Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 octobre 2018 6 20 /10 /octobre /2018 06:00
Les nuisibles « Toute plante a son ou ses parasites et nous ne récoltons que ce que les parasites nous laissent. » Eugène Roux premier directeur de l’IRA ancêtre de l’INRA 1938

Lors du débat sur l’interdiction du glyphosate, un célèbre avocat naturiste, posa sur Twitter la question : « Comment faisait-il avant le Roundup ? »

 

Je lui répondis : « Ils bêchaient… », souvenirs de la mémé Marie et de la tante Valentine « besochant » sous le soleil dans les champs, et ma pomme guidant Nénette notre jument dans les sillons de betteraves, le pépé Louis aux manchons de la décavaillonneuse.  Et je ne vous parle pas du doryphore dans les patates.

 

Bref, les mauvaises herbes, les nuisibles, les ravageurs, rappelons que la myxomatose a été importée, par un professeur de médecine *, pour lutter contre la prolifération des lapins de garenne qui ravageaient les champs de sa propriété, c’était l’ennemi du paysan.

 

« Toute plante a son ou ses parasites et nous ne récoltons que ce que les parasites nous laissent. » Eugène Roux premier directeur de l’IRA ancêtre de l’INRA 1938

 

Un peu d’histoire autour de ce que l’on nomme les pesticides : insecticides, fongicides et herbicides, cette chimie dont on dit, de façon simpliste, qu’elle est issue de la seule course au rendement, de l’agriculture intensive, alors que, comme le montre le langage guerrier : exterminer les ennemis des cultures, elle trouve son origine dans une demande forte de protection de la part des paysans.

 

Le poids des mots est important , depuis l’irruption de l’agriculteur-éleveur, celui-ci a dû protéger ses cultures contre des espèces causant des dommages aux récoltes ou concurrençant les variétés cultivées.

 

Les nuisibles, symboles inamovibles de l’utilitarisme agricole ? Rémi Fourche Dr en histoire Lyon 2

 

« Les parcelles cultivées correspondent à des lieux anthropisés qui ne laissent qu’une place restreinte à la diversité biologique. »

 

La fin des années 1860 correspond en France à l’identification de Phylloxera vastatrix.

 

À la même époque, outre-Atlantique, le premier brevet d’un insecticide arsenical est déposé en vue de la destruction des doryphores

 

C’est le début de l’ère de la rationalisation des méthodes de destruction, à grande échelle, des organismes considérés comme nuisibles.

 

Utilisation aisée et efficacité immédiate.

 

Parmi les premiers produits, nous pouvons citer les matières actives à base de soufre et de cuivre pour limiter les dégâts de certains cryptogames et les arsenicaux pour contenir les insectes.

 

Un siècle plus tard, les pratiques phytosanitaires initiées à la fin du XIXe se trouvent remises en question.

 

L’interdiction du DDT montre les limites des méthodes entièrement chimiques.

 

Des myriades de nuisibles

 

Les organismes commettant des dégâts ne correspondent pas à un nombre fixe d’espèces. Ils tendent à augmenter depuis la fin du XVIIIe siècle. Plusieurs facteurs se trouvent à l’origine de cette évolution. L’amélioration des connaissances scientifiques permet de préciser les causes de certaines affections virales, bactériennes, cryptogamiques… L’accroissement du nombre d’espèces cultivées explique également l’augmentation quantitative des nuisibles à l’agriculture. Outre les aspects biologiques et scientifiques il faut prendre en compte des facteurs liés à l’intensification agricole : augmentation de la taille des parcelles, monocultures, sélections variétales, suppression des rotations… À ces éléments s’ajoutent, après 1945, les phénomènes imputables à l’usage même des produits phytosanitaires : pullulations d’espèces autrefois discrètes (Panonychus ulmi pour les vergers et les vignes par exemple), in version de flore entre monocotylédones et dicotylédones en culture céréalière…

 

Mais les causes d’accroissement la plus spectaculaire résulte des échanges commerciaux. L’exemple de l’évolution du cortège parasitaire de la vigne au XIXe est remarquable. L’arrivée successive de trois nouveaux cryptogames met en danger temporairement cette culture. Ainsi, l’oïdium (1845), le mildiou (1878) et le black-rot (1885) s’acclimatent en France. Des produits simples tes que le soufre et le sulfate de cuivre permettent en quelques années de les contenir. Aux cryptogames s’ajoute un insecte, Phylloxera vastatrix, lui aussi originaire d’Amérique du Nord, qui ravage rapidement le vignoble français. La vigne n’est qu’un exemple et, pour la seule classe des insectes, une vingtaine d’espèces s’acclimatent en France entre 1800 et 1940. Cet ordre de grandeur est identique pour la période 1945-1975.

 

L’entre-deux-guerres : de la notion de nuisible à celle d’ennemi des cultures.

 

Cette terminologie permet d’englober la totalité des organismes considérés comme nuisibles, plantes adventices comprises.

 

De la Libération à 1958, le temps des illusions

 

Dès la Libération, l’apparition des produits de synthèse, en particulier les insecticides organochlorés (HCH, DDT…) constitue un espoir sans précédent dans la lutte contre les déprédateurs. Certains, les apiculteurs par exemple, y voient même la fin des effets secondaires imputables aux substances utilisées depuis la fin du XIXe siècle. Parfois, le titre même des articles de la presse spécialisée laisse apparaître cette manière de considérer les problèmes phytosanitaires. C’est ainsi que, tout en reconnaissant les limites des sciences appliquées, La défense des végétaux, organe de la Ligue nationale de lutte contre les ennemis des cultures, publie à l’automne 1949 un article intitulé « Alerte ! Il faut exterminer les ennemis des cultures en intensifiant la lutte ». Résultat de réponses précises à des difficultés phytosanitaires particulières, l’approche chimique de la protection des végétaux se heurte à de nombreux problèmes. C’est ainsi que l’usage massif d’un produit, ou de substances proches, entraîne des phénomènes de résistance, une prolifération et/ou vacance d’une niche écologique, ou encore aboutit à une destruction du cortège d’auxiliaires. Or, cette situation conduit à terme les agriculteurs à une impasse. La première réponse de l’industrie consiste à augmenter le nombre de familles chimiques et de molécules utilisables. Si, en 1937, les agriculteurs disposent d’une cinquantaine de matières actives, ces dernières sont une centaine en 1960.

 

La suite est connue…

 

Et maintenant : Qu'est-ce que le biocontrôle ?

 

Le biocontrôle est un ensemble de méthodes de protection des végétaux basé sur l’utilisation de mécanismes naturels. Seules ou associées à d’autres moyens de protection des plantes, ces techniques sont fondées sur les mécanismes et interactions qui régissent les relations entre espèces dans le milieu naturel. Ainsi, le principe du biocontrôle repose sur la gestion des équilibres des populations d’agresseurs plutôt que sur leur éradication.

 

Les produits de biocontrôle sont définis à l'article L. 253-6 du code rural et de la pêche maritime comme des agents et des produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ils comprennent en particulier :

 

  • les macroorganismes

 

  • les produits phytopharmaceutiques qui sont composés de microorganismes, de médiateurs chimiques tels que les phéromones et les kairomones, ou de substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale.

Les macro-organismes utiles aux végétaux sont essentiellement des invertébrés, notamment des acariens, insectes et nématodes, utilisés pour protéger les plantes des bio-agresseurs via la lutte biologique.

 

Les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle sont des produits phytopharmaceutiques autorisés à l'issue d'une évaluation complète des risques pour la santé humaine, la santé animale et l'environnement et conforme aux exigences européennes. Leur spécificité est liée à leur caractère naturel ou leur mode d'action reposant sur des mécanismes naturels.

 

Ils constituent des outils de prédilection pour la protection intégrée des cultures.

 

La suite ICI 

 

* C'est en 1950 que la première introduction réussie fut effectuée en Australie. En France, le Professeur Armand-Delille introduisit le virus dans sa propriété de Maillebois en Eure-et-Loir le 14 juin 1952. Compte tenu des résultats enregistrés auparavant, le Professeur Armand-Delille pensait que l'épidémie se limiterait à sa propriété close de murs. Pourtant, dès l'automne 1952, des foyers de myxomatose étaient enregistrés dans plusieurs départements français et, à la fin de l'année 1953, la totalité du territoire français était déclarée contaminée. Le virus gagnait l'Angleterre en octobre 1953, l'Italie et l'Espagne en 1955-1956 et, à la fin des années 1950, toute l'Europe était contaminée.

 

Source :

 

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2018 5 19 /10 /octobre /2018 06:00
« En matière de vin, les plus belles paroles qu’on puisse prononcer, c’est quand on ferme la bouche. On est tout le temps à côté de ses pompes » Pierre Overnoy dans Pur jus 2 vinification de Fleur Godart&Justine Saint-Lô

Merci Pierre Overnoy grâce à vous j’ai enfin trouvé la meilleure réponse, la plus pertinente, à ceux qui, sous le prétexte que l’enseigne de ma petite crèmerie affiche Vin & Cie, me pacsent avec les dégustateurs patentés donneurs de notes et de leçons, genre Mimi la science, me mettent dans le même sac que les amateurs éclairés type Géo trouve tout qu’on appelle Jacky, m’opposent aux Lpviens qui se font rincer les papilles à la Villa d’Este, toute cette cohorte de phraseurs pompeux et chiants.

 

Je n’y connais rien ! Mais rin de rin comme dirait un copain qui adore le bedeau de B&D.

 

Je suis tombé dans le vin par le bassin versant politique, le pire, celui où sévissent les pots-de-vin, à l’époque du gros rouge qui tache, en bateau pinardier, en train complet direction Gennevilliers, du litre 6 étoiles chez les épiciers de quartier, des coopés degré-hecto, des distillations diverses et variées, de la garantie de bonne fin, des Comité d’action Viticole adeptes de la mèche lente, d’Emmanuel Maffre-Baugé, de Jean Huillet, de Marcellin Courret, de Georges Hérail, d’Antoine Verdale, de Christian Bonnet et de la bibine, la fin d’une époque que les jeunes ne peuvent pas ou ne veulent pas connaître.

 

Dans Pur Jus mon témoin de moralité c’est le grand Jeff Coutelou (pages 94 à 110), le résistant de Puimisson, dans l’Hérault, peuplé  de voisins hostiles et imbéciles, qui produit des vins démocratiques en grande quantité.

 

Lire ICI 24 novembre 2017

« Non Jeff t’es pas tout seul… » Les crétins pyromanes anonymes qui ont saccagé les arbres voisinant tes vignes du mas Coutelou ne gagneront pas !

 

Mon ignorance assumée n’est, ni une posture, ni de la coquetterie, je n’aime pas mettre des mots sur le vin, ça m’est parfois arrivé, et plus encore je suis allergique à toute forme d’explications techniques, j'y pige que dalle, c’est pour moi du mandarin.

 

Et pourtant, à l’école d’agriculture de la Mothe-Achard, le frère Bécot nous faisait tailler ses vignes de cépages hybrides, mais je n’ai jamais été initié au chai d’Alcide Robert. Le seul vin que j’ai vu faire c’est celui du pépé Louis : pressurage sur le grand pressoir mobile, je me souviens des clics, le jus pissait dans un grand baquet, pompage direction les fûts méchés, ça bouillait libre, point final.

 

Lire ICI 27 juillet 2009

Mon maître vigneron : le frère Henri Bécot 

 

Plus ignare que moi tu meurs, je ne suis qu’un libre buveur, au sens de libre penseur…

 

En conséquence, comme je suis de tendance Coluche : « De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent. » le Pur jus 2 vinification des deux nanas est fait pour moi.

 

 

Je l’ai lu, consciencieusement, en suivant les images et les bulles du doigt comme les enfants, ne dit-on pas que les vieux retournent en enfance. Affirmer que j’ai tout compris serait mentir, mon déficit technique touche le fond du gouffre, mais je pourrai, si l’occasion se présente, faire état, avec l’air entendu d’un gars qui sait tout ça depuis qu’il a quitté ses couches culottes, de mes fraîches connaissances :

 

  • sur les brettanomyces bruxallis une fois,

 

  • sur la carbo stricte et la semi-carbo du bojolo,

 

  • sur le goût de souris cher à Claire, bien sûr, un must absolu dans les salons off,

 

  • sur la densité à 1015,

 

  • sur le remontage à la bordelaise,

 

  • sur la volatile et le résiduel bien évidemment,

 

  • sur la case oxydasique, sur les levures communes et les levures elliptiques chères à Pierre Overnoy…

 

  • sur les rafles, ça fait peur aux bobos comme le batonnage plaît au sado-maso, et le collage rappelle ceux qui vivaient à la colle,

 

  • sur les homo et les hetero fermentiscibles,

 

  • sur la réduction, au delà de cette limite votre ticket n'est plus valable, Romain Gary, Jan Seberg,  

 

  • sur les bourbes et les lies, et tu boiras dans ce bourbier ce calice jusqu’à la lie,

 

  • ouilles jacquouille !

 

  • sur tout ou presque…

 

Après ma lecture je pourrais même passer avec succès le diplôme de MOF naturiste s’il existait, mais j’aurais du mal à décrocher le DNO, je pourrais aussi faire concurrence à Pierre Jancou à Châtillon-en-Diois, m’installer caviste naturiste dans le 10e arrondissement, donner des conférences à la Dive, signer des articles dans la RVF coincé entre Robert Pitte et Sylvie Augereau, causer à la radio et sur les chaînes d’info, me faire canarder par Mimi la science avec son Magnum

 

Que sais-je encore ?

 

Pour autant, bardé de ces toutes nouvelles connaissances, je ne vais pas aller m’installer dans mes vignes ni me faire embaucher comme grouillot ou rat de cave dans un chai naturiste. Je serais bien plus encombrant qu’utile. Tout ce dont je suis capable c’est de faire le frichti et le service du vin à table. Ce n’est déjà pas si mal.

 

De tout ce qui précède une conclusion s’impose : si vous voulez briller, auprès de vos ami(e)s dans les bars à vin nature, convaincre vos collègues de s’engager sur la voie de la rédemption naturiste, jouer le trouble-fête dans votre famille ou votre belle-famille en vantant les vins qui puent, narguer votre pharmacien en lui disant que vous n’avez plus mal à la tête même après la mufflée de vins à poils, faire grincer les dents des hygiénistes en vous vantant de mieux boire, achetez pur jus vinification !

 

 

Mais avant de tirer ma révérence je me dois de faire encore l’apologie du goût de souris ICI très cher à mon cœur, en effet y’a plein de souris dans Pur Jus 2

 

Le choc des PHOTOS  

 

 

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2018 4 18 /10 /octobre /2018 06:00
1 vrai sujet de santé publique : le goûter des enfants « n’oublies pas ton 4 heures ! »

À mon âge, hormis de tomber dans la dépendance, mon devenir ne devrait plus être un objet de préoccupation pour les Diafoirus de la Santé Publique ; l’extension du concept de Santé Publique frise de plus en plus une forme de mainmise sur notre vie privée, nos choix intimes, à force de nous balancer des bordées de chiffres nécrologiques ces guérisseurs prennent des allures de fossoyeurs.

 

Lâchez-nous les pompes !

 

Occupez-vous prioritairement de la santé des enfants !

 

Du petit-déjeuner jusqu’au goûter en passant par la cantoche, à l’école, au collège, au lycée c’est la catata… On leur fait enfourner de la nourriture industrielle… surtout au goûter « barres chocolatées, les biscuits fourrés au chocolat, les madeleines, les viennoiseries, bonbons, sodas… Ce sont de véritables pièges riches en graisses et sucres!».

 

Il est bien loin le temps de ma tartine de pain de quatre embeurrée avec quelques carreaux de chocolat…

 

Et ce n’est pas une réflexion de vieux con, mémé Marie, lorsque je rentrais de l’école et que je n’avais qu’une seule envie : aller gambader dans les prés, me disait « n’oublies pas ton quatre heures ! »

 

 J’ai eu si mal au cœur

Sur la mer en furie

Qu’ j’ai vomi mon quatre heures,

Et mon minuit aussi.

Renaud, Dès que le vent soufflera, 1983)

 

Louise Tourret écrit dans Slate :

 

« Pour ce goûter quotidien, qui est un repas que personnellement je prends toujours, les nutritionnistes préconisent des fruits, et pour les plus gourmands, du pain avec du chocolat noir. Le goûter est aussi un repas important: à cette heure où la glycémie baisse, il faut se relancer avec un peu de sucre et tout simplement, manger pour tenir jusqu’au dîner. »

 

« Mais dans les écoles, le goûter, c’est au contraire le grand festival de la nourriture industrielle: des barres, des biscuits et de la nourriture ultra-transformée au menu du repas préféré des enfants. Résultat, mon fils, qui est aussi un estomac sur pattes, est devenu un expert de l’échange. Comme il confond la poche avant de son sac à dos avec une poubelle, j’ai bien vu que les papiers et emballages de ce qu'il avait ingurgité ne correspondaient pas trop à ce que j’avais donné le matin: Pom'Potes vides, papiers de barres de céréales, morceaux de biscuits industriels et parfois… mon sandwich au chocolat. C’est ainsi que j'ai découvert l’univers du marché noir du goûter. »

 

[…]

 

« A-t-on mis des enfants au monde pour qu’ils mangent de l’huile de palme et du sirop de glucose? Non, mais quand Julie met des biscuits bio qui coûtent «hyper cher» dans le cartable de sa fille, cette dernière «les échange contre des DooWap» (brioche au chocolat, aliment ultra-transformé, Nutri-Score D), raconte-t-elle.

 

« Donner des gâteaux industriels à ses bambins, c’est un peu comme si au lieu de les faire déjeuner la cantine, on leur confiait cinq euros pour aller acheter un Happy Meal ou un grec. Ou qu’on leur prenait des Bolino. Bien sûr que ce n'est pas catastrophique pour la santé de manger un kebab ou un hamburger de temps en temps, c’est la même chose pour les Pépito, les Dinosaurus ou les Snickers. Sauf que la fête de l’huile de palme et du sirop de glucose, c’est tous les jours. Tous les jours… à l’école. »

 

[…]

 

« On peut organiser toutes les Semaines du Goût qu’on veut, mais si les enfants mangent la merde soigneusement mise dans leur cartable par leurs propres parents tous les jours pendant plusieurs années, il y a peu de chance que le message passe. Peut-être faudrait-il tout simplement aménager un goûter commun comme en maternelle, imaginer quelque chose de plus adapté… Par exemple, organiser des semaines de la pomme, de la poire, distribuer des fruits, comme Mendes France a distribué du lait aux écoliers en 1954. »

 

L’intégralité ICI 

 

Je lance un appel au monde des terroirs vineux qui trop souvent me gonfle la tête avec ses discours sur notre génie national, ce bon goût qui nous différencie des barbares, sortez de vos cénacles, battez-vous, engagez-vous dans le combat du 4 heures pain beurre-chocolat ! »

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 06:00
Emmanuel tu fais tout de Travers pourquoi t’as pas nommé Marc Fesneau à l’Agriculture ça aurait fait plaisir à son père François Fesneau qui arpenta de mon temps le 78 rue de Varenne.

Je bichais, pensez-donc ce remaniement m’offrait un sujet de chronique en or massif : Travers à la trappe, clap de fin enfin, arrivée au 78 du fils de François Fesneau : Marc.

 

Vous allez me dire c’est qui ce François Fesneau ?

 

Soyez patient !

 

Et puis, petit à petit, le remaniement se traînant en longueur, prenait des allures de char à bancs de rois fainéants et à mon grand regret, comme le Lulu Castagnette tenait la corde pour l’Intérieur, Marc Fesneau se voyait offrir les Relations avec le Parlement, un poste stratégique mais sans assise administrative.

 

Le sénateur Guillaume de la Drôme, qui va hériter du maroquin agricole, me laisse froid : je n’aime pas les sénateurs et les hiérarques socialistes du vieux monde.

 

Marc Fesneau c’est un parigot du Loir-et-Cher, comme papa, il lui ressemble…

 

 

Son premier mandat politique est celui de conseiller municipal de Marchenoir, petite commune d’à peine 600 âmes dans le Loir-et-Cher. Il en est devenu le maire en 2008.

 

Diplômé de Sciences-Po après avoir repris ses études à 30 ans, Marc Fesneau a été directeur du développement  local à la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher. Depuis 2016, il préside la communauté de commune de Beauce Val de Loire.

 

Je connais bien et le Loir-et-Cher dont j’ai été le Monsieur Vin dans les années 80 et François Fesneau père que j’ai connu lorsque j’étais conseiller technique au cabinet de Michel Rocard.

 

C’était, monsieur Fruits&légumes, l’héritier d’Alexis Gourvennec, l’homme de la Sica de Saint Pol de Léon, les choux-fleurs et les artichauts.

 

Il partageait avec Michel Rocard : un débit mitraillette, plus compréhensible que celui du Ministre, et le goût des idées.

 

Je suis déçu car j’imaginais François Fesneau dans la salle à manger de l’hôtel de Villeroy lors de la passation des pouvoirs : fier et un peu en retrait, c’est un grand timide.

 

Pour le consoler je ressors de la naphtaline le discours que prononça le 17 janvier 1985 Michel Rocard Ministre de l’Agriculture lorsqu’il lui remit les insignes de chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

 

J’y étais. Ce n’est pas moi qui avais écrit le discours, sinon il eut été bien meilleur.

 

PS; Merci à ceux d'entre-vous qui m'ont fait parvenir un message pour regretter ma non nomination au 78.

Emmanuel tu fais tout de Travers pourquoi t’as pas nommé Marc Fesneau à l’Agriculture ça aurait fait plaisir à son père François Fesneau qui arpenta de mon temps le 78 rue de Varenne.
Partager cet article
Repost0
16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 08:13
Hollande inaugure le pont Chaban-Delmas Placide

Hollande inaugure le pont Chaban-Delmas Placide

Comme un avant-goût de Bordeaux bashing : François Mauriac et Jacques Chaban-Delmas vu par Jean Cau « C’est 1 gandin, 1 patron de salon de coiffure, 1 marchand de chaussures de luxe, 1 chef de rayon. »

Bien sûr les petites louves et les petits loups incultes vont ouvrir de grands yeux tout ronds : c’est qui ce Cau ?

 

Un cathare né à Bram dans l’Aude le 8 Juillet 1925. Elève au lycée de Carcassonne, puis à Louis-le-Grand, il a préparé le concours d'entrée à l'Ecole normale supérieure et passé la licence de philosophie. Secrétaire de Jean-Paul Sartre de 1947 à 1956, il a collaboré aux Temps modernes, à l'Express, au Figaro littéraire, à France-Observateur, et à Paris-Match.]

 

« Regard noir enfoncé, maxillaire farouche, le fauve s'éloignait en relevant son col, en nouant serré la ceinture de sa canadienne, de son paletot de cuir, l'air d'un partisan en mission, d'un samouraï tendu vers le rendez-vous fatal de la mort, ou vers la cérémonie secrète de l'écriture, qui en répétait l'inéluctable. »

 

Le secrétaire de JP Sartre : « Cau n'était pas doué pour la servilité.

 

« Sartre, parlons-en. Entre eux, le marché s'équilibrait. Avec cet ours fort en gueule, le philosophe tenait son authentique prolétaire, dans un Saint-Germain plutôt bourgeois, comme lui. Le jeune secrétaire, lui, dégustait le privilège de regarder fonctionner une des machines intellectuelles les plus déliées de son temps. Plus tard, Cau jugerait sévèrement les aveuglements volontaires du patron. Mais jamais il ne trahirait sa confiance. Chez les humbles, la dignité ne se partage pas. Ni l'orgueil. Cau allait ordonner vie et oeuvre autour de cette fierté roide : une ambition sans vanité ni intrigue, l'horreur du sentimentalisme, des diktats idéologiques, des naïvetés moralisantes. En ces années-là, cela faisait beaucoup d'anticonformismes ! »

ICI

 

« (...) toute sa vie, ce gaulliste fidèle a été un résistant. Résistance à la gauche sartrienne dont il provenait ! Résistant à la connerie des hommes qui l'étouffait ! Résistant à l'Argent roi qu'il vomissait ! Résistant à l'impérialisme américain qu'il fustigeait ! Résistant à la Mitterrandie  qu'il exécrait ! Résistant à la droite gestionnaire qu'il abhorrait ! Résistant à la décadence que le monde moderne engendrait ! (...) »

Alain Delon dans la Préface d’un petit livre posthume Le candidat

 

« Les Editions de la Table ronde viennent de publier en poche les «Croquis de mémoire» de Jean Cau, le livre le plus réjouissant que j'ai lu ces derniers mois. Parler des auteurs vivants, très bien, mais faut-il oublier les morts quand ils nous rappellent leur talent? Le titre dit tout. Cau a croqué au hasard de la plume les visages qui surgissaient de sa mémoire, portraits furtifs, traits d'esprit, anecdotes révélatrices, petites scènes; voici Boris Vian, Cocteau, Queneau, Camus, Hemingway, qui n'y connaissait rien à la corrida, Sartre, ses manies et sa mère, Chaplin, Mitterrand, Orson Welles, dix autres... Le libraire qui m'a vendu ce petit livre pour huit euros cinquante, m'a affirmé que des lecteurs revenaient, en prenaient trois ou quatre exemplaires pour les offrir à leurs amis, pour partager avec eux cette conviction que les vrais écrivains, oubliés, peuvent ressusciter et nous combler. »

Patrick Rambaud en 2007

 

Extraits :

 

MAURIAC

 

« Jamais je n’ai rencontré quelqu’un qui fût « culturellement » plus français. Comme un chat est de son logis, de sa cave et de son grenier, de l’âtre devant lequel, les yeux mi-clos, il se pelotonne, griffes rentrées dans le manchon de sa fourrure. J’eus un jour une illumination. Mauriac qui est-ce ? « C’est un bordeaux, un très grand cru de Bordeaux. Inimitable. Vieilli en fûts de chêne culottés de ruche tanin. Rien, en lui, qui rappelle chianti, logroño, whisky, vodka, vins du Rhône ou bourgogne. C’est, centenaire, cuvée parfaite, année royale, du bordeaux Haut-Mauriac, Pape François. » J‘avais trouvé. »

 

« Un nez de tamanoir aspirant les fourmis de l’actualité qu’un superbe râtelier croquait ensuite sourdement dans un bruit de voix brisée et, parfois, de petits rires étouffés et provoqués par le grain de poivre écrasé d’un potin. Il aimait beaucoup, surtout lorsqu’ils étaient méchants, les potins. »

 

CHABAN sous POMPIDOU

 

« Élu président de la République, j’ai cet honneur d’être aussitôt invité à déjeuner en tête à tête avec lui.

 

  • Qui allez-vous prendre comme Premier Ministre ?

 

  • Qui voulez-vous que je prenne ? Chaban !

 

  • Chaban ? Mais c’est un gandin, un patron de salon de coiffure, un marchand de chaussures de luxe et je vous assure que c’est du trente-sept qu’il vous faut, madame ! Un chef de rayon.

 

  • Je sais, je sais, mais je n’ai personne d’autre. Il y aurait Chirac… Vous le connaissez ?

 

  • Non.

 

  • Il y aurait Chirac mais il est trop jeune… Et puis, les Gaullistes, si je leur sortais Chirac…
Partager cet article
Repost0
15 octobre 2018 1 15 /10 /octobre /2018 06:00
Et vous prendrez bien un petit vert, le cannabis, nouvel eldorado des géants de l'alcool ? Qu’en pensent les chefs de l’ANPAA adeptes de la lettre ouverte à Mme Buzyn ?

Alors que nos amis hygiénistes montent au créneau : Alcool: un lobby au cœur de l'Etat

 

« Ils poussent un cri de colère: les médecins spécialistes des addictions protestent contre l'absence de politiques publiques destinées à réduire la consommation excessive d'alcool. C'est également ma propre expérience en tant que conseiller médical addictions à la direction générale de la santé du ministère de la santé (2009-2016). » 12 OCT. 2018 par ALBERT HERSZKOWICZ ICI 

 

C’est Audrey Bourolleau qui est dans le cœur de cible, donc le vin…

 

Pourquoi ?

 

Tout simplement, comme dans le cas du glyphosate qui n’est pas cher, donc beaucoup utilisé, les petits vins pas chers sont à la portée de toutes les bourses, ce qui n’est pas le cas des spiritueux lourdement taxés.

 

La comparaison avec la taxation du tabac pour en réduire la consommation est séduisante mais ne tient pas à l’analyse. Même plus lourdement taxés, au degré d’alcool, beaucoup de vins resteront accessibles et, comme toujours, nos mécaniciens du corps alcoolisés masquent leur impuissance face aux causes profondes de l’alcoolisme par un activisme échevelé. Ne leur en déplaise ce n’est pas le flacon qui fait l’alcoolique, lorsque j’étais coopérant en Algérie, le régime Boumediene avait proscrit le vin et les spiritueux, les addicts absorbaient donc de l’alcool à brûler.

 

Que le vin contienne de l’alcool c’est une évidence scientifique mais, comme le fait l’ANPAA, et les signataires de l’appel à Buzyn ci-dessous, ce sont toujours les mêmes d’ailleurs, concentrer les actions sur sa promotion c’est se donner bonne conscience à bon compte et surtout se donner des munitions pour faire bouillir leur petite marmite.

 

LETTRE OUVERTE A MADAME AGNES BUZYN, MINISTRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTÉ signé ANPAA :

 

« Madame la Ministre, protégez les Français des dangers de l’alcool ! » ICI

 

Bernard Basset, vice-président de l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA) – 07 86 55 54 53

 

Amine Benyamina, professeur de psychiatrie et d’addictologie, université Paris-XI – 06 84 49 41 46

 

Gérard Dubois, professeur de santé publique, Académie de médecine – 06 86 46 93 79

 

Serge Hercberg, professeur de nutrition, université Paris-XIII - 06 11 02 31 47

 

Catherine Hill, épidémiologiste – 06 74 67 42 10

 

Albert Hirsch, professeur de pneumologie, université Paris-VII, administrateur de la LNCC

 

Michel Reynaud, professeur de psychiatrie et d’addictologie, président du Fonds Actions Addictions – 06 08 64 65 68

 

Nicolas Simon, professeur de médecine à Marseille, président de l’ANPAA – 06 33 39 17 65

 

Pendant ce temps-là « … par peur de voir les jeunes délaisser bières et cocktails pour les joints ou les boissons à la marijuana, ou pour simplement profiter d'un marché prometteur, le cannabis est devenu un continent à explorer pour les géants de l'alcool.

 

Certains ont résolument sauté le pas, à l'image de Constellation Brands, la maison mère des bières Corona et de la vodka Svedka, qui a investi plus de 4 milliards de dollars dans une société canadienne spécialisée dans la drogue douce, Canopy Growth.

 

Le secteur du cannabis est "potentiellement l'une des opportunités de croissance les plus importantes de la décennie à venir", expliquait son PDG, Robert Sands, début octobre. Le marché devrait atteindre 200 milliards de dollars dans quinze ans et "s'ouvre beaucoup plus rapidement que prévu", faisait-il valoir.

 

Après l'Uruguay, le Canada deviendra mardi le deuxième pays au monde à autoriser l'usage récréatif du cannabis. Aux États-Unis, si la consommation récréative et/ou thérapeutique de la marijuana reste illégale au niveau fédéral, elle est autorisée dans plusieurs États.

 

Et, au-delà des traditionnels joints et brownies à l'herbe, les amateurs de haschisch deviennent de plus en plus créatifs. Fumer du cannabis reste le plus courant, mais on peut aussi le vaporiser, le manger sous forme de bonbons ou de glace, l'appliquer en crème. Ou le boire.

 

"Sans lendemain difficile"

 

Diageo, le numéro un mondial des spiritueux avec par exemple la vodka Smirnoff et le whisky Johnny Walker, serait selon l'agence Bloomberg en discussions avec des producteurs canadiens de cannabis. Contactée par l'AFP, la société a seulement indiqué qu'elle surveillait le secteur "avec attention".

 

Le brasseur Molson Coors a aussi annoncé cet été la création d'une coentreprise avec le groupe canadien The Hydropothecary Corporation (THC, comme le principe actif du cannabis).

 

D'autres hésitent encore.

 

Le PDG de Pernod Ricard, Alexandre Ricard, a ainsi expliqué fin août que son groupe regardait "de près" ce marché et cherchait surtout à comprendre si la légalisation du cannabis pouvait déboucher sur une éventuelle "cannibalisation" de la consommation des spiritueux haut de gamme.

 

L'expérience donne pour le moment des résultats contrastés.

 

Une étude menée par des chercheurs des universités du Connecticut et de la Georgie a conclu à une baisse de 12,4 % des ventes d'alcool dans les comtés américains où avait été autorisé le cannabis thérapeutique.

 

Mais d'autres observateurs, dont la fédération professionnelle des spiritueux aux États-Unis, affirment que les ventes n'ont pas été touchées.

 

« Il est encore trop tôt pour tirer une conclusion dans un sens ou dans l'autre », estime Keith Villa, un brasseur du Colorado. Créateur de la Blue Moon, l'un des grands succès de la décennie, il s'apprête à commercialiser, dans des officines spécialisées de son État, une bière sans alcool infusée au THC, la substance psychoactive qui fait planer.

 

« Comme avec une bière normale, le THC produit une sensation de stimulation, sans les éventuels lendemains difficiles », remarque-t-il.

 

Bières au chanvre

 

Même s'il est techniquement possible de mélanger alcool et cannabis, il ne s'est pas engagé dans cette voie. C'est illégal aux États-Unis, et "les réactions dues à l'alcool et au cannabis peuvent, combinées, s'aggraver".

 

Il est déjà possible de siroter des bières infusées au chanvre et contenant du cannabidiol (CBD), un principe non psychoactif qui apporte le goût de la marijuana sans l'effet d'euphorie.

 

D'autres boissons non alcoolisées sont infusées au THC.

 

Le brasseur néerlandais Heineken, sous la marque Lagunitas, commercialise ainsi depuis juillet, dans des boutiques spécialisées en Californie, Hi-Fi Hops, une eau gazeuse au goût de houblon et contenant le composant faisant planer.

 

Le plus important distributeur de vins et spiritueux en Amérique du Nord, Southern Glazer, a pour sa part créé une filiale spécialement dédiée à la distribution de cannabis au Canada.

 

Les géants du soda, qui pâtissent d'un certain désintérêt pour les boissons les plus sucrées, ont aussi récemment fait part de leur intérêt pour le secteur. Coca-Cola envisage des breuvages "bien-être" au CBD, tandis que Pepsico "se penche sérieusement" sur le sujet.

 

Les analystes de Canaccord Genuity prédisent que les ventes de boissons infusées au THC ou au CBD devraient atteindre 600 millions de dollars en 2022.

 

Les brasseurs ont d'autant plus intérêt, selon eux, à se pencher sur ce marché que la croissance des bières artisanales s'est tassée.

 

La fédération professionnelle des spiritueux ne souhaite pour sa part pas prendre position sur la légalisation du cannabis. Elle appelle à une législation sur la marijuana aussi ferme que pour l'alcool en termes de taxation, d'âge légal ou de limite au volant.

 

13/10/2018 06:50:23 -         New York (AFP) -         © 2018 AFP

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 07:00
Leonard Cohen ce « visionnaire » n’est rien d’autre, selon lui, qu’un « lazy batard living in a suit », « paresseux bâtard en costume »

Je viens de refermer le gros pavé de Sylvie Simmons I’m your man La vie de Leonard Cohen. Je ne suis pas très friand des biographies mais celle-ci est en tout point remarquable et passionnante.

 

« Sylvie Simmons, journaliste anglaise vivant aux Etats-Unis, a passé des années sur les traces du Canadien errant. Elle a tiré de ses rencontres et recherches une biographie à l’américaine, chronologique et factuelle, empathique et sans concession, fourmillant de mille détails. Cela donne une lecture parfois fastidieuse mais toujours prenante. Le portrait complet d’un homme difficile à saisir dans sa complexité et que l’auteure nomme tout du long « Leonard » — pour le rendre plus intime ?

 

Elle cite Virginia Woolf : « Un biographe peut s’estimer heureux s’il parvient à cerner six ou sept facettes d’une personnalité qui en compte pourtant des centaines.

 

 

Voici mes derniers soulignés de lecture au crayon papier :

 

« Si je savais d’où viennent les bonnes chansons, j’irais là-bas plus souvent »

 

Le premier concert eu lieu le 11 mai 2008 à Fredericton, au Nouveau Brunswick. Leonard a insisté pour qu’avant d’entreprendre quelque chose de sérieux, ils puissent roder le spectacle dans des salles minuscules, dans les  endroits les plus perdus du Canada, « des villes dont je n’avais jamais entendu parler. »

 

« Debout sous les projecteurs, impeccable avec son costume, son feutre et ses chaussures bien cirées, il avait l’air d’être un rabbin choisi par Dieu pour accompagner la mafia. Les trois choristes et le groupe de six musiciens, la plupart en costume et chapeau, semblaient prêts à se produire dans un casino de Las Vegas. Les musiciens commencèrent à jouer. Leonard enfonça son feutre sur la tête et, tenant son micro à deux mains comme s’il s’agissait d’une offrande, il commença à chanter d’une voix un peu rauque, mais profonde et forte… Il chanta comme s’il était venu les mains vides, n’apportant sur scène rien d’autre qu’une vie entière de chansons. »

 

 

En mars 2008, à New-York, Leonard fut intronisé au Panthéon du Rock’n’roll. C’et Lou Reed, vêtu de cuir noir et d’une chemise fuchsia, qui lui remit le prix. Il tenait une liasse de feuillets dactylographiés et un exemplaire de Book of Longing dont Reed lu un extrait. De temps à autre, il s’interrompait pour glisser des observations comme l’aurait fait un professeur enthousiaste : « Il ne cesse de s’améliorer… C’est une chance d’être le contemporain de Leonard Cohen. »

 

Photo Rick Friedman

 

Lorsque Leonard Cohen, avec Chuck Berry co-lauréat, reçut le premier prix du Pen de la Nouvelle-Angleterre pour « l’excellence littéraire des paroles de leurs chansons », il déclara « J’ai particulièrement apprécié de partager ce prix avec Chuck Berry « Roll over Beethoven and tell Tchaïkovski the news », j’aurais bien aimé écrire une phrase comme celle-là » 

 

 

Old Ideas sortit le 31 janvier 2012

 

Lors de la conférence de presse à Paris, quelqu’un le questionna au sujet de la mort. Il répondit, affectant un air grave : « Je suis arrivé à la conclusion, bien à contrecœur, que je vais mourir. »

 

La vieillesse allait bien à Leonard. L’homme au costume et au chapeau avait l’air mieux dans sa peau que le jeune Leonard. Leonard se sentait plus heureux, mieux loti et il avait plus de succès qu’il n’en avait jamais eu. Il était au sommet de son art. Old Ideas était en tête des palmarès dans onze pays. »

 

« Vous savez bien que tout ce qu’on fait, quoi que l’on fasse, est toujours terriblement dérisoire par rapport à l’ordre des choses. D’un autre côté, il s’agit de votre travail, il faut donc le traiter avec respect. En dehors de ça, il ne se passe pas grand-chose, et c’est bien, on n’a pas envie qu’il se passe trop de choses. On essaie juste de finir une chanson. On sait qu’on ne va pas pouvoir s’attarder, que ça ne va pas durer éternellement, qu’il va falloir tenir compte des problèmes de santé. C’est pourquoi j’aimerais terminer le plus de choses possibles. »

 

« Je suis prêt à mourir » déclara Leonard au New Yorker.

 

Leonard s’est éteint dans son sommeil, chez lui, le 7 novembre 2016… trois jours plus tard il fut inhumé, en toute intimité, aux côtés de ses parents, dans le cimetière Shaar Hashomayim de Montréal, dans un cercueil  en pin ordinaire conformément à ses vœux. Il ne voulait pas de remue-ménage, juste la famille et quelques amis proches.

 

Dans Télérama Hugo Cassavetti écrit en 2012 Mis à jour le 16/08/2017 à propos d’Old Ideas  ICI :

 

« J'ai débuté vieux dans la musique, en traitant de thèmes éternels. Je regarde rarement en arrière, mais le passé m'accompagne toujours. Je n'ai jamais cherché à être original, je m'en tiens aux vieilles idées. »

 

Leonard Cohen, force tranquille qui a traversé les décennies de son train de sénateur, nous berçant de ses sombres mélopées chantées d'une voix qui n'en finit pas de descendre dans les graves.

 

Une suite sans faute de dix titres faisant sobrement le tour des styles qui ont bercé depuis toujours le poète mélomane, du blues à la country, du jazz au gospel. Cette « lounge music » haut de gamme, affinée au cours de près de trois années de concerts forcés - pour remédier à une situation financière désastreuse - par le plus fainéant des stakhanovistes.

 

Cohen se délecte à mêler swing liturgique et sexualité désabusée sur Amen (« Redis-moi, lorsque je serai propre et sobre, que tu me veux toujours »), à se métamor­phoser en bluesman apocalyptique sur Darkness (« J'ai contemplé l'obscurité en buvant dans ta coupe. Est-ce contagieux ?, ai-je demandé. Tu m'as répondu : bois-le »).

 

Old Ideas, l'album qu'il a le plus rapidement conçu de sa carrière.

 

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2018 7 14 /10 /octobre /2018 06:00
La réponse au 1er président de la province du jeune Karl Marx journaliste à la Gazette rhénane à propos d’un article sur un contentieux fiscal opposant l’administration prussienne aux vignerons de la Moselle.

En 1842, Marx quitte le domicile familial pour se frotter au monde, il travaille comme rédacteur à la Gazette rhénane un quotidien local financé par un groupe d’industriels libéraux. En un an, il s’y était déjà forgé une réputation de rédacteur et de critique hors pair. Les ventes s’envolèrent, attirant du même coup l’attention des censeurs. »

 

« Pour décrire le rédacteur, alors âgé d’à peine 24 ans, un de ses collaborateurs invite un ami à se représenter « Rousseau, Voltaire, Holbach, Lessing, Heine et Hegel unis en une seule personne ; je dis unis et non rassemblés, et tu auras le Dr Marx. »

 

« En janvier 1843 parut ce qui allait être son dernier article pour la Gazette rhénane, les autorités ayant interdit le journal immédiatement après […] Il était intitulé « Justification du correspondant de la Moselle »

 

Ce texte se voulait une réponse à un rescrit du Premier président de la province rhénane von Schapper dans lequel celui-ci sommait le journal […] Sa réclamation portait en particulier sur un article faisant état d’un contentieux fiscal opposant l’administration prussienne aux vignerons de la Moselle.

 

L’auteur de l’article, un avocat de la région, Peter Coblentz, futur combattant de la révolution de 1848, qui périra en prison dans les années 1850, avait fait valoir que « longtemps les instances supérieures auraient tenu pour des vociférations insolentes les cris de détresse des vignerons. »

 

À quoi le président avait rétorqué : « Je pense pouvoir proclamer que ceci n’est pas vrai. »

 

« L’article initial avait pour sujet la forte baisse du prix du vin. La direction de l’association pour le développement de la culture de la vigne en Moselle venait de réclamer un allègement fiscal au ministre des Finances pour aider ses membres à traverser cette période difficile. »

 

« Le gouvernement de Trèves avait ensuite chargé le chef de bureau du cadastre, un inspecteur des impôts dénommé von Zuccalmaglio, de vérifier les chiffres soumis par l’association des vignerons pour appuyer sa requête. L’inspecteur von Zuccalmaglio était tout à fait compétent pour rendre un avis sur la question, puisqu’il avait collaboré avec cette même association quelques années auparavant pour recueillir les données qui avaient servi à dresser le dernier bilan décennal de l’industrie viticole. Il rendit scrupuleusement visite aux vignerons pour entendre leurs doléances, inspecter leurs vignobles et recueillir toutes les nouvelles données auxquelles il pouvait avoir accès. De retour à Trèves, von Zuccalmaglio remit son rapport dans lequel il recommandait de refuser la demande de révision fiscale. Les autorités passèrent plusieurs mois à délibérer sur ce rapport, avant de rendre leur décision : « L’État pourra se limiter seulement à ceci : faciliter à la population actuelle, par des moyens appropriés, son étape de transition. »

 

Que les vignerons aient mal accueilli cette décision, il n’y a rien d’étonnant.

 

Marx prit l’initiative de répondre lui-même. Selon lui, le Premier président et l’autorité collégiale avaient bien pris la détresse des vignerons pour de l’insolence, et pour cause ils n’avaient pas pu faire autrement. Leur réaction n’était pas cependant pas affaire de négligence ou d’indifférence, mais un effet spécifique de ce que Marx appelle […] « la dépendance de l’État à l’égard des rapports officiels.

 

« Marx nous invite à apprécier la position de l’inspecteur von Zuccalmaglio. Ce dernier avait été choisi en raison de ses compétences dans le domaine viticole et sa connaissance de la région. Dès lors, comment pouvait-il ne pas se montrer un tant soit peu hostile à l’égard de ce qui lui apparaissait comme autant de calomnies dirigées contre son travail ? »

 

Persuadé d’avoir accompli consciencieusement son devoir et de connaître en détail le dossier officiel dont il dispose, quoi de plus naturel que, devant une opinion contraire, il prenne parti contre les plaignants ; leurs intentions pouvant être entachées d’intérêts privés et suspectées, il les suspecte, at au lieu de tenir compte de leurs arguments, il s’efforce de les réfuter. »

 

« L’inspecteur a d’autant plus de raisons d’être suspicieux que ces accusations émanent non pas de la majorité des vignerons, mais d’un petit nombre de fauteurs de trouble – précisément le genre d’individus susceptibles de prendre part à une association pour le développement de la culture de la vigne en Moselle. « Ajoutons à cela  que le vigneron, pauvre selon toute apparence n’a ni le temps ni l’instruction voulus pour décrire sa situation ; le pauvre vigneron ne peut parler, tandis que le viticulteur, qui sait parler, n’est visiblement pas pauvre et semble donc parler sans motif. »

 

« Les viticulteurs, ayant observé la réalité qui les entoure et étudié le rapport officiel supposé rendre compte de cette réalité, se trouvent en proie à un sentiment étrange. Le monde tel qu’ils le conçoivent paraît menacé par un monde virtuel peuplé de notes, de dossiers, de rapports. Comme l’écrit Marx, « la réalité la plus évidente, comparée à la réalité étalée dans les documents, donc à la réalité officielle, à la réalité d’État et à l’intelligence qu’elle fonde, lui semble illusoire ». Quant à l’État, « ses principes sont solidement établis ; le cadastre lui présente l’image officielle du pays et il dispose de directives officielles concernant les recettes et les dépenses : parallèlement à la réalité pratique, il a partout une réalité bureaucratique qui conserve son autorité indépendamment des circonstances ». Plus les vignerons insisteront sur le clivage qui sépare ces deux réalités, plus leurs revendications paraîtront déraisonnables aux fonctionnaires. Et quand bien même ces derniers éprouveraient de la pitié ou de la compassion à leur égard, ils n’en resteraient pas moins convaincus d’avoir déjà fait tout ce qui était en leur pouvoir pour leur venir en aide. En outre, il est inconcevable que l’État cède à une demande simplement parce que celui qui l’exprime est convaincu de son bien-fondé. Voilà qui serait, pour le coup, tout à fait déraisonnable. »

 

 

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 06:00
En attendant toujours Godot parlons tête de veau et de l’art de ficeler pour faire plaisir à Franz-Olivier Giesbert et aux vegan

J’ai vécu de l’intérieur plusieurs remaniements, certains avec changement de tête à Matignon, les membres du cabinet du Ministre, tels des poussins, se regroupent, un peu inquiets, autour du directeur de cabinet, ils ne sont que CDD et si le boss passe à la trappe il leur faudra dare-dare faire leurs cartons.

 

Dans le cabinet Rocard Ministre de l’Agriculture, le chargé des relations avec le Parlement, un MRG tendance cassoulet, possédait un réel talent d’imitateur et il nous régalait en appelant certains députés de sa connaissance pour leur conseiller de ne surtout pas quitter leur bureau, les téléphones cellulaires n’existaient pas, afin de ne pas rater l’appel du nouveau Premier Ministre. Son exploit le plus marquant fut de faire remonter de sa circonscription un député. Pas très charitable sans doute mais ça nous occupait.

 

Le dernier remaniement que j’ai vécu comme directeur de cabinet fut le remplacement de Louis Mermaz par Jean-Pierre Soisson dans le dernier gouvernement de l’ère Mitterrand, Pierre Bérégovoy tentant de sauver les meubles. Mermaz relégué aux relations avec le Parlement était furax et campait dans son bureau. Dès sa nomination le Jean-Pierre m’appelle pour me demander de rester. Je lui réponds que mes cartons son déjà faits. Il me rétorque : attends, j’arrive ! J’ai ainsi vécu une journée entière avec Jean-Pierre Soisson installé derrière mon bureau, au téléphone en permanence, nous avons déjeuné ensemble dans un restaurant-chic du 7e, je n’ai pas cédé et bien sûr je ne l’ai pas regretté. De ma vie entière je n’ai jamais vu un type mentir avec autant d’aplomb.

 

7 février 2014

Jean-Pierre Soisson : « je traitais la CFDT au chablis… » ICI 

 

Alors imaginez la tronche des membres de cabinet des éminences qui vont passer à la trappe du prochain remaniement qui, depuis plus d’une semaine marine dans leur jus. Comme vous êtes de bons français je suis sûr que ça ne vous tire la moindre larme.

 

Mais tout ça vaut bien une chronique se raccrochant au MRG de mon collègue farceur, « le veau sous la mère », et au goût très prononcé de Jean-Pierre Soisson pour la tête de veau arrosée de pot de chablis. Cerise sur le gâteau : les vegan terrorisant les bouchers-charcutiers !

 

C’est tiré de l’art de ficeler aux éditions de l’épure par Patrick Cadour ICI 

 

 

Tête de l’art

 

« Désosser une tête de veau est tout aussi compliqué que de couper ce cordon émotionnel (ndlr. l’auteur fait référence au cordon ombilical du veau sous la mère). Il faut la poser bien à plat, se munir d’un désosseur très aiguisé, et l’entailler depuis l’os du front jusqu’aux naseaux. Puis ensuite, on décolle la chair et la peau en suivant le contour de l’os, un peu comme le paletot d’une volaille. On fait le tour d chaque côté, jusqu’à qu’il ne reste que l’os quasiment nu.

 

C’est bien plus expressif qu’une carcasse de volaille, vous devrez vous décarcassez avec les joues, les oreilles et le museau, tout en étant contemplé par les yeux de la bête : pas franchement un regard mort d’amour. Enlevez les peaux blanches en périphérie, et les poils des naseaux s’ils vous dérangent vraiment.

 

Une fois cette opération réussie, il vous reste encore un peu de bricolage sur la planche : il vous faut déboîter la mâchoire pour extraire la langue, et scier puis casser l’arrière du crâne pour récupérer la cervelle. Cela reste toutefois plus aisé que de monter des étagères en kit avec une notice allusive.

 

Il vous est alors possible de la cuire ainsi, puis ensuite de la couper en dés pour la mouler en un pâté de tête, mais c’est moins bon que de la pocher une fois roule, avec en son sein la langue pelée et coupée en deux dans sa longueur, tandis que la délicate cervelle est cuite à part. Vous composez deux rouleaux avec une tête.

 

La manipulation est un peu délicate avec une simple ficelle de boucher, il faut en effet maintenir le plus élégamment possible l’ensemble, après avoir roulé la demi-tête autour de la demi-langue, tout en laissant dépasser l’oreille. Le résultat doit ressembler à un portrait de Monsieur Spock, la frange étant facultative.

 

Les professionnels disposent d’un dispositif spécial, consistant en un tube dans lequel on insère le rouleau de tête, et grâce auquel on l’enferme dans un filet élastique. Si vous comptez manger très souvent de la tête de veau, investissez ; sinon, demandez à un proche de vous aider d’abord en serrant le morceau dans sa longueur grâce à deux ficelles, puis avec des liens bien serrés noués à chaque centimètre. »

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 06:00
Photo LSA

Photo LSA

Alors que le gratin des journalistes politiques attendait toujours Godot, les gars du Point s’offraient, mercredi 10 octobre, un pince-fesses culturel et vineux dans un restaurant branché du 16e arrondissement le Zebra, co-géré par Alexandre Giesbert, le fils Franz-Olivier Giesbertà deux pas de la Maison de la radio.

 

Normal, pour toute remise de prix littéraire qui se respecte, ici le prix La Tour Carnet, c’est petits fours, amuse-gueules et jaja avec ou sans bulles.

 

Les grands amateurs éclairés de GCC, les licheurs patentés, les publieurs de guides, les pondeurs de notes et commentaires, les stakhanovistes de la dégustation savent que le château La Tour Carnet ICI est un Haut-Médoc 4ème Cru Classé 1855 appartenant à un « grand ami » du sieur Jacques Dupont : Bernard Magrez.

 

Jacques Dupont, comme chacun sait, est l’arpenteur du terroir, le Médoc est l’un de ses territoires de prédilection, il use ses fonds de pantalons sur l’inconfort des sièges des ODG bordelaises, il interviewe le Président Farge sur son tracteur, il charge sabre au clair les prohibitionnistes, il sabre aussi le champagne, il nous dit que dans le vin y’a surtout du vin, bref je le vois bien statufié sur l’un des ronds-points de la Départementale 2 qui traverse les villages viticoles les plus réputés de France, tels que Margaux, St. Julien et Pauillac.

 

Égrenons les appellations: Médoc, Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien, Listrac, Moulis, Margaux et Haut-Médoc.

 

Jacques Dupont du Point était donc, à mon humble avis, l’homme de la situation, d’autant plus que le récipiendaire du prix est l’auteur de La Carte et le Territoire.

 

Le récipiendaire du prix La Tour Carnet, deuxième édition, est donc Michel Houellebecq « Bronzé, même, et impeccablement cravaté, lorsqu'il pénètre en veste et pantalon rayé, accompagné de Lysis, son épouse en robe blanche. Vont-ils se marier une deuxième fois ? »

 

C’est Christophe Ono-dit-Biot qui le dit.

 

Angoisse, qui rime avec Époisses, mais où était donc passé notre bas-bourguignon ?

 

Christophe Ono-dit-Biot  ajoute : « Bernard Magrez propriétaire de grands crus, collectionneur d'art, et grand mécène de ce prix, ce domaine du Médoc a été celui de la famille de Montaigne. La Boétie y séjourna et c'est là qu'il aurait écrit une partie de son Discours de la servitude volontaire. »

 

« Parce que c'était lui ; parce que c'était moi »

 

Ainsi l'auteur des Essais résuma-t-il la fulgurante amitié qui le lia, de 1558 à 1563, à Etienne de La Boétie, avant que celui-ci ne meure prématurément.

 

Aucune trace de notre Jacques alors continuons la relation de cet événement parisien :

 

Le nouveau marié dans le XIIe succède à Milan Kundera.

 

« Décerné par une assemblée de journalistes et d'écrivains, sous la houlette de son secrétaire général Franz-Olivier Giesbert (éditorialiste au Point), ce prix célèbre un très grand écrivain pour l'ensemble de son œuvre. »

 

Le Figaro nous dit : 

 

« Patrick Poivre d'Arvor, président de cette édition 2018, rappelle qu'il avait reçu dans son émission littéraire l'écrivain pour son premier roman, Extension du domaine de la lutte, c'était en 1994. «Il m'avait touché», se souvient-il. PPDA affirme, en souriant, qu'après le prix Interallié et le Prix Goncourt, le Prix Bernard Magrez arrive comme une sorte d'apothéose.

 

C'était ensuite autour du fondateur et mécène de prendre la parole, Bernard Magrez, propriétaire de grands crus internationaux. Il a affirmé son amour pour la littérature et son désir, après avoir fondé un grand groupe, de soutenir l'art et la culture à travers sa fondation. Il n'en a rien dit ce mercredi soir, mais on sait que Bernard Magrez est le mécène de la cité du Vin, et qu'il soutient également le monde de la musique (deux jeunes violonistes ont joué lors de la remise du prix), de la recherche médicale, notamment dans la lutte contre le cancer, et qu'il s'occupe d'un orphelinat de quatre-vingt-dix enfants en Thaïlande. »

 

« Le prix est généreusement doté, mais, en outre, il offre au lauréat un livre d'exception qui lui correspond.

 

« … offrir au plus fin observateur des mécanismes socio-économiques de notre monde, au plus grand chroniqueur du couple et de l'entreprise, à celui qui se rit si bien de la comédie humaine contemporaine dont il reste, sans conteste, le plus cruel des aèdes ? Balzac, évidemment ! En l'occurrence, les volumes, dédicacés de la main de l'écrivain, de Scènes de la vie privée, et qui regroupe notamment Beatrix, La Femme de trente ans, Le Père Goriot ou Le Colonel Chabert.

 

 

« C’est Houellebecq qui est à la fête, et deux violonistes, dont l'une tient le stradivarius de Bernard Magrez, viennent le saluer. Et là, ce ne sont pas les livres mais les jeunes femmes qui rougissent. On lui demande quand même :

 

« Et, au fait, pourquoi vous avez accepté ce prix ?

 

- Kundera l'avait eu, ça me paraissait honorable. En fait, c'est assez haut de gamme, ce prix. »

 

Z’avez pas vu Dupont ?

 

  • Non !

 

« C'est l'âge des prix pour l'ensemble de l'œuvre. C'est un processus normal. Je suppose qu'il y a une cohérence… » Finalement, Michel Houellebecq ne trouve pas illogique d'être ainsi honoré. « Je suis plutôt pour l'idée. Il y a une catégorie de phénomènes du monde qualifiés de « houellebecquiens » qui n'avaient pas été décrits avant moi, c'est vrai. On peut me louer pour ça, pour avoir repéré des «modes d'être», estime-t-il.

 

« Mes livres peuvent rendre inapte à la vie. Ça peut provoquer des ruptures dans un cours de vie. Mais je ne vais pas m'en excuser, car j'ai eu ça, moi aussi, avec des livres comme Les Fleurs du mal, ou ceux de Dostoïevski… »

 

  • Désolé, je n’ai pas trouvé Jacques Dupont mais je crois que lui est juré du prix du roman policier…

 

Michel Houellebecq : « C'est pas mal de se laisser contaminer »

 

Lire ICI l’interview de Houellebecq 

Le jury du Grand Prix Château la Tour Carnet était composé de :

​​​​​​​

  • Franz Olivier Giesbert (Secrétaire général)

 

  • Patrick Poivre d’Arvor (Président du Jury, édition 2018)

 

  • Patrick Besson

 

  • Alexis Brézet

 

  • Isabelle Bunisset

 

  • Françoise Chandernagor

 

  • Teresa Crimisi

 

  • Xavier Darcos

 

  • Jean-Paul Enthoven

 

  • Anne Fulda

 

  • Marie-Dominique Lelièvre

 

  • Etienne de Montety

 

5 octobre 2009

Bernard Magrez répond au questionnaire de Proust

 

Votre vertu préférée : La rigueur

 

Vos qualités préférées chez l'homme : Vivre debout

 

Vos qualités préférées chez la femme : La franchise

 

Votre occupation favorite : Le travail

 

Votre caractéristique maîtresse : Jamais renoncer

 

Votre idée du bonheur : Etre libre

 

Votre idée du malheur : Subir sans ne rien pouvoir faire

 

Vos couleurs et votre fleur préférées : Le rouge et le vert, le lys

 

Si vous n'étiez pas vous-même, qui voudriez-vous être ? : Un homme qui réussit tout ce qu’il entreprend

 

Où aimeriez-vous vivre ? : A Bordeaux

 

Vos auteurs préférés en prose : Sénèque

 

Vos poètes préférés : La Fontaine, Verlaine

 

Vos peintres et compositeurs préférés : Buffet, Mozart

 

Vos héros préférés dans la vie réelle : François Pinault

 

Vos héroïnes préférées dans la vie réelle : La Vierge Marie

 

Vos héros préférés dans la fiction : /

 

Vos héroïnes préférées dans la fiction : /

 

Votre mets et votre boisson : Une Côte de bœuf avec du Château Pape Clément qui, grâce à son terroir, produit un vin d’une sublime délicatesse et le Château Haut-Marbuzet car c'est un très grand Médoc.

 

Vos prénoms préférés : Paul (car Saint Paul)

 

Votre bête noire : Ceux qui travestissent la vérité

 

Quels personnages historiques méprisez-vous ? : De Gaulle

 

Quel est votre état d'esprit présent ? : Indestructible

 

Pour quelle faute avez-vous le plus d'indulgence ? : Une faiblesse très momentanée

 

Votre devise préférée : Jamais renoncer

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents