Ça m’en a bouché un coin, un instant j’en suis resté baba même comme deux ronds de flan, quelle mouche l’a donc piqué me dis-je ?
Du réchauffé, du pour micro-ondes et pourquoi pas de la barbaque achetée chez Métro ?
Oui, je l’avoue, je me prélasse en ce moment en Corse et, comme je n’ai aucune envie d’en foutre une rame, j’ai mis en réserve toutes les chroniques qui seront mises en ligne pendant cette période, alors de temps à autre je recycle.
Recycler est un acte citoyen pour qui veut sauver la planète !
Mais, en cuisine, une ratatouille se bonifie lorsqu’on la réchauffe, alors comme chez moi la vengeance se mange réchauffée je me suis mis au clavier pour tartiner une chronique fraîche afin d’échapper aux lazzis du susdit, la mouche bien sûr.
Comme Paris est le centre de la France, lorsqu’on la quitte la ville capitale, on monte ou l’on descend.
Là, je descendais prendre mon rafiot pour Ajaccio dans ma petite auto. Et puis ça m’a pris comme ça, comme une envie de… - les vieux vous savez ça ose tout - : et si j’allais dîner chez Pierre Jancou au café des Alpes à Chatillon-en-Diois.
Je déviais donc de ma trajectoire rectiligne pour me taper des départementales, Dieu que ça virounait (patois vendéen) j’en connais un qui doit maronner lorsqu’il se rend avec madame chez le tatoué qu’a abandonné Paname pour la campagne.
Mais où vas-tu coucher s’était inquiété Pierre, ma maison est pleine ?
À la belle étoile si je ne trouve pas un toit.
Ce ne fut le cas car je trouvai du premier coup une chambre dans un hôtel borgne à Die, charmante sous-préfecture de la Drôme : et je m’imaginais, si un jour je m’étais fait recaser par la République, comme sous-préfet aux champs, recevant madame et monsieur l’homme de l’Est, en mes appartements de fonction. Belle vaisselle, service en gants blancs, une flute de Clairette, conversation animée par le susdit. Moi, pour l’émoustiller je raconterais mes beuveries à la buvette de l’assemblée…
Mais trêve de digressions, passons à la réponse du berger à la bergère.
Douché, je me rendis donc chez Pierre pour 20 heures, m’installai en terrasse en compagnie de néo-ruraux pour tailler une bavette en sirotant des vins nus tout aussi trouble que mon hôtel à quatre sous. Le monde est petit, l’une des convives fréquentait au temps où elle était parisienne, la cantine d’altitude le fameux Lapin Blanc où se rendit un soir pour becter le susdit.
On me servit de tout, privilège de mon statut de critique au bras long. Je bus sans trop d’excès afin de m’éviter un petit passage à la cellule de déguisement de la gendarmerie.
À la fin de mes agapes succulentes, Pierre qui n’est pas au four et au moulin mais fait tout au café des Alpes vint me rejoindre pour tailler une petite bavette. Un blogueur anglais et son épouse nous rejoignîmes. Pierre nous confia qu’il était sur les rotules mais que cet hiver il irait sans doute officier dans sa Suisse natale.
Bref, la conversation en vint enfin sur le susdit qui, lorsqu’il remonte de Collioure dévie pour dîner au café des Alpes, Pierre fut dithyrambique, de quoi me rendre jaloux, Pax par ci, Pax par-là, sans oublier madame, des gens délicieux, charmants, de la crème de clients.
Et voilà le travail mes chers lecteurs, l’histoire d’un converti aux vins nus par la grâce du Pierre. Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église des licheurs des vins qui puent…
Fatigué je suis...