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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 07:00

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Mon chien Stupide, publié tardivement en 1985, qui a permis à John Fante son auteur de renouer, après sa mort, avec le succès a été publié en France en 1986 chez Christian Bourgois.

 

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C’est l’histoire absurde d’un chien, nommé Stupide, qui déboule un jour dans l’existence d’un écrivain dépressif, Henry J. Molise, coincé entre une progéniture ingrate et un talent de plus en plus incertain, reporte ses échecs sur sa femme Cécile. « Fils d'immigrés italiens, il caresse le rêve d'un retour à ses racines, fantasmant sur une vie paisible aux terrasses des cafés de la Piazza Navona à Rome. Mais pour l'heure, il faut courir le cachet, écrire des scénarios médiocres pour des séries télé affligeantes... ou le plus souvent aller encaisser un chèque des allocations de chômage. »

 

Stupide fait voler en éclat sa vie conjugale et familiale, lui permettant de renouer avec l’inspiration. « Le livre est une critique féroce et très politiquement incorrecte de l’American Way of life des années 1960 et de son modèle familial. »

 

Sa femme, Harriett, sa fille, Tina, affublée d’un fiancé qui engloutit les bouteilles de scotch, le fils aîné, qui dévore des revues porno, veulent s’en débarrasser, tandis que le cadet trouve en lui un compagnon. Le caractère du chien se révélera quand il domptera la terreur du quartier, un danois nommé Rommel, et lui infligera les derniers outrages. Stupide et ses soixante kilos vont désormais bousculer la paisible banlieue californienne dans ce livre réjouissant de drôlerie et de provocation.

 

« Il était un chien, pas un homme, un simple animal qui en temps voulu deviendrait mon ami, emplirait mon esprit de fierté, de drôlerie et d'absurdités. Il était plus proche de Dieu que je ne le serais jamais, il ne savait ni lire ni écrire, et cela aussi était une bonne chose. C'était un misfit et j'étais un misfit. J'allais me battre et perdre ; lui se battrait et gagnerait. »

 

Photo John Fante

 

« Il n’y a qu’à Los Angeles qu’auraient pu éclore des écrivains comme Nat West, John Fante, Raymond Chandler et Charles Bukowski. » Tout, sauf des suceurs de glace, avec eux les mots, sous leur burin d’écrivains, débarrassés de leur gangue, vous éclatent à la gueule, tels des diamants bruts, vous prennent à la gorge comme de l’alcool dur. »

 

« Dominique Molise, j’ai dit envisage la situation avec lucidité. Tout se passe-t-il comme prévu ? Réfléchis soigneusement à ton évolution, jette un regard impartial sur ta vie. Où en es-tu Dom ? »

 

Cette phrase de John Fante je l’avais notée à l’encre bleue, aujourd’hui délavée, sur l’un de mes tout premiers petits carnets. Un maître de l’écriture pour moi. Dan Fante, son fils, écrit non sans tendresse « Le cadeau que John Fante, mon père, m’a offert c’est son cœur pur d’écrivain. » De lui Ben Pleasants écrit « La dernière fois que j’ai vu Dan Fante, c’était à l’enterrement de son père. J’ai lu ses bouquins et je tiens à te dire : « John, ne t’en fais pas. Ton fils est un putain d’écrivain. Tu peux être fier de lui. Maintenant son nom lui appartient. »

 

 

« Yvan Attal resitue Mon chien Stupide, à notre époque contemporaine le film se déroule dans le Pays basque, de nos jours. Il apporte quelques modifications au roman d’origine, comme la téléphonie mobile, ou des enfants passés au numérique, mais il en garde la teneur originelle. On y retrouve la patte de Fante, un regard désabusé, paradoxalement misanthrope et tendre sur la société et la famille. Attal teinte son adaptation brillante d’un humour caustique qui sied au romancier. »

 

Tout ce qui fait Fante est là : anti héros déplorable qui regarde défiler sa vie sans intervenir avec une lucidité rare, salaud touchant, noirceur du quotidien, dépravation molle, humour noire et émotion brute. Ce n'est pas un livre transcendant mais bien que dénué de péripéties ou d'aventures rocambolesques, ce livre laisse, comme toute oeuvre de Fante, une impression amère dans la bouche. Ca reste beau et touchant parce que tout ce qui se passe dans ce livre, se trouve dans les viscères de l'anti-héros. Tout s'effondre comme son couple, sa famille, doucement, presque imperceptiblement à l'intérieur de lui. La rancœur, la déception, la tristesse et la solitude, c'est ce à quoi se trouve confronter le personnage, comme si, à l'apogée de sa vie d'homme mature, il regardait la pente descendante avec l'appréhension de l'emprunter, se rendant soudain compte qu'il est déjà en train de glisser dessus.

 

Romancier en panne d’inspiration après avoir publié un best-seller, Henri (Yvan Attal) reporte ses échecs sur sa femme Cécile (Charlotte Gainsbourg) et leurs quatre enfants. Alors qu'il fait le bilan dérisoire de sa vie, Henri recueille un énorme chien mal léché, qui lui apporte du réconfort, bien que toute la famille le déteste et que Cécile pense à prendre le large…

 

 

Photo de MON CHIEN STUPIDE

 

« Le couple est un sujet inépuisable. Là, il y a l'usure lié à la durée du couple et la façon dont les enfants prennent le dessus sur celui-ci. Les parents rêvent qu'ils se cassent pour retrouver une vie à deux. Le problème, c'est les enfants et ce qu'ils font au couple. Ce sont les rois, il faut s'occuper d'eux et on n'a plus de vie. »   Yvan Attal

 

« Souvent, on étouffe ses enfants par envie de les faire à notre image. Comme si on se voyait en eux et que c'était notre honneur qui était en jeu. Alors qu'il faut les laisser faire. »   Yvan Attal

 

France-info aime :

Mon chien Stupide : Yvan Attal adapte brillamment avec Charlotte Gainsbourg le roman de John Fante ICI  

 

Beaux échanges cinglants

 

Le comédien-réalisateur trouve le ton juste dans une écriture où la part belle est donnée aux acteurs. Composant un personnage en pleine crise de la cinquantaine, il s’offre la part du lion. Yvan Attal endosse parfaitement ce poids de l’échec et la mauvaise foi de son écrivain en mal d’inspiration. Charlotte Gainsbourg campe tout aussi bien une épouse, comme lui, en crise, bourrée d’antidépresseurs et amère, qui ne ménage pas son mari en le renvoyant dans ses cordes. Ce qui donne des échanges savoureux, des réparties cinglantes.

 

Le Monde n’aime pas :

 

« Mon chien Stupide », un film d’Yvan Attal un peu trop cabot ICI

 

L’acteur-réalisateur met en scène Charlotte Gainsbourg et un de leurs enfants dans cette comédie familiale féroce, transposition à l’écran du livre de John Fante. Mais le résultat manque de mordant.

 

Le film demeure fidèle, à quelques détails près, au caractère des protagonistes, à l’esprit et au ton férocement humoristique du livre. La mise en scène et le jeu des acteurs ajoutent cependant une jubilation poussée à l’excès qui en alourdit le trait comique, en même temps qu’il asphyxie la part plus sombre du propos.

 

Car rien ne tourne rond dans Mon chien Stupide. Henri (Yvan Attal), écrivain en panne d’inspiration depuis son unique grand succès en librairie, vingt-cinq ans auparavant, vit dans la nostalgie de tout ce qu’il aurait pu réaliser s’il n’avait pas été père (« A mesure que vos fils grandissent, vous rapetissez », se lamente-t-il). Sa femme, Cécile (Charlotte Gainsbourg), tente de tenir le coup à grand renfort d’antidépresseurs et d’alcool. Tandis que les quatre enfants (trois garçons et une fille), presque adultes, continuent d’occuper la grande maison familiale comme bon leur semble, et plus précisément pour se restaurer et réclamer leur argent de poche.

 

L’écriture et l’interprétation constituent le meilleur du film, la mise en scène et l'image ne bouleversant guère les canons d’un cinéma français peu inventif dans ce domaine. La deuxième partie tourne également un peu en rond et aurait gagné en rythme si elle était un peu raccourcie. Mon chien Stupide n’en est pas moins une réussite et loin d’être bête.

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9 novembre 2019 6 09 /11 /novembre /2019 06:00

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« I would prefer not to? » le Bartleby le scribe A story of Wall Street d’Herman Melville

 

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Mal du pays

 

« Pierre a repris un charmant café de village dans la Drôme, sur la route des vacances. Il a quitté les écrans radars, jusqu’à ce qu’on retrouve sa trace à Zurich, en juin. Le temps d’un pop-up dans un de ces lieux bouillonnants comme la ville alémanique en connaît tant. Il confiait alors: «La Suisse me manque. J’ai fait le tour de la folie parisienne: si je trouve un lieu qui m’enchante, un projet où on ferait tout maison, du pain aux fermentations, je serais capable de revenir en Suisse… Et puis, tout reste à faire autour des vins nature, encore trop méconnus.»

Pierre Jancou change de «Crémerie» ICI 

 

Julien Battesti est corse

 

 

« Je connais à peine Julien Battesti. Je le croise de temps en temps au Café Sélect, à Paris. Je sais juste que le livre qu’il écrit à propos de la signification cachée de Bartleby et de son caractère messianique va être un événement ; ses intuitions sont très profondes ; les quelques pages que nous en publions sont d’une grande évidence. Je ne savais rien de Michèle Causse avant d’avoir lu son texte, sinon qu’elle était la traductrice, à mes yeux la meilleure, du Bartleby de Melville.

Le blog de Fabien Ribery

 

 

« … j’ai décidé de me rendre à Zurich afin d’aller voir de mes propres yeux les locaux de l’association Dignitas… ICI 

 

« … je tentais d’imaginer Zurich, une ville dont je ne savais pas grand-chose hormis qu’un de ses cimetières abritait la tombe de James Joyce et  qu’une association philanthropique nommée Dignitas y administrait la mort à qui la demandait, ou presque. »

 

« La première chose que je vis, en entrant dans l’hôtel fut une bouteille de liquide désinfectant posée sur le comptoir de la réception, lequel, par sa petite dimension, donnait à l’objet une importance considérable. »

 

« Ma valise posée et mes trois chemises suspendues, je partis dans la ville à la recherche d’un restaurant. C’est à ce moment-là, en commençant d’arpenter les rues, les placettes et les venelles qui descendent vers les rives de la Limmat, que je pris peu à peu conscience de la place centrale qu’occupait dans la sensibilité zurichoise l’idée de désinfection. Car plus qu’une ville propre, Zurich est bel et bien une ville désinfectée. À observer la netteté du moindre banc public, de la moindre plaque d’égout, on serait d’abord tenté de croire à l’existence d’escadrons de nettoyeurs-désinfecteurs appointés par la mairie et constamment sur la brèche, mais à la réflexion, il paraît plus vraisemblable qu’un simple balayeur resterait condamné à l’incompréhension des passants sur ces trottoirs où il n’y a, de toute évidence, rien à balayer, la poussière elle-même ne trouvant que peu de prise tant le sol et les autres surfaces paraissent lisses et comme tendues. Il faut néanmoins entrer dans une de ces églises devenues « temples » pour toucher au substrat métaphysique de la désinfection zurichoise. Des édifices bâtis avant la Réforme tel que la Fraumünster, par exemple, donnent l’impression d’avoir été victimes d’une véritable aspersion au karcher. À l’intérieur, les murs sont nus, les images ont été retirées, les niches vidées de leurs saints et le mobilier liturgique réduit au plus sévère minimalisme. L’art catholique, tout ce qui faisait de ces églises de gigantesques livres symboliques pour les yeux des plus simples d’esprit, semble avoir été lavé, dissous par le puissant détergeant du protestantisme. Avec leurs rangées de bancs design, elles font maintenant penser à de vieux manoirs reconvertis en centres culturels. »

 

 

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5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 06:00
La consommation du vin rouge pique du nez : l’effet vieux, celle de la bière le relève : l’effet jeune, les féniasses de « fonctionnaires » de FranceAgrimer vous éclairent.

Le phare des PO exècre les fonctionnaires, rien que des féniasses qui sucent le sang des travailleurs, faut les éradiquer comme les doryphores qui ravageaient les patates de mon pépé Louis.

 

Les « chanteuses » de louanges de Vin&Société nous serinent que le vin français est un grand secteur économique, mieux que les Rafales…

 

Mais putain y’a cette foutue loi Évin qui freine le bel élan de nos vins sur le marché domestique et maintenant la Buzyn.

 

Et ce fou de Trump s’y met avec ses taxes.

 

Et les rosbifs nous quittent.

 

Et les Chinois, comme d’habitude, se sont mis à en faire.

 

Et la France petit à petit devient un pays de vieux, salauds de baby-boomers !  

 

Et ses petits cons de jeunes vont là où l’herbe est plus verte et moins onéreuse.

 

Les critiques vin sont largués.

 

La GD commence à compresser ses rayons vins, ses foires lassent.

 

Les chefs de la tribu qui siègent à FranceAgrimer, dont peu ont vendu une seule bouteille de vin, regardent depuis 20 ans, ce sont presque toujours les mêmes, passer les trains.

 

Je suis vache mais y’a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, et pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

 

Alors, je vous fiche mon billet qu’ils n’ont même pas lu l’étude sur l’ÉVOLUTION DES ACHATS DE BOISSONS ALCOOLISÉES PAR LES MÉNAGES FRANÇAIS ENTRE 2008 ET 2017 pondu par ces ramiers de fonctionnaires de FranceAgrimer.

 

Je vous propose de lire la Conclusion, et si vous êtes plus courageux qu’eux l’intégrale ICI 

 

L’analyse de l’évolution des achats de boissons alcoolisées par les ménages français pour leur consommation au domicile principal confirme une baisse de la consommation de l’alcool concentrée essentiellement dans le segment du vins tranquilles, et touchant principalement son produit phare, le vin rouge, dont la consommation et le taux de clientèle diminuent systématiquement. Si l’analyse des achats de ménages ne permet pas d’informer sur l’effet de changement de pratiques de consommation, elle met en évidence les logiques de remplacement générationnel à l’œuvre dans ce recul des achats du vin tranquille, concurrencé de manière croissante par la bière. Cette dernière bénéficie d’une dynamique positive sur tous les aspects : le taux de pénétration, les quantités consommées, les sommes dépensées, mais aussi en termes de structure démographique de sa clientèle. Son profil se « démocratise » au sens large du terme, dépassant les frontières de revenu mais aussi d’âge ou de région, et se rapprochant de la structure des ménages français. La bière devient ainsi petit à petit un produit généralisé dans l’ensemble de la population comme l’était le vin autrefois, même si elle reste un alcool de choix des jeunes générations et que les plus âgés restent encore largement attachés à la consommation du vin rouge. Par contraste, le vin tranquille affiche un profil résolument âgé, tant sur le vin rouge que sur le vin rosé, et perd progressivement son aspect populaire avec une certaine désaffection des ménages les plus modestes. Les données des achats de ménages confirment également la montée en gamme du segment de vins tranquilles, et notamment du vin  blanc.

 

Dans le segment des vins effervescents, le profil du champagne se fait de plus en plus sélectif, les vins mousseux le remplaçant chez les ménages jeunes ou à faible revenu. La consommation des spiritueux reste globalement stable malgré les dynamiques négatives affectant le taux de consommateurs des deux lignes phares de ce segment, les whiskys et les anisés. Mais ces difficultés ne semblent pas concerner d’autres produits associés à l’apéritif ou aux autres occasions festives de consommation de l’alcool : les autres spiritueux, notamment des alcools blancs de type téquila/gin/vodka, ainsi que les produits intermédiaires (dont les apéritifs à base de vin, en particulier).

 

Les dynamiques positives sur les produits considérés comme adaptés à une consommation hors repas, dont la bière, et la baisse de la consommation de vin tranquille semble en effet confirmer le déplacement de la consommation d’alcool vers des occasions hors repas, l’alcool quittant progressivement l’univers alimentaire au profit de l’univers de loisirs. Il semble également qu’une des clés de succès de ces boissons réside dans leur attrait relatif auprès de jeunes générations, qui pèsent pourtant peu en termes de consommation de l’alcool comparé aux ménages de 50 ans ou plus. La progression des achats du vin rosé et des vins doux naturels/vins de liqueur, stoppée dans son élan par la difficulté d’attirer de nouveaux consommateurs pour ces produits à profil résolument sénior, est à ce sujet éclairante.

 

Au final, la structure des achats de boissons alcoolisées évolue vers plus d’équilibre entre différents types de produits, le vin tranquille perdant progressivement sa position hégémonique. Si la diversification des profils et de modes de consommation semble contribuer à ce rééquilibrage, seules des enquêtes de pratiques de consommation permettraient de le confirmer.

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4 novembre 2019 1 04 /11 /novembre /2019 06:00

Ma petite entreprise ne connaît pas la crise chantait Bashung…

 

À Bordeaux, le plus grand vignoble AOP du pays, on les collectionne, allez savoir pourquoi ?

 

Tout en haut de Bordeaux c’est le ruissellement, tout en bas, et un peu au milieu, c’est le débordement…

 

Pour un grand connaisseur du cru Bernard Ginestet c’est fiché dans son ADN :

 

En 1975, il écrivait :

 

« J’ai déjà eu l’occasion de dire qu’à Bordeaux il existe plus d château qu’en Espagne ; des milliers et des milliers de Châteaux qui noient le consommateur dans un océan de marques sans signification. Cette constante multiplication est une escalade impossible et absurde. Elle conduit la production à morceler sa commercialisation en micro-unités de vente. Certes, elles permettent au négociant d’éviter un affrontement direct avec la concurrence, mais en bloquant par là même toute tentative de regroupement des produits pour une meilleure exploitation viticole, et pour une plus large et plus efficace couverture des marchés par des marques.

 

Les autres régions de production ou dans les autres classes de produits de consommation, les marques sont assez significatives d’une qualité, d’un prix et d’un genre. Elles peuvent également évoquer une méthode de distribution particulière. En Champagne, en Bourgogne, en Alsace par exemple il existe de systèmes solaires et planétaires qui permettent aux distributeurs et aux consommateurs de trouver facilement une étoile à dimension voulue et à brillance connue. Mais l’Univers bordelais est fait de galaxies dont les experts eux-mêmes ont grand-peine à démontrer qu’elles ne sont pas des nébuleuses... Et nous exigeons de l’observateur amateur le don prodigieux de percevoir et de reconnaître dans cette voie lactée chacune des unités qui la composent !

 

Bien sûr, nous possédons à Bordeaux des étoiles de toute première grandeur. Elles seules suffisent sans doute par leur éclat incomparable au rayonnement lointain et prestigieux de notre cosmos bordelais depuis des siècles de millésimes-lumière. Elles ont été cataloguées, classées. Mais selon qu’elles se lèvent sous le signe du Médoc, de Saint-Emilion, des Graves ou de Sauternes, elles appartiennent à des hiérarchies différentes sans équivalence des grades.

 

Pour le consommateur, le vin de Bordeaux c’est « du vin de Château » et l’on s’est efforcé depuis plus d’un siècle de lui faire comprendre bye le meilleur était celui du cru classé. Essayez de comprendre maintenant pourquoi les crus classés ne sont pas représentés au CIVB ? La démocratie des masses des productions anonymes ou inconnues ne peut cohabiter avec l’aristocratie des grands crus. Et pourtant, qu’est-ce qu’une race sans étalons ? Pour reprendre une image à la mode, et qui a été récemment utilisée par plus qualifié que moi, je dirais que les trains de Bordeaux commenceront à sortir de gare lorsqu’on leur aura accroché des grands crus locomotives « éléments de pointe d’un substantiel convoi ». De leur côté les machines, dont beaucoup hélas, marchent encore à la vapeur (comme l’expression « à toute vapeur » a vieilli !) ne veulent pas tirer ni pousser, inquiètes de la lourdeur de l’attelage, ignorantes du plan du chef de gare (et pour cause, il n’y en a pas) avec la crainte de se retrouver sur une voie de garage, les aiguillages étant incertains. Et puis, demander à une motrice somptueuse de tirer un train de citernes, ou un omnibus de troisième à paniers casse-croûte, ou une rame de rapatriés... Lui provoque un si violent haut-le-cœur qu’elle aime mieux rester haut-le -pied.

 

Quant à transformer des wagons en autorails, c’est sans doute possible partiellement, mais les coûts par kilomètre-voyageur seront plus élevés que ceux de la concurrence et le réseau n’est pas assez dense pour que chacun ait une chance de circuler librement, c’est donc à terme une éclosion nouvelle de panneaux limitatifs, feux rouges (s’ils étaient verts on n’en aurait pas besoin) et régulation du trafic.

 

Entre-temps, les crus classés se mangent entre eux. Pas question d’harmoniser les politiques des différentes régions et, puisque classements il y a, pas question de les rendre plus digestes aux consommateurs. Animés par l’impulsion de quelques insatisfactions d’amour-propre chroniques, les révisionnistes s’opposent aux conformistes, perdant en vaines querelles un temps précieux à notre époque de concurrence impitoyable. »

 

Et puis, en 2001, je me suis permis d’écrire des choses qui fâchent, à Bordeaux on m’a excommunié.

 

Et puis, dans un document de réflexion daté du 5 mai 2006 « La crise viticole n'est pas une fatalité » un groupe de travail réuni autour du cardinal Ricard  Archevêque de Bordeaux Evêque de Bazas écrivait :

 

« Certes, la crise viticole ne touche pas toutes les propriétés de la même façon. Certains châteaux, des crus renommés, s’en sortent plutôt bien et n’ont pas de mal à commercialiser leur vin. D’autres sont frappés de plein fouet et on peut dire que c’est toute une partie de la profession qui ressent les contrecoups de la crise. Au cours de mes visites pastorales et des rencontres que j’ai pu avoir, j’ai été témoin du drame vécu par un certain nombre de viticulteurs qui se sont endettés au moment des années fastes et qui, aujourd’hui, devant la difficulté à vendre leur vin, se sentent étranglés par les remboursements auxquels ils doivent faire face. Cette réelle angoisse du lendemain a chez eux des conséquences sur leur moral, parfois sur leur vie conjugale et familiale. Certains enfants ne voient pas comment prendre en charge après leurs parents la propriété familiale. Cette crise a fatalement aussi des répercussions sur la situation des ouvriers agricoles, des saisonniers et des artisans. Ces viticulteurs sont guettés par le désespoir et la désespérance n’est jamais bonne conseillère. On peut redouter qu’elle provoque parfois des réactions de violence ou pousse à des extrémités.

 

Devant cette crise, certains sont tentés de baisser les bras et de se laisser gagner par un sentiment de fatalisme. D’autres cherchent un bouc émissaire qu’ils chargent alors de tous les maux (les organisations professionnelles, le négoce, les pouvoirs publics, les campagnes antialcooliques, la mondialisation…) L’heure n’est pourtant pas au découragement. D’ailleurs, au cours des deux siècles précédents, les viticulteurs ont toujours fait preuve de courage et d’ingéniosité pour surmonter les crises rencontrées. Une telle ténacité continue. Il nous faut saluer ici les efforts de ceux qui courageusement veulent relever le défi d’aujourd’hui. Ils savent qu’il leur faut compter avec des facteurs nouveaux qui ne disparaîtront pas dans les années qui viennent : la baisse en France de la consommation du vin, la concurrence des vins européens et des vins du nouveau monde et la politique commerciale des grandes surfaces. Ils sont convaincus également qu’il faut veiller à la qualité du vin produit, à sa commercialisation et donc à des campagnes de promotion de leur vin en France, en Europe et dans d’autres pays du monde. En effet, produire, malgré tout le savoir-faire que cela met en jeu, aujourd’hui ne suffit pas. Il faut commercialiser, tenir compte de la demande, et gagner de nouveaux marchés.

 

Cette crise ne peut être surmontée qu’ensemble, solidairement, qu’en s’appuyant les uns sur les autres, qu’en s’entraidant les uns les autres. Or, la viticulture a été une profession qui a favorisé jusque-là l’investissement individuel et la recherche personnelle du profit. L’argent gagné était le secret de chacun et on se méfiait de l’autre qui pouvait toujours devenir un concurrent possible. D’où la difficulté qu’ont eu beaucoup de viticulteurs, même voisins, à se parler quand la crise a commencé. Or, la solidarité et l’entraide sont aujourd’hui des conditions sine qua non pour surmonter la crise.

 

Devant cette crise qui marque profondément notre région, les communautés chrétiennes ne peuvent pas ne pas se sentir concernées. Il est important qu’elles partagent les préoccupations des viticulteurs, soutiennent ceux qui sont dans une passe difficile, encouragent ceux qui se battent pour relever le défi. Je les invite à lire le document de réflexion ci-joint sur « La crise viticole » et à manifester à tous les viticulteurs leur solidarité.

 

Dans ce temps pascal, le Christ vient à nous, vainqueur du fatalisme et de la résignation. Sa résurrection ouvre une brèche, déploie un avenir nouveau. Elle crée du neuf. Que cette espérance soutienne tous ceux qui se battent aujourd’hui pour ouvrir des voies d’avenir à la viticulture dans notre région.

 

Et puis le 29 septembre 2009 j’osais : Le déni de réalité ne change pas la réalité pour la viticulture y compris

 

Je serai bref.

 

Additionner les « difficultés » que connaissent des grands pays ou de grandes régions viticoles : New-Zélande, Australie, Italie, Espagne, Bordeaux, Languedoc-Roussillon pour « mesurer l’ampleur et l’aggravation de la crise qui touche quasiment tous les pays producteurs de vin » relève d’un calcul de gribouille.

 

Pourquoi ?

 

Tout bêtement parce que la viticulture mondiale n’est pas en crise mais connaît une violente et prévisible période d’ajustement dans la mutation engagée depuis l’irruption de nouveaux producteurs sur le marché mondial ou du moins sur les marchés de certains pays, telle la Grande-Bretagne, où ils ont su faire émerger de nouveaux consommateurs.

 

Nous assistons à un carambolage, à une tectonique des plaques entre les pays qui ont joué l’expansion à tout va, et qui doivent freiner « à mort » pour tenir compte à la fois des limites de leur modèle et de la dépression mondiale et ceux qui ont cru, tel l’Espagne, pouvoir profiter de l’aspiration et qui doivent revoir leur stratégie, ou comme la France, dont les 2 grands vignobles phares ont joué une concurrence mortifère, un immobilisme stupide, et qui subissent la double peine : ils n’ont pas profité de la phase de conquête et ils doivent comme les autres s’ajuster.

 

La situation n’a rien d’étrange face à des perspectives de reprise du marché mondial, surtout pour la France où nous prenons de plein fouet l’inadaptation d’une part de notre ressource vin aux demandes des marchés émergeants comme de notre marché domestique. Nous avons refusé obstinément de nous voir comme le plus grand pays producteur généraliste de vin. Nous avons continué de rêver au modèle AOC pour tous. Nous avons fait comme si les vins dits «technologiques» n’étaient pas dignes de notre glorieux passé alors que le vignoble pour les faire est sous nos pieds. Nous nous sommes obstinés à croire que la cohabitation de ces 2 modèles, leur gestion par complémentarité nous mettrait en position de faiblesse. Nous touchons les « dividendes », si je puis m’exprimer ainsi, de nos non-choix.

 

Le déni de réalité ne change pas la réalité.

 

Et puis, 18 juin 2019 j’osais encore : Et si le vin dit de Bordeaux subissait au XXIe siècle le même déclin que le vin de table du Languedoc au XXe siècle ? ICI  

 

Oui je suis chiant, extrêmement chiant et je ne me soigne pas…

 

Et puis vint Éric Garreau, le directeur du Pôle Viticulture et Grandes Entreprises du Vin du Crédit Agricole d’Aquitaine (première banque du vignoble bordelais, avec un taux de pénétration de 85 % des caves particulières).

 

J’adore le chapeau de Vitisphère à l’entretien qu’il lui a accordé :

 

« Alors que les problématiques de trésorerie s’intensifient pour l’ensemble des opérateurs girondins, le Crédit Agricole appuie les réflexions sur la remise à plat des conditions de production et des moyens de commercialisation. Alors que le débat est ouvert entre garants de la tradition et tenants de l’innovation (les premiers étant considérés comme conservateurs par les seconds, et les deuxièmes étant vus comme industriels par les premiers Comment analysez-vous la situation bordelaise actuelle ? »

 

Éric Garreau : On ne peut pas cacher que la santé économique de Bordeaux dépende d’échanges internationaux où les sujets se multiplient : la Chine, Hong Kong, Londres, les Etats-Unis… Ce sont les premiers marchés d’exportations qui ralentissent. Actuellement, l’alignement des planètes n’est pas favorable. Les circuits domestiques de commercialisation de bordeaux sont eux aussi à la recherche de nouveaux modèles. Il y a une multitude de paramètres et de facteurs qui expliquent la situation actuelle. Comme tout secteur économique, la filière viticole doit s’adapter à une économie de marché qui est en constante évolution.

 

- Les vins de Bordeaux ont déjà connu des crises commerciales. L’histoire se répète-elle, comme il y a quinze ans ?

 

La conjoncture actuelle est quelque peu différente. Elle ne ressemble pas à celle des années 2000 où la problématique était principalement l’inadéquation entre les volumes produits et la  demande. Le tout challengé par de nouveaux pays producteurs arrivant sur le marché de la consommation avec un facteur prix déterminant. De nouveaux marchés se sont ouverts et Bordeaux a eu son rôle à jouer. Mais ces nouveaux marchés, comme la Chine, ont fait que l’on ne s’est pas posé toutes les bonnes questions. Oui, il y a besoin de se poser les bonnes questions, mais Bordeaux ne manque pas d’atouts. C’est le plus grand vignoble d’AOC de France, il vient de rentrer une récolte qualitative, il bénéficie d’une logistique complète et d’un microcosme économique que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Il a déjà démontré sa capacité d’adaptation dans les domaines sociétaux et environnementaux en étant le premier département en nombre d'exploitations et de surfaces certifiés Haute Valeur Environnementale (HVE).

 

La suite ICI 

 

Même si la mode du bois est passée de mode à Bordeaux, du  côté du Crédit Agricole la langue de bois se porte bien, certes se poser les bonnes questions s’impose mais je cherche en vain lesquelles dans les réponses du sieur Garreau…

 

Sans doute suis-je bouché à l’émeri

 

L'émeri n'est en aucun cas un produit de bouchage, comme le plâtre ou le liège, par exemple.

 

Alors pourquoi dit-on « bouché à l'émeri ? »

 

Autrefois, pour qu'un récipient, flacon ou fiole en verre soit bouché de la manière la plus étanche possible, on polissait à l'émeri l'extérieur du bouchon et l'intérieur du goulot, pour que le contact entre les deux soit le plus parfait possible.

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3 novembre 2019 7 03 /11 /novembre /2019 07:00
De droite à gauche : le ministre du Travail, Robert Boulin, le ministre de la Justice, Alain Peyrefitte, et le ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, le 4 juillet 1978, à Matignon (Paris). (PAVUNIC / AFP)

De droite à gauche : le ministre du Travail, Robert Boulin, le ministre de la Justice, Alain Peyrefitte, et le ministre de l'Intérieur, Christian Bonnet, le 4 juillet 1978, à Matignon (Paris). (PAVUNIC / AFP)

Si je me suis intéressé à Robert Boulin c’est pour 2 raisons :

 

  • Un bref passage, de juillet 1968 à juin 69, au 78 rue de Varenne Ministre de l’Agriculture du Général de Gaulle dans le fantomatique gouvernement Couve de Murville.

 

  • Résistant dès 1941 dans le réseau Navarre dont il deviendra le chef, il est engagé volontaire en 1943 et à la Libération il devient avocat à Bordeaux puis à Libourne. Sa carrière politique débute en 1958 quand il devient député UNR de la Gironde, puis maire de Libourne un an plus tard. Il sera constamment réélu député et maire jusqu'à sa mort.
  •  

Bien évidemment ça beaucoup moins frappé les esprits que sa tragique et énigmatique fin dans un étang de la forêt de Rambouillet le 30 octobre 1979.

 

 

 

« La Ve République, avec la déferlante UNR post 58, puis ses technocrates énarques, a érigé le «parachutage» en adoubement des nouveaux barons du régime et de ses jeunes turcs. Venus du «ciel» les nouveaux arrivants se devaient pour survivre de s’enraciner dans le terroir de leur circonscription. Le cas Boulin est intéressant du fait des spécificités du « pays Libournais ». En effet, celui-ci montre « une sensibilité aigue, voire épidermique, face aux autres territoires girondins et à la métropole de Bordeaux » Qu’une petite ville 10 fois moins peuplée que sa voisine soit doté d’une succursale de la Banque de France, d’une Caisse Régionale de Crédit Agricole indépendante de celle de la Gironde (le St-Émilionnais est rattaché à cette dernière), d’une Chambre de Commerce et d’Industrie témoigne d’un « patriotisme de clocher » dont le « parachuté » Boulin doté d’une envergure nationale a dû tenir compte en « jouant le jeu » des spécificités du monde du vin libournais.

 

Plus intéressant encore « il a dû également prendre en compte les rivalités de territoires, entre les appellations, les « bons » terroirs et les terroirs banals, « les gros » et les « petits », nombreux dans un Libournais caractérisé souvent par de petites exploitations dotées d’un relief pentu qui compliquait le travail de la vigne, les concurrences multiples d’images de marque, de caractéristiques vinicoles, les rivalités entre le monde du négoce et celui des coopératives (désormais relativement puissantes quoique, à cette époque, fragmentées). Il a dû aussi respecter le chauvinisme du St-Émilionnais, marqué à la fois par un « petit peuple » de vignerons et certaines appellations moins prestigieuses et par une « bourgeoisie » articulée autour de domaines et appellation renommés et surtout d’un réseau de sociabilité dense (compagnonnage, Crédit Agricole) animé à cette époque par la dynastie Capdemourlin : Jean Capdemourlin présidait le Syndicat viticole de St-Émilion et animait la Jurade (recrée en 1948). »

 

La suite ICI 

 

Et puis hier matin :

 

RÉCIT. « LE CRIME A ÉTÉ MAQUILLÉ EN SUICIDE » : 40 ANS APRÈS LA MORT DU MINISTRE ROBERT BOULIN, LE LONG COMBAT DE SA FILLE POUR LA VÉRITÉ

 

LA VIE D'UN HOMME NE PÈSE PAS FACE À L'AMBITION DU POUVOIR

 

Pour tenter de trouver un sens à cette histoire, il faut se remémorer le contexte politique de la fin des années 1970, mélange des séries Baron noir et House of Cards. Dans ces années-là, la droite se déchire. Le RPR (Rassemblement pour la République) de Jacques Chirac mène une guerre ouverte au gouvernement de Raymond Barre et à l'UDF (Union pour la démocratie française) de Valéry Giscard d'Estaing. Les appétits présidentiels du maire de Paris ne sont pas étrangers à ce conflit. Les ministres RPR, dont Robert Boulin fait partie, deviennent alors un enjeu stratégique. VGE envisage même de faire du maire de Libourne son prochain Premier ministre.

 

Giscard avait eu le nez de sentir que s'il plaçait Boulin à Matignon, il coupait l'herbe sous le pied de Chirac. Éric Burgeat, gendre et collaborateur de Robert Boulin, à franceinfo

 

Dans ce contexte, l'affaire de Ramatuelle arrive sur le bureau des rédactions parisiennes. Trois articles sortent dans Minute, Le Canard enchaîné et Le Monde. Il est reproché au ministre d'avoir acheté en 1974 un terrain dans le Var à un escroc, Henri Tournet, alors même qu'une parcelle de ce terrain avait déjà été vendue à des promoteurs normands. "J'ai acheté en 1974 un terrain dans la presqu'île de Ramatuelle par acte authentique devant notaire… et puis mon affaire est terminée", assure Robert Boulin devant le club de la presse d'Europe 1, le 21 octobre 1979, peu avant sa mort. Le ministre a beau se défendre, le poison du soupçon se répand.

 

La suite ICI

 

La ville de Libourne rend hommage à Robert Boulin 40 ans après sa mort, un décès toujours aussi suspect

Suicide ou assassinat ? 40 ans après la mort du ministre du travail de Valéry Giscard d'Estaing et ancien maire de Libourne, le doute est plus que jamais d'actualité. Ce jeudi, la ville de Libourne organise une cérémonie d'hommage en sa mémoire, ouverte à tous. ICI 

Affaire Robert Boulin : des journalistes écrivent à Macron pour réclamer la vérité, quarante ans après

« Depuis 1979, alors que six présidents de la République se sont succédé, cette affaire empoisonne et déshonore la vie politique et civique de notre pays », écrivent les quatorze signataires de la lettre, dont Elise Lucet. ICI

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1 novembre 2019 5 01 /11 /novembre /2019 06:00

La Chauve Souris par Buvée

De tout temps les chauves-souris ont frappé l’imagination de l’homme, suscitant peur et répulsion… Animaux étranges considérés comme des êtres aux pouvoirs magiques et maléfiques. Au Moyen Âge, elles étaient associées au malheur, aux maléfices, aux sinistres, on les disait « suppôts de Satan ». Jadis pour éloigner les sorcières ou les vampires elles étaient clouées sur les portes des granges des campagnes.

 

Souris qui vole dans le Centre !

Rate volande à Saint Amé dans les Vosges !

Rate volage dans le lyonnais !

Plein de noms vernaculaires pour ce petit mammifère.

 

Le nom de chauve lui fut donné car ses ailes ne contiennent aucun poil et aucune plume.

 

On racontait que la chauve-souris lançait des insultes et autres blasphèmes lorsqu’elle était brûlée.

 

De cette manière, les villageois indiquaient combattre le mal, comme le rapporte de Gubernatis dans Mythologie zoologique.

 

 

En Alsace, on accusait la chauve-souris à tort de nombreux maux. Elles auraient eu la faculté de tuer dans l’œuf les petits des cigognes ou de manger le lard des porcs sur le dos des animaux encore vivants.

 

Fariboles !

 

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Dracula peut aller se rhabiller, les chauves-souris sont des insectivores En une nuit, une chauve-souris peut consommer près de la moitié de son poids en insectes variés tels que les moustiques et autres parasites de l'Homme, mais aussi des papillons de nuit dont beaucoup d'espèces se développent aux dépens des cultures, des arbres fruitiers… Les chauves-souris se comportent donc comme d'excellents insecticides naturels, et ceci sans empoisonner le sol et l'eau pour des dizaines d'années. Une pipistrelle mange environ 3000 insectes chaque nuit en été.

 

Batman lui est sympa, il combat les forces du mal…

 

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Et ailleurs ?

 

« En Chine, les chauves-souris sont synonymes de bonheur : le mot chinois « FU » signifie à la fois chauves-souris et bonheur. Lorsqu’un mariage a lieu, il est de coutume d’offrir aux jeunes mariés une assiette représentant 5 chauves-souris (pour les cinq bénédictions de la vie) en guise de porte-bonheur.

 

En Afrique, elles symbolisent l’âme des défunts, tandis qu’en Indonésie et en Amérique du Sud, on les considère comme protectrices des maisons.

 

En Papouasie, les chauves-souris sont les gardiennes de la mort, l’empêchant de se répandre sur la terre. »

 

Source : ICI  

 

« Hormis les calottes polaires, les montagnes de haute altitude, les îles particulièrement isolées ou le centre des plus grands déserts, ces mammifères volants ont conquis tous les milieux de la planète. On les trouve dans un nombre impressionnant de gîtes naturels : milieux souterrains, crevasses et fissures des parois rocheuses, sous les feuillages, derrière les écorces ou dans les cavités des arbres. Depuis que l'Homme s'est fait bâtisseur, elles occupent aussi la majorité des constructions, des charpentes aux caves, en passant par les ponts et les ouvrages militaires.

 

Plusieurs dizaines de millions d'années d'évolution ont fait de ces mammifères nocturnes des merveilles d'adaptation. »

 

Source : ICI 

 

Alors vous comprendrez pourquoi la Science s’intéresse aux pipistrelles :

 

Lancé en 2018, ce projet, baptisé Bat1K, entend disposer d’ici à 2020 des génomes complets d’au moins une espèce parmi les vingt et une familles de chauves-souris (six sont déjà pourvues) ; d’ici à cinq ans, d’un représentant de chacun des 221 genres ; et, enfin, d’ici à dix ans, de la carte d’identité génétique de la totalité des 1 400 espèces de chiroptères, de la minuscule chauve-souris bourdon de Thaïlande (2 g) à l’immense renard volant des Philippines (1,2 kg et 1,5 m d’envergure).

 

Trois cents scientifiques, répartis partout dans le monde, se sont vu délivrer une feuille de route et des consignes précises afin qu’ils transmettent à Dublin et à Dresde (à l’Institut Max-Planck), les deux pôles de séquençage, « des échantillons d’une qualité parfaite », insiste Emma Teeling. « Il a fallu treize ans et 3 milliards de dollars [2,7 milliards d’euros] pour décrypter le génome humain ; en dix ans, et avec 10 millions d’euros, nous allons décrypter le quart des mammifères existants », s’enthousiasme-t-elle.

 

Le jeu en vaut-il la chandelle ?

 

Emma Teeling agite ses longs cheveux blonds et s’anime encore un peu plus :

 

« Elles volent, chassent par écholocation, présentent une longévité exceptionnelle, une immunité unique, le génome le plus court de tous les mammifères et maîtrisent l’apprentissage vocal, sans compter les services écosystémiques considérables qu’elles rendent aux humains, pollinisation des cultures et lutte contre les insectes. Une seule de ces compétences mériterait un tel programme. Les chiroptères les ont toutes. Tenter d’en percer les bases génétiques est un devoir. »

 

Ce mammifère volant – le seul connu –, capable de chasser dans l’obscurité grâce à l’écholocation, d’une longévité exceptionnelle et d’une résistance aux pathogènes hors du commun, cache en réalité plus de 1 400 espèces, soit un quart de la diversité des mammifères. « Un univers dont la plupart des humains ne soupçonnent même pas l’existence », confie Sébastien Puechmaille, maître de conférences à l’université de Montpellier. Et puis, comme tous finissent par le dire, « c’est le monde de la nuit ».

 

Pourquoi l’étude de la chauve-souris, toujours aussi mystérieuse, passionne les scientifiques

Par Nathaniel Herzberg

Publié le 21 octobre 2019

 

Article remarquable du Monde ICI  

 

Une chauve-souris bourdon de Thaïlande.

La chauve-souris bourdon, plus petit mammifère du monde

Prenez une pièce de 1 centime au creux de la main. Placez une pièce de 1 euro devant vous. Le poids de la première, la taille de la seconde : vous avez une idée approximative des mensurations de la chauve-souris bourdon, le plus petit mammifère du monde. Longtemps, le titre a été détenu par la musaraigne étrusque. Mais avec son 1,9 g et quelque 2,8 cm de la tête aux griffes, le « kitti à nez de porc », son autre nom, a remporté le titre sitôt découvert, dans les années 1970.

Une chauve-souris bourdon de Thaïlande. SEBASTIEN PUECHMAILLE

Il faut dire que l’animal ne fait rien pour se faire voir ou entendre. Installé dans quelques grottes de la zone frontalière entre la Thaïlande et la Birmanie, en plein territoire karen, il se guide en émettant des ultrasons à plus de 70 000 Hz, bien au-delà de ce que notre oreille peut percevoir (20 000 Hz). Une méthode d’une extrême efficacité pour ce chasseur hors pair. Lors du dernier congrès mondial sur les chauves-souris, un chercheur a annoncé avoir détecté dans son estomac les traces de 180 espèces d’insectes.

 

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31 octobre 2019 4 31 /10 /octobre /2019 11:30

 

Mon correspondant nantais vient de me signaler une affaire de la plus haute gravité concernant la gâche vendéenne.

 

« La répression des fraude a débarqué chez un pâtissier de Vendée parce qu'il prépare ses gâches sans crème fraîche. Or une indication géographique protège la "gâche vendéenne", et elle doit être faite avec de la crème. Scandale à la boulangerie, où la recette sans crème date de... 1932. »

 

Lire ICI

 

Ha ! la crème fraîche de la tante Valentine, au Bourg-Pailler, y’avait de la crème fraîche dans la gâche.

 

6 avril 2007

La gâche de Pâques

 

Au temps où, dans ma Vendée profonde, les pires mécréants acceptaient sous la pression de leurs pieuses femmes de faire leurs Pâques, chez nous on s'affairait pour préparer les douceurs d'après Carême : la gâche - en patois la fouace - et les fions. Dans cette entreprise tout le monde était sur le pont, y compris les hommes, plus particulièrement le pépé Louis, l'homme de la cuisson.  Le rituel était bien réglé et le processus de fabrication, comme la recette, étaient entourés de secret. Dans le pays, notre gâche était unanimement considérée comme la meilleure. Le clan des femmes en tirait une légitime fierté et moi, tel un jeune Proust - ne vous gondolez pas - savourant sa madeleine dans son thé. J'en garde un souvenir extraordinaire que le temps passé n'a jamais effacé.

 

Tout commençait le vendredi saint par l'acquisition d'un pâton de pâte à pain levé chez Louis Remaud notre boulanger puis, le soir venu, autour d'une immense bassine, tel un pétrin, nos femmes s'affairaient. La gâche est un pain de Pâques qui n'a ni goût de pain, ni goût de brioche. C'est là toute l'alchimie de ce pain qui n'en n'est pas un et de ce gâteau qui n'est pas une friandise. Outre la qualité des ingrédients, le temps de pétrissage était essentiel. La pâte était lourde et nos femmes lui transmettaient ce qui la rendrait ferme, onctueuse et légère. Lorsque le temps était venu, en des panières de joncs tressés, les gros pâtons recouverts d'un linge étaient mis au levage dans une pièce ni trop chaude, ni trop froide. Là encore, toute approximation était interdite. Nos femmes se chamaillaient parfois sur la température idéale. Tout ça se passait la nuit et au matin, le pépé Louis entrait en jeu.

 

La suite ICI 

 

20 août 2010

Quand les IGP s’emparent de mes souvenirs d’enfance je m’interroge... et pourquoi pas « le luma de Vendée » IGP !

 

Le Comité national des indications géographiques protégées de l’INAO a approuvé le 2 juin 2010 le projet de cahier des charges « Gâche Vendéenne » dans la perspective de son enregistrement en IGP par la Commission européenne.

 

Moi, bien évidemment, pour cette dernière je n’ai rien contre même si le libellé du cahier des charges de la gâche vendéenne me laisse rêveur : « La gâche vendéenne est une viennoiserie de forme ovale, dorée et scarifiée sur le dessus. Elle doit au minimum peser 300 grammes et être présentée de manière individuelle sous sachet et non tranchée.

 

Sa composition riche en beurre, sucre et œufs est typique des gâteaux vendéens. La gâche vendéenne se différencie par la présence obligatoire de crème fraîche dans la recette. La fermentation longue de la pâte associée à la présence de crème fraîche contribue à l’obtention d’une mie serrée de couleur homogène et permet à la gâche vendéenne de développer une saveur lactée spécifique, où les arômes de crème fraîche et de beurre sont particulièrement marqués, avec une texture en bouche fondante. »

 

Si on avait dit à Valentine Pondevie la sœur de ma mémé Marie que sa gâche était une viennoiserie je ne suis pas sûr qu’elle eût goûté la plaisanterie. Pour moi c’est clair la seule gâche qui eut méritée d’être une IGP c’est la sienne car elle était la quintessence de la gâche vendéenne, inégalée, inégale, et d’ailleurs pour c’était la fouace, la gâche de Pâques.

 

 Sans être mauvaise langue, ce ne sont pas les boulangers du coin qui ont demandé l’IGP « Gâche Vendéenne » mais bien plutôt les fabricants qui travaillent pour la GD. Grand bien leur fasse mais leur gâche même tamponnée comme IGP n’est qu’un pâle ersatz de ce que fut la merveille de mon enfance.

 

Mais foin de nostalgie, les affaires sont les affaires mais cette brave « gâche vendéenne » était-elle si menacée ?

 

Si oui, par qui ?

 

Qui donc sur le territoire de l’Union aurait été tenté de la copier pour inonder le marché ?

 

Oui, ça m’interroge !

 

COMMENTAIRE du vendéen pur sucre :

 

Oui il y avait de la crème fraîche dans la gâche du Bourg-Pailler mais affirmer que c’est un élément déterminant de son goût, de sa texture est faux… Ce qui faisait la différence, que l’on ne retrouve plus dans la fameuse IGP, c’était le savoir-faire, la main de la tante Valentine, le temps passé : des heures et des heures entre le pétrissage manuel, la nuit du levage, la grande taille des pâtons, la douceur du four à bois… pour les industriels, comme toujours, le temps c’est de l’argent, alors leur fameux cahier des charges est là pour normaliser, alors adieu la gâche de mes mémés place à un machin sans âme emballé sous cellophane, pesé, de la tristesse normalisée...

 

En plus, ils en font à La Mothe-Achard : j'ai honte (j'ai goûté et craché...)

 

1174

Vendée

La Fournée Dorée Atlantique
ZA Sud des Achards
CS 60014
85150 La Mothe Achard

J’ai acheté. Par pure charité je ne ferai aucun commentaire de dégustation. Mémé Marie aurait prié la Sainte-Vierge face à ce désastre.

 

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30 octobre 2019 3 30 /10 /octobre /2019 06:00

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Viens d’acheter le dernier Didier Daeninckx : Le Roman de l’Histoire, 77 nouvelles qui retracent, par la fiction documentée, les soubresauts d’un siècle et demi d’histoire contemporaine française. Elles sont classées dans l’ordre chronologique.

 

Le roman noir de l'histoire

 

L’avantage des nouvelles c’est qu’il possible de les lire sans tenir compte de cet ordre.

 

Je feuilletai donc le gros bouquin 811 pages pour tomber nez à nez sur La piquette de l’oncle Jean page 504. (Ne pas confondre avec l’erreur 503).

 

« Tonton Jean était le frère de mon grand-père qui se prénommait également Jean mais se faisait appeler Rémi. »

 

« Adulte, j’ai fini par avoir l’explication de ce redoublement : l’arrière-grand-père, un Camelot du Roi abonné à L’Action française, avait arrosé par avance la naissance du petit dernier et ne s’était pas souvenu, à la mairie, que le précédent avait déjà hérité de ce prénom d’apôtre. Jean et Jean dit Rémi se ressemblaient comme deux gouttes de piquette, aussi taciturnes et bourrus l’un que l’autre. »

 

Le narrateur avoue n’avoir bu une goutte de vin avant seize ou dix-sept ans, et « c’est la piquette du grand-père qui a servi d’initiation. Autour de la table, on ne la comparait à aucun autre breuvage qu’à elle-même. »

 

« … on buvait les cépages interdits comme le Noah ou l’Othello dont les ceps étaient planqués au milieu des racines légales… »

 

Et puis y’avait aussi la piquette de l’oncle Jean :

 

« peu de temps après, j’ai tendu mon verre quand l’oncle Jean a débouché une des bouteilles de son cru, alors que la tante Henriette, une titi qui parlait comme Arletty, y allait de sa boîte de biscuits Brossard. Dès que le liquide a touché mes gencives, j’ai eu l’impression que mes dents ne se remettraient jamais du bain d’acide. Je me suis jeté sur un gâteau pour rétablir un peu de calme dans ma cavité buccale. Puis j’ai fait comme les autres, j’ai aspiré quelques millilitres de mixture entre mes lèvres jusqu’à pouvoir lire le mot « pyrex » en relief au fond du verre.

 

Quand on est repartis de Font-Robin, l’estomac noué, je me suis approché de mon grand-père, Jean dit Rémi :

 

- Je ne comprends pas. Ton vin est bien meilleur, pourtant ce sont les mêmes vignes…

 

Il m’a ébouriffé les cheveux.

 

  • Oui, tu t’en es aperçu… Je lui ai dit cent fois, mais il ne veut rien entendre… Quand il prépare ses barriques, il met trop de soufre… Et ça passe dans le vin, obligatoirement. C’est comme ça, qu’estce que tu veux. Ton oncle Jean, il soufre trop.

 

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1 décembre 2012

La mèche de soufre dans nos futailles est-elle sauvée des rets de la Commission Européenne ? ICI 

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29 octobre 2019 2 29 /10 /octobre /2019 06:00

Madame la Ministre de la santé et des maladies,

 

J’ai avantage certain sur mes collègues dégustateurs patentés, Jacques Dupont en tête, et sur vous aussi, j’ai dans la dernière ligne droite de ma vie professionnelle, au gagatorium du Ministère de l’Agriculture qui se dit aussi Ministère de l’Alimentation, le CGAER, que des grosses têtes : Ingénieurs, Vétérinaires, Administrateurs Civils..., fréquenté la cantine du 251 de la rue de Vaugirard.

 

Un cantoche confiée à un des 3 grands tambouilleurs de bouche à la chaîne, je ne sais plus lequel, mais ce que je sais c’est que la cantoche de votre Ministère doit elle aussi être entre les mains avides de ces héritiers de Jacques Borel.

 

Ces gens-là proposent en effet du vin, des carafons et des petites boutanches qui se disent AOP ou IGP… et c’est à ce stade que je vais vous couvrir de mon ironie la plus caustique : ces jajas sont infâmes, je les ai testés, et, pour avoir fait en son temps ma petite enquête auprès du gérant, un nombre infime de consommateurs s’offraient du pinard. Pour sûr, faut pas être un as de la statistique pour le savoir, parmi les fonctionnaires se nichent des gens addictifs à l’alcool. Là, je vous fais plaisir madame Buzyn, ces jajas-là, n’en déplaise à votre collègue Guillaume, ce n’est que du degré.

 

Au risque de vous paraître vulgaire, madame Buzyn, votre interdiction à la con équivaut à pisser dans un violon. C’est du pur foutage de gueule.

 

Vous feriez mieux de vous préoccuper des horreurs d’Elior dans les assiettes de nos petits, c’est là un vrai scandale sanitaire dont vous êtes comptable madame la Ministre qui ne graillez jamais à la cantine. « … des vis, plastiques : quand des corps étrangers se retrouvent dans des purées livrées aux crèches d’Ile-de-France » ICI 

 

Autre suggestion madame l’ancienne hospitalière : préoccupez-vous de la tortore infligée aux malades à l’AP/HP, pour avoir séjourné 15 jours en pneumologie à Cochin, suite à un accident de vélo, le plateau-repas est une ignominie que seule les cuisines centralisées sont capables de fabriquer.

 

Le 27 avril 2018, de retour chez moi j’ai écrit à Martin Hirsch :

Les délices de la gastronomie hospitalière : lettre à Martin Hirsch le boss de l’AP/HP pour une prise en compte de l’importance de la nourriture ICI 

 

Faites-là lire par un membre de votre cabinet, ça le changera de vous traduire les injonctions des maîtres de la Santé Publique qui nous font royalement chier.

 

J’étais directeur du cabinet du Ministre de l’agriculture lorsque Claude Evin pondit sa loi sous la dictée de Claude Got, et j’ai le souvenir du Dr Cahuzac toujours aussi nuancé dans ses oukases, qui nous traitait d’empoisonneurs du bon peuple. Le capillaire ne lui a pas réussi mais la Corse est hospitalière.

 

31 mars 2008

La stratégie du Go de Claude GOT  ICI 

 

Au risque de vous surprendre j’ai cotisé à l’ANPAA officine de cooptés qui ne m’a semblé qu'essentiellement préoccupée par le maintien de son fonds de commerce.

 

J’ai bien connu et soutenu le Dr Olivier Ameisen dans son combat pour le baclofène, vos collègues alcoologues baignant dans les conflits d’intérêts lui ont mené la vie dure madame Buzyn.

 

25 septembre 2015

Les alcoologues, les addictologues français drivés par l’ANPAA se shootent aux conflits d’intérêts : comment leur faire confiance ? ICI  

 

J’ai le plus grand respect pour le corps médical de l’AP/HP, mon syndrome de Kent, Woolf-Parkinson-White, ils me l’ont grillé au laser via ma fémorale à Lariboisière et mon admiration est sans bornes pour le professeur Antoine Leenhardt qui officie maintenant à Bichat.

 

Je suis né dans l’un des départements, à l’époque, j’ai 71 ans, le plus alcoolisé de France, la Vendée et je suis donc sensible à la lutte contre l’alcoolisme.

 

Alors, madame la Ministre, éloigner les carafons de vin de la cantoche de votre Ministère, comme ce sein que l’on ne saurait voir, ne rime à rien, ce n’est que de la communication démagogique, mesure sans effet, mesure pour faire le buzz sur les réseaux sociaux, moi le vieux 68 hard je vous le dis : « Cours camarade, le vieux monde est derrière toi »

 

Allez, vous avez du pain sur la planche madame la Ministre de la Santé, les Urgences par exemple, 2 h 30 d’attente avec un poumon perforé, c’est long vous savez Docteur Buzyn, préoccupez-vous de l’essentiel, laissez de côté l’accessoire et la privation du carafon de vin est, croyez-moi, est de l’ordre du dérisoire qui ne rehausse guère la confiance qui fuit les politiques.

 

Bien à vous.

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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 06:00
Tu te souviens de Saïgon au crépuscule ? « Comparé à ça, les romanée conti ou les mouton-rothschild qu’on peut boire dans les restaurants trois étoiles à Paris, c’est du pipi de chèvre… »

L’Indochine, la guerre d’Indochine, c’était loin l’Indochine, lorsque Diên Biên Phu tomba le 7 mai 1954 je n’avais que 6 ans.

 

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Marguerite Duras, nom de plume de Marguerite Donnadieu, est née le 04/04/1914 à Gia Dinh une ville de la banlieue Nord de Saïgon. A l'âge de 5 ans la jeune Marguerite vit toujours à Saïgon lorsque son père Emile meurt, en France. Deux ans plus tard, en 1923, sa mère s'installe avec ses trois enfants à Vinh Long, une ville située dans le delta du Mékong. Marguerite Donnadieu passe toute son enfance au Viêt-Nam. En 1932, alors qu'elle vient d'obtenir son baccalauréat, elle quitte Saïgon et vient s'installer en France pour poursuivre ses études.

 

L'amant

Couverture du livre l'Amant

œuvre-phare de la bibliographie de Marguerite Duras, l'Amant a été écrit en 1984. Il s'agit d'un livre largement autobiographique reprenant la trame de son enfance en Indochine.

 

La narratrice, c'est l'auteur lorsqu'elle avait 15 ans et demi. Elle raconte un épisode de sa propre vie.

 

Elle est pensionnaire, et à ce titre plutôt laissée seule. Un jour durant lequel elle traverse le fleuve séparant son lycée et sa pension, elle rencontre un banquier chinois, jeune et riche. Ils tombent éperdument amoureux et commencent une relation faite d'amour et d'argent, difficilement qualifiable de relation saine et stable.

 

Elle va durer un an et demi durant lequel ce chinois va régulièrement rencontrer Marguerite, l'amener parfois à sa pension, souvent dans sa garçonnière où elle va découvrir l'amour physique. Durant cette période Marguerite doit faire face à la honte, à la peur, à la jalousie et doit parvenir à trouver sa place au sein d'une famille où il est difficile de s'imposer.

 

Boat people

 

Boat people en mer de Chine, sauvs par le bateau humanitaire franais Ile de lumire

 

Quand la France ouvrait les bras à 120 000 réfugiés sauvés en mer.

 

En 1979, politiques et intellectuels français mettaient leurs désaccords de côté et accueillaient plus de 120 000 réfugiés vietnamiens et cambodgiens. Une union impensable sur la crise en Méditerranée.

ICI 

 

Ce matin c’est la guerre du Viêt-Nam des américains dont l’écrivain japonais Murakami Ryû parle dans son roman Raffles Hotel.

 

Raffles-hotel-Poche

 

Folie ou rêve...

 

« Dans un chassé-croisé entre New-York, Singapour et la Malaisie, Murakami Ryû nous fait plongé dans les pensées intimes de trois personnages. Trois destins croisés qui tournent autour de la figure emblématique du « Raffles Hotel » de Singapour.

 

Tout commence comme une banale histoire d’amour entre un photographe, Toshimichi Kariya, traumatisé par la guerre du Vietnam, et une starlette du cinéma nippon, Moeko Honma. Cette jeune fille révèlera rapidement être totalement schizophrène : hantée par l’idée que la vie n’est qu’un théâtre où nous sommes tous des acteurs plus ou moins doués, elle s’ingénie à faire de ses réactions, et ses relations, un spectacle calculé à l’avance. Manipulatrice et « possédée » par un monde imaginaire qu’elle désespère de rejoindre, elle fait sienne la fameuse réplique de la « Tempête » de Shakespeare : « We are such stuff as dreams are made on, and our little life is rounded with a sleep ». Face à cette femme captivante, d’une beauté extraordinaire mais dangereuse, le héros cherchera d’abord à fuir mais lorsqu’elle ressurgira dans sa vie, il se résignera à un destin qui semble tout tracé… La fin « Lynchéenne », entre rêve et réalité, plongera le lecteur dans le doute… qui était réel et qui ne l’était pas ? Kariya n’en sortira de toute façon pas indemne.

 

Séquence :

 

C’est Klaus, le regard perdu au loin qui parle…

 

« N’importe quel endroit que tu aimais fera l’affaire, le night-club de l’avenue Tu Duk, si tu veux, moi l’endroit que je ne peux oublier c’est le restaurant panoramique au cinquième étage du Majestic, où je buvais de la bière en regardant la rivière de Saigon refléter le soleil couchant après avoir pris une douche, quand je rentrais du front, vivant une fois de plus. Tu te souviens Kariya ?

 

  • Je ne vois pas comment j’aurais pu oublier, ai-je répondu.

 

  • Ton gouffre, moi aussi je l’ai en moi, naturellement, mais moi contrairement à toi, j’ai eu tellement de problèmes depuis mon retour que je n’ai pas trop eu le temps d’y faire attention, mais même maintenant, ce gouffre, enfin, c’est une espèce de black hole en un sens, tu vois je n’arrive pas à y faire attention, parce que mon souci en ce moment c’est plutôt comment faire sortir cette Mexicaine du club de salsa de East Harlem où je l’ai trouvée.

 

  • Black hole ? J’ai penché la tête.

 

  • Oui, un trou noir qui avale tout, Kariya, réfléchis, personne ne nous a forcés à aller au front, on y est allés de notre propre gré, il nous a fallu voir pas mal de spectacles atroces làbas, moi, je ne suis pas Francis Coppola, mais enfin, le front c’est une sorte de carnaval.

 

Je commençais à comprendre ce qu’il voulait dire.

 

  • Enfin, carnaval, je te dis ça, parce que entre nous il n’y a pas de risque de malentendu, mais tu vois, il n’y a que deux sortes d’hommes : ceux qui se sentent plus forts quand ils ont tué un ennemi sur le champ de bataille et ceux qui se sentent plus forts quand ils reviennent vivants et peuvent boire une bière, voilà les deux seules espèces d’hommes qui existent, mais quand on en vient à la vraie guerre, l’armée qui la perd, c’est celle où dominent les types qui ne se sentent pas à leur aise sur le champ de bataille, les Viêtcongs, eux, ils pouvaient régner sur les ténèbres parce qu’ils ne s’accordaient pas le moindre moment de répit, alors que toi ou moi, heureusement ou malheureusement, on se régalait d’une bière au retour du front, une bière comme celle-là, on n’en trouve pas n’importe où, comparé à ça, les romanée conti ou les mouton-rothschild qu’on peut boire dans les restaurants trois étoiles à Paris, c’est du pipi de chèvre, au contraire même, j’en suis sûr que l’art de la fabrication des cocktails, les champagnes, et tous les alcools du monde ont été inventés comme ersatz de cette bière de retour du front.

 

Le souvenir de cette bière au crépuscule, c’est quelque chose d’absolu, d’un niveau complètement différent d’un foyer heureux, d’une bonne partie de jambes en l’air, ou d’un succès professionnel écrasant, en fait, il n’y a rien qui puisse remplacer ça, et nous, il nous faut justement vivre sans être sous la domination du black hole, c’est Kapa ou Sawada, des types comme ça, c’et tout.

Ryû Murakami, l'infréquentable

 

• Ryû Murakami, l'infréquentable

Un Murakami peut en cacher un autre. Deux auteurs d'aujourd'hui, sans liens de parenté. L'un, Haruki, étrange et sophistiqué, sorte de Bunuel soft, de Lynch proustien de la littérature, trouve aisément sa place dans les gares et aéroports. L'autre, Ryû, est une sorte de tsunami émotionnel qui vous laisse essoré, K.O. Capable, dans la même page, de révulser et d'émouvoir.

Comme un mixage au shaker de Cronenberg première manière et de Céline, de Sade et de Bukowski. Dérangeant, provocateur et totalement imprévisible, lire un de ses romans demeure une expérience intense et déstabilisante.

 

Suite ICI 

 

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