Reconnaissez que 16 pages consacrées aux « nouveaux jouisseurs » dans le premier numéro d’un nouveau magazine avec un nom à rallonge Grand Seigneur by Technikart ça vaut la peine que le petit chroniqueur « dégustateur imposteur » que je suis s’y arrête. Le rédachef, Olivier Malnuit, dans son édito, énonce tout ce que ce new-magazine ne sera pas : « vous ne trouverez pas les poncifs habituels du journalisme culinaire », pas de recettes ou de bonnes adresses... pour nous affirmer, à propos du vin, « qu’on peut l’aimer sans en faire un sport savant » Fort bien me dis-je puisque ce Grand Seigneur se dit « un magazine qui ne se refuse rien » je vais le lire en appliquant le même principe.
Le chapeau de l’article sur les fadas du vin, signé par l’omniprésent Olivier Malnuit, assisté par Chloé Clor, Laure Michel, Sonia Desprez et Barbara Israël commence mal lorsqu’il qualifie The Wine Advocate du Bob Parker de « bible des œnologues du monde entier ». Désolé mais un œnologue c’est un gus ou une femme qui fait du vin, les lecteurs de Parker sont des oenophiles ou des amateurs ou de simples buveurs. Pas grave me rétorquer-t-on ! Ouais, ouais, passons aux dits fadas : pour les sieurs Didier Porte, Laurent Lèguevaque ( voir chronique link), Jay McInerney ou Gary Vaynerchuk (que j’ai vu officier en direct à la journée Web2.0 en fin d’année) sans contestation l’appellation leur va bien au teint. Pour Olivier Magny c’est moins évident : il se vit comme un mec qui ne chalute que dans l’exceptionnel « Paris Wine Bar Ô Château » c’est l’antidote des « petits trucs » servi dans un « petit verre dégeu » avec de la « charcuterie pourrie » dans un petit bar. C’est l’antichambre des châteaux – moi je préfère le château tout court – même si c’est « 260 mètres carrés dédiés à la dégustation, avec des caves du 17 e siècle où Louis XV faisait entreposer les vins de la cour » Très prout-prout ma chère même si le Magny ne dit pas que des conneries loin s’en faut. Reste la seule femme du lot, notre très sérieuse Marie-Christine Tarby-Maire présidente de Vin et Société qu’il me semble osé de classer dans les fadas du vin. Mais l’important c’est qu’elle fut là pour apporter sa modération. J’oubliais « les faiseurs de vin à domicile » de www.crushpadwine.fr avec disent-ils un « vignoble en colocation » soit en vieux français « achat de raisins » pour vinification. Pas très révolutionnaire mais éminemment lucratif (7 à 9000 euros pour faire son vin) et puis en terminant je signale à Chloé Clor assisté de Victor Eugène que Margot dégrafait son corsage mais que Margaux c’est une appellation. Je suis chiant mais bon un peu de rigueur journalistique ne nuit jamais.
Dans un vin une pointe d’acidité ne nuit jamais, ça l’empêche d’être mou alors j’espère que mes minuscules piques permettront à Olivier Malnuit et sa petite bande d’agitateurs de tendance de ne pas réinventer de nouveaux codes tout aussi chiants que les précédents. Pour leur prouver mon incommensurable légèreté je vais ici proposer un pot-pourri de fadas pour que mes chers lecteurs s’aventurent sur leurs lignes et les dégustent comme ils en ont envie. Avant de passer à l’exercice je conseille à ces très chers de tenter de sauter l’anneau du périphérique et d’aller, comme il m’arrive de le faire, poser leurs baskets dans la poussière de nos chers terroirs pour y rencontrer des gens tout à fait étonnant, des gens qui décoiffent tout autant que les surfeurs de tendance. Si vous avez besoin de noms je me tiens à votre disposition : va y avoir les primeurs 2010 à Bordeaux vous ne serez pas dépaysé ça se passe dans les châteaux.
Didier Porte (le co-viré avec Guillon de France-Inter qui classe un viognier « Cote-du-Forez en Languedoc-Roussillon et n’achète plus de vin à moins de 10 euros depuis des années)
Q : à quand remonte votre passion des vins ?
R : J’ai toujours bu du vin ? Adolescent, je vivais dans la Loire dans un patelin qui s’appelle Montbrisson. Les paysans et les jeunes buvaient du pinard. J’ai commencé par le gros rouge, alors que mes parents n’en buvaient pas. Ils n’y connaissaient rien. Et puis, j’ai commencé à m’intéresser aux grands vins en vieillissant, en même temps que j’ai pris goût à aller au restaurant. J’avais plus de 30 ans quand j’ai commencé à apprécier les vins. C’est une initiation qui dure des années. Maintenant, il y a des petits jeunes qui s’intéressent au pinard très tôt et deviennent sommelier à 24 ans. Mais ça m’épate toujours. Il faut vraiment du temps pour forger son goût. »
Olivier Magny www.o-chateau.com
À propos des vignerons « J’adore échanger avec eux, c’est des vrais mecs, des bonhommes, des machins quoi. C’est pas comme les sommeliers et les cavistes qui donnent envie de se tirer une balle, tellement ils ont le melon... »
Son projet « L’idée, c’était de faire un truc un peu original pour parler de terroirs et de cépages à des gens qui n’y connaissent rien. Parce que le monde du vin, tout le monde prétend être différent et convivial, mais quand on les écoute on n’a pas envie de se marrer. »
Cougar Town, saison 2 sur Orange Ciné Happy
« Aux jeunes filles qui ne veulent pas salir leur chemisier et sirotent un moelleux devant un poisson basse calorie, le blanc ? Aux cougars qui s’envoient les copains de leur fils dans la cuisine, le rouge ? Voilà une nouvelle étude scientifique qui va peut-être mettre tout le monde d’accord. Selon les chercheurs du Brigham and Women’s Hospital de Boston, les femmes qui ont le plus de chance de garder la ligne après 40 ans, sont celles qui boivent régulièrement mais avec modération (soit deux verres par jour) du vin rouge ou du vin blanc. »
Lloyd Cole (l’ex-chanteur culte des Commotions)
Q : vous êtes plutôt vins de Bourgogne ou vins de Bordeaux ?
R : Lorsque j’étais plus jeune, je préférais nettement les Bourgogne et, plus je vieillis, plus les Bordeaux me parlent... »
Marie-Christine Tarby-Maire :
Q : Vous voudriez que le CSA autorise la dégustation de vin sur les plateaux de télévision ?
R : Evidemment. Et je ne vois pas au nom de quoi on nous en empêche. La dégustation c’est ce qui a porté la compétition entre les vins, l’amélioration de la qualité, ce n’est pas une incitation à l’abus. La loi interdit de montrer des gens en train de boire, mais boire et déguster sont deux choses différentes, ça n’a rien à voir. Ça nous paraît injuste et totalement délirant qu’on n’est pas la possibilité d’exposer le vin et tout ce qu’il a d’exceptionnel dans les médias comme la TV. Aujourd’hui, on ne peut pas se passer de télévision. »
Jay McInerney écrivain étasunien « Bright Lights, Big City » 1984 Journal d’un oiseau de nuit et tout récemment La belle vie
Q : Est-ce que ça a changé votre rapport à l’alcool ? (sa découverte du vin)
R : J’ai toujours été hédoniste. Le vin possède ce plaisir hédoniste associé à toute boisson alcoolisée et je ne l’aimerais pas sans cela. Mais ça va beaucoup plus loin : j’aime les histoires qu’il raconte. Dans le temps, je buvais beaucoup de vodka. On alternait cocaïne, vodka, cocaïne, vodka etc. Le vin a aussi été une façon de contrôler mon hédonisme, en m’apprenant à modérer ma consommation d’alcool. Et puis j’ai découvert avec lui que chaque saveur peut être associée à une autre. Et j’ai également commencé à m’intéresser à la cuisine. »
Bien évidemment, Grand Seigneur by Technikart, ne se réduit pas à notre jaja alors si vous souhaitez consulter son Sommaire allez sur www.technikart.com Pour l’anecdote j’ai acheté le premier numéro parce qu’en ce moment j’ai le nez dans la bidoche et que les petits cochons de Technikart prenant le contre-pied des petits cons d’Inroks, suite au livre de Jonathan Safran Foer « Faut-il manger les animaux ? » on consacré 10 pages à la « Culture Bidoche » avec une couverture un peu plus affriolante que celle du concurrent.