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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 07:00
La mirabelle c’est le café Mirabelle de Marion Goettle, la Reine Claude c’est François 1er  et moi, qui ne bosse pas pour des prunes, j’en fais une tarte d’automne…

La mirabelle est plutôt lorraine mais elle est aussi un chouïa alsacienne comme Marion Goettle qui a eu la charmante idée de baptiser sa petite entreprise le café Mirabelle. Strasbourgeoise un jour, Strasbourgeoise toujours, et le sieur Axelroud lui doit une petite visite surtout depuis qu’il connaît Pierre Jancou chez qui j’ai croisé Marion alors pâtissière de Heimat.

 

Lire ICI 26 avril 2015

Le «Gâteau de Puits d’amour» d’aujourd’hui de Marion Goettle d’Heimat… de Vincent La Chapelle en passant par Grimod de la Reynière

 

 

Le café Mirabelle c’est ICI 

 

Découverte par le botaniste Pierre Belon au milieu du XVIe siècle, cette prune délicieuse fut baptisée « Reine Claude » en hommage à la femme du roi François 1er. Peu à peu, ce sont les vergers du Tarn-et-Garonne qui ont concentré la plus grande partie de la production de cette prune savoureuse.

 

Ses caractéristiques

 

De forme arrondie, un peu aplatie à ses deux pôles, la Reine-Claude arbore à maturité une belle robe de couleur verte à vert-jaune parfois soulignée d'une légère pigmentation rouge. Sa chair à la fois ferme et d'une grande finesse n'est pas adhérente au noyau. La Reine Claude, aussi juteuse que parfumée, offre en bouche une délicieuse saveur sucrée à laquelle s'associe une délicate pointe acidulée. Ces qualités gustatives inimitables en font une complice idéale des petites envies gourmandes de l'été.

 

Sa production

 

La Reine-Claude est une production qui exige beaucoup de main d'œuvre et un savoir-faire de haute technicité. Les pratiques culturales et les méthodes de protection mises en œuvre visent à concilier l'obtention de fruits de grande qualité et le respect de l'environnement. Après une récolte manuelle,  à maturité optimale, c'est avec le plus grand soin que sont effectuées les opérations de tri, calibrage et contrôle du taux de sucre permettant à la Reine Claude d'accéder à la labellisation obtenue en 1998, le Label Rouge.

 

Les variétés :

 

La reine-claude dorée, aussi appelée Vraie Reine-Claude ou La Verte, est la plus parfumée et la plus appréciée. Cette variété peu acide à la peau et à la chair jaunes est ferme, très sucrée et très juteuse. Elle est présente en août et en septembre sur les marchés. Parfaite en fruit de table et en pâtisserie. Tout comme la reine-claude de Bavay, prune verte-jaune ferme et juteuse présente sur les marchés en fin de saison (septembre/octobre). La reine-claude d'Oullins, légèrement oblongue s’achète en juillet et en août. Sa chair verte est plus acide que les autres. La reine-claude diaphane est une grosse prune jaune très sucrée que l’on consomme principalement comme fruit de table. La reine-claude d'Althan est une grosse prune violette sucrée et peu acide que l’on trouve en septembre.

 

La mirabelle de Lorraine

 

Leur saison est courte. Il faut donc en profiter : la mirabelle de Lorraine a obtenu son indication géographique protégée en 1995.

 

La lorraine (Moselle, Meurthe et Moselle, Meuse, Vosges) fournit 80% de la production mondiale de mirabelle, ce qui en fait, et de loin, le premier producteur au monde. Loin derrière, il y a le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne ou encore le Canada).

 

Un petit fruit rond comme un bonbon

 

Pour cette petite prune jaune, tout est affaire de maturité. C’est à maturité que sa cueillette se fait, et si la méthode s’est modernisée et est aujourd’hui mécanisée, le principe est toujours le même : il faut « hocher » les fruits, c’est-à-dire secouer les mirabelliers pour faire tomber les fruits arrivés mûrs dans une large toile tissée.

 

Celui qui veut la déguster peut facilement vérifier cette maturité : une fois le fruit coupé en deux, son noyau doit se détacher tout seul. Ses taches de rousseur et la fine couche de protection qui la recouvre, la pruine, sont aussi les marques d’un fruit cueilli au bon moment, qu’il faut donc consommer rapidement. La saison de mirabelle de Lorraine IGP est très courte : de mi-août à fin septembre. Seulement 6 semaines pour déguster ce fruit frais, très parfumé et très énergétique.

 

Ensuite, on pourra l’apprécier en confiture, séchée, en compote, eau de vie ou fruits au sirop. Elle supporte très bien la congélation, mais doit être cuisinée encore congelée pour ne pas noircir. Au total, environ 65% de la cueillette de mirabelles est utilisée en fruit transformé, de quoi consommer la mirabelle de Lorraine toute l’année.

 

La mirabelle serait d'origine asiatique, c'est le duc d'Anjou qui 'introduit en Lorraine au XVe siècle, la région de Metz devient alors son berceau. La mirabelle de Lorraine est reconnue en 1762 par l'Académie Française.

 

Il y a 41 variété de prunes en France, mais seulement 2 sont des mirabelles : les mirabelles de Metz et les mirabelles de Nancy.

 

En moyenne, un mirabellier produit 80 kilos de mirabelles. La lorraine produit plus de 4000 tonnes de mirabelles par an.

 

Au début du XXe siècle, une vaste épidémie de phylloxéra détruit le vignoble lorrain. La Première Guerre mondiale suit de peu, laissant la région exsangue. Les paysans décident alors de planter des mirabelliers en lieu et place des vignes. Les vergers s’étendent de façon spectaculaire entre 1920 et 1930, à tel point qu’ils couvrent plus de 10 000 ha en 1935.

 

La Seconde Guerre mondiale ralentit cet essor, qui reprendra de plus belle par la suite. En 1950, les cultures couvrent près de 26 000 ha.

 

En 1980, de jeunes producteurs plantent 200 000 mirabelliers pour relancer le fruit doré.

 

Mirabelle vient du latin Mirabilis, qui signifie : merveilleux, extraordinaire, magnifique.

 

Pour info, voici le top 5 des régions productrices de mirabelles : La Lorraine (82,5%), l'Alsace (6,5%), Rhône-Alpes (4%), Midi-Pyrénées (3.5%), Aquitaine (1.5%)

 

Source : LES 5 SECRETS DE LA MIRABELLE DE LORRAINE ICI

 

Ma tarte Reine-Claude-mirabelles…

 

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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 06:00
Même saoul, Hemingway est droit comme une statue. (Sipa / montage : DR)

Même saoul, Hemingway est droit comme une statue. (Sipa / montage : DR)

Ce matin, las de la fange, des Zemmour et consorts, qui s’épand telle une diarrhée brune et pestilente, j’ai envie de me glisser dans les plis de la France, prendre des chemins de traverse qui s’entortillent comme les vipères, m’asseoir en bout de table, savourer un grand verre d’eau fraîche puis entamer la conversation, casser la croûte, s’en jeter un derrière la cravate.

 

Mais existe-t-il encore des Giono, sur qui Dumay à ce mot magnifique « Il ne pèse pas sur lui-même. » ou des René Char « le surréaliste du terroir » ?

 

Alors, pour me réconforter je puise dans ma petite musette une chronique du 2 juillet 2010

 

« La vigne de Bourgogne ressemble à ces femmes de 40 ans que l’on dit mûres... »

 

« Beaune, le 12 mai 1837. À la sortie de Dijon, je regarde de tous mes yeux cette fameuse Côte-d’Or si célèbre en Europe. Il faut se rappeler le vers :

 

              Les personnes d’esprit sont-elles jamais laides ?

 

Sans les vins admirables, je trouverais que rien au monde n’est plus laid que cette fameuse Côte d’Or...

 

La Côte d’Or n’est donc qu’une petite montagne bien sèche et bien laide ; mais on distingue les vignes, avec leurs petits piquets et, à chaque instant, on trouve un nom immortel : Chambertin, le Clos Vougeot, Romanée, , Nuits Saint-Georges. À l’aide de tant de gloire, on finit par s’accoutumer à la Côte d’Or.

 

Le général Bisson, étant colonel, allait à l’armée du Rhin avec son régiment. Passant devant le Clos Vougeot, il fait faire halte, commande à gauche en bataille, et faire rendre les honneurs militaires. »

 

En citant Stendhal Dumay souligne qu’il le mérite comme « l’une des rares personnes qui n’aient craint d’être désagréable pour les Bourguignons. » En effet, beaucoup d’auteurs l’ont célébrée « qui voyaient peut-être avec les yeux de l’amour, je veux dire l’amour du vin. L’ivresse leur a fait déclarer le flacon admirable. » Lui, le Replongeard, il parle de la vigne avec les mots de l’amour :

 

« Assise dans sa robe aux grands plis, la tête ombragée par quelque bouquet de châtaigniers, la vigne de Bourgogne ressemble à ces femmes de quarante ans que l’on dit mûres et qui le sont en effet, gourmandes, sensuelles, savoureuses, infatigables au lit aussi bien qu’au travail et auxquelles, dit-on, les vrais amoureux ont toujours rendu les armes... »

 

Dumay trouve toujours les mots, la référence, justes « À Gevrey-Chambertin, la maison de Roupnel ouvre ses fenêtres sur la place du village. Ici, toute la beauté se réfugie dans les caves. N’est-ce pas Alceste qui prononce cette phrase si déchirante et si simple ? « On ne voit pas les cœurs. »

 

Pour tous ces pays aux noms triomphants que je traverse, je dirai avec la même mélancolie : on ne voit pas les vins. »

 

« Beaune, beau nom à la sonorité assourdie qu’on ne peut prononcer sans entendre les futailles rouler dans les caves. Bon vin au corps de femme de trente ans, souple et ardent. On ne le recommande pas aux malades, ni aux jeunes filles, mais aux vivants. »

 

« Le vin, comme la musique, parle un langage international. Il est même curieux de constater qu’ici, comme dans l’art, c’est l’ultra-particulier qui devient universel. L’emplacement des crus est délimité au mètre près » Quelle superbe réplique aux pourfendeurs de la complexité, encore faut-il que celle-ci fut bien réelle.

 

Pour, non pas clore, mais simplement vous laisser le loisir de découvrir le vagabondage de Dumay dans sa Bourgogne, encore deux traits de lumière : « J’arrive chez Jacques Copeau un peu avant la tombée de la nuit. Il est assis à une petite table sous les arbres, devant sa maison qui ouvre sur un cirque de vignes et de collines, calanque de Collioure à laquelle manque la mer. »

 

« Mme Copeau me tend un grand verre d’eau fraîche, boisson qui m’est aussi chère que le vin. »

 

 

B comme Bourgogne

 

«Vin de sauce», selon le Bordelais Sollers. Stendhal, lui, raconte être tombé amoureux du Bourgogne lors d'un séjour à Lyon. De riches négociants l'invitent pour picoler dans un «silence religieux». Trente bouteilles y passent (on ne connaît pas le nombre de convives). Stendhal se prend de passion pour le clos-vougeot: «Il faut bien l'avouer, rien ne lui est comparable.» Le clos-vougeot est un vin politique. Premier vin rouge officiel de la papauté, sous Clément VI (de 1342 à 1352). Quand la cour pontificale doit retourner à Rome, les courtisans s'y opposent parce «qu'en Italie il n'y a pas de vin de Beaune» (Pétrarque). L'abbé de Cîteaux reçoit l'ordre de ne plus envoyer son clos-vougeot au pape, sous peine d'excommunication. En 1370, toutefois, Grégoire XI craque et décide de se fournir à nouveau chez lui. Bien plus tard, sous le Consulat, un moine fait dire à Napoléon, qui avait annoncé la nationalisation de l'abbaye: «J'ai un clos-vougeot de 40 ans. S'il veut en boire, qu'il se dérange.»

 

I comme Ivrogne

 

Il faudrait plusieurs numéros du «Nouvel Obs» pour énumérer les outres à vin qui ont écrit entre deux soûleries. On peut toutefois mentionner Goethe, le premier alcoolique contrarié de l'histoire littéraire: dans sa correspondance, il parle beaucoup de sa consommation de vin rouge, qu'il tente désespérément de réduire. Toute la journée, il essaie de résister à l'appel du pichet. Il tourne autour du pot. Il se répète que le vin «va à l'encontre d'une vie pondérée, sereine et active». Mais il est, pour le meilleur et pour le pire, un buveur de quantité. A la bonne bouteille, il préfère la cave entière, pour «boire double». A la fin de sa vie, il projetait d'écrire un traité de viticulture, qu'il n'a jamais entamé. Evoquons aussi le cas de Jim Harrison. Après avoir arrêté le bourbon, qui faisait fondre son cortex cérébral à vue d'oeil, il est passé aux grands crus. Il a acheté la cave d'un grand restaurant, qu'il a sifflée en quelques années, «comme un sanglier sur un banc de truffes».

 

 V comme Vigneron

 

Comme celle des écrivains-ivrognes, la catégorie des écrivains-vignerons est assez peuplée. La liste n'est pas exhaustive, mais on peut citer Virgile, Montaigne, Montesquieu, Talleyrand, Vigny, Colette, Mauriac, Claude Simon. Talleyrand produisait du vin (ou plutôt en faisait produire) mais en buvait peu. Vigny distillait aussi de l'eau-de-vie. Il en était très fer, «la plus pure qui puisse se faire», selon lui. Il fournissait la maison Hennessy, créée en 1765. Mauriac, lui, avait une âme de viticulteur. Dans «le Nœud de vipères», un soir qu'il grêle, le narrateur soufre de voir son raisin détruit. «Un profond instinct paysan me jetait en avant, comme si j'eusse voulu m'étendre et recouvrir de mon corps la vigne lapidée.»

 

Source: article extrait du dossier spécial Vins à lire dans "le Nouvel Observateur" du 5 septembre 2013.

David Caviglioli Journaliste

 

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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 07:00
Il ne m’a pas encore traité de « Crétin des Alpes ! » mais vu mon grand âge je fais de la prévention… je suce du sel de Guérande !

Le docteur Dominique Rueff, diplômé Universitaire de Cancérologie, est, depuis des années un fervent défenseur de la prévention et de l'accompagnement nutritionnel et environnemental des maladies liées à l'âge.

 

Je lui laisse la parole :

 

« Voilà une injure rendue célèbre par le capitaine Haddock, qui n’est pas sortie de nulle part.

 

 

Si, jusque vers le milieu du XIXème siècle, vous aviez croisé, à la nuit tombée, dans les Alpes, un être bizarre de petite taille, au visage gonflé prolongé par un goitre profond parfois aussi gros qu’un ballon de rugby, marchant « en canard », émettant des sons rauques partiellement inintelligibles, ce n’était ni un dahu ni le yéti de « Tintin au Tibet » mais probablement un véritable… crétin des Alpes.

 

Ces êtres ont réellement existé. Leur disparition intervient après la découverte, par un médecin de la vallée de Zermatt, en Suisse, de l’action magique d’un remède à base…entre autres bizarreries, d’extraits d’éponge.

 

C’est ainsi, et à partir de substances naturelles, que fut découverte la relation entre l’oligo-élément « iode » et cette maladie que l’on nomme myxœdème.

 

Il n’y a pas que dans les Alpes !

 

Vous pourriez aussi avoir rencontré ce genre de crétins, jusqu’au début du XXeme siècle, aux États-Unis dans la région des Grands Lacs, celle des Montagnes Rocheuses, la Cordillère des Andes. En Europe, vos chances se trouvaient du côté de la Forêt-Noire, de la Suisse, de l’Autriche, en Norvège, dans l’Oural, en Écosse, au Pays de Galles et en Espagne. En France, c’était dans les Alpes, les Pyrénées, les Vosges, le Jura et le Massif Central qu’il fallait les chercher.

 

Cette maladie persiste encore, de nos jours, dans quelques régions du monde, en moyenne montagne, dans les hauts-plateaux, les vallées profondes de hautes montagnes, en Afrique et en Asie centrale.

 

La carence iodée de ces régions est en relation avec l’érosion des sols due aux anciens glaciers, et leur lessivage à la fin de la dernière ère glaciaire. Mais on a remarqué, dans les années 1980 que le lessivage de l’iode des sols pentus pouvait aussi se faire en zone non-montagneuse par la pluie, les crues et inondations. C’est le cas des vallées de fleuves inondables (Gange, Brahmaputra, Irawaddy…) où vivent de grandes populations agricoles, susceptibles d’être à risque de carence iodée.

 

Découvrez en plus ICI

                                                          

« Présents dans le Valais, dans le massif des Alpes et les Pyrénées, on en dénombrait pas moins de 20 000 crétins en France vers 1850.

 

Dans les hameaux et les villages, les familles tentent de cacher ces pauvres invalides, d’autres les utilisent comme des cobayes dans des expériences plus ou moins heureuses.  Les « affreux crétins des Alpes » devront encore attendre de nombreuses années avant que des médecins cherchent des solutions pour endiguer ce fléau invalident. C’est la Suisse qui la première fera des distributions systématiques de sel de cuisine iodé pour l’ensemble de la population et des pastilles spéciales pour les jeunes enfants. Le crétinisme va alors connaître dans ce pays une si forte décroissance que les pays frontaliers vont décider eux aussi de suivre cette disposition sanitaire. Et voilà comment les crétins des Alpes disparurent du paysage pour entrer dans le langage courant en tant qu’insulte politique » puis sous la plume d’Hergé un des jurons favoris du capitaine Haddock.

 

On trouve cette expression chez Karl Marx et Friedrich Engels qui dénoncent en leur temps, les mensonges des partisans de la réforme dans la démocratie bourgeoise. Trotsky l’utilisera quant à lui pour pourfendre les anarchistes.

 

En 2010, il y avait encore 2 millions d’enfants atteints de crétinisme dans diverses régions du globe et combien d’autres crétins qui n’ont aucune carence en iode mais qui pourtant sont des crétins, des connards.

 

Pour des photos d'époque c'est ICI 

 

 

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24 septembre 2018 1 24 /09 /septembre /2018 06:00
Non les bobos ne sont pas morts… même qu’en 2018, c’est 1 sociologue qui le dit, la France est « bobo » comme jamais… Alors lisez les 100 mots des bobos !

En France nous n’avons toujours pas de pétrole mais des sociologues, des éditorialistes politiques et de « grands intellectuels » comme Zemmour, Polony, Légasse… alors nous ne sommes pas à la veille de les enterrer.

 

Le 15 mars 2014 j’ai commis une chronique

 

« Je suis bobo et vous emmerde ! » j’achète mes poireaux à des retraités à casquette Place des Fêtes ICI 

 

Le bobo voilà la cause de tous les maux de notre vieux pays gaulois perclus de rhumatismes. Mot valise par excellence il est devenu l’insulte par excellence de la France rance…

 

Philippe Vandel dans La « bobo » parisienne… Même pas mal ! Dresse une liste non limitative des griefs « De tout bord on leur tombe dessus. « Ce n’est pas moi qui ai fait le lit du FN en 2002. Les coupables sont ceux qui se sont détournés des ouvriers, ceux qui s’occupent des bobos et ont laissé tomber le populo », Jean-Pierre Chevènement. « Le mariage homosexuel est un caprice de bobos », Philippe Monnier, député UMP. « Ferme ta gueule ! Moi je parle à tout le monde. Tu n’y connais rien. Tu ne connais que les bobos », Nicolas Sarkozy à Chantal Jouanno, cité par L’Express (30/10/2012). « Les bobos typiques célèbrent le métissage et vivent dans des forteresses », Alain Finkielkraut

 

Ces scuds proviennent du livre de Laure Watrin et Thomas Legrand : La République bobo  chez Stock dont le Taulier vous a déjà causé ICI 

 

Il existe même un blog : www.bobodemerde.com

 

Mais qui sont les bobos ?

 

Quels sont leurs réseaux ?

 

De quoi se nourrissent-ils dans les AMAP (Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) ?

 

Comment se déplacent-ils, en surveillant leur empreinte carbone ?

 

Où s’habillent-ils, eux qui détestent les grandes marques franchisées et préfèrent les t-shirts spirituels?

 

Les 100 mots des bobos est un dictionnaire de A comme « allaitement » à Z comme « zazous », en passant par « Hidalgo », Anne Hidalgo, « vins nature », « poule », la poule est le nouvel animal domestique préféré des bobos ou encore « Nutella ». Ce produit est, en soi, un « bobo-drame » car les enfants bobos au prénom "Canaille" adorent ça alors que leurs parents bobos sont consternés par l’huile de palme et la folie calorique du produit.

 

Dans ce petit plaidoyer Thomas Legrand et sa compagne Laure Watrin n’y vont pas de main morte et n’épargnent pas les bobos, qui glorifient “les petits producteurs”, boivent du “vin nature”, habitent Montreuil dans une ancienne usine mais n’hésitent pas à contourner la carte scolaire de leur progéniture pour les mettre dans une “petite école privée” pas élitiste mais à la “pédagogie épanouissante”.

 

B comme Blurring. Cette tendance à effacer la frontière entre vie professionnelle et vie privée, à répondre à ses emails le week-end et prendre ses billets TGV au bureau… Vous vous sentez visée ?

 

M comme Monoprix. “Les bobos n’aiment pas les grandes surfaces. Mais “Monop”, c’est autre chose…”

 

N comme Nutella. “Le casse-tête des parents bobos. Ils ont beau avoir appris à lire les étiquettes pour déjouer les additifs et les conservateurs, savoir que l’huile de palme, c’est mal, et que le Nutella contient plus de 50 % de sucre, ils n’arrivent pas à y renoncer.”

 

T comme Tribu. “La vie familiale des bobos est aussi créative que la vie professionnelle. Ils se marient (quand ils se marient) plusieurs fois. Et si en France, près d’un mariage sur deux se termin par un divorce, les bobos n’hésitent pas à divorcer plusieurs fois.”

 

Les 100 mots des bobos dans la collection Que sais-je ?

 

Rémy Oudghiri Sociologue, Directeur général adjoint de Sociovision le 20/09/2018 affirme lui :

 

En 2018 Malgré la droitisation sensible d'un grand nombre de thèmes du débat politique, la France est devenue, dans une large mesure, une société "bobo".

 

Depuis sa naissance en 2000, le mot "bobo" est autant contesté que répandu. Tout le monde l'utilise, souvent de façon critique, mais les spécialistes peinent à le définir quand ils n'en contestent pas le plus souvent la pertinence. La publication du livre Les 100 mots des Bobospar Thomas Legrand et Laure Watrin permet de revenir sur le phénomène et de tirer un bilan presque vingt ans après. S'il est toujours très difficile d'identifier une classe ou un groupe précis de "bobos", les idées qui sous-tendent cette sensibilité "bobo", elles, ont fait du chemin. Et force est de constater, en 2018, que malgré la droitisation sensible d'un grand nombre de thèmes du débat politique au cours de cette période, la France est devenue, dans une large mesure, une société "bobo".

 

"LES BOBOS": UNE NOUVELLE CULTURE PLUTÔT QU'UNE NOUVELLE CLASSE SOCIALE

 

Petit rappel: le mot "bobo", contraction de "bourgeois bohème" est né en 2000 sous la plume de David Brooks, journaliste au New York Times. Selon lui, les "Bobos" représentaient la nouvelle élite socio-culturelle des Etats-Unis. La particularité de cette élite, pour ne pas dire son étrangeté, résidait dans le fait qu'elle semblait "avoir combiné la contre-culture des années 1960 et la réussite des années 80 en un seul génie social." Les "Bobos" incarnaient, aux yeux de David Brooks, une culture hybride qui, notait-il, "compose l'air que nous respirons tous."

 

Le terme fut repris avec un succès immédiat en France. Au fil des ans, il s'imposa, de ce côté-ci de l'Atlantique, pour désigner une population montante, aux frontières de la classe moyenne et de l'élite. La difficulté à définir avec précision le terme de "bobo" est, depuis le début, partie prenante du phénomène "bobo". Car celui-ci émerge dans une époque –la fin des années 90– où les codes traditionnels de la société moderne sont épuisés. La montée en puissance d'Internet rebat les cartes du jeu social. Les codes anciens n'ont pas disparu, mais de nouveaux codes ont émergé qui coexistent, se mélangent, et hybrident avec eux. De fait, la culture "bobo" est foncièrement une culture hybride: elle associe un usage à haute dose des nouvelles technologies et le désir d'un retour à une vie locale et naturelle, elle combine le culte du passé (par exemple la mode du vintage) et les progrès du présent (le recours aux applis est omniprésent), etc. Ces évolutions traduisent l'émergence et la diffusion d'une nouvelle culture appelée à traverser les milieux sociaux.

 

LES DEUX ASPECTS ESSENTIELS DE LA CULTURE "BOBO": LE DÉCLOISONNEMENT ET LA QUÊTE D'UN MODE DE VIE ALTERNATIF

La suite ICI 

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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 07:00
Méli-mélo du dimanche : Barcelone quitte Pousson, Michel Bettane dit que ma vieillesse est un naufrage, les vins pour femmes de Sandrine Goeyvaerts « 1 vin qui fait tomber les pénis ou un vin dans lequel on a fait macérer des ovaires?»

Ce dimanche c’est l’automne, l’équinoxe d’automne, sur la contre-allée du boulevard Saint-Jacques, les feuilles des platanes, déjà cramées par la canicule, vont épandre leur tapis marronnasse et les services de la ville vont s’échiner à les ramasser  à la pelle.

 

Évidemment, je pourrais placer à cet endroit de ma chronique les sanglots longs de l’automne… qui riment avec monotone… pour jouer sur la corde nostalgie, ces poésies débitées à 100 à l’heure à l’école primaire, faire plaisir à JM Blanquer,  mais non ce dimanche un peu gris m’inspire le dimanche à Orly…   

 

Je m´en vais l´ dimanche à Orly.

Sur l´aéroport, on voit s´envoler

Des avions pour tous les pays.

Pour l´après-midi... J´ai de quoi rêver.

Je me sens des fourmis dans les idées

 

Moi aussi j’ai des fourmis dans mes idées et je me dis qu’au lieu de céder à la mélancolie je vais les coucher  sur le papier.

 

Pour occuper mon petit espace de liberté je passe la main à des gens qui, eux, savent parler du vin, dans l’ordre Vincent Pousson, Michel Bettane et Sandrine Goeyvaerts (l’ordre est lié à celui de ma lecture).

 

Je ne ferai aucun commentaire, j’ai mieux à faire.

 

Adios.

 

19 septembre

 

« Ne jamais oublier, au risque de se perdre, que sa vie tient dans une valise. Juste une valise. Comme celle-ci, ma bonne vieille Rimowa, remplie à la hâte, de bric et de broc. Et encore, qu'emporterons-nous au jour du dernier verre? Vanitas…

 

Je quitte Barcelone. Je vous devais, chers lecteurs, cette information, vous qui depuis six ans maintenant suivez (notamment) mes tribulations espagnoles. Je quitte Barcelone, à moins que ce ne soit Barcelone qui me quitte, qui m'ait quitté il y a longtemps, m'engluant dans l'ennui et la somnolence, pollutions encore plus virulentes que ses gaz d'échappements hérités d'une impolitesse automobile so vintage. J'aime bien cette tournure du patois catalan: je n'ai pas perdu la force, la force "m'a oublié". »

 

La suite ICI 

 

Bettane

 

« Il suffisait mon pauvre Jacques de demander ta désinscription - ce que je fais ici pour moi sans alerter la planète- au lieu de déverser ton fiel habituel qui perd avec l'âge progressivement sa saveur. mb.

 

Sandrine Goeyvaerts 

 

C'est ma femme qui goûte le vin, désolé Thomas Messias — 20 septembre 2018

 

« Le sexisme ne s'arrête pas aux tables des restaurants. Caviste, mais aussi journaliste et présidente de Women Do Wine (Association internationale de femmes liées par la passion du vin), Sandrine Goeyvaerts voit rarement passer une journée sans avoir lu ou entendu des remarques saugrenues ou carrément déplacées.

 

«On me réclame très souvent “un vin de femme”, ou en me précise en rigolant: “Attention, y aura des nanas”. Sous-entendu: donnez-moi quelque chose de léger, doux, pas trop fort. Le blanc est souvent considéré comme une boison plus légère que le rouge, mais cela n'est qu'une perception, qui repose sur des clichés. On a beaucoup catégorisé les vins en “féminins” et “masculins”, soit “léger, subtil, délicat” et “fort, puissant, charpenté, viril”.»

 

Mais Sandrine Goeyvaerts voit une autre explication à cet empilement de stéréotypes. «On a tendance à proposer aux petites filles plus de bonbons, à valoriser leur appétit du sucre, tout en les éduquant très tôt à faire attention. À l'âge adulte, on continue sur la même lignée: je suis une fille, donc je dois aimer le sucre tout en culpabilisant de peut-être grossir, donc je privilégie des boissons plus “light”, d'où le succès des rosés et des blancs chez les femmes. Chez les hommes, on privilégie les goûts forts, puissants (viande, fromage, gras en général), parce qu'un homme qui se nourrit de protéines est considéré comme viril. De même, l'acide et l'amer sont des saveurs plus associées au masculin: la bière en est un exemple.»

 

En matière de gastronomie comme ailleurs, l'éducation est fondamentale. Ce qui n'empêche pas de manier l'humour, notamment avec les adultes: «Quand un homme me demande un vin “pour femmes”, j'ai tendance à répondre: “Vous voulez dire un vin qui fait tomber les pénis ou un vin dans lequel on a fait macérer des ovaires?”», raconte Sandrine Goeyvaerts.

 

La chronique ICI 

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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 07:00
De la chasteté du clergé corse dans les temps anciens : l’évêque d’Ajaccio et son amant… l’amant de la petite amie du grand-père, surpris au lit avec lui, se rhabille dare-dare en enfilant sa soutane…

Vœu de célibat ou de chasteté, quelles différences ?

 

ICI 

 

C’est très subtil mais l’heure n’est pas à ratiociner mais à sourire avec Robert Colonna d’Istria dans Une famille Corse 1200 ans de solitude.

 

Je suis comptable de la bonne humeur de Pax pour me racheter du « fiel » (sic) que je déverse sur ce pauvre Michel Bettane… 

 

 

« Nos villages – autre indication – ont conservé le souvenir de curés qui ne semblaient pas tous d’une chasteté exemplaire ; des cas de prêtres avec enfants, de desservants avec famille se sont rencontrés. Dans cette ordre d’idées, le souvenir le plus original est celui d’un évêque, qui avait été polytechnicien, artilleur, avant de devenir prêtre, et qui, nommé à Ajaccio, y avait fait venir son amant ; pour ne pas trop faire jaser, il n’avait pas voulu le nommer directement à l’évêché ou en ville, et l’avait affecté un peu plus loin, précisément à Petreto-Bicchisano – une de nos bases –, à un jet de pierre. Cette paroisse a ainsi, de 1928 à 1934, été administre par Louis Mottin de La Balme, personnage précieux et mondain – il sera un temps curé de Cuttoli, un peu plus près d’Ajaccio, et finira chapelain de l’ordre de Malte –, camérier de Sa Sainteté, qu’on appelait monseigneur Mottin de La Balme : on n’aurait pas rêvé plus chic. »

 

 

« La chronique rapporte incidemment quelques conquêtes à la hussarde, peu glorieuses. Ou bien une caleçonnade, digne du théâtre de boulevard, survenue à mon grand-père – alors étudiant ou jeune médecin, avant qu’il n’aille faire le mariole sur les champs de bataille. Il vivait plus ou moins avec une bonne amie, du moins la fréquentait-il. Personne n’a retenu le nom de cette femme. Elle fait partie de la légende. Un jour il rentre chez lui, et la trouve nue, couchée avec un homme. Enfer et damnation ! Ce n’était absolument pas prévu au programme. Avec l’arrivée de mon grand-père, le brave garçon se rhabille et sort de la chambre en soutane de prêtre… On ignorera tout, à jamais, des échanges entre les deux hommes, et ce que l’accueillante fille, innommée, a pu ce jour-là entendre… Que, du haut des Cieux, elle soit évidemment pardonnée, et si possible bénie ! Et que le galant prêtre – quelle race ! – lui aussi soit pardonné ! Quant à mon grand-mère, si j’ai bien compris, il s’en foutait royalement. »

Témoignages : Les prêtres à l'épreuve du célibat

 

Avec la multiplication des scandales de pédophilie, on est passé, au sujet du vœu de célibat des prêtres, d'une certaine incompréhension à une suspicion croissante. La continence, dans l'Eglise, reconnaît le clergé, réclame " un véritable effort ". Certes, la sexualité, " ce n'est pas la génitalité, plaide Mgr Crepy, l'évêque du Puy-en-Velay, il y a aussi toute une composante relationnelle, vécue dans la chasteté ".

 

Mais les prêtres admettent" être du même bois que le reste de l'humanité " et avoir bien sûr" des désirs et des pulsions ". Reste à résister à la tentation, et c'est un combat quotidien. " Quand j'ai conscience que ma sensibilité m'a joué un petit tour, je me rappelle à la raison ", -explique un vicaire général. Les prêtres confient succomber parfois à la masturbation ; et avoir une aventure féminine ne semble pas être un péché si rare, avoué dans le secret du confessionnal. " On a peut-être enfin compris que c'est un sujet difficile ", reconnaît Mgr Crepy. –

 

Enquête sur un tabou séculaire.

 

  • Confession de prêtres à l'épreuve du célibat

 

Des curés du Puy-en-Velay témoignent de la façon dont ils vivent le renoncement à la vie conjugale et à la sexualité ICI 

 

  • " Je n'ai pas honte de ce que je suis, j'ai décidé de ne plus me cacher "

Gilles Brocard, 53 ans, a vécu une relation clandestine pendant dix-huit ans, avant de quitter l'Eglise

 

ICI

 

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22 septembre 2018 6 22 /09 /septembre /2018 07:00
Pendant que l’INAO vérifie avec un pied-à-coulisse la hauteur de l’herbe dans les vignes, à Pomerol on importe sans vergogne du terroir dans les vignes.

À Pomerol on est toujours à la pointe de la défense du terroir, pensez-donc l’ancien champ de courses de Libourne, par un tour de baguette magique, grâce à la SAFER, est passé du statut de support de crottins à parcelles d’AOC.

 

INAO : Amen !

 

Il faut dire qu’il fallait bien tenter de mettre de l’huile dans les rouages après la déculottée infligée , par deux fois, par le Conseil d’État à l’affaire des sans-chais.

 

INAO : Amen !

 

 

Il est de coutume d’affirmer pour défendre le régime des AOC-AOP-IGP qu’ainsi nos beaux terroirs sont protégés des appétits de certains nouveaux venus : elles ne sont pas délocalisables ! À Pomerol, et ce n’est pas propre à cette appellation, à Bordeaux comme ailleurs, le terroir est importable. Il suffit d’une pelleteuse, d’un camion-benne et joyeusement on étend de « la grave » avant la plantation. À ce régime-là pourquoi les chinois, nouveaux prédateurs plein de pognon, se priveraient de ce type de pratique pour dupliquer nos beaux terroirs que le monde nous envie. C’est de l’extension du domaine des terroirs.

 

INAO : Amen !

 

L’INAO, est aux abonnés absents, ses agents se terrent, la direction s’en lave les mains, mais alors que font-ils : ils font une fixette sur la hauteur de l’herbe, et lancent leurs limiers pour traquer, munis d’un pied-à-coulisse, ce sont des gens précis, chaque centimètre compte, ces odieuses brindilles qui défigurent nos beaux paysages viticoles.

 

Avec le Roundup, pas de problème, c’est morne plaine façon Mars, les gars peuvent se friser les moustaches ils ne recevront pas de papier bleu.

 

Du pain béni que tout ça pour Me Morain et ses frères, ça va décaniller dans les prétoires, à la sulfateuse…

 

L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant.

René Char

 

Les 2 photos m'ont été expédié par Loïc Pasquet sans indication d'auteur, il m'est dit qu'elles seraient de Nicolas Lesaint... alors va pour Nicolas Lesaint...

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22 septembre 2018 6 22 /09 /septembre /2018 06:00
© Gérard Koudenburg

© Gérard Koudenburg

Sur Twitter et sur France-Inter c’est @frgaudry qui le dit :

 

Envie de mouler en cette rentrée ? C’est la pleine saison de la #mouledebouchot

 

Je suis né dans un pays de moules de bouchot !

 

En effet, elles sont produites sur toute la côte ouest de la France, des Hauts-de-France à la Charente-Maritime.

 

Rien à voir avec la grosse moule de Hollande, caoutchouteuse et insipide, le goût de la moule de bouchot est la résultante de ses méthodes d'élevage atypiques. Sa culture débute au printemps et dure un an. Tout au long de cette période, la moule accrochée à des portiques en bois, disposition en bouchot, d’où son appellation, vit autant sous l’eau qu’à l’air libre, au rythme des marées. De plus la technique d’élevage sur pieu permet à la moule de faire travailler son muscle, ce qui favorise sa conservation et, le fait d’être élevée hors du sol, lui évite d’être entachée de vase, sable ou petits crabes.

 

Dans mon pays, la conchyliculture occupe les deux baies, celle du nord : Bouin qui fait face à Noirmoutier, et celle du sud : l'Aiguillon qui surplombe l'île de Ré. La méthode d'élevage dite " sur bouchot " serait due à un voyageur irlandais, Patrice Walton, qui ayant fait naufrage en 1235 dans l'anse de l'Aiguillon, ne quitta plus le pays. Pour capturer certains oiseaux, Patrice Walton tendait des filets "d'allouret" entre de hauts piquets de bois plantés en mer. Ces piquets se couvrirent de moules qui profitaient remarquablement. L'irlandais multiplia ces piquets, les rapprocha et les réunit par des clayonnages. Dans sa langue, il appelait ces barrières curieuses des "bout choat". Le bouchot était né, et avec lui le métier de boucholeur.

 

Elle bénéficie d’une appellation protégée, le label de spécialité traditionnelle garantie (STG). Une étiquette sanitaire justifie de l’authenticité du produit. Au Mont-Saint-Michel, le crustacé est même AOC.

 

24 mai 2013

Mes moules de bouchot « brûle-doigts » de la Cagouille reconnue Spécialité Traditionnelle Garantie par les eurocrates honnis : ça s’arrose avec quoi ? ICI 

 

Les conseils de Loïc Maine producteur et président du groupement des mytiliculteurs sur Bouchot.

 

  1. Trier les moules

 

«Seule une moule ouverte est morte. Si elle flotte mais reste fermée, elle est consommable», assure Loïc Maine. Le seul risque que l’on prend à manger un crustacé flottant est qu’il soit moins rempli que les autres.

 

  1. Couper soi-même le byssus

 

«Aujourd’hui, les moules s’achètent souvent prêtes à cuire, explique Loïc Maine. Mais il vaut mieux couper le byssus soi-même, elle se conservera mieux». Le byssus est le filament qui l’aide à se fixer. Lorsque les machines le rompent, elles n’enlèvent pas le morceau à l’intérieur de la moule, et, «en bouche, on ne retrouve pas l’aspect 100% fondant».

 

  1. Pour plus de douceur dans ce monde de brutes

 

« Laisser les coquillages dans le bas du réfrigérateur pendant 24 heures les aide à perdre leur excédent d’eau ». Toujours en respectant les quatre degrés de température maximum.

 

  1. La cuisson de la moule

 

« La cuisson doit être homogène. Pour cela, il est préférable d’utiliser une casserole large pour que les coquillages ne prennent pas trop de hauteur et puissent tous cuire correctement. Sans oublier de remuer régulièrement. Si la moule est trop cuite, elle aura une texture caoutchouteuse, si elle ne l’est pas assez, elle risque de ne pas s’ouvrir. »

 

Source : Le Figaro-madame par Mélissa Cruz | Le 19 juillet 2018 ICI  

 

Bref, tout est dans la moule, parler de recette à propos des fameuses moules marinières c’est du même tonneau que de prétendre que faire cuire un œuf relève d’une quelconque recette.

 

Lorsque j’ouvre mes moules de bouchot j’y ajoute toujours des lamelles d’échalotes, du persil, des branches de thym et des feuilles de laurier, mais jamais au grand jamais du vin blanc car, comme le note Loïc Le Maine, «l’acidité du vin blanc ne s’associe pas à la saveur de la moule».

 

23 juillet 2007

La pêche aux moules

 

Ma salade de moules aux coudes rayés ICI 

 

 

Revenant de Corse où j’ai redécouvert les bucatini, bucatino au singulier sont des pâtes longues et creuses, originaires traditionnellement de la région du Latium.

 

Je vous propose donc de vous régaler de bucatini aux moules de bouchots.

 

L’intérêt de cette préparation c’est que vous cuisez les bucatini dans l’eau de cuisson des moules ce qui les imprègnent des saveurs iodées des moules (passer l’eau de cuisson au chinois pour bien extraire et éventuellement se débarrasser des impuretés).

 

L’autre intérêt c’est que les bucatini sont des petits cylindres qui se gorgent de jus. C’est très sportif à manger, mieux vaut être doté d’un bavoir ou d’une grande serviette style banquet IIIe République nouée autour du cou.

 

Pour le vin, du blanc joyeux :

 

 

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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 07:00
Faites-vous donc tirer le portrait chez Bettane&Dessauve ça amusera la galerie de vos amis sur Face de Bouc, Pax en premier…

Dans l’ancien monde tu ne recevais par le courrier que la presse à laquelle tu t’étais abonnée ; dans le nouveau, celui de la Toile, tombent comme à Gravelotte des trucs et des machins à qui tu n’as rien demandé. Ouais mais c’est gratuit. Certes, certes, je le sais ce sont les annonceurs qui font bouillir la marmite.

 

Faut les choyer ces braves gens, les bichonner, les inviter à un pince-fesses, par exemple pour fêter le lancement du Guide des vins Bettane+Desseauve 2019, tous les lauréats les réunir au Pavillon Ledoyen, temple du chef triplement étoilé Yannick Alléno, pour une soirée de dégustation.

 

Et, bien sûr, leur tirer le portrait.

 

Ce n’est ni du Cartier-Bresson, du Doisneau, du Riboud ou du Depardon, tout juste le niveau du reportage de mariage ou la photo du localier de Corse-Matin.

 

Au regard de mes réflexions ironiques vous en déduisez, à juste titre, que ces portraits n’ont pas été immortalisés par mon petit Leica, « j’étions » point invité tout comme cette brave  Ixchel Delaporte du journal l’Humanité, nous ne sommes pas en odeur de sainteté.

 

Si je vous rapporte cet évènement c’est que le magazine papier glacé En Magnum possède une version électronique à laquelle on m’a abonné. Sans doute son grand rédacteur-chef qui me voue un amour immodéré.

 

 

Alors pourquoi diable en faire la publicité sur mon espace de liberté si impertinent avec ce couple que le monde entier nous envie.

 

2 raisons :

  • Le groupe Bettane&Dessauve étend son domaine « Ce fut l’occasion d’annoncer la tenue du Grand Tasting Spirit les 8 et 9 février 2019 au Carreau du Temple, à Paris et l’association de Bettane+Desseauve avec les fameux Guides Lebey. « Le vin fait partie, avec la gastronomie et les spiritueux, d’un art de vivre gourmet qu’il nous paraît essentiel de défendre et de faire partager en France et dans le monde entier. », a expliqué Thierry Desseauve.

 

  • Pour faire retrouver le sourire à mon cher lecteur Pax qui trouvait hier que je sombrais dans le misérabilisme

 

Tout le reportage photo ICI 

 

NDLR. Je publie 2 photos sans autorisation mais, puisqu’on me les a expédié sans la mienne, ce n’est qu’un simple retour à l’envoyeur. Ce que je regrette c'est l'absence d'une photo plan large sur la foule des invités.

 

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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 06:00
Baldassare Castiglione, huile sur toile, 82 x 67 cm, Raphaël (Paris, musée du Louvre) ; Frontispice de Il libro del cortegiano, Venise, Aldus, 1528.

Baldassare Castiglione, huile sur toile, 82 x 67 cm, Raphaël (Paris, musée du Louvre) ; Frontispice de Il libro del cortegiano, Venise, Aldus, 1528.

Dans son livre au titre au titre provocant Phénoménologie de la Mayonnaise, Luka Novak à partir d’une relecture d’À vau-l’eau de Huysmans, dont le héros (Folantin) déambule dans un Paris culinaire, en quête de sens, retrace les étapes qui ont marqué la suprématie de la gastronomie française, puis l’émergence des cuisines du monde, avant que ne soit consacrée la fusion food, propre de la mondialisation et de la culture hipster. La mode du fooding, qui s’est imposée grâce à une sprezzatura brooklynoise et à la starification des chefs, a effacé ce qu’il y avait d’innovant dans les différents arts culinaires, pour laisser place à une reproductibilité à l’infini des plats, dont le toast à l’avocat partagé sur les réseaux sociaux est le symbole.

 

 

Serions-nous arrivés à un degré zéro de l’âge gastronomique ?

 

Le terme sprezzatura est apparu pour la première fois dans Il Cortegiano Le Livre du courtisan, écrit par l’Italien Baldassare Castiglione en 1528. Il définit la sprezzatura comme la capacité à « user en toutes choses d’une certaine nonchalance, qui cache l’artifice, et montre ce qu’on fait comme si cela était venu sans peine et quasi sans y penser ».

 

« Il s’agit d’une insouciance voulue, développée par les courtisans de la Renaissance pour plaire au souverain sans que celui-ci n’en prenne conscience ou même s’en méfie. »

 

Le cortegiano du Cinquecento s’enveloppait d’une certaine désinvolture dont nul ne perça les fondements. Il s’habillait studieusement chaque matin et passait des heures à sa toilette uniquement pour n’en rien paraître. Il charmait les courtisanes par son art d’exceller en conversation, fascinant les convives par sa spontanéité apparente. Bien sûr, le cortegiano ne laissait pas percer toutes les heures nocturnes qu’il passait à lire et à étudier Cicéron, Horace et Virgile pour en tirer ses bravades. »

 

« Le véritable art est celui qui ne paraît pas être de l'art, et on doit par-dessus tout s'efforcer de le cacher, car, s'il est découvert, il ôte entièrement le crédit et fait que l'on est peu estimé »

 

« Et, comme l'abeille dans les prés verdoyants va toujours cueillir les fleurs parmi les herbes, ainsi notre courtisan doit cueillir et voler cette grâce à ceux qui lui sembleront la posséder, et prendre à chacun ce qui chez lui est le plus louable (...) »

 

Quelques extraits (lire le l’intégralité du livre est bien évidemment préférable mais j’espère vous inciter à l’acquérir) :

 

« Avec la montée du mouvement foodiste, comme on appelle le mouvement des foodies, cette nouvelle race de flâneurs bobos qui consacrent leur vie à hanter les bars à potages, à débattre sans fin de leurs vertus respectives et à chercher à les reproduire chez eux, le hamburger lui-même, ce symbole de la démocratisation rapide et stupide de l’alimentation, devient un objet d’étude et d’attention pour les gourmets. »

 

« Comme Folantin, en quête de nouveaux repas à peine acceptables, passa de mauvais gré sur la rive droite, la scène foodiste de New-York des années 2010 franchit le pont pour s’installer à Brooklyn. Gigantesque quartier de New-York, jusqu’alors réservé aux tribulations des héros louches d’un Paul Auster, aux émigrés italiens, juifs et russes opérant dans les restaurants de périphéries, rêvant de faire fortune à Manhattan…

 

Brooklyn devient à présent laboratoire à hamburgers.

 

La mode des hipsters, à barbes, petites chapeaux et chemises à carreaux… continue à définir notre époque tout en posant les fondements d’une ère gastronomique. La ruée vers l’or de Brooklyn commence avec l’expansion de la cuisine américaine décontractée, celle du barbecue, qui coïncide avec la montée rapide des réseaux sociaux.

 

[…]

 

À l’image des vendeurs ambulants de l’Italie et du Proche-Orient, mais aussi des poussettes  à hot-dogs de Manhattan, une multitude de boîtes à hamburgers et de camions à frites, encombrés de viandes grillées, rôties et bouillies, mais aussi de choix végétariens (et de plus en plus vegan), font irruption dans les quartiers de Brooklyn…

 

Derrière cette armada de vendeurs ambulants se cachent une philosophie hautement réfléchie et un marketing technologiquement très avancé, propulsé par les réseaux sociaux et développés dans les laboratoires de la Silicon Valley. Nous avons affaire à une sprezzatura sans précédent dans la culture du continent nord-américain.

 

[…]

 

Les hipsters doivent beaucoup à Thoreau. L’agriculture durable, le refus de l’agroalimentaire, la tenue Timberland, le retour aux sources, tout cela Thoreau le professa avec panache. On lui reproche son hypocrisie : celle d’avoir mené une vie compliquée prétendument simple. Car il ne s’agit pas dans Walden d’un choix de vie ou d’une existence spontanée, dérivant d’une inclinaison instinctive ou d’une poussée existentielle, mais bien au contraire d’une recherche bien documentée, illustrée par des calculs et des preuves presque scientifiques avec but de fournir et produire une vie semblant naturelle et pure. Une sprezzatura qui ferait rougir maint bobo derrière  son caddie à chichis vegan.

 

Brooklyn devient ainsi un Walden urbain, construisant un mini monde qui se reflète dans les réseaux sociaux de la planète…

 

Plus au nord encore, l’État de New-York avec ses plaines, champs et rivières fait office de bassin agricole où les apprentis paysans cultivent des produits bio pour vendre leurs récoltes à prix d’or aux hipsters brooklynois…

 

[…]

 

Il n’y a plus de bornes, les frontières sont abolies et la vague du romantisme éclairé traverse l’océan pour éclabousser le Vieux Continent. La mode du foodisme et des agriculteurs savants se répand en Italie et en France, et cherche à déstabiliser le système de la grande distribution, fondé sur des postulats d’un cartésianisme toujours ancré dans une logistique et un marketing rationalistes aussi prévisibles qu’insouciants d’une éthique quelconque. Mais elle en est loin, car les grandes surfaces ne font qu’abuser de cette vague foodiste pour renforcer encore leur monopole en attirant leur nombreuse clientèle avec des produits de classe, de « goût », de niche et de soi-disant « artisanat ».

 

En France, l’heure est à la bistronomie. Ce phénomène, désormais canonisé et devenu inflationniste, apporte aux bistrots du début du millénaire un développement révolutionnaire.

 

[…]

 

Le normcore, cette « vogue » où être ou paraître normal fait figure de déclaration, fait irruption dans la mode, la musique et la cuisine. Soudainement, une vague de gens « normaux » ne promet aucune révolution ni aucun changement. Elle est tout simplement. Mais, conformément à l’idée de la sprezzatura, il s’agit d’une normalité préméditée et consciemment réfléchie. »

 

[…]

 

Avec leur utilisation de la technologie, leur individualisme égoïste, leur expression (politique comprise) par smartphone, les Millennials croient tout savoir et tout bousculer, les foodistes esthétiser, les artisans de la bière révolutionner, les agriculteurs éclairés déstabiliser. Mais en vérité, la génération Y avec son omniscience autoproclamée est loin de « débaser » quoi que ce soit…

 

[…]

 

La génération Y, au contraire, se fond encore plus intensément et invisiblement dans les rouages du corporatisme. Poussée par le cosmopolitisme et le diktat des réseaux sociaux, elle se laisse intégrer par les systèmes colossaux de la Silicon Valley et en assure leur reproductibilité. Loin de rejeter le contrôle de Big Brother, en partageant des tweets de romantisme éclairé au croque-avocat, elle renforce la position d’une éthique de travail protestante et, par une sprezzatura prônant une accessibilité factice de contenus illimités, elle souligne la position d’hégémonie des quelques géants de l’Internet. Un copyleft, assurant la domination du copyright par la nonchalance simulée  de ses évangélistes.

La mode du fooding imposée grâce à la sprezzatura brooklynoise éclabousse le Vieux Continent, l’heure est à la bistronomie, phénomène canonisé « Les goûts eux-mêmes sont nivelés : notre quête, nos énoncés ne nous distinguent plus, ils nous aplatissent. »

Raphaël était probablement lié avec Baldassare Castiglione depuis 1506 environ, alors que tous deux étaient encore au service du duc Guidobaldo d’Urbino. Cette cour était alors le centre culturel de l’Italie. Castiglione lui a érigé un monument littéraire dans son traité en forme de dialogue, Il libro del cortegiano (Le parfait courtisan), commencé en 1508 et imprimé en 1528, un an avant sa mort. Dans ce livre, il démontre l’art de la conversation humaniste, élégante et aisée, avec de nombreux exemples. Castiglione conçoit en outre un code d’usages destiné à l’homme de cour, au noble englobé dans la configuration de la cour, dont on attend à la fois noble réserve et maîtrise des sentiments, ce qui doit s’exprimer par des manières fines, dignes et modérées. Il attend en outre du courtisan des connaissances et des dons dans le domaine de l’art, de la musique et de la littérature, ainsi que la maîtrise athlétique du corps pour ce qui est de monter à cheval, de manier les armes et de danser. Castiglione pense également que les vêtements raffinés, qui doivent être sombres selon l’exemple de la mode bourguignonne et donc éviter les couleurs vives et colorées, font partie du style de vie noble.

 

Le portrait de Castiglione se caractérise par une tonalité douce tendant à la monochromie: la palette limitée correspond manifestement tout à fait aux exigences esthétiques de la personne représentée, au rejet de tout ce qui est bruyant et maniéré, de toute auto-stylisation excessive. Castiglione porte les vêtements qu’il recommande dans son traité. Le corps légèrement tourné vers la droite, Castiglione, dont le visage barbu est encadré par un bonnet noir fendu et un col relevé, lance au spectateur un doux regard à la fois sérieux et amical. Les mains, qui sortent des rabats noirs des manches en velours gris, bouffantes jusqu’aux épaules, sont croisées et expriment à la fois la maîtrise de soi aristocratique et la maîtrise des sentiments.

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