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3 octobre 2022 1 03 /10 /octobre /2022 07:00

Un communiqué de notre ami Lefred-Thouron. | Glougueule

Ce type est exécrable, d’une prétention à la hauteur de sa fatuité, cireur de pompes patenté, pompeur de publicité pour le machin papier glacé de ses patrons, jamais en reste de donner des leçons, aboyeur, adorateur d’Hubert, un convenu, coq de basse-cour juché sur ses richelieu, je garde en garde-manger tous les qualificatifs peu amènes qui pourtant lui vont comme un gant.

 

Mais alors, pourquoi me direz-vous le mettre dans la lumière qu’il recherche désespérément ?

 

Tout bêtement parce que le EN MAGNUM de ses boss B&D tombe régulièrement dans ma messagerie et, comme je suis curieux, c’est l’âge, je jette un coup d’œil sur le sommaire.

 

Celui du 29/09 est un régal.

Le Rin de Rin adore les titres qui ronflent :

 

  • Saint-Émilion, le tunnel et la lumière

 

  • Équipe de France 2023, les fiertés d’un pays

 

  • Et bien sûr sa propre camelote :

 

 

Les mots qui fatiguent ICI 

 

 

Que les petites sangsues qui se goinfrent du désir immodéré de certains ou certaines vigneronnes/vignerons, négociants, coopérateurs… d’acquérir un zeste de notoriété, communicants petits bras touillant des vieilles recettes utilisant un langage éculé, ringard, j’en conviens parfaitement. L’intrusion des influenceuses, ça semble être un nouveau job féminin issue de la mode, pour qui, tu raboules le pognon et je te fais une dégustation aux petits ognons, est le dernier avatar de la pauvreté de l’imagination. Mais si y’a des cons qui désirent jeter leur pognon par les fenêtres, libre à eux…

 

 

Revenons à notre Nicolas qui, en l’occurrence, ne débite pas que des conneries, loin s’en faut, mais qui le fait avec sa misérable hauteur, d’un ton supérieur, suffisant, lui qui, au bilan, n’est guère plus qu’un petit manieur de mots.

 

 

En s’intéressant deux secondes au langage des haut-parleurs du vin (directeurs du marketing, attachés de presse de toutes natures, brand ambassadors, journalistes), on se rend compte que le vignoble est un débutant de la communication. C’est la règle, quand on commence, on reproduit ce qui s’est fait. Mettons qu’il n’y a nul besoin de repartir d’aussi loin en empruntant un langage des plus datés. Le meilleur exemple est l’infernal « cuvée de prestige ». Prestige ? Mais de quoi, de qui ? Ce mot usé jusqu’à la trame en devient transparent, c’est-à-dire invisible, inutile, bientôt laid. Ce n’est pas le seul.

 

 

PODIUM

 


1- « NATURE ». S’emploie toujours avec des guillemets, on voit bien pourquoi. Un vrai modèle de détournement sémantique. Heureusement qu’il y a des vignerons qui n’y croient pas du tout et qui travaillent pour chasser le naturel au galop. Ce qui nous évite le vinaigre, le cul du poney et la pomme blette. Merci à eux.
ADN, dans la phrase : « L’ADN de la maison, c’est le pinot noir (ou le chardonnay, etc.) ». Mais non, mon garçon, l’ADN de ta maison, c’est la marge nette, rien à voir. Un mot pour un autre, la mise en perspective d’univers qui ne se croisent pas, c’est une hérésie. Sauf chez les ampélographes.

 

 

2- IDENTITÉ. Le nouveau mot pour dire étiquette. En général, c’est raté. Les egos conjugués des uns et des autres (on leur a demandé un pur-sang, ils produisent un chameau), le “j’menfoutisme” des studios de création (ça ne changera rien à la facture), le mépris pour ce qui existe (on en voit même qui vire les particules des noms des marques. Pourquoi ? Pour faire peuple ?), tout ceci fait des ravages. Une identité, ça ne se construit pas comme ça, les gars. Il y faut du temps, de la constance, du talent, de l’argent.

 

3- RUCHE. Il arrive que tel domaine convoque la cour et la campagne pour annoncer qu’il a posé trois ruches en bout de rang. On peut aimer le miel tant qu’on veut, la vigne n’est pas une plante mellifère. C’est juste pour dire que les vignes ne sont pas traitées ? Même pas sûr que ce soit une preuve.

 

Le reste est à consulter ICI

 

Conclusion très ryounesque : Il va de soi que j’utilise parfois quelques-uns de ces mots qui fatiguent alignés plus haut. Nonchalance intellectuelle, faiblesse de vocabulaire ? Personne n’est parfait.

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3 octobre 2022 1 03 /10 /octobre /2022 06:00

 

J’ai enfin trouvé comment concilier, sur un blog officiellement consacré au vin, mon goût immodéré pour la lecture et celui, tout aussi immodéré, pour les vins nu : c’est LIVRESSE.

 

Je ne suis pas un modéré !

 

Je m’en explique après vous avoir indiqué pourquoi je rajoute à ma panoplie, déjà si variée, la profession d’éditeur.

 

J’étais à Aix, j’avais épuisé mon stock de livres, alors je suis allé piocher dans les piles de la maison du Grand Port, une maison où il y a, un peu partout, des piles de livres, est une bonne maison.

 

Dans l’une d’elle, coincée au milieu de gros volumes, je repérai une mince reliure noire. Vous connaissez mon goût immodéré pour les petits livres, ceux que je peux glisser dans ses poches pour en faire des compagnons des instants où, en tout lieu, me prend l’irrésistible envie de lire.

 

Blessure  de guerre Gérard Aimonier-Davat

 

Gérard Aimonier-Davat - Babelio

 

Enfoncé dans un fauteuil, les nanas avaient piscine, je l’ai lu d’une seule traite.

 

De Gérard Aimonier-Davat, dans une chronique ICI   à propos de son recueil de nouvelles : Les Galets du Chéran j’écrivais :

 

Je partage cette approche de la nouvelle et, Gérard Aimonier-Davat y excelle y excelle ; la nouvelle de lui que j’ai choisie : le cloppet m’a touché au cœur, j’y ai retrouvé ma part d’enfance, ce vécu dans sa simplicité dépouillée, sans afféteries ni fioritures. De la belle ouvrage, sincère, emprunte de vérité, qui aurait dû être reconnue par un éditeur de notre Paris où tout se joue...

 

Alors, je me suis dit je vais me faire éditeur.

 

En 11 tableaux, comme au temps où les auteurs publiaient dans les journaux, sous forme de feuilletons (1) vous allez à partir de lundi découvrir ce roman que j’ai beaucoup aimé.

 

(1)« Dans une affiche de l’automne 1849 engageant les lecteurs parisiens à s’abonner ou à se réabonner au journal dumasien Le Mois, trône, en majuscules grasses et comme premier argument de vente, Une Nouvelle Troie.

 

Ce roman-feuilleton du « si populaire Dumas[1] » narre les exploits garibaldiens lors des guerres dindépendance sud-américaines, contemporaines du Printemps des peuples européens.

 

Depuis ses premières apparitions sous forme de chroniques puis de fiction, et surtout après l’immense et retentissant succès des Mystères de Paris d’Eugène Sue – publié entre le 19 juin 1842 et le 15 octobre 1843 dans Le Journal des Débats –, le feuilleton, né de la rencontre entre un genre littéraire appelé à devenir dominant et un médium, le journal[2], a investi une grande partie de la presse, politique comme spécialisée. »

 

Je reviens sur mon immodération :

 

33 idées de Semaine presse | dessin de presse, liberté d'expression, presse

 

Prôner la modération c’est vouloir faire de nous des individus éloignés de tous les excès, but certes louable mais qui comporte sa part de risque : celui de l’affadissement de la vie.

 

En effet qu’est-ce donc qu’un « modéré » ?

 

Un individu qui, en permanence, préfère le un tout petit peu, se bride, se contraint, se retient, craint la spontanéité, calcule, arrondi les angles, fuit donc toute forme d’aspérités, compose en permanence, cherche toujours à se situer dans un inatteignable juste milieu, adore par-dessus tout le consensus mou. « Si le sel s’affadit avec quoi le salera-t-on ? »

Pour autant je ne prône pas l’excès, les excès de vitesse, de table, de langage, mais je souhaite que, dans nos sociétés soi-disant encadrées, la porte reste ouverte à l’expérience, à l’apprentissage de la vie, à l’enthousiasme de la jeunesse, aux échappées belles, aux coups de cœurs, aux passions…

 

Peut-on aimer avec modération ?

 

Non !

 

Vivre une passion, amoureuse ou non, être sur son petit nuage, c’est prendre le risque d’en tomber, mais c’est le charme de la vie, ses joies ses peines. Dans notre sphère privée, qui se rétrécit de jour en jour, assumer notre part de risque c’est rester en capacité de choisir sa ligne de vie personnelle. Ce choix individuel ne débouche en rien sur l’individualisme, bien au contraire, avoir main sur sa vie personnelle, la gouverner autant que faire ce peu, reste une bonne école de la citoyenneté.

 

L’excès est privatif de liberté, il débouche sur « la dictature » des purs et durs. La modération nous annihile alors, que faire ?

 

Faut-il comme le clamait Vergniaud, le girondin, à la tribune de la Convention en 1793, « si, sous prétexte de révolution, il faut, pour être patriote, se déclarer le protecteur du meurtre et du brigandage, je suis modéré ! » être un modéré ?

 

Je veux bien le concéder, mais sans grand enthousiasme, pour la bonne cause, face aux ayatollahs de l’hygiénisme et aux prohibitionnistes : « je suis un modéré ! » mais avec beaucoup de modération.

 

photoivresse2.JPG

L’acteur Jean-Luc Bideau

 

« Pourquoi la fête a-t-elle besoin d’alcool ?

Pourquoi l’alcool a-t-il besoin de la fête ?

Quel rôle joue l’alcool dans la société ?

D’où vient son importance dans les mœurs, dans nos vies, dans ma vie ?

Pourquoi marquer les passages, les victoires et les réussites avec de l’alcool ? »

 

L’Ivresse, un champ de bataille (extrait d'Ivresse page 23)

 

« Depuis l’industrialisation, la consommation de boissons alcoolisées est la cible de violentes controverses. Ces affrontements mettent en lumière les conceptions morales des protagonistes par rapport au fonctionnement de la société. Derrière les mots et les images de l’ivresse affleurent les représentations sociales et les fins économiques.

 

Les discours répressifs expriment le plus souvent une tentative de civiliser les buveurs, de discipliner la grande masse des amateurs de bières industrielles, d’infâmes schnaps, de petits vins pépères ou de gros rouges qui tachent. L’histoire des mouvements de tempérance est relativement facile à raconter. Il est bien plus difficile en revanche de relier ces discours à la réalité quotidienne, d’en mesurer les conséquences au plan individuel. On sait que la consommation d’alcool a chuté d manière constante et régulière durant tout le XXe siècle. Mais que sait-on de l’ivresse ? Comment la mesurer, d’ailleurs ? Étalonner l’ivresse est une gageure ; boire est toujours un acte solitaire. Même dans l’instant convivial et amical du « boire ensemble », il y a asymétrie entre les partenaires. Ils ne partagent pas la même expérience gustative, ils n’ont pas les mêmes références, ils n’ont pas le même plaisir. Le plaisir de l’ivresse constitue un aspect essentiel de la consommation de boissons fermentées, en même temps que son élément subversif. La cuite qui insulte le moraliste, est un affront pour l’esthète qui nie son existence. La répression de l’ivresse est telle que ce plaisir ne se communique plus, ou alors très indirectement. Il se dérobe au parler officiel, fuit la lumière du jour. La cuite, depuis de nombreuses années, emprunte les voies souterraines. »

 

 

 

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2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 07:00

François Pinault simple scieur de planches aime le bois dont on fait les  fûts du Clos de Tart. - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

Dans ma mémoire, avant même l’art contemporain puis les grands vins, François Pinault c’est d’abord la Chapelle Darblay. Homme du bois, la forêt c’est la Ministère de l’Agriculture, le 28 juin, 1988 à la faveur d'une augmentation de capital de 250 millions à 300 millions de francs, M. François Pinault, PDG du groupe du même nom, est devenu l'actionnaire majoritaire de la Franco-Canadienne de papiers, la holding de la Chapelle-Darblay. M. Pinault détient désormais un peu moins de 85% du capital, la filiale du Crédit lyonnais Clinvest en possédant 15%. Cascades n'est plus en possession que d'une part résiduelle du capital, de l'ordre de 100000 F. "Sous l'égide de la Franco-Canadienne de papiers, le redressement de la Chapelle-Darblay se poursuit dans le cadre du plan de reprise qui se déroule conformément aux objectifs ", indiquait mardi un communiqué de la direction.

 

A Chapelle Darblay, le vénérable fabricant de papier journal craint pour  son avenir | Les Echos

 

De Pinault à Frérot, la rocambolesque saga de la Chapelle Darblay

 

En rachetant la papeterie Chapelle Darblay pour la revendre immédiatement au groupe Veolia présidé par Antoine Frerot, la Métropole de Rouen écrit un nouveau chapitre de la saga mouvementée de cette usine née dans l’entre-deux guerres. Une histoire émaillée de conflits sociaux mémorables et d’interventionnisme d’Etat dans laquelle on retrouve les noms de Laurent Fabius, d’Alain Madelin, de feu Roland Leroy mais aussi de François Pinault qui doit à la « Chap Pap » une partie de sa fortune. Retour arrière. ICI 

 

30 octobre 2017

François Pinault simple scieur de planches aime le bois dont on fait les fûts du Clos de Tart. ICI 

 

Bouchard Pere et Fils, joyaux des vins de Bourgogne.

 

Un certain petit monde du vin s’esbaudit, les plumes n’y vont pas avec le dos de la cuillère en mettant en commun leurs domaines viticoles les familles Pinault et Henriot, propriétaires respectivement d’Artémis Domaines et de Maisons & Domaines Henriot, donnent naissance à un nouveau géant du vin.

 

À noter que, dans les faits, le nouvel ensemble, qui conserve le nom d’Artémis Domaines, est majoritairement détenu par la famille Pinault aux côtés de laquelle les familles propriétaires de Maisons & Domaines Henriot sont actionnaires minoritaires.

 

Ce rapprochement donne naissance à un ensemble unique dans le monde des vins d’exception.

 

Cette nouvelle entité, qui conserve le nom d’Artémis Domaines, est majoritairement détenue par la famille Pinault aux côtés de laquelle les familles propriétaires de Maisons & Domaines Henriot sont actionnaires minoritaires.

 

Les promoteurs de ce mariage sont plus modestes ils soulignent que  ce rapprochement donne naissance à un ensemble unique dans le monde des vins d’exception.

 

Créé en 1993 à la suite de l’acquisition de Château Latour, Artémis Domaines regroupe des vignobles d’exception, dont trois appellations en monopole sur les cinq que compte le territoire français. Réparties entre Bordeaux, la Bourgogne, les Côtes du Rhône, la Champagne et la Californie, les six propriétés d’Artémis Domaines allient la recherche permanente de l’excellence et le respect de l’environnement. La quasi-totalité d’entre elles sont certifiées en agriculture biologique et cultivent leurs parcelles en suivant les principes de la biodynamie et de l’agroforesterie.

 

Château Latour

Domaine d’Eugénie

Château-Grillet

Eisele Vineyard

Clos de Tart

Champagne Jacquesson

 

Artémis Domaines ARTEMIS DOMAINES, SA À CONSEIL D'ADMINISTRATION est active depuis 01/01/1955. Chiffres clés

 

Chiffre d'affaires

NC

-

Résultat Net

7.8 M€

2016

Trésorerie

5 M€

2016

Profitabilité

NC

 

On ne peut pas dire que la famille Pinault nous abreuve de chiffres récents.

 

Maisons & Domaines Henriot fédère aujourd’hui quatre Maisons emblématiques de leurs terroirs : Champagne Henriot (1808), Bouchard Père & Fils (1731), William Fèvre (1959) et Beaux Frères (1986). Chacune incarne la culture familiale et terrienne de ses fondateurs.

 

C’est une société par actions simplifiée, au capital social de 1 008 000,00 €, dont le siège social est situé au 65 rue d’Anjou, 75008Paris. Son effectif est compris entre 20 et 49 salariés. Sur l'année 2020 elle réalise un chiffre d'affaires de 27 271 700,00€.

 

Dans la réalité la famille Pinault poursuit sa moisson des vieux bijoux de famille de la France profonde des vignes, elle ne prend guère de risques, c’est une opération patrimoniale et non l’érection d’un grand groupe français du vin ayant vocation à dynamiser le secteur. Comme le souligne Frédéric Engerer, directeur général d’Artémis Domaines « Le rapprochement des propriétés de Maisons & Domaines Henriot et d’Artémis Domaines est une formidable opportunité pour rassembler sous une même bannière des trésors de notre patrimoine viticole. C’est la garantie qu’un groupe français assurera dans la durée la préservation de tels joyaux et poursuivra la quête de l’excellence qui a marqué leur prestigieuse histoire. »

 

 

Gilles de Larouzière Henriot, PDG de Maisons & Domaines Henriot, déclare : « Pour les propriétés de notre groupe familial, cette alliance est pleine de promesses. Avec Artémis Domaines, nous partageons un attachement profond pour le patrimoine viticole exceptionnel de la France et l’ambition de mettre pleinement en valeur l’ensemble incomparable que nous constituons par la réunion de nos domaines. Cette opération a vocation à s’inscrire sur plusieurs générations, à l’image du temps long qui fait les grands vins. »

 

Cocorico !

 

Cette opération est effective au 30 septembre 2022.

 

Jacques Dupont évoque lui le mariage de l’année

 

Bouchard, c'est le fleuron de la Bourgogne. Non pas que les vins y soient meilleurs que chez le voisin : la Bourgogne dispose de plusieurs, voire de nombreuses, grandes maisons qui marient les deux métiers : négociants et propriétaires. Latour, Chanson, Drouhin, Jadot, Bichot, désormais aussi Boisset et ses filiales qui, après avoir longtemps figuré en queue de peloton coté qualité, propose des vins de grande qualité. On en oublie. Mais Bouchard père et fils, c'est autre chose, une autre dimension, un patrimoine dont il est presque impossible de faire l'inventaire. Une des plus anciennes maisons de la Côte-d'Or, fondée en 1731, qui s'est beaucoup agrandie au lendemain de la Révolution en rachetant des Biens nationaux. Ce fut le cas, par exemple, de la célèbre « Vigne de l'Enfant Jésus », acquise en 1791, 3,92 ha dans le premier cru beaune grèves.

 

Pas moins de 12 grands crus ICI

 

Collection PINAULT, quand l'architecture rencontre l'art contemporain. -  Iandé

 

François Pinault, le parrain de l’art contemporain

 

Businessman ou collectionneur ?

 

Le milliardaire, propriétaire de la maison de vente aux enchères Christie’s et de près de 3.000 œuvres, allie savamment les deux. Son dernier temple : la Bourse du commerce, à Paris.

 

Le décor est féerique. Deux cloîtres d’un monastère bénédictin posé sur la lagune. La chanteuse Courtney Love, l’actrice Isabelle Huppert, la veuve du Shah d’Iran et tout le gotha de l’art ont traversé le Grand Canal de Venise pour rejoindre l’île San Giorgio Maggiore. Ce soir de mai 2017, tel un doge, François Pinault reçoit 1.500 VIP pour un dîner somptueux. Avec sa femme Maryvonne, le mécène pose tout sourire aux côtés de l’artiste Damien Hirst, dont le show démesuré éclipse totalement la Biennale. Jusqu’en décembre, les deux « musées » de Pinault ont mis en scène son trésor imaginaire, prétendument remonté des eaux : un colosse sans tête de 18 mètres de haut a envahi le hall du Palazzo Grassi, tandis que le bâtiment de la Pointe de la Douane exhibe de pseudo-artefacts antiques recouverts de corail multicolore. Dans ce barnum à mi-chemin entre le Louvre et le film Pirates des Caraïbes, toutes les œuvres sont à vendre. Hirst a assuré depuis avoir déjà récolté 270 millions d’euros. Info ou intox ? Peu importe, Pinault jubile et réconcilie ses deux passions, l’art et le business.

Le mécène et ses artistes

N'est pas mécène qui veut. François Pinault est avant tout un homme d'affaires : l'heureux propriétaire du groupe de luxe Kering qui possède, entre autres, les maisons Gucci, Saint Laurent et Balenciaga. Si sa fortune est estimée à 56 milliards de dollars (environ 47 milliards d'euros), sa collection d'art, débutée il y a plus de cinquante ans, est tout aussi vertigineuse –avec ses quelque 10.000 œuvres, elle est l'une des plus importantes au monde. Elle est aussi résolument tournée vers l'art contemporain: la plus vieille œuvre acquise par François Pinault date de 1960. ICI 

 

LE POINT DE VUE BOURGUIGNON (lire les commentaires)

Le domaine Bouchard Père et Fils désormais sous la houlette de la famille Pinault ICI

La famille Pinault et la famille Henriot, notamment propriétaire du domaine beaunois Bouchard Père et Fils, ont donné naissance ce vendredi à une nouvelle entité rassemblant leurs domaines respectifs. Un nouvel ensemble qui sera piloté par la famille du milliardaire français François Pinault.

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1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 06:00

Une page d’un journal iranien avec une photo de Mahsa Amini, dont le décès est à l’origine des révoltes en Iran.

Malgré la répression, le mouvement de protestation contre le régime en Iran ne faiblit pas. Sur Twitter, une jeune Iranienne est devenue ce week-end le symbole de la bataille pour le droit des femmes. Sa reprise en persan du chant révolutionnaire italien Bella Ciao a ému les internautes du monde entier. Si pour certains c’est une découverte, il ne faut pas oublier que la chanson nous vient du XXe siècle

 

ICI 

 

Voilà dix jours que la contestation grandit partout en Iran, pour dénoncer la mort de Masha Amini, détenue par la police des mœurs pour un foulard mal ajusté sur ses cheveux. Les mouvements de protestation ont éclaté dans les rues du pays le 16 septembre 2022, immédiatement après le décès à l’hôpital de la jeune femme de 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » et non-respect du très strict code vestimentaire pour les femmes en République islamique d’Iran. Depuis, la répression du régime est violente, condamnée par les organisations non-gouvernementales internationales, et la colère ne cesse de monter dans la rue, mais pas seulement. La protestation se poursuit aussi sur les réseaux sociaux.

 

 

Alors que le pays est progressivement débranché d’internet par le régime, une vidéo a ému les internautes du monde ces derniers jours, sur Twitter. La séquence, devenue virale, comptait ce lundi 26 septembre 2022 pas moins 51 000 « j’aime » et 27 000 retweets. Postée par le compte @Gandom_Sa007, et relayé en France par Farid Vahid, directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, elle montre une jeune Iranienne, dont on ne connaît pas l’identité, reprenant Bella Ciao en persan. 

 

Cette nouvelle mise en lumière pour ce chant partisan italien n’est pas la première. Dans des circonstances moins dramatiques, cette chanson avait déjà été remise au goût du jour, devenant même un tube planétaire, grâce à sa reprise dans la série espagnole Casa de Papel, diffusée sur Netflix. Mais l’origine de Bella Ciao est bien plus ancienne, et sa création remonte à plus d’un siècle.

 

 

D’abord un chant ouvrier italien

 

Car au tout début, Bella Ciao est un chant ouvrier, dont la datation précise est difficile. Les « mondines », ces ouvrières saisonnières piémontaises qui travaillaient dans les rizières italiennes de la plaine du Pô à la fin du XIXe siècle en seraient à l’origine. À travers ce chant, ces femmes protestent contre leurs dures conditions de travail : courbées toute la journée, de l’eau jusqu’aux genoux, elles devaient désherber les rizières d’Italie du Nord et repiquer des plants de riz, le tout sous surveillance.

 

Les premières strophes de la version originale le racontent : Alla mattina appena alzata (Le matin, à peine levée) / In risaia mi tocca andar (À la rizière je dois aller) / E fra gli insetti e le zanzare (Et entre les insectes et les moustiques) / Un dur lavoro mi tocca far (Un dur labeur je dois faire).

 

Les dernières, sont un appel à leur libération : Ma verrà un giorno che tutte quante (Mais un jour viendra que toutes autant que nous sommes) / Lavoreremo in libertà (Nous travaillerons en liberté).

 

Puis un chant résistant antifasciste

 

À cette période, le chant, très populaire, se transmet à l’oral. Après la Première Guerre mondiale, la chanteuse italienne Giovanna Daffini, qui l’a appris en travaillant dans les rizières, le fait vivre à travers le pays lors de mariages, accompagnée par son mari au violon.

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage dans la Résistance. C’est d’ailleurs dans les rangs des résistants italiens qu’une nouvelle version du chant va naître.

 

L’air ne change pas, mais les paroles se font plus engagées contre le gouvernement fasciste de Benito Mussolini et les nazis installés en Italie pendant la guerre. Elles racontent l’adieu d’un partisan à sa belle : Una mattina mi sono alzato / E ho trovato l’invasor / O partigiano portami via / Ché mi sento di morir / E se io muoio da partigiano / Tu mi devi seppellir […].

 

Ce qui donne en français : « Un matin, je me suis levé / Et j’ai trouvé l’envahisseur / Hé ! Partisan, emmène-moi / Car je me sens mourir / Et si je meurs en partisan / Il faudra que tu m’enterres. […] »

 

Quelques années plus tard, pendant l’après-guerre, le chant traverse les frontières. En 1948, il est entonné à Berlin par des étudiants communistes italiens invités par le Kominform. Ses paroles sont dès lors traduites en plusieurs langues (une soixantaine aujourd’hui), les groupes communistes se l’approprient partout dans le monde… En France, c’est Yves Montand qui le rend populaire en l’interprétant après la crise des missiles de Cuba. Puis, il est souvent chanté par les mouvements de gauche, lors des manifestations.

 

 

Les reprises sont légion : Manu Chao l’interprète en 1999, en espagnol, pour rendre hommage à Adolfo Celdran, qui s’était vu censurer sa reprise en castillan par le régime franquiste en 1969 ; le groupe de punk breton Les Ramoneurs de Menhirs reprennent Bella Ciao en 2009, à grand renfort de binious et on ne compte plus les versions de groupes de punk madrilènes…

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30 septembre 2022 5 30 /09 /septembre /2022 06:00

ANDROS 1981 pub avec jeu Tintin - confiture de fraises | Tintin, Confiture  fraise, Pub

Le groupe Andros est une entreprise française dont le siège est basé dans le petit village de Biars-sur-Cère, dans le département du Lot. Il appartient à la famille Gervoson et garde ses traditions de PME provinciale.

 

Novembre 2016

 

 

Dimanche dernier je suis allé déjeuner chez Amarante où mon amie Maréva assure depuis quelques jours le service en salle.

 

Bien installé j’attendais paisiblement. En face de moi sur la droite une table de 4 : 3 jeunes gens et un monsieur que je vois de dos. Je remarque que le vin est aussi invité à cette table. Et puis, alors que ma fraise de veau arrive sur ma table le monsieur de dos se retourne et son visage s’illumine d’un grand  sourire. Il se lève et vient me saluer. Lecteur assidu, c’est un bordelais (d’adoption je m’en apercevrais plus tard) il est à Paris pour le salon des outsiders de JM Quarin. Nous échangeons brièvement et le monsieur se rassied. Je savoure ma fraise de veau lorsque le monsieur se relève et vient m’offrir une bouteille de son château : Larrivet Haut-Brion Pessac-Léognan 2012.

 

Mes lecteurs sont sympas ! Louis & Charlotte Perot L’Ostal – Philippe Gervoson château Larrivet Haut-Brion

 

Confus je remercie chaleureusement mais comme je ne suis pas Jacques Dupont je ne connecte pas le nom du château avec son propriétaire. Pire encore j’omets de regarder la contre-étiquette qui me l’indique. Je suis au-dessous du niveau de la mer mais j’ai l’excuse d’une soirée bien arrosée la veille.

 

Alors, cher Philippe Gervoson sachez que si j’avais pris cette peine mes neurones auraient reconnectés et votre patronyme m’est bien connu puisque dans mes anciennes fonctions j’ai eu l’occasion de rencontrer Frédéric Gervoson pour discuter avec lui de problèmes laitiers normands, mamie NOVA ex-ULN, liés à l’usine flambant neuve d’Auneau en Eure-et-Loir.

 

Bref, des gens forts sympathiques, dont la proximité géographique avec la Corrèze, qui n’est pas le Zambèze mai une terre qui accouchent de présidents de la République, des provinciaux, et le jeune boss d’Andros, Florian Delmas, est dans cette tradition puisque son adresse à notre intention, dont j’ai fait le titre de cette chronique, qui me doit bien peu, se termine par :…et nous regardons ailleurs » paraphrasant Jacques Chirac « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » lors du IVe sommet de la Terre, en 2002.

 

🥩 Stéphane CARRIER 👁👃👁 (@stefcarriere) / Twitter

AGRICULTURE

Florian Delmas, Président de Andros : « Notre système agricole et agro-alimentaire français fait faillite, et nous regardons ailleurs » ICI 

par Florian Delmas 27 septembre 2022

 

A l’heure où le conflit en Ukraine positionne la notion de souveraineté alimentaire comme une priorité nationale, 50% des poulets, 40% des légumes et même 60% des fruits que nous consommons sont importés de pays qui ne respectent pas les réglementations qui nous sont imposées. La France, première puissance agricole européenne, est en passe de perdre son indépendance alimentaire. C’est le constat amer que dresse le jeune PDG (âgé de 37 ans) du groupe Andros, qui revient pour StripFood sur les raisons de cet inquiétant naufrage. Selon lui, à l’heure de changements climatiques inéluctables, l’agriculture française doit se réinventer à travers la cohabitation de plusieurs modèles performants. Une prise de parole cash et plutôt rare de la part d’une nouvelle génération de dirigeants qui doit interpeller au plus haut niveau.

 

 

 

Notre système agricole et agro-alimentaire français fait faillite, « et nous regardons ailleurs ». Une faillite économique, démographique, écologique, sociologique et idéologique qui plonge la France dans un déclassement inquiétant.

 

 

 

Un peu d’histoire

 

 

Se nourrir correctement est une condition essentielle de stabilité et d’émancipation des sociétés humaines. « Un pays qui ne peut pas se nourrir lui-même n’est pas un grand pays », affirmait le général de Gaulle en 1962. La Politique Agricole Commune qui fut mise en place la même année à l’échelle européenne allait dans ce sens. Elle visait l’autosuffisance alimentaire, une condition essentielle pour garantir la paix. Dix ans plus tard, avec les progrès de la productivité et de l’acheminement des produits agricoles, le pari était réussi : mécanisation, développement du transport des marchandises, recours à la chimie pour les engrais et les pesticides donneront naissance à l’agriculture productiviste, sous la maîtrise de familles paysannes multigénérationnelles. Pendant ce temps, un modèle agro-alimentaire industriel se développait pour produire, conditionner et distribuer une alimentation ainsi préservée, accessible au plus grand nombre.

 

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la France n’a plus jamais été confrontée à la famine et a renforcé sa souveraineté politique par le levier alimentaire. L’ensemble des maillons de la chaîne ont massivement investi pour construire un modèle compétitif et performant, ayant par ailleurs contribué à une politique d’exportation massive de produits et de savoir-faire (équipementiers, agriculteurs, transformateurs, logisticiens, distributeurs). Un modèle envié par le monde des années 1960 aux années 2010 avec 3 atouts majeurs, à partir desquels il est toujours possible de bâtir une politique forte et prometteuse : un contexte pédoclimatique le plus diversifié au monde, une expertise technologique et sanitaire reconnue, une gastronomie de renom.

 

Un demi-siècle plus tard, notre système agricole et agro-alimentaire français fait faillite, et nous regardons ailleurs.

 

Depuis 2010, l’excédent agroalimentaire français a été divisé par deux (sans les vins et spiritueux, nous serions déjà déficitaires). Selon un rapport du Sénat, la France pourrait connaître son premier déficit agricole depuis la seconde guerre mondiale en 2023.

 

50% des poulets que nous consommons sont importés de pays qui ne respectent pas les réglementations qui nous sont imposées.

 

40% des légumes que nous consommons en France sont importés, 60% des fruits, contre respectivement 28% et 43% en 2000. Là aussi, les normes sociales, fiscales, sanitaires et environnementales sont en défaveur de la France.

 

En 20 ans, la surface des vergers a reculé de 40% et celle des légumes de 13%, non compensé par l’amélioration des rendements. Dans le même temps, elle a augmenté de plus de 50% en Allemagne, 29% en Hollande.

 

¼ des produits porcins sont importés alors que nous élevons plus de porcs que nous en consommons.

 

Au-delà de ces constats, la faillite du système agricole et agro-alimentaire français est plus profonde et mérite qu’on s’y attarde.

 

 

 

Une faillite économique

 

 

La France est la première puissance agricole de l’Union Européen, cumulant un chiffre d’affaires de 73 Milliards d’euros. Avec près de 18% de l’enveloppe globale, la France est aussi le premier pays bénéficiaire du budget de la Politique Agricole Commune (PAC). Cela équivaut à un peu plus de 12 Milliard d’euros versés annuellement aux 420 000 exploitations agricoles employant un peu plus de 600 000 personnes. Le fait le plus marquant, révélé par un récent rapport de l’Inrae, est que les aides de la PAC constituent les 3/4 du résultat courant avant impôts des exploitations agricoles françaises. La dépendance diffère cependant selon le type d’exploitation. Avec 195% d’aides directes dans la formation du revenu, en moyenne nationale sur dix ans, les exploitations de bovins-viande sont les plus dépendantes des aides directes de la PAC. C’est un peu plus de 100% du résultat courant avant impôt des exploitations spécialisées en céréales et oléoprotéagineux et des exploitations de polyculture-élevage.

 

Autrement dit, sans un soutien massif équivalent à près de 400 euros annuels par ménage français, notre système agricole est en faillite, alors même qu’un ménage agricole sur 5 vit sous le seuil de pauvreté.

 

L’industrie agro-alimentaire est quant à elle le premier secteur industriel français, aussi bien en termes de chiffre d’affaire que d’emplois. A elle seule, elle compte 18 000 entreprises, 200 Mds de CA, 450 000 emplois. La particularité de cette industrie est une interdépendance forte entre les maillons de la chaîne, très territorialisés et donc faisant vivre des écosystèmes économiques locaux majeurs et dynamiques. Pour 1 emploi dans l’industrie agroalimentaire, 4 emplois indirects sont créés.

 

Pourtant, la rentabilité des industries alimentaires française a perdu plus de 10 points en 10 ans, passant en deçà de la rentabilité moyenne des industries manufacturières (de 46% de marge brute à 34% aujourd’hui). Et ce ne sont pas les bénéfices affichés par des multinationales de renom qui doivent servir de base d’étalonnage. La réalité de la majorité des entreprises agro-alimentaire est tout autre.

 

Le retour sur capital employé, déjà inférieur à celui de la grande distribution indépendante, ne cesse de s’effondrer, atteignant 8% en 2020 contre 10% en 2014.

 

Autant de résultats biaisés par le régime fiscal particulier qui exonère d’impôts sur les sociétés la majorité des coopératives agricoles et agro-alimentaires françaises, qui représentent à elle seul 40% du chiffre d’affaires généré par l’industrie agroalimentaire, soit près de 80 Milliards d’euros.

 

Les distorsions de concurrences à l’import, l’inflation des matières premières, la puissance de la grande distribution dopée par la succession de lois favorables à un maintien du pouvoir d’achat par le prix bas en sont les principales causes. S’en suit un cercle vicieux de disqualification de la filière agroalimentaire française par un recul successif de l’investissement en France à l’heure de transformations indispensables : robotisation, automatisation, traçabilité et transition écologique. L’attractivité économique de la filière agro-alimentaire sur le territoire français, dont la démographie et le PIB stagnent, se réduit comme peau de chagrin et n’augure rien de bon.  Sans prise de conscience de la destruction massive de valeur opérée depuis plusieurs décennies ni de réactions sur le rééquilibrage de la répartition de la valeur de l’aval vers l’amont de la filière, la France est en passe de perdre son indépendance alimentaire.

 

 Une faillite écologique

 

 

Les évolutions sociétales du siècle dernier caractérisées par un mouvement de l’ère agricole vers une domination écrasante de l’ère industrielle puis servicielle ont modelé notre système agricole et agro-alimentaire. Si cela a contribué jusqu’à un certain point à de véritables progrès sociaux, il n’en reste pas moins un impact négatif significatif sur notre environnement.

 

Ainsi, l’agriculture couvre 53% du territoire français, rendant la qualité du sol et du sous-sol très dépendante de cette activité. L’usage de produits phytosanitaires et les pollutions résiduelles sont ainsi pointés du doigt. L’agriculture utilise 70% de l’eau consommée en France, ce qui implique une cohérence avec les choix de culture et d’élevage dans leur écosystème. Les émissions de gaz à effet de serre dans l’industrie agroalimentaire et l’agriculture française participent pour environ un cinquième des émissions totales. La production agricole et agroalimentaire serait le secteur économique qui a le plus fort impact négatif sur la biodiversité, contribuant ainsi à la perte totale de biodiversité terrestre de l’ordre de 70%. La contribution positive des emballages à la préservation de nombreux aliments n’en reste pas moins problématique lorsqu’ils ne sont pas recyclables ni recyclés. Enfin, la FAO estime que plus d’un tiers de notre alimentation est gaspillée ou jetée sur l’ensemble de la filière, du champ jusqu’aux poubelles du consommateur.

 

A l’heure de changements climatiques inéluctables, l’agriculture française doit se réinventer. Il apparaît impossible d’avoir un modèle agricole exclusif qui soit susceptible de répondre aux besoins et de satisfaire les intérêts de toutes les parties prenantes : les agriculteurs, les consommateurs, les industriels, les investisseurs, les animaux, l’économie nationale, l’environnement et la planète, la culture et l’identité. C’est pourquoi plusieurs modèles nécessairement performants doivent cohabiter : agriculture régénératrice, agriculture du tout qualité, agriculture d’entreprise, agriculture ultralibérale, agriculture technologique.

 

La quantification des impacts rendue désormais possible constitue le principal levier pour une bifurcation du système agricole et agro-alimentaire réduisant l’impact sur l’environnement, dès lors que le modèle économique génère assez de valeur et rend ainsi viable les investissements nécessaires à la transition pour une agriculture agro-écologique performante et un modèle agro-alimentaire le plus neutre possible sur notre environnement.

 

 

 

Une faillite démographique

 

 

L’exode rural provoqué à l’issue de la seconde guerre mondiale et le développement d’un modèle productiviste auront fortement modifié le paysage agricole français ainsi que sa démographie. On dénombrait près de 2,3 millions d’exploitations agricoles en 1955 contre un peu moins de 490 000 en 2010. Cela s’est naturellement accompagné d’une augmentation significative de la taille des exploitations ainsi que de la productivité de la filière.

 

Aujourd’hui, le secteur agricole est confronté au défi de la démographie et du renouvellement générationnel des exploitants et actifs agricoles. Un tiers des agriculteurs a plus de 60 ans ou atteindra cet âge dans les cinq années à venir, et pourra alors prétendre à partir à la retraite. Plus largement, la proportion des agriculteurs entre 45 et 59 ans équivaut à 51%. A horizon 2025, si les tendances se maintiennent, la France compterait 342 000 exploitations agricoles.

 

La concentration de l’appareil productif agricole se poursuivra donc. Cette réalité inquiète à plusieurs titres et oblige à des choix politiques forts et rapides de sorte à éviter à ce que la concentration ne soit suivie d’une contraction par déficit d’attractivité et de vocations. En effet, au-delà de la baisse du nombre de chefs d’exploitations et même si la mécanisation des taches se poursuit, la filière doit aussi s’assurer de disposer des personnels actifs nécessaires pour assumer le travail agricole encore manuel. Cela passe inévitablement par la revalorisation des métiers agricoles et agro-alimentaires et la promotion de formations indispensables pour la reprise, la création et le développement de nouveau modèle agricoles et agro-alimentaires.

 

 

 

Une faillite idéologique

 

 

Depuis une décennie, un nouveau malaise agricole et agro-alimentaire s’installe en France. L’ensemble de la chaîne alimentaire fait régulièrement l’objet d’attaques, de critiques et d’un dénigrement dans l’espace public. Plus connu sous le terme « agri-bashing » et « food-bashing », il a été mesuré ces dernières années une intensification, un élargissement, une radicalisation et une plus forte visibilité de la contestation des modes de production conventionnels. Ce qui est au cœur de l’agribashing, c’est avant tout l’implication en amont de la production agricole de l’industrie agrochimique et des biotechnologies et, en aval, de l’industrie agroalimentaire, alors même que les consommateurs perçoivent aujourd’hui principalement l’agriculture à travers ce qu’ils ont dans leur assiette.

 

Pour autant, si de nouvelles exigences citoyennes paraissent indispensables pour répondre aux divers enjeux des prochaines décennies, elles ne doivent jamais occulter les bases de tout modèle de développement durable des sociétés humaines, nécessitant avant tout et pour tous, l’autosuffisance alimentaire comme condition essentielle d’émancipation et de garantie de la paix.

 

Aucune démagogie ne peut être permise sur un sujet aussi grave au XXIème siècle, où l’agriculture et l’agroalimentaire sont confrontés à un défi sans précédent : nourrir durablement près de 10 milliards d’individus à l’horizon 2050, en leur assurant un bol alimentaire nutritionnel sûr et sain, grâce à des systèmes respectueux de l’environnement. Il est urgent de reconsidérer la place des activités agricoles et des acteurs de la filière alimentaire pour préserver notre avenir sur le long terme : maintien de l’indépendance alimentaire, préservation de notre environnement et sécurité sanitaire des populations. La chaîne alimentaire n’est pas seulement un fournisseur de produits alimentaires, elle est aussi un acteur essentiel à notre survie, notre santé et à celle de l’environnement.

 

 

 

Une faillite sociologique

 

 

Bien que ce soit de manière souvent banale et largement invisible, l’alimentation est au cœur de la vie quotidienne, et au cœur de problèmes sociaux, économiques et politiques, en particulier ceux relatifs à la santé et à l’environnement. Ne pas manger assez, mais aussi manger mal, constituent le double fardeau de la malnutrition et la France n’est plus épargnée. Les causes sont multifactorielles. En effet, si les inégalités alimentaires rejoignent les inégalités de santé, elles sont également liées aux inégalités de revenu, de diplôme ou encore de logement.

 

A ce titre, et plus particulièrement dans le contexte actuel d’inflation, la fracture sociologique pour l’accès à une alimentation saine, sure et durable ne cesse de s’accroitre en France à tel point que deux catégories d’acheteurs/consommateurs se distinguent désormais : d’un côté, les ménages aux budgets contraints qui font des choix drastiques pour assurer une couverture minimale de leur besoin physiologiques, de l’autre les ménages aux revenus aisés souhaitant accéder à une alimentation plus qualitative, plus saine et avec un impact positif sur l’environnement ou le bien-être animal.

 

Au-delà de cette franche et triste réalité, c’est plus particulièrement « l’épidémie » d’obésité qui inquiète l’Organisation mondiale de la santé, tant sa progression est fulgurante. En France, où l’obésité augmente pour atteindre 17% de la population, c’est désormais une personne sur deux qui est en surpoids. Un problème de santé publique qui pèse aujourd’hui 40 milliards d’euros sur le budget de santé de l’état français, 100 milliards dans 10 ans si rien n’est fait. Cela questionne inévitablement notre modèle agro-alimentaire et se combine avec une baisse de l’activité physique, due à l’amélioration progressive du niveau de vie.

 

Infléchir ces tendances quantitatives et qualitatives relatives à l’alimentation nécessite deschangements sociétaux majeurs, et implique de nouvelles politiques alimentaires devant dépasser lenjeu dune alimentation saine et accessible, en y associant l’éducation à une hygiène de vie également saine.

 

Quelles valeurs et quelle (répartition de la) valeur voulons-nous donner à notre alimentation ? A l’heure où le risque de guerres animales (guerres relatives aux enjeux physiologiques) s’additionne aux guerres spirituelles et économiques, le constat amer de la faillite de notre système agricole et agro-alimentaire oblige à des choix vitaux pour assurer la souveraineté politique de la France. Une souveraineté intimement liée à la compétitivité et à la capacité à exporter de notre modèle et qui ne peut s’envisager autrement qu’à l’échelle européenne et avec un rééquilibrage de la répartition de la valeur plus en amont de la chaîne alimentaire.

 

L’agriculture et l’industrie agro-alimentaire sont à la France ce qu’est l’automobile à l’Allemagne. Elles s’appuient sur des produits de grande qualité, disponibles à proximité, qui auront permis l’émergence de fleurons mondiaux de l’agroalimentaire durant les 30 glorieuses. Si ces dernières nous ont fait croire au mirage de la consommation au travers du « tout service » et du « tout commerce », l’appauvrissement de notre appareil productif agricole et agro-alimentaire qui s’en suit grève sa capacité à se renouveler face aux enjeux nourriciers de notre siècle.

 

 

FLORIAN DELMAS

Florian Delmas, Président de Andros : "Notre système agricole et agro-alimentaire  français fait faillite, et nous regardons ailleurs" - StripFood

Florian Delmas est le Président du groupe Andros. Après avoir obtenu son diplôme d’Ingénieur agro-alimentaire ISARA en 2008 qu’il complétera par un exécutive MBA à HEC 7 ans plus tard, Florian aura exercé plusieurs fonctions au sein d’Andros : Chef de projet BtoB, Directeur du centre R&D, Directeur du sourcing et de l’amont fruitier, Directeur Général Andros France, Directeur Général Groupe Andros. Reconnu dans son domaine d’activité, il a été nommé Young Leader 2021 de la French American Foundation et 4 fois parmi les Leaders Economiques de demain.

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29 septembre 2022 4 29 /09 /septembre /2022 06:00

https://www.leparisien.fr/resizer/UbfYdoPe8pZLF4xheFCXc6HulQw=/arc-anglerfish-eu-central-1-prod-leparisien/public/NTHMU5OJPBG4FBVKEAUWPR5FV4.jpg

Dans quelques jours, au début octobre, ce sera la longue Marche de notre phare des lumières, de notre Jean-Luc doté de la forme la plus avancée de l’infaillibilité non papale, alors je me lance dans la glorification de la France d’en-bas engloutie dans le « néo-libéralisme » des gnomes de Bruxelles, ira-t-elle, comme viennent de le faire nos voisins italiens, se jeter dans les bars des populistes rances ?

 

Je ne sais.

 

Mais comme je suis, je l’avoue, un peu foutraque, je préfère dans les infos qui pleuvent sur la Toile, comme les obus à Gravelotte, mettre en exergue l’info suivante :

 

Voici le meilleur cassoulet au supermarché, selon 60 Millions de consommateurs :

Le bon choix selon le magazine : Cassoulet de Castelnaudary, Reflets de France, Carrefour, 5,20 €

 

Cassoulet de Castelnaudary, Reflets de France, Carrefour, 5,20 €

ICI 

 

Alors tout s’enchaîne, mes souvenirs se bousculent, à tout seigneur tout honneur :

 

  • Le cassoulet de Castelnaudary d’Antoine Verdale

 

L’Audois Antoine Verdale était 1 précurseur de tendance : les hipsters new-yorkais ont une nouvelle passion le cassoulet de Castelnaudary.

 

L’Antoine, qui avait le sens des relations publiques et qui aimait le rugby, organisait, lorsque le Tournoi alors des 5 Nations se jouait au Parc des Princes, un déjeuner d’avant-match au restaurant de Roland Garros tout proche. Au menu : Cassoulet de Castelnaudary et y’avait du beau monde autour de la table.

 

Ça me permet d’enchaîner sur mon titre :

 

Au début des années 2000 il était encore possible de glorifier le rugby du Sud-Ouest - dit « cassoulet », par opposition aux paillettes parisiennes du Stade français de Max Guazzini. Les mâles, les vrais de la région méprisaient ces fanfreluches. Le rugby ainsi définit est une religion à laquelle il est difficile d'échapper. Sa Bible : Midi olympique, « Midol » pour les fidèles.

 

 « Un jeune qui a des velléités de jouer au foot, ce n’est pas vraiment un homme, plaisantait Francis Duranthon, paléontologue et amateur de rugby. Mieux vaut commencer par le rugby, un passage quasi obligé, et après, s'il le faut vraiment, bifurquer vers le foot... »  

 

Serge Simon « Le visage de Janus du rugby français »

 

« Ce sont deux modèles qui s’affrontent. Il y a ce rugby de Castres qui pourrait correspondre – de manière caricaturale – à ce rugby de province, de petites bourgades telles que Castres, Agen, Lourdes, Pau, etc... Ce rugby centenaire, de terroir. Et d’un autre côté avec le RCT, ce rugby à gros budget que pouvait incarner le Stade Français à l’époque, Montferrand, etc…

 

Tout ça c’est de l’histoire ancienne, les grosses cylindrées dominent le championnat.

 

  • Le pire cassoulet de ma carrière

 

Ceux qui me suivent, tels des fidèles leur gourou, se souviennent de ma gamelle à vélo qui me conduisit au service de pneumatologie de l’hôpital Cochin, poumons perforés, côtes cassées, je suis tel un bibendum gonflé à l’air de mes poumons percés, bardés de tuyaux dans le nez, les bras, une sonde, les génies qui gèrent la bouffe de l’hôpital public ne trouvèrent rien de mieux pour le premier repas que je pus avaler : un cassoulet immonde. Je fis remarquer à l’infirmière-chef, genre dragon efficace, que vu mon incapacité à mouvoir seul me faire ingurgiter des fayots aux vertus gazogènes ce n’était pas la trouvaille du siècle. La NUPES n’existant pas alors ma légitime revendication resta lettre-morte.

 

L'Epicerie du monde., Pierre Singaravélou, Sylvain Venayre | Fayard

 

Et puis, dans mes trouvailles livresques j’ai acquis une Bible : L’Épicerie du Monde : La mondialisation par les produits alimentaires du XVIIIe siècle à nos jours chez Fayard la nouvelle crèmerie d’la boss Saporta. Rien que des universitaires, des têtes, je feuillette et, page 354 Le cassoulet signé Philippe Meyzie. Complet, pas très sexy comme écriture mais c’est la loi de la rigueur académique qui veut ça, pas de paillettes comme dirait les derniers afficionados du rugby cassoulet, genre le tout rond Pousson qui officie maintenant dans l’Aude.

 

Philippe Meyzie a rafraîchi mes souvenirs en ouvrant ses écrits  par un rappel intéressant : Le cassoulet roi de New York pour la victoire d'Obama

 Quand cassoulet devient un buzz aux USA - L'Avenir

 

Le 4 novembre dernier, durant la soirée électorale de la présidentielle américaine, Time Square, la plus emblématique des places de New York, a accueilli non pas une mais deux vedettes : Barack Obama, le candidat démocrate qui devenait le premier président Noir des États-Unis et… le cassoulet !

 

Aussi incroyable que cela puisse paraître, la spécialité de notre Grand Sud a fait irruption dans les émissions télé des grandes chaînes américaines et a suscité un buzz incroyable sur internet, après qu'une énorme banderole où était inscrit « Cassoulet » a été déployée au beau milieu d'une foule compacte de milliers d'Américains en liesse célébrant la victoire d'Obama. Cette histoire insolite au cœur de la grande Histoire, on la doit aux joyeux drilles du « Petit Journal People » de Yann Barthes, la séquence humoristique du « Grand Journal » de Canal Plus

 

La suite ICI 

 

This French dish is so delicious, it has its own festival | Cassoulet  recipes, French recipes authentic, French cuisine recipes

 

Janvier 2016

INSOLITE - De Castelnaudary à New York et Osaka. On a du mal y croire mais notre cassoulet, ce bon vieux plat du Languedoc, est la dernière sensation culinaire à New York et au Japon.

 

« Le cassoulet c'est tendance. C'est le nouveau ramen », peut-on lire dans l'interview d'un restaurateur et de blogueurs culinaires par le New York Post.

 

Les Américains viennent donc découvrir notre ragoût de haricots blancs et ils en sont fous. Il est présenté par le quotidien new-yorkais comme un plat d'hiver "réconfortant" et parfait pour ce moment de l'année.

 

Le 9 janvier avait même lieu le troisième National Cassoulet Day où plusieurs événements étaient organisés aux États-Unis, notamment dans les restaurants Benoit d'Alain Ducasse.

 

Le propriétaire du restaurant Jimmy's No. 43 explique aussi au New York Post que son concours de cuisine autour du cassoulet n'a jamais attiré autant de monde. Il y a huit ans, sa clientèle était composée de nostalgiques de la période où les bistrots français étaient à la mode, aujourd'hui ce sont surtout des jeunes.

 

Fort bien, ça ne va pas plaire à notre bolivarien Mélenchon qui peut pas piffer les ricains mais bon faut bien prendre des risques dans la vie.

 

Nos boutiques à Castelnaudary| Maison Escudier

 

Enfin, l’auteur fait aussi un long développement sur l’appertisation qui a permis la diffusion mondiale du cassoulet et je me suis dit, mon petit gars, ça fait un bail que tu n’as pas becté du cassoulet et, comme tu ne hantes pas les travées de Carrouf tu devrais faire l’acquisition d’un bocal de cassoulet de la maison Escudier de Castelnaudary dans mon magasin de vieux bobo non révisé La main Verte.

 

 

Je ne l’ai pas encore mis à gratiner au four car pour un homme seul c’est beaucoup, j’attends l’occasion et je demande aux sieurs Pax&Jancou de trouver le bon jus nu qui va avec…

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27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 06:00

Les Vins de barbec solidaires d'Eva - Le blog de JACQUES BERTHOMEAU

 

Suis bon prince, je ne lui ai pas donné du Sourdine Rousseau, et pourtant, elle ferait bien de la mettre un peu en sourdine, ses outrances, voulues, lassent, faire le buzz sur les réseaux sociaux à tout prix, proférer plutôt qu’argumenter, c’est de bonne guerre objecteront certaines, il faut bousculer, briser le ronron dominant, pour autant est-ce ainsi que nous ferons bouger les lignes, est-ce avec des effets passagers que nous pourrons faire évoluer les mentalités ? De plus, notre minuscule hexagone noyé dans le vaste Monde ne pèse pas bien lourd dans les combats à mener pour sauver la planète.

 

Bref, revenir à un dossier bien construit, le « parler vrai » du confiné de Monticello, c’est ne pas en rester à la bataille frontale entre les partisans du statuquo ripoliné en vert, type Christiane Lambert de la FNSEA, éleveuse de cochons bodybuildés, et les antispécistes de tous poils qui crèvent les pneus  des camions de lait de la vieille Angleterre.  

 

Je vous soumets le dossier de Bruno Parmentier : Consultant et conférencier sur les questions d’agriculture, alimentation et faim dans le monde. Administrateur d’ONG et de fondations. J'ai 67 ans et j'ai dirigé de 2002 à 2011 le Groupe ESA (École supérieure d'agriculture d'Angers), numériquement, le plus grand Groupe français d'enseignement supérieur en agriculture, alimentation et développement rural. Ingénieur des mines et économiste, j'avais auparavant consacré l'essentiel de mon activité à la presse et à l'édition. J'ai eu ainsi l'occasion de découvrir à l'âge mûr et depuis un poste d'observation privilégié les enjeux de l'agriculture et de l'alimentation, en France et dans le monde (nous avions 40 nationalités chez les étudiants et 14 chez les profs). Il en est sorti trois livres de synthèse, un sur l'agriculture, sur l'alimentation et sur la faim. Trois livres un peu décalés, qui veulent « sortir le nez du guidon » pour aller aux enjeux essentiels, et volontairement écrits avec des mots simples, non techniques, pour être lisibles par des « honnêtes citoyens ». Ce blog prolonge ces travaux et cette volonté d'échange.

 

 

 

Les polémiques vont bon train actuellement sur l’opportunité de diminuer ou pas notre consommation de viande, en particulier à cause du réchauffement de la planète. Tentons de faire le point sur cette question plus complexe qu’il ne paraît !

 

Portée par des motivations très différentes selon les consommateurs (budget, santé, climat, bien-être animal), sa dé-consommation apparaît chez nous comme désormais inéluctable. Ce n’est en revanche pas vraiment le cas pour de nombreux pays dont la Chine qui a vu sa consommation de viande passer de 14 à 60 kilos dans les 40 dernières années ! Résultat, les experts imaginent un quasi-doublement de la consommation mondiale de viande dans les prochaines décennies.

 

Texte rédigé pour Stripfood le 3 septembre 2022 – Chapitre 1 paru le 12/9/2022

 

La suite ICI

 

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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 06:00

Un marocain" et "Un maroquin". • J'aime les motsPolitique |

Cette chronique sera déjantée, en effet tout commence au bal, jeune prétentieux en blazer bleu marine, chemise blanche ouverte, pantalon gris clair, mocassins, où, lors d’un slow langoureux, draguant outrageusement celle qui, bien plus tard, deviendra ma première épouse, je lui déclare sur un air faussement décontracté : « Un jour je serai Ministre ! » Plus petit con, tu meurs…

 

Par bonheur, je ne fus jamais doté d’un maroquin ministériel, je ne fus qu’un homme de l’ombre, une « éminence grise »trônant dans le magnifique bureau d’angle au 1er étage de l’hôtel de Villeroy. Jamais donc, le mercredi, je ne me suis rendu à l’Élysée pour le traditionnel Conseil des Ministres présidé en ce temps-là par Tonton. Je n’ai pas connu le destin d’Henri Nallet, conseiller du Prince, propulsé au petit matin Ministre de l’Agriculture.

 

« Tout ça pour en venir où camarade ? » me demanderaient les censeurs implacables de LFI.

 

À la nouvelle TABLE de Macron !

 

Sous laquelle je ne glisserai jamais mes pieds chaussés de VEJA.

 

Journées du patrimoine : à l’Elysée, la table Medulla présentée au public

 

Par Olivier Faye

 

Publié le 14 septembre 2022

 

RÉCIT

 

Ce week-end, les Français pourront découvrir la nouvelle table destinée à accueillir chaque semaine le gouvernement. Une pièce conçue par le Mobilier national, à la demande d’Emmanuel Macron, désireux d’imprimer sa marque dans le monde de la création.

 

 

« Top chrono ! » La voix d’Hervé Lemoine retentit sous la verrière de l’imposante réserve Perret, au siège du Mobilier national, dans le 13e arrondissement parisien, où sont exposés quatre siècles de goût des hommes de pouvoir (rarement des femmes) pour les arts décoratifs, de Louis XIV à nos jours : le lit de Murat, le bureau de Valéry Giscard d’Estaing ou de Vincent Auriol, le fauteuil de Jack Lang… Autant d’objets symboliques de cet établissement, ­héritier républicain du Garde-Meuble de la couronne créé en 1663 par Louis XIV et Colbert, dont le but est de travailler à la conception et à la conservation de dizaines de milliers de pièces de mobilier et d’objets pour les édifices publics.

 

 

En ce 8 septembre, le président du Mobilier national assiste au montage du « patrimoine de demain ». Des ouvriers s’affairent à poser les pieds puis encastrer les modules d’une table de 13,40 mètres de long appelée Medulla, « moelle », en latin. Elle sera le témoin muet d’un des plus célèbres huis clos français : le conseil des ministres. Lieu hebdomadaire de fantasmes, de secrets et souvent ­d’ennui. Elle devait être présentée à Emmanuel Macron, mercredi 14 septembre, à l’Elysée, en amont des Journées du patrimoine, les 17 et 18 septembre, où elle sera visible par le public.

 

 

 

Monté et démonté en 30 minutes

 

Suivant le cahier des charges, le meuble peut être installé ou démonté en moins de trente minutes. Le ballet des réunions et des réceptions au palais suppose une disponibilité maximale des salles. Hervé Lemoine stresse. Medulla a été créée sur son initiative. Au bout de cinq minutes, le pari est remporté : la table tient de tout son long, prête à l’emploi. « Je vais devoir payer le champagne à tout l’atelier… », sourit le haut ­fonctionnaire devant l’aboutissement d’un projet lancé en 2019, un an après son arrivée à la tête de l’institution.

 

 

À l’époque, le président du Mobilier national s’émeut auprès d’Emmanuel Macron de l’allure fruste de la « table juponnée » du conseil des ministres : de simples planches recouvertes d’une nappe, posées sur des tréteaux. Depuis Charles de Gaulle, personne n’a songé à en créer une dédiée. « Ça fait un peu tache », souffle Lemoine. « Je suis d’accord. Le Mobilier national ne m’a jamais proposé mieux », le pique Macron.

 

 

Un concours est lancé auprès de jeunes élèves d’arts appliqués pour imaginer la ­première table du conseil des ministres de l’histoire. Le Mobilier national est un lieu de création, pas seulement un conservatoire ; en 1964, André Malraux, à l’époque ministre de la culture, avait créé en son sein l’Atelier de recherche et de création afin de damer le pion au tout-puissant design italien. Des générations de designers ont participé à l’ameublement des bâtiments publics, à commencer par le designer Pierre Paulin, à ­l’Elysée, à l’époque de Georges Pompidou, puis de François Mitterrand.

 

Un cahier des charges strict

 

L’Elysée dessine un cadre strict au concours. Les matériaux doivent provenir de « circuits courts », manière polie (et légale, au regard du droit de la concurrence) de dire qu’il faut acheter français. La table doit être modulable afin de s’adapter au nombre de ministres présents, avec un maximum de quarante convives. Sachant que le gouvernement d’Elisabeth Borne compte quarante-deux membres, il va falloir se serrer… Emmanuel Macron, néanmoins, n’a pas pour habitude de convoquer les ministres délégués et les secrétaires d’Etat qui ne sont pas concernés par l’ordre du jour.

 

L’objet, précise l’Elysée, doit épouser l’esthétique des pièces où il pourrait être installé. Le salon Murat, bien sûr, lieu traditionnel du conseil des ministres, mais aussi le salon Napoléon III, celui des ambassadeurs ou encore le salon vert, au premier étage, près du bureau du président de la République. En clair, mieux vaut ne pas jurer avec les dorures du « Château ». La table, enfin, doit permettre l’organisation de réunions en visioconférence, avec tout ce que cela suppose de câbles et de prises. Et anticiper les évolutions technologiques des prochaines décennies : à quoi bon prévoir des ports USB si ces derniers disparaissent tels de vulgaires CD-ROM ?

 

Vingt-deux projets, conçus par près de cent soixante étudiants, parviennent au jury composé par le Mobilier national. Certains frappent par leur originalité. Un groupe d’élèves imagine une table gonflable, dérivée de la technique du paddle, cette planche à la fois dure et légère qui sert aux promenades aquatiques des plus de 30 ans. Un autre souhaite la recouvrir d’un cuir irisé, dont la texture changerait de couleur en fonction de la lumière et de l’ambiance de la pièce.

 

Quatre élèves âgés de 22 à 25 ans

 

Ce sont finalement Misia Moreau, Lucille Poous, Julien Roos et Étienne Bordes, quatre élèves de l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art, à Paris, âgés de 22 à 25 ans, qui l’emportent avec le projet Medulla. Un meuble en bois, recouvert de béton taloché, qui dégage une impression de légèreté. Ses liserés en laiton, sur lesquels s’alignent les sous-mains et les porte-noms, répondent aux dorures élyséennes. « Nous ­voulions faire quelque chose de très fonctionnel et en même temps infuser une sémantique : celle de la colonne vertébrale, explique Misia Moreau. Les éléments s’encastrent comme des vertèbres. En s’ajoutant les uns aux autres, ils créent quelque chose de fort. »

 

Tout est symbole en République. Même lorsqu’il s’agit d’accueillir des gouvernements en proie à la zizanie ou en période de cohabitation. Deux petites tables s’ajoutent à l’ensemble – l’une pour le secrétaire général du gouvernement, l’autre pour le secrétaire général de l’Élysée, qui assistent au conseil des ministres –, ainsi que des chaises gaufrées « RF » (pour République française). Des initiales dorées sont réservées aux assises du chef de l’Etat et de la première ministre. Enfin, des casiers sécurisés contre les attaques informatiques ont été créés pour que les membres du gouvernement déposent leurs smartphones et tablettes avant le début du conseil.

 

L’héritage de Georges et Claude Pompidou

 

Le projet, dont le coût ne nous a pas été communiqué, s’inscrit dans la droite ligne de la politique de renouvellement du patrimoine élyséen voulue par Emmanuel Macron. Depuis 2017, des travaux ont été menés dans différentes pièces du palais. Les lourdes tentures rouges de la salle des fêtes ont été abandonnées au profit d’un gris plus neutre. L’artiste Daniel Buren a revu la verrière du jardin d’hiver afin d’y apposer des panneaux bleu, blanc, rouge.

 

Le chef de l’Etat a aussi fait remplacer son bureau Louis XV – utilisé en son temps par le général de Gaulle – par une création en bois noirci signée du designer Thierry Lemaire. Il en a profité pour glisser au-dessous un tapis de Victor Vasarely. Brigitte Macron a quant à elle récupéré un bureau conçu en 2005 par la créatrice Matali Crasset. En la matière, le couple présidentiel revendique l’héritage de Georges et Claude Pompidou, qui, les premiers, firent entrer l’art et le design contemporains sous les lambris de l’Elysée. C’est « la vitrine de la France et on n’y avait plus investi depuis des années », justifiait Emmanuel Macron auprès du Monde, en 2018. « Le président souhaite que l’Elysée soit le reflet de la création contemporaine, même s’il n’a pas de goûts très arrêtés en matière d’arts décoratifs », reconnaît Hervé Lemoine.

 

Déambulant devant les œuvres réunies au Mobilier national, ce dernier philosophe : « La France est sans doute le pays au monde qui a créé le plus de styles distinctifs. Chaque monarque a voulu marquer son règne. » Ce qui reste le plus sûr moyen de laisser une trace.

 

 

 

TABLE

 

Pour clore cette chronique il est une autre TABLE que j’ai inaugurée avec ma copine Isabelle. Je l'ai beaucoup fréquenté. Ainsi le :

 

14 novembre 2013

 

Vendredi soir il pleuvait sur un Paris déserté. Le ballet des essuie-glaces de ma petite auto rythmait mes pensées. J’allais récupérer mon allocation de sponsor de C.B à Coinstot Vino. Je ruminais l’idée d’une chronique sans trop savoir par quel bout j’allais la prendre. Une fois mon précieux paquet récupéré je m’en suis retourné via la place de la Bastille. Tiens si j’allais serrer la pince, en passant par la rue de Prague, à l’ami Bruno Verjus le taulier inspiré du restaurant TABLE. En quelques tours de roues j’y étais. On s’y afférait. Comme un parfum de bonne maison et si j’y dînais à la table d’hôte. L’heure n’étant pas encore parisienne j’ai porté mes pas du côté d’Agrology qui est en amont au 15 rue de Prague. Accueilli par des sourires, c’est agréable, le hasard fit qu’une dégustation impromptue de vins méditerranéens me permit de rejoindre l’heure très agréablement. Bonne maison !

 

De retour à Table emplit d’un chaleureux brouhaha je prenais place en un lieu stratégique où je pouvais observer la geste de ceux qui allaient de leurs mains préparer nos assiettes, Bruno en tête. Je reviendrai sur ce repas dans une toute prochaine chronique. J’aurais pu me laisser distraire par « la trop belle pour moi »* référence au film de Bertrand Blier, Carole Bouquet qui se tenait elle aussi dans ma ligne de mire mais les 5 hommes aux fourneaux occupèrent mes pensées. C’est en observant ma mère cuisiner que j’ai pris le goût à faire le manger.

 

Et puis, petit à petit, les étoiles du petit livre rouge aidant, 2 au compteur, TABLE c’est fini, j’ai dû lui dire adieu, comme l’écrit Stéphane Durand-Souffland in Figaro La très chère cuisine de Bruno Verjus ICI 

 

Chez Table, à Paris, le chef autodidacte met en vedette des produits d’exception, cuisinés avec douceur. Assurément bon, mais astronomiquement facturé.

 

«La façon dont on se nourrit décide du monde dans lequel on vit»: plusieurs autocitations de Bruno Verjus, prolifique fourbisseur d’apophtegmes, ornent la carte de son restaurant, Table (Paris 12e). Le montant auquel on facture la nourriture n’est pas neutre non plus dans l’évolution du monde, étant entendu qu’une addition astronomique en dit autant sur l’estime de soi du chef qui l’émet que sur la naïveté ou le snobisme du client qui accepte de l’acquitter.

 

 

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25 septembre 2022 7 25 /09 /septembre /2022 06:00

1-J’étais le collabo Sadorski Romain Slocombe

 

Je fus séduit par le premier opus de la trilogie de la guerre civile de Romain Slocombe : La Gestapo Sadorski :

La Gestapo Sadorski

24 février 2021

L’inspecteur-principal-adjoint Léon Sadorski chef du « rayon Juif » aux RG de la PJ adorait le beau linge ICI

 

Même intérêt pour L’Inspecteur Sadorski libère Paris

 

L'Inspecteur Sadorski libère Paris

22 octobre 2021

 

Le vendredi « lire c’est vivre… » Le Taulier fait son Pierre DumayetICI 

 

Et puis, patatras, alors que le cœur léger j’acquérais le dernier opus de la trilogie J’étais le collabo Sadorski, toujours du lourd, 533 pages, mais cette fois-ci bien indigeste, remplissage, je progressais en patinant dans la semoule et en espérant que l’auteur allait s’élever au-dessus de son abondante documentation. Que nenni, jusqu’à la dernière ligne ce fut bien besogneux.

 

J'étais le collabo Sadorski

 

Je ne dénie pas à Slocombe son art d’aller fouiller dans les poubelles pas très appétissantes de notre Histoire, et l’épuration fut une période pas très glorieuse.

 

Septembre 1944 : partisans de De Gaulle et de Staline rivalisent pour le pouvoir dans Paris fraîchement libéré. C’est à qui rétablira l’ordre le premier, ou plutôt son ordre. Démasqué et menacé d’être fusillé, l’inspecteur Léon Sadorski n’en mène pas large. Le sort en a pourtant décidé autrement. En échange de l’indulgence des cours de justice, l’ex-collaborateur se voit confier par les chefs de l’insurrection une mission semée de pièges : identifier les « taupes » laissées par la police de Vichy au sein du Parti communiste.

 

Rien ne se passant comme prévu, Sadorski se retrouve séquestré dans un des pires centres de détention et de torture gérés par les FTP. Mais il entend bien échapper à ses geôliers afin de rechercher sa femme, Yvette, disparue dans les purges des premières heures de la Libération. Pour cela, Sadorski aura besoin d’argent, de beaucoup d’argent…

      

Pecosa   critique 02 septembre 2022

 

« L’inspecteur Sadorski suit sa mauvaise étoile. » Abel Mestre, Le Monde

 

J'étais le collabo Sadorski est le sombre récit d'une Libération qui n'a rien d'éclatant, de prometteur et de réconfortant. Slocombe dresse plutôt un tableau des luttes idéologiques et de quêtes de pouvoir qui préfigurent la Guerre Froide. C'est la France de l'injustice, de l'arbitraire et du hasard. le lecteur songe à tous les innocents torturés, déportés, exécutés que l'on a rencontrés au fil des pages, et constate avec amertume que ce sont toujours les mêmes qui s'en tirent, à un cheveu près ou avec les honneurs. C'est peur-être pour ça que certains passages sont répugnants à lire.

 

Comme à la dernière ligne Sadorski, comme le canard de Robert Lamoureux est toujours vivant, mais sans un, Slocombe doit mitonner une nouvelle trilogie, je lui souhaite de retrouver son punch.

La femme qui riait | La Libération de Paris

Les purges aveugles de la Libération ICI 

L'Institut dentaire, dans l'est de Paris, est le théâtre, en septembre 1944, d'exécutions arbitraires. Une épuration menée par le capitaine Bernard.

Le 15 septembre 2013

C'est d'abord un corps, le 10 septembre 1944, retrouvé sous la passerelle de l'Avre, à Saint-Cloud. Puis deux autres. La macabre pêche se poursuit plusieurs jours le long de la Seine. Le mode opératoire est identique : un cadavre partiellement dévêtu, lesté d'un pavé de grès, les membres entravés. L'exécution a eu lieu après minuit, d'une ou deux balles dans la nuque.

En cette période troublée, la police a d'autres chats à fouetter. Cependant, il y a ce témoin qui a entendu claquer les coups de feu et vu disparaître dans la nuit deux Traction avant. Et puis, ces indices sur les morts : une lettre à un certain capitaine Bernard, ou ce linge brodé « Institut George-Eastman. » Pour les habitants du XIIIe arrondissement, l'endroit est plus connu sous le nom d'Institut dentaire. Un bâtiment moderne, inauguré en 1937 au 176, avenue de Choisy à Paris, et financé par le fondateur de Kodak, promoteur de l'hygiène bucco-dentaire. Les derniers jours d'août 1944, l'endroit est investi par un groupe de FTP, les francs-tireurs et partisans (communistes), qui vont le transformer en centre clandestin de torture. Jean-Marc Berlière, historien, a révélé cet épisode peu glorieux de la Libération dans un livre* qui a nécessité une fastidieuse enquête dans les archives militaires.

* « Ainsi finissent les salauds », de Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Ed. Robert Laffont.

La suite ICI 

Les Acacias • Cinema Paradiso

2- “Canailles” : un polar franchouillard franchement réac

 

Dans ma décoiffante chronique du 16 septembre 2022

 

Non maman j’aime trop les filles…

 

Où je vantais l’excellent livre d’Iain Levinson Une canaille et demie, je signalais qu’une « adaptation » en avait tiré un film “Canailles” de  Christophe Offenstein. Et j’objurguais mes lecteurs « Allez au ciné » et je recevais un revers de la « patate du divan » (sic).

 

Il avait pour ce film en l’occurrence raison Canailles est un navet mais je persiste et je signe un film nait lors de sa projection en salle, même si les petites salles ont disparues laissant la place aux grands barnums nichés dans les zones commerciales.

 

Hé oui papy-ciné Cinema Paradiso (1988) de Giuseppe Tornatore Avec Philippe Noiret, Jacques Perrin, Salvatore Cascio...

 

Titre original Nuovo cinema Paradiso 

http://www.premiere.fr/sites/default/files/styles/partage_rs/public/2022-07/Photo%207.jpg

Un braqueur en fuite s’incruste chez un prof célibataire. Du look des personnages à l’humour macho, le nouveau film de Christophe Offenstein, en salles depuis le 14 septembre, semble tout droit sorti du pire des années 1970.

 

Hormis Comment c’est loin (2015), cosigné avec Orelsan, les longs métrages de Christophe Offenstein ne sont pas aussi remarquables que son parcours. Pour devenir réalisateur, celui-ci a gravi tous les échelons du plateau de cinéma, d’électricien à chef opérateur. Entre comédie et polar, son nouveau film est l’adaptation d’un roman de Iain Levison, auteur déjà transposé à l’écran par Pascal Chaumeil en 2016, avec Un petit boulot. Dans l’Est de la France, un braqueur en fuite à la dégaine de Mesrine (François Cluzet), blessé par balle à la jambe, s’incruste chez un professeur célibataire (José Garcia).

 

Sans surprise, le scénario délaisse les pistes intéressantes, qui feraient de l’intrus une manifestation de la mauvaise conscience de l’hôte, un double – il porte ses vêtements –, voire un coach de vie – il le pousse à se présenter à la présidence du club de base-ball local. Comme En solitaire (2013), premier effort solo d’Offenstein, Canailles repose essentiellement sur le cabotinage de Cluzet, pas avare de sorties subtiles (« Magne-toi le cul », beuglé ad nauseam). Avec leur look anachronique – tignasse filasse pour l’un, moumoute frisée pour l’autre –, les personnages ont l’allure de revenants du polar franchouillard des années 1970, trimballant avec eux violence patriarcale, saillies homophobes et humour réac.

 

De la dimension politico-sociale de l’œuvre originale, il ne reste qu’un vernis craquelé. Ce qui frappe, au contraire, c’est la dépolitisation revendiquée du scénario, qui fait passer pour un guignol le voleur anar, tout comme l’enseignant végétarien. La vision médiocre des provinciaux est en fait annoncée dès l’ouverture, par une scène sordide. Le prof d’histoire, quasi quinquagénaire, dont les élèves du lycée semblent toutes amoureuses – plutôt invraisemblable, vu son style –, couche avec l’une d’entre elles, habillée en pom-pom girl. Un machisme ambiant que l’héroïne féminine, une policière jouée par Doria Tillier, contrebalance à peine.

3-Hilarius

 

 

Étymologie

 

Allaire : Nom surtout porté en Vendée et dans la Loire-Atlantique. C'est une variante du nom de baptême Hilaire (latin Hilarius < hilaris = joyeux). Variantes : Alaire, Halaire, Hallaire.

 

Étymologie fournie par Jean Tosti

 

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24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 06:00

Ricetta Spaghetti alla crudaiola

 

Rappelez-vous sa ratatouille de parigot sans ail ICI 22 septembre 2022



 

Le roman noir : Or Noir de Dominique Manotti m’ayant séduit j’ai remis le couvert avec Marseille 73, et notre commissaire gay lui aussi remet le couvert pour recevoir son amant Vincent.

 

Marseille 73

Un détail pour l’auteure : à Marseille on ne cuisine pas du bar mais du loup (c’est un autre passage dans un restaurant chic)



 

Sur le chemin, il passe  devant un marchand de fruits et légumes. Superbes tomates à l’étalage. Envie de cuisiner, très bon signe, le moral revient. Par ce beau temps des spaghettis “alla crudaiola", des pâtes cuites “al dente” évidemment, servies avec une sauce crue” froide, c’est vite fait, délicieux, une excellente idée par temps chaud. Il achète quelques tomates, un beau bouquet de basilic, et arrive chez lui en forme. Au moment où il va passer en cuisine, coup de fil de Vincent.

 

  • J’ai deux ou trois choses à te dire…

 

  • Je suis en train de me faire un plat de pâtes, viens les manger avec moi, on en parlera. Et un peu plus si affinité.

 

  • Des pâtes? J’arrive.



 

[...]



 

Il se met au travail. Monder les tomates : il les plonge dans l’eau bouillante, vingt secondes à peine, puis passage rapide à l’eau froide. Variation de rouges. Maintenant, enlever la peau et les graines. Il aime ces opérations très précises, qui mobilisent toute l’attention, concentrent l’esprit sur le travail des mains et sur les sensations du contact avec la chair de la tomate, son toucher ferme, humide, fragile, son odeur aussi. Une fraîcheur verte pour ce fruit si rouge. Il découpe la chair  en petits morceaux, il a déjà son goût en bouche, le mélange avec l’ail haché très fin, des feuilles de basilic déchirées à la main, toute la cuisine embaume, la matière est versée dans un bol, trois bonnes cuillérées d’huile d’olive, sel, poivre, il mélange de nouveau et laisse mariner. il se sent bien. Vincnet peut venir.

[...]



 

Daquin  se lève.

 

  • La sauce des pâtes doit encore mariner pendant au moins une demi-heure. Allons baiser. Vérifier ce qu’il reste de notre mauvaise réputation.


 

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