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18 mars 2022 5 18 /03 /mars /2022 06:00

Guerre en Ukraine: plus de 25 000 armes distribuées à des civils à Kiev |  Le Devoir

La guerre, avec son lot d’innocents sacrifiés, de réfugiés, seuls ceux qui la subissent dans leur chair ont pour moi le droit à la parole loin des gloseurs des plateaux télés, politiques, journalistes, qui manient l’Histoire, la géopolitique avec la hauteur d’un premier violon. Je laisse de côté les experts des réseaux sociaux, qui eux, bégaient les arguments de leur camp.

 

Entretien.

Andreï Kourkov : “Pour nous les Ukrainiens, la liberté est plus importante que la stabilité” ICI

Publié le 14/03/2022 - 06:09

 

 

Contraint de fuir Kiev avec sa famille, le célèbre écrivain ukrainien Andreï Kourkov a accordé un entretien au quotidien italien La Repubblica depuis le lieu où il s’est réfugié, près de la frontière avec la Biélorussie. Il raconte son quotidien depuis le début de la guerre, la détermination de ses compatriotes et sa révolte devant l’offensive de Vladimir Poutine qui, “sous prétexte de protéger la langue russe, tue des milliers de russophones”.

 

D’un côté, un pays qui a appris à aimer la démocratie. De l’autre, un Poutine crépusculaire, à qui il ne reste qu’un seul rêve : fonder un nouvel empire soviétique. Et pour atteindre cet objectif fou, il est prêt à tout, même à engloutir un pays entier.

 

C’est ainsi qu’Andreï Kourkov, 61 ans, l’un des écrivains ukrainiens contemporains les plus connus, décrit une Ukraine assiégée, consciente de ses racines et de son histoire complexe (Kourkov est issu d’une famille russophone, et il a écrit une bonne partie de ses œuvres en russe), mais prête à tout sacrifier pour sa liberté.

 

ANDREÏ KOURKOV : Ma famille et moi, nous allons bien. Au troisième jour de guerre, nous avons quitté Kiev pour un village situé à 90 kilomètres, où nous avons une maison de campagne. Mais des amis sont venus nous mettre en garde, pendant que nous préparions le thé : ce n’était pas prudent de rester là. Nous avons mis 22 heures pour parcourir 400 kilomètres en voiture, et maintenant nous nous trouvons dans un lieu plus sûr, même si les Russes possèdent une base militaire en territoire biélorusse, à 30 kilomètres d’ici.

 

  • Vous avez évoqué dans vos livres la menace que représentait Poutine. Vous attendiez-vous à ce que cela aille aussi loin ?

 

Je savais qu’il ne nous laisserait pas en paix, mais je ne pensais pas qu’il irait jusqu’à déclencher une guerre. Maintenant qu’il est âgé [le président russe a 69 ans], il craint de ne pas avoir le temps de recréer l’Union soviétique et l’empire russe. Ce qui n’est pas possible sans l’Ukraine. Aujourd’hui, il n’a plus besoin de [davantage] d’argent, ni de rien d’autre. Il veut rester dans les manuels d’histoire comme l’homme qui aura fait revivre la superpuissance dont tout le monde doit avoir peur.

 

  • Les Ukrainiens font preuve d’un courage et d’une solidarité, qui, vu d’Occident, paraissent extraordinaires. Que pouvez-vous nous dire de l’esprit dans lequel ils affrontent l’invasion ?

 

Je suis étonné par le courage des soldats ukrainiens. Je connais beaucoup de vétérans de la guerre du Donbass [la région de l’est de l’Ukraine où se sont affrontés à partir de 2014 l’armée ukrainienne et des séparatistes prorusses], qui sont prêts à mourir pour l’Ukraine ; la plupart d’entre eux se sont enrôlés dans l’armée dès le premier jour de la guerre. Et puis il y a les civils qui se sont engagés dans les milices pour défendre le territoire, ainsi que les volontaires qui aident les réfugiés, préparent des cocktails Molotov, creusent des tranchées et installent des barricades. Les Ukrainiens sont déterminés à lutter jusqu’au bout.

 

  • Dans Journal de Maïdan (Liana Levi, 2014), vous racontez les événements de 2013 [lors du déclenchement de manifestations proeuropéennes sur la place de Kiev qui vont donner son nom au mouvement Euromaïdan] et vous écrivez que “l’homme qui vit en un ‘point chaud’ du monde, ou simplement au voisinage d’un volcan en activité, juge différemment le temps”. Qu’est-ce que cela implique de vivre dans une situation d’instabilité permanente ?

 

Nous sommes habitués à l’instabilité : pour nous, la liberté est plus importante que la stabilité. Pour les Russes, au contraire, la stabilité est plus importante que la liberté. Depuis 2014, nous sommes beaucoup d’Ukrainiens à croire que nous vivrons toujours comme les Israéliens, dans un danger permanent. Mais cela ne veut pas dire qu’il faille changer son mode de vie. Aujourd’hui, beaucoup d’Ukrainiens sont préoccupés par leurs travaux agricoles : nous devrons bientôt semer des céréales, et puis planter des patates. C’est très difficile à faire quand on essuie des tirs. Mais dans le Donbass, les gens ont cultivé leurs potagers même sous les bombardements.

 

  • Cela rappelle le personnage de votre dernier roman [Les Abeilles grises, paru début février aux éditions Liana Levi] : un apiculteur qui, dans le tumulte de l’histoire, est bien décidé à sauver ses abeilles.

 

Sergueïtch, le protagoniste des Abeilles grises, est un habitant typique de l’est de l’Ukraine, de la “zone grise” coincée entre les séparatistes et les loyalistes. Il n’est pas très instruit, mais il est honnête et travailleur. Il ne s’intéresse pas à la politique, et encore moins à l’histoire. Il a vécu comme vivent des centaines de milliers d’autres Ukrainiens. En pensant seulement à lui-même et à ses abeilles. Cela ne veut pas dire qu’il est méchant, il est seulement normal. C’est quelqu’un qui n’a pas appris à ausculter son pays comme un médecin ausculte son patient, ou comme un étudiant écoute un professeur.

 

  • De nombreux Ukrainiens, en revanche, s’intéressent à la politique. Que s’est-il passé depuis 2013 ?

 

L’Ukraine s’est rapprochée de l’Europe, même si l’Europe ne lui a pas beaucoup prêté attention. Les Ukrainiens veulent des réformes, ils veulent entrer dans l’Union européenne. C’est pourquoi ils s’élèvent contre la corruption en Ukraine et contre les responsables politiques russophiles. “Revenir” vers la Russie, ce serait revenir à la servitude soviétique. Aucun d’entre nous, sauf un petit nombre d’adorateurs de Poutine, ne souhaite quoi que ce soit de ce genre. Nos valeurs sont aujourd’hui la liberté et l’indépendance : la liberté et le droit de chacun à avoir propre opinion sur tout, y compris sur l’action du président et du gouvernement. L’Ukraine dispose de beaucoup de compétences techniques, elle a l’un des niveaux les plus élevés de services publics numériques du monde ou encore l’entreprise publique Antonov qui a produit le plus grand avion-cargo du monde, le Mriya, que les troupes russes ont détruit [il n’existait qu’un exemplaire de cet Antonov-225, construit en 1988 et surnommé “le rêve” en ukrainien]. Nous pouvons tout relancer. Mais il faut avant tout que la Russie mette fin à son agression.

 

  • Les citoyens européens vivent ce qui se passe en Ukraine avec une grande empathie. Cela ne vous étonne pas ?

 

L’Europe est très émotive, et en même temps méfiante. Elle a commencé à nous aider seulement quand elle s’est rendu compte que Poutine avait déclenché une guerre, une guerre du XXe siècle — avec des canons, des blindés, en bombardant les villes. Je suis content que les Européens se soient réveillés, nous avons besoin de leur soutien.

 

  • Une dernière question. Vous êtes l’un des auteurs ukrainiens les plus importants, mais vous écrivez en russe. Comment vivez-vous cette double identité ?

 

Je suis issu d’une famille russe, je suis né près de Leningrad [aujourd’hui, Saint-Pétersbourg]. Je suis parti pour Kiev avec mes parents à l’âge de deux ans. En 1991, quand l’URSS a disparu et qu’une Ukraine indépendante est apparue, j’étais heureux. Au cours des trente dernières années, je suis devenu un Ukrainien engagé politiquement. Oui, j’écris en russe, comme beaucoup d’autres écrivains et poètes ukrainiens, mais j’ai appris l’ukrainien et j’ai écrit deux essais dans cette langue, je parle l’ukrainien. Et tout ce que je vois, c’est que sous prétexte de protéger la langue russe, Poutine tue des milliers de russophones, des gens d’origine russe, comme moi.

Lara Crinò

 

L'Ostalgie 3/5 : Les affiches staliniennes - Balises - Le magazine de la Bpi

En pensant imiter Staline, Poutine a commis une grave erreur

Gérard Grunberg et Telos — Édité par Hélène Pagesy — 13 mars 2022

La défaite russe en Ukraine, probable à plus ou moins long terme, provoquera à coup sûr la seconde mort de l'Union soviétique.

 

 

 

 

Vladimir Poutine, converti au nationalisme russe, a renié depuis longtemps une Union soviétique coupable à ses yeux d'avoir mené, en premier lieu avec Lénine, une politique des nationalités qui a conduit à la situation actuelle de l'autonomie de l'Ukraine. Certains observateurs estiment qu'il entend reconstituer l'Empire des Romanov. Si tel est son but, c'est néanmoins en héritier du totalitarisme stalinien qu'il compte l'atteindre.

 

La vision du monde de Poutine, ancien lieutenant-colonel du KGB, s'est construite à l'intérieur du monde soviétique et il a très mal vécu la fin de l'URSS, dont il affirmait en 2005, six ans après son arrivée au pouvoir, que c'était «la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle». Cette même année est fondé en avril un mouvement de jeunesses poutinistes dont le nom, «Nachi» («les nôtres», écrit Наши en russe) donne le ton de ce qui va suivre.

 

 

Car après une période de flottement dans son premier mandat, la Révolution orange de 2004 en Ukraine semble lui avoir fait redouter qu'une autre révolution démocratique se produise et fasse exploser la Russie comme hier l'Union soviétique. Il semble se convaincre alors que, pour bloquer cette évolution, il lui faut établir une dictature personnelle, estimant que la chute de l'URSS a été due d'abord à la faiblesse du pouvoir, avant comme après cette chute. Il s'agit, pour lui, après la politique de décentralisation lancée par Boris Eltsine, de recentraliser fortement le pouvoir.

 

C'est dans ces années-là qu'apparaissent dans la phraséologie officielle des formules comme «verticale du pouvoir», «dictature de la loi», «démocratie souveraine», «capitalisme administré». Le pouvoir central se renforce alors face aux oligarques et aux gouverneurs des régions; l'opposition s'affaiblit. Après l'alternance en trompe l'œil de 2008, le retour de Poutine à la présidence en 2012 est marqué par des contestations qui occasionnent un nouveau tour de vis. Il ne va plus cesser de renforcer son pouvoir jusqu'à devenir un véritable autocrate.

 

 

Réécriture révisionniste de l'histoire

 

Dès le milieu des années 2000 il entreprend parallèlement une réhabilitation de Staline, modèle à ses yeux du véritable dirigeant; une entreprise clairement révisionniste. En 2008, de nouveaux manuels scolaires, commandés par l'administration présidentielle, réhabilitent l'ancien maître du Kremlin. Ils abordent notamment la question des purges, affirmant qu'il y avait beaucoup coupables parmi les personnes poursuivies et que ces purges avaient permis de gagner la guerre en se débarrassant de la cinquième colonne.

 

La réécriture révisionniste de l'histoire trouve son aboutissement quand en décembre 2020, il fait dissoudre l'ONG Mémorial, fondée en 1989 dans le but d'archiver les exactions de la période stalinienne et, plus largement, les violations des Droits de l'Homme jusqu'à aujourd'hui. Dans un esprit qui évoque furieusement les procès des années 1930, le procureur qui traite l'affaire estime que le simple fait d'évoquer les purges est une justification du nazisme.

 

 

La fausse alternance de 2008 s'était déroulée dans le respect de la lettre des institutions, et sans toucher à la constitution. Mais le 10 mars 2020, la Douma vote un amendement du projet de révision constitutionnelle qui permettra à Vladimir Poutine de briguer deux nouveaux mandats consécutifs après 2024, ouvrant ainsi la voie à la possibilité du maintien au pouvoir du président russe jusqu'en 2036. Le 22 décembre, il fait adopter une loi donnant l'immunité judiciaire à vie aux anciens présidents ainsi qu'à leurs proches. Ce nouveau texte dispose qu'un ex-président russe «ne peut être poursuivi pénalement ou administrativement»; il ne peut pas, par ailleurs, être arrêté par la police, subir un interrogatoire ou être perquisitionné.

 

Royaume de la propagande

 

Poutine, dès lors seul maître à bord, se met à traiter ses collaborateurs comme Staline traitait les siens, leur assassinat en moins il est vrai. Il suffisait pour s'en convaincre d'observer son patron du renseignement extérieur, au cours d'un conseil de sécurité convoqué en février sur la question ukrainienne, trembler et bégayer debout devant lui, pressé de donner clairement son avis sur la déclaration d'indépendance des deux républiques autoproclamées de l'est du pays.

 

Staline était considéré par certains spécialistes comme un pervers narcissique. Poutine, lui, pourrait être atteint d'un délire paranoïaque, isolé dans sa tour d'ivoire, peu curieux des avis de ses collaborateurs mais exigeant d'eux une obéissance et une loyauté absolues. Cette folie se communique à l'espace public. Comme sous Staline puis ses successeurs, la Russie poutinienne est le royaume de la propagande la plus grossière et de la pure désinformation, ce qu'Antoine Cigila notait dans son ouvrage publié en 1938, Dix ans au pays du mensonge déconcertant.

 

 

Cet art du mensonge est une seconde nature de ces régimes totalitaires où le pouvoir considère que toute personne qui s'écarte du discours officiel est à la fois un ennemi à abattre et un personnage sans valeur qu'il faut traiter par l'injure et le mépris. Rappelons le temps où Alexandre Fadeïev, au Congrès mondial des intellectuels pour la paix, en 1948, avait qualifié Jean-Paul Sartre, absent de la cérémonie, de «chacal muni d'un stylo» et de «hyène dactylographe».

 

Aujourd'hui les «ennemis de l'intérieur» ne sont pas beaucoup mieux traités qu'hier, même si les procès de Moscou ne sont pas réapparus: assassinats de journalistes, empoisonnement d'opposants tel qu'Alexeï Navalny condamné à une lourde peine de prison, rafles par milliers de manifestants contre la guerre. «L'opération spéciale» en Ukraine s'accompagne à l'intérieur du recours à des mesures totalitaires pour contrôler la population russe.

 

Ainsi, les parents d'élèves ont reçu des avertissements des écoles leur enjoignant de surveiller l'utilisation par leurs enfants des réseaux sociaux. Dans les écoles, les élèves assistent à des sessions spéciales destinées à leur inculquer la ligne officielle. La censure d'internet se fait de plus en plus complète. Il s'agit de déconnecter la population russe du monde extérieur. On assiste ainsi à une résurgence du cauchemar stalinien. Le mot totalitarisme ne doit pas être prononcé à la légère, mais il s'impose ici pour décrire l'évolution de la société russe.

 

L'ennemi extérieur

 

L'ennemi extérieur doit être traité comme l'ennemi intérieur. Ici encore le vocabulaire rappelle le temps de Staline. Ainsi le gouvernement ukrainien n'est pour Poutine qu'une bande de nazis et de drogués qu'il faut liquider. Quant à la population ukrainienne, il faut l'écraser sous les bombes et obtenir une reddition sans conditions. Il n'existe pour ces deux hommes ni droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, ni prix de la vie humaine. Les destructions et meurtres de masse sont les seules réponses adéquates aux demandes de liberté.

 

Il faut relire l'ouvrage de Robert Conquest, Sanglantes moissons, qui a décrit le martyre du peuple ukrainien à l'époque de la politique de la collectivisation forcée des terres par Staline au cours de l'hiver 1932-1933, qui entraîna une famine généralisée et cinq millions de morts. Les répressions, les persécutions et les purges y furent menées plus largement encore qu'ailleurs. Il faut dire que Staline, comme plus tard Poutine, détestait toute forme de pensée nationale s'écartant du modèle «grand-russe».

 

C'est cette politique d'une extrême brutalité qui fut menée par Poutine en Tchétchénie, avec la destruction de Grozny, puis en Syrie, et qui semble prendre la même direction aujourd'hui en Ukraine. L'entrée des chars russes dans les grandes villes renvoie à leur entrée hier à Budapest, en 1956, et à Prague, en 1968: la loi de la force et la politique de la terreur.

 

 

Comme pour Staline, l'ennemi est pour Poutine l'Occident et ses régimes démocratiques dont il faut se protéger de la possible et dangereuse expansion. D'où l'abaissement d'un nouveau «rideau de fer» qui isole les habitants de l'empire russe. L'OTAN est le bras armé de cet ennemi, jugé seul responsable des réponses «purement défensives» adoptées par le pays. Après quelques années d'hésitation, Poutine est ainsi revenu à la vision stalinienne de la guerre froide.

 

Dans ce monde deux camps s'opposent irréductiblement sur la planète. Les États-Unis et la Russie en sont les deux puissances dominantes. Face à l'ennemi occidental, Poutine tente de renouer avec la «mobilisation patriotique» du temps stalinien. Faute de fournir au peuple russe la modernisation économique promise, cette mobilisation, qui s'était avérée particulièrement efficace au temps de la «grande guerre patriotique» (il est vrai activée par les commissaires politiques), connaît une adaptation au temps présent. Car, si l'Ouest est considéré comme étant en guerre contre la Russie, celle-ci ne fait en revanche que «se défendre», son invasion de l'Ukraine n'étant qu'une «opération spéciale» et non une guerre, une sorte d'opération de maintien de l'ordre. Comme Staline, Poutine se présente comme le seul capable de protéger le peuple russe contre les agressions extérieures.

 

Stalinisme et hitlérisme

 

Un élément capital distingue cependant la Russie poutinienne de la Russie stalinienne. Staline, plus rusé et prudent que Poutine, n'avait mené de guerre offensive en 1939 que contre la petite Finlande, guerre qu'il avait fini par remporter malgré de sévères et nombreux revers (c'est pendant la guerre d'hiver que les Finlandais inventèrent le cocktail Molotov utilisé par les Ukrainiens aujourd'hui contre les chars), et contre la Pologne, guerre qu'il ne risquait pas de perdre puisque Hitler attaquait ce pays de son côté. En revanche, c'est une guerre défensive contre l'Allemagne nazie qu'il avait victorieusement menée. Poutine, moins prudent et plus mégalomaniaque, a nettement sous-estimé le rapport de forces en Ukraine.

 

C'est en réalité à l'offensive d'Hitler contre la Russie que l'on serait alors tenté de comparer le blitzkrieg raté de Poutine. Il faut d'ailleurs se rappeler que la dernière fois que Kyiv et d'autres villes ukrainiennes ont subi une telle brutalité militaire, ce fut aux premières heures du 22 juin 1941. Il s'agissait alors du lancement par Hitler de l'opération Barbarossa contre l'Union soviétique. Deux jours avant l'invasion de l'Ukraine par Poutine, est paru sur RIA Novosti un éditorial annonçant prématurément la conquête du pays, où l'auteur qualifiait «l'opération spéciale» de «solution de la question ukrainienne»

 

 

Si Staline n'a pas perdu de guerre, en revanche, ses successeurs en ont perdu une, en Afghanistan. Une défaite qui a joué un rôle notable dans l'écroulement de l'Union soviétique. Une défaite de Poutine en Ukraine, probable à plus ou moins long terme, provoquera à coup sûr, mais après quelle catastrophe humanitaire et quelles destructions, la fin de Poutine et de la Russie poutinienne, la seconde mort de l'Union soviétique en quelque sorte.

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commentaires

P
le 24 février la France stupéfaite a découvert qu'elle avait sur BFM, Cnews LCI plus de généraux spécialistes multi-marques et à la retraite que d'infectiologues, un mois plus tôt . Depuis je dors tranquille
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