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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 00:00

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Le poids des mots : mon titre de ce matin, sans contestation possible, c’est du lourd, du très lourd même et, à défaut de briguer le Goncourt, je pourrais espérer le Pulitzer, mais ne boxant pas dans la catégorie des plumes patentées c’est de ma part pure vanité et, croyez-moi, j’en suis désespéré. Plus sérieusement l’avantage avec les frères Beigbeder c’est que ce soit Frédéric qui fait dans le littéraire ou Charles qui faisait dans le nucléaire, ce sont de très bons clients pour les médias.


En effet, qu’est-ce que je lis dans le Figaro : « Agriculteur, la nouvelle vie de Charles Beigbeder ». Vous imaginez le beau Charles sur un gros tracteur ou une gigantesque moissonneuse-batteuse ? Non, bien sûr notre beau gars c’est avant tout un gars qui fait du blé avec du blé, le sien puisqu’il a fourgué Poweo, et celui des autres. Pour sa « troisième vie » - les Beigbeder y z’ont plein de vies à leur disposition - Charles il a jeté son dévolu sur l’Ukraine qui, si vous étiez bon en géo, avant de bénéficier des bienfaits du « socialisme réel », était le grenier à blé de l’Europe avec ses 30 millions d’ha d’excellentes terres. Comme les kolkhozes ne se caractérisaient pas pour leur bonne gestion 6 millions sont en friches. Notre Charles, avec sa société agricole Agro Génération – c’est’ y pas mimi comme nom ça –, il a investi 30 millions de dollars pour louer à long terme ces terres. Donc notre nouveau gentleman-farmer exploite déjà 22000 ha de céréales sur 3 anciens kolkhozes de 6000 et 8000 ha. Et y compte pas en rester là « Le groupe veut doubler la mise. «Nous espérons disposer de 50 000 hectares dans les douze prochains mois, insiste Charles Vilgrain, directeur général d'Agro Génération » Après l'Ukraine, le groupe songe à moyen terme à investir en Roumanie et après en Afrique.


Des entreprenants nos pioupious, du genre pionniers de la nouvelle frontière au ras de l’ancien rideau de fer, mais des gars qui ne sont pas parti, chez le voisin « privilégié » de la Russie, la fleur au fusil : «Nous nous appuyons sur le groupe industriel céréalier français Champagne Céréales qui assure notamment le négoce, c'est un partenaire indispensable», poursuit Charles Vilgrain.

 

Pour ceux qui ne le sauraient pas Champagne Céréales est un groupe coopératif fondé par Jacques de Bohan que j’ai bien connu du temps du 78 rue de Varenne. En plus y sont pas les seuls gaulois : «Les entreprises françaises contrôlent ainsi directement 100 000 hectares, et participent, directement ou non, à l'exploitation d'un million d'hectares», estime Jean-Jacques Hervé, conseiller du ministre de la politique agraire d'Ukraine. Pour y aller, si je puis m’exprimer ainsi, faut beaucoup de blé : «Le ticket d'entrée est d'un million d'euros pour une exploitation de 2 000 hectares», indique Vincent Rocheteau, directeur général du groupe semencier Euralis en Ukraine (c’est aussi un groupe coopératif du Sud-Ouest). De plus ce n’est pas gagné d’avance car les rendements sont inférieurs à ceux de la Beauce mais comme le prix des engrais est moitié moindre qu'en France et le coût de main-d'œuvre, c'est un rapport de 1 à 10, nos « gentils investisseurs français » espèrent faire du beau blé, sonnant et trébuchant, très rapidement.


Comme Jacques Mounier, président du conseil de direction de Calyon Bank Ukraine (un gars du Crédit Agricole donc, Calyon est une filiale de CASA) déconseille l’aventure individuelle, alors les petits gars ne vous y risquez pas car je lis aussi dans une autre gazette que « l’Ukraine est dans un état désastreux. Le pays est tombé au 146e rang des pays les moins corrompus au même niveau que le Zimbabwe ! L’an dernier, son PNB a chuté de 15% et sa monnaie été dévaluée de 50%. » Le paradis pour les « astucieux investisseurs donc ! » Mais tout va peut-être rentrer dans l’ordre puisque le pro-russe Viktor Ianoukovitch, celui qui avait tripatouillé les urnes et déclenché la « révolte orange », est arrivé en tête des élections présidentielles devant la blonde comme les blés Ioulia Timochenko, la premier Ministre en titre.

 

Tout baigne donc et je comprends que tout ce beau monde hésite à mettre le moindre kopek dans un fonds d’investissement pour développer les petites entreprises de nos beaux terroirs viticoles du Sud car je suis sûr que les pauvres – façon de parler - craignent comme la peste et la SAFER et« les cagoulés du CRAV ».

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 00:00


Le samedi 9 janvier 2010 j'ai reçu par le courrier mon bon de vaccination « Stop aux virus de la grippe », avec un petit mot de la Ministre de la Santé. Au dos de sa missive ça fait dans le style ticket de rationnement distribué par une administration postsoviétique non révisée. (le dessin ci-dessus est de Chaval).
 

Je n’irai point me faire vacciner non que je fusse opposé à la vaccination mais pour exprimer mon opposition au catastrophisme ambiant généré en toutes circonstances par ceux qui nous aiment tant : les semeurs de peur de la Direction Générale de la Santé.

Suis-je pour autant un mauvais citoyen qui met en danger par son incivisme la santé de l’ensemble de ses concitoyens ?

Peut-être mais lorsque j’entends proclamer par les autorités sanitaires qu’elles agissent ainsi au nom du principe de précaution parce que l’incertitude inhérente à la nouveauté du virus ne leur laisse pas d’autres choix je ne comprends pas.

Si le risque d’une grande pandémie était avéré il fallait faire acte d’autorité : décider que la vaccination était obligatoire pour les populations à risque. Que je sache, toutes les vaccinations que j’ai subies dans ma jeunesse l’étaient (Diphtérie, tétanos, poliomyélite par exemple). Sinon proclamer sur tous les tons que le risque d’une pandémie était grand tout en assurant qu’il n’y avait pas à s’inquiéter parce que les autorités sanitaires mobilisaient l’artillerie lourde ne pouvait que déboucher sur le plus grand scepticisme.

Si je puis me permettre, puisque la vaccination n’était pas obligatoire, la stratégie adoptée s’apparentait à une politique de l’offre très Gosplan : commande massive de vaccins, campagne de vaccination décidée d’en haut sur la base d’un calendrier ignoré par les intéressés, sites de vaccination en des lieux improbables et peu nombreux, gestion des flux par la file d’attente. Qui s’est préoccupé de la demande de vaccinations ? C’est-à-dire de la perception de son besoin, de son utilité. Les médecins-fonctionnaires nous ont considéré comme des veaux qui allaient se rendre, sur convocation, au gymnase du coin pour se faire faire la petite injection. Circulez y’a rien à voir !

N’est-il pas venu à l’esprit de ces grands experts que beaucoup de leurs concitoyens travaillent, étudient et qu’organiser la vaccination sur les lieux de travail ou dans les établissements d’enseignement aurait permis d’être plus efficace. Pour les inactifs, les artisans-commerçants, les professions libérales et les populations dispersées les cabinets médicaux et sans doute des unités mobiles et des centres de vaccinations temporaires auraient permis de compléter le maillage du territoire. Ainsi, en amont, une réelle campagne de mobilisation, d’explication, au plus près des citoyens eut été possible ce qui aurait permis de mieux influer sur l’état d’esprit de la population.

Et qu’on ne vienne pas me dire que la centralisation permettait de faciliter la logistique de distribution des vaccins. C’est une plaisanterie de garçons de bains. Chaque jour les officines pharmaceutiques sont approvisionnées par des distributeurs, les mobiliser pour ce qui était considéré comme un risque sanitaire majeur ne me semble pas relever de l’élucubration. Pour en revenir à mon incivilité potentielle – en effet jusqu’ici n’étant pas convoqué je me situais dans la catégorie de ceux qui ignoraient le sort qui leur était réservé – outre qu’elle est l’expression d’un ras-le-bol face à un véritable pilonnage des autorités sanitaires à propos de tout et de rien : multiplicités des messages de santé publique et des campagnes de ceci ou de cela, se veut paradoxalement l’expression de ma citoyenneté contre l’arrogance des détenteurs du pouvoir de faire peur. La politique de Santé Publique est une affaire citoyenne pas le monopole d’une forme médicalisée de ce qu’en d’autres lieux il est de coutume de désigner sous l’appellation de complexe militaro-industriel, soit ici Sanofi, Aventis, GSK etc. tous les géants de l'industrie pharmaceutique.

Pour ceux qui lisent le roman du dimanche Chap.7 Les ailes de l’archange étaient en peau de lapin, « Mon amour je crois qu’il va se pointer cette nuit. Je ressens les premières douleurs... » est en ligne pour y accéder cliquer ICI ->

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10 janvier 2010 7 10 /01 /janvier /2010 00:00

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La maman du petit homme

Lui, dit un matin :
«  seize ans, t'es haut tout comme
«  notre huche à pain...
« À  la ville tu peux faire
« Un bon apprenti ;
« Mais, pour labourer la terre.
« T'es ben trop petit, mon ami !
«  Dame, oui ! »

 

Ainsi commençait la chanson « Le Petit Grégoire » de Théodore Botrel (1898) si vous souhaitez l’écouter Texte de : Le petit Grégoire    Rassurez-vous je ne vais pas vous infliger des souvenirs de ma Vendée qu’est juste au-dessous de la Bretagne. Quoique, l’idée de cette chronique m’est venue à la suite de la lecture d’un petit billet dans les Échos sur les chantiers Bénéteau fleuron de l’industrie vendéenne.

 

« Ceux qui ont peur de l’eau se sentent plus en sécurité sur un yacht que sur une barque. Ils ont tort. Dans la tempête Lehman de 2008, de nombreux navires ont fait naufrage mais parmi les rescapés, il y a plus de chaloupes de sauvetage que de gros paquebots. Bénéteau, qui vend surtout des bateaux de petite taille a certes vu son résultat opérationnel courant plonger de 95% sur 2008-2009. Mais le groupe vendéen n’a pas coulé. Il s’est accroché à deux bouées de sauvetage, la réduction de ses coûts et une trésorerie positive, qui lui ont permis de garder la tête hors de l’eau. »

 

« Grand, fort et bête... » disait-on aussi dans mon bocage crotté. Ce matin je livre à votre réflexion dominicale une image d’Épinal chère surtout aux critiques modèle Perico Légasse, ou à certains amateurs et cavistes plus ou moins militants, le petit vigneron. Hors lui point de salut, c’est le modèle économique unique seul digne d’intérêt et de respect. Hormis que cette vision éthérée soit un chouia condescendante elle me semble porteuse de bien des malentendus pour le présent et plus encore pour l’avenir.

Je m’explique. 

Le petit vigneron tel qu’il est perçu dans ce modèle c’est quelqu’un qui fait son vin puis le vend en bouteilles à des clients. Le métier de la vigne est lui bien ancré au sol, le terroir comme on dit dans les gazettes, alors que celui de la vente, en dehors de celle faites au caveau ou à proximité, exige d’aller chercher le distributeur ou/et le consommateur parfois fort loin. Bref, ce qui m’interroge, et ce qui devrait interroger ceux qui disent faire profession de journaliste spécialisé, ce n’est pas la taille de l’entreprise vigneronne mais c’est son adéquation avec ses débouchés. En clair, les modes et les réseaux de distribution, leur évolution en France comme dans les autres pays où la consommation se développe, vont dans l’avenir peser de plus en plus lourd sur la pérennité économique de certains vignerons. Mon interrogation, bien évidemment, ne sous-entend pas que je remette en cause le vigneron artisan commerçant, bien au contraire, mais comme je suis un observateur attentif, et attentionné, je me dois d’apporter à la réflexion autre chose que des visions bucoliques et romantiques qui ne sont satisfaisantes que pour ceux qui font salon.

Pour ceux qui lisent le roman du dimanche le Chap.7 Les ailes de l’archange étaient en peau de lapin, la Marguerite Duras, Maurice Clavel et Claude Mauriac lui servaient de caution est en ligne cliquez sur http://www.berthomeau.com/article-chap-7-les-ailes-de-l-archange-etaient-en-peau-de-lapin-la-marguerite-duras-maurice-clavel-et-claude-mauriac-lui-servaient-de-caution-42139961.html

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