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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 00:09

Bordeaux est synonyme de vin, Nantes est synonyme de rien. Les deux grands ports de l’Atlantique nichés tout au fond d’un estuaire, distant de quelques centaines de kilomètres, s’ignorent et ne s’aiment pas. Et pourtant ils pratiquèrent, Nantes à grande échelle puisque la ville fut le premier port négrier d’Europe, le commerce du bois d’ébène dénommé pudiquement « commerce triangulaire ». Bordeaux est à droite dans un département de gauche, et Nantes le contraire. Nantes a adopté très tôt le tramway, Bordeaux fort tard. Nantes avait son quai de la Fosse mal famé, Bordeaux celui des Chartrons très bien porté. Le bourgeois bordelais est snob, le nantais discret. Dans les temps anciens entre les Girondins de Bordeaux et les Canaris Nantais le derby se résumait dans l’opposition du jeu frustre, britannique des premiers et le jeu bien léché, à la française, des seconds. Nantes avec ses métallos des Chantiers de l’Atlantique fut un haut-lieu de mai 68 (La Commune de Nantes par Yannick Guin chez Maspero) alors que Bordeaux recueillit le gouvernement du Maréchal Pétain, le dernier de la IIIe République. Bordeaux a des Maires Premier Ministre au destin contrarié, Nantes espère que son maire sera un jour Ministre. Je pourrais ainsi m’amuser longtemps mais il est temps que je passe aux choses sérieuses : à la bouillie.

 

Eut égard à mon incompétence noire en chimie, comme d’ailleurs en de multiples domaines, je vais me contenter de vous livrer les définitions de Wikipédia en espérant que des «esprits éclairés » (je sens qu’ils piaffent déjà) prendront le relais. Si j’aborde le sujet c’est qu’il semblerait que la bouillie nantaise, aux dires des experts du Développement Durable, a une action plus curative que préventive, et qu’elle évite l’appauvrissement des sols contrairement à la bordelaise qui à la longue aurait tendance à les intoxiquer.

 

« La bouillie bordelaise est un pesticide (algicide et fongicide) fabriqué par neutralisation d'une solution de sulfate de cuivre par de la chaux éteinte.

Elle contient 20 % de cuivre (exprimé en cuivre métal). Pour garantir un meilleur effet mouillant on y ajoute un surfactant (du savon noir naturel en général).

 

Elle est souvent vendue sous forme de poudre micronisée mouillable (de couleur bleue), de masse volumique d'environ 045 g/ml (± 0,1g/ml), à ne pas confondre avec d'autres matières actives biocides à base de cuivre tels que l'oxychlorure de cuivre, l'oxyde cuivreux ou l'hydroxyde de cuivre).

 

En Europe, la réglementation a évolué en imposant une diminution des doses. »

 

« La bouillie nantaise ou bouillie sulfo-calcique (BSC) est un fongicide polyvalent avec effet insecticide et anti-acariens. Elle a été créée en 1860 pour lutter contre les cochenilles des arbres fruitiers.

 

La bouillie est obtenue par chauffage d'un mélange de lait de chaux et de soufre.

 

On peut l'utiliser du printemps à l'automne comme anticryptogamique en curatif. Elle permet de lutter contre la tavelure, la cloque du pêcher et l'oïdium et stimule la végétation »

 

Nantes, qui n’aime pas le Muscadet, prendrait-il une belle revanche sur Bordeaux qui longtemps ignora ses Châteaux ? En ces temps où beaucoup de nos décideurs, en nous prenant pour des veaux, se contentent de nous livrer de la bouillie pour chat, rajouter quelques louches de bouillie dans le débat, en mettant de l’huile sur le feu, me va bien au teint. Comme l’écrivait, feu Bernard Ginestet, en dédicace de son livre éponyme : « Je dédie cette bouillie bordelaise à mes parents... une cuillérée pour maman... Une cuillérée pour papa. »

 

À vous, je vous cède la louche... car moi je flippe pour ma vigne en cas d'attaque d'oïdium... aidez-moi vous qui savez !  

L1000629 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 07:00

  

Je sortais tout juste de ma cambrousse. Une deuxième année de droit un peu tristounette, comme l’écrivais Viansson-Ponté dans le Monde « La France s’ennuie ! » et mon cœur d’artichaut s’effeuillait dans l’indifférence générale. Pour moi l’avenir ne pouvait qu’être beau mais Dieu que le présent était chiant !

 

Alors, attendu qu'en vertu de la force de mes souvenirs, comme je ne peux réfréner ma plume, je confesse que la mort de Liz Taylor me touche au cœur. Ça tient à ma première rencontre avec elle. Rencontre visuelle, dans une salle obscure : en effet la première fois que j’ai vu Elizabeth Taylor à l’écran c’est dans le film de Mike Nichols Qui a peur de Virginia Woolf ? (Who’s Afraid of Virginia Woolf?) la reprise à l'écran de la pièce de théâtre éponyme d'Edward Albee sortie à Broadway, au Billy Rose Theater le 13 octobre 1962.

 

C’était en 1967, dans un cinéma de Tours. Je m’étais échoué dans cette ville sans âme pour une certaine Begoňia, une espagnole aux yeux de braise rencontrée au réveillon du Nouvel An. Il pleuvait des seaux, donc cinéma. Le choc absolu, George Richard Burton et Martha Elizabeth Taylor rentrant d’une soirée arrosée à la faculté où George enseigne et que dirige le père de Martha. Ils ont invité un couple de nouveaux venus à prendre un dernier verre. Mari et femme dans la vie – ils se marièrent même deux fois – entre Burton et Taylor, dans ce huis-clos, tout ce qu’un couple peut accumuler comme rancœur se déverse sans aucune retenue ou pudeur. Monstrueux ! Extraordinaire ! J’en sors bouleversé, chaviré par une Liz Taylor qui, pour interpréter le rôle de Martha, a pris quinze kilos et s’est vieilli de vingt ans. Que ma dulcinée du moment, elle, ressortisse de ce film totalement horrifiée eu l’avantage d’éteindre derechef un feu déjà bien mourant mais je lui étais au moins reconnaissant de m’avoir précipité dans les rets de deux monstres sacrés.

 

Comme la Liz Taylor de Qui a peur de Virginia Wolf ? valait absolument que je fisse Nantes-Tours-Nantes en 2 CV sous la pluie, celle qui vient de nous quitter valait que je lui consacre ce petit billet car, comme le raconte Peter Rainer, ancien président de la National Society of Film Critics aux Etats-Unis. «Elle avait cette présence de star fabuleuse, qui était aussi la cause et la conséquence de sa vie privée. C’était indissociable.» Il ajoutait «Elizabeth Taylor a été lancée par le cinéma, mais devint plus grande que le cinéma»

 

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 09:43

Le 10 février avec « le sens de la formule choc que vous me connaissez » (ça enfle mais je me soigne) je commettais une chronique La position du tireur couché : cibles mouvantes et proposition décoiffante ! link au terme de laquelle, comme annoncé dans le titre, je déclinais la proposition suivante :

 

Ma proposition pour faire avancer les choses est simple : que nous nous retrouvions en Beaujolais dans quelque temps pour une journée de travail et de convivialité, un samedi par exemple, pour concrétiser notre plate-forme qui permettrait à un réseau de fonctionner et d’agir. Chacun y viendrait par ses propres moyens et moi je verrais avec mes amis du Beaujolais comment nous accueillir.

 

À ma grande surprise, je reçus des réponses positives. Fort bien mais eu égard à mes capacités d’organisateur limitées et le peu de temps dont je dispose j’ai laissé le temps filer. Bref, plutôt que de me mettre sur le dos un zinzin soumis aux aléas des uns et des autres : sous-entendu le Berthomeau y se décarcasse mais se retrouve en tête à tête avec le dernier carré de ses fidèles, je me suis dit Et si  nous profitions de la BEAUJOLOISE le lundi 11 avril pour nous retrouver ?

 

Qu’en pensez-vous lectrices et lecteurs ?

 

Dite-le moi par retour du courrier afin que je puisse voir avec les organisateurs comment nous pourrions trouver un petit carré pour bavasser !

 

Merci par avance de vos réponses enthousiastes et rapides.

 

Ci-dessous le programme de la :

 

DEGUSTATION BEAUJOLOISE LE 11 AVRIL 2011 EN BEAUJOLAIS

beaujoloise_2011_site_2.png

 

beaujoloise 2011 site listing

 

beaujoloise_2011_site_acces.png

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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 00:09

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Reconnaissez que 16 pages consacrées aux « nouveaux jouisseurs » dans le premier numéro d’un nouveau magazine avec un nom à rallonge Grand Seigneur by Technikart ça vaut la peine que le petit chroniqueur « dégustateur imposteur » que je suis s’y arrête. Le rédachef, Olivier Malnuit, dans son édito, énonce tout ce que ce new-magazine ne sera pas : « vous ne trouverez pas les poncifs habituels du journalisme culinaire », pas de recettes ou de bonnes adresses... pour nous affirmer, à propos du vin, « qu’on peut l’aimer sans en faire un sport savant » Fort bien me dis-je puisque ce Grand Seigneur se dit « un magazine qui ne se refuse rien » je vais le lire en appliquant le même principe.

 

Le chapeau de l’article sur les fadas du vin, signé par l’omniprésent Olivier Malnuit, assisté par Chloé Clor, Laure Michel, Sonia Desprez et Barbara Israël commence mal lorsqu’il qualifie The Wine Advocate du Bob Parker de « bible des œnologues du monde entier ». Désolé mais un œnologue c’est un gus ou une femme qui fait du vin, les lecteurs de Parker sont des oenophiles ou des amateurs ou de simples buveurs. Pas grave me rétorquer-t-on ! Ouais, ouais, passons aux dits fadas : pour les sieurs Didier Porte, Laurent Lèguevaque ( voir chronique link), Jay McInerney ou Gary Vaynerchuk (que j’ai vu officier en direct à la journée Web2.0 en fin d’année) sans contestation l’appellation leur va bien au teint. Pour Olivier Magny c’est moins évident : il se vit comme un mec qui ne chalute que dans l’exceptionnel « Paris Wine Bar Ô Château » c’est l’antidote des « petits trucs » servi dans un « petit verre dégeu » avec de la « charcuterie pourrie » dans un petit bar. C’est l’antichambre des châteaux – moi je préfère le château tout court – même si c’est « 260 mètres carrés dédiés à la dégustation, avec des caves du 17 e siècle où Louis XV faisait entreposer les vins de la cour » Très prout-prout ma chère même si le Magny ne dit pas que des conneries loin s’en faut. Reste la seule femme du lot, notre très sérieuse Marie-Christine Tarby-Maire présidente de Vin et Société qu’il me semble osé de classer dans les fadas du vin. Mais l’important c’est qu’elle fut là pour apporter sa modération. J’oubliais « les faiseurs de vin à domicile » de www.crushpadwine.fr avec disent-ils un « vignoble en colocation » soit en vieux français « achat de raisins » pour vinification. Pas très révolutionnaire mais éminemment lucratif (7 à 9000 euros pour faire son vin) et puis en terminant je signale à Chloé Clor assisté de Victor Eugène que Margot dégrafait son corsage mais que Margaux c’est une appellation. Je suis chiant mais bon un peu de rigueur journalistique ne nuit jamais.

 

Dans un vin une pointe d’acidité ne nuit jamais, ça l’empêche d’être mou alors j’espère que mes minuscules piques permettront à Olivier Malnuit et sa petite bande d’agitateurs de tendance de ne pas réinventer de nouveaux codes tout aussi chiants que les précédents. Pour leur prouver mon incommensurable légèreté je vais ici proposer un pot-pourri de fadas pour que mes chers lecteurs s’aventurent sur leurs lignes et les dégustent comme ils en ont envie. Avant de passer à l’exercice je conseille à ces très chers de tenter de sauter l’anneau du périphérique et d’aller, comme il m’arrive de le faire, poser leurs baskets dans la poussière de nos chers terroirs pour y rencontrer des gens tout à fait étonnant, des gens qui décoiffent tout autant que les surfeurs de tendance. Si vous avez besoin de noms je me tiens à votre disposition : va y avoir les primeurs 2010 à Bordeaux vous ne serez pas dépaysé ça se passe dans les châteaux.

 

Didier Porte (le co-viré avec Guillon de France-Inter qui classe un viognier « Cote-du-Forez en Languedoc-Roussillon et n’achète plus de vin à moins de 10 euros depuis des années)

Q : à quand remonte votre passion des vins ?

R : J’ai toujours bu du vin ? Adolescent, je vivais dans la Loire dans un patelin qui s’appelle Montbrisson. Les paysans et les jeunes buvaient du pinard. J’ai commencé par le gros rouge, alors que mes parents n’en buvaient pas. Ils n’y connaissaient rien. Et puis, j’ai commencé à m’intéresser aux grands vins en vieillissant, en même temps que j’ai pris goût à aller au restaurant. J’avais plus de 30 ans quand j’ai commencé à apprécier les vins. C’est une initiation qui dure des années. Maintenant, il y a des petits jeunes qui s’intéressent au pinard très tôt et deviennent sommelier à 24 ans. Mais ça m’épate toujours. Il faut vraiment du temps pour forger son goût. »

 

Olivier Magny www.o-chateau.com

À propos des vignerons « J’adore échanger avec eux, c’est des vrais mecs, des bonhommes, des machins quoi. C’est pas comme les sommeliers et les cavistes qui donnent envie de se tirer une balle, tellement ils ont le melon... »

Son projet « L’idée, c’était de faire un truc un peu original pour parler de terroirs et de cépages à des gens qui n’y connaissent rien. Parce que le monde du vin, tout le monde prétend être différent et convivial, mais quand on les écoute on n’a pas envie de se marrer. »

 

Cougar Town, saison 2 sur Orange Ciné Happy

« Aux jeunes filles qui ne veulent pas salir leur chemisier et sirotent un moelleux devant un poisson basse calorie, le blanc ? Aux cougars qui s’envoient les copains de leur fils dans la cuisine, le rouge ? Voilà une nouvelle étude scientifique qui va peut-être mettre tout le monde d’accord. Selon les chercheurs du Brigham and Women’s Hospital de Boston, les femmes qui ont le plus de chance de garder la ligne après 40 ans, sont celles qui boivent régulièrement mais avec modération (soit deux verres par jour) du vin rouge ou du vin blanc. »

 

Lloyd Cole (l’ex-chanteur culte des Commotions)

Q : vous êtes plutôt vins de Bourgogne ou vins de Bordeaux ?

R : Lorsque j’étais plus jeune, je préférais nettement les Bourgogne et, plus je vieillis, plus les Bordeaux me parlent... »

 

Marie-Christine Tarby-Maire :

Q : Vous voudriez que le CSA autorise la dégustation de vin sur les plateaux de télévision ?

R : Evidemment. Et je ne vois pas au nom de quoi on nous en empêche. La dégustation c’est ce qui a porté la compétition entre les vins, l’amélioration de la qualité, ce n’est pas une incitation à l’abus. La loi interdit de montrer des gens en train de boire, mais boire et déguster sont deux choses différentes, ça n’a rien à voir. Ça nous paraît injuste et totalement délirant qu’on n’est pas la possibilité d’exposer le vin et tout ce qu’il a d’exceptionnel dans les médias comme la TV. Aujourd’hui, on ne peut pas se passer de télévision. »

 

Jay McInerney écrivain étasunien « Bright Lights, Big City » 1984 Journal d’un oiseau de nuit et tout récemment La belle vie

Q : Est-ce que ça a changé votre rapport à l’alcool ? (sa découverte du vin)

R : J’ai toujours été hédoniste. Le vin possède ce plaisir hédoniste associé à toute boisson alcoolisée et je ne l’aimerais pas sans cela. Mais ça va beaucoup plus loin : j’aime les histoires qu’il raconte. Dans le temps, je buvais beaucoup de vodka. On alternait cocaïne, vodka, cocaïne, vodka etc. Le vin a aussi été une façon de contrôler mon hédonisme, en m’apprenant à modérer ma consommation d’alcool. Et puis j’ai découvert avec lui que chaque saveur peut être associée à une autre. Et j’ai également commencé à m’intéresser à la cuisine. »

 

Bien évidemment, Grand Seigneur by Technikart, ne se réduit pas à notre jaja alors si vous souhaitez consulter son Sommaire allez sur www.technikart.com Pour l’anecdote j’ai acheté le premier numéro parce qu’en ce moment j’ai le nez dans la bidoche et que les petits cochons de Technikart prenant le contre-pied des petits cons d’Inroks, suite au livre de Jonathan Safran Foer « Faut-il manger les animaux ? » on consacré 10 pages à la « Culture Bidoche »  avec une couverture un peu plus affriolante que celle du concurrent.

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 00:09

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Dans son éditorial du numéro de mars de la RVF Denis Saverot emporté par son élan de défenseur du vin français – je n’ose écrire de tous les vins français – établi un lien de causalité entre la chute de la consommation du vin en France et l’explosion de la vente des tranquillisants dans notre pays.

 

Sa charge contre les autorités sanitaires est lourde : après la mise en avant de l’affaire du Médiator il balance sa bombe à fragmentation « ce petit monde y trouve son compte. Les labos s’enrichissent tandis que nos gouvernants s’offrent la paix sociale en plaçant les citoyens sous tutelle chimique subventionnée. Les antidépresseurs, Ben Ali et Moubarak auraient du y songer pour leurs administrés. » Manque bien sûr le plus fou de la bande : Kadhafi mais bon libre à Denis Saverot de verser dans l’air du temps.

 

Mon combat sur ce terrain étant fort ancien pour preuve une lettre ouverte au directeur de l’ANPAA du 6 juillet 2006 « Des Mots plutôt que des Maux » link et une « Lettre ouverte à ceux qui nous terrorisent » link du 21 mars 2009 (voir biblio de mes chroniques sur ce sujet en bas de page),  je me sens donc très à l’aise pour affirmer que cette virulence extrême et ce type d’allusion au combat de peuples qui ont versé leur sang pour la liberté nuit à notre cause.

 

Mais comme Denis Saverot avec son gros marteau veut vraiment river le clou aux Diafoirus modernes il établit un lien de cause à effet entre la lutte contre l’alcoolisme, la chute de la consommation de vin et l’explosion de celle des tranquillisants. Je le cite :

« Officiellement, il s’agit de lutte contre l’alcoolisme. Le résultat, c’est l’explosion des ventes d’anxiolytiques et d’antidépresseurs, dont notre pays est devenu le premier client européen. »

« Depuis 1960, la consommation de vin a été divisée par plus de deux dans notre pays. Or, au cours de la même période, les ventes de tranquillisants ont bondi de zéro à plus de 60 millions de boîtes par an. C’est un fait, la France officielle a tourné le dos à son vin, le plus subtil, le plus civilisé des anxiolytiques, celui que le monde entier nous envie, pour gorger son peuple d’antidépresseurs. Avec quel succès ! Plus, ils en ingurgitent, plus nos concitoyens sombrent dans la morosité et le pessimisme, comme l’a souligné un récent sondage international. »

 

Mais de quel vin parlez-vous Denis Saverot ?

Celui de Roland Barthes dans Mythologies (1957) cette boisson totem qui se chiffrait en millions d’hl ou les vôtres, ceux qu’à juste titre vous défendez, qui se comptent en bouteilles ?

Ce passage du singulier au pluriel est capital car cette consommation dont vous regrettez la chute vertigineuse cachait d’énormes disparités : de très gros buveurs de Vin de Consommation Courante, des ouvriers, des marins-pêcheurs, des mineurs, des travailleurs de force qui gonflaient le chiffre de la consommation moyenne per capita et les buveurs réguliers ou occasionnels dont la dose journalière restait modeste. L’alcoolisme se nichait là Denis Saverot et le combat d’un Mendès-France député de Louviers en Normandie, raillé (Mendès lolo : distribution de lait dans les écoles), était légitime. Je suis natif de la Vendée, classée à l’époque de ma jeunesse second département alcoolisé de France après le Calvados et je puis témoigner du nombre impressionnant de mes compatriotes qui allaient régulièrement se faire désintoxiquer à la Grimaudière (aux fous disait-on en ce temps où le langage ne prenait guère de précaution).

 

Bien sûr tout ça est fort loin Denis Saverot mais le slogan de la RVF et de beaucoup « boire moins mais boire mieux », auquel je souscris bien évidemment, est tout autant responsable de cette chute vertigineuse que la loi Evin qui n’est intervenue qu’à la fin des années 80. De plus ayant mis en bouteille des millions de cols de Vin de Table à la SVF (voir photo en bas de la chronique), sous des marques dont vous vous moquiez, je sais d’expérience que tout a été fait pour que ces vins, pas tous exécrables, soient décrédibilisés, dépourvus de tout et qu’il a fallu attendre l’irruption des vins de cépages (accolés aux vins de pays) pour qu’ils retrouvent des couleurs et des clients. Que je sache la conversion de la RVF à ces vins roturiers qui soutiennent la consommation volumique est fort récente et votre capacité à mettre en avant les vins de coopératives s’apparente au ralliement des ouvriers de la vingt-cinquième heure. Entendez-moi bien, Denis Saverot, je ne vous reproche pas de défendre et de promouvoir l’excellence, mais simplement d’appeler en renfort de votre démonstration le gros des vins roturiers qui soutiennent la consommation nationale. Je ne vais pas vous mettre sous le nez les statistiques du prix moyen en GD des vins pour amener beaucoup plus d'eau à mon moulin.

 

Mon combat constant contre les prohibitionnistes de toute obédience me permet aussi de contester le lien que vous faites entre la chute de la consommation de vin et l’explosion de l’absorption de tranquillisants. Que ça vous plaise ou non, Denis Saverot, les causes de cette surconsommation sont de même nature que celles qui poussent nos compatriotes à boire avec excès, y compris du vin. Je ne vais pas avoir l’outrecuidance de vous rappeler que ces causes sont multiples : médicales, économiques, sociales, sociétales : stress, solitude, monoparentalité, modèles de consommation radicaux... etc. Que les prescripteurs de médicaments aient failli à leur mission je suis le premier à le reconnaître mais n’écartez pas d’un revers de main la forte demande des patients qui s’exercent sur eux : le Médiator a été prescrit comme coupe-faim car l’obsession de la ligne est aussi un fait de société. Que la consommation de vin soit un facteur de sociabilité ce n’est pas à celui qui a tenté, dans l’indifférence de la RVF, d’initier l’Amicale du Bien Vivre, que vous allez faire un dessin.

 

A trop vouloir prouver Denis Saverot le risque est grand de prendre un beau râteau dans la tronche, d’alimenter le camp d’en face qui s’appuie, comme le disait avec morgue le Pr Got sur une majorité de nos concitoyens. Certes ça fait plaisir à une partie de vos lecteurs, ça les confortent, eux qui ne boivent, que dis-je, ne dégustent, que des hauts nectars, dans leurs idées reçues. Ce type d’affrontement est vain et inutile car c’est celui des extrêmes qui ne débouche que sur de l’incompréhension et de l’immobilisme. Au risque d’être taxé de provocation j’affirme que ces dernières années le vin, les gens du vin, ont marqué des points dans l’opinion publique et qu’il suffirait pour transformer l’essai - les politiques sont des élus et ils sont fort sensibles au poids des bulletins de vote - de laisser au camp d’en face des arguments éculés du même type que ceux qu'ils utilisent pour nous discréditer. 

 

Ne rien céder sur l’essentiel, se mettre en capacité de peser efficacement dans les temps électifs, utiliser une argumentation précise et sereine, montrer ce que nous sommes vraiment, expliquer à nos concitoyens consommateurs la contribution essentielle des hommes et des femmes du vin (de tous, plébéiens ou aristocrates) à la vie de nos territoires ruraux, cesser de manier des chiffres globaux qui ne leurs parlent pas, ne pas mélanger le buiseness et la défense du bien commun, voilà ce que nous devons faire ensemble pour que les clichés maniés par les communicateurs d’en face laissent la place à des messages s’inscrivant dans la réalité de la consommation des boissons alcoolisées dans notre pays. Les postures ne mènent à rien sauf à se faire plaisir entre convaincus.

 

J’ai bien conscience, Denis Saverot, qu’en commettant ce billet je ne contribue guère à relever ma cote, je n’ose écrire ma note, auprès la RVF mais, vous qui citez Goethe en chute de votre édito, permettez-moi à mon tour de m’adossez à Beaumarchais « Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur. »

 

En espérant qu’au nom de ce vin qui « réjouit le cœur de l’homme » vous accueillerez mes remarques impertinentes avec toute la légèreté qui sied au grand amateur que vous êtes et je vous prie d’agréer les salutations d’un contributeur constant et assidu à l'extension du domaine du vin

 

 

Jacques Berthomeau

 

 

Bibliographie : la Croix d’or, le père fondateur Sully Ledermann, ANPAA, Pr GOT et Sandrine Blanchard du Monde

 

- La Croix d’or le 26 novembre 2005 link

   

- Sully Ledermann le 11 octobre 2006 link 

 

- L’ANPAA harcèle les veuves 11 janvier 2008  link

- Dérèglements de Comptes 14 janvier 2008 link

- Une petite bordée de questions à nos amis de l’ANPAA 21 novembre 2008 link

- L’édito de l’ANPAA : à quel jeu joue-t-on ? 2 avril 2009, link

- Les dirigeants de l’ANPAA vus de profil 11 juin 2009 link

- Matricule 17044 au rapport : l’argent de l’ANPAA est aussi le vôtre 30 octobre 2009 link

- La Cour d’Appel de Paris passe une dégelée à l’ANPAA 6000 euros dans le buffet et des attendus meurtriers 3 mai 2010  link 

 

- La stratégie du go du Dr Got 31 mars 2008 link

- 3 questions à Claude Got 9 juillet 2008  link

 

- La complaisante Sandrine Blanchard du MONDE, « Le vin est un alcool, donc cancérigène», est-elle le double féminin de Gérard Blanchard ? 16 avril 2009 link

- Crédibilité zéro Sandrine Blanchard échotière de la vie moderne taille des costars au duo Coffe-Pitte le 16 mars 2010 link

- Fac à vin Sandrine Blanchard du Monde doit vraiment boire l’eau des nouilles le 16 avril 2010 link

  - Sandrine Blanchard du Monde organise une vente privée de vins et de champagnes du 6 au 12 décembre 2010 le 7 décembre 2010 link 

 

- Le dernier verre du Dr Olivier Ameisen un témoignage qui dérange  3 novembre 2008 link

 

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20 mars 2011 7 20 /03 /mars /2011 00:09

468_1000.jpg« L’humoriste est un homme de bonne mauvaise humeur » Isabelle von Allmen dites ZOUC, humoriste suisse, était le calque parfait de ce trait acéré de Jules Renard qui lui était tout sauf marrant. Cet imparfait accolé à Zouc réveille en vous, du moins ceux qui l’ont connue, le souvenir de son épaisse silhouette enveloppée dans une éternelle robe noire, de ses chausses noires elles aussi, de sa bouille de concierge avec sa raie au milieu et ses cheveux tirés, de ses yeux en perpétuel mouvement, de ses mimiques bougonnes, de son économie de mots. Jean-Michel Ribes estime que « Dès 1970, Zouc […] a inventé une nouvelle façon de faire rire, aux antipodes de la blague et de la vanne ». Elle occupait le haut de l’affiche puis plus rien, le trou noir. Cela fait près de quinze ans qu'on n'a pas revue Zouc. Pourquoi ?

 

« Et pour cause... depuis une opération d'une tumeur au sternum en 1997, à l'hôpital Marie-Lannelongue au Plessis-Robinson, durant laquelle elle a contracté une maladie nosocomiale (un staphylocoque doré multi-résistant), Zouc a connu le pire. Six interventions auraient été nécessaires pour la débarrasser de l'infection en question, révèle le site de l'Express.fr. C'est à cause de cette maladie nosocomiale, que le regretté Guillaume Depardieu s'est senti contraint e se faire couper la jambe, tant il souffrait... Sauvée de justesse par le professeur Mamoudy, à l'hôpital de la Croix-Saint-Simon à Paris, Zouc se verra affublée d'une insuffisance respiratoire à vie, l'obligeant à rester branchée en permanence à un respirateur artificiel. » Le compagnon d'Isabelle, Michel Rauch, ne cache pas son amertume. « L'équipe de l'hôpital Marie-Lannelongue n'a pas pris les bonnes décisions quand l'infection s'est déclarée, estime-t-il. Jugez un peu: l'état de Zouc est celui d'un soldat de la guerre de 14 qui aurait reçu un éclat d'obus en pleine poitrine. »

 

Sauvée mais handicapée à vie. « La nuit sous assistance respiratoire, le jour sous morphine, physiquement très diminuée, elle réapprend à vivre lentement » pour celle qui fut une très grand humoriste (Molière du meilleur spectacle comique en 1988) pour l’aider à vivre je vous propose de la revoir sur scène.

 

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 00:09

hiramatsu-portraitJ’avoue qu’il ne m’est pas facile ce matin de trouver les mots justes pour m’adresser à vous, frères japonais, frappés par les éléments et l’orgueil de l’Homme, vous qui êtes dans le malheur, l’angoisse et, pour les plus touchés d’entre vous par le dénuement. Tout d’abord, permettez-moi de m’incliner devant la dépouille mortelle de vos disparus, tous ces êtres chers emportés par la fureur de notre Terre. Je salue aussi avec respect votre grande dignité, votre extrême courage et votre vaillance face à l’étendue du désastre qui vous terrasse.

 

À Paris, comme dans nos vignobles ou nos territoires, je croise souvent ceux d’entre vous, passionnés, amoureux de notre pays qui, bien plus que beaucoup d’entre nous, connaissent et apprécient tout notre patrimoine gastronomique et culturel. Ces liens que nous avons su tisser entre nous, avec patience, attention, en respectant votre réserve, votre extrême politesse, votre culture, nous font un devoir d’être à vos côtés dans votre terrible épreuve. Nous le sommes, et de partout, jaillissent des initiatives, de réels désirs de traduire nos mots de compassion, notre empathie, par des actes à la hauteur de la chaleur de nos sentiments.

 

Le Japon est un grand pays, il se relèvera, nous n’en doutons pas, en mobilisant toutes ses énergies, toutes ses forces, tout son génie. Notre mobilisation à son côté, à vos côtés frères japonais, relève profondément de cette Fraternité que nous proclamons sur le fronton de notre République. Dans ce monde mondialisé le lointain nous est si proche et tous ces liens tissés au fil des dernières décennies, qu’ils soient commerciaux, culturels, sociaux, nous nous devons de les resserer dans ces temps d’absolue difficulté.

 

L’un de vos compatriotes, le grand chef de cuisine, francophile convaincu, Hiroyuki Hiramatsu, à la tête d'un groupe qui fait la part belle à la cuisine française, constatait qu’«  Il y a plus de passion au Japon pour la cuisine et le vin français qu’on en trouve en France. Les japonais sont maintenant très cultivés et informés de tout ce qui touche à la cuisine française et quand la nourriture est bonne, ils sont très enthousiastes. Les samedis et les dimanches, ils peuvent attendre deux ou trois heures pour obtenir une table ! Même ma mère attendra volontiers une heure et demi ». Alors, si vous me permettez ce raccourci, j’ose écrire que « vous êtes plus Français que les Français et que c’est à nous maintenant de faire, dans le respect de vos souhaits, le chemin inverse ».

 

Vous êtes trop pudiques pour nous le dire mais nos agitations nationales, nos postures, notre opportunisme, ne doivent pas vous faire accroire que votre malheur nous sert de prétexte pour raviver nos chamailleries. L’urgence c’est vous. Chez nous il sera toujours temps pour nos élites dirigeantes, nos grands corps techniques d’experts, de se mettre à la portée du peuple que l’on dit souverain. Le nucléaire est une chose trop importante pour ne la laisser qu’entre les mains des industriels du secteur. L’acceptation du risque par les citoyens passe par autre chose que de la communication formatée et fermée. Ce type d’autisme ne nourrit que les peurs, les intérêts des lobbies et des groupes d’activistes. Donnez-nous la parole et, contrairement à vous décideurs, nous vous la rendront.  

 

Pardonnez-moi cette digression, chers amis japonais, mais j’estimais que nous vous devions la plus grande clarté sur la nature de nos sentiments à votre égard. Nous sommes à votre disposition en tant citoyens du monde. Mon petit espace de liberté est là pour relayer, susciter, amplifier, et pourquoi pas aussi coordonner, dans la mesure de mes possibilités, l’élan de sympathie qui se lève dans la sphère des femmes et des hommes du vin français. Nos fameux réseaux sociaux se doivent de s’activer, de faire ! Et surtout, je ne manquerai pas de raviver nos énergies lorsque l’actualité s’éloignera quelques peu de vos décombres, de votre pays ravagé. Il n’y a pas, face au malheur, de grand et de petit pays, vous tendre la main, amis japonais, ce n’est pas la détourner du chaos de nos frères haïtiens.

 

Difficile aussi, au terme de cette chronique, de trouver la formule de politesse qui dépasse la pure convenance pour exprimer la force et la réalité de nos sentiments. Alors, reprenant le courageux député de Denain Patrick Roy permettez-moi, amis japonais, de vous dire « Nous vous aimons ».

 

Jacques Berthomeau

 

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 00:09

soie_mouche_mf01.jpgLe vieil adage « on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre » semble être une évidence alors que la mouche, à la différence de l’homme, sait distinguer le vin du vinaigre. J’exagère à peine pour l’homme qui, en dépit d’un autre vieil adage « l’habit ne fait pas le moine » est très sensible à l’étiquette d’une bouteille, à sa valeur réelle ou supposée, à sa capacité de projeter dans l’entourage par son acquisition une image valorisante. L’homme est surtout manipulable par la flatterie.

« Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.

Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !

Sans mentir, si votre ramage

Se rapporte à votre plumage,

Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. »

 

Alors « comme c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe » nos marqueteurs flanqués de communicants ne font qu’utiliser les vieilles recettes, en les badigeonnant parfois de mots plus tendance, avec une approche plus people, pour appâter le client. Rien de très nouveau donc, mais reste qu’il me semble toujours intéressant de porter à votre connaissance ce qui me passe sous le nez. Je le fais sans commentaire car ce n’est pas au petit chroniqueur que je suis de porter un regard critique sur l’art et la manière de vendre mais au consommateur de le faire. Libre à lui d’apprécier, en fonction de ses critères personnels, ce qui est mis en avant pour le convaincre, le séduire.

 

Le court extrait qui suit est tiré d’un texte signé Corinne Vilder « La saga Pommery » publié dans le n° avril/mai de Régal.

 

« Résister à la lumière, à l’aventure du champagne Pommery, Yannick Alléno n’a même pas essayé : « Cette maison fabuleuse m’a permis d’aller au fond des choses. » Depuis deux ans, le chef étoilé des cuisines du Meurice retrouve régulièrement toute l’équipe de la célèbre maison. Ils ont composé ensemble la cuvée Blue Time. « J’aime travailler avec les meilleurs. S’impliquer dans un assemblage fait mieux connaître les choses... donc progresser ! Ce n’est pas « mon » champagne, mais cette collaboration est passionnante », confie le séduisant cuisinier.

 

 

Ce reportage est suivi d’une dégustation au Meurice de 4 des cuvées de Pommery dont le Blue Time en accord avec un dessert du chef pâtissier Camille Lesecq. La sommelière Estelle Touzet et Yannick Alléno « ambassadeur de la haute gastronomie française » mettent avec lui en scène les desserts et les bulles.

 

Sur le Blue Time je vous livre le commentaire de dégustation « un nez crémeux avec des notes de vanille, une bouche ronde avec des arômes de chocolat, de café, de fève de Tonka et d’amande qui viennent parfaire ce champagne riche et plus dosé. Les bulles toniques apportent la fraîcheur et la vivacité nécessaires pour se désaltérer sur les jolies textures du dessert (Billes fondantes aux marrons, crème anglaise, baguettes de marron).

 

Enfin pour revenir aux bonnes vieilles méthodes au courrier d'hier matin, dans la rubrique « vive la VPC », j’ai reçu une enveloppe de la maison Bouchard Père&Fils contenant :

 

- la traditionnelle lettre Chère Madame, Chère Monsieur signée Christophe Bouchard

- le non moins traditionnel chèque de réduction de 35€ si je passe ma commande avant le 15 avril (soit 299€ au lieu de 334€ de la caisse bois « à la découverte des grandes appellations de Bourgogne » Gevrey-Chambertin 2008 Rouge, Pommard 1ier Cru 2007 rouge, Chambolle-Musigny 1ier Cru 2008 rouge, Beaune du Château 1ier Cru 2007, rouge, Meursault 2008 blanc, Beaune du Château 1ier Cru 2007 blanc.

- la carte des vins décrivant le contenu de la caisse bois avec en encart la cotation de la maison par Gault Millau, la RVF et Bettane&Desseauve et commentaire qui sont naturellement élogieux car c’est une bonne maison mais ils ne concernent pas spécifiquement les vins présentés.

- la traditionnelle petite enveloppe contenant les étiquettes des 6 vins présentés.

- et bien sûr le bon de commande et son enveloppe affranchie.

 

Pour ceux qui souhaiteraient savoir à qui appartient la maison Bouchard Père&Fils ils peuvent se reporter à une précédente chronique. link 

 

De : tvnarbonne | Créé le : 11 août 2009

 

Pierre MIRAMONT est un pêcheur à la mouche un peu poète et un peu anthropologiste. Papy fait mouche, un film documentaire de Aymeric JONARD et Stéphane KOWALCZYK.

 

Coproduction

SEASONS - SPRINT VIDEO PRODUCTION

 

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 00:09

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Chers lecteurs,

 

Ce reproche, que souvent je me fais à moi-même, que sans doute certains me font sans forcément me le dire, je ne le réfute pas, je l’assume. N’étant détenteur d’aucune part de vérité, n’étant investi d’aucune mission particulière, si j’écris, depuis près de six années, sur cet espace de liberté, une poignée de mots chaque matin, rien qu’un petit conglomérat de phrases, c’est que tout simplement, tout au fond de moi, je suis en colère. Contre moi-même d’abord et surtout, « pourquoi cherches-tu tout le temps à expliquer, à convaincre ? » me dis-je, « boucle-là, laisse tambouriner les gros tambours, tu radotes, l’heure et le temps n’est plus au doute, au questionnement, mais à la communication formatée reprise en boucles, aux éléments de langage délivrés par des bouches autorisées ayant seules l’accès aux haut-parleurs médiatiques » Mes chroniques sont souvent des bondes que je pose sur ma colère. Elles me permettent de la contenir lorsqu’elle est attisée par le regard que je porte sur la France, le monde et sur le bal des faux-culs, des poseurs, des fausses gloires, des je suis connu donc je délivre un message universel pour le plus grand bénéfice de mes lourds investissements.

 

Nulle aigreur dans ma colère, elle est comme une vague d’apparence paisible dont je m’efforce de contenir la force. Nulle envie aussi, j’ai eu et j’ai une très belle vie. J’aime les créateurs de toute obédience, les artistes et les écrivains : j’achète leurs tableaux et leurs livres. J’aime tout court. Je suis d’un orgueil incommensurable. J’ai mis les mains dans le cambouis. Je ne suis pas un enfant de chœur. Je n’ai jamais caché mon ambition. La compétition, la réussite et sa part matérielle ne tiennent aucune place dans ma colère. D’ailleurs, très récemment j’ai écris un papier Bonheur premier et « Prière Rogue » : Gardez-nous la révolte et la primevère ! link que les 100% vin ont du mettre à la poubelle sans même y jeter un regard – c’est leur droit – et que je vous ressers tout en bas de cette chronique sans aucune gène. Impudeur sans doute, exhibitionnisme, mais ça m’évite de dire des gros mots, de me laisser-aller à la froide lame de la méchanceté. Comme je n’ai aucun compte à régler je laisse le soin à ma plume, chaque matin, d’établir avec vous un peu de lien. Se causer, s’écouter, s’entendre (au sens auditif), prendre le temps, vivre ensemble quoi.  

 

Prêchi-prêcha me direz-vous et « vous Berthomeau, écoutez-vous ? Nous écoutez-vous ?» Au risque de surprendre certains, la réponse est oui, même si j’ouvre parfois bien trop ma gueule, oui j’ai passé la plus grande part de ma vie à écouter, et souvent à écouter des insanités sans avoir le droit d’y répondre bille en tête, et je suis frappé dans beaucoup de mes rencontres de notre haute capacité à engager des dialogues de sourds. Chacun est dans son monde, sa tribu, ses convictions, ses tunnels... et le résultat n’est même pas la cacophonie mais un haut niveau de bruit qui semble satisfaire tout le monde ou plus exactement qui permet au plus grand nombre de se réfugier dans le troupeau et de cultiver un pessimisme inoxydable. L’analyse de la nature et le ton des questions d'auditeurs aux « gens qui comptent » est la meilleure symptomatique de cet enfermement. Ils les assènent. Que voulez-vous moi j’aime les fenêtres ouvertes sûr aussi bien le lointain que la cour de mon immeuble. J’adore débattre mais dans un débat ouvert, respectueux de la diversité, qui assume par le langage la dureté des temps sans réécrire ou travestir l’histoire ou cette foutue réalité qui nous colle aux godasses, qui débouche sur du faire, toujours insatisfaisant, réducteur, plutôt que sur des bordées de promesses, de lendemains qui ne chantent jamais.


Je vais en rester là, car j’ai déjà beaucoup trop abusé de votre temps, et je risquerais de m’aventurer sur un terrain que je m’interdis de fouler. Vous êtes tous des citoyens et  je ne vois pas au nom de quoi, en venant chaque matin sur cet espace de liberté, je vous imposerais la lecture de mes convictions personnelles.

 

Un dernier point, sachez que dans la solitude du chroniqueur de fond que je suis, de temps à autre, et contrairement à moi : sans forcément vous étendre, un petit mot déposé en commentaire, en contact ou dans ma boîte e-mail, je l’avoue me fait du bien.

 

Bonne journée et je l’espère à demain sur mes lignes.

 

 

Jacques Berthomeau

 

 

Bonheur premier

 

Il est des jours comme ça où, sans prévenir, du bonheur me tombe dessus, m’inonde, m’envahit, m’emporte en des territoires de haute félicité. Soucieux d’y rester le plus longtemps possible je n’en laisse rien paraître. D’apparence sur mon lisse tout glisse mais tout au fond c’est jour de tempête. Force 4, mon fracas intérieur en vagues successives brise toutes mes chaînes, me délie, donne un goût fort à ma vie. Et pourtant ce soudain bonheur n’est qu’un bonheur simple, celui des petites choses de la vie, des riens, un sourire, une complicité naissante, un accord qui se dessine et je retrouve mon cœur d’enfant. Ce bonheur-là est toujours un bonheur premier, natif, toujours renouvelé, car à ce bonheur-là je ne m’y ferai jamais. Mon petit jardin d’intérieur donne sur une grande maison ouverte, accueillante au bonheur, le mien et celui des autres.

 

Par bonheur le bonheur n’est qu’un état sinon il s’affadirait. Reste qu’en ce moment lorsque je sors du bonheur j’ai honte de mon bonheur. Le siècle où je suis né n’a pas été avare d’horreurs, de monstruosités et de Malheur. Le Nouveau, opulent, flamboyant, sans frontières, voit se côtoyer des « bonheurs indécents » et des « malheurs ordinaires », au plus près de nous comme dans des petits morceaux de notre pays ou en de vastes pans du monde. Je suis donc colère contre mon bonheur. Le seul antidote à ce feu intérieur impuissant : le cri du poète !

 

« Prière Rogue » 

 

« Gardez-nous la révolte, l’éclair, l’accord illusoire, un rire pour le trophée glissé des mains, même l’entier et long fardeau qui succède, dont la difficulté nous mène à une révolte nouvelle. Gardez-nous la primevère et le destin. »

 

René Char 1948 Recherche de la base au sommet

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 00:08

patrick-roy-retour-assemblee_articlephoto.jpgOui ce matin je me souviens de l’AS Denain-Voltaire

Du mythique Jean Degros

C’était au temps où à la Vaillante Mothaise je jouais au basket-ball

« Au nord c'était les corons

La terre c'était le charbon

Le ciel c'était l'horizon

Les hommes des mineurs de fond »

Hier au Palais Bourbon c’était une autre chanson

Dans l’hémicycle flottait un parfum d’humanité

Et rouge était la veste du député

A qui la Faculté à la fin de l’an dernier

Donnait  «quelques semaines, voire quelques jours à vivre».

Patrick Roy député-maire de Denain

L’«empêcheur de tourner en rond».

Le très souvent rappelé à l'ordre pour ses apostrophes, ses adresses,

Au ministre du Travail «et du chômage» et celui de l'Intérieur «et de l'insécurité».  

S’est adressé au ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand,

Sur la diversité culturelle et notamment sur le rock métal, dont il est fan.

«La vie est tellement belle

Face à la mort redoutée, il y a la vie espérée, ce souffle vous me l’avez tous donné»

Au Président de l’Assemblée, son adversaire préféré

Il a déclaré

«Je n’oublierai jamais, alors que je vous vilipende à longueur de séance,

Vous avez été à mes côtés, sans failles, toujours».

Tout simplement il a dit à ses adversaires et camarades assemblés

«Dès demain, je redeviens un opposant farouche

Mais je vais vous le redire : Je vous aime toutes et tous.

La vie est belle».

En ces temps où la démocratie est tant désirée sur les rives de la Méditerranée

Où elle est en notre vieux pays quelque peu ébréchée

Au-delà de la pure émotion laissez-moi écrire Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté

Union sacrée autour de la vie, de notre vie ensemble,

Simple parenthèse d’émotion vite refermée

Ne la gâchons pas, ne la raillons pas, prenons-là, gardons-là

Oui ce matin je me souviens de l’AS Denain-Voltaire

Du mythique Jean Degros

Que j’ai vu jouer contre la Vendéenne de la Roche-sur-Yon

Du nord avec ses Wiznieski et de tous ces noms en ski

Nous ne nous posions pas de questions

D’origine ou de religion

Nous aimions le même maillot

Tous ensemble accroché au même terreau...

reportagejeandegros65.jpg

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