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23 octobre 2019 3 23 /10 /octobre /2019 06:00

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Mai 1981, ce n’est pas si loin…

 

Guerre du vin entre la France et l’Italie !

 

Eh, oui, la perte des rouges bien colorés d’Algérie ont rendu le litre 6 étoiles bien pâle lorsque la sauce du Midi fut mélangé avec la bistouille  des Pouilles.

 

Edith Cresson, toute nouvelle Ministre de l’Agriculture, offre du jaja de Béziers à la garden-party du 14 juillet 81 au Ministère de l'Agriculture, Frédéric Broussous, Gérard Chayne, le Cevilar, l'Office du Vin, Marcellin Courret, JB Benet, Jean Huillet, Ulysse Vergne, Georges Hérail, Hervé Bélédin le début de la fin on dit certains.

 

Le 10 août 1981 les CAV prennent d’assaut et mazoutent dans le port de Sète, les cuves de l’Ampélos, un pinardier italien.

 

Le 15 août 1981 JACQUES GRALL, chargé des questions  agricoles au journal Le Monde (en ce temps-là les journalistes étaient vraiment spécialisés) titrait :

 

Le Midi viticole reste vigilant " Les pauvres ne font pas la guerre aux pauvres "

 

Les plus satisfaits des mesures arrêtées par le gouvernement français pour stopper la "guerre du vin" sont, bien sûr, les viticulteurs français, qui attendent maintenant avec circonspection la mise en œuvre de ces mesures. Les négociants, en revanche, protestent. Ils se défendent d'avoir réalisé des bénéfices exceptionnels grâce aux vins italiens et refusent de tenir le rôle de boucs émissaires dans la crise de la viticulture. C'est pourquoi, pour M. Beledin, président de la Fédération des industries et du commerce de gros en vins, le plan de M. Mauroy, " insuffisant et inadapté ", ne sortira pas la viticulture du pétrin. Quant à M. Boisset, président de la Fédération nationale des distributeurs, il estime que le gouvernement, " plutôt que de faire porter le chapeau aux négociants, aurait dû chercher à corriger depuis longtemps le mauvais fonctionnement des règles du marché européen ".En Italie, cependant, et surtout en Sicile, l'attitude des viticulteurs et des hommes politiques se durcit, et des mesures de rétorsion sont envisagées envers les produits agricoles français envoyés en Italie. C'est sur cette toile de fond que se préparent, à Bruxelles, les réunions des 18 août et 25 août, la Commission de la C.E.E. restant réservée et ne s'étant pas prononcée sur la compatibilité des mesures françaises avec les règles du Marché commun.

 

Depuis l'arraisonnement de l'Ampelos, trois nouveaux pinardiers italiens étaient arrivés, jeudi 13 août, dans le port languedocien du vin. Sans encombre. Les petits groupes de " contrôleurs " avaient levé le pied. Et dans les vignes bien vertes, le raisin prend tranquillement du degré sous l'effet d'un soleil redevenu de plomb. M. Mauroy semble donc avoir gagné son pari. Comme il l'avait souhaité mercredi 12 août sur le perron de Matignon, les mesures arrêtées permettront de bien terminer les vacances " en attendant les prochaines vendanges ".

 

Les douaniers du port de Sète ont prélevé des échantillons des vins italiens qui seront envoyés pour analyse dans un laboratoire de Marseille. Même si ces vins sont fins, loyaux et marchands, ils ne seront pas débarqués pour autant. Dans les milieux viticoles de l'Aude et de l'Hérault on se réjouit de l'astuce trouvée par les pouvoirs publics. Comme le règlement communautaire interdit à un négociant de porter du vin à la distillation, la cargaison des pinardiers ancrés dans le port de Sète restera sous douane jusqu'à ce que les exportateurs italiens en soient redevenus propriétaires, au moins sur le papier. Dès lors, ces vins pourront être distillés à un prix somme toute intéressant pour les producteurs transalpins. Cette astuce réjouit le cœur des militants opposés aux importations, autant que le fait celle de la taxe qui sera appliquée sur les vins de coupage.

 

" Oui, mais les vignerons italiens ne sont pas aussi ravis. Ils menacent de descendre dans la rue. "

 

A nouveau très sollicité depuis ce regain d'agitation dans le Midi viticole, M. Emmanuel Maffre-Baugé répond : " Il n'y a pas de guerre du vin. Les pauvres ne font pas la guerre aux pauvres. "

 

La formule est jolie comme souvent dans la bouche de ce parlementaire européen chrétien, apparenté au groupe communiste. Elle donne au dossier du vin et au règlement vini-viticole sa dimension humaine qui tourne autour d'une profonde divergence d'intérêts entre les producteurs, les négociants et les commerçants, que ce soit en France, en Italie ou en Espagne.

 

Globalement donc, le dispositif décidé à Matignon a été jugé suffisamment satisfaisant pour arrêter un mouvement de mécontentement qui pouvait devenir brutal. Jusqu'alors sporadiques, les actions de commando des comités d'action viticoles étaient le fait d'une minorité de jeunes. L'occupation de l'Ampelos et le mazoutage du vin italien, le lundi 10 août, ont réveillé les vignerons quelque peu assoupis. Cette opération a servi de catalyseur et, dit-on aujourd'hui, aurait pu provoquer une réaction en chaîne ; " On aurait mobilisé trente mille types", estime M. Maffre-Baugé.

 

Avec maintenant seulement une petite journée de recul, certains toutefois redeviennent plus exigeants. " On nous a déjà piégés une fois avec la politique de qualité, commente l'un d'eux. Et puisqu'on parle de décentralisation, on pourrait peut-être tenter d'autogérer le problème de la viticulture languedocienne. "

 

C'est qu'on craint, autour de Montpellier, que le gouvernement ne boucle un projet d'Office des vins avec les seuls interlocuteurs qu'il a choisis, alors que toutes les tendances de la viticulture méditerranéenne aimeraient apporter leur pierre à l'édifice. Querelle byzantine ? Peut-être. Mais quel bel exercice de démocratie régionale en perspective...

 

Deux remarques :

 

  • l’Office du Vins à la sauce 101 propositions de Mitterrand qui ne prévoyait rien moins que la fusion de l’INAO et de l’ONIVIT créé en 1976 par Chirac suite à la fusillade mortelle de Montredon, ne verra bien sûr pas le jour. J’étais entré à l’ONIVIT en 1978, ce fut mon baptême du vin, je le quittai en juin 1981 pour entrer au cabinet du Président de l’Assemblée Nationale, j’ai donc suivi ces évènements de prêt : du côté du cabinet d’Edith Cresson on entretenait l’illusion, Tonton signifiera le clap de fin avec la nomination de Michel Rocard au 78. Je l’y rejoindrai.

 

  • Ce pan de l’histoire du vin en France, longtemps dominée par le gros rouge (lire ci-dessous) est depuis totalement occulté par les nouveaux arrivants dans ce petit monde et pourtant son impact est toujours important dans la structuration de la commercialisation du vin. Nous vivons toujours dans l’illusion que la vague des AOP-IGP a réglé la question des vins à deux balles. Le réveil va être difficile.

 

LES LUTTES VITICOLES EN LANGUEDOC                DE 1970 À 1976, ENTRE  RUPTURES ET CONTINUITÉS

 

Mémoire de Master II Master  Histoire, Civilisations, Patrimoine

Présenté par Geneviève ABBÉ

 Sous la direction de Jacques CANTIER Université Toulouse-Jean Jaurès  Septembre 2017

ICI 

 

Je n’ai pas une mentalité d’ancien combattant mais comme je suis un vieux con je reste persuadé que le temps long est le seul qui permet de mettre en perspectives les nécessaires réflexions qui doivent alimenter le débat sur l’avenir de la viticulture dans notre pays.

 

Il y a un temps pour tout et celui qui s’annonce n’est pas le mien, je laisse à ceux qui font ce soin.

 

Je préfère évoquer une figure de ce temps : Emmanuel Maffre-Beaugé

 

12 septembre 2006

Prise d'otage à Clermont l'Hérault

 

En faisant mon marché samedi, alors que j'achetais du Chasselas de Moissac et du Muscat de Hambourg en provenance du Ventoux, je repensais à un épisode granguignolesque survenu alors que j'officiais galerie Sully au temps où le chouchou des sondages était Ministre de l'Agriculture.

 

Je recevais une délégation lorsque le crépitement caractéristique sur le parquet de la galerie des talons hauts d'Arlette ma secrétaire me laissait à penser qu'une tuile nous tombait encore dessus. La rue de Varenne pendant la saison des fruits d'été c'est la caserne des pompiers. Sur le pas de la porte tout de go elle me dit « le sénateur Vidal est pris en otage. Je l'ai au téléphone » Un ange passe et je suis ma trottinante secrétaire jusqu'à son bureau.

 

A l'autre bout du fil, l'ami Marcel Vidal (décédé récemment), ne semble pas particulièrement angoissé. En quelques mots il m'informe de la situation : une délégation de producteurs de raisins de table conduite par Emmanuel Maffre Baugé occupe sa mairie de Clermont l'Hérault. « Je te le passe ». Pour les plus jeunes d'entre vous, Maffre Baugé, c'était une voix, le démagogue rural à l'état pur, il aime s'entendre causer. J'ai droit à la rhétorique : la concurrence italienne nous fait crever, il faut fermer les frontières et indemniser le manque à gagner des producteurs. Je l'écoute : les tunnels au téléphone permettent d'essouffler son interlocuteur. Emmanuel avait du coffre mais à un moment il change de terrain : il évoque son compagnonnage avec le PC pour me mettre la honte au front, souligner mon insensibilité aux difficultés du peuple de la vigne. Là, sans ménagement, je le contre en lui faisant remarquer que je n'ai pas de leçons à recevoir d'un converti de fraîche date (l'Emmanuel se tenait dans sa jeunesse sur un flanc très droit de la droite). Je sens qu'il s'étrangle au bout du fil. Il tempête. J'ai joué à quitte ou double : il se fait plus conciliant.

 

La suite ICI

 

EMMANUEL MAFFRE-BAUGE INTERVIEWÉ DANS LES VIGNES P.C.F, DOCUMENTS 1975-1977 ICI

 

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10 novembre 2011
 
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