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16 mars 2022 3 16 /03 /mars /2022 06:00

Auguste Piccard - Tournesol Auguste Piccard - CC BY-SA 3.0 de

Le Figaro s’alarme : Alerte sur l'huile de tournesol, nouvel or jaune agricole ICI 

 

En raison du poids de l'Ukraine, dont les ports sont bloqués, dans le commerce mondial de cet oléagineux, le risque de rupture d'approvisionnement dans quelques mois est réel.

 

«Si l'Ukraine n'arrive pas à planter, il y aura une crise majeure sur l'huile de tournesol», prédit ainsi Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe avril, leader français des huiles végétales. Dans le cas de ce scénario noir, il serait quasiment impossible de trouver des provenances alternatives suffisantes pour compenser.

 

Désolé, mais pendant quelques années je fus PDG de la SIDO (société interprofessionnelle des oléagineux, protéagineux, plantes textiles) et, à ce titre, membre de droit au Conseil d’Administration du fonds  financier Sofiprotéol l’ancêtre du groupe avril mentionné ci-dessus.

 

Le tournesol j’en connais un rayon, avec Fruit d’Or la multinationale Unilever en a fait l’huile raffinée qui a succédé à Lesieur arachide, et ce avec la complicité de Jean-Claude Sabin, petit paysan du Tarn, ancien de la JAC, président de la FOP (fédération des oléoprotéagineux) méprisé par les arrogants céréaliers.

 

Fruit d'Or - 1 l

 

Fruit d'Or prêt à voler de ses propres ailes

 

Je vous raconte plus bas la saga du tournesol, du colza industriel pour produire des bio-carburants, et le petit empire agro-alimentaire qu’est avril.

 

En France, où une bouteille d'huile végétale vendue en grandes surfaces sur trois (37%) est issue du tournesol, pas d'inquiétude à ce stade chez les consommateurs. En revanche, chez les industriels gourmands de cet ingrédient, comme le spécialiste français du pain industriel et de pâtes à tarte Cérélia, l'heure est à la crainte d'un «risque de rupture d'approvisionnement avéré», selon son président Guillaume Réveilhac. Chez les syndicats des fabricants de biscuits, gâteaux ou pains industriels, on souligne déjà des problèmes de disponibilité sur cet ingrédient qui leur est indispensable. L'heure est donc aux solutions de fortune, comme la substitution du produit manquant par de l'huile de colza.

 

Avec ses champs de tournesol à perte de vue, l'Ukraine est le premier producteur mondial de cet oléagineux. Il est aussi le premier exportateur mondial de cette huile utilisée dans les cuisines, restaurants ou usines agroalimentaires du monde entier. Chaque année, les terres très fertiles du pays envahi par la Russie fournissent ainsi la moitié des exportations mondiales d'huile de tournesol et 70% de celles de tourteaux utilisés en alimentation animale, selon les chambres d'agriculture

 

Dans ce contexte, le blocage des ports ukrainiens et plus globalement de la mer Noire fait peser une menace forte sur les approvisionnements mondiaux de cet oléagineux et de son huile. Si l'Ukraine arrive peu ou prou actuellement à acheminer par train 10% de ses exportations habituelles de céréales et de protéines, cela reste insuffisant pour assouvir la demande mondiale. Ce qu'a confirmé cette semaine Lesieur (groupe Avril), le leader du rayon, qui n'aura pas de souci pour ses produits à sa marque, mais reste dans la plus grande incertitude sur sa capacité à trouver de la matière première pour les volumes qu'il fabrique à marque de distributeur.

Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Centre-Val de Loire, Pays de la Loire, Bourgogne-Franche-Comté

 

Tribune agriculture

La saga de Jean-Claude Sabin

 

Des fondateurs regroupés après-guerre par Roger Petit, tels Jean Bustarret, André Cauderon, Claude Héros, Bernard Le Quéllec, Raymond Noury, etc. autour du CNTA/OLEAGRI porteurs d’une vision commune quant à la nécessité de souveraineté alimentaire nationale : celle de produire dans l’Hexagone en se dotant d’outils industriels (huileries, raffineries) suffisamment d’huiles végétales pour la France tout en ayant le souci d’offrir au travers de partenariats public-privé (USGOS/AMSOL, PROMOSL, CODISOL, CETIOM) la meilleure génétique et des semences de qualité aux agriculteurs, ainsi que des conseils avisés de culture et un revenu décent.

 

Des héritiers regroupés autour de Jean-Claude Sabin et Philippe Tillous-Bordes, Jean-Paul Jamet, Emile Choné, Yves Delaine, Georges Vermeersch, etc. soutenus par la coopération agricole, plus gestionnaires et dotés d’appuis politiques puissants, capables de faire rebondir la filière en 1976-78 et de créer Sofiprotéol en 1983 après la défaillance du CNTA, puis la filière Diester®, biodiesel à base d’huile de colza et de tournesol en 1992 et le lancement du premier marché à terme européen de graines de colza en 1994, puis encore de démultiplier leurs actions jusqu’en 2013 pour transmettre dans de bonnes conditions la poursuite du développement de la masse critique – cette notion est essentielle pour la pérennité à long terme de la filière dans une économie désormais largement mondialisée – à l’international de cette filière à une troisième génération de dirigeants qui créa en 2015 le Groupe Avril, Terres Univia et Terres Innovia.

 

Dans les années 1970, la France manque de protéines : elle dépend à 70 % de l'extérieur pour ses approvisionnements. Ses vaches se nourrissent de tourteaux de soja du Midwest. L'embargo américain sur le soja, en 1973, a révélé l'ampleur de la menace et affolé les campagnes. On parle « plan Protéines. En 1977, VGE dans son grand discours de Vassy appelle à l'« agro-puissance ». Grâce à deux hommes, Jean-Claude Sabin, un paysan du Tarn, patron à l'époque de la Fédération des producteurs d'oléagineux et protéagineux, et Philippe Tillous-Borde, un ingénieur agronome venu de chez Louis Dreyfus, vous pouvez aujourd'hui regarder défiler de votre TGV une France où le jaune du tournesol et du colza vient égayer le vert.

 

Avec l'appui des pouvoirs publics, et cette merveille sémantique à la française qu'est la « contribution volontaire obligatoire » versée par les agriculteurs à leur organisation professionnelle, ils créent Sofiprotéol. Pour encourager la culture de nouvelles graines, dont on extrait en les broyant à la fois des huiles et des fibres, il faut leur assurer des débouchés. Cela se fera en bâtissant une industrie de la transformation qui conduira les mayonnaises Lesieur sur les tables, et le Diester dans les réservoirs des diéselistes. Au début, Sofiprotéol procédera essentiellement par prise de participations, mais l'établissement financier va au fil des ans renforcer son rôle d'opérateur industriel. La récolte a porté ses fruits. Les quinze premières années sont surtout consacrées au développement des usines de trituration, où s'effectue le broyage, mais l'huile de colza n'est pas encore reconnue pour ses qualités nutritionnelles. Qu'en faire ? A Bruxelles, face aux montagnes de beurre, aux lacs de lait, aux tonnes de céréales du début des années 1990, on commence à parler jachères. La grande idée de Sabin et de Tillous-Borde fut d'inventer un nouveau carburant, le Diester, et surtout de convaincre la commission d'utiliser les surfaces en jachère pour des cultures non alimentaires.

80% d'acide oléique, 12% d'acide linoléique, 4% d'acide palmitique, 3% d'acide stéarique

16 JANVIER 2021 PAR ALAINBONJEAN

 

Les oléagineux à graines en France depuis 1750 ! ICI 

 

La pandémie actuelle étant propice à la consultation de nos archives, je viens de relire un article du biologiste et botaniste Auguste Chevalier (1873-1956) paru en 1941, intitulé « La culture des plantes oléagineuses en France. Prospérités de cette culture de 1750 à 1870. La régression depuis 1880. Essais et amélioration à entreprendre1 » que j’avais découvert au début des années 1980 et conservé.

 

Au vu de ce que j’ai pu connaître durant ma vie professionnelle, trois périodes de production d’oléagineux à graines ont traversé les années 1750 à 2020 dans notre pays :

 

  • une première phase d’expansion effectivement de 1750 à 1870,
  • une phase de recul drastique de 1880 à 1945,
  • une seconde phase d’extension de 1950 à 2020.

 

 

Usine - Groupe Avril

ACTIVITES

Avril est l’acteur industriel et financier de la filière des huiles et protéines végétales.

ICI 

Culture tournesol

TOURNESOL ICI 

 

La composition du tournesol (Helianthus annuus) a grandement évolué depuis son apparition en Amérique du Nord. Aujourd’hui, sa richesse en oméga 6 et en oméga 9 comme ses propriétés antioxydantes en font une plante très appréciée, tant par l’homme que par les animaux d’élevage pour leur alimentation.

Première apparition de Tournesol dans Le Trésor de Rackham le Rouge

Prénom

 

Pour le prénom de Tournesol, Hergé s'est inspiré d'une personne réelle. Ce merveilleux Tryphon, si délicieusement anachronique, fut en effet emprunté par l'auteur à un menuisier de sa connaissance qui habitait non loin de chez lui. À lui seul ce prénom, couplé avec ce patronyme qui explique l'intérêt du professeur pour l'astronomie, résume l'ensemble du personnage.

 

 

Famille

 

On ne sait quasiment rien de la famille de Tryphon Tournesol. La seule indication qu'il livre à ce sujet s'énonce en forme négative : il n'a jamais eu de sœur !

Tournesol n'a pas de soeur - Tintin et les Picaros

« Le professeur Tournesol, ce serait un point commun avec Hercule Poirot, est né avec un âge certain et indéfini. On pourrait lui donner une cinquantaine, un peu vieillie ou une petite soixantaine. Il la gardera. Il la gardera alerte, voire sportive. Mais enfin, c'est un homme qui a déjà une longue carrière derrière lui. Il est presque chauve. Il porte des lunettes d'un autre temps, un petit chapeau, un manteau pour frileux, car on l'imagine très frileux. Il se sépare rarement d'un parapluie. Quand il sort, les parapluies joueront un grand rôle dans ses aventures. Bref, il est déjà anachronique au moment où Hergé le crée. Et pourtant, c'est un pionnier. C'est un homme d'avenir, puisque c'est lui qui mènera Tintin et Haddock jusque sur la Lune. Il y a quelque chose de tout à fait ambivalent, tout à fait extraordinaire, une trace de ces films burlesques qu'Hergé a vus dans son enfance et en même temps, un regard sur des savants réels qu'il a pu observer Haroun Tazieff qu'il avait côtoyé, et surtout Auguste Picard, l'explorateur de la stratosphère, qui était un temps son voisin et qui semble avoir inspiré physiquement le personnage. Sauf qu'il a fallu le raccourcir un peu. Car, disait Hergé, si j'avais représenté Picard dans sa taille, il aurait dépassé des cases. »

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