Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 mai 2019 4 09 /05 /mai /2019 06:00
Une ligne de chars, tels ceux qui écrasèrent le mouvement prodémocratique de Tian’anmen en 1989. L’homme qui fait face aux chars est, ici, le globe terrestre. Le monde est un homme seul face aux chars commerciaux de la Chine.  Dessin de Lauzan, Chili.

Une ligne de chars, tels ceux qui écrasèrent le mouvement prodémocratique de Tian’anmen en 1989. L’homme qui fait face aux chars est, ici, le globe terrestre. Le monde est un homme seul face aux chars commerciaux de la Chine. Dessin de Lauzan, Chili.

Va falloir vous y faire les gens du vin de France, vos routes des vins avec pancarte au bord du bitume sont dépassées, les chinois lancent le concept de route du vin à cheval vapeur jusqu’à Lyon, c’est bon pour les vignerons du Beaujolais qui vont pouvoir faire la nique aux bordelais dans l'Empire du Milieu.

 

China Railway High-speed (CRH)

 

COMPAGNIE FERROVIAIRE

CNR 中国总公司

 

Duisbourg – Wuhan via Pékin, Moscou, Varsovie 8488 km

 

Dans cet extrait du magazine "Avenue de l'Europe" de février 2019, voici ce train chargé de conteneurs entrant en gare après douze jours de trajet... et 10 000 kilomètres. Le trajet est subventionné par la Chine : des droits de passage hors de ses frontières sont notamment payés par l'Etat, via une société d'exploitation chinoise. Ce qui permet de brader le coût de transport des conteneurs et de remplir les trains.

Moins cher que l'avion, plus rapide que le bateau

 

"Ce train est moins cher que l'avion et plus rapide que le transport maritime", explique Yuchen Gan, le jeune intermédiaire chinois qui négocie le transport des marchandises sur ce train pour ses clients internationaux. Il fait venir de Chine 800 conteneurs chaque semaine, chargés de vêtements, produits hi-tech, téléphones portables, pièces automobiles...

 

Dans le sens retour, le train repartira vers Chongqing chargé de produits allemands (des médicaments et de l'alimentation). L'Etat chinois prend en charge près de la moitié du prix du conteneur. C'est tout bénéfice pour les clients. "Ici, on a de vraies possibilités de développer nos échanges, expose Yuchen Gan. Aux Etats-Unis, on est ciblés, soumis à de nouvelles taxes douanières. Il est important pour nous de travailler avec l'Europe."

 

Extrait de "Allemagne : l'entrisme chinois", un reportage de Frédérique Maillard-Laudisa et Denis Bassompierre, à voir dans "Avenue de l'Europe" le 27 février 2019. 

 

De la "Route de la Soie" à "la Route du Vin", les trains de fret Chine-Europe apportent de nouvelles opportunités en France (REPORTAGE)

        

French.xinhuanet.com | Publié le 2019-03-23 à 18:52

Par Xu Yongchun et Tang Ji

 

LYON, 23 mars (Xinhua) -- Après avoir parcouru plus de 10.000 kilomètres en 18 jours pour traverser le continent eurasiatique, un train de fret en provenance de Wuhan, dans le centre de la Chine, est arrivé le matin du 5 mars au terminal ferroviaire de Vénissieux, au sud de Lyon, en France. Ses conteneurs renfermaient des équipements sportifs, des produits électroniques et des objets destinés à une exposition culturelle.

 

Au XVIe siècle, Lyon était le terminus en Europe occidentale de l'ancienne Route de la Soie, un lien tissé entre l'Orient et l'Occident pour les échanges de produits, d'innovations techniques, de doctrines et de cultures. Aujourd'hui, les trains de fret Chine-Europe (TFCE) apportent de nouvelles opportunités et favorisent la croissance du commerce sino-français, dont le volume a dépassé les 60 milliards de dollars en 2018.

 

La société allemande DBO Bahnoperator se charge du transit des TFCE de Duisbourg à Lyon. Le responsable de DBO, Marcel Stein, estime que le transport ferroviaire offre aux marchés de nouvelles opportunités d'importation et d'exportation. "Le délai de livraison de la Chine vers la France par fret ferroviaire est d'environ 15 jours, juste entre celui du fret maritime (environ 40 jours) et celui du fret aérien (quelques jours), tandis que les coûts ne représentent qu'une faible partie de ceux du transport aérien et sont similaires à ceux du transport maritime."

 

"Les trains de fret Chine-Europe représentent une solution idéale", affirme M. Stein. Pour ceux qui veulent transporter leurs marchandises du continent européen vers la Chine, "l'itinéraire ferroviaire reliant Lyon en France à Wuhan en Chine n'a pas de rivaux sur le marché."

 

D'après les statistiques officielles chinoises, les TFCE ont connu une progression galopante depuis leur lancement en 2011. Le nombre cumulé d'expéditions de TFCE a dépassé 12.000 fin 2018, desservant 56 villes chinoises et une quarantaine de villes dans 15 pays européens. Soixante itinéraires relient une centaine de villes chinoises et européennes en traversant le continent eurasiatique, constituant aujourd'hui une grande artère pour le commerce international.

 

En France, les TFCE ne cessent de s'étendre. En avril 2016, le premier itinéraire reliant Lyon et Wuhan a été mis en service. En octobre 2017, un itinéraire "sur mesure" a été lancé entre Wuhan et Dourges (nord de la France) à la demande de Decathlon, groupe français de grande distribution de sport et de loisirs.

 

La responsable du terminal de Vénissieux, Brigitte Bernard, déclare n'avoir jamais vu de conteneurs venus de Chine avant 2016. Suite à la mise en service de l'itinéraire Wuhan-Lyon, des conteneurs chinois arrivent toutes les semaines dans ce terminal. "Malgré une proportion faible actuelle des conteneurs chinois dans notre terminal, je m'attends à une croissance et espère accueillir davantage de conteneurs venus de la Chine", indique-t-elle.

 

Wang Lijun, PDG de la société Wuhan Asia-Europe Logistics (WAE) qui opère des TFCE au départ de Wuhan, précise que deux convois en provenance de Wuhan arrivent chaque semaine à Lyon, d'où les cargaisons sont distribuées et livrées à Paris, à Bordeaux et à Dourges.

 

Grâce au dynamisme commercial sino-francais, à la promotion de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) et à la réduction de la durée des trajets, les TFCE ont été choisis par davantage de grandes entreprises françaises dont Peugeot, Citroën et Decathlon, alors que des petites et moyennes entreprises ont commencé à manifester leur intérêt pour ce service.

 

Dans le même temps, les catégories de cargaisons se diversifient, allant des pièces automobiles et aéronautiques aux produits médicaux et vins français.

 

Le vice-président du Nouvel Institut franco-chinois Alain Labat estime que le développement du fret sur cet axe ferroviaire dépend essentiellement de deux facteurs. "Le premier est la nécessaire amélioration des capacités exportatrices de la France, afin de rééquilibrer l'ensemble de son commerce extérieur. Le second concerne l'augmentation des importations chinoises depuis la France."

 

"La première Exposition internationale des importations de la Chine, qui s'est déroulée à Shanghai en novembre 2018 et à laquelle la France a largement participé, laisse espérer des développements favorables", selon M. Labat.

 

"Pour aller plus loin, il est nécessaire d'entreprendre une véritable pédagogie interculturelle sur l'Initiative la Ceinture et la Route, afin qu'un maximum de décideurs français, notamment politiques et économiques, prennent toute la mesure de l'initiative chinoise", préconise-t-il.

 

Parallèlement, grâce à la montée en gamme des équipements sur les trains, les TFCE pourront satisfaire les demandes diversifiées de clients, avec par exemple le transport frigorifique de produits agro-alimentaires, indique M. Wang.

 

La société WAE négocie actuellement avec des associations de vins de Bordeaux pour introduire des produits de cette célèbre région viticole française sur une plate-forme d'e-commerce chinoise, où les consommateurs pourront passer leurs commandes, et les vins seront transportés par des conteneurs frigorifiques de TFCE, révèle-t-il.

 

"Des viticulteurs locaux s'intéressent beaucoup à notre projet. Une fois le service mis en place, la 'Route de la Soie' deviendra une 'Route du Vin'", prévoit M. Wang.

Fret.Duisburg-Chongqing, la nouvelle route de la soie

 

 

En mars, Xi Jinping a accueilli l’arrivée d’un train de marchandises dans le port rhénan de Duisburg avec trois coups de gong, appelant l’Allemagne à se joindre à la Chine pour développer une “nouvelle route de la soie” entre les deux économies.

 

C’est en effet le projet stratégique favori du président chinois. Depuis sa prise de fonction, en 2013, M. Xi évoque régulièrement l’idée d’une nouvelle route de la soie entre la Chine et l’Europe lors de ses déplacements à l’étranger. En visite au Sri Lanka, il a ainsi parlé en septembre d’une “route de la soie maritime du XXIe siècle” en inaugurant le chantier d’un port de 1,5 milliard de dollars. Xi Jinping souhaite améliorer les liaisons de la Chine continentale, et en particulier de sa partie occidentale, avec l’Europe.

 

Ce projet pourrait provoquer le plus gros bouleversement des routes commerciales depuis que la Chine a fait son entrée en force dans le commerce international, il y a vingt ans. Baptisé Yuxinou, le train Chongqing-Duisburg est un exemple parfait de l’ombre que la géopolitique projette sur la mondialisation. Une grande partie de son tracé de 11 000 kilomètres passe par la Russie, le tronçon en question étant géré par Trans-Eurasia Logistics, une coentreprise créée par la Deutsche Bahn et Russian Railways.

 

A l’heure où le conflit ukrainien durcit les tensions commerciales entre la Russie et l’Union européenne, on a là un maillon vulnérable dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. Cette route est de plus en plus utilisée par des groupes occidentaux comme l’américain Hewlett-Packard (HP) ou les allemands BMW et Mercedes-Benz, auxquels elle offre un moyen plus efficace de transporter des marchandises de grande valeur que les voies maritimes traditionnelles. Près des deux tiers des produits fabriqués par HP près de Chongqing sont expédiés en Europe par le rail. Le premier convoi transportant des voitures allemandes est arrivé en Chine en septembre.

 

Selon les exploitants des trains et leurs clients, le conflit ukrainien ne s’est pas encore répercuté sur leurs opérations. “Il n’y a pas eu de retard”, souligne-t-on chez DB Schenker, la branche fret de la Deutsche Bahn. Conscient que l’avenir de cette route dépend autant de la bonne volonté de Vladimir Poutine, le président russe, que des ambitions commerciales de Xi Jinping, HP a toutefois mis au point des solutions de remplacement.

 

La grande majorité des échanges commerciaux entre la Chine et l’UE se fait encore par la mer. Les quatre trains qui arrivent chaque semaine à Duisburg en provenance de Chine transportent 40 à 50 conteneurs chacun, alors que les cargos modernes en contiennent plusieurs milliers. Pour autant, le volume du fret ferroviaire entre l’Europe et la Chine augmente rapidement et est loin d’être négligeable.

 

L’intérêt de cette route est facile à comprendre : elle offre à certaines entreprises une version bien plus efficace de la mondialisation. De porte à porte, les produits chinois mettent en moyenne 22 jours pour arriver à Duisburg par le train, soit deux fois moins que par la mer, et pour à peine 20 à 25 % plus cher, explique Ronald Kleijwegt, le directeur européen de la logistique de HP.

 

Contrôlé plus directement par le groupe, le trajet ferroviaire est plus prévisible que le voyage maritime, où même les grandes entreprises sont à la merci de plannings erratiques. HP compte donc faire davantage appel au transport terrestre. Reste à savoir si les frontières russes avec l’Europe demeureront ouvertes au commerce et quelles sont les visées à long terme de M. Poutine. Pour le moment, le Kremlin tient à avoir Pékin de son côté.

 

Il n’en demeure pas moins que la Russie et la Chine sont fondamentalement rivales en Asie centrale, explique Niklas Swanström, qui dirige le Programme d’études de la route de la soie, un centre de recherche commun de l’Ecole d’études internationales avancées de l’université Johns Hopkins et de l’Institut de politique de développement et de sécurité suédois. Les deux pays ont des projets ferroviaires concurrents pour relier la Chine à l’Europe, ajoute-t-il.

 

A long terme, la route de la soie de Xi Jinping contournera la Russie. De son côté, la Russie souhaite faire du Transsibérien la principale voie entre la Chine et l’Europe. Le risque, selon M. Swanström, c’est que la Russie utilise les voies ferrées comme elle utilise les gazoducs, qu’elle peut ouvrir et fermer à sa guise – c’est-à-dire comme un outil stratégique.

 

Mais un tel comportement serait bien plus dangereux à long terme pour Moscou que pour les pays européens et la Chine. “A part ses ressources naturelles, la Russie n’a pas grand-chose à offrir à Pékin”,rappelle M. Swanström, alors que l’UE est le plus gros marché d’exportation pour la Chine. A Duisburg, les trains continuent pour l’instant leurs allers-retours vers la Chine.

 

Toutefois, les responsables savent bien que l’ombre géopolitique pourrait s’obscurcir. “Je serais surpris que cela continue aussi tranquillement, confie Julian Böcker, le porte-parole du port. Nous ne savons pas ce qui va se passer.”

 

—Shawn Donnan 
Publié le 17 octobre 2014 dans Financial Times (extraits) Londres

 

Partager cet article
Repost0
8 mai 2019 3 08 /05 /mai /2019 06:00
Elle n’était pas vraiment belle la 4 L... mais avec la Super Export suis allé jusqu’à Ghardaïa

Ma vie de chauffeur d’auto commença dans l’illégalité dans la 2 CV de mon père sur le chemin de la Garandelière où je ne risquais guère de croiser les pandores de la brigade de la Mothe-Achard.

 

Lors de mon séjour à Pouzauges pour aller à la Fac à Nantes j’achetai la 2CV du curé.

 

Je fis une petite incursion chez Fiat pour  loger ma petite famille mais avant de partir à Constantine  en Algérie pour mon service national civil je décidai d’acquérir une 4 L super export en plaques rouges (! Il s’agit de plaques spéciales pour véhicules de tourisme en transit, destinés à l’exportation qui ont été achetés neufs en France mais sont exonérés des droits de douane et de la TVA.

Plaque immatriculation rouge (transit)

Je suis venu la chercher à Paris.

 

Nous avons pris le bateau à Marseille pour Annaba, puis nous avons sillonné l’Algérie de l’Est tous les 4, le 4e étant Ulysse mon chien boxer.

 

Nous avons exploré la Kabylie, les Aurès et le sud jusqu’à Ghardaïa.

Résultat de recherche d'images pour "Gardhaïa" Maurice BOUVIOLLE (Beauvais1893 - 1971) Vue de Gardhaïa

 

Le service durait 18 mois, comme j’étais maître-assistant à la faculté de Droit j’avais 3 mois de vacances mais l’autorité militaire nous interdisait de rentrer en France. Ce qu’aucun d’entre nous ne respectait. Nous reprîmes le bateau mais pour le retour mon trésor de guerre en francs avaient fondu (nous étions payés en dinars algériens) je décidai donc de rentrer par la terre soit via Gibraltar avec mon chien Ulysse comme passager, puis la frontière algéro-marocaine et la traversé d’Ouest en Est de l’Algérie.

 

Il fallait être complètement givré pour entreprendre ce périple, à la moindre panne, vu l’état de mes finances, c’était la cata. Mais la petite boîte à sardines, vaillante et increvable, ne connut jamais une seule panne.

 

Je l’ai ramenée à Paris, le seul problème que j’eus avec elle ce fut avec le service des douanes mais en négociant je réussis à éviter de casquer un max.

 

Parlons d’elle dont on dit que l’ex-Régie envisage de la ressortir en mini-SUV

L’image contient peut-être : nuage, ciel et plein air

 

Plein pot sur une passion française, la 4L

09/02/2011 (MIS À JOUR LE 22/01/2016

par Gérard Conreur ICI 

 

« Comme la 2 chevaux qui ne ressemble à rien, comme cette tour de métal surgie dans le Paris du baron Haussmann, comme encore la Caravelle, le Concorde ou le TGV, le Moulin rouge, le camembert et pourquoi pas le Beaujolais, la 4L est une part essentielle de notre exception culturelle, un fragment intime de notre identité. Quelque chose dont nous seuls étions quasi génétiquement porteurs. Elle n’aurait pas pu voir le jour à Osaka ou à Sidney. Elle est née sur une table à dessin, entourée de fumeurs de Gitanes . Au bistro de l’usine, on parlait d’elle et peut-être déjà des cadences infernales. »

 

La Renault 4 ©Renault autrement dit la R4 ou encore la 4L voit le jour sur l’Île Seguin en août 1961. C’est une nouvelle réponse de Renault à la 2cv Citroën, réponse ou riposte que n’avait su apporter jusqu’alors la 4 CV. Cette fois, le match va être plus serré et s’il n’est pas décisif dans la gamme des véhicules populaires de grande diffusion, la Renault 4 marquera définitivement l’histoire de l’automobile en France. Deudeuche et Renault 4 nous laissent pantois sur l’inventivité du siècle passé à une époque – la nôtre – où toutes les bagnoles se ressemblent. Ajoutons enfin que ce vingtième siècle avait aussi commis la cocotte-minute et le Vélosolex…

 

Des années secrètes de la R4 – la phase de conception baptisée Programme 350 – bien peu de choses ont transpiré. Quelques photos ou vues d’artistes… La 350 sera une traction avant. A l’opposé donc, c’est le cas de le dire, de la 4cv. Terminées aussi les courbes arrondies, la nouvelle Renault adoptera la coupe au carré et l’angle droit et quand le beau jour arrive d’une première présentation aux professionnels de la marque, la consternation se lit rapidement sur les visages avec une implacable certitude : avec un look pareil, cette voiture ne se vendra jamais ! La Renault 4 termine sa carrière en 1992 et tient le record de la voiture française la plus fabriquée : 8 135 424 exemplaires.

 

Deux choses encore, c’est probablement l’une des dernières voitures que l’on pouvait encore démarrer à la manivelle et qui oubliera ce manche de parapluie qui lui faisait office de levier de vitesse ? Enfin, au cours de son existence, la R4 aura vu apparaître les feux de détresse et la ceinture de sécurité. Elle a servi, en livrée rouge, chez les sapeurs-pompiers, en bleu chez les gendarmes, en jaune avec l’oiseau bleu chez les postiers, en blanc nature pour l’armée.

 

Pierre Overney : mort pour un clown

16 FÉVR. 2018 PAR ALEXANDRE ANIZY BLOG : LE BLOG DE ALEXANDRE ANIZY

 

Le 25 février 1972, à 14h30, l'ouvrier Pierre Overney mourait d'une balle en plein cœur à l'usine Renault de Boulogne-Billancourt. Bien entendu, ses chefaillons maoïstes ne l'ont pas accompagné au paradis

 

Morgan Sportès doit avoir des comptes à régler avec son passé : il le fait avec talent dans son récit documentaire Ils ont tué Pierre Overney (Grasset, 2008, c'est ce qui nous importe ici.

 

Ils ont tué Pierre Overney

            « A l'époque, les maîtres à penser de la Gauche prolétarienne, Alain Geismar, Serge July, André Gluksmann, Pierre Victor, envisagent comme horizon de la révolution l'année 1974. » (p.29/271)

 

            Pour cela, les maos français ont investi les usines, parce qu'après mai 68 où une vingtaine de barricades déclencha une grève générale qui faillit renverser De Gaulle, ces minots pensaient : « qu'avec un mois de manifs, trois coups de feu, deux douzaines de morts, on foutrait la société par terre, explique un mao et non des moindres : le ci-devant vicomte Charles-Henri de Choiseul-Praslin (...) allié par ailleurs aux Wendel, les maîtres de la sidérurgie(...) » (p.28/271) En 1969, ils ne sont que 4 maos à pointer chez Renault à Boulogne-Billancourt, mais les hostilités commencent en janvier 1970 avec l'initiative de prolos : la bataille du métro (il s'agissait de bloquer tous les soirs le contrôleur de la RATP et ainsi de faire voyager gratuitement les ouvriers qui rentraient chez eux). « Pierre Overney, "qui était de toutes les bagarres", car il aimait la cogne, participera à la "Bataille du métro". » (p.36/271)

 

            Que faisaient les maos au sein de l'usine ?

 

            « Trente ans et quelques plus tard, Bouboule s'est posé la question :

 

C'était pas tout à fait faux, ce que disait la CGT : je me baladais partout dans l'usine, dans n'importe quel atelier, sans autorisation, avec dans la poche ventrale de mon bleu de travail un énorme paquet de tracts que je distribuais... On me laissait faire, alors que c'était un motif d'expulsion. J'aurais pu être viré quarante fois ! » (p.40/271)

 

Quand on connaît la rigueur des systèmes d'organisation de la production, on se dit, comme la CGT, que ces maos jouissaient d'une grande indulgence. Ici comme à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm (Paris, 5ème arrondissement).

 

            La Gauche Prolétarienne est interdite le 27 mai 1970. Ses membres rentrent alors dans une clandestinité... toute relative puisque :

 

« Les flics savaient qu'il y avait des réunions à Ulm, que Victor était là. On comptait dans ces assemblées jusqu'à cent cinquante personnes. Victor présidait comme porte-parole de Sartre. » le grand chefaillon Pierre Victor, apatride sans carte de séjour, doit toutes les quinzaines pointer à la préfecture de police ;

 

« (...) Victor a coopté au comité exécutif de l'organisation, où se prennent toutes les décisions importantes, un ancien mineur de fond : Paupaul ! Or ce Paupaul est une taupe. Son agent traitant est le commissaire Jacques Harstrich, des Renseignements Généraux. » (p.61/271)

 

Dans l'épopée de la GP, tout est à cet avenant grotesque. 

 

 Pour Pierre Overney, la fin de la mascarade maoïste tolérée par le pouvoir sera tragique, mais elle aura évité un bain de sang :

 

« Une "manif militaire" ultra-dure est prévue pour le 25 février au soir, à Paris, boulevard Voltaire, XIe arrondissement. On compte sur les Os de la Régie pour grossir les bataillons... Dans les sous-sols de l'université de Jussieu, véritable caverne d'Ali Baba du terrorisme, on fabrique des centaines de cocktails Molotov.

 

― C'était une vraie folie, raconte Jacky aujourd'hui. Les cocktails Molotov, c'est une arme de guerre. Les partisans russes utilisaient ça pour cramer les chars d'assaut nazis ! Il était prévu de prendre en tenaille les CRS, lors de la manif, et de les bombarder. Il y aurait eu des morts, c'est sûr, les flics auraient tiré, si...

 

― Il n'y avait pas que les cocktails Molotov de prévus ! ajoute Philippe Tancelin. Certains comptaient apporter des armes... » (p.133/271)

 

« La violence était prévue non seulement pour la manif du 25, mais aussi pour la distribution de tracts chez Renault qui devait la précéder, précise Philippe Tancelin. » (p.136/271)

 

Complétons le scénario : aucune tactique de repli n'est mise au point. En clair : on envoie les mômes aux casse-pipes !

 

            Ce 25 février 1972, avant l'action, Pierre Overney, qui vit maintenant avec Geneviève et ses deux enfants d'un premier mariage, et qui, selon le commissaire Poiblanc, « considéré jusqu'ici comme instable, bohème, avait commencé à se calmer »,  déjeune à Billancourt avec des camarades.

 

« ― Ils l'ont chauffé, ils lui ont fait boire de la gnole ! affirmera le cégétiste Roger Sylvain.

 

― Ils lui ont bourré la gueule pour l'envoyer au casse-pipe, comme les Poilus de 14 avant le Chemin des Dames, renchérit Michel-Antoine Burnier, journaliste à Actuel, revue underground.

 

― La victime, Pierre Overney, était dans la phase ascendante de l'ébriété, ajoute le docteur Martin qui remplace à la barre le professeur Lebreton. Cette phase est la plus dangereuse. Le sujet peut devenir agressif et perdre le contrôle de ses mouvements ! » (p.138/271)

 

Peu après 14 heures, les maos ont attaqué, et Pierre Overney s'est effondré, un trou rouge en plein cœur. Le grand chefaillon Pierre Victor, alias Benny Lévy positionné en retrait dans une rue adjacente, tient maintenant son cadavre chaud, son martyr... Mais il n'en fera rien, forcément.

 

            La suite, Morgan Sportès la raconte bien : Ils ont tué Pierre Overney.

La suite du billet ICI 

Geismar à la porte Emile Zola © Horace Photos

Geismar à la porte Emile Zola © Horace Photos

Partager cet article
Repost0
7 mai 2019 2 07 /05 /mai /2019 06:00
Bienheureux Jacques de Lézardière - 2 septembre Diacre, martyr - couvent des Carmes.

Bienheureux Jacques de Lézardière - 2 septembre Diacre, martyr - couvent des Carmes.

Coup sur coup j’ai reçu via le formulaire de contact de mon blog deux demandes de renseignements sur des maisons, l’une la ferme de la Célinière, que je n’ai jamais connue car je suis né au Bourg-Pailler à l’entrée du bourg de la Mothe-Achard, mes parents Berthe Gravouil et Arsène Berthomeau s’y sont mariés, une noces de 3 jours banquet dans la grange, un paquet d’invités, le bœuf gras, la 4/4, la noce au son de l’accordéon, mon frère Alain et ma sœur Marie-Thérèse dites zézette y sont nées, ils se tapaient l’aller-retour à pied pour aller à l’école à la Mothe-Achard, 2 fois 4 km en passant par les chemins creux et à travers champ. Comme disent les gilets jaunes : « c’était mieux avant ». Les successeurs de mon grand-père à la Célinière, étaient les Raymondeau et René mangeait avec moi à la maison le midi.

 

L’autre est plus exotique puisqu’elle concerne une bâtisse sise du côté de  Châteauneuf du pape où j’ai effectué une mission de conciliation entre les deux camps qui s’affrontaient dans le meilleur style des querelles de village, version Anciens et Modernes, des vieilles histoires recuites, un maire le sieur Boisson, du domaine Caboche, usant et abusant de ses multiples mandats électifs : Chambre d’Agriculture, FNSEA…

 

Je vous livre le contenu de ces demandes.

 

Bien sûr je répondrai personnellement aux intéressés en leur communicant les personnes les plus à même de leur communiquer les renseignements qu’ils demandent.

 

Créer des liens, tel était l’une des ambitions de mon blog, c’est minuscule mais mieux que rien.

 

Commune

 

- La Célinière       

        

Monsieur,

 

Ma demande peut vous paraître bien étrange et je comprendrais que vous n'y donniez pas suite.

 

Mon mari et moi-même nous portons acquéreur de la ferme la Célinière à St Georges de Pointindoux. C'est dans ce domaine de calme et de charme que nous souhaitons voir grandir nos 3 enfants.

 

De toute évidence, cette ferme a une âme, une histoire que j'ai envie de découvrir.

Grâce à votre blog, j'ai pu glaner de précieuses informations mais certaines de mes questions demeurent sans réponse.

 

N'hésitez pas à me corriger si je me trompe. J'ai lu que la ferme est une ancienne métairie du Vicomte de Lézardière pour qui votre grand-père travaillait. Il était éleveur de bœufs gras et bouilleur de cru. (ce qui explique peut-être aujourd'hui encore la présence de plusieurs pommiers et poiriers ?).

 

Son fils, votre père Arsène faisait des battages, élevait des porcelets et était bouilleur ambulant.

 

 

Vous êtes ensuite installés à Bourg-Pailler à La Mothe Achard (début 1948 ?)

 

 

Mes questions :

 

 

- Savez-vous en quelle année la maison principale et la grange ont été construites ?

 

- Jusqu'en quelle année la Célinière était de la propriété du Vicomte de Lézardière et à qui a-t ‘elle été vendue ?

 

- La maison avec la partie "grenier" a-t ‘elle été construite en même temps que la partie plus basse qui sert aujourd'hui de salon ? Quid des dépendances attenantes ? L'histoire de la construction elle-même m'intéresse.

 

 

Je suis intéressée par tous les détails et anecdotes que vous voudrez bien me confier au sujet de ce lieu.

 

 

Il est important pour moi de connaître son histoire, d'imaginer son passé, la vie de ses anciens occupants, d'autant plus du milieu rural qui sont aussi mes racines…

 

 

Je vous remercie de m'avoir lue jusqu'au bout.

 

 

Bien cordialement,

 

 N.D

 

Lucia4-0185.JPG

                   - Recherche sur Philippe Dufays   

        

Bonjour Monsieur,

 

J'ai trouvé votre blog en effectuant une recherche sur le docteur Philippe Dufays de Châteauneuf du pape.

 

Il se trouve que j'ai acquis récemment une bâtisse en semi ruine sur la commune de Monteux dans le Vaucluse, ancien relais de diligence selon les vendeurs, et qui avait été cédée à leurs parents par le docteur Philippe Dufays.

 

Mon but était de retrouver des héritiers pour essayer de retracer l'historique de cette construction, mais selon vos écrits, le docteur Dufays est décédé sans laisser d'héritiers.

 

Peut-être avez-vous eu des contacts avec des membres de sa famille, pour rédiger votre article, famille auprès de laquelle, je pourrais commencer mes recherches sur l'histoire de ce bâtiment.

 

En vous remerciant pour votre aide, je vous souhaite une agréable journée.

 

L. M.

 

 

Henry-Pierre Troussicot est plus connu comme peintre. Là, il plonge le lecteur dans une intrigue vendéenne.

Résultat de recherche d'images pour "henri pierre troussicot le crime de l'hermitière"

 

On a lu

On connaît le Troussicot peintre et graveur, beaucoup moins l'écrivain. Henry-Pierre Troussicot, Yonnais né à Saint-Georges-de-Pointindoux vient d'écrire un ouvrage intéressant à plus d'un titre. Le crime de l'Hermitière est plus une chronique qu'un polar, dont l'action se situe dans un bourg vendéen (probablement entre La Mothe-Achard et Les Sables-d'Olonne) en... 1921 ! La Première Guerre mondiale est finie, le monument aux morts se construit, on éclaire à la bougie, on entend le forgeron battre l'enclume dès potron-minet.

 

Peut-être que cette histoire, qui a probablement existé, aurait mérité quelques dizaines de pages en moins pour la rendre plus percutante encore, comme un Frédéric Dard ou un Simenon. Henry-Pierre Troussicot se distingue par la reconstitution de l'ambiance de l'époque, évitant tout anachronisme, avec des dialogues, où resurgit le caractère de cette population rurale, jusqu'à l'enjomineur de La Roche-sur-Yon et le juge sablais. Troussicot écrit comme il peint, en mettant des couleurs autour de clairs obscurs à la Rembrandt. Ce roman devient superbe et le procès révèle encore mieux les haines, les ragots et les « sorcelages » de ces paysans rugueux, parfois retors.

 

NDLR : ça se passe à la Célinière, et ça parle de mes ancêtres...

Partager cet article
Repost0
6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 06:00
Stupéfiant les « serial killer of volatile» de la DGCCRF du 37 pourchassent le vigneron Sébastien David : ça va tourner au vinaigre !

La première pensée qui m’est venue en apprenant les tenants et les aboutissants de cette nouvelle affaire ce fut le calvaire des Guffens : Jean-Marie Guffens, 57 ans, vigneron, fondateur et propriétaire de la maison Verget, à Sologny (71), son épouse et ses salariés. Soupçonnés par l'Administration d'assemblages et de ventes de vins frauduleuses, son équipe et lui ont subi pressions, perquisitions et même des gardes à vue jusqu'à ce que le tribunal de Dijon décide d'annuler la procédure, en 2011. Voir la vidéo en fin de chronique.

 

18 novembre 2011

Cher Jean-Marie Guffens, je suis partagé entre colère froide et grande honte

 

Je viens de visionner le documentaire «  C'est arrivé dans une cave près de chez vous » réalisé par Jean-Yves Cauchard, je suis stupéfait, atterré et ébranlé par ce que toi, ta famille et tes collaborateurs venez de subir et d’endurer pendant des mois et des années de la part de fonctionnaires d’État, assermentés, dans l’exercice de leur fonctions de police judiciaire.

 

Jean-Marie, le serviteur de l’État que je suis est partagé entre colère froide et grande honte. Oui vraiment j’ai honte, une honte qui en appelle, sans faire de phrases, à réparation. J’admire ta force d’âme et ta dignité, ce bel orgueil à la Guffens face à une adversité si méprisable. Il n’empêche que cette affaire est indigne d’un véritable État de Droit, vous avez souffert dans vos corps, vos cœurs et vos âmes, dans votre dignité, d’un acharnement, d’une volonté de vous nuire et de vous briser. C’est intolérable et ça ne doit pas être toléré. »

 

100-dollars-pour-un-sherif-Wayne.jpg

 

La seconde, plus légère, je venais de visionner 100 dollars pour un shérif d'Henry Hathaway, où John Wayne, vieux marshal borgne, face aux questions insistantes d’un avocat sur le nombre de morts à son palmarès depuis son entrée en fonction, tergiverse, avant de concéder 26 macchabs à son palmarès. Ce fut la seule fois de sa carrière que John Wayne obtint un Oscar en 1970.  

 

La violence qu’a subie Sébastien David est certes plus légère que celle infligée à Jean-Marie Guffens, mais ce que je réprouve dans les 2 cas c’est le comportement des fonctionnaires de l’État. Ils se vivent comme des justiciers intraitables, qu'ils ne sont pas, des gabelous de la pire espèce, genre Fernand Raynaud, alors qu’ils se doivent de respecter des règles procédurales et de faire preuve d’intelligence face à des situations complexes. 

 

Dans le cas de Sébastien David ils agissent an nom d’un règlement communautaire :

 

L’annexe I C du Règlement CE n° 606/2009 de la Commission du 10 juillet 2009

Qui dispose :

 

« 1. La teneur en acidité volatile ne peut être supérieure à […]

c) 20 milliéquivalents par litre pour les vins rouges […]

3. Des dérogations au point 1 peuvent être prévues en ce qui concerne :

a) Certains vins bénéficiant d’une AOP […] s’ils ont été élaborés selon des méthodes particulières

b) « les vins ayant un titre alcoométrique volumique total égal ou supérieur à 13 % vol. »

 

Bref, il n’y a aucun risque sanitaire, ce n’est pas de la listéria dans les laits infantiles de Lactalis ou la bactérie E coli dans les steaks hachés de Leclerc. Le seul risque il est économique, cette hâte met en péril l'entreprise de Sébastien David.

 

Avant de sortir l’arme atomique : la destruction économique de l’entreprise de Sébastien David, on discute autour d’une table madame la Préfète, un peu de bon sens ne nuit pas pour passer au peigne fin un dossier de cette nature. Là encore, se contenter de se draper dans le costume de l'autorité c'est affligeant de la part des membres de ce corps à l’échine si souple face au pouvoir. Je parle en connaissance de cause : les préfets j’en ai pratiqué une flopée ! Très portés sur le oui monsieur le Ministre... Pour leur décharge, préfet ou préfète le matin, viré le soir.

 

En effet, il y a urgence à suspendre l’interdiction de vente d’un produit dès lors que celui-ci représente plus de la moitié du chiffre d’affaire de l’entreprise requérante et que l’interdiction « compromet à brève échéance l'existence même de l'entreprise » (CE 19 octobre 2001, Société Capral, n°238204).

 

En l’espèce, l’interdiction de commercialisation du lot LC16 cause à Monsieur DAVID un préjudice financier important. En effet, selon les acheteurs (professionnels ou particuliers) de la production de Monsieur DAVID, la perte s’élève à une somme pouvant aller jusqu’à 25 € la bouteille, soit un montant total de 51 950 €.

 

L’impossibilité de vendre les 2 078 bouteilles a un effet visible sur le chiffre d’affaires de Monsieur DAVID. Sur le mois de mars, le requérant enregistre un chiffre d’affaires en baisse de 81 % par rapport au mois de mars 2018.

 

Cette perte de chiffre d’affaires cause un préjudice d’autant plus grave à Monsieur DAVID que celui-ci a souscrit en 2018 un prêt d’un montant de 90 000 € pour réaliser des travaux de mise à niveau de ses vignes.

 

Ma référence au Marshall borgne de  100 dollars pour un shérif prend tout son sens, c’est quoi cette hâte à dégainer pour abattre une entreprise ? Vous êtes cinglés, irresponsables, de bien piètre serviteur du bien public, incapables de discernement. C’est grave, il ne faut pas s’étonner que ce vieux pays va mal. J’ai connu le service de la répression des fraudes au temps où il était rattaché au 78 rue de Varenne, ses cadres savaient faire la part des choses sans négliger de faire appliquer avec discernement la loi.

 

Je m’emporte, ça ne sert à rien il vaut mieux que je mette mes pas dans ceux de Me Morain qui a déposé :

 

1 RÉFÉRÉ SUSPENSION – Requête introductive d'instance à Madame la présidente ou monsieur le président du Tribunal Administratif d'Orléans

 

AUDIENCE le 10 mai à Orléans

 

RAPPEL DES FAITS

 

Monsieur Sébastien DAVID est vigneron, sa famille exploite un domaine viticole depuis le XVème siècle sur le territoire de la commune de Saint-Nicolas-de-Bourgueil.

 

Le 23 octobre 2018, Monsieur PIOVANACCI, agent de la Brigade d’enquête vins et spiritueux de la DIRECCTE Pays-de-la-Loire a mené une inspection sur la cuvée Saint-Nicolas-de-Bourgueil COËF 2016 produite par Monsieur DAVID (le numéro de lot est LC16). Au cours de la visite, des prélèvements ont été effectués : 3 bouteilles ont ainsi été emportées par l’agent.

 

Cette visite n’a pas eu de suites immédiates : dans le courant du mois de janvier 2019, Monsieur DAVID a pris l’attache de l’inspecteur pour lui demander les résultats d’analyse. C’est à cette occasion que l’inspecteur lui a indiqué que les analyses montraient une non-conformité et qu’il repasserait prochainement au domaine avec l’un de ses collègues.

 

Le 20 février 2019, Monsieur PIOVANACCI est revenu avec un autre individu qui s’est présenté comme étant de la même brigade que le premier agent (malgré les demandes de Monsieur DAVID, les agents ont refusé de produire un quelconque titre établissant leur qualité). A l’issue du contrôle qui a duré 3 heures, les agents ont notifié à Monsieur DAVID un procès-verbal de consignation des 2 078 bouteilles du lot LC16 pour une durée d’un mois.

 

Cette consignation, qui interdit la vente desdites bouteilles, a été prolongée par le Procureur de la République de Tours jusqu’au 19 avril 2019.

 

Par un courrier du 1er mars 2019, Monsieur PIOVANACCI a notifié à Monsieur DAVID son intention de proposer une mesure d’envoi du lot LC16 en vinaigrerie, distillerie ou autre usage industriel.

 

Monsieur DAVID a répondu par l’intermédiaire de son conseil pour contester cette mesure par un courrier du 14 mars 2019 

 

Par un courrier du 12 avril 2019 , Monsieur PIOVANACCI a notifié à Monsieur DAVID un arrêté préfectoral du 11 avril 2019. Par cet arrêté, la Préfète d’Indre-et-Loire constate que les bouteilles analysées démontrent une non-conformité à la réglementation européenne en matière de teneur en acidité volatile et ordonne à Monsieur DAVID d’envoyer l’ensemble des bouteilles constituant le lot LC16 en vinaigrerie, distillerie ou autre usage industriel.

 

Cet arrêté interdit donc à Monsieur DAVID de commercialiser son vin.

 

Pour le pauvre docteur en droit public que je suis l’argumentaire de Me Morain tient bien la route…

  • Sur l’urgence résultant du caractère irréversible de la situation
  • Sur l’urgence financière
  • Sur l’existence d’un doute sérieux quant aux décisions querellées
  • Sur le défaut de motivation
  • Sur l’erreur dans l’application de la réglementation
  • Sur l’erreur dans la mesure effectuée

 

Aucune description de photo disponible.

 

Sébastien David

 

Je souhaitais vous parler aujourd’hui du bon vieux temps. Pas celui du siècle dernier, non du 13ème siècle. Celui de L’INQUISITION.

 

Pour ceux qui me connaissent ou tout du moins qui connaissent mes vins, je suis un ardent défenseur des labels et de la transparence. En effet je me bats depuis quelques années avec des collègues pour #TOWA une idée simple pour clarifier ce monde aux mille labels et certifications. Malheureusement il semblerait que cela gène quelques personnes, puisqu’il y a plus de 6 mois j’ai reçu la visite d’un agent de la DGCCRF qui passant par hasard m’a prélevé 3 bouteilles par hasard de mon vin COEF 2016.

 

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas c’est un vin que je vinifie et élève en jarres et ceci depuis 2013. Ma passion pour les vinifications traditionnelles risque donc aujourd’hui de me coûter cher car suite au prélèvement et ainsi qu’à l’analyse de mon lot de bouteilles restantes la BIEV (Bureau d’Investigation des Enquêtes Vinicoles) ils m’ont trouvé une teneur en acidité volatile « hors norme » au-delà de l’incertitude et ce malgré une analyse organoleptique de la technicienne du même labo « acceptable ». De mon côté j’ai donc pratiqué officiellement des contres analyses qui se sont révélées par deux fois en ma faveur puisqu’en dessous de ladite « norme analytique » et sans même faire intervenir l’incertitude.

 

Les inspecteurs ont donc bloqué mon lot, et se sont dirigés vers le tribunal de grande instance de Tours qui n’a pas donné suite trouvant peut-être la faute « non recevable » et levant la mainlevée sur mon lot. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand le même jour j’ai reçu de la part de la préfète d’Indre et Loire un arrêté me demandant de me rapprocher sous 1 mois des services de la Direccte afin de faire détruire mon lot.

 

En effet quel plus grand danger à l’heure actuelle que de laisser des vins circuler dans « l’incertitude » (au regard des inspecteurs).

 

Je ne connais pas bien Corinne ORZECHOWSKI, Mme la préfète, mais tout ce que je peux dire ce jour c’est que lorsque vous demandez une audience pour connaitre les raisons de cet arrêté préfectoral de destruction, elle vous renvoie vers les services de….. la DGCCRF. Le chien qui se mord la queue.

 

Ainsi donc je n’ai pas eu comme autre choix que de faire un référé afin de stopper la destruction.

 

Pour celles et ceux qui le souhaitent l’audience est donc publique vendredi 10 mai à 11 :00 au tribunal Administratif d’Orléans, afin de savoir si dans ce monde où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil j’ai le droit ou non à un vrai procès, car avec plus de 10 kilos de papiers déjà fournis et malgré mes réponses et explications sur mon travail, c’est la mesure expéditive qui est déclenchée à mon encontre, puisqu’une fois détruites, les preuves n’auront plus rien à dire, et l’administration plus rien à entendre si toutefois elle nous aurait déjà écoutée.

 

Je ne fais pas parti des radicaux de la branche « naturiste » de notre viticulture, mais quand vous avez une porte de prison comme seule interlocutrice, c’est comme de crier dans le vide, on perd vite sa voie et même sa voix.

 

Lilian Bauchet

 

Il y a 100 ans, un vin loyal et marchand devait avoir une vol < 2,5. Je veux bien que nos aïeux avaient le palais moins fin que le nôtre, mais on peut s'interroger sur cette baisse du taux de vol autorisé, baisse adoptée sans doute par le seul fait de l'usage généralisé des techniques et intrants vinicoles, le sulfite en tête. L’OMS fixe une dose journalière maxi pour le sulfite. C'est qu'il doit y avoir une bonne raison d'en limiter l'usage... il faut sortir de cette vision techniciste du vin où les normes sont construites en fonctions des process techniques et où c'est la machine qui décide in fine à la place de l'être humain ce qui est conforme et ce qui ne l'est pas. Ce sont les mêmes techniques qui ont banni les vins d'hybrides quand l'être humain en était incapable par la détection de molécules propres aux hybrides non décelables par la dégustation. Or, Pour qui produisons nous du vin, pour des hommes ou pour des machines ?

 

Aucune description de photo disponible.

Partager cet article
Repost0
5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 07:00
La Commune de Paris L'école primaire de la liberté Sebastian Haffner qui appartient à la catégorie de ceux que Raymond Aron appelait « les esprits supérieurs »

Nous sommes heureux d'offrir à nos lecteurs la première traduction française de cet essai de Sebastian Haffner. Et cela pour deux raisons. Parce que la Commune de Paris fut un événement considérable, qui a inspiré les révolutions du XXe siècle et qui a posé les enjeux de ce siècle et peut-être du nôtre. Parce que Sebastian Haffner. Il alliait l'amour de la liberté et une intelligence profonde de l'histoire et de la politique.

 

Nous avons pu publier ce texte grâce à l'aide du professeur docteur Markus Kerber et des éditions Europolis que nous remercions. Cet essai a été publié en allemand pour la première fois dans le magazine Stern du 14 mars au 11 avril 1971, puis reproduit dans Im Schatten der Geschichte. Historisch-politische Variationen aus 20 Jahren (Stuttgart, DVA, 1985).

 

Jean-Claude Casanova revue COMMENTAIRE

 

Le massacre de la Commune de Paris a la même signification pour la Révolution mondiale que le Golgotha pour le christianisme. Le Reich allemand dura soixante-quinze ans, la Commune de Paris seulement soixante-douze jours. Mais un siècle plus tard le Reich – qui fut proclamé à Versailles – appartient irrémédiablement...

 

Sebastian Haffner, n’est pas un inconnu pour moi dans son « Histoire d'un allemand, souvenirs 1914-1933 » un livre qui m’a ouvert les yeux, un livre magnifique.

 

Résultat de recherche d'images pour "sebastian haffner"

ICI 

 

L’auteur, un magistrat protestant, qui n'essaie pas de se donner un beau rôle, décrit comment la société allemande policée et cultivée bascule petit à petit dans l'acceptation du nazisme.

 

Le court essai qu’Haffner a consacré à la Commune de Paris occupe une place singulière dans son œuvre. C’est le regard d’un grand intellectuel allemand sur la plus grande tragédie sociale du XIXe siècle en France.

 

La Commune de Paris

 

Que trouve-t-on dans ce texte?

 

Non pas une nouvelle histoire de la Commune mais une réflexion approfondie sur sa signification et ses répercussions.

 

Les faits essentiels sont rappelés sans rien omettre de la barbarie versaillaise ni de la répression judiciaire qui en a prolongé les effets.

 

Mais Haffner évoque également les idées «communardes» qui allaient plus tard être reprises dans la législation sociale. Il s’attache à montrer l’attitude évolutive de Marx d’abord très sévère pour l’aventurisme du soulèvement populaire spontané avant de reprendre le flambeau de la Commune assassinée dans La Guerre civile en France, flambeau qui sera repris à son compte par Lénine.

 

Historiquement, conclut Haffner, la Commune est certes une page de l’Histoire de France mais l’opprobre qui s’attache encore au souvenir de son écrasement en fait un mythe universel. En une formule qui rappelle le début du Manifeste communiste il écrit? : « Les spectres des fusillés continuent de se battre aujourd’hui encore. Ils hantent toutes les révolutions du XXe siècle.»

 

Le dimanche des Rameaux 2 avril 1871, on entendit à Paris gronder les canons. Les gens crurent d’abord qu’on tirait quelque part des salves d’honneur. En réalité, c’était la guerre civile qui commençait. Le Ministre-Président Thiers n’avait jamais accepté la défaite du 18 mars, quand il avait dû fuir Paris avec ses ministres et l’armée. Il avait fait réoccuper dès le lendemain le principal fort parisien, le Mont-Valérien, les troupes démoralisées furent reprises en main à Versailles, on en rassembla de nouvelles en Normandie et en Bretagne, et, le 1er avril, Thiers annonça à l’Assemblée nationale : « L’Assemblée siège à Versailles, où s’achève de s’organiser une des plus belles armées que la France ait possédée ; les bons citoyens peuvent se rassurer et espérer la fin d’une lutte qui aura été douloureuse mais courte. »

 

Il disposait à présent de 60 000 hommes, et on leur avait assigné pour le lendemain un premier test : la prise d’un poste avancé de la Commune aux abords de Paris, trois brigades contre trois bataillons, un jeu d’enfant. Tout se déroula comme prévu. Les trois bataillons de la Garde nationale parisienne furent délogés après une vaillante défense. Dans Paris ce ne fut qu’un cri – un cri d’indignation plus que de peur. Quelle insolence ! La Commune allait leur montrer ! Le 2 avril au soir, le tocsin sonna à Paris, les gardes nationaux se précipitèrent vers leurs lieux de rassemblement, on entendait partout crier : « À Versailles ! »

 

Résultat de recherche d'images pour "sebastian haffner"

 

Sebastian Haffner, de son vrai nom Raimund Pretzel, est un écrivain et journaliste allemand.

 

Issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie protestante, Sebastian Haffner commence sa carrière dans le droit. En 1938, il quitte son pays, jugeant le régime nazi exécrable. Après un passage de quelques semaines à Paris, où il fréquente d'autres allemands exilés, il s'installe en Angleterre.

 

Il mène alors une vie extrêmement précaire. Avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, l'éditeur Warburg lui commande un livre où il raconterait son expérience d'allemand anti-nazi. Mais la guerre éclate et le manuscrit n'est pas publié.

 

Sebastian Haffner retourne dans son pays en 1954. Il y mène une carrière de journaliste et d'historien reconnu.

 

Il est mort en 1999 sans avoir jamais cherché à publier sa très personnelle Histoire d'un Allemand, rédigée soixante ans plus tôt et cachée au fond de son bureau. Publié pour la première fois en 2000, après sa découverte, ce récit remporta un succès considérable en Allemagne.

 

Source : Wikipédia

 

Partager cet article
Repost0
5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 06:00
Le poids des mots : PAUVRE

Chez moi nous n’étions ni pauvre, ni riche, nous vivions simplement, mangions bien, j’ai été nourri avec attention, le pépé Louis était fier de ses bœufs, la mémé Marie et sa sœur la tante Valentine vêtues de leur éternel sarrau noir portaient la coiffe le dimanche, maman tirait l’aiguille jusqu’à pas d’heure, mon père s’échinait à faire vivre sa petite entreprise de travaux agricoles et de battages tout en étant un adjoint au maire, qui était une femme, actif.

 

Bref, lorsque dans la bouche de ce petit monde, j’entendais c’est : « un pauvre garçon ou une pauvre fille » nulle trace du fameux mépris de classe de nos fumeux sociologues ou de notre académicienne de gôche. Nous étions loin du « casse-toi, pauvre con ! » du petit Sarko.

 

Familier

 

Souvent précédé d'un adjectif possessif marquant la pitié, l'amitié ou une tendresse réelle ou feinte

 

Mon pauvre chou, ma pauvre petite, mon pauvre gars, la pauvre bête...

 

« Tu peux être content de toi, mon pauvre ami. Ton père a l'air fin devant ces Pluvignec, à qui tu as confié le soin de contrôler ses abus de pouvoir! »

H. Bazin, Vipère au poing, 1948, p.216

 

C’était une façon de les plaindre toute comme le brave homme, un brave garçon, une brave fille, de braves gens :

 

« Il y avait un peu de tout parmi elles, des coquines et de braves filles. Le niveau de leur moralité montait, d'ailleurs. » 

Zola, Au Bonheur des dames, 1883, p. 686.

 

Mais, dans les deux cas, parfois employé, avec une nuance de supériorité condescendante de la part de celui qui parle, une marque le dédain, le mépris.

 

Pauvre type !

 

Cette « brave Oriane », comme il eût dit cette « bonne Oriane », ne signifiait pas que Saint-Loup considérât Mme de Guermantes comme particulièrement bonne. Dans ce cas, bonne, excellente, brave, sont de simples renforcements de « cette », désignant une personne qu'on connaît tous deux et dont on ne sait trop que dire avec quelqu'un qui n'est pas de votre intimité. Bonne sert de hors-d'œuvre et permet d'attendre un instant qu'on ait trouvé : « Est-ce que vous la voyez souvent? » ou « Il y a des mois que je ne l'ai vue »...

Proust, Le Côté de Guermantes 1,1920, p. 100.

 

Je dois avouer que dans mon stock d’ « amis » sur Face de Bouc, certaines et certains que je connais bien sont passés du stade 1 au stade 2, après les avoir plaint j’ai envie de les remettre à leur place tant ils sont indigents d’esprit.

 

Si je m’abstiens ce n’est pas par charité chrétienne, j’en suis totalement dépourvu, mais parce que je me suis fixé comme règle de ne pas participer aux pugilats haineux qui fleurissent chaque jour sur la page de certains. Moi qui suis en vacances éternelles, avec du temps, je me dis que leur vie doit être d’une telle pauvreté qu’ils sont plus à ignorer qu’à blâmer.

 

Au-delà d’un certain degré de patience, je tire la chasse d’eau…

 

Bon dimanche !

Partager cet article
Repost0
4 mai 2019 6 04 /05 /mai /2019 06:00
La Sinistra romaine liche des vins nu, « je ne bois plus que du vin naturel. Ça suffit, les sulfites. C’est 1 horreur. Tu as idée de combien de saletés on peut mettre aujourd’hui, légalement, dans 1 bouteille de vin ? »

Dédié à Antonin et Me Morain ainsi qu’à leurs frères en militance naturiste…

 

Le vin nu est-il de gauche ou de droite ou est-il en même temps ?

 

Pour qui fréquente le milieu, à entendre ses gourous de tout poils, il ne fait aucun doute : ce nectar qui pue est le nouveau fleuron des classes populaires laborieuses piétinées par le néo-libéralisme, le dernier rempart élevé face au consumérisme et au productivisme, ce qui le situe à la gauche de la gauche, pour preuve le Mélenchon a viré sa cuti.

 

Mais pour qui fréquente, comme moi, les cavistes naturistes et les bouisbouis a tortore locavore et au liquide volatil, le doute s’insinue : la clientèle a le portefeuille bien garni et les gens chers au conducator des insoumis sont plutôt Nicolas ou GD.

 

Bref, face à cette double facette je me gondole, c’est un grand classique, on a la révolte qu’on peut, une révolution dans le confort, celui de la gôche bien-pensante, douillette, prompte à bramer dès qu’on lui met le nez dans ses contradictions. 

  

Les miennes je les assume, je fus du côté de Dray-Mélenchon de la gauche socialiste au temps du PS de Tonton, un social-traître rocardien, je le reste, les révolutionnaires du clavier sont les dignes successeurs des intellectuels en chaise longue de Georges Suffert qui se sont toujours plantés.

 

Mais revenons au sujet de cette chronique, je cite :

 

Elle se mit à tourner entre les groupes de gens debout, s’approcha des tables basses. Partout, ça parlait, parlait, parlait. Ça parlait avec une application et une passion qu’on aurait dit que se décidait l’avenir du monde.

 

  • Il faut se convertir aux circuits courts. Absolument.

 

  • Je suis d’accord avec toi. Moi, j’ai commencé, je ne bois plus que du vin naturel. Ça suffit, les sulfites. C’est une horreur. Tu as idée de combien de saletés on peut mettre aujourd’hui, légalement, dans une bouteille de vin ? Jusqu’à huit composants, non, mais, tu te rends compte ?

 

La scène se passe dans l’appartement au dernier étage du producteur Eugenio Brown.

 

Il y avait des communistes mâles en veste et cravate ou foulard. Mais il y en avait aussi en baskets Merell et lin déstructuré d’Etro. Il y avait des femmes communistes sobrement vêtues mais quand même toujours un maquillage savant, et il y avait des minottes aux cuisses découvertes qui laissaient entrevoir des bouts de sous-vêtements sexy et ne dédaignaient pas les talons vertigineux.

 

Autre scène entre Marco et Alice, le lieutenant-colonel des carabiniers et la militante libertaire :

 

À la Quaglia Canterina, la Caille chanteuse, maison de campagne rénovée à quelques pas de l’Arco di Travetino, on dînait sur des tables rustiques disposées sous une pergola de raisins noah. Le patron s’appelait Frederico, il avait le cheveu agité et parsemé de gris, et accueillit Alice en l’embrassant sur les eux joues.

 

  • Il était architecte, expliqua-t-elle, tandis qu’ils prenaient place dehors, puis il en a eu assez et s’est reconverti dans la cuisine de produits à circuit court.

 

[…]

 

Le menu, écrit à la main sur des feuilles volantes, annonçait une amatriciana déstructurée. Roulé de lapin froid avec macédoine de légumes du potager. Petit gâteau au chocolat avec cœur de grenade. Et, naturellement, vin naturel.

 

  • C’est-à-dire sans sulfites, précisa Alice.

 

  • Là, en fait, c’est écrit « contient des sulfites », observa-t-il après l’avoir versé.

 

  • Oui, bien sûr, mais il y en a moins que dans une bouteille quelconque. En tout cas, la cuisine de Federico, c’est toujours mieux que les plats surgelés précuits.
  •  

[…]

 

Federico servit la grappa artisanale, « produite, tint-il à spécifier, par une coopérative d’anciens toxicos. »

 

Ils n’avaient pas lésiné sur les degrés. L’alcoolémie de la soirée risquait de monter en flèche.

 

Voilà j’ai fait mon devoir et je me permets de faire une suggestion à Antonin : commander à Me Morain un polar tendance (je signale que le co-auteur des lignes citées est Giancarlo de Cataldo juge au tribunal de Rome dans Suburra.

 

Partager cet article
Repost0
3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "don patillo fernandel"

 

Elle était volubile, imposante, souriante, son mari français était prof au lycée des Sables d’Olonne. Ma sainte mère, de concert avec elle, décida que j’irai chez eux perfectionner ma langue.

 

Je pris le car Citroën et débarquai chez eux.

 

Vint le déjeuner, je me retrouvai face à un plat de spaghetti, ne riez pas avant ça je n’avais jamais entendu parler et vu de spaghetti. J’étais paniqué : comment dompter ces longs vermicelles avec ma fourchette ? Mission impossible, le temps de les porter à ma bouche ils se dévidaient dans mon assiette. Je pressentis que les couper eut été un crime aux yeux de mon hôtesse, alors, après avoir fait un tour de table, je fis comme eux, je plongeai quasiment mon nez dans l’assiette et j’aspirai.

 

Je ne sais si je perfectionnai ma langue mais ce dont je suis certain c’est que ma langue devint folle des spaghetti.

 

 

Sandro Veronesi « Chaos calme » chez Grasset (Prix Méditerranée et Nanni Moretti en a fait un film)

 

« Ah ah !  Ça y est ! crie-t-il à travers la porte. Trente seconde de plus et ils n’étaient plus du tout al dente.

 

Par la porte arrive le bruit des opérations qu’il accomplit, si net et précis qu’il me semble voir la scène : les spaghettis qui tombent dans la passoire, la casserole posée dans l’évier, les spaghettis qui tombent dans la passoire, la casserole posée dans l’évier, les spaghettis bien égouttés, transvasés dans la poêle avec la sauce et repassés sur le feu resté allumé. Et il y a maintenant un fumet de sauce tomate qui arrive de la cuisine, me chatouille les narines et sort par la fenêtre, si intense et si délicieux qu’il me semble le voir lui aussi – sous forme d’épais nuage comme dans un dessin animé. »

 

« Il attaque ses spaghettis bille en tête, à croire que son temps est compté. Il ne les enroule pas : il les fourre dans sa bouche comme si c’était du foin, et avec sa fourchette, il se contente de les accompagner au fur et à mesure qu’ils montent. Ça aussi c’est romain, une saine façon de manger populaire – incarnée par Alberto Sordi aux prises avec des macaronis – qu’ici à Milan on prend pour une absence de bonnes manières. »

 

« Ce n’est pas bon pour vous de ne manger que des sandwiches, vous savez ? Une belle assiette de pâtes al dente, avec de la tomate fraîche et un filet d’huile, est beaucoup plus indiqué pour la santé. »

 

Il remplit les deux verres de vin, à ras bord, comme à la campagne.

 

« Goûtez-moi ça. Ce n’est pas un grand cru, mais c’est un bon petit vin pas trafiqué. »

 

Il me tend un verre, prend le sien, le lève.

 

« Santé. »

 

Il boit une gorgée franche, décidée, et vide la moitié de son vin. J’en bois moins. C’est un de ces vins forts, âpres dont on ne comprend pas s’ils le sont par hasard ou de façon délibérée.

 

« Il vous plaît ?

 

-         Oui. Il est bon.

 

-         Frascati. C’est ma sœur qui me l’envoie, de Velletri. Qui me l’envoyait : dorénavant, j’irai le chercher moi-même. »

 

Hier jeudi 2 mai c’était la Journée internationale de la cuisine italienne, et Marine Le Breton posait la question :

 

Connaissez-vous quelqu’un qui n’aime pas les pâtes?

 

À la bolognaise, à la carbonara, au pesto, ou tout simplement au beurre, spaghettis, farfalle, macaroni, penne... Chacun a sa variété de pâtes et sa recette préférées.

 

Faites le point dans votre entourage: vous trouverez des proches qui sont réfractaires au fromage, au lait, à la viande rouge ou aux légumes, mais aux pâtes? C’est plus que rare. Mais pourquoi les aime-t-on autant? On fait le tour de la question à l’occasion de la Journée internationale de la cuisine italienne, le jeudi 2 mai.

 

Il existe de vraies raisons à notre amour inconditionnel des pâtes

 

C'est vrai ça, qui n'aime pas les pâtes?

 

ICI 

 

19 mai 2012

In cucina con amore « tout ce que vous voyez je le dois aux spaghettis » Sophia Loren en 1971

 

« Sophia Loren avait réussi l’exploit de concilier l’inconciliable dans l’Italie des années 60. Elle était à la fois un sex-symbol et une mère, une icône hollywoodienne inaccessible et une courageuse fille de Naples. Elle devint un objet d’adoration pour le public. In cucina con amore fut publié en 1971, pendant l’âge d’or de l’actrice, qui était alors une jeune maman au sommet de sa carrière. Sophia Loren est un cordon bleu, tout le monde s’accorde à le dire. Toutefois son livre n’est pas un hommage à ses compétences en cuisine. Il combine toutes les contradictions qui ont fait d’elle une actrice adulée des foules. Notamment une bonne dose de sex-appeal, surtout sur les photos. L’une d’elle nous la montre dans une robe légère et échancrée, caressant rêveusement la queue d’un faisan farci, élément charcutier qui ne peut être qualifié de rococo. »L’auteur de ces lignes est un journaliste américain John Dickie dans un livre publié en 2007.

 

ICI 

 

8 septembre 2015

 

« Les pâtes sont contemporaines de la Déclaration des Droits de l’Homme. C’est la seule institution démocratique et républicaine de nature gastronomique »

 

« Ce sont les reines Médicis, dit-on communément, qui ont apporté en France, le melon, les haricots et le jambon de Parme, la pasta asciutta et aussi leurs amants, parmi lesquels Marc-Hannibal de Coconnas. L’illustre Nignon, célèbre cuisinier, nous dit que c’est au milieu du XVIIe siècle qu’apparaît la profession de vermicellier, premier métier du père Goriot. La révolution française accomplit le triomphe des pâtes, et Nignon d’ajouter avec emphase : « Les pâtes sont contemporaines de la Déclaration des Droits de l’Homme. C’est la seule institution démocratique et républicaine de nature gastronomique » (Les Plaisirs de la table)

 

« Est-ce la raison du goût de Stendhal pour les pâtes ? »

 

« Napoléon avait un faible pour le maccheroni all’Italiana ; la timbale de macaronis est l’une des rares concessions de la table bourgeoise française du XIXe siècle à la cuisine italienne. La coutume associe l’amour de la pasta asciutta et celui de l’opéra, non point tant par dérision que pour les beaux souvenirs de soupers en plein air. Car la cuisine italienne est définitivement baroque, comme Norma ou Lucia di lammermoor. »

 

ICI 

 

Denis Montanar Frioul Udine 24 hectares dont 10 de vignes

Vins certifiés bio

Cépages :

Refosco dal peduncolo rosso

Cabernet franc

Merlot

Verduzzo Friulano

Tocai Friulano

Pinot Blanc

Chardonnay

Sauvignon

 

www.denismontanar.it

Partager cet article
Repost0
2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 06:00
K comme « Monsieur K » de la guerre froide de Nikita au mythe du blé des pharaons le Kamut

Qui souvient de Nikita ?

 

Pas le film de Luc Besson, mais le premier secrétaire du Comité Central du PC US, appellation de Pékin informations pour Union Soviétique, Nikita Khrouchtchev.

 

En mars 1958, il cumule les fonctions de premier secrétaire du Comité central du parti et de président du Conseil des ministres de l'Union soviétique. Surnommé «Monsieur K» ou «K» par la presse occidentale, il dirige ainsi pendant onze années l'Union soviétique.

 

Un fidèle stalinien, «déboulonneur» de Staline: le rapport Khrouchtchev

 

Le 24 février 1954, à la fin du XXe congrès du Parti communiste, après dix jours de débats, Nikita Khrouchtchev lit pendant quatre heures, aux seuls délégués soviétiques, un rapport secret. «Ce qui nous intéresse, c'est de savoir comment le culte de la personnalité de Staline n'a cessé de croître, comment ce culte devint, à un moment précis, la source de toute une série de perversions graves et sans cesse plus sérieuse des principes du Parti, de la démocratie du Parti; de la légalité révolution.» À la surprise générale, le premier secrétaire du Comité central du parti dénonce le culte de la personnalité du défunt dictateur et ses conséquences néfastes, preuves à l'appui: crimes ignobles, pratique de la terreur et de la répression, nombreuses exécutions des grands dirigeants (lors des grands procès de Moscou à la fin des années 30).

 

Son «rapport secret» est diffusé à l'étranger, via la CIA, et publié intégralement. Mais il circule aussi à l'intérieur du pays, sans être discuté. Ainsi Nikita Khrouchtchev, un intime de Staline devient l'homme de la déstalinisation.

Mais monsieur K c’est aussi :

 

  • L'homme de l'espoir et de la répression en Hongrie

 

  • L'homme qui a dit oui à la construction du mur de Berlin

 

  • L’homme de la reculade à Cuba

 

Mais c’est aussi : l’homme de la chaussure à l'ONU

 

«Monsieur K» était un personnage haut en couleur, qui menaçait, haranguait les foules, improvisait. Mais il était aussi connu pour ses sautes d'humeurs -alternant colère et hilarité- et ses réactions imprévisibles.

 

Son légendaire esclandre, lors de l'Assemblée générale des Nations-Unies le 12 octobre 1960 a marqué les esprits. Nous sommes en pleine guerre froide et c’est le début de décolonisation – les États-Unis et l'Union soviétique souhaitent étendre leur influence sur ces nouveaux pays. Nikita Khrouchtchev, pourtant pourfendeur de «l'impérialisme américain», est furieux lorsque le chef de la délégation des Philippines, condamne vivement à la tribune la tutelle de l'U.R.S.S. sur les pays de l'Est. Le correspondant de l'A.F.P rapporte que pour manifester son mécontentement, le leader soviétique retire l'une de ses chaussures pour frapper son pupitre «avec un maximum d'effet». Une réaction qui détonne dans ce lieu où l'ambiance est traditionnellement feutrée.

 

Alors que le représentant des Philippines Lorenzo Sumolong venait de critiquer la politique internationale de l’URSS, Nikita Khrouchtchev s’en est pris à ce dernier, le traitant de « crétin, larbin et de laquais de l'Impérialisme ». Comme aucun cliché n’a été pris de l’incident, plusieurs médias de l’époque ont publié une fausse photo, où la chaussure a été ajoutée par montage.

 

Fake news in 1960

 

 

Ajouter ou enlever une photo était monnaie courante en ces temps jouissifs comme diraient les adorateurs du c’était mieux avant.

 

Tout ça pour en arriver au kamut, très ancienne variété de blé, qui revient aujourd’hui de plus belle.

 

Qu’est-ce que le kamut ?

 

Pour la petite histoire, le Kamut, en fait le blé khorasan, était cultivé dit-on dans le Croissant fertile. C’est un vieux mot égyptien, qui signifie : « blé ».

 

Décrit par John Percival en 1921, ce grain ancien provient probablement du Croissant fertile et tire son nom commun de la province historique de Khorassan qui comprenait une grande partie du nord-est de l'Iran et s'étendait en Afghanistan ainsi qu'en Asie centrale, jusqu'au fleuve Oxus (Amou-Daria). Certains scientifiques turcs ont suggéré qu'il pourrait être originaire d'Anatolie.

 

Le blé khorasan aurait été réintroduit dans les temps modernes grâce à un aviateur américain, Earl Dedman, qui a envoyé en 1949 quelques grains de blé d'Égypte à son père dans le Montana (États-Unis), qui les a multipliés.

 

Selon une légende, ces grains proviendraient de la tombe d'un pharaon égyptien, d'où le surnom américain de King Tut's Wheat (blé du roi Toutankhamon)

 

 Selon une autre légende, Noé aurait emporté ce grain dans son Arche, ce qui lui a valu le surnom de « blé du prophète ».

 

Enfin, en Turquie, il est surnommé « dent de chameau » en raison de sa face dorsale bossue ou, plus probablement, parce qu'il ressemble à une dent de chameau.

 

Le blé khorasan était probablement cultivé à petite échelle et à titre privé au Proche-Orient, en Asie centrale et en Afrique du Nord. Cependant, il n'a pas fait l'objet d'une production commerciale jusqu'à récemment.

 

À l'arrivée du grain aux États-Unis en 1949, il ne suscita pas grand intérêt et tomba en désuétude. En 1977, Mack et Bob Quinn, deux agriculteurs du Montana, décidèrent de cultiver ce grain ancien. En 1990, la variété a été officiellement reconnue par le département de l'Agriculture des États-Unis (USDA) sous le nom de 'QK-77'10, tandis que les frères Quinn l'enregistraient sous la marque «Kamut».

 

L’histoire raconte que le blé khorasan est celui des Pharaons, le mythe est lancé !

 

Le kamut est un cousin du blé dur et contient entre 20 à 40% des protéines de plus que le blé moderne. Par sa forte teneur en magnésium et en zinc, il est un excellent remède antifatigue. Il possède également d’importantes richesses en glucides, lipides et potassium, ce qui lui confère une valeur nutritionnelle élevée.

 

Mais surtout, le kamut est cultivé exclusivement en agriculture biologique, ne subissant ainsi aucune modification générique et aucun additif…

 

Mais pour autant, est-ce que le kamut est sans gluten ?

 

Eh bien non, car le kamut contient du gluten ! Certes, en faible quantité, mais il en contient quand même.

 

Pour les cœliaques, les vrais qui ne peuvent absorber du gluten, le kamut n’est pas une alternative au blé, il est donc nécessaire de le bannir de son alimentation.

 

En revanche, pour les sensibles, d’après une étude de l’IFFA (International Food Allergy Association) réalisé aux Etats Unis, 70% des personnes sensibles supportent mieux le kamut que le blé moderne… mais cela dépend de chacun !

 

Il faut donc essayer pour être fixé.

 

Je consomme du pain kamut et des pâtes kamut de temps en temps, non par religion mais parce que c’est bon.

 

Résultat de recherche d'images pour "le voyage de khrouchtchev aux usa video"

 

Pour l’Histoire rappelons que lors de son séjour de 13 jours aux USA du 15 au 28 septembre 1959, qui se passionnait pour l’agriculture visitera une station expérimentale agricole dans le Maryland, d'une ferme de l'Iowa, le grenier à blé des USA.

 

Pour donner à son voyage un aspect plus spectaculaire, il fait envoyer sur la lune une fusée soviétique qui atteint son but le 13 septembre. Khrouchtchev effectue une véritable tournée. Accueilli le 15 septembre à la base militaire d'Andrews par le président américain Eisenhower, il se rend à Washington, à New York, où il prononce, le 18 septembre, un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU, puis à Los Angeles, San Francisco, Des Moines et Pittsburgh. Khrouchtchev mêle entretiens diplomatiques et visites: celles d'une station expérimentale agricole dans le Maryland, d'une usine IBM à San Francisco, d'une ferme de l'Iowa ou d'une usine à Pittsburgh. La population américaine lui réserve dans l'ensemble un bon accueil. Son séjour s'achève sur deux jours d'entretiens avec Eisenhower à Camp-David.

Partager cet article
Repost0
1 mai 2019 3 01 /05 /mai /2019 06:00

https://pbs.twimg.com/media/D2kJjmyWkAAEA2_.jpg

 

Je ne sais plus dans quelle gazette une brave dame, le genre consommatrice qui a besoin d’être éclairée, s’offusquait qu’un melon charentais provenait d’Espagne. Faut dire qu’à cette saison, tout ce qui n’est pas de saison vient d’Espagne dans des gros camions qui puent (on les fait moins chier que nos braves vaches qui ruminent dans les prés)

 

Je ne sais plus dans quelle gazette une brave dame, le genre consommatrice qui a besoin d’être éclairée, s’offusquait qu’un melon charentais provenait d’Espagne. Faut dire qu’à cette saison, tout ce qui n’est pas de saison vient d’Espagne dans des gros camions qui puent (on les fait moins chier que nos braves vaches qui ruminent dans les prés)

 

Ben oui, gaulois, gauloises et autres affiliés à la France éternelle, le melon charentais est un type de melon.

 

Résultat de recherche d'images pour "nature morte avec melon"

Maurice de Vlaminck - nature morte au melon

 

Pas d’appellation protégée pour le melon charentais

 

En France, seules trois productions de melon bénéficient d’une IGP (indication géographique protégée).

 

Sont ainsi protégés les melons du Haut-Poitou (centre-ouest), les melons du Quercy (sud-ouest) et, depuis 2012 seulement, les melons de Guadeloupe. Une demande d’IGP est en cours pour le Melon de Cavaillon.

Résultat de recherche d'images pour "nature morte avec melon" Antoine Vollon (1833-1900) - Nature morte au melon

 

Le melon est un cucurbitacée : il appartient à la famille des courges. Cultivé depuis l’Antiquité égyptienne, il a d’abord été accommodé comme un légume.

 

Le melon peut présenter trois types de fleurs : des fleurs mâles, des fleurs femelles et des fleurs hermaphrodites. Les formes sauvages sont monoïques (fleurs mâles et fleurs femelles sur la même plante). Le melon se distingue en particulier des autres espèces du genre Cucumispar l’absence d’épines ou d’aiguillons sur le fruit On trouve actuellement des formes sauvages de melon dans une grande partie de l’Afrique et vers l’est jusqu’en Inde et en Australie. Le melon est très polymorphe : Linné lui-même a décrit trois espèces qui sont maintenant confondues  : C. melo, C. flexuosuset C. dudaim.

 

Le melon n’est arrivé en France qu’au XVème siècle sous Charles VIII qui l’a rapporté d’Italie. Celui qui est devenu le melon Cantaloup (qui tient son nom des jardins italiens de Cantalupi) a été popularisé en France pendant la Renaissance. Il a ensuite été implanté en Charente, d’où sa dénomination melon charentais. Cette dénomination désigne davantage un type de melons qui peuvent être verts ou jaunes.

 

Les charentais verts présentent une chair ferme qui ne jaunit jamais, même à pleine maturité. Elle est un peu moins savoureuse que celle du charentais jaune.

 

Production du melon charentais

 

En France, trois grandes régions produisent des melons charentais :

  • le bassin sud-est qui produit 124.386 tonnes ;
  • le bassin sud-ouest qui produit 49.727 tonnes ;
  • la région centre-ouest qui produit 86.773 tonnes.
  •  

La France est le 3ème pays producteur de melon en Europe, avec 290.000 tonnes. Elle se classe derrière l’Espagne qui produit 1 million de tonnes et l’Italie qui en produit 580.000.

 

La production mondiale de melons est de  28,3 millions de tonnes. Le melon se récolte dans tous les pays chauds de la planète.

 

Les principaux pays producteurs de melon sont la Chine (50 % de la production mondiale) suivie par la Turquie. La Turquie est le 2e producteur mondiale de melons avec près de 1,7 Mt mais n'exporte que peu.

 

Ensuite vient l’Iran avec 1,2 Mt. de melons par an. Ces trois pays producteurs de melon ne représentent qu'une petite partie des échanges mondiaux de melons.

 

Parmi toutes les variétés de melon, les plus couramment cultivées sont :

 

Le cantaloup charentais. Sa chair est de couleur vive, jaune orangé. L’écorce est lisse et vert pâle avec des sillons verts foncés. De nombreuses espèces appartiennent à cette variété avec parmi elles le turquin, le morin, le barbarin, le sucrin, le citrolin, le muscadin…

 

Le charentais brodé. Sa chair est elle aussi orangée et mais la peau est plus épaisse, toute en relief. Le charentais brodé est un peu plus ferme que le cantaloup, et un peu moins parfumé.

 

Le vert olive d’hiver est une variété ancienne. Le fruit est ovale, vert foncé, alors que la chair est blanche. Cette variété de melon est très juteuse et sucrée. Il peut se conserver très longtemps et facilement, jusqu’à l’hiver, d’où son nom.

 

Le galia, de taille moyenne à la chair vert pâle et la peau épaisse et torturée. Ce melon est une variété très récente, créée il y a une quarantaine d’années. Il est bien parfumé et très sucré.

 

La charentaise de Charente-Périgord a obtenu la protection d'une IGP, label délivré par l'Institut national de la propriété industrielle (INPI).

 

C'est le 8e produit manufacturé à bénéficier d'une IGP.

 

Par FD avec AFP

 

Publié le 25/03/2019 à 16:01 Mis à jour le 25/03/2019 à 16:44

 

L'indication couvre la fabrication de ce chausson traditionnel, utilisant la technique originelle du "cousu-retourné", dans une aire géographique limitée à la zone Charente-Périgord.

 

L'homologation sera effective à compter du 29 mars, date de la publication de la décision au Bulletin officiel de la propriété industrielle, a précisé l'INPI dans un communiqué.

 

 L'indication géographique concerne 5 entreprises pour 210 emplois

 

L'Association pour la promotion de la charentaise (APC) se voit déléguer la défense et la gestion de l'indication.

 

Environ 500.000 paires de ces charentaises traditionnelles sont fabriquées par an par ces entreprises pour un chiffre d'affaires de 5,2 millions d'euros en 2018.

 

L'indication géographique protégée est un "signe utilisé sur un produit dont les qualités, la notoriété ou d'autres caractéristiques, notamment en termes de savoir-faire traditionnel et de techniques de production, sont liées à une zone géographique d'origine", selon l'INPI.

 

Elle se matérialise par l'apposition d'un logo sur le produit, accompagné du nom de l'indication et de son numéro d'homologation.

 

Avant la charentaise de Charente-Périgord, sept produits manufacturés ont obtenu l'indication géographique :

 

  • le siège de Liffol (2016),
  • le granit de Bretagne (2017),
  • la porcelaine de Limoges (2017),
  • la pierre de Bourgogne (2018),
  • le grenat de Perpignan (2018),
  • le tapis d'Aubusson et la tapisserie d'Aubusson (2018).
Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents