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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 07:00
Besoin de la lumière de Lourmarin «Chaque matin, de très bonne heure, je préparais son café à M. Camus et il partait faire son « tour de plaine » dans cette campagne austère, lumineuse, paisible, qui a bien peu changé en un demi-siècle »

Quand l’automne recouvre Paris de gris j’ai un irrépressible besoin de lumière, d’une lumière pure dépourvue de la marque brûlante du soleil, celle du petit matin sur fond d’un air vif, revigorant, celle de la fin de journée, plus douce, plus tendre, marcher, se désintoxiquer du fracas de la ville, respirer, ne pas se soumettre à l’impérieuse  immédiateté de la Toile, aiguiser son appétit, retrouver l’envie, la simplicité, la frugalité, prendre le temps, prendre son temps, s’asseoir, entamer une conversation, écouter, entendre, échanger, consolider le vivre ensemble. Aimer.

 

Écrire !

 

Se contenter d’en rêver ou se bouger le cul !

 

Alors Lourmarin !

 

 

Avec son chèque suédois, Albert Camus s'offre, en 1958, une ancienne magnanerie - où l'on élevait les vers à soie - à Lourmarin, avec ses volets verts, sa terrasse arrondie, son cyprès.

 

Très vite, par sa simplicité, le Prix Nobel séduit le village. «Chaque matin, de très bonne heure, je préparais son café à M. Camus et il partait faire son "tour de plaine" se souvient Suzanne Ginoux, sa voisine. Une promenade qui l'emmène sur la route de Cavaillon en passant par le magnifique château de Lourmarin, « dans cette campagne austère, lumineuse, paisible, qui a bien peu changé en un demi-siècle ». Au retour, il écrit Le Premier Homme (roman autobiographique inachevé) debout à sa table, face au Luberon.

 

Il fumait des « Disque Bleu », beaucoup. C’était un fou de foot. «Il a même offert des maillots à la Jeunesse sportive lourmarinoise ». Ici, Camus fréquente aussi bien le forgeron du village et les brocanteurs, chez qui il adore chiner, que le poète René Char, son voisin de l'Isle-sur-la-Sorgue. En revanche, on ne le voit jamais avec l'autre célébrité littéraire du village, Henri Bosco. L'auteur de L'Enfant et la rivière, administrateur du château, a choisi de vivre un peu à l'écart, dans un bastidon de pierres sèches entouré d'oliviers et de lavande.

 

Le 4 janvier 1960, Albert Camus qui a quitté sa maison de Lourmarin pour Paris La nationale 5, la Facel Vega dans la voiture de Michel Gallimard, le platane à Villeblevin dans l'Yonne. Ce sont les footballeurs de Lourmarin qui portent son cercueil jusqu'au cimetière, à deux pas du château. Sa tombe est toute simple, couverte de laurier et de romarin

 

 

« Le 6 janvier 1960, une foule d’anonymes et quelques amis se retrouvent devant la grande maison de Lourmarin où le corps d’Albert Camus a été transporté dans le nuit. Quatre villageois portent le cercueil que suivent son épouse, son frère Lucien, René Char, Jules Roy, Emmanuel Roblès, Louis Guilloux, Gaston Gallimard et quelques amis moins connus, parmi lesquels les jeunes footballeurs du village. Le cortège avance lentement dans cette journée un peu froide et atone de ce « pays solennel et austère » - malgré sa beauté bouleversante. »

 

Camus à Lourmarin LEXPRESS.fr  ICI 

publié le 22/08/2005 

 

Petit opus de José Lenzini « Les derniers jours de la vie d’Albert Camus » publié chez Actes Sud.

 

 

La naissance au  domaine viticole Le Chapeau du Gendarme

 

 

« Tout avait passé si vite depuis le 7 novembre 1913. Albert était né à 2 heures du matin. Beaucoup de souffrances par une nuit froide et boueuse, dans cette charrette qui n’en finissait pas de s’enfoncer et de gémir sur des chemins détrempés. Et puis il était venu. Sagement. Sans pousser le moindre cri. Un deuxième garçon après Lucien qui avait déjà trois ans... C’était bien ! Le père était content. Elle aussi. Tout était prévu pour accueillir le bébé dans la petite maison de Mondovi. C’est là, au domaine viticole Le Chapeau du Gendarme que le père travaillait comme caviste. Ce village agricole situé dans l’Est de l’Algérie, près de Bône, était bien agréable. On y vivait bien. On avait le bon air de la campagne. Et il n’y avait presque plus de malaria »

 

Sa passion le foot

 

 

« Il quitte la grande maison sans éteindre le poste de radio qui crachote des informations sportives « ... ah ! vraiment une belle rencontre que celle qui a opposé le Racing à Angers, malgré... » Il sait, pour avoir entendu un précédent bulletin, que le terrain était gras, que les Parisiens ont largement dominé grâce à Ujlaki, Majhoub ou Bollini.

« Pas sûr qu’ils renouvellent l’exploit aujourd’hui contre Strasbourg ! »

(...)

« Ce sera sans doute un beau match, lance Camus dans une volute de fumée.

 

- Et vous voyez quel score ?

 

- Pas facile... Mais actuellement le Racing est en jambes : 72 buts en 22 matches, c’est un record ! Par contre, faudrait voir du côté d’Angers... Ils risquent de tenir la dragée haute au Stade de Reims !

 

- Vous croyez ? Avec Kopa, Fontaine, Piantoni ou Jonquet... ça devrait être une balade de santé !

 

- Pas sûr, au foot, il ne suffit pas d’avoir des vedettes, il faut se battre. Et en équipe ! »

 

La danse« L’Albert, c’est que... il dansait bien ! »

 

« C’était un après-midi où le mois de mars précédait un printemps de glycines. Moins casanière qu’à son habitude, sa mère avait accepté de l’accompagner pour une balade au grand air, du côté de Sidi-Ferruch. Mais à peine avait-il dépassé les Bains Padovani qu’il avait souhaité s’arrêter « juste un moment » dans une de ces salles où les grands animateurs du moment, Dany Romance ou bien Lucky Starway et son Grand Orchestre de Radio Alger, menait la cadence. La halte se prolongea jusqu’à la fin de la soirée, pour la plus grande joie de Mme Camus qui, pourtant, était restée sur sa chaise immobile, mais qui le lendemain confia à une de ses voisines : « L’Albert, c’est que... il dansait bien ! », joignant le geste d’une main virevoltante à sa parole saccadée pour se faire bien comprendre. Albert était fier et ému. Faute de pouvoir apprécier ses qualités littéraires, sa mère avait dit son admiration pour le danseur. Elle était même sortie de son mutisme pour le dire. »

 

Le Nobel et son pantalon froissé

 

Marcel Camus entreprend de raconter à sa mère « ces journées mémorables » de la remise du Nobel « Il extirpait de sa serviette des coupures de presse, lui montrait des photos... Là, c’était lui en habit, avec un col cassé et un nœud papillon... »

 

« (...) Soudain d’un geste de la main, elle lui fit signe de s’interrompre, se leva et lui dit de sa voix hésitante : « A’bert...ton pa’talon froissé. Faut repasser. Enlève ! »

 

Alors que la vieille installait sur la table de la salle à manger une couverture et un vieux drap jauni des stigmates du fer brûlant, il défit sa ceinture et enleva son pantalon qu’il tendit à sa mère. Bientôt le fer, au contact de la pattemouille, se mit à souffler comme un chat énervé, libérant des odeurs de roussi et de chemin d’hiver. Il était là, en chaussures, chaussettes et slip, finissant sa cigarette, un sourire aux lèvres : il imaginait l’un de ses détracteurs parisien découvrant la scène.

 

Son repassage terminé, la mère posa délicatement le pantalon sur un dossier de chaise. Albert savait qu’il lui fallait attendre un peu pour éviter qu’il ne se fripe à nouveau s’il l’enfilait trop vite. Il retrouva cette hâte d’adolescent avec les habits propres et repassés du lundi matin qu’on s’empressait de revêtir pour humer la bonne odeur  chaude du propre qui, une fois par semaine, sentait le neuf. » 

 

Centenaire Albert Camus: Catherine Camus parle de son père

7 JUIN 2013 PAR JOURNAL CESAR ICI 

 

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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 06:00
« À première vue il peut sembler paradoxal que l’un des vins les plus somptueux du monde, soit le fruit d’une terre cistercienne. » Georges Duby dans la somme de Louis Latour.

Dans le livre troisième : La révolution œnologique des XIIe-XIIIe siècles, pages 287-465, de sa somme Vin de Bourgogne le Parcours de la qualité, essai d’œnologie historique, Louis Latour, s’interroge sur La contradiction cistercienne : peut-elle être résolue ?

 

 

Je verse son texte en contre-point des approximations, de certains qui occupent en ce moment le devant de la scène.

 

« Le problème posé par l’excellence de la viticulture cistercienne domine de très loin celui de la couleur de leurs vins, car après tout, pourquoi voulurent-ils qu’il fût bon ? On ne peut contester les raisons qu’avait le Moyen Âge d’utiliser, dès qu’elle fut mise au point, la couleur pour renforcer la force du message divin, mais on ne peut expliquer pourquoi les Cisterciens, attachés au plus extrême dénuement, voulurent produire un vin de haute qualité qui coûtait fort cher et n’était disponible qu’en infime quantités en raison du faible rendement du bon plant. La doctrine de Saint Bernard, qui exclut tout accommodement avec les plaisir de la Terre, s’applique certainement aussi à l’œnologie. Quoi de plus significatif que cette diatribe contre des agréments sensuels en des termes qui sont aussi un parfait descriptif de l’agrément procuré par les grands crus, alors en voie d’élaboration au Clos Vougeot. « Nous sommes sortis du monde, nous avons quitté toutes choses précieuses et belles pour Jésus Christ… Nous tenons pout de la merde tout ce qui charme pour son éclat, séduit par son harmonie, enivre par son parfum, flatte par son goût, plaît par sa douceur. »

 

Comment concilier cette intransigeance avec les immenses travaux engagés à Vougeot et ailleurs pour faire du bon vin ?

 

Il faut évidemment écarter l’hypothèse d’un bon vin servi aux religieux. Le vin commun et le vin vermeil appartiennent à deux univers œnologiques, situés aux antipodes l’un de l’autre. L’ampleur des possessions viticoles cisterciennes permettait de trouver ailleurs que dans les vignes de la Côte les vins quotidiens servis dans les réfectoires aux hôtes de passage. Nous savons d’ailleurs que, tout près de Cîteaux, existait une parcelle de vigne cultivée au XIIe siècle et dont la récolte était sans aucun doute, destinée à la consommation ordinaire, et c’est sans surprise que le vin du Clos n’était évidemment pas destiné aux moines. Une bonne part de la querelle entre Cîteaux et Cluny porte sur la qualité du vin qui leur est servi. Parmi les nombreuses allusions de saint Bernard au vin, il en est qui concernent la consommation des religieux. Le vin doit être coupé d’eau mais Bernard recommande aussi de servir le meilleur vin à la fin du repas, ce qui est conforme à la parabole des noces de Cana, et démontre aussi que le chevalier bourguignon qu’était Bernard, né à Fontaine-les-Dijon, tenait compte des hiérarchies de la qualité.

 

Quand Georges Duby, confronté lui aussi à ce même dilemme, il ne doute pas de l’inclusion du Clos dans une conception d’ensemble, de l’idéal cistercien. « À première vue il peut sembler paradoxal que l’un des vins les plus somptueux du monde, soit le fruit d’une terre cistercienne. » Puis le grand historien déroule un argumentaire, un peu embarrassé, qui cherche à justifier cette intrusion surprenante de Cîteaux dans les sphères supérieures d’une œnologie immensément coûteuse et compliquée. Bien qu’ils aient « résolument renoncé à tous les plaisirs de la vie charnelle », ajoute-t-il, « parce que la règle bénédictine prescrit l’usage du vin. Ils en buvaient chaque jour… Ils vendaient le surplus de leur production… et le meilleur était proposé aux chalands… et pour séduire ceux-ci, les moines furent conduits à soigner la qualité. » Mais ces motivations ne sont que peu de chose. « C’est par une raison plus profonde que ce chef-d’œuvre, le vin du Clos Vougeot, fut façonné par leurs mains diligentes. Ces Cisterciens se plaçaient au service de Dieu, ils parachevaient son œuvre en domptant la nature, en la contraignant à revêtir les normes les plus parfaites… Ils s’attachaient à mener à la perfection la mise en valeur de leur domaine… s’employant à ce que le produit des ceps soit lui aussi une œuvre d’art… ceci dans un esprit de parfaite abstinence et dans la seule volonté de célébrer superbement la gloire du Tout-Puissant. » Cette conception est celle que révèle un texte de Saint Bernard cité par Benoît Chauvin : « Cette nourriture terrestre doit rester à sa juste place et ne pas être préférée aux nourritures spirituelles et que personne n’oublie jamais que sa consécration fait du vin le sang du Christ. »

 

La contradiction que nous apportons aux affirmations de Georges Duby est de nature purement œnologique et s’appuie sur les réalités de l’économie viticole fine, qui ne dégage aucun surplus. Le terme employé par lui est donc inadapté. Il laisse supposer en effet que les efforts prodigieux faits par les moines du XIIe avaient pour but principal la production de vins hors de prix. Or on sait que cette facilité était honnie par Saint Bernard. Par ailleurs l’ambitieuse création que fut le Clos Vougeot, peut être datée raisonnablement dès le commencement du XIIe siècle, sans doute de 1125, du vivant même du grand saint. Il est absolument impossible que ces colossales dépenses aient eu pour finalité le médiocre objectif d’une domination du marché des grands vins. D’une manière plus générale on appliquera cette observation aux époques ultérieures de la vie cistercienne. La politique foncière parfois brutale de Cîteaux n’a pas eu pendant longtemps pour corollaire la renonciation des moines blancs à la stricte frugalité des anciens jours. Certes Paradin, auteur bourguignon du XVIe siècle, a constaté, quatre siècles après la création du Clos Vougeot, la décadence de l’idéal monastique, mais il s’agit des excès d’une époque beaucoup plus tardive que voulut redresser une réforme luthérienne, indignée par les dérives de l’Église. Les décennies de la fin du XIIe siècle furent presque contemporaines des idéaux primitifs du nouveau monastère, et rien n’indique que la bonne chère ait eu droit de cité dans les « granges » et les réfectoires de Cîteaux. L’œnologue historien éclairé par les seules lumières de sa spécialité ne peut évidemment aller beaucoup plus loin que de constater les efforts colossaux des Bernardins en faveur du vin vermeil, sans comprendre à coup sûr pourquoi ils furent acceptés pendant si longtemps par les hautes autorités de l’ordre, et très probablement par saint Bernard lui-même.

 

En une page superbe, Georges Duby fait appel à une notion qui est, selon lui, caractérise de la plus haute pensée cistercienne, et qui s’exprime par une préférence pour les édifices de forme carrée. Parlant de cloîtres attenants aux églises des monastères, il écrit : « Le cloître se trouve ainsi placé à la croisée orthogonale des axes de l’univers. Appliqué sur la croix des quatre points cardinaux, il devient comme un immense cadran où tous les rythmes du cosmos s’emprisonnent. » Or, l’impressionnante cuverie du Clos est précisément bâtie en carré à l’interaction des quatre points cardinaux, la seule ouverture du bâtiment faisant face à l’orient d’où vient la lumière. Georges Duby ne relie pas expressément le parfait quadrilatère qu’est le cloître à la cuverie du Clos Vougeot à des fins religieuses. Elle n’en est pas moins la traduction parfaite de cet idéal bâtisseur. Certes l’actuelle cuverie, qui date de 1475, est à finalité purement œnologique. Mais « la plus belle cuverie du monde » est à la fois la synthèse parfaite de toutes les exigences d’une vinification réussie, qui furent alors pleinement remplies après une expérience de trois siècles, tout comme celle d’une spiritualité encore vivante au XVe siècle. Il est tentant de voir dans ce bâtiment exceptionnel, modèle de toutes les installations vinaires à venir, la synthèse parfaite d’une tradition cistercienne qui, selon Duby, donne au carré une signification religieuse en même temps qu’elle définit le parcours fonctionnel nécessaire au vin vermeil.

 

Tout aussi révélatrice de la constante proximité des usages religieux du vin, nous relevons que dans ses Mémoires en 1450, Olivier de la Marche, décrit le cérémonial qui règle tous les gestes de la vie de la cour au temps de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Parlant de l’échanson qui, hiérarchiquement occupe le « second état » après le maître d’hôtel, il affirme : « Il faut parler maintenant des échansons. La raison en est que l’échanson sert du vin où est consacré le précieux sang et corps de notre Seigneur Jésus Christ… Il est normal que le service du pain et du vin soit privilégié en toutes choses. » Au XVe siècle la consommation du vin à des fins religieuses apparaissait comme la norme, bien qu’une telle appréciation du vin soit étrangère aux modernes, au point de nous être incompréhensible.

 

Ainsi donc longtemps après la création du nouveau monastère, l’idéal cistercien était encore suffisamment fort pour être mis en application dans une construction qui, si belle soit-elle, n’est plus à nos yeux qu’un simple bâtiment vinaire. Le « chef-d’ordre » des moines blancs était situé à Cîteaux, à proximité immédiate des vignobles de la Côte et du Clos Vougeot, permettant ainsi d’édifier les visiteurs par une « leçon de choses » dont la portée religieuse était sans doute évidente aux hommes de ce temps. »

 

 

Le cellier et la cuverie du Clos de Vougeot (Côte-d'Or) : les apports de la dendrochronologie (XIIe – XVIIIe s.)

Benoît Chauvin et Christophe Perrault

 

La nécessité pour la Confrérie des chevaliers du tastevin de publier un ouvrage à jour sur l'histoire et l'architecture du Clos de Vougeot a impliqué une approche dendrochronologique susceptible de résoudre les problèmes latents de datation concernant le plafond et la charpente du cellier, la charpente et les quatre pressoirs de la cuverie. On sait désormais que, construit entre 1160 et 1190, le cellier a été édifié quand l'abbaye de Cîteaux s'est lancée dans une viticulture ouvertement commerciale. La reprise de son plafond intérieur et la surélévation du bâtiment (pignons, charpente et toiture) ne datent que de 1698. La cuverie a été bâtie en 1477, deux de ses pressoirs montés en 1478 et 1489, traduisant ainsi la reprise généralement constatée après la guerre de Cent ans. Les deux autres pressoirs sont du XVIIIe s. Toutes ces datations s'intègrent parfaitement dans les données chronologiques livrées par les sources écrites. On dispose ainsi d'une connaissance largement renouvelée de ce prestigieux monument.

ICI 

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28 septembre 2018 5 28 /09 /septembre /2018 07:00
Le vélodrome de Saint-Étienne tout en bois, comme 1 vieux rafiot, craquait de toutes ses jointures, plein de fumée, de poussière, de mégots : les pistards puissants et félins, tirés en avant par leur pignon fixe, sans frein… le bruit sifflant et grave des boyaux de soie.

Dans son livre Besoin de Vélo Récits Paul Fournel évoque le vélodrome de Saint-Étienne, où quand il était petit, il allait voir Coppi, Anquetil, Rivière…

 

 

« Il était tout en bois, comme un vieux rafiot, et craquait de toutes ses jointures. Il était plein de fumée et de poussière, plein de mégots. On y était assis sur des bacs de galère parmi de gros gaillards qui gueulaient fort par-dessus le brouhaha… »

 

« Saint-Étienne  était une des rares villes à en posséder un, il était si vétuste et si dangereux qu’il a été détruit… » Jamais reconstruit…

 

Le mien, celui de la Roche-sur-Yon, n’était pas un vélodrome au sens du Vel’d’Hiv., il avait une piste en béton en plein air, et il l’a toujours car il est toujours en activité il porte le nom d’Henri Desgranges, qui est à l’origine du Tour de France en 1903.

 

Tour de France 1936 - Arrivée à La Roche-sur-Yon

 

« Il y a près de cent ans à La Roche-sur-Yon, à défaut de vélodrome, les courses cyclistes avaient lieu autour de la place Napoléon. Pour éviter les chutes, les virages des quatre angles étaient alors relevés au moyen de terre battue.

 

Il faut attendre 1927 pour voir réalisée une piste en terre à usage de vélodrome au sein du stade créé en 1921 pour les militaires.

 

L’équipement, après un réaménagement et l’ajout de tribunes, devient municipal et est inauguré le 12 novembre 1933. La piste est entièrement refaite par le Véloce club yonnais (VCY) entre 1934 et 1947. »

 

 

Fournel parle de la piste bien mieux que moi, même si malgré son vif désir il n’a jamais pu en faire faute de piste.

 

« J’ai un goût » pour les « écureuils ». Ils sont l’écume virtuose du cyclisme. Je les imagine un peu dingues, un peu autistes, les yeux fixés sur la roue avant, concentrés sur leur effort, murés dans la virtuosité, puissants et félins, tirés en avant par leur pignon fixe (ils ne peuvent pas arrêter de pédaler), sans frein, ayant choisi d’être ce que le vélo est le plus radicalement : la vitesse pure.

 

Le vélo sur piste, c’est l’essence de bicyclette, de l’intériorité cycliste, du contraire. Des vélos aux lignes pures, dépouillés de tout, des règles simples et intenses, un spectacle changeant et soûlant, un fond de tristesse chez ces coureurs privés du grand air et du paysage, privés du jour et de la nuit. Un spectacle mystérieux qui a été du goût de tous et que plus personne n’aime, sans que l’on puisse savoir qui est morte la première, de l’offre ou de la demande. »

 

« Dans ce vélodrome stéphanois, j’ai vu Coppi vieux, j’ai vu Anquetil, j’ai vu Rivière se batailler entre eux. J’ai vu les stayers fous derrière leur moto qui ajoutaient un goût de pétrole au nuage de tabac – en fin de réunion, on aurait dit qu’ils pédalaient en rond dans une pipe. J’ai vu les relayeurs se lancer par le fond de la culotte ; les spécialistes de l’américaine, si nombreux en piste que l’on finissait par ne voir que l’ivresse ; les sprinters purs plantés en haut de leurs vertigineux virages, les maîtres des lieux.

 

J’aimais me tenir en haut du virage, précisément, à l’endroit où la pente est la plus forte, là où les sprinters montent pour faire du surplace avant de plonger vers la ligne de corde et surprendre leur adversaire.

Qui se souvient du Vélodrome de Saint-Etienne 1925-1961 ? ICI

 

Saint-Etienne fut aussi quand on regarde dans le retroviseur, la capitale du cycle. D’ailleurs le musée d’Art et de l’Industrie fait une place à cette histoire de la bicyclette, ou encore la célèbre journée Vélocio qui témoigne de l’amour des stéphanois et des autres pour cet engin à deux roues.

Si comme moi vous avez eu la chance d’écouter les histoires du passé stéphanois, racontés par un grand père ou une grand mère, le “vel d’hiv” de Saint-Etienne, était un lieu mythique pour cette génération qui malheureusement a fermé ses portes en 1961…

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28 septembre 2018 5 28 /09 /septembre /2018 06:00
Portrait of Gertrude Stein, 1905 by Picasso

Portrait of Gertrude Stein, 1905 by Picasso

« Miss Stein fait la leçon. C’est le titre du second chapitre de Paris est une fête, d’Ernest Hemingway. Il résume bien (un peu trop, même, mais c’est du Hemingway [1]) ce qui reste aujourd’hui de Gertrude Stein : l’image d’une muse-mécène-maître à penser qui, à partir de son arrivée à Paris en 1903, chaperonnera des artistes comme Picasso et des écrivains comme Hemingway. »

 

L'histoire d'amour transatlantique d'une Américaine à Paris.

 

« ... les écrivains doivent avoir deux pays, leur pays d'origine et celui dans lequel ils vivent". C'est ainsi que Gertrude Stein s'établit à Paris en 1907 pour y vivre jusqu'à sa mort en 1946. Elle y tint, aux côtés de sa compagne intime et secrétaire Alice Toklas, « le plus brillant salon de Paris », que côtoyèrent les plus grands artistes et écrivains de l'époque.

 

 

Paris France fut publié en 1940, le jour où Paris tomba aux mains des Allemands. Gertrude Stein y mêle ses souvenirs d'enfance à Paris, ses réflexions sur la France et les Français, la mode, la gastronomie, la guerre, ses caniches et ses amis peintres et musiciens.

 

Gertrude Stein, par Francis Picabia. 1933

 

On y trouve également de petites anecdotes, souvent teintées d'humour et de poésie, sur tout ce qui est français. »

 

La cuisine ainsi que tout le reste en France est logique et mode.

 

Les Français ont raison lorsqu’ils allèguent que la cuisine française est un art et qu’elle fait partie de leur culture, parce qu’elle est fondée sur la cuisine romano-latine et qu’elle a été influencée par l’Italie et l’Espagne. Les croisades n’ont fait que leur apporter de nouveaux ingrédients. Elles n’introduisirent la manière de faire la cuisine et il en résulta fort peu de changement.

 

La cuisine française est traditionnelle. Les Français n’abandonnent ps volontiers le passé. En fait ils ne l’abandonnent jamais. Et lorsqu’ils ont eu des réformes – ainsi appelées au XVIIe siècle et au XIXe siècle – ils ne les acceptent que lorsqu’elles devinrent réellement une mode à Paris. Mais quand ils recueillaient quelque chose de l’extérieur comme le baba polonais apporté par Stanislas Leczinski, beau-père de Louis XV, ou le croissant autrichien apporté par Marie-Antoinette, ils l’adoptèrent complètement, si complètement que ces choses devinrent françaises, si complètement françaises qu’elles ne dépendaient plus d’aucune nation. À ce propos, le croissant autrichien fut rapidement créé au siège de Vienne en 1683 par les soldats polonais de Sobieski pour remplacer le pain qui manquait, et ils lui donnèrent le nom de croissant  d’après l’emblème des Turcs qu’ils combattaient.

 

Catherine de Médicis au XVIe siècle amena des cuisiniers avec elle et mit des desserts à la mode, les desserts italiens compliqués. Avant cette époque il n’existait rien de sucré en France sauf les fruits. Ce fut en 1541, à l’occasion d’un bal, qu’elle introduisit ces desserts à Paris.

 

Sous le règne d’Henri IV les Français retournèrent à la nourriture simple, puisque ce souverain se fit appeler roi de Gonesse, lieu où était fabriqué le meilleur pain de France.

 

Les Français, cependant, avaient des conceptions que l’on serait tenté de prendre pour des conceptions américaines ou orientales, tels les canards rôtis à l’orange et les dindes fourrées aux framboises. Sous le règne de Louis XIV les Français mangeaient les dindes jeunes et les salades de noix mélangées de pommes.

 

[…]

 

Les sorbets venant d’Italie étaient des glaces faites à l’eau. Elles étaient molles. Mais les Français, eux, avec cette base, firent un sorbet consistant qu’ils qualifièrent eux-mêmes par la suite de napolitain. Cette manière de faire leur est habituelle.

 

La logique de la cuisine française consiste dans le fait que les Français autrefois utilisaient tous leurs ingrédients de la manière la plus compliquée. Des influences étrangères raffinèrent cette méthode et furent à la mode jusqu’à la mort de Louis XIV. Et sous la Régence il y eut tout à coup affluence de cuisiniers français inspirés, des cuisiniers essentiellement français, de même qu’il eut affluence de cuisine française. Le régent lui-même avait un assortiment de casseroles d’argent. Il faisait sa cuisine avec ses courtisans et l’on disait que les casseroles d’argent ne valaient pas moins que ce que le régent y mettait. Plus de la moitié des plats de la grande cuisine  française d’à présent fut créé par la cour.

 

[…]

 

Les plats qu’ils créaient étaient nommés d’après eux. Il arriva fréquemment, il est vrai, que ce furent leurs cuisiniers qui en réalité les créaient, mais le courtisan, lui, en avait le mérite et les mettaient à la mode.

 

Louis XV faisait son café lui-même, il ne permit jamais à quiconque de faire son café.

 

Ce que les plats de cette époque avaient de particulier, c’était les sauces. Ces plats, tous pour ainsi dire durent leur renom à leurs sauces. La cuisson du plat était importante mais la sauce en était la création. La farce de ces plats était augmentée à cette époque d’une quantité de nouveaux ingrédients.

 

Une autre chose que les Français découvrirent alors, ce fut l’usage des jaunes d’œufs pour lier leurs sauces au lieu  de chapelure. Et cela, comme on le conçoit aisément, révolutionna la manière de faire et la cuisine et les sauces. C’était une invention purement française. »

 

 

Gertrude Stein, l'audacieuse

10/11/2011 MIS À JOUR LE 22/01/2016

Par Hélène Combis-Schlumberger

 

Elle n'aimait rien tant que s'endormir dans les musées pour s'éveiller parmi les tableaux. Gertrude Stein, femme au physique colossal, figure incontournable du monde de l'art de la première moitié du 20e siècle, était à la fois écrivaine, poétesse et esthète...

 

ICI sa VIE 

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27 septembre 2018 4 27 /09 /septembre /2018 07:00
Houellebecq fait la passe de 3 à la mairie du XIIIe «N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas»,

Lorsque j’ai vu la photo sur Twitter j’ai cru à un fake, j’avais tort puisque le Figaro me dit :

 

«L'amour rend faible, et le plus faible des deux est opprimé, torturé et finalement tué par l'autre, qui de son côté opprime, torture et tue sans penser à mal.»

 

C'est ce qu'écrit Michel Houellebecq dans La Possibilité d'une île: que le match commence. Le rockeur dépressif et génial de la littérature française s'est transfiguré vendredi 21 septembre pour son mariage avec Lysis: ni cigarette, ni parka à l'horizon mais costume et chapeau melon.

 

« Certaines solitudes me semblent sans remède / Je parle de l'amour, je n'y crois plus vraiment »… voilà ce qu'écrivait encore Michel Houellebecq, il y a quelques années, dans son poème Fin de parcours possible.

 

«Je suis trop macho»

 

Dans une interview décalée avec Karine Le Marchand, le romancier précise ce qu'est pour lui une femme idéale: «Une fille gentille, un peu maison. Un peu sexe aussi.» Il écarte la possibilité d'épouser une agricultrice: «Je suis trop macho. Une femme qui a une vie si active, cela ne marchera pas avec moi.»

 

«C'est difficile après une dure journée de travail d'être sexe», rappelait-il.

 

L'écrivain croit en l'amour mais pense qu'il est impossible. Il s'est déjà marié deux fois. De sa première union, dans les années 1980, il eut un fils, Étienne. Après un divorce douloureux, il s'est remarié avec l'éditrice Marie-Pierre Gauthier. «N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas», écrit-il légèrement désabusé.

 

Je suis un lecteur de Houellebecq depuis ses origines et je considère « Extension du Domaine de la Lutte » comme son meilleur livre dont le héros travaille dans une Direction Départementale de l'Agriculture.

 

9 novembre 2010

 

Michel Houellebecq participe à « L’extension du Domaine du Vin » et à la défense de la France des Terroirs avec JP Pernaut ICI 

 

Qui est la troisième madame Houellebecq?

 

Madame Qianyum Lysis Houellebecq reste malgré tout un mystère. Tout juste sait-on que la jeune femme est originaire de Shanghaï. Et l'on devine une vingtaine d'années d'écart entre les heureux époux.

 

Les deux mariés se connaissent depuis plusieurs années déjà. En septembre 2016, on les avait vus côte à côte à la remise du prix Frank Schirrmacher qu'a reçue l'auteur à Berlin. Une distinction décernée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung, journal libéral conservateur allemand. Ils auraient aussi été vus ensemble à l'inauguration en juillet 2017 de l'exposition Peace au Shirn Kunsthalle de Francfort - pour laquelle il présentait une série de photos et d'objets autour de son défunt chien, Clément.

 

La cérémonie du mariage, le 21 septembre, s'est déroulée à la mairie du XIII arrondissement, cher à l'auteur. Habitué à un mode de vie simple et aux quartiers populaires, Michel Houellebecq a commis une entorse par amour. Les invités ont fait la noce au célèbre restaurant Lapérouse, sur les quais de la Seine. Veste queue-de-pie anthracite pour lui, tenue rose assez traditionnelle pour elle.

 

ryosatoparisJoyeux mariage 
Pièce montée crème vanille GM 
Pour Michel Houellebecq 

 

C'est Carla Bruni qui a annoncé l'heureuse nouvelle sur son compte Instagram samedi en dévoilant deux clichés de la cérémonie. Sur ces photos, on voit l'écrivain de 62 ans, visiblement très ému, aux côtés de celle qui est désormais sa femme.

 

«Mille vœux de bonheur à Lysis et à Michel Houellebecq pour leur merveilleux mariage et merci de nous avoir laissés partager votre bonheur», a écrit la chanteuse en légende de la publication avant de terminer son message par une citation du roman «La Possibilité d'une île» de Michel Houellebecq.

 

«Et l’amour où tout est facile, où tout est donné dans l’instant, il existe au milieu du temps, la possibilité d’une Île..

 

Un extrait que Carla Bruni a mis en musique et chanté sur l'un des morceaux de son album «Comme si de rien n'était», sorti en 2008.

 

 

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27 septembre 2018 4 27 /09 /septembre /2018 06:00
A comme Assad, B comme Bouteflika… Z comme Zemmour…

Pendant quatre ans, il n'a rien dit. Secret-défense oblige. Aujourd'hui, il sort du silence. Patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2013 à 2017, Bernard Bajolet était l'invité, lundi 24 septembre, de l’association de la presse diplomatique. Au cours du déjeuner, ce diplomate de carrière, qui publie "Le soleil ne se lève plus à l'est" (Plon), a multiplié les confidences et les anecdotes. Certaines, "off the record", ne peuvent être reproduites. En voici quelques autres.

 

ICI

 

Sur Zemmour un de mes lecteurs m’a fait parvenir des commentaires sur une interview qu’il a donné au POINT. ICI 

 

Sur Bachar al-Assad

 

"Je me suis trompé à son sujet, dit Bernard Bajolet. J’ai retrouvé une note dans mes archives. C’était en 1994, après la mort de Bassel, le frère aîné de Bachar qui était censé succéder un jour à leur père, Hafez. Dans cette note, un de mes collaborateurs écrivait que Bachar pourrait peut-être hériter du pouvoir. 'Je ne crois pas du tout à cette hypothèse', ai-je noté en marge. 'Ce jeune homme réservé ne s’intéresse qu'à la médecine'.

 

Je le connaissais assez bien pour avoir été en poste en Syrie dans les années 1980. Un jour, je lui ai demandé : 'Et toi, la politique ?' Il m’a répondu qu’il ne s’intéressait qu’à la médecine et m’a demandé de lui trouver une place dans une fac française. Son père ne voulait pas qu’il étudie à Paris. J'ai trouvé une inscription à Lyon, mais, en fait, l’interdiction paternelle s’étendait à toute la France. Je ne sais pas pourquoi mais c’est comme cela qu’il s’est retrouvé à étudier l'ophtalmologie à Londres. Ce que je n'avais pas compris alors, c'est que Bachar avait été contraint par sa famille à étudier la médecine, pour ne pas faire concurrence à son frère.

 

Quand il a été nommé à la tête du pays, je me suis dit qu’il était trop poli, trop gentil, trop bien élevé pour diriger durablement la Syrie. Mais j’ai sous-estimé la volonté acharnée de son clan, les Alaouites, de se maintenir au pouvoir. Ils ne veulent pas redevenir les esclaves des sunnites qu’ils ont été avant le mandat français. D’ailleurs, après le début de la révolution, en 2011-2012, quand il semblait que celle-ci pouvait l’emporter, ils ont pensé qu’ils pouvaient être contraints de retourner dans leurs montagnes et nous nous sommes même demandé comment faire pour éviter un nouveau massacre à la Srebrenica. C’est dire à quel point les choses ont changé !

 

En fait, Bachar a fait la même chose que son père en 1982, quand il a massacré des milliers sunnites à Hama. La cruauté dont il a fait montre est peut-être aussi une forme de revanche sur son frère mort qui était plus brillant, plus sportif que lui. De toute façon, s’il n’avait pas crié aux loups dès le début du soulèvement, il aurait été dévoré par les loups de son clan…"

 

Sur Abdelaziz Bouteflika

 

Bernard Bajolet, qui a aussi été ambassadeur en Algérie, a récemment déclaré que le président algérien "est maintenu artificiellement en vie". Cette déclaration a fait les gros titres à Alger, où certains l’accusent de vouloir achever le chef de l’Etat.

 

"Soyons clair, dit-il, je souhaite longue vie au président Bouteflika : je ne suggère donc pas qu’on le débranche. Mais cette momification du pouvoir algérien sert certains groupes qui, ainsi, se maintiennent au sommet et espèrent continuer à se maintenir et à s’enrichir."

 

Il ajoute :

 

"La dernière fois que le président Bouteflika est venu se faire soigner en France, j’ai demandé à le voir, mais il a refusé. Alors je lui ai fait envoyer un immense panier de chocolats ; en retour, il m’a fait porter un bouquet de fleurs si grand qu’il rentrait à peine dans mon bureau [à la DGSE, NDLR] !"

 

Sur Éric Zemmour

 

Bonjour Jacques,

Je suis effaré du niveau de son discours et encore d'avantage du relais qu'il trouve dans tous les médias, surtout les bien-pensants comme le Point. Martyr de la bien-pensance certes, mais forte complicité de la plupart des médias. 

 

Il tient quelques propos sur Montaigne et ses relations avec la Saint Barthélémy, que celui-ci aurait trouvé inévitable. Pour arriver à justifier un tel acte ou prétendre comprendre un tel événement, il faut être un sombre crétin et un fasciste. Ce n'est pas le cas de Montaigne : il est ni l'un ni l'autre. Zemmour est le deux. Le problème, je connais un peu les Essais et je n'y ai trouvé nulle part trace d'une justification de la Saint Barthélémy. Peut-être suis-je passé à côté ? La lecture d'un tel passage aurait assez bouleversant pour que je le mémorise. Dans ses lettres peut être que je connais moins ? Donc j'explore du côté d'internet et je ne trouve pas grand-chose non plus. Encore une conspiration et une occultation de la vérité par les bobos ? Ou une fake news de cet individu ? Facile : il ne cite pas les sources. Vu le corpus de Montaigne, rares sont ceux qui le connaissent dans sa totalité.

 

On retrouve chez Zemmour les grandes lignes de la pensée réactionnaire française du début du XX : bêtement monarchiste, catholique bornée, étroitesse d'esprit en même temps qu'une rare culture ou prétendu telle, hypocondriaque, antidémocratique et antirépublicaine. Elle se complet dans ses draps souillés et aime les histoires toutes faites, bien émondées. Mais avec 100 ans de retard.  Le Musulman a remplacé le Juif et le Grand Remplacement la conspiration judéo-bolchévique. Je ne comprends pas pourquoi en France n'avait jamais émergé une droite véritablement libérale (au sens sociétal) mais qu'elle se confinait régulièrement dans ses rancœurs. « On ne peut que glorifier la monarchie, car elle a créé la France. »

 

Il oublie peut être un peu vite - en réduisant les causes de sa chute à la seule responsabilité de Louis XVI - que si elle est tombée, c'est bien parce qu'à un moment donné, une  grande majorité n'y trouvait plus son compte.

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26 septembre 2018 3 26 /09 /septembre /2018 07:00
Le salon de la grande bouffe industrielle le SIAL tente un lifting : est-ce vraiment le grand virage ?
Le salon de la grande bouffe industrielle le SIAL tente un lifting : est-ce vraiment le grand virage ?

Du vrai, du goût, du sens : la planète food s’engage ! Tel est le thème du #SIAL2018 #food @sial_paris @KantarTNS

 

 

RT : [CONFERENCE de PRESSE] : Du vrai, les fabricants sont-ils au rendez-vous des attentes consos ? D’après l’étude , les fabricants développent une alimentation vraie, naturelle, contrôlée…

 

Les clients des restaurants sont aussi des : ils veulent du « vrai », de la transparence et apprécient que les restaurateurs communiquent sur les agriculteurs et producteurs qui les fournissent au quotidien, selon B.Boutboul

 

la restauration française est-elle différente ? D’après les restaurateurs français mettent la gastronomie à toutes les sauces…

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

SIAL Paris tient pleinement son rôle de vigie de l’innovation alimentaire ! Quelque chose est en train de se passer, ici et maintenant, sur la Planète Food… qui n’a d’ailleurs jamais aussi bien porté son nom !

 

Producteurs, transformateurs, distributeurs, médias, organismes publics, associations de consommateurs, et, bien sûr, les consommateurs eux-mêmes : la Planète Food fonctionne de plus en plus comme un réseau interdépendant, à mesure que le goût, les recettes, et les traditions culinaires transcendent les frontières…

 

Oui, quelque chose de fort est en train de se passer. Toutes les études de nos experts Industrie, Consommation et Restauration – à découvrir ici en exclusivité –, toutes les remontées des professionnels – dont beaucoup viendront exposer à SIAL Paris 2018 – attestent de trois phénomènes majeurs qui sont en train de remodeler la Planète Food. L’expression peut paraître un brin exagérée, mais elle ne l’est vraiment pas, au regard de la créativité en cours sur la planète, autour du « goût », du « vrai », et du « sens ». Des notions repensées, réinventées, remises au goût du jour, et finalement tellement dans l’air du temps !

 

Trois phénomènes qui n’auraient pas pu voir le jour sans la volonté des acteurs – tous les acteurs – de la Planète Food. Trois phénomènes que chacun alimente et renforce à tour de rôle, comme si les uns et les autres nous prenions conscience des engagements qui nous incombent et qui nous lient fondamentalement. C’est aussi ça la nouveauté : la Planète Food a changé de paradigme ! Et ce n’est pas qu’une tendance. C’est une révolution qui touche à l’ADN de notre secteur et qui nous fait passer, en un laps de temps très court, du monde d’avant vers celui de demain.

 

Le rôle du SIAL Paris, vigie de l’innovation alimentaire, consiste justement à mettre en lumière ce présent vivifiant qui, ingrédient après ingrédient, et d’un continent à un autre, imagine notre assiette du futur.

 

Dans le secteur de l’alimentation, le futur peut arriver vite. Très vite… il vaut donc mieux l’anticiper. L’engagement autour du Goût, du Vrai, du Sens s’inscrira ainsi au cœur de l’édition 2018 du SIAL Paris, afin d’accompagner tous les professionnels dans le formidable processus en cours et de leur offrir la visibilité dont ils ont besoin… pour s’épanouir et se développer en France, mais aussi, bien sûr, à l’international, grâce à l’attractivité de Paris, capitale mondiale de la gastronomie.

 

Le présent regorge d’ores et déjà de concrétisations à la fois enrichissantes et enthousiasmantes ! Vous pourrez le constater à l’occasion du prochain SIAL Paris et du concours SIAL Innovation, toujours aussi inspirant en termes d’inventivité et toujours aussi appétissant en termes de textures et de saveurs. SIAL Paris vous propose aussi, cette année, avec Future Lab, de découvrir l’innovation alimentaire au stade du berceau, c’est-à-dire en phase d’invention, pour une immersion pleine de sensations et de surprises. Et parce que nous accordons une place prioritaire à ce nouveau monde qui est en train de naître, nous lançons en exclusivité l’Alter’Native Food Forum, un événement dans l’événement qui met à l’honneur l’alimentation saine et équilibrée. L’alimentation du goût, du vrai, du sens.

 

Ce que disent les résultats des études exclusives et inédites SIAL Paris 2018

Du Goût, du Vrai, du Sens…

Toute la Planète Food s’engage !

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26 septembre 2018 3 26 /09 /septembre /2018 06:00
Le plaisir de retrouver ce forban-poète de Pascal Frissant du château Coupe-Roses dans le dernier numéro de Le Rouge&leBlanc

Dans le portrait qu’ils font de Pascal Frissant, les rédacteurs de Le Rouge&leBlanc omettent qu’il fut l’un des leaders emblématiques de la Confédération Paysanne, à ce titre il siégeait au Conseil de Direction de l’ONIVINS devenu Viniflhor.

 

Le 18 juillet 2008 j’écrivais :

 

J'aime bien Pascal Frissant c'est un vigneron poète. Lyrique, avec ce grain de folie qui donne à ses propos des couleurs et des saveurs que l'on ne rencontre plus dans les débats convenus, aseptisés. À la Confpé pure et dure je n’étais pas en odeur de sainteté, lors d’une université d’été à Monbazillac ce fut très chaud, la vieille garde post-gros-rouge m’accusait de solder dans mon foutu rapport la viticulture des gens de peu, les coopérateurs et leur coopé producteurs de minerai. Avec Pascal l'amitié et l'estime ont toujours fait fi des contingences du moment. Débattre avec Pascal fut toujours un plaisir.

 

Et puis, nous nous sommes perdus de vue, j’ai rencontré Françoise Le Calvez, son épouse, lors de dégustations. « Françoise est une femme de caractère, qui s’exprime de façon franche et directe », je confirme.

 

La relève est assurée par leurs enfants avec Mathias, titulaire d’un DNO, qui a rejoint le domaine en 2015 et plus récemment Sarah, DNO , qui fait le commerce.

 

Je note avec plaisir que Mathias a pour objectif des vins encore plus naturels. Bravo ! Avec mes encouragements.

 

Les 3 dégustateurs, dont Sonia Lopez-Calleja, écrivent  que « les deux cuvées dégustées collégialement ont révélé un terroir magnifié par « les tripes du vigneron » comme le disait Jacques Puisais. »

 

Pour ces retrouvailles à distance je sors de mes archives :

 

18 juillet 2008

 

La lettre ouverte de Pascal Frissant au président et au directeur de Viniflhor où il donne les raisons de sa démission du Conseil de Direction de Viniflhor.

 

Monsieur le Président, Monsieur le Directeur,

 

J'ai le regret de vous adresser ma démission aux sièges que j'occupe au titre de la Confédération Paysanne, à compter de ce jour.

 

J'ai eu de l'honneur et du plaisir à représenter une partie du monde vigneron "à Paris" suivant l'expression ancienne.

 

Je suis assez heureux du travail de rédaction et de publication de la brochure "les frontières du vin" pour laquelle votre aide fut essentielle. Nous avons amorcé un débat sur les limites de l'usage du mot vin, sur la dangerosité de la perspective de la commercialisation de fractions de vin, sur l'aspect non purement marchandise mais éminemment sémiotique * du vin. L'appel ultime contre les naufrageurs du vin donna une dimension particulière à ce débat.

 

Enfermés dans une vision du monde et de la consommation ne laissant pas de marge de manœuvre à ceux qui veulent se détacher des dogmes des grands marchands, mes collègues responsables professionnels n'ont pas pu rentrer dans la question : qu'est-ce que le vin ?

 

La question reste pour moi la même depuis longtemps :

  • pourquoi boit-on encore du vin

 

  • pourquoi cette boisson archaïque gagne-t-elle en universalité ?

 

Le redéveloppement des exploitations viticoles, des installations et de l'emploi à la production dépend du statut du vin et de la régulation des marchés autour de cette définition. La fuite en avant dans la régulation et la fabrication du breuvage "vin" amorce une nouvelle vague de faillites paysannes, de situations de douleur et d'échecs, de destruction des tissus ruraux.

 

Nous ne parvenons pas à mesurer certains mécanismes lourds.

 

Il y a d'abord celui de la mort du producteur dans les vins de marque et de la mort du Vin par le développement des techniques correctives. La fraude précède généralement la légalisation comme le prouve le développement actuel de l'offre d'arômes exogènes et de la pratique du mouillage.

 

La déconstruction du substrat "moût" ou "vin" "sont suivie d'une reconstruction matérielle qui pourrait bien aboutir à des vins prémix. Il y a également l'offensive permanente des moines-soldats de l'hygiénisme qui trouveront dans ce vin mort l'évidence de ses fonctions d'imprégnation alcoolique dépourvues de toute modération culturelle.

 

La casse du vin va s'amplifier avec le productivisme. L'augmentation des rendements est présentée comme seul horizon possible pour le maintien d'une recette/ha. Nous connaissons le lot d'aberrations écologiques accrochées à cette orientation : la gaspille de l'eau, l'augmentation de la fragilité des plantes, l'usage accru de pesticides... On peut comprendre le raisonnement au niveau du guidon dans une entreprise ; je comprends moins l'absence de travail culturel sur le vin, l'absence de réflexion sur l'impact négatif des techniques mises en oeuvre à la production, sur le mécanisme de construction de la valeur symbolique du vin et des vignerons qui soutient pourtant l'ensemble de son économie actuellement.

 

L'absence s'un temple de la vigne et du vin à l'image du Futuroscope de Poitiers, la quasi-absence de chaire d'Histoire du vin, de géographie viticole ou de techniques d'investigations archéologiques et historiques permettant de travailler sur les dimensions quasi-universelles du vin sont autant d'éléments qui donnent la mesure de la pauvreté culturelle de la représentation professionnelle. C'est un tapis rouge pour le cynisme des marchands.

 

Après le règne de l'idéologie des marchands qui jettent des cailloux aux poètes, eux qui jadis en étaient les mécènes, viendra celui des citoyens du monde dotés d'un revenu. Ils chercheront la vérité agronomique des mets, des vins et de notre relation à la nature et aux autres.

 

Les difficultés sont grandes dans nos exploitations. Des pères de famille sont humiliés par leur impossibilité à résoudre leurs problèmes financiers. Un voisin vient de vendre à 42 euros l'hl un vin de pays à 13,4° qui eut pu être Minervois. Notre village est à 56 hl/ha en moyenne !

 

Le temps passe. La nouvelle régulation semble être celle du prix comprimé même en période de déficit de production. Nous sommes passés d'une régulation qui protégeait les vignerons à une régulation qui garantit des bas prix au négoce.

 

Cette situation nous décime.

 

Je pense que l'obsession du contrôle politique de la filière et les restes de physiocrates** qui poussent à refuser de reconnaître une valeur à la demande sociale "de la ville" nous jettent dans des difficultés de fond et participent à cette nouvelle régulation. Les analyses de résidus de pesticides publiées récemment sont un avant-goût des problèmes que la sporulation corporatiste veut nous faire ignorer depuis vingt ans.

 

Dans des conditions meilleures peut-être travaillerons-nous dans le futur.

 

Je continue à œuvrer pour la défense du vin et des paysans vignerons, pour la solidarité avec les paysans pauvres du monde et pour que mes enfants puissent s'installer.

 

Merci de bien accueillir mon successeur.

 

Salutations.

 

Pascal Frissant.

 

·        La sémiotique est la théorie des signes culturels.

 

·        la physiocratie (le pouvoir de la nature) est une doctrine économique qui considérait l'agriculture comme source essentielle de la richesse.

 

29 août 2010

Pascal Frissant Vous êtes membre de la commission nationale viticole de la Confédération Paysanne : comment avez-vous réagi à cette action anti-OGM ?

 

« L'Inra de Colmar est une station que nous connaissons bien. Ses chercheurs sont très sérieux et planchent sur des sujets primordiaux, tels que la sélection de nouvelles variétés de vigne. Nous sommes bien sûr opposés à l'usage d'OGM dans la viticulture, mais nous faisons confiance aux scientifiques œuvrant pour mieux connaître ces organismes. Le problème, c'est qu'il existe au sein de la Confédération un petit noyau d'activistes qui n'a pas compris la différence entre viticulture et céréales. Or cibler l'Inra, outil où les spécialistes ont quand même pas mal d'indépendance, est à mes yeux une grosse connerie. On sent une volonté d'en découdre : je ne peux que condamner ce type d'attitude idiote.

 

Quel a été selon vous l'élément déclencheur de ce coup de force ?

 

« Il y a eu sans aucun doute la visite sur le site de Colmar du ministre de l'Agriculture, qui a annoncé à tort que ces plans de vignes transgéniques seraient rapidement commercialisés. Il cherchait sans doute à rassurer les exploitants inquiets à cause du court-noué : cette opération politique fondée sur une information erronée a servi de prétexte à ce groupe de faucheurs volontaires qui attendait l'occasion de passer à l'acte. Il n'empêche que leur action relève d'une sorte de dérive sectaire, semblant dictée par une poussée limite obscurantiste. Ça commence quand même à m'inquiéter un peu. »

 

 

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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 07:00
La mirabelle c’est le café Mirabelle de Marion Goettle, la Reine Claude c’est François 1er  et moi, qui ne bosse pas pour des prunes, j’en fais une tarte d’automne…

La mirabelle est plutôt lorraine mais elle est aussi un chouïa alsacienne comme Marion Goettle qui a eu la charmante idée de baptiser sa petite entreprise le café Mirabelle. Strasbourgeoise un jour, Strasbourgeoise toujours, et le sieur Axelroud lui doit une petite visite surtout depuis qu’il connaît Pierre Jancou chez qui j’ai croisé Marion alors pâtissière de Heimat.

 

Lire ICI 26 avril 2015

Le «Gâteau de Puits d’amour» d’aujourd’hui de Marion Goettle d’Heimat… de Vincent La Chapelle en passant par Grimod de la Reynière

 

 

Le café Mirabelle c’est ICI 

 

Découverte par le botaniste Pierre Belon au milieu du XVIe siècle, cette prune délicieuse fut baptisée « Reine Claude » en hommage à la femme du roi François 1er. Peu à peu, ce sont les vergers du Tarn-et-Garonne qui ont concentré la plus grande partie de la production de cette prune savoureuse.

 

Ses caractéristiques

 

De forme arrondie, un peu aplatie à ses deux pôles, la Reine-Claude arbore à maturité une belle robe de couleur verte à vert-jaune parfois soulignée d'une légère pigmentation rouge. Sa chair à la fois ferme et d'une grande finesse n'est pas adhérente au noyau. La Reine Claude, aussi juteuse que parfumée, offre en bouche une délicieuse saveur sucrée à laquelle s'associe une délicate pointe acidulée. Ces qualités gustatives inimitables en font une complice idéale des petites envies gourmandes de l'été.

 

Sa production

 

La Reine-Claude est une production qui exige beaucoup de main d'œuvre et un savoir-faire de haute technicité. Les pratiques culturales et les méthodes de protection mises en œuvre visent à concilier l'obtention de fruits de grande qualité et le respect de l'environnement. Après une récolte manuelle,  à maturité optimale, c'est avec le plus grand soin que sont effectuées les opérations de tri, calibrage et contrôle du taux de sucre permettant à la Reine Claude d'accéder à la labellisation obtenue en 1998, le Label Rouge.

 

Les variétés :

 

La reine-claude dorée, aussi appelée Vraie Reine-Claude ou La Verte, est la plus parfumée et la plus appréciée. Cette variété peu acide à la peau et à la chair jaunes est ferme, très sucrée et très juteuse. Elle est présente en août et en septembre sur les marchés. Parfaite en fruit de table et en pâtisserie. Tout comme la reine-claude de Bavay, prune verte-jaune ferme et juteuse présente sur les marchés en fin de saison (septembre/octobre). La reine-claude d'Oullins, légèrement oblongue s’achète en juillet et en août. Sa chair verte est plus acide que les autres. La reine-claude diaphane est une grosse prune jaune très sucrée que l’on consomme principalement comme fruit de table. La reine-claude d'Althan est une grosse prune violette sucrée et peu acide que l’on trouve en septembre.

 

La mirabelle de Lorraine

 

Leur saison est courte. Il faut donc en profiter : la mirabelle de Lorraine a obtenu son indication géographique protégée en 1995.

 

La lorraine (Moselle, Meurthe et Moselle, Meuse, Vosges) fournit 80% de la production mondiale de mirabelle, ce qui en fait, et de loin, le premier producteur au monde. Loin derrière, il y a le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne ou encore le Canada).

 

Un petit fruit rond comme un bonbon

 

Pour cette petite prune jaune, tout est affaire de maturité. C’est à maturité que sa cueillette se fait, et si la méthode s’est modernisée et est aujourd’hui mécanisée, le principe est toujours le même : il faut « hocher » les fruits, c’est-à-dire secouer les mirabelliers pour faire tomber les fruits arrivés mûrs dans une large toile tissée.

 

Celui qui veut la déguster peut facilement vérifier cette maturité : une fois le fruit coupé en deux, son noyau doit se détacher tout seul. Ses taches de rousseur et la fine couche de protection qui la recouvre, la pruine, sont aussi les marques d’un fruit cueilli au bon moment, qu’il faut donc consommer rapidement. La saison de mirabelle de Lorraine IGP est très courte : de mi-août à fin septembre. Seulement 6 semaines pour déguster ce fruit frais, très parfumé et très énergétique.

 

Ensuite, on pourra l’apprécier en confiture, séchée, en compote, eau de vie ou fruits au sirop. Elle supporte très bien la congélation, mais doit être cuisinée encore congelée pour ne pas noircir. Au total, environ 65% de la cueillette de mirabelles est utilisée en fruit transformé, de quoi consommer la mirabelle de Lorraine toute l’année.

 

La mirabelle serait d'origine asiatique, c'est le duc d'Anjou qui 'introduit en Lorraine au XVe siècle, la région de Metz devient alors son berceau. La mirabelle de Lorraine est reconnue en 1762 par l'Académie Française.

 

Il y a 41 variété de prunes en France, mais seulement 2 sont des mirabelles : les mirabelles de Metz et les mirabelles de Nancy.

 

En moyenne, un mirabellier produit 80 kilos de mirabelles. La lorraine produit plus de 4000 tonnes de mirabelles par an.

 

Au début du XXe siècle, une vaste épidémie de phylloxéra détruit le vignoble lorrain. La Première Guerre mondiale suit de peu, laissant la région exsangue. Les paysans décident alors de planter des mirabelliers en lieu et place des vignes. Les vergers s’étendent de façon spectaculaire entre 1920 et 1930, à tel point qu’ils couvrent plus de 10 000 ha en 1935.

 

La Seconde Guerre mondiale ralentit cet essor, qui reprendra de plus belle par la suite. En 1950, les cultures couvrent près de 26 000 ha.

 

En 1980, de jeunes producteurs plantent 200 000 mirabelliers pour relancer le fruit doré.

 

Mirabelle vient du latin Mirabilis, qui signifie : merveilleux, extraordinaire, magnifique.

 

Pour info, voici le top 5 des régions productrices de mirabelles : La Lorraine (82,5%), l'Alsace (6,5%), Rhône-Alpes (4%), Midi-Pyrénées (3.5%), Aquitaine (1.5%)

 

Source : LES 5 SECRETS DE LA MIRABELLE DE LORRAINE ICI

 

Ma tarte Reine-Claude-mirabelles…

 

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25 septembre 2018 2 25 /09 /septembre /2018 06:00
Même saoul, Hemingway est droit comme une statue. (Sipa / montage : DR)

Même saoul, Hemingway est droit comme une statue. (Sipa / montage : DR)

Ce matin, las de la fange, des Zemmour et consorts, qui s’épand telle une diarrhée brune et pestilente, j’ai envie de me glisser dans les plis de la France, prendre des chemins de traverse qui s’entortillent comme les vipères, m’asseoir en bout de table, savourer un grand verre d’eau fraîche puis entamer la conversation, casser la croûte, s’en jeter un derrière la cravate.

 

Mais existe-t-il encore des Giono, sur qui Dumay à ce mot magnifique « Il ne pèse pas sur lui-même. » ou des René Char « le surréaliste du terroir » ?

 

Alors, pour me réconforter je puise dans ma petite musette une chronique du 2 juillet 2010

 

« La vigne de Bourgogne ressemble à ces femmes de 40 ans que l’on dit mûres... »

 

« Beaune, le 12 mai 1837. À la sortie de Dijon, je regarde de tous mes yeux cette fameuse Côte-d’Or si célèbre en Europe. Il faut se rappeler le vers :

 

              Les personnes d’esprit sont-elles jamais laides ?

 

Sans les vins admirables, je trouverais que rien au monde n’est plus laid que cette fameuse Côte d’Or...

 

La Côte d’Or n’est donc qu’une petite montagne bien sèche et bien laide ; mais on distingue les vignes, avec leurs petits piquets et, à chaque instant, on trouve un nom immortel : Chambertin, le Clos Vougeot, Romanée, , Nuits Saint-Georges. À l’aide de tant de gloire, on finit par s’accoutumer à la Côte d’Or.

 

Le général Bisson, étant colonel, allait à l’armée du Rhin avec son régiment. Passant devant le Clos Vougeot, il fait faire halte, commande à gauche en bataille, et faire rendre les honneurs militaires. »

 

En citant Stendhal Dumay souligne qu’il le mérite comme « l’une des rares personnes qui n’aient craint d’être désagréable pour les Bourguignons. » En effet, beaucoup d’auteurs l’ont célébrée « qui voyaient peut-être avec les yeux de l’amour, je veux dire l’amour du vin. L’ivresse leur a fait déclarer le flacon admirable. » Lui, le Replongeard, il parle de la vigne avec les mots de l’amour :

 

« Assise dans sa robe aux grands plis, la tête ombragée par quelque bouquet de châtaigniers, la vigne de Bourgogne ressemble à ces femmes de quarante ans que l’on dit mûres et qui le sont en effet, gourmandes, sensuelles, savoureuses, infatigables au lit aussi bien qu’au travail et auxquelles, dit-on, les vrais amoureux ont toujours rendu les armes... »

 

Dumay trouve toujours les mots, la référence, justes « À Gevrey-Chambertin, la maison de Roupnel ouvre ses fenêtres sur la place du village. Ici, toute la beauté se réfugie dans les caves. N’est-ce pas Alceste qui prononce cette phrase si déchirante et si simple ? « On ne voit pas les cœurs. »

 

Pour tous ces pays aux noms triomphants que je traverse, je dirai avec la même mélancolie : on ne voit pas les vins. »

 

« Beaune, beau nom à la sonorité assourdie qu’on ne peut prononcer sans entendre les futailles rouler dans les caves. Bon vin au corps de femme de trente ans, souple et ardent. On ne le recommande pas aux malades, ni aux jeunes filles, mais aux vivants. »

 

« Le vin, comme la musique, parle un langage international. Il est même curieux de constater qu’ici, comme dans l’art, c’est l’ultra-particulier qui devient universel. L’emplacement des crus est délimité au mètre près » Quelle superbe réplique aux pourfendeurs de la complexité, encore faut-il que celle-ci fut bien réelle.

 

Pour, non pas clore, mais simplement vous laisser le loisir de découvrir le vagabondage de Dumay dans sa Bourgogne, encore deux traits de lumière : « J’arrive chez Jacques Copeau un peu avant la tombée de la nuit. Il est assis à une petite table sous les arbres, devant sa maison qui ouvre sur un cirque de vignes et de collines, calanque de Collioure à laquelle manque la mer. »

 

« Mme Copeau me tend un grand verre d’eau fraîche, boisson qui m’est aussi chère que le vin. »

 

 

B comme Bourgogne

 

«Vin de sauce», selon le Bordelais Sollers. Stendhal, lui, raconte être tombé amoureux du Bourgogne lors d'un séjour à Lyon. De riches négociants l'invitent pour picoler dans un «silence religieux». Trente bouteilles y passent (on ne connaît pas le nombre de convives). Stendhal se prend de passion pour le clos-vougeot: «Il faut bien l'avouer, rien ne lui est comparable.» Le clos-vougeot est un vin politique. Premier vin rouge officiel de la papauté, sous Clément VI (de 1342 à 1352). Quand la cour pontificale doit retourner à Rome, les courtisans s'y opposent parce «qu'en Italie il n'y a pas de vin de Beaune» (Pétrarque). L'abbé de Cîteaux reçoit l'ordre de ne plus envoyer son clos-vougeot au pape, sous peine d'excommunication. En 1370, toutefois, Grégoire XI craque et décide de se fournir à nouveau chez lui. Bien plus tard, sous le Consulat, un moine fait dire à Napoléon, qui avait annoncé la nationalisation de l'abbaye: «J'ai un clos-vougeot de 40 ans. S'il veut en boire, qu'il se dérange.»

 

I comme Ivrogne

 

Il faudrait plusieurs numéros du «Nouvel Obs» pour énumérer les outres à vin qui ont écrit entre deux soûleries. On peut toutefois mentionner Goethe, le premier alcoolique contrarié de l'histoire littéraire: dans sa correspondance, il parle beaucoup de sa consommation de vin rouge, qu'il tente désespérément de réduire. Toute la journée, il essaie de résister à l'appel du pichet. Il tourne autour du pot. Il se répète que le vin «va à l'encontre d'une vie pondérée, sereine et active». Mais il est, pour le meilleur et pour le pire, un buveur de quantité. A la bonne bouteille, il préfère la cave entière, pour «boire double». A la fin de sa vie, il projetait d'écrire un traité de viticulture, qu'il n'a jamais entamé. Evoquons aussi le cas de Jim Harrison. Après avoir arrêté le bourbon, qui faisait fondre son cortex cérébral à vue d'oeil, il est passé aux grands crus. Il a acheté la cave d'un grand restaurant, qu'il a sifflée en quelques années, «comme un sanglier sur un banc de truffes».

 

 V comme Vigneron

 

Comme celle des écrivains-ivrognes, la catégorie des écrivains-vignerons est assez peuplée. La liste n'est pas exhaustive, mais on peut citer Virgile, Montaigne, Montesquieu, Talleyrand, Vigny, Colette, Mauriac, Claude Simon. Talleyrand produisait du vin (ou plutôt en faisait produire) mais en buvait peu. Vigny distillait aussi de l'eau-de-vie. Il en était très fer, «la plus pure qui puisse se faire», selon lui. Il fournissait la maison Hennessy, créée en 1765. Mauriac, lui, avait une âme de viticulteur. Dans «le Nœud de vipères», un soir qu'il grêle, le narrateur soufre de voir son raisin détruit. «Un profond instinct paysan me jetait en avant, comme si j'eusse voulu m'étendre et recouvrir de mon corps la vigne lapidée.»

 

Source: article extrait du dossier spécial Vins à lire dans "le Nouvel Observateur" du 5 septembre 2013.

David Caviglioli Journaliste

 

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