Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 mars 2022 2 15 /03 /mars /2022 06:00

Lourdes amendes pour le glyphosate | Chappatte.com

Pan sur le bec comme le dit le palmipède du mercredi !

 

La synthèse bibliographique de l’INRAE, qui met en évidence les mécanismes d'action du glyphosate et des herbicides à base de glyphosate sur la fertilité mâle et femelle sur les animaux modèles et chez les humains, tombe à point nommé dans la mesure où la guerre en Ukraine bouleverse l’équilibre des grandes cultures.

 

Russie et Ukraine, aux premiers rangs des exportations

 

« La Russie est le premier exportateur mondial de blé tendre avec 34 millions de tonnes ; l’Ukraine, 4e exportateur mondial avec 25 MT, soit 29 % des échanges mondiaux. La Russie et l’Ukraine exportent respectivement 4 MT et 6 MT d’orge, soit 31 % des échanges mondiaux. L’Ukraine est le 3e exportateur mondial de maïs (32,5 MT), soit 13 % des échanges mondiaux d’orge »

« Quant au tournesol, il atteint des sommets vertigineux, à plus de 700 €. "Parce que l’Ukraine en produit 50 % de la consommation mondiale, comme pour le maïs. Le tournesol, ce sont les huiles, les carburants, lubrifiants »

 

« Il y a urgence à revoir la PAC et recommencer à produire »

 

Pour Jean-François Gleizes, il y a urgence « à produire à nouveau afin de retrouver une sécurité alimentaire pour le pays, les pays européens et ceux qui les entourent. La question va se poser pour le Maghreb. Prenons l’exemple de l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Non seulement ils ne sont pas autosuffisants, mais en plus, aujourd’hui, ils se sont approvisionnés en blé en Ukraine, un pays auquel ils n’ont plus accès aujourd’hui. Il y a donc une grande fébrilité. S’il n’y a pas la production française pour répondre à leur demande – et à des prix accessibles –, on va au-devant d’une grave crise », mettent en garde les agriculteurs. « Il faudrait vraiment avoir un deal international sur la Méditerranée. On y a, en plus, tout intérêt. L’Algérie, par exemple, a du gaz », estime Jean-François Gleizes. Et tous de s’interroger : "On a du mal à comprendre, nous, producteurs, comment on peut mettre 10 % de terres en jachère alors qu’on a ce souci, d’autant qu’on essaie de travailler dans le plus grand respect de l’environnement, avec de la technicité. Il faut revoir la politique agricole commune, et très vite ».

 

Henri Blanc abonde : « Si on veut remonter les stocks rapidement, il faut commencer par enlever toutes les entraves écologiques et de réduction de production. On s’y était adaptés mais voici que maintenant, pour 2023, on est en train de nous en rajouter de nouvelles qui vont nous faire perdre encore 7 à 8 % de plus de production de terres agricoles. Il n’est pas question, là, de remettre les mines de charbon en route, mais de produire davantage pour nourrir la population ».

 

Une question de souveraineté alimentaire

 

« Ce conflit montre à quel point la production céréalière française est stratégique pour notre souveraineté alimentaire, mais pas seulement. C’est un approvisionnement vital pour tout le pourtour méditerranéen. Avec cette guerre, on risque de connaître à nouveau les émeutes de la faim, comme en 2008 où les cours du blé dur étaient remontés à 500 € la tonne. On n’en est pas loin », relève Evelyne Guilhem. « On avait eu des blés tendres à 310 €. On ne manquait pas de blé, et pourtant on estime, à cause de la hausse des prix, à 2,5 millions le nombre de personnes mortes de faim dans les pays pauvres. Aujourd’hui, si on bloque 20 % de la production mondiale, on peut avoir 10 millions de morts », relève Antoine Bernabé, directeur industriel de la filière meunière du groupe Arterris.

 

Même son de cloche du côté de la présidente de la FNSEA et du big boss d’In Vivo-Soufflet très engagé en Ukraine&Russie.

 

Attention, je n’affirme pas qu’il faille  dans le secteur des grandes cultures rester les bras croisés mais avant de remettre le pied sur l’accélérateur il faut examiner la réalité en face : la répartition de nos céréales entre alimentation humaine et alimentation animale pour la réorienter et du côté des oléagineux leur utilisation en biocarburant, dont le bilan carbone n’est pas positif, prive la sole alimentaire de surfaces plus utiles.

 

Ne fonçons pas tête baissée dans un scénario « sécurité alimentaire » qui ne résiste pas à la réalité des chiffres.

 

Là où la question de l’arrêt des produits de synthèse, dont le glyphosate, ne pose pas c’est pour notre chère et tendre viticulture qui élabore un produit non essentiel à l’alimentation humaine.

illustration Le glyphosate perturbe les fonctions de reproduction animale et humaine

Le glyphosate perturbe les fonctions de reproduction animale et humaine ICI

Glyphosate : à taaaaaaable ! - Cartooning for Peace

Le glyphosate (G), également connu sous le nom de N-(phosphonométhyl)glycine, est l'ingrédient actif déclaré pour les herbicides de la famille baptisée GBH (herbicides à base de glyphosate) et qui sont largement utilisés dans l'agriculture conventionnelle (tels que le Roundup). Le glyphosate est toujours utilisé en mélange avec d’autres substances.

Une synthèse bibliographique a été réalisée à partir des travaux scientifiques portant sur les mécanismes d'action du glyphosate et des herbicides à base de glyphosate sur la fertilité mâle et femelle chez les animaux modèles et les humains. Au cours des dernières décennies, les chercheurs ont montré, en utilisant divers modèles animaux, que les GBH sont des perturbateurs endocriniens des fonctions de reproduction.

Cette synthèse décrit les effets de l'exposition au G ou aux GBH sur l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadique (HPG) chez les mâles et les femelles, sur les régulations hormonales et la viabilité et la prolifération cellulaire. Les concentrations plasmatiques de la plupart des hormones régulatrices de la fonction de reproduction (GnRH, LH, FSH, estradiol, progestérone, testostérone) ou encore l’expression de leurs récepteurs sont altérés aux différents niveaux de l’ensemble de l’axe reproducteur : hypothalamus, hypophyse, ovaires, testicules, placenta, utérus) par l'exposition aux GBHs. Les GBHs ils sont considérés comme plus toxiques que le G seul en raison de la présence d’adjuvants tels que la polyoxyéthylène amine (POEA). En outre, des impacts intergénérationnels de l'exposition au G ou aux GBH sont rapportés. Les différentes stratégies pour réduire les effets négatifs des GBH sur la fertilité sont également discutées dans cette revue, comme par exemple des traitements protecteurs à base de plantes.

Les G et les GBHs peuvent donc induire à des doses équivalent glyphosate parfois inférieures à la NOAEL (dose sans effet nocif observable) des altérations de l'ensemble de l'appareil reproducteur chez les mâles et les femelles. D’autres études sont prévues afin d'analyser les conséquences de ces impacts physiologiques sur la fertilité, c’est-à-dire sur l’aptitude à se reproduire, mais aussi sur les pathologies éventuelles induites, notamment dans l’espèce humaine. Les effets transgénérationnels sont également encore méconnus. Certains auteurs envisagent enfin de trouver des stratégies pour diminuer ou éviter les impacts négatifs des GBH, même si à terme, ces substances ont vocation à être interdites.

Partager cet article
Repost0

commentaires

P
(...) l’Autriche s’est également engagée dès la fin des années 1970 dans le développement d’une poltique nationale de soutien à l’agriculture biologique 19. Elle devient ainsi le premier pays au monde à développer des directives nationales pour l’agriculture biologique. Or l’une des particularités de l’agriculture biologique<br /> réside dans l’absence de recours aux intrants de synthèse, aussi bien de côté des pesticides que du côté des engrais. Ce choix politique a notamment eu pour effet de développer les cultures de légumineuses, confirmant ainsi l’intérêt d’une approche double : le recours à la fiscalité environnementale pour mieux intégrer les externalités négatives et le soutien à un système agricole sobre en intrants de synthèse<br /> source :<br /> https://www.amisdelaterre.org/wp-content/uploads/2020/04/sortir-de-la-dependance-aux-engrais-de-synthese-web-2804.pdf
Répondre
P
G ? Point G ? Nos productivistes mercantiles ont ils absolument de ça pour arriver à l'extase ?<br /> Leurs bénéf indécent ne leur suffisent pas ou alors ils savent tout ce qu'il doivent à ce G ?
Répondre

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents