C’est le pêcher de vigne – ne pas confondre avec le péché de vigne – qui m’a mis la puce à l’oreille, en effet « … le pêcher, que les Romains tenaient des Perses, a été un fruitier très utilisé en complantation dans les vignes.
« La pêche de vigne » n’est d’ailleurs pas une variété, mais un type de petits fruits, colorés et très parfumés, issus d’une population variétale très vaste. Nos voisins italiens, suisses et espagnols ont aussi des « pêches de vigne », nommant ainsi des pêches tardives, de petit calibre, à pulpes diversement colorées.
Ces pêchers concurrençaient peu la vigne, supportaient la sécheresse et les soins destinés à la vigne (travail du sol superficiel et sulfatages). Ils l’ont suivie sur toute son aire européenne et, comme tous les compagnons fruitiers, ont fini par sortir au profit de vergers spécifiques, situés, pour les pêches, dans le Sud méditerranéen. »
Bravo l’artiste, quelle science allez-vous dire !
Que nenni, tout ce je viens d’écrire est puisé dans La Vigne et ses Plantes Compagnes.
Je crois avoir déjà causé des murs à pêches de Montreuil, alors je me suis dit je vais aller du côté d’Argenteuil.
2 juillet 2016
Alerte rouge sur le vert : 1 enfant/3 ne connaît ni poireau, ni courgette, ni artichaut… souvenons-nous de Montreuil-les-Pêches et le petit gris de Bagnolet…
« … la viticulture des environs de Paris, menée sur des coteaux bien exposés qui produisaient des vins de modeste réputation, peu chers et surtout proches du marché populaire parisien. Ils venaient de de vignes largement complantées de divers arbres fruitiers qui à l’occasion, pouvaient servir de supports des vignes.
« À Argenteuil, la vigne a occupé jusqu’à 3000 ha au plus fort de son expansion au XVIIIe siècle. C’était l’un des plus grands vignobles de l’époque, produisant un vin léger à base de gamay, le picolo, qui faisait le bonheur des guinguettes parisiennes et des clients picoleurs.
Ces vignes ont cohabité avec les Figuiers, qui ont peu à peu dominé et ramené la vigne à environ 1000 ha au milieu du XIXe siècle. La complantation a évolué pour des raisons économiques :
«Tantôt nous intercalons nos arbres parmi les vignes usées que l’on se propose de détruire prochainement et qui, après l’arrachage, se trouveront converties en figueries ; tantôt, nous établissons de petites figueries sans aucune culture intercalaire. »
Louis Lhérault Asperges, Figuiers, Fraisiers et Vigne cultivées à Argenteuil.
« Génial agriculteur et viticulteur, il introduisit aussi l’Asperge entre les rangs de vigne, pour doper les revenus des petits vignerons du coin, alors en baisse, et sélectionna pour ce faire une asperge précoce restée célèbre, l’Asperge Blanche d’Argenteuil.
14 avril 2017
La Belle d’Argenteuil de Laurent Bérurier avec bel Épineuil de Dominique Gruhier c’est le pied ! ICI
« Il perfectionna la culture des Figuiers complantés dans les vignes en vulgarisant un savoir-faire très élaboré pour obtenir des fruits de qualité, tôt en été, avec des variétés adaptées dont une est passée à la postérité sous le nom de Violette d’Argenteuil.
L'adieu au cru du vigneron d'Argenteuil. Dernière vendange pour Jacques Defresne sur son petit domaine du Val-d'Oise.
Par Jean-François Dupaquier — 6 octobre 1995 à 09:32
Ce mercredi 4 octobre, le soleil achève de sécher les grappes de Seyne-Villard, un plant nantais, lorsque Jacques Defresne, ses voisins et ses amis se mettent gravement à l'ouvrage. Un cinquième d'hectare ne leur demandera qu'une petite journée de travail. La parcelle de la famille Defresne paraîtrait minuscule à un vigneron du Bordelais ou du Languedoc, et pourtant, c'est l'une des plus grandes vignes de la région parisienne, la seule digne de ce nom dans le Val-d'Oise, où les amateurs de tradition vinicole se contentent souvent de presser le jus de la treille qui pend au dessus de leur terrasse, et d'en tirer quelques bouteilles.
«Ça me fait quelque chose, la dernière vendange. Vous pensez, ma famille cultive la vigne depuis 1342 à Argenteuil. Quand j'étais petit, mon père ne vivait que de ça, avec les asperges et les fruits. Ce n'était pas l'Argenteuil d'aujourd'hui. Mais l'entretien demande trop de soins. A mon âge, je préfère me consacrer aux arbres.»
A 73 ans, Jacques Defresne a choisi de tirer un trait sur un glorieux passé. Depuis le XIVe siècle, de père en fils, la vigne a été leur passion et la richesse d'Argenteuil. «Dès l'époque carolingienne, on trouvait de la vigne sur les pentes des buttes de Montmorency, de Cormeilles-en-Parisis, du Mont Valérien, pour ne citer que les reliefs les plus abrupts», rappelle l'historien Marcel Lachiver, vieil ami des Defresne dont il a reconstitué l'histoire familiale. Jusqu'à l'avènement du chemin de fer, le vin n'était pratiquement pas transportable, sinon par voie fluviale. «C'étaient nos ancêtres qui livraient le vin de Paris», insiste Jacques Defresne.
Au XVIIIe siècle, les Parisiens buvaient essentiellement du vin de Su-resnes et d'Argenteuil. Dans cette dernière commune, la vigne occupait alors plus de 3.000 hectares: le plus important vignoble de France! Argenteuil produisait son propre cru, le picolo, un vin rouge de cépage Gamay, qui avait remplacé le pinot de Bourgogne cultivé au Moyen Age. La richesse des vignerons d'Argenteuil en faisait alors une classe à part, la seule de France qui, longtemps avant la Révolution, s'était débarrassée des pressoirs féodaux. Les familles les plus aisées se partageaient d'énormes machines de chêne coûtant plus de 1.000 livres, et en faisaient profiter les autres récoltants.
«A cette époque, la concurrence était dure entre les vignerons de la région, tient à rappeler Jacques Defresne. Pour ne pas payer l'octroi parisien (1), nos ancêtres emballaient parfois les attelages et bousculaient les gabelous. On avait aussi fait passer des tuyaux en gomme arabique à travers le mur de l'octroi, pour y faire couler la marchandise non taxée.»
Dans le célèbre estaminet de Ramponneau, au XVIIIe siècle, on servait à profusion le vin d'Argenteuil, un liquide pas très alcoolisé et d'une conservation aléatoire. Mais pour apaiser à meilleur compte la soif des Parisiens, les vignerons d'Argenteuil avaient imaginé un dispositif ingénieux: les soiffards venaient boire à l'extérieur des barrières de l'octroi dans des baraques qui, au XIXe siècle, allaient devenir les guinguettes. Et pour attirer davantage de clients, les vignerons vendaient le picolo non pas au pichet, mais à l'heure de consommation, se rattrapant du temps que les ivrognes, foudroyés par l'abus d'alcool, passaient sous la table!
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Argenteuil s’attache à entretenir la mémoire des cultures de la vigne, de la figue ou de l’asperge. Elles sont un témoignage unique du passé rural de la ville et participent de sa renommée à travers l’histoire.