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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 06:00

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Désolé cher Pax encore un fusil à deux coups :

 

  • Une vieille chronique : 19 août 2008 Le club des Hydropathes et les Sots d’eau ICI  

 

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  • Une  réponse de Patrick besson à Hervé Chabalier, fondateur de l’agence CAPA, qui connut son heure de gloire d’alcoolique repenti sous un Ministre de la santé, Douste-Blazy, qui lui confia un rapport dont il tira un livre  «  Le Dernier pour la route » puis film produit par Philippe Godeau ; l’homme était d’une exécrable suffisance, il nous pourrit la vie avant de retomber dans l’oubli. En bonus une autre vieille chronique : 30 septembre 2009 L'accusé le ballon de petit blanc de Chabalier s’en sort blanchi  ICI 

 

 

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Sot d'eau

 

« Tout le monde critique Hervé Chabalier. Mais moi je le comprends. ...

 

L'une des meilleures choses sur terre est le vin et Hervé n'a plus le droit d'en boire.

 

Ce serait supportable pour lui si personne n'en buvait. »...

 

« Pour Hervé, tout verre de vin est mauvais car il le mènerait à la bouteille, puis à la caisse, puis à la cave, puis au cercueil.

 

Il ne lui viendrait pas à l'esprit que nous n'avons pas ce problème-là avec l'alcool. Que lorsque nous buvons une slivovica le matin, nous sommes au thé le soir.

 

Que le vin arrose nos meilleurs déjeuners de copains mais que l'eau ruisselle sur nos adorables dîners familiaux. ...

 

« S'il a eu la faiblesse de se laisser ligoter par l'alcool au point d'être aujourd'hui condamné à la sobriété pour le restant de ses jours, il n'y a aucune raison pour que nous, qui avons su conserver notre liberté face à la boisson, nous devions matin, midi et soir baigner notre bouche heureuse, notre langue délicate et notre palais sensible dans l'eau et uniquement dans l'eau. »...

 

« Les gens qui boivent de l'eau vivent plus vieux que les gens qui boivent du vin, mais moi je ne veux pas vivre vieux dans un pays où les anciens alcooliques exigent que tout le monde boive de l'eau.

 

Il y a un génie dans le vin et il est mauvais, comme tous les génies. Dans l'eau, il n'y a rien de mauvais, car il n'y a rien. » (...)

 

Patrick Besson

 

« Tous les sots sont périlleux »  Jacques Deval

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Jacques Deval

Jacques Deval, de son vrai nom Jacques Boularan, est un dramaturge, scénariste et réalisateur français, né le 27 juin 1890 à Paris où il est mort le 19 décembre 1972.

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8 septembre 2019 7 08 /09 /septembre /2019 07:20

 

Oyez, oyez, oyez, braves gens, « il est de retour ! Comme chaque année, « Le Point » publie son Spécial vins pour se retrouver dans la farandole d'offres. Nos spécialistes Jacques Dupont et Olivier Bompas ont passé au crible plus de 20 000 vins - grande distribution, chaînes de cavistes ou sites – en vérifiant pour chacun qu’il s’agit bien d’un vrai domaine et que le prix est bien inférieur au marché. Au total, ils ont retenu 514 vins, méticuleusement sélectionnés pour retenir les vraies bonnes affaires. »

 

Putain, 20 000 vins, moi qui ne connaissais que 20 000 lieues sous les mers du bon nantais Jules Verne je me dis que l’héritier du bon temps des soviets, l’inégalable Mélenchon, devraient leur épingler la médaille de Stakhanov.

 

J’ai fait le calcul, si tu ôtes les samedis-dimanches, les congepés et les RTT, ça fait grosse maille (je ne connais pas la convention collective du Point) au moins 90 boutanches par jour. De quoi user les papilles de nos deux dégustateurs.

 

Chaque année, me prélassant sur les rives d’une île, gouvernée par des indépendantistes, j’achète le Point Spécial Vins.

 

Et pourtant pour ce cru 2019 j’ai hésité, non que je fusse en froid avec les deux bagnards des papilles mais parce que les chefs du Point se piquent d’amour pour la « boulangère » qui se décarcasse, la Ducros qui m’a viré de Twitter, cette dame n’aime pas la contradiction, elle, elle sait, elle sait tout sur tout avec sa copine Woessner, au nom bien sûr de la Science avec un grand S, elles défendent un modèle agricole, soutenu par la FNSEA, en voie de perdition, économiquement, commercialement et sociétalement.

 


        Terre a terre. Depassionner le debat et s'en tenir aux chiffres, c'est le mantra de Geraldine Woessner (a g.) et d'Emmanuelle Ducros (ici, a Paris, le 4 juin).

 

Le vieux briscard de la rue de Varenne que je suis, qui a mis les mains dans le cambouis de la protection des végétaux, qui a fréquenté ces braves fabricants de pesticides et ceux qui les prescrivent et les vendent aux agriculteurs-viticulteurs, les coops d’approvisionnement, qui me suis fadé la FNSEA et le CNJA du futur président des Républicains, les gauchos de la Confpé, les réacs de la Coordination, on ne me l’a fait pas, je connais la musique mieux qu’elles, leur argumentaire contre ce qu’elles appellent les marchands de peur est le parfait contre-point des excès des extrémistes verts.

 

Je n’en suis pas, je ne l’ai jamais été, je ne le serai jamais, mais j’en plein le cul de ces vendeuses de soupe pas fraîche, qui psalmodient des refrains écrits par de beaux esprits, qui réduisent la nécessaire mutation de notre modèle de production agricole à des prises de bec sur Twitter. C’est observer le monde par le petit bout de la lorgnette. C’est la queue de comète du vieux monde, l’absence d’anticipation, d’analyse des demandes sociétales et des grands mouvements de l’économie mondiale. Les grands esprits libéraux du Point, qui raillent en permanence ceux qui entravent les nécessaires réformes libérales, sont dans ce domaine des conservateurs, des partisans de l’immobilisme.

 

Mention spéciale à l'actuel Ministre de l'Agriculture, le dénommé Guillaume (même François Guillaume ex-patron de la FNSEA ne se coucha jamais devant ses anciens pairs) qui est le plus stupide des Ministres de l'Agriculture que j'ai côtoyé sous la Ve République (Christian Bonnet et sa bibine apparaît à côté de lui comme un génie), notre cher Président en a usé 3 : Jacques Mézard était une grosse feignasse, Stéphane Travert d'une finesse éléphantesque et, tout comme Guillaume, très représentatif de ce que le PS avait fabriqué comme notables minables qui ce sont recyclés dans la nébuleuse En Marche... Je le vois bien y recaser Griveaux  après sa veste à Paris, encore un pur produit du PS...

 

Bref, puisque c’est le Spécial Vins je pourrais entonner le même refrain pour le monde du vin qui, sous l’illusion des chiffres du commerce extérieur, se vit comme un grand secteur économique, les Rafales. Les désillusions sont au bout du chemin, Bordeaux comme toujours est en pointe, le beau modèle champenois trouve des limites, les 80% des vins vendus sur le marché domestique le sont à des prix minables, mais comme je ne veux pas me faire écharper je me tais, après tout ce ne sont pas mes oignons et j’ai déjà donné.

 

Suis bon prince, fidèle en amitié, même si le Point suit un chemin qui n’est pas le mien, j’ai acheté de mes deniers le Spécial Vins, c’est bien fait le spécial Vins, de la belle ouvrage, mais comme je n’y retrouve pas mes petits chéris, un chapitre sur ces fameux vins de France (je n’écris pas les vins nu qui puent) alors je me suis contenté de regarder les images car, comme vous savez, la vieillesse est un naufrage, et comme disait ma mémé Marie du pépé Louis qui n’avait plus toute sa tête : « il est revenu en enfance. »

 

 

Une seule remarque narquoise : les illustrations de Gorce sont bien lourdingues, qu’il était beau le temps de Pétillon.

 

 

Du côté pages de pub la prose de Jacques et de son compère Bompas soutire un max aux belles étiquettes, ce n’est pas un reproche mais une constatation et ça n’influence en rien nos deux goûteurs patentés et sans doute épuisés.

 

Du bien léché ces pubs me dis-je, jusqu’à l’instant où le vieux slogan de Paris-Match : Le poids des mots le choc des photos m’est apparu comme Marie à Bernadette (pas celle des pièces jaunes) dans la grotte de Massabielle.

 

 

Je n’en croyais pas mes yeux, un vrai choc assurément lorsque je découvris au milieu du gotha de Bordeaux&Champagne les péquenots de la coopé d’Embres&Castelmaure, si longtemps chère au cœur de Vincent Pousson, qu’il a rebaptisé kolkhoze depuis leur séparation où la vaisselle fut brisée, des horreurs proférées.

 

Lui qui nous a bassiné pendant des années avec ses étiquettes et son baratin vantant ce trou du cul du monde, les mains calleuses des gars de la vigne, le labeur de ces vignerons accrochés à leur terroir, leurs casquettes surmontant des tronches rubicondes, la saga de cette poignée d’hommes menée par Patrick Hoÿm de Marien le président de la coopé, il va avaler son dentier (façon de parler) en découvrant la nouvelle étiquette de ce qui veut être le grand cru des Hautes Corbières. Ça vaut le goulag !

 

Faut dire qu’elle est à chier cette étiquette, dans le plus pur style ringard bourguignon non révisé sur bouteille bordelaise, elle pète plus haut que son cul. Mais quelle mouche a donc piqué le nouveau directeur Antoine Robert, qui affiche sa jeunesse triomphante sur la publicité ?

 

Merci à Jacques Dupont et Olivier Bompas de m’avoir donné l’occasion de me payer une bonne tranche de rigolade. Ne le dites pas à la « boulangère » elle est très susceptible.

 

Pour finir, mention spéciale à l’indéracinable Jean-Philippe Granier directeur technique de l’AOC Languedoc, un grand manieur de mots qui n’égale pas la prose du Phare des PO.

 

Et puis, en apothéose y’a le fameux goût de souris… dont le retour en force est attribué, je vous le donne en mille, par la grâce des « vins natures » Quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage même si on n’a pas de chien. Comme je fais partie de ceux qui ne perçoivent pas le goût de souris, et je ne suis pas une exception, je me dis toujours que le mauvais goût est toujours celui des autres.

 

 

Allez, je vais de ce pas me rincer la glotte avec un jaja d’Antoine-Marie Arena, un foutu vin de France né du côté de Patrimonio, un nectar fin, un bijou, mais là comme ailleurs les ouvriers de la 25e heure, ceux qui raillaient les bio-cons, ont rendu les armes tout en se gardant bien de l’avouer.

 

Bien le bonjour à la boulangère et à ses petits mitrons qui vont à l’école (elle nous saoulait sur Twitter avec ses démêlés de mère bien comme il faut dans un univers peuplé de gauchos (pas le pesticide bien sûr mais le peuple des institutrices et de autres mères)

 

 

Je n’en finis pas de finir, j’adore le look du boss de l’Opinion, Nicolas Beytout, un Serge July de droite, un gars du Fouquet’s, membre de la Trilatérale, viré des Échos par ce bon Bernard de LVMH.

 

 

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6 septembre 2019 5 06 /09 /septembre /2019 06:00

Planté par Olivier Chasseloup (Martin Brower), Rémi Rocca (McDo) et les élus, un pied de vigne symbolise la nouvelle implantation à La Brède.© MICHEL MONTEIL

Didier Pourquery est un type très sérieux et, lorsqu’il avance des chiffres ils sont en béton.

 

Dans son Histoire de hamburger-frites il se paye une tranche de géographie qui devrait plaire à nos sociologues de rond-point qui ont tant salivés sur les Gilets Jaunes.

 

Une histoire de hamburger-frites

 

« La France est, on l’a vu, l’autre pays du hamburger, après les États-Unis. L’une des raisons de ce « succès » est que le réseau de fast-foods recouvre l’Hexagone d’un très fin maillage. Coexistent dans ce domaine deux cultures : le hamburger des villes et le hamburger des champs ; celui des zones urbaines denses et celui des ronds-points qui mènent au parking des centres commerciaux.

 

Selon une étude annuelle du site my-pharma.info, la capitale girondine concentre le plus grand nombre de fast-foods par habitant, et cela pour quatre années successives, de 2016 à 2019. L’étude simple et solide, prend en compte les 16 chaînes de restauration rapide (1) les plus présentes en France dans 32 villes. En 2019, Bordeaux devance Metz, Tours, Brest et Paris. »

 

Ensuite Pourquery nous narre un samedi au McDo, en Sud Gironde

 

« La scène se passe sur le parking d’un Intermarché, en Sud Gironde. Entre la jardinerie et le supermarché, un McDo s’est installé, tout propre, entouré d’une sorte de bande végétale empierrée sur laquelle, dans la partie ouest, on a planté une douzaine de pieds de vigne. Ces quatre rangs de ceps ont l’air un peu perdus, coincés entre le bitume du parking et la « terrasse » du McDo où trône l’aire de jeux pour enfants tout en plastique multicolore. »

 

« Il y a autour de moi des tas de jeunes en groupe. Et des familles en route pour les courses du samedi chez Intermarché. Les enfants ouvrent leur box pour y chercher tout de suite le petit jouet. Les parents doivent ensuite se battre pour qu’ils mangent quand même leur hamburger… »

 

(1) McDo, Quick et Burger King, KFC, Paul, La Brioche dorée, Domino’s Pizza, Subway, La Mie Câline, Starbucks, La Croissanteire, Pizza Hut, Pomme de pain, O’Tacos, Bagelstein et Speed Burger.

 

Le système McDonald’s en Gironde

le 03/05/2010 par HERVÉ MATHURIN .

 

Il existe plusieurs indices pour suivre le développement d’une agglomération. La création des McDonald’s en fait partie. Depuis l’ouverture du premier établissement de la chaîne de restauration rapide rue Sainte-Catherine en 1983, celle-ci n’a cessé de s’étendre pour atteindre désormais vingt-cinq unités en Gironde : principalement sur la CUB mais aussi à Biganos, Arès, La Teste, Lesparre, Saint-André-de-Cubzac, Libourne, Langon, etc.

ICI 

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5 septembre 2019 4 05 /09 /septembre /2019 06:00

 

Les vieux comme moi qui ont connu les premiers pas des adhérents à la méthode Lemaire-Boucher en Vendée – en ce temps-là on ne parlait pas de bio mais de d’arrêter de tout péter : les haies, les sols, les eaux, au nom de la productivité, des rendements à tout va, c’était de gauche même de l’ultragauche post-soixante-huitarde, les paysans-travailleurs chers à Bernard Lambert – se souviennent des levées de bouclier de la FNSEA contre ces huluberlus ennemis du progrès. J’ai même failli y laisser ma tête à l’école d’agriculture des Établières de la Roche-sur-Yon, gérée par les professionnels agricoles, pour avoir invités ces trublions à venir débattre avec mes élèves de terminale.

 

Par la suite longtemps ce combat pour une agriculture plus propre, plus respectueuse de son environnement, des hommes a été conduit par la Confédération Paysanne, sous les lazzis des OPA officielles, les pouvoirs publics de droite comme de gauche, pétant dans leur froc continuaient, de soutenir le discours productiviste au nom du fameux pétrole vert, la vocation exportatrice de la France.

 

Lorsque je me permettais de faire remarquer que cette fameuse vocation n’était qu’un leurre soutenu à l’aide de subventions communautaires on me renvoyait gentiment dans mes 6 mètres « occupe-toi de tes jajas AOC qui sont produits sans subventions et exportés » ironisait-on. Oui, mais cette viticulture économe de fonds publics ne l’était pas de pesticides.

 

Mon problème, moi qui fréquentais les premiers magasins bios c’est qu’au plan du goût, ni les fruits, ni les légumes, et encore moins les vins faisaient la différence au point de vue du goût. Tel sœur Anne j’attendais patiemment, et ce jour vint lorsque la production de proximité vint jusqu’à mon cabas et qu’un grand virage vers les variétés anciennes intervint. Préoccupation de bobo au portefeuille bien rempli j’en conviens mais si des gens comme moi, qui ont les moyens, ne s’engage pas dans cette démarche, qui le fera.

 

Et puis, par l’odeur du bio alléché, les grands prédateurs se sont rués sur ce nouveau segment de marché pour arrondir leurs marges bien érodées. Dans le vin, bio, biodynamie, faux et vrais naturistes, là aussi c’est l’ouverture de la grande chasse aux gogos apeurés !

 

Comme toujours lorsqu’une démarche est normée, gravée dans des textes règlementaires nationaux ou/européens, fruits de compromis entre pays, soucieux des lobbies, le résultat est quasi certain : les grands groupes s’engouffrent, exploitent, dévoient… Ne pleurez pas c’est nous tous qui en sommes responsables de cette dérive, prenons-nous en mains, plaçons les décideurs face à leur responsabilités, profitons de ces foutus élections qui sont encore trop souvent des pièges à cons pour faire entendre nos voix minoritaires.

 

Lorsqu’Isabelle Saporta, bizuth en politique, proclame dans sa fraîcheur que pour les cantines scolaires de Paris ce sera avec elle et son coéquipier « 100% bio » il faudra rajouter et préparer que ce sera aussi du bio de proximité, pas du bio de papier.

 

Afin d’illustrer mon propos je vous propose de lire (c’est un article abonnés alors je peux vous transmettre à la demande un copier-coller) d’un excellent article du journal Le Monde :

 

En Andalousie, plongée dans l’enfer des serres de la tomate bio

 

ENQUÊTE Manger demain (2/6). La région espagnole a produit 108 566 tonnes d’aliments biologiques en 2018. Mais les entreprises y sont accusées de manquer de transparence et d’imposer des conditions de travail indignes.

Campohermoso. « Le joli champ ». Rarement localité aura aussi mal porté son nom. Pas une herbe folle, pas un coquelicot, pas un arbre, pas un ruisseau, pas un chant d’oiseau, pas un battement d’aile de papillon dans cette campagne andalouse. Des serres, seulement des serres. Un dédale de kilomètres de serres, toutes en plastique. Une marée blanche qui dévore la côte, engloutit les villes et grignote inexorablement la montagne. Une mer de plastique qui prolonge la Méditerranée et se répand dans toute la province d’Almeria.

 

Bienvenue dans le potager de l’Europe. Quelque 33 000 hectares de terres sous bâches : l’équivalent de 47 134 terrains de football, trois fois la superficie de Paris consacré exclusivement à la culture intensive de fruits et légumes, été comme hiver. En castillan, serre se dit invernadero. Lhiver (invierno), quand la production est au point mort dans une large partie du continent, les invernaderos du sud-est de l’Espagne tournent à plein régime et inondent les supermarchés en fraises ou en tomates. Ronde, grappe, cocktail, cerise, olivette… la tomate espagnole colonise aussi les rayons bio des enseignes de la grande distribution. Carrefour, Auchan, Leclerc, Lidl, Monoprix, Franprix, elle trône toute l’année sur les étalages dans sa barquette emballée de plastique.

 

« Il y a un monde entre le modèle du bio respectueux des hommes et de l’environnement et la réalité. Ce sont les mêmes qui, il y a vingt ans, s’opposaient au développement du bio en nous taxant de hippies et qui aujourd’hui se convertissent pour de strictes raisons économiques »,

 

Tout juste a-t-on pu se faufiler entre les pieds de tomate cherry (la plus fragile, la plus exigeante en main-d’œuvre, quatre ouvriers par hectare) d’une serre de Luis Andujar Bio pendant la pause du contremaître. Le temps de découvrir que les employés doivent parfois monter sur des échasses pour atteindre le sommet des plants, de constater que, malgré la chaleur étouffante, le chauffage au « gaz naturel » est prévu l’hiver et de parcourir les consignes d’hygiène (« interdit de se curer le nez ») et de sécurité (« prévenir de l’entrée ou de la sortie de toute personne étrangère à l’entreprise ») affichées en espagnol et en arabe.

 

« Des tomates bio, oui, mais avec des droits ! » 

Des cadences infernales (« 130 palettes de tomates à nettoyer et à trier en une demi-heure, comme des machines », précise Fatima). Des rémunérations inférieures au minimum légal (6,93 euros par heure pour les travailleurs agricoles). Des heures supplémentaires et des congés non payés. Des anciennetés annulées…

 

« Elles ne sont pas bio, leurs tomates, avec tout ce qu’on balance comme produits. Il suffit de sentir dans la serre, ça pue la merde ! », lâche Aziz. « On a des doutes sur les produits utilisés par certaines boîtes certifiées bio, mais pas de preuves », tempère José Garcia Cuevas. Ce dont il est certain, en revanche, c’est que le recours au soufre – autorisé en agriculture biologique – est massif dans les serres. Un travailleur nous montre des taches sur son corps. Certains se plaignent d’allergies, d’autres, d’irritations. La plupart du temps, ils ne portent ni masque de protection ni lunettes quand ils sulfatent.

 

Tous tirent le même constat : les conditions de travail dans le bio ne sont « pas meilleures » que dans les exploitations dites conventionnelles. « Il y a un monde entre le modèle du bio respectueux des hommes et de l’environnement et la réalité. Ce sont les mêmes qui, il y a vingt ans, s’opposaient au développement du bio en nous taxant de hippies et qui aujourd’hui se convertissent pour de strictes raisons économiques », confirme José Garcia Cuevas, dont le tee-shirt exhorte, en français dans le texte, à la réaction : « Peuple réveille-toi, ils tuent la planète. »

 

Au début de l’été, le coprésident des Verts au Bundestag, Anton Hofreiter, s’est déplacé à Almeria. Avec une idée en tête : « Savoir si les fruits et légumes bio que nous mangeons toute l’année sont produits dans des conditions de travail dignes et dans le respect de l’environnement. Aldi et Lidl disent que tout va bien, et, en même temps, ils n’arrêtent pas de baisser les prix ! »

 

L’article entier ICI pour les abonnés :

 

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4 septembre 2019 3 04 /09 /septembre /2019 06:00

J’avoue que j’ai lu avec gourmandise l’interview d’Hubert donné à Sud-Ouest ICI, dans un temps où le chacun pour soi triomphe voilà un homme fort occupé dans ses vignes, dans son chais, dans les vignes et les chais des autres par le monde, qui n’a eu de cesse de consacrer toutes les forces qui lui restaient à défendre, promouvoir, vendre la belle appellation de Saint-Émilion.

 

Un moine civil cet Hubert, il est partout là où il faut être, il collectionne les présidences comme d’autres les œuvres de Caillebotte ou les timbres-poste, c’est un stakhanoviste du dévouement, jamais il ne met en avant ses intérêts propres, tout pour les autres, sans doute faudra-t-il un jour le proposer à la béatification et cotiser à un ex-voto en l’église de Saint-Émilion.

 

 

Mais pourquoi diable vient-on chercher des poux dans sa magnifique crinière blanche ?

 

Je ne sais, je ne suis ni juge d’instruction, ni procureur, ni avocat en défense, ni maître Morain, mais ce que je sais c’est que ce cher Hubert, l’homme au petit sécateur, dans son plaidoyer pro-domo nous prend pour des idiots, il nous fait prendre des vessies pour des lanternes et il se brûle.

 

Lors de son procès perdu contre Isabelle Saporta devant la XVIIe chambre du TGI de Paris, cité comme témoin par la défense j’ai pu tout à loisirs répondre aux questions pertinentes de la Présidente et, en tout premier lieu, que sa nomination au Comité National Vins et Eaux-de-vie de l’INAO ne devait rien au hasard mais relevait d’une stratégie à long terme.

 

Dans son interview ce bon Hubert déclare : « Je n’ai rien demandé. Un jour le Préfet m’a appelé pour m’informer que le Ministre de l’Agriculture avait sollicité ma nomination. » Roulez carrosse, tapis rouge, pour avoir manié la mécanique des nominations à l’INAO je ne puis que sourire face à une telle présentation. Que je sache, ce dévoué Hubert était président du Comité Régional de l’INAO pour la beauté du geste sans aucun doute, surtout pas pour en faire un tremplin vers Paris. Il a fallu que le Ministre – lequel cher Hubert ? – le sollicite, lui fasse dire par le Préfet « vous êtes si représentatif des appellations bordelaises, si dévoué à leur cause, que votre présence dans le cénacle du comité national s’impose… »

 

Être là où il faut quand il le faut, permet de cultiver les liens à la fois avec les autres membres du Comité National, son président en particulier – Christian Paly en a fait la démonstration devant la XVIIe chambre en évoquant les petits échanges de services – et avec la technostructure de l’INAO. Le Directeur de l’INAO de l’époque, dont j’oublie volontairement le nom, a partagé avec moi la naphtaline du gagatorium du CGEER, et a évoqué devant moi tout le soin que prenait Hubert à inspirer, suivre, approuver l’élaboration du texte organisant le fameux classement.

 

L’intérêt général, bien sûr !

 

Je n’irai pas au-delà, mes déclarations devant la XVIIe chambre ont été consignées, j’ai juré de dire la vérité rien que la vérité, je n’ajoute ni ne retranche rien, je crois simplement qu’elles ont contribuées à mettre en lumière la réalité de la partie immergée de l’iceberg. Tout se passe avant à l’INAO, la mécanique délibératoire ne fait qu’entériner ce qui a été mijoté dans l’arrière-cuisine.

 

En conclusion deux remarques :

 

  • Notre cher Hubert défend avant tout sa marque : Angelus, je ne lui reproche pas loin de là c’est son patrimoine, l’appellation Saint-Émilion n’est là que comme support du fameux classement de 1955.

 

  • Que ce classement n’est qu’un classement commercial, ce n’est pas un gros mot dans ma bouche, et que j’ai toujours soutenu que l’INAO n’a rien à faire dans ce type de procédure. Hubert enfonce mon clou, il a raison lorsqu’il déclare « Si dès l’instant où on est membre de l’INAO, il y a prise illégale d’intérêt, il n’y a plus d’institution. » Oui, mettre sur le même plan, le fameux terroir et la qualité des hôtesses d’accueil c’est transformer cette vieille institution en une entente entre initiés permettant de d’ajouter des zéros à son capital. Comme me l'a déclaré le précédent directeur de l'INAO avant son départ à la retraite : plus jamais ça !

 

Je me rendrai à l’audience du TC de Bordeaux pour suivre le procès…

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2 septembre 2019 1 02 /09 /septembre /2019 06:00
Chez Pierre Jancou au café des Alpes à Chatillon-en-Diois savez-vous qui est le client chouchou ?
Chez Pierre Jancou au café des Alpes à Chatillon-en-Diois savez-vous qui est le client chouchou ?

Ça m’en a bouché un coin, un instant j’en suis resté baba même comme deux ronds de flan, quelle mouche l’a donc piqué me dis-je ?

 

Du réchauffé, du pour micro-ondes et pourquoi pas de la barbaque achetée chez Métro ?

 

Oui, je l’avoue, je me prélasse en ce moment en Corse et, comme je n’ai aucune envie d’en foutre une rame, j’ai mis en réserve toutes les chroniques qui seront mises en ligne pendant cette période, alors de temps à autre je recycle.

 

Recycler est un acte citoyen pour qui veut sauver la planète !

 

Mais, en cuisine, une ratatouille se bonifie lorsqu’on la réchauffe, alors comme chez moi la vengeance se mange réchauffée je me suis mis au clavier pour tartiner une chronique fraîche afin d’échapper aux lazzis du susdit, la mouche bien sûr.

 

Comme Paris est le centre de la France, lorsqu’on la quitte la ville capitale, on monte ou l’on descend.

 

Là, je descendais prendre mon rafiot pour Ajaccio dans ma petite auto. Et puis ça m’a pris comme ça, comme une envie de… - les vieux vous savez ça ose tout - et si j’allais dîner chez Pierre Jancou au café des Alpes à Chatillon-en-Diois.

 

Je déviais donc de ma trajectoire rectiligne pour me taper des départementales, Dieu que ça virounait (patois vendéen) j’en connais un qui doit maronner lorsqu’il se rend avec madame chez le tatoué qu’a abandonné Paname pour la campagne.

 

Mais où vas-tu coucher s’était inquiété Pierre, ma maison est pleine ?

 

À la belle étoile si je ne trouve pas un toit.

 

Ce ne fut le cas car je trouvai du premier coup une chambre dans un hôtel borgne à Die, charmante sous-préfecture de la Drôme : et je m’imaginais, si un jour je m’étais fait recaser par la République, comme sous-préfet aux champs, recevant madame et monsieur l’homme de l’Est, en mes appartements de fonction. Belle vaisselle, service en gants blancs, une flute de Clairette, conversation animée par le susdit. Moi, pour l’émoustiller je raconterais mes beuveries à la buvette de l’assemblée…

 

Mais trêve de digressions, passons à la réponse du berger à la bergère.

 

Douché, je me rendis donc chez Pierre pour 20 heures, m’installai en terrasse en compagnie de néo-ruraux pour tailler une bavette en sirotant des vins nus tout aussi trouble que mon hôtel à quatre sous. Le monde est petit, l’une des convives fréquentait au temps où elle était parisienne, la cantine d’altitude le fameux Lapin Blanc où se rendit un soir pour becter le susdit.

 

 

On me servit de tout, privilège de mon statut de critique au bras long. Je bus sans trop d’excès afin de m’éviter un petit passage à la cellule de déguisement de la gendarmerie.

 

 

À la fin de mes agapes succulentes, Pierre qui n’est pas au four et au moulin mais fait tout au café des Alpes vint me rejoindre pour tailler une petite bavette. Un blogueur anglais et son épouse nous rejoignîmes. Pierre nous confia qu’il était sur les rotules mais que cet hiver il irait sans doute officier dans sa Suisse natale.

 

Bref, la conversation en vint enfin sur le susdit qui, lorsqu’il remonte de Collioure dévie pour dîner au café des Alpes, Pierre fut dithyrambique, de quoi me rendre jaloux, Pax par ci, Pax par-là, sans oublier madame, des gens délicieux, charmants, de la crème de clients.

 

Et voilà le travail mes chers lecteurs, l’histoire d’un converti aux vins nus par la grâce du Pierre. Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église des licheurs des vins qui puent…

 

Fatigué je suis...

 

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1 septembre 2019 7 01 /09 /septembre /2019 07:00

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Pour de rire, un clin d’œil, à l’Italie et à un critique de vin qui aime l’opéra mais exècre les vins qui puent.

 

Pour épargner la planète, je recycle, je recycle, ici  deux chroniques…

 

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Valentino Monticello a le manger et le boire dans le sang

29 janvier 2009

Pour l’amour du vin, du bel canto et de l’art… ICI

 

Dans le milieu des années 1980, Valentino Monticello, passionné d’opéra – ses racines italiennes : il connaît les acteurs, leurs performances ; il connaît la partition et la libretti en détail ; il connaît les mythes et les légendes qui entourent l'opéra – il a l’ambition de produire un livre « Opera & Wine ».

 

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Les textes seront écrits par son ami Luciano Citeroni, rencontré au Vinaly de Verone. Une fois qu’il a trouvé une scène spécifique, il l’illustre à l'aide d'étiquettes de vin du pays où l'opéra a été écrit. Par exemple, « La Bohème » de Giacomo Puccini utilise uniquement des étiquettes de vin français…

 

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D’autres opéras sont spécifiques à des régions viticoles, par exemple « Il viaggio a Reims » de Gioacchino Rossini propose uniquement les étiquettes de vins de Bourgogne. La confection de ce livre prendra de nombreuses années. Son lancement se fera à la National Gallery de Londres en 2002.

 

Mozart est là

 

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Il en est de la mozzarella, comme du Canon de Pachelbel ou l’adagio d’Albinoni, elle est victime de son succès planétaire. Bien évidemment je ne parle même pas de la mozzarella au lait de vache produite partout, y compris en France, dans des usines. Non, je parle de celle que l’on trouve dans la GD sous l’étiquette Mozzarella di Buffala Campana par des marques comme Galbani qui elle aussi est un produit industriel.

 

La seule, la vraie, celle produite par une poignée de petits producteurs artisanaux, une centaine, et une vingtaine de PME, est celle estampillée AOP ou DOP et qui est produite exclusivement avec du lait frais de bufflonne et bien sûr dans sa zone géographique. L’autre peut être produite avec du lait congelé. Pour les petites louves et loups qui n’ont jamais vus de bufflonnes, ou même de vaches, il faut qu’ils sachent que ces braves ruminants produisent plus de lait en hiver qu’en été alors que les petites louves et les petits loups des villes mangent beaucoup de mozzarella en été. Donc le lait d’été est rare et cher ce qui n’est pas du goût de nos bienfaiteurs les industriels. Je signale aussi  que la maison Galbani appartient au groupe Lactalis sis du côté de Laval.

 

Lire la suite ICI 

 

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31 août 2019 6 31 /08 /août /2019 06:00

Les journalistes ne sont pas admis à la buvette de l'Assemblée nationale.

 

Dans la grosse bâtisse du Palais Bourbon qui abrite nos députés, hormis l’hémicycle, la salle des  4 colonnes, la salle des pas perdus, on trouve tout ou presque, un kiosque à journaux, un coiffeur, un médecin, une salle de sport, un parking souterrain, une imprimerie, une magnifique bibliothèque, des bureaux pour les députés privilégiés mais pas de logements pour eux, ni de restaurant qui sont situés hors les murs. L’AN couvre aujourd’hui une surface au sol de 124 000 m2 pour près de 9 500 locaux, elle comprend, outre le palais Bourbon, trois immeubles réservés aux bureaux des députés et de leurs collaborateurs (l'immeuble Jacques Chaban-Delmas, bâtiment de 8 étages et 5 niveaux en sous-sol relié au palais par un passage souterrain et construit en 1974, au 101 rue de l’Université, un autre boulevard Saint-Germain, acquis en 1986, et un dernier, acheté en 2002, rue Aristide-Briand). Ces immeubles abritent les bureaux-chambres de la majeure partie des députés, une grande salle de conférence, des salles de réunions, un restaurant, etc.

 

La bâtisse est reliée à l’Hôtel de Lassay, résidence du Président par une longue galerie, à l’origine en bois, qui sert de salle de réception.

 

Voir ICI 

 

Mais le lieu le plus mystérieux, le plus inaccessible au commun des mortels c’est la BUVETTE.

 

La buvette, bistrot secret des députés

Par Jean-Baptiste Daoulas,

Publié le 14/08/2018

 

« Prix doux, serveurs aux petits soins, les parlementaires sont accros à leur buvette. Pour boire des coups, ou en donner.

 

Un euro l'expresso, à déguster en terrasse ou dans un magnifique décor Art nouveau. Pas de doute, le meilleur plan du VIIe arrondissement de Paris se situe au 126, rue de l'Université, au coeur du Palais-Bourbon. Les prix sont démocratiques. L'accès l'est moins. Seuls les 577 députés ont l'assurance d'entrer à la buvette. Les jours de faible affluence, leurs assistants tentent leur chance, au risque de se faire éconduire par les serveurs. A l'Assemblée nationale, chacun doit rester dans sa caste. La buvette fait partie du folklore local, à mi-chemin du lieu de pouvoir et du self d'entreprise. Indiquée par une jolie horloge en bois sculpté, l'heure du coup de feu est immuable. Tous les mardis et mercredis, en marge des questions au gouvernement, à 15 heures, les députés se pressent contre le bar recouvert de marbre vert. Les plus habiles attrapent un ministre par la manche pour lui glisser quelques mots à l'oreille. Tous ne parviendront pas à se faire servir leur petit noir avant de retourner dans l'Hémicycle. L'affluence décroît jusqu'à l'heure du dîner. Les élus mobilisés par la séance de 21h30 viennent alors s'installer sur les chaises cannées au dossier arrondi, éparpillées autour de petites tables en marbre assorties au bar. »

 

Lorsqu’en juin 1981 les hordes socialo-communistes, surtout socialo car les cocos continuaient leur descente aux enfers, envahirent le palais bourbon : la vague rose, débraillées, le président jeta sa queue de pie aux orties, et moi sur mon grand Batavus je rejoignais son cabinet dans les combles de l’hôtel de Lassay.

 

Le nouveau pouvoir légiférait à jet continue, de jour comme de nuit pour le plus grand bonheur du personnel de l’assemblée qui voyait tomber dans son porte-monnaie les fameuses primes de nuit. Chaque membre du cabinet devait assurer une permanence de nuit afin de pouvoir informer rapidement le président si un incident survenait : et Dieu sait qu’il en eut, la droite menée par le RPR était rageuse, la gauche bien souvent odieuse dans sa suffisance de vainqueur.

 

Les nuits étaient longues mais avec mon compère Guy Carcassonne, alors conseiller juridique du président du groupe PS Pierre Joxe, nous passions beaucoup de temps à la buvette, à manger et à picoler, surtout moi. Nous taillons des bavettes avec les députés qui venaient eux aussi se dégourdir le gosier. Lorsqu’un texte était voté le champagne était de rigueur pour tout le monde, la buvette est un lieu où les étiquettes politiques se dissolvent dans le jaja.

 

À l’époque, les RPR étaient portés sur le whisky, les cocos sur le champagne, les centristes sur l’eau bénite, pardon minérale, les socialos picolaient au rouge, faut dire que l’approvisionnement en jaja étaient sous la coupe de quelques piliers du vignoble, les chefs du groupe vin, dont le plus puissant, l’ami de Tonton, le député de la Drôme Henri Michel. Les questeurs étaient aux ordres.

 

Autre remarque vineuse, le célèbre maire d’Auxerre, Jean-Pierre Soisson qui passa avec Chablis et bagage dans le camp socialo au temps de Tonton II, gouvernement Rocard puis Bérégovoy, s’endormait parfois sur la banquette du fond pour cuver son Chablis.

 

Bref, ce lieu était un havre de paix, de bien vivre, c’est loin mais ce sont de bons souvenirs.

 

De nos jours, avec la nouveau monde à la Macron qu’en est-il ?

 

 

Damien Cuypers pour M Le magazine du Monde

 

A la buvette de l’Assemblée, les pratiques changent de moins en moins entre “ancien” et “nouveau” monde ICI 

Avec le temps et les épreuves politiques, les Marcheurs ont cessé de pratiquer un strict ascétisme.

par Manon Rescan  Publié le 02 août 2019

 

Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, la rumeur se répandait depuis le début du quinquennat sur un refrain de tristitude. Le «nouveau monde» ne boirait plus. Le bruit s’est faufilé depuis un lieu secret, interdit au public : la buvette des parlementaires. Vous n’ouvrirez même pas ses portes dans la visite virtuelle proposée sur le site de l’Assemblée nationale. Les visiteurs n’y sont pas les bienvenus. Pas plus que les journalistes ou les collaborateurs parlementaires.

 

Cette salle d’inspiration Art nouveau, isolée par une double porte, est le lieu des trêves politiques et des fraternisations transpartisanes. C’est aussi le sanctuaire de légendes urbaines, comme la petite dernière. L’arrivée des députés de La République en marche aurait mis fin à la convivialité autour du petit blanc, à la bonhomie des repas à rallonge. Quelque chose que d’aucuns appelleraient « l’art d’être français ».

 

Soda contre petit blanc

 

Au comptoir, on a entendu les nouveaux députés dire qu’ils ne « ressembleraient jamais » à leurs prédécesseurs peinant à décrocher du zinc. « Au début, c’était Perrier et Coca zéro », se souvient ainsi une source limonadière. Nous confirmons. Lors de la première soirée à l’Assemblée nationale de la nouvelle législature, en juin 2017, on avait vu surgir en pleine nuit deux trentenaires LRM en quête de canettes de soda. Les stocks à la buvette étaient épuisés. A grand renfort de déclarations dans la presse, la majorité revendiquait son ascétisme. Le regard médusé de certains fonctionnaires de l’Assemblée et des vieux politiques trahissaient alors mal une certaine nostalgie.

 

Loin d’être saluée, la sobriété des novices est venue synthétiser en creux le reproche de l’ancien monde au nouveau. Celui de pratiquer une forme d’hygiénisme à tous les étages. En arrivant au Palais-Bourbon, la nouvelle majorité avait promis de bousculer les codes et de ringardiser au passage tous ceux qu’elle avait poussés dehors. Elle a commencé par adopter une loi de moralisation de la vie politique, ses députés ne jurant que par leur expérience de la « société civile » et leur promesse de ne pas s’encroûter en politique. Elle s’attaquait au mythe de l’élu pantagruélique et collectionneur de mandats, l’une des sources de la crise de confiance des électeurs.

 

Changement générationnel

 

La consommation de vin stagne-t-elle pour autant ? Alors que la pause estivale a débuté pour les parlementaires, les chiffres des ventes d’alcool à la buvette depuis 2016 tendent à affirmer le contraire. « En fait, le nouveau monde picole plus », résume un député de droite face à ces données. Mais cette augmentation est à corréler à la hausse du nombre de repas servis à la buvette. Sa petite cuisine de bistrot est de plus en plus courue par les députés qui sont plus présents à l’Assemblée. « C’est une question de gestion du temps, là, je suis sûre d’y manger en quinze minutes », explique une élue LRM. Les trois plats du jour, les tartines (introduites par les nouveaux députés qui les préféraient à des sandwichs), la traditionnelle assiette de saumon et le buffet sont chéris par une génération pressée.

 

« Ça nous arrive de prendre une bouteille, mais on boit rarement plus d’un verre. » Pierre-Henri Dumont, député LR

 

Pour être tout à fait exact, la proportion des ventes d’alcool dans les recettes de la buvette a diminué par rapport à la fin du quinquennat socialiste. Entre juin et septembre 2017, au début de la nouvelle mandature, elle représentait 21,8 % des recettes, contre 24 % l’année précédente sur la même période. Le signe d’une cohorte d’élus qui, à l’image de la société, a diminué sa consommation d’alcool. Un changement moins politique que générationnel, affirment les députés de tous les groupes. Car, entre-temps, l’Assemblée a perdu cinq ans de moyenne d’âge (48 ans contre 53). Et La République en marche n’a pas été le seul groupe à faire entrer des trentenaires au Palais-Bourbon : ils sont très nombreux dans les rangs des groupes Les Républicains et La France insoumise.

 

« Ça nous arrive de prendre une bouteille, mais on boit rarement plus d’un verre », affirme Pierre-Henri Dumont, député LR de 31 ans qui raconte cette génération soucieuse de son hygiène de vie (« Sur la plage, on a aussi envie d’avoir des abdos ! » confesse-t-il). L’un de ses collègues LR s’inquiète, lui, de ne « surtout pas ressembler à un gros sénateur ». Moins boire, c’est aussi une discipline en circonscription où « si vous êtes chopé pour alcoolisme, vous êtes sûr de ne pas être réélu ». Tous évoquent une génération d’élus de l’ancien monde plus festive. « Par rapport à eux, on a une vie d’une chiantitude absolue », jure un macroniste.

 

Traditionnelle coupe de champagne

 

Au premier semestre 2019, la consommation d’alcool à la buvette a pourtant connu un petit sursaut. Les ventes ont bondi à 27,8 % du total des recettes quand, depuis le début du quinquennat, elles oscillaient entre 21 et 22 %. Effet pervers de la crise des « gilets jaunes » qui a secoué la majorité ou adaptation aux rites d’hier ? Difficile de déterminer la cause et la couleur politique de cette hausse, mais notre source limonadière confirme : les saines résolutions ont vécu.

 

Comme certains LRM rêvent du retour du cumul des mandats ou se comportent en barons locaux, le soir, entre les séances, les Marcheurs ne refusent plus une bonne bière ou un digestif. Et nul ne crache sur la traditionnelle coupe de champagne qui célèbre, avec un ministre et son cabinet, la fin de l’examen d’un texte. « On est invités à beaucoup de cocktails. On est beaucoup plus exposés à la possibilité de boire », raconte une élue LRM. « Les députés venaient avec leurs habitudes de la société civile et sont devenus des députés comme les autres », lâche cette Marcheuse désabusée.

 

« C’est une vie tellement déséquilibrée, forcément les gens ont des béquilles. » Un député

 

« Les pratiques changent de moins en moins », renchérit un macroniste qui a connu l’ancien monde. « Les gens fatiguent, stressent, saturent », analyse ce médecin de profession. L’hygiène de vie d’un parlementaire, c’est un marathon de deux jours au minimum par semaine à Paris, entre des réunions de groupe, des commissions, des questions au gouvernement. Et les séances de nuit qui s’achèvent parfois bien au-delà de minuit. Le reste de la semaine, la pression d’une circonscription, entre électeurs mécontents et médiation de la vie politique locale, met certains élus en surchauffe. La vie privée en prend un coup.

 

« C’est une vie tellement déséquilibrée, forcément les gens ont des béquilles », souffle un autre député. Pas de quoi, loin de là, en faire une armée de députés abusant de la bouteille. « Les consommations n’ont pas non plus doublé ! » insiste-t-on à l’Assemblée. Si on les rapporte artificiellement au nombre d’élus, les ventes d’alcool représentaient en début d’année près de 19 euros par mois et par tête. Loin du prix du Cheval Blanc ou du Mouton-Rothschild servis à la table de François de Rugy. Et aucun homard en vue.

 

Manon Rescan

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29 août 2019 4 29 /08 /août /2019 06:00
Au XVIIIe à Argenteuil la vigne avec figuiers et asperges a occupé jusqu’à 3000 ha, produisait un vin léger à base de gamay, le picolo qui faisait le bonheur des guinguettes parisiennes.

C’est le pêcher de vigne – ne pas confondre avec le péché de vigne – qui m’a mis la puce à l’oreille, en effet « … le pêcher, que les Romains tenaient des Perses, a été un fruitier très utilisé en complantation dans les vignes.

 

« La pêche de vigne » n’est d’ailleurs pas une variété, mais un type de petits fruits, colorés et très parfumés, issus d’une population variétale très vaste. Nos voisins italiens, suisses et espagnols ont aussi des « pêches de vigne », nommant ainsi des pêches tardives, de petit calibre, à pulpes diversement colorées.

 

Ces pêchers concurrençaient peu la vigne, supportaient la sécheresse et les soins destinés à la vigne (travail du sol superficiel et sulfatages). Ils l’ont suivie sur toute son aire européenne et, comme tous les compagnons fruitiers, ont fini par sortir au profit de vergers spécifiques, situés, pour les pêches, dans le Sud méditerranéen. »

 

Bravo l’artiste, quelle science allez-vous dire !

 

Que nenni, tout ce je viens d’écrire est puisé  dans La Vigne et ses Plantes Compagnes.

 

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Je crois avoir déjà causé des murs à pêches de Montreuil, alors je me suis dit je vais aller du côté d’Argenteuil.

 

2 juillet 2016

Alerte rouge sur le vert : 1 enfant/3 ne connaît ni poireau, ni courgette, ni artichaut… souvenons-nous de Montreuil-les-Pêches et le petit gris de Bagnolet…

ICI 

 

« … la viticulture des environs de Paris, menée sur des coteaux bien exposés qui produisaient des vins de modeste réputation, peu chers et surtout proches du marché populaire  parisien. Ils venaient de de vignes largement complantées de divers arbres fruitiers qui à l’occasion, pouvaient servir de supports des vignes.

 

« À Argenteuil, la vigne a occupé jusqu’à 3000 ha au plus fort de son expansion au XVIIIe siècle. C’était l’un des plus grands vignobles de l’époque, produisant un vin léger à base de gamay, le picolo, qui faisait le bonheur des guinguettes parisiennes et des clients picoleurs.

 

Ces vignes ont cohabité avec les Figuiers, qui ont peu à peu dominé et ramené la vigne à environ 1000 ha au milieu du XIXe siècle. La complantation a évolué pour des raisons économiques :

 

«Tantôt nous intercalons nos arbres parmi les vignes usées que l’on se propose de détruire prochainement et qui, après l’arrachage, se trouveront converties en figueries ; tantôt, nous établissons de petites figueries sans aucune culture intercalaire. »

Louis Lhérault Asperges, Figuiers, Fraisiers et Vigne cultivées à Argenteuil.

 

« Génial agriculteur et viticulteur, il introduisit aussi l’Asperge entre les rangs de vigne, pour doper les revenus des petits vignerons du coin, alors en baisse, et sélectionna pour ce faire une asperge précoce restée célèbre, l’Asperge Blanche d’Argenteuil.

 

14 avril 2017

La Belle d’Argenteuil de Laurent Bérurier avec bel Épineuil de Dominique Gruhier c’est le pied ! ICI 

 

« Il perfectionna la culture des Figuiers complantés dans les vignes en vulgarisant un savoir-faire très élaboré pour obtenir des fruits de qualité, tôt en été, avec des variétés adaptées dont une est passée à la postérité sous le nom de Violette d’Argenteuil.

L'adieu au cru du vigneron d'Argenteuil. Dernière vendange pour Jacques Defresne sur son petit domaine du Val-d'Oise.

Par Jean-François Dupaquier — 6 octobre 1995 à 09:32

 

Ce mercredi 4 octobre, le soleil achève de sécher les grappes de Seyne-Villard, un plant nantais, lorsque Jacques Defresne, ses voisins et ses amis se mettent gravement à l'ouvrage. Un cinquième d'hectare ne leur demandera qu'une petite journée de travail. La parcelle de la famille Defresne paraîtrait minuscule à un vigneron du Bordelais ou du Languedoc, et pourtant, c'est l'une des plus grandes vignes de la région parisienne, la seule digne de ce nom dans le Val-d'Oise, où les amateurs de tradition vinicole se contentent souvent de presser le jus de la treille qui pend au dessus de leur terrasse, et d'en tirer quelques bouteilles.

 

«Ça me fait quelque chose, la dernière vendange. Vous pensez, ma famille cultive la vigne depuis 1342 à Argenteuil. Quand j'étais petit, mon père ne vivait que de ça, avec les asperges et les fruits. Ce n'était pas l'Argenteuil d'aujourd'hui. Mais l'entretien demande trop de soins. A mon âge, je préfère me consacrer aux arbres.»

 

A 73 ans, Jacques Defresne a choisi de tirer un trait sur un glorieux passé. Depuis le XIVe siècle, de père en fils, la vigne a été leur passion et la richesse d'Argenteuil. «Dès l'époque carolingienne, on trouvait de la vigne sur les pentes des buttes de Montmorency, de Cormeilles-en-Parisis, du Mont Valérien, pour ne citer que les reliefs les plus abrupts», rappelle l'historien Marcel Lachiver, vieil ami des Defresne dont il a reconstitué l'histoire familiale. Jusqu'à l'avènement du chemin de fer, le vin n'était pratiquement pas transportable, sinon par voie fluviale. «C'étaient nos ancêtres qui livraient le vin de Paris», insiste Jacques Defresne.

 

Au XVIIIe siècle, les Parisiens buvaient essentiellement du vin de Su-resnes et d'Argenteuil. Dans cette dernière commune, la vigne occupait alors plus de 3.000 hectares: le plus important vignoble de France! Argenteuil produisait son propre cru, le picolo, un vin rouge de cépage Gamay, qui avait remplacé le pinot de Bourgogne cultivé au Moyen Age. La richesse des vignerons d'Argenteuil en faisait alors une classe à part, la seule de France qui, longtemps avant la Révolution, s'était débarrassée des pressoirs féodaux. Les familles les plus aisées se partageaient d'énormes machines de chêne coûtant plus de 1.000 livres, et en faisaient profiter les autres récoltants.

 

«A cette époque, la concurrence était dure entre les vignerons de la région, tient à rappeler Jacques Defresne. Pour ne pas payer l'octroi parisien (1), nos ancêtres emballaient parfois les attelages et bousculaient les gabelous. On avait aussi fait passer des tuyaux en gomme arabique à travers le mur de l'octroi, pour y faire couler la marchandise non taxée.»

 

Dans le célèbre estaminet de Ramponneau, au XVIIIe siècle, on servait à profusion le vin d'Argenteuil, un liquide pas très alcoolisé et d'une conservation aléatoire. Mais pour apaiser à meilleur compte la soif des Parisiens, les vignerons d'Argenteuil avaient imaginé un dispositif ingénieux: les soiffards venaient boire à l'extérieur des barrières de l'octroi dans des baraques qui, au XIXe siècle, allaient devenir les guinguettes. Et pour attirer davantage de clients, les vignerons vendaient le picolo non pas au pichet, mais à l'heure de consommation, se rattrapant du temps que les ivrognes, foudroyés par l'abus d'alcool, passaient sous la table!

 

La suite ICI

 

Argenteuil s’attache à entretenir la mémoire des cultures de la vigne, de la figue ou de l’asperge. Elles sont un témoignage unique du passé rural de la ville et participent de sa renommée à travers l’histoire.

ICI 

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28 août 2019 3 28 /08 /août /2019 06:00

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« Cauda, cauda, cauda la socca ! »

 

Un indice : le journal local fait l’objet d’une bataille féroce pour son contrôle entre le milliardaire Xavier Niel et le milliardaire franco-libanais propriétaire de « Valeurs Actuelles » Iskandar Safa, soit le duel sans merci entre le motard Christian et le chauve Éric pour faire main basse sur l’ancien territoire de Jacques Médecin.

 

Trêve de cachotteries !

 

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Le Comté de Nice – qui n’est pas un fromage sauf pour Christian Estrosi et Éric Ciotti – a été officiellement rattaché à la France en 1860, en même temps que le duché de Savoie.

 

Le 24 mars 1860, Napoléon III et Victor-Emmanuel II signent le traité de Turin, qui prévoit l'annexion du Comté de Nice à la France, en échange d'une aide de Napoléon III pour contenir les Autrichiens et unifier l'Italie.

 

Un plébiscite est voté le 15 et le 16 avril 1860. Le rattachement est officiellement célébré le 14 juin 1860. Le département des Alpes-Maritimes est alors créé par l'addition du Comté de Nice et de l'arrondissement de Grasse.

 

« Dans À propos de Nice, Jean Vigo ponctue le film de de passages où un livreur de socca, zigzaguant sur son vélo, la tourtière sur la tête, apparaît comme une figure emblématique du Vieux Nice. La socca est en effet inséparable des quartiers anciens de la rue Pairolière au cours Saleya et au port. On y appelait socca l’immense béret plat des chasseurs alpins, « les diables bleus », à l’époque où ils déambulaient dans la cité. »

 

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Comme souvent il est assez difficile de retracer l'histoire de la socca avec certitude. Ni provençale ni italienne, la cuisine niçoise emprunte à l'une comme à l'autre pour se forger une identité propre. En l'occurrence, la socca est probablement une forme dérivée de la «farinata», une galette à base de farine de pois chiches que les Italiens font dorer au four depuis le Moyen Age. Le plat a des origines beaucoup plus anciennes dans le bassin méditerranéen et jusqu'au Moyen-Orient.

 

Mais c'est dans les années 1900 que le plat se serait popularisé à Nice, en particulier par l'intermédiaire d'une marchande ambulante de socca, une certaine Theresa, qui « à l'heure des oiseaux et des pêcheurs » se rendait vendre sa production avec un fourneau ambulant.

 

Ainsi, dans la vieille ville ou dans les quartiers laborieux du port ou de Riquier, les ouvriers faisaient leur merenda, casse-croûte en niçois, avec de la socca. Il n'était pas rare dans la vieille ville d'entendre l'appel des vendeurs de rue de jadis : «Cauda, cauda, cauda la socca !»

 

Pêcheurs, dockers, ouvriers de l'usine de tabac usaient alors de leur portion de socca comme garniture en la glissant dans une petite miche de pain. Mais cette façon de la déguster, « à l'ancienne », a quasiment disparu aujourd'hui.

 

« En Ligurie, c’est la farinata, qui s’appelle aussi tortelasso en savonais, devient cecina plus loin vers l’est, pour redevenir simplement torta à Livourne, en abordant la Toscane Enfin, on ne sera pas étonné de trouver en Corse, longtemps sous domination génoise, la bastiaise torta di cecci.

 

« À Livourne, le cinque e cinque, petit pain fourré de torta, est un casse-croûte populaire dont le nom remonte au XIXe (où il signifiait cinq centimes de pain farci avec cinq centimes de farinata).

 

La socca se déguste chaude, si possible juste à la sortie du four, souvent accompagnée de poivre et sans l'aide de couverts.

 

Source : Traité du pois chiche Robert Bistolfi Farouk Mardam-Bey

 

 

Le Petit Larousse n'est pas chiche avec la socca !

le 02/06/2016 Nice-Matin

 

Chez Théresa, marché aux fleurs, Socca

 

Le genre d'article qui ne fait pas un flop comme une crêpe molle. En le publiant, vendredi 13 mai, on se doutait bien à la rédaction, que ce papier, évoquant l'entrée de la spécialité niçoise dans le célèbre dico, porterait bonheur à la repasse. Bien vu.

 

Des mails ont mis de l'huile sur le feu. Enfin, sans trop brûler. Mais suffisamment gratinés, pour qu'on vous les serve tout chauds. On retiendra celui de Jean Digani, « Niçois né dans le Vieux-Nice ». Ce pertinent lecteur, écrit « soca ». Avec un seul « c », car c'est la règle.

 

Celle, en tout cas, d'un dictionnaire différent du Larousse. Le dico nico-français, que Georges Castellana, curé de la cathédrale Sainte-Réparate, rédigea entre 1935 et 1955. L'ouvrage fait toujours référence. « Si ce nom entre dans le dictionnaire français, autant en respecter l'orthographe… »

 

Donc, soca sans double consonne. En revanche, Jean Digani refile « una soca » (une gifle) à Pierre Botticelli : « Le restaurateur manque d'information. Cette tourte qui fait notre bonheur, n'est pas connue de Cannes à Menton (comme l'avait déclaré dans nos colonnes Pierre Botticelli N.D.L.R.), mais de Cannes à Gênes et plus. Elle change simplement de nom et s'appelle « farinata » en Ligurie… »

 

DIX MILLE ANS DE RÉGAL

 

Mesclun terminologique. C'est ce que révèle le savant courrier d'André Giordan, professeur d'épistémologie, Niçois de souche, auteur de conférences sur l'histoire de la cuisine patrimoniale.

 

« Farinata » en Ligurie, « Ceccina » en Toscane, « Fainè » en Sardaigne, « Torta di cheggi » en Corse, « Cade » à Toulon… À chaque contrée, sa socca, que nous continuons à écrire avec deux « c », car c'est plus fort en goût !

 

Le savoir de l'universitaire n'a pas la finesse de la galette locale, mais l'épaisseur d'un millefeuille bien nourrissant. Monsieur Giordan remonte presque au déluge : « Les fritures à base de pois chiches concassés ou de farine de pois chiches, ont une histoire longue de plus de dix mille ans ! » Proche-Orient, Mésopotamie, Phénicie, Égypte… stockent tous du pois en raison de ses « propriétés diététiques et énergétiques ».

 

Voilà de quelle manière cette tête dure miniature prend la grosse tête en devenant l'ancêtre des couscous, kormas, potages, estouffades, houmous, falafels…

 

FINESSE ET CHALEUR SUR FOND CUIVRÉ

 

Comment les pois chiches roulent-ils jusqu'aux rivages niçois ? Grâce aux marins phéniciens, qui, « au début du deuxième millénaire avant Jésus-Christ, les exportent sur tout le pourtour méditerranéen. La tradition de plats à base de farine de pois chiches frite dans l'huile, est attestée dans toute la région ».

 

Sous l'Ancien Régime, la farine se poudre de raffinement à l'instar des perruques blanches. Dès le XVIIe siècle, « les Niçois se mettent à verser la pâte en couche fine dans un plat cuivré qui tient bien la chaleur sur un fond d'huile chauffée et à l'enfourner dans un four très chaud. C'est ainsi qu'est né le plat que nous connaissons aujourd'hui. » Croustillant. Fumé au feu de bois de pin ou d'olivier. Saveur authentique « quand elle est consommée immédiatement à la sortie du four avec un peu de poivre ». Et toujours avec les doigts…

 

UNE DIÉTÉTIQUE QUI SE LA PÈTE…

 

Fine fleur de la farine emblématique, André Giordan, nous donne une leçon magistrale de diététique. On en apprend de belles sur les petites boules : « Traditionnellement, le pois chiche était utilisé torréfié pour prévenir l'impuissance sexuelle des hommes ! Cuit, on le mangeait pour arrêter les diarrhées. Sa farine soignait les plaies, évitant les infections. On en faisait encore des cataplasmes contre les furoncles. »

 

Aujourd'hui, les graines cabossées sont de nouveau à l'ordre du jour de la phytothérapie pour leurs nombreuses propriétés énergétiques, mais pas que. Elles auraient également une vertu « diurétique, antiseptique pour la vessie et surtout stomachique ». On les assimile même à des vermifuges. En outre, « le pois chiche est actuellement considéré comme la légumineuse des régimes. Riche en protéines végétales, minéraux et nutriments, tels que manganèse, cuivre, folate, il est, en revanche pauvre en matière grasse ».

 

Sauf que trop de pois chiches cavalant dans les boyaux, finissent par se la péter dans un délire digne d'un orphéon sonore, qui n'est pas bidon !

 

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