble des magasins.

 

Faut-il craindre la segmentation ?

 

Les laits segmentés (de montagne, de foin etc.) entrent directement en concurrence avec le lait bio. Pour Christophe Audoin, directeur des Prés rient bio (Les 2 vaches), « il faut se réjouir des approches concurrentes, car le consommateur fait un chemin vers plus d’exigence et donc vers le bio ».  Il estime qu' « on a la chance d’avoir des distributeurs qui construisent des vraies logiques d’enseignes sur le bio avec des offres pointues. Tant qu’on les a, c’est bon signe pour se développer, les autres offres alternatives ne les ont pas ».

 

Mais pour se démarquer, les produits laitiers bio doivent-ils arborer les mentions « sans OGM » ou « lait bio de pâturage » ? Au risque de « perdre le consommateur », craint Yannick Auffret, co-président de la commission lait bio de l’entreprise bretonne Sill.

 

Pour le producteur breton Bruno Martel, le combat est cependant ailleurs : « Il faut re-sécuriser le consommateur sur les pratiques de la bio : vie de la terre, bien-être animal, empreinte carbone, climat, etc. À un moment ou un autre, on va devoir rendre des comptes ». L’éleveur craint une levée de bouclier contre la bio si elle ne sait pas communiquer. Cela passe par une communication directe avec le consommateur, via les réseaux sociaux et les portes ouvertes.

 

Fort bien, vive le lait bio mais il y a un mais :

 

Ne parlons pas du lait cru c’est epsilon mais du lait frais : « En 2017, les laiteries françaises ont conditionné environ 3,4 milliards de litres de lait liquide. Une production en repli -2,6% par rapport à 2016. Près de 14% des 24,6 milliards de litres de lait collecté en France en 2017 ont ainsi été transformés en laits pasteurisés, micro-filtrés et UHT. La France se situe en deuxième position des pays collecteurs de lait en Europe, juste après l’Allemagne, qui en a collecté 31,9 milliards de litres en 2017.

 

http://leblogdulait.fr/wp-content/uploads/2018/07/lait-de-consommation.jpg

 

Le roi du marché c’est le lait UHT : 72,5%

 

Du lait mort et du lait pas du tout locavore il se balade facilement…

 

Les laits « spécifiques » poursuivent leur progression

 

Alors que les ventes de lait liquide enregistrent globalement un léger recul en 2017 par rapport à 2016 en magasins (-3,5% à environ 2,4 milliards de litres), certains segments continuent de progresser. En effet, les laits spécifiques UHT enregistrent une hausse en volume de +0,6% au global. Leur part de marché atteint 24% du total des ventes de lait de consommation, vs 22,9% en 2016.

 

En tête, le lait délactosé gagne ainsi +17,4%, suivi du lait de chèvre (+9,5%), des laits aromatisés (+8,6%) et des laits vitaminés (+3,6%). En revanche le lait bio enregistre un repli de -6,4%, en raison du manque de disponibilité de la matière première. (Source : CNIEL/IRI panel distributeurs Census / (hypers + supers + enseignes à dominante marque propre + drive)

 

http://leblogdulait.fr/wp-content/uploads/2018/07/laits-sp%C3%A9cifiques.jpg

Le lait liquide je n’en bois pas je le mange : mon riz au lait et mon millet au lait cru…

La Bretagne, première région de lait bio

 

La ferme laitière bio n’a pas tout-à-fait le même visage que la ferme dite conventionnelle : plus petite (une moyenne de 60 vaches), moins productive, elle grandit aussi moins vite. L’Idele relève que les fermes se concentrent dans les régions où la bio est déjà bien implantée : en Bretagne, première région de lait bio. Bruno Martel, administrateur d’Agrial, l’explique par la forte présence de groupes bio structurés sur le terrain. "La conversion pose des questions pratiques. On trouve les solutions en allant voir ce qui se fait ailleurs". La fin des conversions de masse en agriculture biologique laisse penser que l’on arrive à un seuil de conversions. La question du renouvellement des générations est aussi cruciale, car la plupart des conversions se sont faites sur le tard.

 

 

Space 2019
2 questions à... Ludovic Billard, président de Biolait

Éleveur dans les Côtes d’Armor, Ludovic Billard, est président de Biolait, le principal collecteur de lait biologique (30 % de la collecte de lait bio en France).

 

Il y a eu des craintes de surproduction début 2019 : lesquelles et comment Biolait y a fait face ?

 

La croissance de la bio se fait par à-coups. On avait décidé, il y a trois ans, de baisser le volume de production en cas de risque. C’est ce que nous avons fait cette année. Cela nous a permis de beaucoup moins déclasser au printemps.

 

Est-on à un moment charnière dans le bio et notamment le lait bio : la relative stagnation de la collecte en 2019, les records de consommation de 2018, font-ils penser que l’on parvient à un palier ?

 

Concernant la collecte, on est à un moment où ça se calme sérieusement en matière de conversions. Il n’empêche qu’un potentiel existe, même s’il reste incertain. Cela a toujours été le cas dans le bio. Mais ça risque d’être plus difficile parce que l’écart technique entre les conduites conventionnelles et bio s’agrandit. Les conversions seront plus compliquées. L’avenir se situe peut-être du côté des jeunes. De nombreux candidats veulent s’installer en bio. Du côté de la consommation, on a connu une croissance de l’ordre de 15 à 20 %. Mais le bio ne représente que 4 % de la consommation globale. On a largement de quoi doubler ce chiffre, a minima. L’augmentation de 32 % de lait de 2018 a été absorbée, celle de 15 % de 2019 va être absorbée aussi. Il me semble qu’on risque plus un manque de lait qu’un surplus à l’avenir.

 

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5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 06:00
La consommation du vin rouge pique du nez : l’effet vieux, celle de la bière le relève : l’effet jeune, les féniasses de « fonctionnaires » de FranceAgrimer vous éclairent.

Le phare des PO exècre les fonctionnaires, rien que des féniasses qui sucent le sang des travailleurs, faut les éradiquer comme les doryphores qui ravageaient les patates de mon pépé Louis.

 

Les « chanteuses » de louanges de Vin&Société nous serinent que le vin français est un grand secteur économique, mieux que les Rafales…

 

Mais putain y’a cette foutue loi Évin qui freine le bel élan de nos vins sur le marché domestique et maintenant la Buzyn.

 

Et ce fou de Trump s’y met avec ses taxes.

 

Et les rosbifs nous quittent.

 

Et les Chinois, comme d’habitude, se sont mis à en faire.

 

Et la France petit à petit devient un pays de vieux, salauds de baby-boomers !  

 

Et ses petits cons de jeunes vont là où l’herbe est plus verte et moins onéreuse.

 

Les critiques vin sont largués.

 

La GD commence à compresser ses rayons vins, ses foires lassent.

 

Les chefs de la tribu qui siègent à FranceAgrimer, dont peu ont vendu une seule bouteille de vin, regardent depuis 20 ans, ce sont presque toujours les mêmes, passer les trains.

 

Je suis vache mais y’a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, et pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

 

Alors, je vous fiche mon billet qu’ils n’ont même pas lu l’étude sur l’ÉVOLUTION DES ACHATS DE BOISSONS ALCOOLISÉES PAR LES MÉNAGES FRANÇAIS ENTRE 2008 ET 2017 pondu par ces ramiers de fonctionnaires de FranceAgrimer.

 

Je vous propose de lire la Conclusion, et si vous êtes plus courageux qu’eux l’intégrale ICI 

 

L’analyse de l’évolution des achats de boissons alcoolisées par les ménages français pour leur consommation au domicile principal confirme une baisse de la consommation de l’alcool concentrée essentiellement dans le segment du vins tranquilles, et touchant principalement son produit phare, le vin rouge, dont la consommation et le taux de clientèle diminuent systématiquement. Si l’analyse des achats de ménages ne permet pas d’informer sur l’effet de changement de pratiques de consommation, elle met en évidence les logiques de remplacement générationnel à l’œuvre dans ce recul des achats du vin tranquille, concurrencé de manière croissante par la bière. Cette dernière bénéficie d’une dynamique positive sur tous les aspects : le taux de pénétration, les quantités consommées, les sommes dépensées, mais aussi en termes de structure démographique de sa clientèle. Son profil se « démocratise » au sens large du terme, dépassant les frontières de revenu mais aussi d’âge ou de région, et se rapprochant de la structure des ménages français. La bière devient ainsi petit à petit un produit généralisé dans l’ensemble de la population comme l’était le vin autrefois, même si elle reste un alcool de choix des jeunes générations et que les plus âgés restent encore largement attachés à la consommation du vin rouge. Par contraste, le vin tranquille affiche un profil résolument âgé, tant sur le vin rouge que sur le vin rosé, et perd progressivement son aspect populaire avec une certaine désaffection des ménages les plus modestes. Les données des achats de ménages confirment également la montée en gamme du segment de vins tranquilles, et notamment du vin  blanc.

 

Dans le segment des vins effervescents, le profil du champagne se fait de plus en plus sélectif, les vins mousseux le remplaçant chez les ménages jeunes ou à faible revenu. La consommation des spiritueux reste globalement stable malgré les dynamiques négatives affectant le taux de consommateurs des deux lignes phares de ce segment, les whiskys et les anisés. Mais ces difficultés ne semblent pas concerner d’autres produits associés à l’apéritif ou aux autres occasions festives de consommation de l’alcool : les autres spiritueux, notamment des alcools blancs de type téquila/gin/vodka, ainsi que les produits intermédiaires (dont les apéritifs à base de vin, en particulier).

 

Les dynamiques positives sur les produits considérés comme adaptés à une consommation hors repas, dont la bière, et la baisse de la consommation de vin tranquille semble en effet confirmer le déplacement de la consommation d’alcool vers des occasions hors repas, l’alcool quittant progressivement l’univers alimentaire au profit de l’univers de loisirs. Il semble également qu’une des clés de succès de ces boissons réside dans leur attrait relatif auprès de jeunes générations, qui pèsent pourtant peu en termes de consommation de l’alcool comparé aux ménages de 50 ans ou plus. La progression des achats du vin rosé et des vins doux naturels/vins de liqueur, stoppée dans son élan par la difficulté d’attirer de nouveaux consommateurs pour ces produits à profil résolument sénior, est à ce sujet éclairante.

 

Au final, la structure des achats de boissons alcoolisées évolue vers plus d’équilibre entre différents types de produits, le vin tranquille perdant progressivement sa position hégémonique. Si la diversification des profils et de modes de consommation semble contribuer à ce rééquilibrage, seules des enquêtes de pratiques de consommation permettraient de le confirmer.

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4 novembre 2019 1 04 /11 /novembre /2019 06:00

Ma petite entreprise ne connaît pas la crise chantait Bashung…

 

À Bordeaux, le plus grand vignoble AOP du pays, on les collectionne, allez savoir pourquoi ?

 

Tout en haut de Bordeaux c’est le ruissellement, tout en bas, et un peu au milieu, c’est le débordement…

 

Pour un grand connaisseur du cru Bernard Ginestet c’est fiché dans son ADN :

 

En 1975, il écrivait :

 

« J’ai déjà eu l’occasion de dire qu’à Bordeaux il existe plus d château qu’en Espagne ; des milliers et des milliers de Châteaux qui noient le consommateur dans un océan de marques sans signification. Cette constante multiplication est une escalade impossible et absurde. Elle conduit la production à morceler sa commercialisation en micro-unités de vente. Certes, elles permettent au négociant d’éviter un affrontement direct avec la concurrence, mais en bloquant par là même toute tentative de regroupement des produits pour une meilleure exploitation viticole, et pour une plus large et plus efficace couverture des marchés par des marques.

 

Les autres régions de production ou dans les autres classes de produits de consommation, les marques sont assez significatives d’une qualité, d’un prix et d’un genre. Elles peuvent également évoquer une méthode de distribution particulière. En Champagne, en Bourgogne, en Alsace par exemple il existe de systèmes solaires et planétaires qui permettent aux distributeurs et aux consommateurs de trouver facilement une étoile à dimension voulue et à brillance connue. Mais l’Univers bordelais est fait de galaxies dont les experts eux-mêmes ont grand-peine à démontrer qu’elles ne sont pas des nébuleuses... Et nous exigeons de l’observateur amateur le don prodigieux de percevoir et de reconnaître dans cette voie lactée chacune des unités qui la composent !

 

Bien sûr, nous possédons à Bordeaux des étoiles de toute première grandeur. Elles seules suffisent sans doute par leur éclat incomparable au rayonnement lointain et prestigieux de notre cosmos bordelais depuis des siècles de millésimes-lumière. Elles ont été cataloguées, classées. Mais selon qu’elles se lèvent sous le signe du Médoc, de Saint-Emilion, des Graves ou de Sauternes, elles appartiennent à des hiérarchies différentes sans équivalence des grades.

 

Pour le consommateur, le vin de Bordeaux c’est « du vin de Château » et l’on s’est efforcé depuis plus d’un siècle de lui faire comprendre bye le meilleur était celui du cru classé. Essayez de comprendre maintenant pourquoi les crus classés ne sont pas représentés au CIVB ? La démocratie des masses des productions anonymes ou inconnues ne peut cohabiter avec l’aristocratie des grands crus. Et pourtant, qu’est-ce qu’une race sans étalons ? Pour reprendre une image à la mode, et qui a été récemment utilisée par plus qualifié que moi, je dirais que les trains de Bordeaux commenceront à sortir de gare lorsqu’on leur aura accroché des grands crus locomotives « éléments de pointe d’un substantiel convoi ». De leur côté les machines, dont beaucoup hélas, marchent encore à la vapeur (comme l’expression « à toute vapeur » a vieilli !) ne veulent pas tirer ni pousser, inquiètes de la lourdeur de l’attelage, ignorantes du plan du chef de gare (et pour cause, il n’y en a pas) avec la crainte de se retrouver sur une voie de garage, les aiguillages étant incertains. Et puis, demander à une motrice somptueuse de tirer un train de citernes, ou un omnibus de troisième à paniers casse-croûte, ou une rame de rapatriés... Lui provoque un si violent haut-le-cœur qu’elle aime mieux rester haut-le -pied.

 

Quant à transformer des wagons en autorails, c’est sans doute possible partiellement, mais les coûts par kilomètre-voyageur seront plus élevés que ceux de la concurrence et le réseau n’est pas assez dense pour que chacun ait une chance de circuler librement, c’est donc à terme une éclosion nouvelle de panneaux limitatifs, feux rouges (s’ils étaient verts on n’en aurait pas besoin) et régulation du trafic.

 

Entre-temps, les crus classés se mangent entre eux. Pas question d’harmoniser les politiques des différentes régions et, puisque classements il y a, pas question de les rendre plus digestes aux consommateurs. Animés par l’impulsion de quelques insatisfactions d’amour-propre chroniques, les révisionnistes s’opposent aux conformistes, perdant en vaines querelles un temps précieux à notre époque de concurrence impitoyable. »

 

Et puis, en 2001, je me suis permis d’écrire des choses qui fâchent, à Bordeaux on m’a excommunié.

 

Et puis, dans un document de réflexion daté du 5 mai 2006 « La crise viticole n'est pas une fatalité » un groupe de travail réuni autour du cardinal Ricard  Archevêque de Bordeaux Evêque de Bazas écrivait :

 

« Certes, la crise viticole ne touche pas toutes les propriétés de la même façon. Certains châteaux, des crus renommés, s’en sortent plutôt bien et n’ont pas de mal à commercialiser leur vin. D’autres sont frappés de plein fouet et on peut dire que c’est toute une partie de la profession qui ressent les contrecoups de la crise. Au cours de mes visites pastorales et des rencontres que j’ai pu avoir, j’ai été témoin du drame vécu par un certain nombre de viticulteurs qui se sont endettés au moment des années fastes et qui, aujourd’hui, devant la difficulté à vendre leur vin, se sentent étranglés par les remboursements auxquels ils doivent faire face. Cette réelle angoisse du lendemain a chez eux des conséquences sur leur moral, parfois sur leur vie conjugale et familiale. Certains enfants ne voient pas comment prendre en charge après leurs parents la propriété familiale. Cette crise a fatalement aussi des répercussions sur la situation des ouvriers agricoles, des saisonniers et des artisans. Ces viticulteurs sont guettés par le désespoir et la désespérance n’est jamais bonne conseillère. On peut redouter qu’elle provoque parfois des réactions de violence ou pousse à des extrémités.

 

Devant cette crise, certains sont tentés de baisser les bras et de se laisser gagner par un sentiment de fatalisme. D’autres cherchent un bouc émissaire qu’ils chargent alors de tous les maux (les organisations professionnelles, le négoce, les pouvoirs publics, les campagnes antialcooliques, la mondialisation…) L’heure n’est pourtant pas au découragement. D’ailleurs, au cours des deux siècles précédents, les viticulteurs ont toujours fait preuve de courage et d’ingéniosité pour surmonter les crises rencontrées. Une telle ténacité continue. Il nous faut saluer ici les efforts de ceux qui courageusement veulent relever le défi d’aujourd’hui. Ils savent qu’il leur faut compter avec des facteurs nouveaux qui ne disparaîtront pas dans les années qui viennent : la baisse en France de la consommation du vin, la concurrence des vins européens et des vins du nouveau monde et la politique commerciale des grandes surfaces. Ils sont convaincus également qu’il faut veiller à la qualité du vin produit, à sa commercialisation et donc à des campagnes de promotion de leur vin en France, en Europe et dans d’autres pays du monde. En effet, produire, malgré tout le savoir-faire que cela met en jeu, aujourd’hui ne suffit pas. Il faut commercialiser, tenir compte de la demande, et gagner de nouveaux marchés.

 

Cette crise ne peut être surmontée qu’ensemble, solidairement, qu’en s’appuyant les uns sur les autres, qu’en s’entraidant les uns les autres. Or, la viticulture a été une profession qui a favorisé jusque-là l’investissement individuel et la recherche personnelle du profit. L’argent gagné était le secret de chacun et on se méfiait de l’autre qui pouvait toujours devenir un concurrent possible. D’où la difficulté qu’ont eu beaucoup de viticulteurs, même voisins, à se parler quand la crise a commencé. Or, la solidarité et l’entraide sont aujourd’hui des conditions sine qua non pour surmonter la crise.

 

Devant cette crise qui marque profondément notre région, les communautés chrétiennes ne peuvent pas ne pas se sentir concernées. Il est important qu’elles partagent les préoccupations des viticulteurs, soutiennent ceux qui sont dans une passe difficile, encouragent ceux qui se battent pour relever le défi. Je les invite à lire le document de réflexion ci-joint sur « La crise viticole » et à manifester à tous les viticulteurs leur solidarité.

 

Dans ce temps pascal, le Christ vient à nous, vainqueur du fatalisme et de la résignation. Sa résurrection ouvre une brèche, déploie un avenir nouveau. Elle crée du neuf. Que cette espérance soutienne tous ceux qui se battent aujourd’hui pour ouvrir des voies d’avenir à la viticulture dans notre région.

 

Et puis le 29 septembre 2009 j’osais : Le déni de réalité ne change pas la réalité pour la viticulture y compris

 

Je serai bref.

 

Additionner les « difficultés » que connaissent des grands pays ou de grandes régions viticoles : New-Zélande, Australie, Italie, Espagne, Bordeaux, Languedoc-Roussillon pour « mesurer l’ampleur et l’aggravation de la crise qui touche quasiment tous les pays producteurs de vin » relève d’un calcul de gribouille.

 

Pourquoi ?

 

Tout bêtement parce que la viticulture mondiale n’est pas en crise mais connaît une violente et prévisible période d’ajustement dans la mutation engagée depuis l’irruption de nouveaux producteurs sur le marché mondial ou du moins sur les marchés de certains pays, telle la Grande-Bretagne, où ils ont su faire émerger de nouveaux consommateurs.

 

Nous assistons à un carambolage, à une tectonique des plaques entre les pays qui ont joué l’expansion à tout va, et qui doivent freiner « à mort » pour tenir compte à la fois des limites de leur modèle et de la dépression mondiale et ceux qui ont cru, tel l’Espagne, pouvoir profiter de l’aspiration et qui doivent revoir leur stratégie, ou comme la France, dont les 2 grands vignobles phares ont joué une concurrence mortifère, un immobilisme stupide, et qui subissent la double peine : ils n’ont pas profité de la phase de conquête et ils doivent comme les autres s’ajuster.

 

La situation n’a rien d’étrange face à des perspectives de reprise du marché mondial, surtout pour la France où nous prenons de plein fouet l’inadaptation d’une part de notre ressource vin aux demandes des marchés émergeants comme de notre marché domestique. Nous avons refusé obstinément de nous voir comme le plus grand pays producteur généraliste de vin. Nous avons continué de rêver au modèle AOC pour tous. Nous avons fait comme si les vins dits «technologiques» n’étaient pas dignes de notre glorieux passé alors que le vignoble pour les faire est sous nos pieds. Nous nous sommes obstinés à croire que la cohabitation de ces 2 modèles, leur gestion par complémentarité nous mettrait en position de faiblesse. Nous touchons les « dividendes », si je puis m’exprimer ainsi, de nos non-choix.

 

Le déni de réalité ne change pas la réalité.

 

Et puis, 18 juin 2019 j’osais encore : Et si le vin dit de Bordeaux subissait au XXIe siècle le même déclin que le vin de table du Languedoc au XXe siècle ? ICI  

 

Oui je suis chiant, extrêmement chiant et je ne me soigne pas…

 

Et puis vint Éric Garreau, le directeur du Pôle Viticulture et Grandes Entreprises du Vin du Crédit Agricole d’Aquitaine (première banque du vignoble bordelais, avec un taux de pénétration de 85 % des caves particulières).

 

J’adore le chapeau de Vitisphère à l’entretien qu’il lui a accordé :

 

« Alors que les problématiques de trésorerie s’intensifient pour l’ensemble des opérateurs girondins, le Crédit Agricole appuie les réflexions sur la remise à plat des conditions de production et des moyens de commercialisation. Alors que le débat est ouvert entre garants de la tradition et tenants de l’innovation (les premiers étant considérés comme conservateurs par les seconds, et les deuxièmes étant vus comme industriels par les premiers Comment analysez-vous la situation bordelaise actuelle ? »

 

Éric Garreau : On ne peut pas cacher que la santé économique de Bordeaux dépende d’échanges internationaux où les sujets se multiplient : la Chine, Hong Kong, Londres, les Etats-Unis… Ce sont les premiers marchés d’exportations qui ralentissent. Actuellement, l’alignement des planètes n’est pas favorable. Les circuits domestiques de commercialisation de bordeaux sont eux aussi à la recherche de nouveaux modèles. Il y a une multitude de paramètres et de facteurs qui expliquent la situation actuelle. Comme tout secteur économique, la filière viticole doit s’adapter à une économie de marché qui est en constante évolution.

 

- Les vins de Bordeaux ont déjà connu des crises commerciales. L’histoire se répète-elle, comme il y a quinze ans ?

 

La conjoncture actuelle est quelque peu différente. Elle ne ressemble pas à celle des années 2000 où la problématique était principalement l’inadéquation entre les volumes produits et la  demande. Le tout challengé par de nouveaux pays producteurs arrivant sur le marché de la consommation avec un facteur prix déterminant. De nouveaux marchés se sont ouverts et Bordeaux a eu son rôle à jouer. Mais ces nouveaux marchés, comme la Chine, ont fait que l’on ne s’est pas posé toutes les bonnes questions. Oui, il y a besoin de se poser les bonnes questions, mais Bordeaux ne manque pas d’atouts. C’est le plus grand vignoble d’AOC de France, il vient de rentrer une récolte qualitative, il bénéficie d’une logistique complète et d’un microcosme économique que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Il a déjà démontré sa capacité d’adaptation dans les domaines sociétaux et environnementaux en étant le premier département en nombre d'exploitations et de surfaces certifiés Haute Valeur Environnementale (HVE).

 

La suite ICI 

 

Même si la mode du bois est passée de mode à Bordeaux, du  côté du Crédit Agricole la langue de bois se porte bien, certes se poser les bonnes questions s’impose mais je cherche en vain lesquelles dans les réponses du sieur Garreau…

 

Sans doute suis-je bouché à l’émeri

 

L'émeri n'est en aucun cas un produit de bouchage, comme le plâtre ou le liège, par exemple.

 

Alors pourquoi dit-on « bouché à l'émeri ? »

 

Autrefois, pour qu'un récipient, flacon ou fiole en verre soit bouché de la manière la plus étanche possible, on polissait à l'émeri l'extérieur du bouchon et l'intérieur du goulot, pour que le contact entre les deux soit le plus parfait possible.

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3 novembre 2019 7 03 /11 /novembre /2019 07:00
De droite à gauche : le ministre du Travail, Robert Boulin, le ministre de la Justice, Alain Peyrefitte, et le ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, le 4 juillet 1978, à Matignon (Paris). (PAVUNIC / AFP)

De droite à gauche : le ministre du Travail, Robert Boulin, le ministre de la Justice, Alain Peyrefitte, et le ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, le 4 juillet 1978, à Matignon (Paris). (PAVUNIC / AFP)

Si je me suis intéressé à Robert Boulin c’est pour 2 raisons :

 

  • Un bref passage, de juillet 1968 à juin 69, au 78 rue de Varenne Ministre de l’Agriculture du Général de Gaulle dans le fantomatique gouvernement Couve de Murville.

 

  • Résistant dès 1941 dans le réseau Navarre dont il deviendra le chef, il est engagé volontaire en 1943 et à la Libération il devient avocat à Bordeaux puis à Libourne. Sa carrière politique débute en 1958 quand il devient député UNR de la Gironde, puis maire de Libourne un an plus tard. Il sera constamment réélu député et maire jusqu'à sa mort.
  •  

Bien évidemment ça beaucoup moins frappé les esprits que sa tragique et énigmatique fin dans un étang de la forêt de Rambouillet le 30 octobre 1979.

 

 

 

« La Ve République, avec la déferlante UNR post 58, puis ses technocrates énarques, a érigé le «parachutage» en adoubement des nouveaux barons du régime et de ses jeunes turcs. Venus du «ciel» les nouveaux arrivants se devaient pour survivre de s’enraciner dans le terroir de leur circonscription. Le cas Boulin est intéressant du fait des spécificités du « pays Libournais ». En effet, celui-ci montre « une sensibilité aigue, voire épidermique, face aux autres territoires girondins et à la métropole de Bordeaux » Qu’une petite ville 10 fois moins peuplée que sa voisine soit doté d’une succursale de la Banque de France, d’une Caisse Régionale de Crédit Agricole indépendante de celle de la Gironde (le St-Émilionnais est rattaché à cette dernière), d’une Chambre de Commerce et d’Industrie témoigne d’un « patriotisme de clocher » dont le « parachuté » Boulin doté d’une envergure nationale a dû tenir compte en « jouant le jeu » des spécificités du monde du vin libournais.

 

Plus intéressant encore « il a dû également prendre en compte les rivalités de territoires, entre les appellations, les « bons » terroirs et les terroirs banals, « les gros » et les « petits », nombreux dans un Libournais caractérisé souvent par de petites exploitations dotées d’un relief pentu qui compliquait le travail de la vigne, les concurrences multiples d’images de marque, de caractéristiques vinicoles, les rivalités entre le monde du négoce et celui des coopératives (désormais relativement puissantes quoique, à cette époque, fragmentées). Il a dû aussi respecter le chauvinisme du St-Émilionnais, marqué à la fois par un « petit peuple » de vignerons et certaines appellations moins prestigieuses et par une « bourgeoisie » articulée autour de domaines et appellation renommés et surtout d’un réseau de sociabilité dense (compagnonnage, Crédit Agricole) animé à cette époque par la dynastie Capdemourlin : Jean Capdemourlin présidait le Syndicat viticole de St-Émilion et animait la Jurade (recrée en 1948). »

 

La suite ICI 

 

Et puis hier matin :

 

RÉCIT. « LE CRIME A ÉTÉ MAQUILLÉ EN SUICIDE » : 40 ANS APRÈS LA MORT DU MINISTRE ROBERT BOULIN, LE LONG COMBAT DE SA FILLE POUR LA VÉRITÉ

 

LA VIE D'UN HOMME NE PÈSE PAS FACE À L'AMBITION DU POUVOIR

 

Pour tenter de trouver un sens à cette histoire, il faut se remémorer le contexte politique de la fin des années 1970, mélange des séries Baron noir et House of Cards. Dans ces années-là, la droite se déchire. Le RPR (Rassemblement pour la République) de Jacques Chirac mène une guerre ouverte au gouvernement de Raymond Barre et à l'UDF (Union pour la démocratie française) de Valéry Giscard d'Estaing. Les appétits présidentiels du maire de Paris ne sont pas étrangers à ce conflit. Les ministres RPR, dont Robert Boulin fait partie, deviennent alors un enjeu stratégique. VGE envisage même de faire du maire de Libourne son prochain Premier ministre.

 

Giscard avait eu le nez de sentir que s'il plaçait Boulin à Matignon, il coupait l'herbe sous le pied de Chirac. Éric Burgeat, gendre et collaborateur de Robert Boulin, à franceinfo

 

Dans ce contexte, l'affaire de Ramatuelle arrive sur le bureau des rédactions parisiennes. Trois articles sortent dans Minute, Le Canard enchaîné et Le Monde. Il est reproché au ministre d'avoir acheté en 1974 un terrain dans le Var à un escroc, Henri Tournet, alors même qu'une parcelle de ce terrain avait déjà été vendue à des promoteurs normands. "J'ai acheté en 1974 un terrain dans la presqu'île de Ramatuelle par acte authentique devant notaire… et puis mon affaire est terminée", assure Robert Boulin devant le club de la presse d'Europe 1, le 21 octobre 1979, peu avant sa mort. Le ministre a beau se défendre, le poison du soupçon se répand.

 

La suite ICI

 

La ville de Libourne rend hommage à Robert Boulin 40 ans après sa mort, un décès toujours aussi suspect

Suicide ou assassinat ? 40 ans après la mort du ministre du travail de Valéry Giscard d'Estaing et ancien maire de Libourne, le doute est plus que jamais d'actualité. Ce jeudi, la ville de Libourne organise une cérémonie d'hommage en sa mémoire, ouverte à tous. ICI 

Affaire Robert Boulin : des journalistes écrivent à Macron pour réclamer la vérité, quarante ans après

« Depuis 1979, alors que six présidents de la République se sont succédé, cette affaire empoisonne et déshonore la vie politique et civique de notre pays », écrivent les quatorze signataires de la lettre, dont Elise Lucet. ICI

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