Le « mythique » * JP Soisson dont le seul nom est consubstantiel à la consommation du chablis, je l’ai croisé dans ma vie lorsque, insubmersible, il fit son dernier retour aux manettes comme Ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de Pierre Bérégovoy. Je lui ai remis les clés du 78 rue de Varenne et j’ai pu apprécier à leurs justes valeurs ses « talents » de prestidigitateur qui plaisaient tant à François Mitterrand.
J’ai pu apprécier aussi son admirable descente du chablis… et son admirable façon de mettre en scène sa carrière de gardien de but qui tirait au mythique Guy Roux des saillies ironiques sur son niveau.
Bref, JP Soisson est tombé dans le chaudron de la politique à la manière d’Obélix avec la potion magique : il ne pensait qu’à ça avec lorsqu’il fut Ministre du Travail de Michel Rocard un certain talent.
Dans son livre « Ministre ou rien » chez Flammarion Jean-Michel Djian utilise Jean-Pierre Soisson qui a le sens de la formule pour rendre goûteuse des anecdotes illustratives du marigot politique.
« Les signes extérieurs du pouvoir se reconnaissent aussi dans la capacité des ministres à manœuvrer. Autrement dit à créer les conditions d’une décision ou d’une négociation. Lorsque les rapports de forces sont tendus avec les partenaires sociaux ou des agents de l’Etat, les enseignants en particulier, tout se joue en premier lieu sur la forme… » Indique JM Djian.
Illustration par JP Soisson :
« Je prends un exemple simple remontant à l’époque où j’étais Ministre du Travail de Michel Rocard. Sachez d’abord que les conflits du travail commencent tôt le matin et montent lentement dans la journée, d’abord jusqu’à la direction départementale puis au ministère – à 18 heures le conflit est généralement mûr, et des négociations s’annoncent jusqu’à 4 heures du matin. Donc j’anticipais. Le secrétaire général de FO, Marc Blondel, je le traitais au whisky ; celui de la CFDT au chablis (ndlr Edmond Maire puis Jean Kaspar)… Certains ne voulaient pas de sandwich, d’autres des cigares. Je m’évertuais à bien les différencier afin que chacun sache que je me préoccupais de son sort. Il s’agissait de ne brusquer personne, de ne pas prêter le flanc à l’énervement. C’est très fatigant mais j’arrivais à obtenir ce que je voulais. »
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