Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 octobre 2019 7 27 /10 /octobre /2019 07:00

Des agriculteurs protestent contre l\'\"agribashing\" dont ils s\'estiment victimes, mardi 22 octobre 2019 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Mais jusqu’où iront-ils dans l’ignominie ?

 

Comme le disait souvent mémé Marie : « Ils n’ont pas de honte… »

 

À qui feront-ils croire que c’est le mépris des urbains qui pousse des agriculteurs au suicide ?

 

Avant de pointer le doigt vers nous ils devraient balayer devant leur propre porte… assumer la responsabilité de choix anciens et partagés.

 

Toute ma jeunesse, dans ma Vendée crottée, j’entendais les  femmes dirent « untel s’est pendu… Untel s’est jeté dans le puits… » Le suicide des paysans faisait partie de notre quotidien. Mémé Marie égrenait son chapelet aux grains usés, la tante Valentine allait faire brûler des cierges, mes parents à la veillée, pessimistes, « on savait bien que ça finirait comme ça »

 

Qu’en est-il aujourd’hui ?

 

Les exploitants et salariés agricoles ont « un risque plus élevé » de 12 % de se suicider que l'ensemble de la population, selon une étude publiée en juillet par la sécurité sociale de l'agriculture portant sur des données de 2015.

 

Tabou, le suicide dans le monde agricole reste peu étudié en France. L'agence Santé publique France avait certes pointé récemment « un excès de risque » chez les hommes, mais à partir de données restreintes aux chefs d'exploitation et remontant à 2011.

 

La Mutualité sociale agricole (MSA), qui soutient la sortie du film Au nom de la Terre avec Guillaume Canet portant sur le sujet, a visé plus large : parmi tous ses assurés d'au moins 15 ans « ayant consommé au moins un soin ou une prestation » en 2015, soit 1,36 million de personnes, elle a dénombré « 605 décès par suicide » sur l'année. Sur ce total, 372 agriculteurs passés à l'acte sont chefs d'exploitation (292 hommes et 80 femmes), soit un suicide par jour environ. 233 sont salariés (204 hommes et 29 femmes). Un nombre nettement plus élevé que celui rapporté par l'agence sanitaire, qui recensait environ 150 cas de suicides de chefs d'exploitation par an entre 2007 et 2011.

 

Rapporté au nombre d'assurés, « le taux brut de décès par suicide (...) est près de 4 fois plus important chez les hommes », souligne la MSA. Indépendamment du sexe, ce taux augmente avec l'âge et culmine au-delà de 65 ans.

 

En limitant le champ aux 15-64 ans, la MSA montre la « surmortalité par suicide » des assurés du régime agricole par rapport aux autres catégories de population. Comparés aux 40 millions de personnes prises en charge par la Sécu en 2015 (pour 4 991 suicides comptabilisés cette même année), les affiliés au régime agricole présentent « un risque de 12,6 % plus élevé », cette propension étant encore « plus accentuée chez les salariés agricoles » (18,4 %).

 

Parmi les plus précaires, la Sécu des agriculteurs constate « un sur-risque » de 15 % chez ceux qui touchent une pension d'invalidité, et de 57 % chez les bénéficiaires de la CMU-complémentaire.

 

La tendance est lourde et pas nouvelle, son exploitation à des fins politiques est indécente et condamnable.

 

Comme c’est dimanche je vous livre 3 vieilles chroniques :

 

16 janvier 2009

« Petit Manuel du Parfait Suicidé», Jean Bruller dit Vercors ICI

 

4 septembre 2011

Marie-Jeanne par Joe Dassin, l’art de conter sobrement un fait divers en chanson... ICI 

 

12 octobre 2013

« Il n’y a qu’un problème philosophique sérieux : le suicide » Albert Camus et si vous vous intéressiez un peu à la vie quotidienne des «Fils de la Terre» ? ICI 

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2019 6 26 /10 /octobre /2019 06:00

Ryoko Sekiguchi

J’ai acheté Naguri chez Compagnie ICI l’une de mes crèmeries favorites.

 

 

J’ai lu Naguri en me promettant de chroniquer car « ce n’est pas un livre comme un autre – il se tient devant nous comme le modèle pratique d’une vita nova du poème et des hommes. C’est, littéralement, un manuel de savoir-vivre qui ne peut que faire écho à ce que Hölderlin clamait en son temps d’indigence qui ici ouvre l’appétit : « Ce qui reste, les poètes le fondent. » Johan Faerber  5 décembre 2018 ICI Ryoko Sekiguchi : Naguère du goût (Nagori) 

 

Et puis dans ma caverne de livres où les piles menacent de verser Naguri s’est retrouvé enterré.

 

Et puis sur Twitter j’ai vu que Ryoko Sekiguchi avait reçu le Prix Mange, Livre ! pour Nagori

 

 

Le jury a salué « une fable écologique qui invite à renouer avec les saisons et à rester sensible à la nature qui nous entoure et nous nourrit »

 

Le jury 2019 réunissait Chloé Charles, traiteur à Paris ; Julien Duboué, chef de A Noste, Boulom, la Dalle à Paris ; Maxime Frédéric, chef pâtissier du George V à Paris ; François-Régis Gaudry, journaliste ; Catherine Kluger, fondatrice des Tartes Kluger et de Granola SuperNature ; Romain Meder, chef du restaurant Alain Ducasse au Plaza Athénée à Paris, et Steven Ramon, chef du Rouge Barre à Lille.

 

Caramba, j’aurais dû dégainer !

 

Ryoko Sekiguchi, est une Japonaise francophone, écrivaine, traductrice, née à Tokyo en 1970,  elle vit à Paris depuis 1997. Elle écrit dans les deux langues.  Elle a publié des livres en français, notamment chez P.O.L L'astringent et Manger Fantôme publiés chez Argol : ont été une révélation de la littérature jointe à la  gastronomie. Elle est depuis reconnue comme un auteur  à part, et a publié en 2013 chez P.O.L Le club des  gourmets et autres cuisines japonaises. Elle a été  lauréate de la Villa Médicis en 2013-2014.

 

« J’ai toujours écrit sur la mort, pour les morts. Pour une fois, je voulais écrire un livre sur la vie. »

 

« La sensibilité naît des mots : on ne saurait sentir ce qui n'a pas de nom »

 

Ryoko Sekiguchi, un soir alors qu’elle est attablée au comptoir d'un bistrot, le chef lui sert un plat de légumes qui semble n'être déjà plus de saison. Intriguée, elle lui pose la question, à quoi il répond: « Mademoiselle, je suis beaucoup plus âgé que vous, et je ne sais pas si je pourrai encore goûter ce légume l'année prochaine ».

 

Nagori littéralement « reste des vagues » « l’état de saisonnalité d’un aliment ».

Au Japon, on considère qu'un aliment peut-être consommé à trois stades :

 

  • les primeurs hashiri

 

  • ceux de pleine saison sakari

 

  • ceux d’arrièresaison nagori, ce sont les derniers. Nagori désigne « avant tout la trace, la présence, l’atmosphère d’une chose passée, d’une chose qui n’est plus »

 

« Le goût de nagori annonce déjà le départ imminent du fruit, jusqu'aux retrouvailles l'année suivante. On le déguste précisément, comme si l'on voulait faire durer le goût le plus longtemps possible dans le palais. Puis peu à peu, le goût se dissipe, comme le son de la cloche. On accompagne son départ, on sent que le fruit, avec son goût, s'est dispersé dans notre propre corps. On reste un instant immobile, comme pour vérifier qu'en se quittant, on s'est aussi unis. »

 

Le nagori a aussi à voir par exemple avec l’o-miokuri, cette politesse japonaise qui consiste, quand on raccompagne quelqu’un, à le suivre du regard jusqu’à ce que le contact ne puisse plus s’établir, par exemple parce qu’il ou elle a tourné au coin de la rue.

 

Dans Nagori, le goût est affaire de « saison » : mais ce concept, que Japonais et Français partagent, n’existe pas dans toutes les cultures.

 

« Il revient à chacun de construire et d’ajuster son vocabulaire à sa sensibilité et sa réalité climatique particulières. Dans chaque culture, la littérature construit un stock de vocabulaire propre à exprimer une certaine sensibilité aux saisons ou à l’environnement. »

 

Ryoko Sekiguchi donne le menu et la liste précise des ingrédients du dîner qu’elle a préparé pour les pensionnaires de la Villa Médicis, lorsqu’elle a quitté celle-ci en 2014 : « sans doute avais-je envie également, en rédigeant ce petit texte d’invitation au dîner avec le nom de cent ingrédients, de conserver en mots la trace de cette soirée éphémère : ces ingrédients, qui sont autant d’être vivants qui ont partagé une part de notre temps dans ce monde »

 

« Nagori » de Ryoko Sekiguchi, de goûts et de saisons

Poursuivant une œuvre où littérature, goûts et sensations ont part liée, l’écrivaine Ryoko Sekiguchi livre une séduisante évocation des saisons.

  • Sabine Audrerie, 

 

 

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2019 5 25 /10 /octobre /2019 06:00

 

Je n’en sais rien si vous souhaitez avoir la réponse achetez le livre de de Mathieu Mercuriali et Giulio Zucchini aux éditions de l’Épure ICI 

 

Qui a tué Félix Potin ?

 

Cependant je verse 2 pièces au dossier pour vous éclairer :

 

- Félix Potin, on en revient par Delanglade Sabine, 22/06/1995

 

« Si les «Potin» s'essoufflent, c'est parce qu'ils ne sont plus motivés.

 

De quoi faire se retourner le grand Félix dans sa tombe, ce monument du kitsch à visiter d'urgence, édifié à sa gloire au cimetière du Père-Lachaise. Lui qui vécut l'épicerie comme un combat pour la morale, qui choisit ce métier, dénigré - être né homme et mourir épicier, se moquait-on alors - comme on embrasse une carrière. Car à l'époque - 1844 - où Félix se lance, entrer dans une épicerie c'est comme visiter la forêt de Bondy. Un sou par livre aux domestiques qui fermaient les yeux sur les huit kilos de saindoux payés dix. Les pains de sucre ne pesaient jamais leur poids, le café s'allongeait de chicorée, et le sucre pilé de farine. Bref, Félix, en vendant à «bon poids et bon prix», bâtit vite sa réputation. Sa première échoppe, rue Coquenard, n'était pas terrible: «Des chapelets de harengs saurs pendaient aux poutrelles du fond, les objets étaient enveloppés à la hâte dans des feuilles de papier grossier», racontera «Le Temps». Mais Potin ne s'arrête pas là.

 

Ce Boucicaut de l'épicerie ouvre en 1868, sur le boulevard Sébastopol, son premier grand magasin. Avec son usine de la Villette - casserie de sucre, écosseuse automatique de petits pois - il est le premier commerçant à fabriquer ses produits. Son usine à vapeur chaque jour crache 20 tonnes de sucre, 7 de chocolat. Sans compter le pruneau cultivé à Miramont, ou le champagne vinifié à Epernay (le «malakoff»). En Tunisie, Potinville s'étend sur 3 000 hectares, dont 450 de vignobles. Mais la vraie gloire, Félix la rencontre durant le siège de Paris. Dès novembre 1870, les marmites dégagent des fumets de chien et de chat, et on se contente de «rat goût de mouton». Les épiciers cachent leurs stocks et font valser les étiquettes. Pas Félix, qui maintient des prix sages mais organise un rationnement aux portes de ses magasins.

 

«Le premier épicier de Paris», encensé par les journaux, achète pour 27 000 francs Castor, un des deux éléphants du Jardin d'Acclimatation, et le débite en tranches dans ses magasins. A sa mort, en 1871, il est riche et célèbre. «M. Potin laisse 6 millions de fortune. Ne plus dire la corne, mais le cornet d'abondance», ironise «Le Charivari». Ses héritiers perpétuent son oeuvre sans faiblir, car tous les jours il faut se battre contre deux jeunes qui montent: Julien Damoy et Ernest Olida. Alors, ils inventent tout. Le prix d'appel: on vend le sucre à prix coûtant. La livraison à domicile: 650 chevaux piaffent à la porte des magasins. La franchise: aux commis qui épousent des caissières on confie des concessions en province. Le rayon traiteur: cela s'appelle «service de cuisine pour la ville» et comprend même «les cuivres et les tapis».

 

Les cinq grands magasins parisiens sont de véritables «caravansérails», selon l'expression de l'historien Jean-Philippe Camborde. Celui de la rue de Rennes, inauguré en 1904 (qui abrite le magasin Tati et le journal «Le Point»), est un monument. Dix étages, celui de la boucherie, de la poissonnerie, de la charcuterie, marbres, sculptures, vitraux, tapis roulant, salon de thé, 400 commis en rang d'oignons, devant la porte, on donne dans le grandiose et les Potin font fortune.

 

Jacques Potin, aujourd'hui, n'en finit pas de s'étendre sur les fastes passés. Sur cette propriété magnifique à Bagatelle, qui sera vendue, en 1930, 28 millions de l'époque, pour boucher le trou creusé par un directeur indélicat. Restaient tout de même château, hôtel particulier avenue Foch - «Je rencontrais Gaston Doumergue en sortant le matin» - yacht, etc.

 

Entre les deux guerres, le groupe change d'aspect, car le goût revient, pour l'alimentation, au commerce de proximité. Potin essaime donc ses boutiques dans Paris et doit se battre contre les magasins à prix unique qui viennent de naître. Mais Félix n'est plus là et Potin n'a plus la baraka. Lorsque Jean Potin meurt après la guerre, sa femme reprend la direction. Un peu dépassée, elle s'intéresse surtout à la carrière de son protégé, le patineur Alain Calmat : pour fêter sa victoire aux championnats du monde, elle lui offre une Maserati, et un manteau de vison pour sa mère. «Lorsque par hasard je me suis aperçu - ma mère ne buvait que de la Badoit - qu'elle ne sélectionnait pour les magasins que les vins qui se mariaient bien avec cette eau minérale, j'ai compris que c'était fini», raconte aujourd'hui Jacques Potin.

 

Résultat: en 1958, l'entreprise est cédée pour une misère, 5 millions de francs. Une quarantaine de petits magasins qui ne valent plus grand-chose. Mais les grands immeubles - boulevard Sébastopol, rue de Rennes, boulevard Malesherbes, rue du Faubourg-Saint-Antoine - les grands caravansérails du passé font de cette vente une excellente affaire pour l'acheteur, André Mentzelopoulos.

 

Celui-ci, d'ailleurs, scinde l'activité: commerce d'un côté, immobilier de l'autre. Certes, il s'efforce de les faire progresser tous deux. Côté commerce, Primistères, La Parisienne, Paris Médoc, Radar rejoindront tour à tour Félix Potin, qui, au début des années 80, compte plus de 1 000 magasins. «Le chiffre d'affaires était de 4,5 milliards, mais l'arrivée des grandes surfaces a tué la rentabilité», note Jacques Vincent, qui présidait alors la société.

 

Après la mort de Mentzelopoulos, les magasins seront donc vendus par ses héritiers, qui conservent les pépites du groupe: les vignobles de Château-Margaux et le patrimoine immobilier hérité de Potin, mais plus que décuplé par Mentzelopoulos. Tous les samedis, il sillonnait Paris en taxi et il flairait: «Il avait le génie des bons emplacements», s'extasie le promoteur Claude Heurteux. En revanche, pour l'épicerie, c'est la dégringolade.

 

Peu à peu dépecée par ses repreneurs successifs, l'homme d'affaires marocain Daniel Amar, Gaith Pharaon, qui sera impliqué dans le scandale de la BCCI, Castel, le propriétaire de Nicolas, et enfin depuis 1992 Louis et Fabien Saier. Les deux hommes d'affaires vont porter l'estocade alors que déjà il ne reste plus que 600 magasins, la plupart petits et mal entretenus. «Comment en deux ans casser cent cinquante ans de savoir-faire», ironise le comité d'entreprise. Les Saier roulent en Rolls, se montrent à Deauville, habitent Neuilly et possèdent des vignobles de renom. Mais leur situation financière semble moins brillante que leur train de vie. La vente de 200 magasins entre 1992 et 1994 n'a pas permis, tant s'en faut, d'effacer une dette de plusieurs centaines de millions. Et la situation ne cesse de s'aggraver. Plus de 30 millions de pertes en 1994. «Pour se payer sur la bête, les Saier ont fait valser les étiquettes. Exactement ce qu'il ne faut pas faire», remarque un grand de la distribution. Potin était cher, il est devenu hors de prix. Les ventes ont plongé. Les gérants, qui sont payés au pourcentage, ont baissé le rideau pendant près de trois semaines. Les fournisseurs non payés ont refusé de livrer - «On a passé les fêtes de Noël sans champagne en rayon» - et les Saier, quand ils venaient à Longjumeau, siège de l'entreprise, étaient entourés de gardes du corps. «Entre des smicards poujadistes et des patrons qui ne comprennent rien au secteur, note un bon connaisseur de l'affaire, le mélange était explosif.» Et il a explosé. Aujourd'hui, Daniel Lebard, un consultant appelé à la rescousse par la BNP, tente de remettre de l'ordre. La tâche est rude. Pour faire 1 milliard de chiffre d'affaires, Potin emploie 1 200 personnes dans 400 magasins. C'est ce que réalise un seul hypermarché avec 200 salariés. «Je n'ai jamais vu une affaire aussi merdique faire autant parler d'elle!» s'exclame d'ailleurs un financier. Beaucoup de potin pour rien. Félix, reviens !

 

23 novembre 2015

En 1990 j’ai fait mon petit Macron : les Agnelli voulaient mettre la main sur le groupe Perrier et château Margaux…

 

Le Forum de l’Expansion animé par Jean Boissonnat était dans les années 70-80 une institution médiatique, accueillant à la Porte Maillot, à l'hôtel Méridien, les Premiers Ministres Barre, Chirac…, les stars de la politique, même Georges Marchais, et bien sûr la fine fleur des dirigeants de groupes français et étrangers.

 

Et voilà que votre serviteur, fin 1990, tout juste propulsé à la tête du cabinet d’un Ministre qui n’aimait guère aller se frotter aux milieux économiques se retrouve sur la scène pour le représenter à une table ronde. J’étais dans mes petits souliers. Parfait inconnu dans ce beau parterre mon principal souci était de passer aux travers des gouttes. Sauf que, lors de la séance des questions un journaliste, à ma grande surprise, m’interpelle : « Allez-vous laisser filer l’un des fleurons* de l’agro-alimentaire français à l’étranger, en l’occurrence en Italie, dans les mains de la famille Agnelli ?»

 

Patriotisme économique bien sûr, je réponds, avec une pointe d’ironie, que je connais bien l’Italie pour avoir épaulé Michel Rocard, dans les négociations sur le vin… et je m’en tire au mieux en ne prenant pas parti dans ce dossier épineux. Jean Boissonnat est satisfait. Bref, je me dis que j’ai évité le pire.

 

Sauf que, même si le buzz des réseaux sociaux était dans les limbes, dès le lendemain je dû faire front. Tony Dreyfus, compagnon de route de Rocard alors 1er Ministre, et vaguement Secrétaire d’État à l’économie sociale, me demande de recevoir les Agnelli et le cabinet du 1er Ministre, JP Huchon*, me demande de recevoir Jacques Vincent, PDG de Perrier et d’Exor

 

*JP Huchon, après avoir été viré de la CNCA, a travaillé comme Directeur général adjoint du groupe agro-alimentaire Exor, de 1987 à 1988.

 

Donc je m’exécutai. L’entrevue avec les Agnelli et leurs conseils fut un grand moment de séduction à l’italienne. La gente féminine de l’hôtel de Villeroy se rinça l’œil, la mode de Milan : la classe !

 

Pour Jacques Vincent, je parvins à le faire recevoir par mon Ministre qui n’entravait toujours rien à mes histoires de participations croisées (pas simples certes, voir ci-dessous) et qui, au beau milieu du rendez-vous, demanda à ce cher homme, très vieille France, en historien qu’il était, de lui conter l’histoire de Félix Potin. Celui-ci s’exécuta avec courtoisie en dépit de son réel étonnement. À Matignon l’anecdote renforça le « crédit » de mon Ministre.

 

25 ans après la suite fait partie maintenant de l’Histoire, mon interlocuteur à Bercy était un certain François Villeroy de Galhau. Les Agnelli n’ont pas pris le contrôle du groupe Perrier mais mis la main sur 75% de château Margaux. La source Perrier sera vendue en 1992 à Nestlé et la Société des Caves de Roquefort à l’entreprise Besnier, aujourd’hui Lactalis.

 

La suite ICI 

 

A la fin du XIXe siècle, Félix Potin décide de fabriquer ses propres produits et d’y apposer sa marque. Il achète alors des terrains dans le quartier de la Villette, situé entre la rue de Flandres et la rue Curial, dans la portion comprise entre les rues de Crimée et de l’Ourcq. Les usines comprennent une chocolaterie, une confiserie et une confiturerie.

 

Aujourd’hui, il subsiste uniquement le bâtiment situé à l’angle de la rue Archereau et de la rue de l’Ourcq. Il abritait une conserverie et une usine de charcuterie. Construit par Charles Le Maresquier, cet édifice présente de simples façades de meulière, égayées par des faïences décoratives en gré flammé au niveau des allèges des fenêtres, et par des bandeaux horizontaux en carreaux de porcelaine. Rénové en 1986, le bâtiment accueille aujourd’hui un centre de formation.

 

ICI 

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2019 4 24 /10 /octobre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "Marc birebent vieilles branches"

Vieilles charrues, vieilles canailles..., les vieilles ont la cote auprès des jeunes pousses.

 

Résultat de recherche d'images pour "vieilles canailles"

 

Lorsque je suis arrivé à l’Office National des Vins de Table, en 1978, j’y ai découvert une division Bois&plants de vigne fleuron de l’ex-IVCC (Institut des vins de consommation courante), tous nos cadres blanchis sous la terreur de la crise phylloxérique adoraient disserter sur les clones, les greffons… et les deux syndicats de pépiniéristes, Sud et Nord qui se bouffaient le nez, se poussaient du col.

 

Le nouveau directeur, un énarque du 3e type, PML, leur fit comprendre qu’il n’en avait rien à péter de leurs histoires de bouts de bois, l’heure était aux grandes manœuvres pour pacifier le Midi Rouge qui entamait sa descente aux enfers. Par ailleurs, en dépit de ses outrances, ce bordelais qui détestait la gentry du vin de Bordeaux défendait, à juste raison, que le marché du vin à la production était unique, que la frontière entre les vins de table et ceux d’appellation n’était qu’une passoire. Le grand basculement était en marche : les AOP-IGP allaient emplir tout l’espace entretenant l’illusion que le marché domestique du vin est un eldorado qui met du beurre dans les épinards de tous les vignerons.

 

Et moi dans tout ça, sans doute en souvenir du frère Bécot et de sa croisade pour les hybrides, même si ma passion pour les questions techniques s’est toujours manifestée à bas bruit, je pris sous mon aile ces vieilles branches. Ce que je compris alors c’est que les fameux pépiniéristes, dont les politiques ignoraient l’existence, occupaient une place clé dans le devenir du vignoble français.

Ma conclusion : la technique est éminemment politique !

 

Alors, lorsque ma Catherine Bernard me dit qu’elle va adhérer à l’association Vieilles branches : réhabilitation des vignes franc-de-pied de Marc Birebent je me dis que je vais y mettre mon nez.

 

Qui c’est celui-là ?

 

                Marc Birebent

Directeur

 

Sur les traces du père...

 

Bercé par plusieurs générations de rimes vigneronnes, Marc reprend les rênes du domaine viticole familial en Corse, après des études de Droit à l'Université d'Aix-en-Provence, où il obtient une Licence en Droit International et une Maîtrise en Droit Public, avant de se spécialiser en Droit de la Vigne et du Vin (DESS), à l'Université du Vin de Suze-la-Rousse (Drôme).

Il réalise ses premières greffes dès 1991, et assure différentes missions pour la Worldwide Vineyards, jusqu'à son intégration définitive en 1996.

 

A la tête de l'entreprise depuis 1997, Marc consacre sa vie à sa passion de la vigne et du vin. Il est le porte-drapeau des techniques modernes de surgreffages, et a fait de Worldwide Vineyards, la référence mondiale en ce domaine.

 

Résultat de recherche d'images pour "Marc birebent vieilles branches"

 

Et son projet associatif « Les Vieilles Branches » ?

 

A la fin du XIXe siècle, le monde viticole a subi un cataclysme, la "crise phylloxérique". Cet euphémisme cache en fait une véritable guerre avec une Occupation étrangère qui dure depuis cent cinquante ans.

 

Les conséquences pour la viticulture ont été dramatiques. La totalité du vignoble a du être reconstitué, un tiers des superficies s'est perdu. La France a abandonné sa suprématie mondiale et de nombreux vignerons ont fui en Algérie et en Amérique du Sud. Les vignobles qualitatifs des montagnes ont été abandonnés. Les villages ont été désertifiés par l'exode vers les plaines, où la production intensive, assistée des engrais azotés, de la chimie et de la mécanisation, ont définitivement révolutionné la viticulture. Elle est passée d'intensive à extensive, devenant polluante, industrielle et chimique.

 

Tout ceci à cause du dépaysement d'un seul insecte, mais surtout parce qu'au lieu d'affronter ce puceron, ou laisser la Nature s'en accommoder, il a été décidé de modifier l'entièreté des plants de vignes par greffage sur des porte-greffes américains. Cette décision funeste impacte encore aujourd'hui le monde viticole, ainsi que l'avaient pronostiqué les adversaires du greffage systématique : perte de la qualité du vin, diminution de l'espérance de vie des nouvelles vignes, augmentation des traitements chimiques, et perte de la biodiversité. Depuis plus de cent ans, nous vivons sous ce régime d'Occupation par le Phylloxéra, et collaborons en acceptant ces fléaux, pour le profit des grands groupes industriels et chimiques, et au détriment de l'intérêt des vignerons, mais aussi et de la population.

 

Or, les connaissances scientifiques modernes, et les progrès encourageants des modes de production écologiques, devraient pouvoir nous permettre aujourd'hui, d'aider la vigne à s'affranchir de son tuteur américain, et retrouver de sa biodiversité.

 

Notre projet sous forme associative, suivrait deux axes. Dans un premier temps, il s'agirait de récupérer du matériel végétal (vieilles vignes) qui a résisté naturellement au puceron, et serait ainsi immunisé. Il s'agit donc de constituer un Conservatoire, pour la reconstitution future de nos vignobles à "l'ancienne", en préservant la biodiversité variétale et intra-variétale. Le second axe serait, avec le soutien de vignerons et sympathisants, ou dès que nos moyens budgétaires le permettraient, de travailler méthodiquement à des méthodes de luttes biologiques contre l'insecte. Plusieurs pistes existent de très longue date, et méritent prioritairement d'être réhabilitées.

 

Le projet associatif "Les Vieilles Branches" n'a aucune ambition égoïste, puisqu'elle serait initiée dans le but de satisfaire la communauté dans son ensemble. Nous sommes d'autant plus libre de parler de cette conviction, qu'elle va dans un intérêt contraire à notre activité professionnelle, qui est  le greffage de la vigne en prestations de services. En effet, l'objectif prioritaire est justement de parvenir à produire des plants de vignes franc-de-pieds, c'est-à-dire exempts de greffages.

 

L'idée de constituer une association gérante témoigne de ce désintérêt. L'acquisition d'une terre agricole non viticole empêchera légalement de produire un vin commercialisable.

 

Notre investissement immobilier et humain est totalement bénévole, pour initier le fonctionnement de l'association. Le concours des agriculteurs adhérents permettra, nous l'espérons de financer l'ensemble des projets de conservatoire et de lutte biologique contre le Phylloxéra, dans l'intérêt des générations futures. L'adhésion de vignerons solidaires du monde entier et de plus en plus nombreux, nous semble une évidence.

 

Dans un second temps, la conversion de l'Association en Fondation, écartera toute velléité de récupération privative des résultats produits.

 

Aujourd'hui, pour un projet d'intérêt général qui devrait recevoir le soutien des pouvoirs publics, nous nous trouvons dans l'obligation d'une réalisation dans un cadre strictement privé, car nous nous heurtons à l'opposition hautaine des institutions. Mais nous espérons bien inverser cette tendance, dès lors que nos premiers résultats seront présentables.

 

LIRE ICI 

 

Voilà, je pose ça là, à vous de vous faire une opinion mais déjà s’il y a des vignes franches de pied les autres sont-elles… sournoises… chafouines… fourbes… cachottières… voir la longue liste des Antonymes de franc ICI 

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2019 3 23 /10 /octobre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "les citations de Emmanuel Maffre-baugé"

Mai 1981, ce n’est pas si loin…

 

Guerre du vin entre la France et l’Italie !

 

Eh, oui, la perte des rouges bien colorés d’Algérie ont rendu le litre 6 étoiles bien pâle lorsque la sauce du Midi fut mélangé avec la bistouille  des Pouilles.

 

Edith Cresson, toute nouvelle Ministre de l’Agriculture, offre du jaja de Béziers à la garden-party du 14 juillet 81 au Ministère de l'Agriculture, Frédéric Broussous, Gérard Chayne, le Cevilar, l'Office du Vin, Marcellin Courret, JB Benet, Jean Huillet, Ulysse Vergne, Georges Hérail, Hervé Bélédin le début de la fin on dit certains.

 

Le 10 août 1981 les CAV prennent d’assaut et mazoutent dans le port de Sète, les cuves de l’Ampélos, un pinardier italien.

 

Le 15 août 1981 JACQUES GRALL, chargé des questions  agricoles au journal Le Monde (en ce temps-là les journalistes étaient vraiment spécialisés) titrait :

 

Le Midi viticole reste vigilant " Les pauvres ne font pas la guerre aux pauvres "

 

Les plus satisfaits des mesures arrêtées par le gouvernement français pour stopper la "guerre du vin" sont, bien sûr, les viticulteurs français, qui attendent maintenant avec circonspection la mise en œuvre de ces mesures. Les négociants, en revanche, protestent. Ils se défendent d'avoir réalisé des bénéfices exceptionnels grâce aux vins italiens et refusent de tenir le rôle de boucs émissaires dans la crise de la viticulture. C'est pourquoi, pour M. Beledin, président de la Fédération des industries et du commerce de gros en vins, le plan de M. Mauroy, " insuffisant et inadapté ", ne sortira pas la viticulture du pétrin. Quant à M. Boisset, président de la Fédération nationale des distributeurs, il estime que le gouvernement, " plutôt que de faire porter le chapeau aux négociants, aurait dû chercher à corriger depuis longtemps le mauvais fonctionnement des règles du marché européen ".En Italie, cependant, et surtout en Sicile, l'attitude des viticulteurs et des hommes politiques se durcit, et des mesures de rétorsion sont envisagées envers les produits agricoles français envoyés en Italie. C'est sur cette toile de fond que se préparent, à Bruxelles, les réunions des 18 août et 25 août, la Commission de la C.E.E. restant réservée et ne s'étant pas prononcée sur la compatibilité des mesures françaises avec les règles du Marché commun.

 

Depuis l'arraisonnement de l'Ampelos, trois nouveaux pinardiers italiens étaient arrivés, jeudi 13 août, dans le port languedocien du vin. Sans encombre. Les petits groupes de " contrôleurs " avaient levé le pied. Et dans les vignes bien vertes, le raisin prend tranquillement du degré sous l'effet d'un soleil redevenu de plomb. M. Mauroy semble donc avoir gagné son pari. Comme il l'avait souhaité mercredi 12 août sur le perron de Matignon, les mesures arrêtées permettront de bien terminer les vacances " en attendant les prochaines vendanges ".

 

Les douaniers du port de Sète ont prélevé des échantillons des vins italiens qui seront envoyés pour analyse dans un laboratoire de Marseille. Même si ces vins sont fins, loyaux et marchands, ils ne seront pas débarqués pour autant. Dans les milieux viticoles de l'Aude et de l'Hérault on se réjouit de l'astuce trouvée par les pouvoirs publics. Comme le règlement communautaire interdit à un négociant de porter du vin à la distillation, la cargaison des pinardiers ancrés dans le port de Sète restera sous douane jusqu'à ce que les exportateurs italiens en soient redevenus propriétaires, au moins sur le papier. Dès lors, ces vins pourront être distillés à un prix somme toute intéressant pour les producteurs transalpins. Cette astuce réjouit le cœur des militants opposés aux importations, autant que le fait celle de la taxe qui sera appliquée sur les vins de coupage.

 

" Oui, mais les vignerons italiens ne sont pas aussi ravis. Ils menacent de descendre dans la rue. "

 

A nouveau très sollicité depuis ce regain d'agitation dans le Midi viticole, M. Emmanuel Maffre-Baugé répond : " Il n'y a pas de guerre du vin. Les pauvres ne font pas la guerre aux pauvres. "

 

La formule est jolie comme souvent dans la bouche de ce parlementaire européen chrétien, apparenté au groupe communiste. Elle donne au dossier du vin et au règlement vini-viticole sa dimension humaine qui tourne autour d'une profonde divergence d'intérêts entre les producteurs, les négociants et les commerçants, que ce soit en France, en Italie ou en Espagne.

 

Globalement donc, le dispositif décidé à Matignon a été jugé suffisamment satisfaisant pour arrêter un mouvement de mécontentement qui pouvait devenir brutal. Jusqu'alors sporadiques, les actions de commando des comités d'action viticoles étaient le fait d'une minorité de jeunes. L'occupation de l'Ampelos et le mazoutage du vin italien, le lundi 10 août, ont réveillé les vignerons quelque peu assoupis. Cette opération a servi de catalyseur et, dit-on aujourd'hui, aurait pu provoquer une réaction en chaîne ; " On aurait mobilisé trente mille types", estime M. Maffre-Baugé.

 

Avec maintenant seulement une petite journée de recul, certains toutefois redeviennent plus exigeants. " On nous a déjà piégés une fois avec la politique de qualité, commente l'un d'eux. Et puisqu'on parle de décentralisation, on pourrait peut-être tenter d'autogérer le problème de la viticulture languedocienne. "

 

C'est qu'on craint, autour de Montpellier, que le gouvernement ne boucle un projet d'Office des vins avec les seuls interlocuteurs qu'il a choisis, alors que toutes les tendances de la viticulture méditerranéenne aimeraient apporter leur pierre à l'édifice. Querelle byzantine ? Peut-être. Mais quel bel exercice de démocratie régionale en perspective...

 

Deux remarques :

 

  • l’Office du Vins à la sauce 101 propositions de Mitterrand qui ne prévoyait rien moins que la fusion de l’INAO et de l’ONIVIT créé en 1976 par Chirac suite à la fusillade mortelle de Montredon, ne verra bien sûr pas le jour. J’étais entré à l’ONIVIT en 1978, ce fut mon baptême du vin, je le quittai en juin 1981 pour entrer au cabinet du Président de l’Assemblée Nationale, j’ai donc suivi ces évènements de prêt : du côté du cabinet d’Edith Cresson on entretenait l’illusion, Tonton signifiera le clap de fin avec la nomination de Michel Rocard au 78. Je l’y rejoindrai.

 

  • Ce pan de l’histoire du vin en France, longtemps dominée par le gros rouge (lire ci-dessous) est depuis totalement occulté par les nouveaux arrivants dans ce petit monde et pourtant son impact est toujours important dans la structuration de la commercialisation du vin. Nous vivons toujours dans l’illusion que la vague des AOP-IGP a réglé la question des vins à deux balles. Le réveil va être difficile.

 

LES LUTTES VITICOLES EN LANGUEDOC                DE 1970 À 1976, ENTRE  RUPTURES ET CONTINUITÉS

 

Mémoire de Master II Master  Histoire, Civilisations, Patrimoine

Présenté par Geneviève ABBÉ

 Sous la direction de Jacques CANTIER Université Toulouse-Jean Jaurès  Septembre 2017

ICI 

 

Je n’ai pas une mentalité d’ancien combattant mais comme je suis un vieux con je reste persuadé que le temps long est le seul qui permet de mettre en perspectives les nécessaires réflexions qui doivent alimenter le débat sur l’avenir de la viticulture dans notre pays.

 

Il y a un temps pour tout et celui qui s’annonce n’est pas le mien, je laisse à ceux qui font ce soin.

 

Je préfère évoquer une figure de ce temps : Emmanuel Maffre-Beaugé

 

12 septembre 2006

Prise d'otage à Clermont l'Hérault

 

En faisant mon marché samedi, alors que j'achetais du Chasselas de Moissac et du Muscat de Hambourg en provenance du Ventoux, je repensais à un épisode granguignolesque survenu alors que j'officiais galerie Sully au temps où le chouchou des sondages était Ministre de l'Agriculture.

 

Je recevais une délégation lorsque le crépitement caractéristique sur le parquet de la galerie des talons hauts d'Arlette ma secrétaire me laissait à penser qu'une tuile nous tombait encore dessus. La rue de Varenne pendant la saison des fruits d'été c'est la caserne des pompiers. Sur le pas de la porte tout de go elle me dit « le sénateur Vidal est pris en otage. Je l'ai au téléphone » Un ange passe et je suis ma trottinante secrétaire jusqu'à son bureau.

 

A l'autre bout du fil, l'ami Marcel Vidal (décédé récemment), ne semble pas particulièrement angoissé. En quelques mots il m'informe de la situation : une délégation de producteurs de raisins de table conduite par Emmanuel Maffre Baugé occupe sa mairie de Clermont l'Hérault. « Je te le passe ». Pour les plus jeunes d'entre vous, Maffre Baugé, c'était une voix, le démagogue rural à l'état pur, il aime s'entendre causer. J'ai droit à la rhétorique : la concurrence italienne nous fait crever, il faut fermer les frontières et indemniser le manque à gagner des producteurs. Je l'écoute : les tunnels au téléphone permettent d'essouffler son interlocuteur. Emmanuel avait du coffre mais à un moment il change de terrain : il évoque son compagnonnage avec le PC pour me mettre la honte au front, souligner mon insensibilité aux difficultés du peuple de la vigne. Là, sans ménagement, je le contre en lui faisant remarquer que je n'ai pas de leçons à recevoir d'un converti de fraîche date (l'Emmanuel se tenait dans sa jeunesse sur un flanc très droit de la droite). Je sens qu'il s'étrangle au bout du fil. Il tempête. J'ai joué à quitte ou double : il se fait plus conciliant.

 

La suite ICI

 

EMMANUEL MAFFRE-BAUGE INTERVIEWÉ DANS LES VIGNES P.C.F, DOCUMENTS 1975-1977 ICI

 

001007306.jpg

 

10 novembre 2011
 
Partager cet article
Repost0
22 octobre 2019 2 22 /10 /octobre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "La pasta di gragnano  photos anciennes"

Enfant, Napoli fut pour moi longtemps associé au Naples au baiser de feu chanté par Tino Rossi…

 

Résultat de recherche d'images pour "Naples au baiser de feu"

 

Mon amour de la pasta a commencé modestement avec les nouilles en boite cartonnée de Rivoire&Carret, même que lors de mes premières épousailles ma sœur et mon frère, connaissant mon addiction, m’en ont offert 20 paquets de 500g.

 

Résultat de recherche d'images pour "La pasta di gragnano  photos anciennes"

 

Et puis je découvris chez une amie de ma mère, représentant le linge Linvosges, une italienne, les spaghetti.

 

Résultat de recherche d'images pour "La pasta di gragnano  photos anciennes"

 

Étudiant, dans ma chambre de la place Victor Richard, la pasta Panzani concentré de tomates s’inscrivait  à mon menu avec la régularité d’un métronome.

 

Résultat de recherche d'images pour "don patillo fernandel"

 

Et puis, il y eu l’Italie !

 

Encore un mauvais coup du père Rocard qui m’expédia à Rome pour commencer à dénouer les fils de l’épineux dossier du vin de table : en ce temps-là Jean Huillet et ses cagoulés mixaient du mazout et du vin italien dans les cuves de l’Ampélos à Sète ICI , de temps à autre ils allumaient des mèches lentes pour péter quelques cuves de ce vin des Pouilles qui venait « souiller » le fameux nectar du Midi.

 

Et là, eulala, je découvris la vraie pasta, le nec plus ultra, le pendant de mon amour pour Verdi&Visconti réunis.

 

Le problème c’est qu’une fois revenu à Paris la pasta sèche italienne de qualité dans les épiceries étaient une denrée rare ; on ne dira jamais assez que les premiers produits italiens venus sur le marché français donnaient une image erronée de la gastronomie italienne.

 

J’ai acheté une FIAT 500 bleue que ma première épouse a massacrée. J’ai tout tenté pour en acquérir une autre, avec une boîte de vitesses de compétition, que mon ami Laurent avait ramenée de son séjour à l’ambassade de France en Italie, son épouse s’y est opposée.

 

Résultat de recherche d'images pour "specialiste fiat 500 ancienne publicité"

 

Et puis, Alessandra Pierini, vint avec  son restaurant RAP et son épicerie nez à nez rue Rodier, ma vie a alors basculée : je me suis immergé dans mon italianité rentrée.

 

Ceux qui suivent ici mes « gribouilleries » savent que j’ai commis, grâce à elle, un nombre incalculable de chroniques sur les trésors culinaires de la botte.

 

Et puis, Alessandra a étendu son domaine, abandonnant la restauration elle put s’adonner à sa passion de dénicheuse de produits, elle est maintenant installée rue Fléchier avec une double enseigne d’épicerie et de caviste.

 

Elle écrit, elle cause dans le poste, elle parcoure l’Italie, intenable, comme le disent les afficionados des réseaux sociaux : incontournable.

 

Bref, je ne la vois plus guère mais fidèle j’achète ses livres.

 

Le dernier est co-écrit avec Sonia Ezgulian : La Pasta Allegra, L’art de  vivre à l’italienne. ICI 

 

La pasta allegra

 

C’est imaginé avec la marque italienne Garofalo.

 

Tilt dans mes neurones, souvenir de gosse : Yvan Garofalo, né à Pomérols le 24 juillet 1934, fut gardien de but de l'AS Monaco, il a été champion de France en 1961. Avec Monaco, Yvan Garofalo a disputé 69 parties : 62 rencontres de championnat, 2 matches de Coupe de France, 4 parties de Coupe Drago et 1 rencontre en Coupe d'Europe.

 

Résultat de recherche d'images pour "Ivan Garofalo gardien de but photos"

 

La pasta di gragnano est une igp

 

Comme vous vous en doutez j’en ai déjà causé :

22 février 2014

Les pâtes ne figurent jamais dans la liste de courses elles sont membres de droit du placard à provisions. ICI 

 

Les pâtes de Gragnano sont célèbres. Pour les fabriquer on utilise de la semoule fine de blé dur Senatore Cappelli et les pâtes sont séchés à basse température selon la «méthode Cyril. »

 

Cyril de Torre Annunziata, un ingénieur, en 1919, a estimé qu’il était impossible de continuer à sécher les pâtes dans la rue et il a inventé une méthode artificielle qui reproduit le phénomène naturel. C’est la « Méthode Cyril  qui combine chauffage et ventilateur, et réduit le temps de séchage et libère la production des aléas météorologiques (dix jours de séchage dans la rue trois / quatre jours dans les cellules à l'intérieur des usines).

 

Résultat de recherche d'images pour "La pasta di gragnano  photos anciennes séchage"

 

Lire tout sur La pasta di gragnano plus bas.

 

L’éditeur, me dit :

 

« Pour La pasta allegra, imaginée avec la marque napolitaine Garofalo, Sonia Ezgulian et Alessandra Pierini ont voulu un livre qui leur ressemble – pointu dans les produits, accessible dans les recettes – reflétant leur complicité et le bonheur d'avoir mené ce projet ensemble, avec l’éditrice de leur cœur » Mayalen Zubillaga.

 

Les deux auteurs ont décidé de voyager ensemble au pays des pâtes à Gragnano et à Naples. Linguine, mafalda corta, orecchiette… autant de noms qui ponctuent ce texte, véritable célébration de l’art de vivre à l’italienne. Soutenues par Garofalo, pastificio à Gragnano, elles signent ensemble un ouvrage atypique, à mi-chemin entre le recueil de recettes et le carnet de voyages, ponctué par les dessins et collages de Sonia Ezgulian et les photographies d'Emmanuel Auger.

 

Les deux complices confient aussi dans ce livre leurs meilleures adresses de restaurants et de marchés pour découvrir les produits italiens indissociables des pâtes tels que les anchois de Cetara, les tomates du Vésuve et les citrons d'Amalfi. »

 

C’est de la belle ouvrage…

 

De belles recettes mais, pour moi, la pasta à la maison c’est l’amour journalier : bien les cuire al dente, mon garde-manger est riche de diversité, puis les consommer nature, avec une sauce tomate maison, du pesto maison, du ragù maison ou des champignons… Lorsque je veux manger de la pasta plus sophistiquée je pousse la porte d’un bon restaurant italien de Paris qui saura mieux que moi faire chanter le cœur de l’Italie avec talent.

 

 

N’ayant jamais croisé la pasta Garofalo suis allé en acheter au Monop de chez moi qui en vend.

 

 

Je les ai stockés dans mon garde-manger, ces rigatoni passeront un jour à la casserole au gré de mon envie du moment.

 

Bon appétit et bonne lecture de La Pasta Allegra, L’art de  vivre à l’italienne.

 

 

La pasta di gragnano IGP

 

«E tu fosti infelice e malaticcio, o sublime Cantor di Recanati,

che bestemmiando la Natura e i Fati,

frugavi dentro te con raccapriccio.

Oh mai non rise quel tuo labbro arsiccio,

né gli occhi tuoi lucenti ed incavati,

perché… non adoravi i maltagliati, le frittatine all’uovo ed il pasticcio!

Ma se tu avessi amato i Maccheroni più de’ libri, che fanno l’umor negro,

non avresti patito aspri malanni… E vivendo tra i pingui bontemponi

giunto saresti, rubicondo e allegro, forse fino ai novanta od ai cent’anni…»

 

Basé sur un poème de Gennaro Quaranta, le Maccheronata est l’un des nombreux artistes qui ont célébré les qualités et les qualités gustatives des pâtes Gragnano, écrites en réponse au pessimisme du poète Recanatese Giacomo Leopardi.

 

La production de pâtes alimentaires à Gragnano remonte à la fin du XVIe siècle, lorsque les premières fabriques de pâtes alimentaires à gestion familiale sont apparues sur le territoire. L’histoire a donné son origine à la renommée de Gragnano en tant que siège de la fabrication de pâtes alimentaires le 12 juillet 1845, jour où le roi du royaume de Naples, Ferdinand II de Bourbon, donna aux fabricants de Gragnano le grand privilège de la cour de toutes les pâtes longues. Depuis lors, Gragnano est devenue la ville de Macaroni.

 

En réalité, la tradition de la fabrication des pâtes à Gragnano a des origines très lointaines, qui nous renvoient à l'époque romaine. Déjà à cette époque dans la région de Gragnano, le blé était moulu: les eaux du torrent Vernotico, qui descendait le long de la soi-disant Valle dei Mulini, actionnaient les pelles qui évacuaient les arrivées par mer des colonies romaines. Les farines ainsi obtenues ont ensuite été transformées en pain destiné à nourrir les villes voisines de Pompéi, d'Herculanum et de Stabiae.

 

Avec le temps, la nécessité pour les pauvres de disposer d'un minimum de vivres a donné naissance à une nouvelle production, celle des pâtes sèches, à base de semoule de blé dur moulue dans la région, qui est rapidement devenue une tradition si importante et enracinée, qu'au XVIe siècle, à Naples, la corporation de "vermicellari" fut formée et à la même époque, un édit du roi de Naples conféra la licence de vermicellaro à un Gragnano. Jusqu'au XVIIe siècle, il s'agissait d'un aliment peu répandu mais, après la famine qui a frappé le royaume de Naples, il est devenu un aliment fondamental grâce à ses qualités nutritionnelles et à l'invention qui lui a permis de produire des pâtes, appelées or blanc, à bas prix. Les terres idéales pour permettre la production étaient Gragnano et Naples.

 

Déjà au début du XIXe siècle, la ville de Gragnano était devenue célèbre pour la qualité de ses macaronis et la beauté de 70 fabriques de pâtes alimentaires, mais c’est au milieu du siècle que la production a atteint son apogée: à cette époque, 75% de la population active travaillait dans l’industrie du macaroni, il y avait plus de 100 usines de fabrication de pâtes alimentaires et produisait plus de 1000 quintaux de pâtes alimentaires par jour. Au cours des siècles, les changements structurels et architecturaux de la ville se sont accompagnés de la production de pâtes sèches. La Via Roma, symbole des pâtes Gragnano, a été réaménagée afin de mieux s'exposer au soleil, devenant ainsi une sorte de séchoir naturel pour les pâtes.

 

Même aujourd’hui, il n’est pas difficile de trouver des images vintages montrant la route jaune pour des cannes de bambou disposées sur des tréteaux contenant des vermicelles et des ziti mis à sécher. De plus, en 1885, le réseau ferroviaire atteignait Gragnano pour permettre aux personnes, et en particulier aux marchandises, de circuler plus rapidement : blé, semoule et pâtes. Au XXe siècle, la comparaison entre la production artisanale de Gragnano et l’industrie naissante du Nord a entraîné une réduction drastique des usines de fabrication de pâtes de Gragnano. Ceux qui ont poursuivi leur activité se sont concentrés sur la qualité.

 

Les clés du succès des pâtes Gragnano résident dans l’existence séculaire d’une industrie de la minoterie, dans le professionnalisme dans la production de pâtes sèches en cet endroit et dans des conditions climatiques favorables. Gragnano est un lieu naturel pour la production de pâtes de blé dur. La ville se développe en fait sur différents niveaux altimétriques, de 350 à près de 600 mètres, sur un plateau surplombant la mer, au sommet sud-est du golfe de Naples, au pied des montagnes Lattari. Cette région, coincée entre mer et montagne, bénéficie tout au long de l’année d’un climat doux, équilibré et légèrement humide, qui permet aux pâtes de sécher progressivement. De plus, aux sources du mont Faito, jaillit une eau pure pauvre en chlore, que les usines de pâtes Gragnano ont toujours utilisé pour la production de pâtes et qui confèrent au produit final des caractéristiques indéniables. L’art de fabriquer des pâtes a été transmis de génération en génération sur ce territoire et certaines techniques sont encore déterminantes aujourd’hui pour obtenir un produit de qualité: parmi celles-ci, l’extrudeuse de bronze, qui donne les pâtes de Gragnano cette rugosité typique qui lui permet de conserver parfaitement la sauce.

 

Des dizaines de fabriques de pâtes sont actuellement actives à Gragnano, dont beaucoup ont fusionné avec le Consortium "Gragnano Città della Pasta", fondé en 2003 dans le but de défendre et de faire revivre la tradition de Gragnano. Le président du Consortium est Giuseppe Di Martino, membre des Pastificio dei Campi et Pastificio Di Martino.

 

Pasta di Gragnano est aujourd'hui un produit IGP grâce à la réalisation de la première reconnaissance de qualité attribuée aux pâtes alimentaires en Italie et en Europe, conformément aux dispositions du Journal officiel n. 198 du 25 août 2010, qui régit l'indication géographique protégée. Les exigences de la marque IGP sont les suivantes: les pâtes doivent être produites dans la commune de Gragnano uniquement avec de la semoule de blé dur et de l’eau des aquifères locaux. L'extrusion de la pâte doit se faire par des matrices en bronze. Le séchage doit avoir lieu à une température comprise entre 40 et 80 ° C. Après refroidissement (dans les 24 heures), les pâtes doivent être emballées, mais sans être déplacées, afin que le produit soit conservé à la perfection.

 

Partager cet article
Repost0
21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "à Grenoble débat  PMF JM Jeanneney photos"

En ce temps-là le Nouvel Observateur avait la gueule d’un bulletin paroissial fauché, ça phosphorait sec jusqu’à en être chiant. Je n’aurai pas l’outrecuidance de tartiner sur Ivan Illich, Herbert Marcuse, je vais me contenter de relater un fait vécu à Grenoble par André Gorz où PMF se présentait face à Jean-Marcel Jeanneney.

 

Une société sans école par Illich Résultat de recherche d'images pour "marcuse herbert"

 

Plantons le décor :

 

L’homme le plus prestigieux de la gauche française descend dans l’arène

P.M.F. veut être jugé sur ses actes passés et sur son programme d’avenir, non sur son prestige…

Cet article a paru dans Le Nouvel Observateur n° 104 du 9 novembre 1966

(De notre envoyée spéciale Josette Alia)

 

Ce jeudi 10 novembre, à 13 heures, Pierre Mendès France est l’hôte à déjeuner de la presse économique et financière, dans les salons de la Maison de l’Amérique latine. Thème de son discours : le Ve Plan – ou plutôt l’inexistence de ce fameux plan. En principe, cela ne devrait intéresser que les journalistes spécialisés. Pourtant, un grand nombre de journalistes politiques ont demandé à assister à ce déjeuner. Ils ne s’y sont pas trompés : avec ce sujet ardu, technique et réservé aux initiés, l’ancien président du Conseil donne le coup d’envoi à sa campagne électorale : il est candidat à Grenoble.

 

C’est tout à fait dans son style. Il débute en s’adressant à la nation. Il ne choisit pas un thème populaire, accessible à tous, flagorneur ou démagogique. Dès le début, il prend les gens à rebrousse-poil. Pas de petits discours bonhommes à la Pompidou. Pas d’attitude décontractée à la Giscard. Pas de fastes ni de hauteur à la de Gaulle. Aucune mise en scène : il veut aller directement à l’essentiel. Comme en 1945 lorsqu’il dénonça les facilités de la politique économique et qu’il préconisa la rigueur – ce qui l’entraîna à donner sa démission du gouvernement de Gaulle au profit de René Pleven – il dénonce cette semaine « l’envers » du Ve Plan.

 

Dimanche dernier, Mendès France est allé à Grenoble s’installer place Victor-Hugo dans un appartement mis à sa disposition par un mendésiste passionné. Il y est près de son état-major et de ses fidèles. Sous l’occupation, c’est dans un faubourg de Grenoble, à La Tronche, qu’il a trouvé asile sous un faux nom, chez les Grenoblois. C’est de Grenoble qu’il est parti pour la Résistance et plus tard pour Londres, non pour y occuper un poste politique, mais pour devenir capitaine d’aviation dans une escadrille de bombardement. Il se rappelle aussi une passion qui le rapproche des Grenoblois : le ski. Il revoit la ville où, il y a un an, il animait des « rencontres » qui devaient redonner, dans toute la France, une espérance et un dynamisme à tous les jeunes gens de progrès. Et il publie dans « le Dauphiné libéré » sa première adresse aux Grenoblois.

 

Pourquoi Mendès France a-t-il choisi Grenoble ? Lorsqu’on s’y rend, cela devient limpide. Il faut aller à Grenoble. N’est-ce pas la ville du progrès et de l’expansion ? Une belle affiche en couleur, en somme, pour le régime gaulliste qui, a, d’ailleurs, décerné à la ville un de ses prix d’excellence en la proposant comme siège des prochains jeux olympiques d’hiver.

 

L’article entier ICI 

Résultat de recherche d'images pour "à Grenoble débat  PMF JM Jeanneney"

 

 

Nous avons fait (ndlr André Gorz et son épouse) ensemble presque tous les reportages que j’ai réalisés en France et à l’étranger. Tu m’as rendu conscient de mes limites. Je n’ai jamais oublié la leçon qu’ont été pour moi les trois journées passées à Grenoble avec Mendès France. C’était un de nos tout premiers reportages. Nous avons pris nos repas avec Mendès, visité avec lui ses amis, assisté à ses entretiens avec les notables de la ville. Tu savais que, parallèlement à ces entretiens, j’allais discuter avec des militants cédétistes pour qui les grands patrons grenoblois n’incarnaient pas précisément « les forces vives de la nation ». Tu as beaucoup insisté pour que Mendès lise mon « reportage » avant que je l’envoie. Il t’en a été reconnaissant. « Si vous publiez ça, m’a-t-il dit, je ne pourrai plus remettre les pieds dans cette ville. » Il semblait plus amusé que fâché ; comme s’il trouvait normal qu’à mon âge et à ma place je préfère le radicalisme au sens des réalités politiques.

 

J’ai réalisé ce jour-là que tu avais plus de sens politique que moi. Tu percevais des réalités qui m’échappaient, faute de correspondre à ma grille de lecture du réel. Je suis devenu un peu plus modeste. J’ai pris l’habitude de te faire lire mes articles et mes manuscrits avant de les remettre. Je tenais compte de tes critiques en maugréant : « Pourquoi faut-il que tu aies toujours raison ! »

 

André Gorz Lettre à D. Histoire d’un amour récit Galilée

 

Résultat de recherche d'images pour "André Gorz Lettre à D. Histoire d’un amour récit Galilée"

 

André Gorz (1923-2007) a été l’un des précurseurs de l’écologie politique et du concept de décroissance. Son œuvre et son action ont profondément marqué l’écologie et la gauche politique française.

Éloge du suffisant

 

Éloge du suffisant

André Gorz

 

« Pour André Gorz, défense du « monde vécu » et défense du « milieu naturel » sont les deux faces d’une même résistance : la question écologique se pose dans le cadre plus vaste de la domination des « systèmes » (marché capitaliste et adminis­tration étatique) sur les hommes au quotidien. Tandis que le capital, à l’accroissement illimité, menace la nature qu’il pille autant que la société qu’il manipule, l’autogestion qu’il faut souhaiter est une autolimitation, selon le principe de suffisance : une gestion raisonnable et un lissage des richesses atténuent les tensions sociales et préservent les ressources naturelles.

Le choix de la décroissance est alors un arbitrage démocratique entre efforts consentis et besoins reconnus, qui assure à la fois moins de charge de travail (redistribué), plus d’autonomie (espaces coopératifs) et de sécurité (revenu garanti), et qui laisse leur temps aux activités qui valent pour elles-mêmes. »

 

ICI 

 

Partager cet article
Repost0
20 octobre 2019 7 20 /10 /octobre /2019 07:00

Résultat de recherche d'images pour "Jackie Brown"

Tarantino rompt avec l'univers de Reservoir Dogs et de Pulp Fiction. Noir et cool, Jackie Brown, célèbre le cinéma black des années 70.

 

Avec Jackie Brown, il boucle un film néo-noir cool - où les «nigger» remplacent les «fuck» et les discussions sur les bazookas celles sur les cheeseburgers - dépourvu de violence apparente.

 

Résultat de recherche d'images pour "Jackie Brown"

 

Dédié à la vague de la blaxploitation, cinéma communautaire noir américain des années 70, et à son symbole, Pam Grier, Jackie Brown s'approprie un roman d'Elmore Leonard, auteur préféré de Tarantino. Et se coule dans le monde des OS du crime, des trafiquants d'armes et des prêteurs de caution. Jackie Brown (Pam Grier), hôtesse de l'air sculpturale, convoie de l'argent sale. Cueillie par les flics, elle décide de doubler tout le monde. Et d'abord Ordell (Samuel L. Jackson), flanqué de ses complices, Louis, éjaculateur précoce (Robert De Niro), et Melanie (Bridget Fonda), surfeuse défoncée à la pipe à crack. Jackie Brown, son look des années 70, ses chemises hawaiiennes, ses Cadillac, ses tubes des Delfonics exhalent une mélancolie sourde. A 35 ans, Tarantino s'extirpe enfin de sa chambre d'ado. Décryptage de ses thèmes clefs.

ICI 

 

Résultat de recherche d'images pour "Jackie Brown"

 

Jackie Brown, Pam Grier, dans une scène du film, chez elle, alors qu’elle reçoit le prêteur à caution Max Cherry, Robert Foster, excellent, qui va l’aider à se tirer de son merdier,  pour l’ambiance tire de sa pochette un vinyle, un 33 tours, une galette noire de Delfonics, celui-ci lui demande pourquoi n’est-elle pas passée au CD ? Des raisons économiques sans doute, lui répond-elle, mais surtout le fun.

 

Les vinyles sont à la rue, les CD ont vaincus, chantait-on dans les années 80.

 

 La scène se passe le 27 février 1983 sur Antenne 2. PPDA, toujours impeccablement glissé dans sa veste en tweed et le cul vissé sur sa chaise, attrape la pochette posée sur sa gauche avant d’en extraire un CD. Cette galette, il la brandit fièrement au grand cérémonial du 20h, avant de l’introduire au public français :

« Et maintenant, regardez bien ce disque. Ce disque, c’est le disque de l’avenir. Un disque inusable, ou presque, en vente depuis hier dans les magasins de Hifi.».

 

CD décédé

 

« Pour éviter d’avoir à en faire des dessous de verre, ou trouver un arbre suffisamment grand pour les accrocher, les enseignes doivent trouver des solutions pour liquider leur stock de CD invendus. C’est pourquoi le géant américain Best Buy, qui comptabilise plus d’un millier de magasins sur le territoire US, annonce vouloir supprimer progressivement les Compact Discs de ses étals d’ici le 1er juillet 2018 » ICI

 

Et le vinyle 33 tours la galette renaît

 

En France, les chiffres sont éloquents : les ventes de vinyles ont quadruplé en cinq ans pour atteindre 3,2 millions d’unités en 2017. Ce support représente ainsi 12 % du chiffre d’affaires de la musique physique, à 298 M€.

 

Le retour de la galette noire s’explique pour différentes raisons. La qualité du son d’abord. « On entend les petits craquements, les petites imperfections. Le son du vinyle est plus authentique que celui du numérique, plus froid, plus aseptisé », décrit Martine, marchande de disques à Poncé-sur-le-Loir (Sarthe). Le vinyle a un grain que ne possèdent pas les autres formats, plus chaud. « Le plaisir réside dans le fait de renouer avec le son originel » abonde Bruno, collectionneur.

 

« Avec le vinyle, il y a un côté cérémonial, on ouvre la pochette, on touche le disque, on l’insère dans le tourne-disque, décrit Erwan, vendeur. Quand on écoute de la musique sur Internet, on zappe, on change. Avec le vinyle renaît cette envie de se poser, d’écouter un album en entier. » De faire une pause dans une vie trépidante.

 

Résultat de recherche d'images pour "delfonics photos du groupe"

 

Les Delfonics étaient l’un des groupes les plus représentatifs du fameux Philly sound – le son soul et disco de Philadelphie, particulièrement sirupeux… Le groupe avait connu une notoriété nouvelle grâce à Quentin Tarantino et son film «Jacky Brown» dans lequel l’héroïne écoutait l’un de leurs titres, «Didn't I Blow Your Mind This Time»

 

 

Le quatrième album des Delfonics s’ouvre sur le morceau qui va faire d’eux un groupe culte près de trente ans après son enregistrement. Didn’t I (Blow Your Mind This Time) est une chanson phare du Jackie Brown de Tarantino, celle qui fait plus d’une fois vibrer le cœur de Pam Grier. A part ça, l’album est une perle de soul onctueuse, à base d’harmonies et de falsettos érotiques, enregistrée en 1970 à Philadelphie qui s’apprête à accueillir les années dorées de la musique noire romantique.

 

Dee Nasty, Neil Young, The Delfonics… la sélection vinyle de la semaine ICI 

 

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2019 6 19 /10 /octobre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "mangez des pommes guignols"

Rien n’est pire pour moi que les « journalistes » haut-parleurs, celles et ceux qui transmettent la partition fournie en pack sans en changer une note ni une parole.

 

S’il est un secteur de notre production agricole qui bouffe des pesticides c’est bien la production fruitière, le dire n’est pas participer à un quelconque agribashing.

 

Ils ne peuvent faire autrement me rétorquera-t-on, si vous voulez de beaux fruits bien lisses, beaux comme des camions, il est indispensable de les préserver des ravageurs qui les perceraient de petits trous tel la poinçonneur des Lilas cher au défunt Gainsbourg ou les champignons qui n’ont rien à voir avec les chanterelles ou les cèpes.

 

Mais dans ce concert de foutez donc la paix à ceux qui vous nourrissent à prix doux, notre INRA fait entendre enfin sa petite musique.

 

« L'intelligence de la nature au service de la production fruitière ?

 

©Thomas Nicolas/INRA/Capture d'écran www.agriculture.gouv.fr

 

L'INRA teste dans la Drôme un verger expérimental bio, où chaque essence d'arbre défend sa voisine contre des ravageurs ou des champignons, dans l'espoir de se passer un jour de produits chimiques.

 

Construit en cercles concentriques à Gotheron dans la commune de Saint-Marcel-lès-Valence, le verger d'un hectare et demi a été implanté en février 2018 et donnera ses premiers fruits en 2020 au plus tôt.

 

Finis les champs uniformes et les rangées répétitives de mono-variétés d'abricotiers ou de pruniers, l'Institut d'agronomie a d'emblée parié sur la diversité. La forme ronde est destinée à protéger la production, pour « faire en sorte que les bio-agresseurs aient du mal à arriver jusqu'aux arbres du centre », explique Sylvaine Simon, directrice adjointe du site.

 

La biorégulation

 

Les psylles, pucerons, mouches et chenilles gloutonnes qui visent les fleurs ou les fruits, mais aussi les maladies transmises par des spores ou des champignons microscopiques ne doivent pas pouvoir se déplacer ni se multiplier. Il faut donc tromper la nature et l'utiliser : c'est la biorégulation.

 

Le cercle extérieur est une barrière végétale composée d'arbres hauts, châtaigniers ou noyers, qui font office de brise-vent, et d'arbustes bas qui servent de gîte pour les rongeurs ou oiseaux. Le deuxième cercle est composé de plantes-pièges, des pommiers précoces (variété Flora-Akane) et résistants. Ils vont "fixer" les pucerons qui auraient réussi à franchir la haie extérieure, démontre Mme Simon. Comme ils produisent tôt dans la saison, les pommes ne devraient pas être trop affectées par une éventuelle "tordeuse", une chenille parasite qui frappe au coeur de l'été.

 

Alterner les essences d'arbres la suite ICI

     

Je pose ça là sous le nez de celles et ceux qui nous bourrent le mou, l’intelligence a toujours été dans les gènes des paysans, leur lutte ancestrale contre les ravageurs, les mauvaises herbes et tout ce qui réduisait les récoltes à néant a longtemps été imprégnée que de leur seule sueur, leur labeur, la chimie les a libéré mais les a rendus dépendant des seules préconisations des grands de l’agro chimie.

 

Chercher de nouvelles méthodes culturales rompant avec la monoculture cible de toutes les attaques et les maladies sur un espace restreint, où les fameux pesticides sont de moins en moins efficaces, expérimenter est un état d’esprit bien plus porteur d’avenir que les couplets en défense de plumitifs tout aussi parisiens que les fameux bobos honnis.

 

Sortez donc de vos rédactions, allez sur le terrain observer ceux qui, loin de se contenter de gémir contre les urbains qui méprisent leur métier, se retroussent les manches, réfléchissent…

 

« Ce projet scientifique comporte aussi un objectif professionnel. Le tout a été planté et est exploitable mécaniquement. Ce verger fait partie d'un vaste programme d'études sur le changement d'échelle de l'agriculture biologique, annoncé par l'INRA au salon Tech and Bio dans la Drôme la semaine passée.

 

Il fait déjà des émules dans cette région fruitière. « J'ai aussi alterné des arbres », indique à l'AFP Bruno Darnaud, président de l'AOP Pêches et abricots qui n’est pas un bobo de Paris-centre : « Avant je ne faisais pas gaffe à tout ça, les chauves-souris, les oiseaux... ».

 

Comme disait le défunt Chirac lors d’une campagne électorale « Mangez des pommes ! »

 

 

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2019 5 18 /10 /octobre /2019 06:00

Résultat de recherche d'images pour "démonte pneu michelin"

Longtemps j’ai pratiqué l’hormèse sans le savoir, tel monsieur Jourdain, le Bourgeois Gentilhomme, qui fut réjoui de constater qu’il faisait de la prose à tout moment sans le savoir.

 

Longtemps mon entourage s’en est étonné, me traitant au mieux d’original, au pire de mec qui ne savait pas quoi inventer pour se faire remarquer.

 

Qu’est-ce donc que l’hormèse ?

 

C’est un processus biologique à travers lequel un facteur de stress de basse intensité augmente la résistance à un stress plus intense.

 

« Le jeûne intermittent est un agent hormétique : il agit comme un stress de faible intensité provocant une réponse de survie dans l’organisme, qui aide  celui-ci à supporter les adversités à travers l’activation d’une série de mécanismes cellulaires antivieillissement. » 

 

Luigi Fontana La table de longue vie

 

La table de longue vie

 

« Je tiens cependant à préciser, à propos du jeûne intermittent et de la restriction calorique chronique, qu’il serait préférable d’y recourir pour maintenir un état de santé optimal, plutôt que d’affronter des situations d’urgence. Si nous enfreignons les règles, si nous grossissons, puis essayons d’y remédier à travers des coups de force et des privations, nous ne faisons du bien ni à notre corps ni à notre esprit. Le jeûne ne devrait pas être considéré comme une méthodologie diététique pour maigrir, mais plutôt comme une habitude à prendre pour être et pour rester en bonne santé. L’éducation alimentaire, c’est l’apprentissage d’un style de vie qui prenne en compte la qualité et la quantité de nourriture que nous introduisons dans notre organisme, c’est un acte de méditation et d’amour envers nous-mêmes et envers le milieu où nous vivons. »

 

La restriction calorique c’est le contraire de l’excès, il ne s’agit pas de privation mais d’une forme simple d’atteindre la satiété, éviter de se gaver, d’être repus.

 

Hakuun Yasutani, un célèbre maître zen, avait coutume de dire à ses élèves que « huit parties d’un estomac plein soutiennent l’homme, les deux autres soutiennent les médecins. »

 

Vous l’avez compris je pratique depuis toujours le jeûne intermittent, je le pratique à ma manière, sans souci de prosélytisme, ce n’est pas une méthode exportable mais une pratique personnelle que je maîtrise et qui porte ses fruits.

 

Paracelse, un des éminents médecins de la Renaissance, affirmait que « le jeûne est le plus grand remède, le médecin intérieur. »

 

Attention il ne s’agit en rien d’une mortification, cette forme de jeûne intermittent exige d’être pratiquée avec intelligence, c’est la tête qui commande, à chacun son approche, l’important c’est de mettre son corps en capacité de brûler les graisses en excès sans souffrance, d’éviter la brutalité, ne jamais se mettre en situation de risque, ne pas s’obséder sur une décrue rapide de son poids, aller à son rythme…

 

Sans afficher une taille de guêpe ni avoir des abdos en béton grâce à mon jeûne intermittent j’éliminais mes excès de bouche, solide et liquide.

 

Et puis, patatras : opération de la hanche réussie puis grosse gamelle à vélo me valant 15 jours en pneumologie à Cochin, pour me rafistoler j’ai dû me priver de mon vélo, passer les ¾ de mon temps au lit.

 

Cette sédentarité d’au moins 8 mois m’a doté d’un beau pneu.

 

Gros bide, bidon, petite bedaine, brioche, bouée, les synonymes et métaphores sont légion pour décrire cette rondeur abdominale.

 

Ne plus entrer dans ses jeans passe encore, loin du simple souci esthétique ce surpoids abdominal me fatiguait, lacer mes baskets tenait de l’épreuve.

 

Agir donc !

 

Retrouver mon poids de forme !

 

Pas simple car 10 kg de trop ça ne s’efface pas d’un coup  de baguette magique.

 

J’ai attendu l’automne et ses frimas pour appliquer ma méthode de jeûne traditionnelle…

 

À mon grand étonnement, en dépit de la radicalité de mon jeûne, mon corps a bien réagit, la décrue fut rapide, exempte de souffrance, j’ai fondu comme neige au soleil, mon pneu s’est dégonflé…

 

Reste maintenant à stabiliser ce nouveau poids en pratiquant une saine restriction calorique qui n’exclut ni le pain, ni la pasta, ni les patates…

 

À ce stade de ma chronique j’ai parfaitement conscience qu’elle risque de me valoir l’ironie, qu’est-ce qu’on en a à péter de son jeûne intermittent ?

 

En êtes-vous si sûr, notre, votre façon de s’alimenter est un déterminant majeur de l’avenir de la façon de produire, de vendre, loin du soi-disant agribashing,  la consommation d’aliments industriels fortement transformés et raffinés, riches en farines transformées, en sucres simples et en matières grasses partiellement hydrogénées, a énormément augmenté au cours des dernières décennies, en France comme dans la plupart des pays industrialisés.

 

Pour s’en rendre compte il suffit de se poster face à une caisse de la GD.

 

L’INSEE nous dit :

 

« Depuis 1960, les ménages consacrent à l'alimentation une part de plus en plus réduite de leur dépense de consommation : 20 % en 2014 contre 35 % en 1960. En cinquante ans, la consommation alimentaire par habitant a malgré tout augmenté régulièrement en volume, mais moins rapidement que l'ensemble de la consommation. La composition du panier alimentaire s'est par ailleurs modifiée. La viande, les fruits et légumes, les pains et céréales et les boissons alcoolisées progressent moins vite que les autres produits alimentaires. Ils cèdent notamment du terrain aux produits transformés et aux plats préparés. La hausse du pouvoir d'achat des ménages, l'évolution contrastée des prix des différents produits et la baisse du temps consacré à la cuisine contribuent à la modification des pratiques alimentaires. Enfin, la consommation d'alcool au domicile devient plus occasionnelle ; elle intègre en outre de plus en plus d'alcools forts et de vins de qualité supérieure. Les prix pratiqués dans les cafés et restaurants s'accroissent sensiblement plus vite que ceux de l'alimentation à domicile. »

 

Tout commence dans l’assiette et non l’inverse, ce n’est pas une obsession de bobo mais tout simplement l’ordre des facteurs pour retrouver une agriculture nourricière. Lorsque j’entends le PDG de Danone Emmanuel Faber se glisser dans la peau d’un père prêcheur d’une agriculture durable je me dis que notre monde a la tête à l’envers.

 

Opération : Auchan et Danone s’associent pour défendre l’agriculture durable

 

« François Eyraud, directeur de Danone France et Jean-Denis Deweine, le directeur général d’Auchan Retail France ont donné le coup d’envoi de l’opération « Je sais, j’agis » ce mercredi 16 octobre dans l’hypermarché de la Défense. Jusqu’au 20 octobre 2019, dans tous les magasins de l’enseigne, pour un produit acheté dans la gamme Filière responsable Auchan (soit près de 400 références) ou Danone (Blédina, Badoit, Alpro, Les 2 Vaches, Danette, etc.), dix centimes seront reversés à des projets d’agriculture durable. »

ICI 

 

J’en reste-là, l’aumône n’est pas ma tasse de thé.

 

Mais, pour justifier mon titre : le guide du démonte-pneu je vais vous offrir une double boucle piquée :

 

  • Le guide c’est le guide Michelin

 

  • Michelin c’est le fabricant de pneu, même de gros pneus de tracteur à la Roche-sur-Yon :

 

La Roche-sur-Yon : l'usine Michelin pourrait fermer bien avant la fin de l'année 2020

 

Une fermeture possible "d'ici quelques mois"

 

Pour la direction de Michelin, c'est clair, les pneus produits à La Roche-sur-Yon, « on n'en a pas besoin », assume Jean-Paul Chiocchetti, le directeur France du groupe. La direction annonce qu'elle crée 100 postes dans son usine de Cholet, réservés dans un premier temps pour reclasser les salariés de La Roche-sur-Yon qui le souhaitent. Et pour les autres, ceux qui sont dégoûtés de Michelin ou qui ne veulent pas déménager- ils sont nombreux -, ils peuvent partir travailler ailleurs "dès maintenant", affirme le dirigeant. 

 

Clap de fin pour les Michelin, obsolescence programmée à l’approche de la cinquantaine…

 

 

La construction de l'usine Michelin à la Roche-sur-Yon

 

La construction de l'usine Michelin à La Roche-sur-Yon sera achevée en juillet 1972. Son implantation, facilitée par la municipalité, renforce le poids de l'entreprise dans l'ouest, offrant 400 postes à des salariés encore en formation.

La suite ICI 

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents