Jusqu’à ces derniers jours j’avais des doutes sur la réponse à cette question que je pose en titre mais, depuis la lecture, hier, de la Chronique Vie moderne « Musique et alcool à l'UMP Lycées » de Sandrine Blanchard courriel : blanchard@lemonde.fr ils sont définitivement levés.
Gérard Blanchard
étant, je le rappelle aux ignorants, l’inoubliable interprète de la chanson culte : « Elle voulait revoir sa Normandie »
Je vous invite à l’écouter avant de déguster le « poulet » de Sandrine qui, comme les jeunes de l’UMP, est une « rebelle » mais une « rebelle » dans le plus pur style journaliste du Monde, version ex-coureur cycliste, putassier, paix au mannes de Hubert Beuve-Méry, c’est-à-dire qu’elle glose sur un truc « à la con de jeunes branleurs» où elle n’est pas allée et, bien sûr, elle verse dans une forme soft postmoderne de « tous pourris » lorsqu’elle écrit : « Finalement, ce genre d'initiative donne le sourire. Tous les lycéens se ressemblent. Qu'ils soient de gauche ou de droite, difficile de les attirer avec de la limonade. Et puis la politique n'est plus à une contradiction près. » Moi je veux bien, je ne suis pas en charge de défendre les politiques, mais vous, qui tendez si complaisamment votre micro à certains et pas à d’autres, assumez-vous les contradictions de votre boutique ?
Chronique Vie moderne
Les jeunes de l'UMP sont des rebelles. Même s'ils sont lycéens, ils peuvent boire de l'alcool avec la bénédiction... de leur parti. Peu importe que l'Assemblée nationale ait adopté le 18 mars l'interdiction de vente d'alcool aux moins de 18 ans et la prohibition des open bars. Peu importe que Roselyne Bachelot, ministre de la santé, ait déclaré : " Pas d'alcool pour les mineurs, c'est clair, c'est simple. " Vendredi 27 mars, on oubliait tout. Ce jour-là, " Toute l'équipe de l'UMP Lycées " invitait ses ouailles et leurs amis (à partir de 16 ans) à " une soirée exceptionnelle " à Paris. Attention, " tenue correcte exigée ". Au programme : " des surprises, de nombreuses personnalités politiques ", des cotillons, de la musique avec DJ et... de l'alcool. Mieux : le slogan aurait pu être " Buvez jeunes gens, buvez, et adhérez ! " Ainsi, avec la carte de l'UMP, l'entrée de la fête était à 20 euros avec " trois consommations alcoolisées " ; si le jeune adhérait sur place, le prix était identique, mais le nombre de boissons alcoolisées tombait à deux, et s'il n'adhérait pas, il payait toujours 20 euros mais n'avait droit qu'à un verre gratuit. Et le site Internet de l'UMP Lycées de préciser : " Pour toute adhésion, une conso offerte ". Bref, plus les lycéens sont proches du parti, et plus ils peuvent boire pour oublier la loi Bachelot ! Je ne suis pas allée à la fête. C'est un confrère du journal (merci Franck !) qui m'a soufflé l'annonce de cette " soirée spéciale " diffusée sur le Web. Les réactions des internautes sont un vrai bonheur : " On va bien mobiliser là-dessus, je pense qu'on sera très nombreux et que ce sera une super soirée ", prédit " les jeunes pop'" de la 13e circonscription. " Je vais chercher ma carte demain ", s'emballe Popol. " Et pour ceux qui n'habitent pas la région parisienne, à quand ce même type de soirée, pourquoi ne pas faire un truc du genre l'UMP Lycées tour ? ", propose Polo. C'est vrai ça, pourquoi pas un UMP Lycées tour sponsorisé par un alcoolier avec Roselyne Bachelot en guest-star ! Pas la peine de faire des affiches pour annoncer la tournée, puisque la publicité pour l'alcool sur Internet a été autorisée par l'Assemblée au détour d'un amendement soutenu par le gouvernement. Finalement, ce genre d'initiative donne le sourire. Tous les lycéens se ressemblent. Qu'ils soient de gauche ou de droite, difficile de les attirer avec de la limonade. Et puis la politique n'est plus à une contradiction près. A neuf jours d'intervalle, de grands discours sur les dégâts de l'alcool chez les jeunes puis une invitation à boire faite aux lycéens à condition qu'ils adhèrent au parti qui vote l'interdiction des boissons alcoolisées aux moins de 18 ans. Après tout, la loi n'est pas définitivement votée. Elle sera examinée par le Sénat à partir du 11 mai. Et si les sénateurs concoctaient un amendement autorisant la distribution d'alcool lors des soirées lycéennes à condition qu'on y parle politique ? Sandrine Blanchard |