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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 08:00

Trois députés de la France insoumise, Antoine Léaument, Ugo Bernalicis et Hadrien Clouet, se sont rendus ce jeudi 28 juillet à Arras, sa ville de naissance, pour saluer la mémoire de Robespierre, à l'occasion du 228e anniversaire de la mort du révolutionnaire, en 1794.

 

Arras : en « héritiers de son combat républicain », les Insoumis rendent  hommage à Robespierre - La Voix du Nord

 

Les trois députés ont rejoint un groupe d’appui arrageois du parti La France insoumise qui a décidé d’organiser une cérémonie devant la maison de «l’Incorruptible», rapporte la Voix du Nord.

 

Antoine Léaument a publié des images de cette cérémonie, avec dépôt de fleurs et cocarde tricolore.

 

«La source de l’ordre, c’est la justice

 

«Il est plus facile de nous ôter la vie que de triompher de nos principes

 

— Antoine Léaument (@ALeaument) July 28, 2022

 

Donc je ressors ma chronique du 28 octobre 2018

Marcel Gauchet « J’ai rencontré Robespierre » L'homme qui nous divise le plus, de « Robespaul » 1981 à il y a bien du Robespierre chez Mélenchon… ICI

 

Il y a bien du Robespierre chez Mélenchon

 

 

 

« Je vais vous citer un auteur que vous aimez » lança-t-il lors du débat sur le projet de loi de confiance dans la vie publique.

 

 

 

« Avant cela, je veux résumer notre ligne. Il faut débarrasser la vie publique et celle de la nation de l’emprise de l’argent devenu fou dans le pays. Si vous voulez poursuivre les corrompus, traquez les corrupteurs. Ils ne sont pas si difficiles à trouver car ils sont peu nombreux et ne se cachent même pas de leurs activités. »

 

 

 

« Un mot donc pour conclure, celui de Robespierre, fondateur de nos libertés : « Nous ne sommes pas réunis pour gouverner le crime mais pour le combattre ».

 

 

 

Il s'agit cependant d'une paraphrase. Le 8 thermidor de l'an II au calendrier révolutionnaire (le 26 juillet 1794 selon le nôtre), Maximilien de Robespierre déclarait devant la Convention, réunie aux Tuileries: « Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n'est point arrivé où les hommes de biens peuvent servir impunément la patrie; les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits, tant que la horde des fripons dominera. » Il prononçait alors ce discours dans un climat de grande fébrilité politique et était décrété d'arrestation, ainsi que quelques-uns de ses partisans, dès le lendemain.

 

 

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1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 06:00

Isabelle Saporta se met à nu, c’est cru !

C’est la saison du melon mais même si je peux comprendre qu’elle ait d’autres chats à fouetter chez Fayard : « Tout juste nommée patronne de Fayard, le 13 juin, Isabelle Saporta, 46 ans, doit faire face au départ fracassant de plusieurs de ses auteurs stars, qui l’accusent ni plus ni moins d’avoir sacrifié l’indépendance de la maison, propriété du groupe Hachette, au profit d’une allégeance… à l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. »

 

Un de mes anciens collègues, le préfet Belorgey, Gérard le frère de Jean-Michel l’inventeur du RMI, a terminé sa carrière comme directeur général au Syndicat national de l'édition, alors que j’avais des velléités de me faire éditer, me confia : « Ce milieu est pire que celui de la politique ! »

 

Donc, cette chère Isabelle qui a mis notre Hubert, de Boüard bien sûr, plus bas que terre, pour qui je suis monté à la barre de la XVIIe chambre pour renvoyer le descendant d’Aliénor d’Aquitaine, avec son petit sécateur et sa valise à roulettes, à ses mondanités de Grand Jurat, ne me répond plus : 2 SMS, un de félicitations et l’autre pour lui demander un service de presse pour Mai 1969 Jean-Philippe Leclaire 2022 20 euros.

 

Mai 69 par Leclaire

 

J’en suis fort blessé…

 

Isabelle Saporta, la clivante nouvelle patronne de FayardIsabelle Saporta, à l’Hôtel du Nord, à Paris, en 2019. 

Isabelle Saporta, la clivante nouvelle patronne de Fayard ICI

Par Grégoire Biseau

 

Publié le 22 juillet 2022

 

 

RENCONTRE

 

La journaliste est, depuis début juin, à la tête de la maison d’édition, dont Vincent Bolloré prend progressivement le contrôle. Une nomination qui a entraîné le départ fracassant de plusieurs auteurs stars.

 

Ce lundi 4 juillet, à la terrasse du Select, une brasserie du boulevard Montparnasse, elle prend à peine le temps de s’asseoir et vous plante ses deux yeux marron, hostiles, façon mitraillettes. Isabelle Saporta a très bien compris ce qu’on est venu chercher : une patronne au cœur d’une tempête dont seul le petit milieu de l’édition et des médias a le secret. On n’a pas besoin de démarrer la conversation, elle est déjà en surrégime. « C’est “Koh-Lanta”. Je savais que ce ne serait pas simple, mais je n’avais pas anticipé que ce serait aussi compliqué… »

 

Tout juste nommée patronne de Fayard, le 13 juin, Isabelle Saporta, 46 ans, doit faire face au départ fracassant de plusieurs de ses auteurs stars, qui l’accusent ni plus ni moins d’avoir sacrifié l’indépendance de la maison, propriété du groupe Hachette, au profit d’une allégeance… à l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Le tout alors que le milliardaire Vincent Bolloré, aidé de son ami Sarkozy, est en train de redessiner, à l’issue de l’OPA de Vivendi sur Lagardère, le paysage de l’édition française en fusionnant les deux grands groupes rivaux : Hachette (Grasset, Stock, Fayard…) et Editis (Julliard, Belfond, Plon, La Découverte…).

Là où le feuilleton ne manque pas de sel, c’est qu’Isabelle Saporta n’avait jusqu’à présent jamais émargé sur la liste des sarkozistes déclarés. Ecolo sincère pour les uns, poujadiste de gauche pour les autres, Saporta, compagne de Yannick Jadot à la ville, s’est fait connaître par ses livres d’enquête sur l’environnement, ses coups de gueule sur les plateaux télé et par une brève incursion en politique, lors des dernières élections municipales à Paris, où elle a fait campagne, d’abord avec Gaspard Gantzer, puis aux côtés de Cédric Villani, avant de les planter tous les deux.

 

La source Jérôme Lavrilleux

 

Pour comprendre pourquoi, ce lundi 4 juillet, les yeux d’Isabelle Saporta lancent des flammes, il faut remonter une grosse année en arrière. Au 17 mars 2021, exactement. Ce jour-là, Le Canard enchaîné publie un papier qui va rendre fou de rage Nicolas Sarkozy. Selon l’hebdomadaire satirique, Fayard a rémunéré Jérôme Lavrilleux, l’ancien directeur adjoint de sa campagne présidentielle de 2012 et son principal accusateur dans l’affaire Bygmalion, pour avoir collaboré de façon secrète au livre La Haine, de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde. Cette révélation suscite un vrai malaise chez Isabelle Saporta, nommée un an auparavant directrice littéraire par son amie Sophie de Closets, PDG de la maison.

 

Dix ans plus tôt, cette dernière avait été son éditrice pour Le Livre noir de l’agriculture. Comment on assassine nos paysans, notre santé, l’environnement. Un carton vendu à 100 000 exemplaires, qui a scellé leur amitié. Mais cette histoire de contrat de Jérôme Lavrilleux (dont les détails seront révélés plus tard par Libération) va casser cette complicité. Pour Saporta, la PDG de Fayard a commis une lourde faute : dans une enquête journalistique, on ne rémunère pas une source. Question de principe.

 

Et elle n’est pas du tout convaincue par la défense de Sophie de Closets (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions), pour qui Lavrilleux a juste été dédommagé pour un livre qui n’a pas pu se faire. « On n’a jamais lu ce contrat, puisqu’il impliquait deux parties privées pour un projet distinct de notre travail, assurent de leur côté Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Evidemment, il n’a jamais été question pour nous de rémunérer ou ­d’associer à notre enquête une quelconque source ou un témoin. »

 

La menace de Nicolas Sarkozy

 

Quelques jours après la publication du Canard enchaîné, Nicolas Sarkozy, par ailleurs administrateur de Lagardère (maison mère de Fayard), prend son téléphone et menace, à mots à peine couverts, Sophie de Closets, qui enregistre la conversation. A l’époque, personne n’en sait rien. Enfin, jusqu’à ce 22 mars 2022, où Le Monde dévoile le coup de sang de l’ancien chef d’Etat à l’endroit de Sophie de Closets. Deux jours plus tard, elle quitte Fayard et laisse la maison d’édition en état de sidération. Sans que personne ne sache quelle est la responsabilité directe de Sarkozy dans ce départ volontaire.

 

Seule certitude, cela faisait plusieurs mois que Sophie de Closets négociait son transfert chez Flammarion. En tout cas, Isabelle Saporta affirme que c’est à ce moment-là que lui vient l’idée de candidater. Elle dit qu’elle se sent investie d’une mission : ne pas laisser croire que Fayard est désormais sous la coupe du couple Sarkozy-Bolloré. Elle dit avoir sollicité Fabrice Bakhouche, le directeur général délégué de Hachette (qui a refusé de répondre à nos questions), qui l’encourage à présenter un projet. Jusque-là, tout va bien.

 

« Et puis, je n’ai plus eu de nouvelles. On me fait comprendre que pour faire avancer ma candidature, ce serait bien que je voie Nicolas Sarkozy. » Elle s’exécute sans y voir malice : à la suite d’une interview à Livres Hebdo, le 31 mai, dans laquelle l’ancien dirigeant revient notamment sur la passe d’armes avec Sophie de Closets, Isabelle Saporta envoie un SMS à Sarkozy pour lui demander un entretien. Immédiatement, l’ex-chef de l’Etat s’en vante auprès de journalistes.

 

Le film s’emballe

 

La rencontre dure cinquante minutes. « Je réalise très vite que je ne suis pas sa candidate », relate Saporta. Mais, quelques jours plus tard, à la surprise générale, elle incluse, ce qui coinçait ne coince plus : Fayard officialise sa nomination. Et, là, en vingt-quatre heures chrono, le film s’emballe.

 

« Je regrette ces départs, mais c’est la vie de l’édition. Ce que je ne comprends pas, c’est le cinéma politique qu’ils font avec tout ça. Moi, je serais devenue le valet de Sarkozy ? Mais ça fait marrer tout le monde » Isabelle Saporta

 

Le 13 juin, dans un article du Monde qui annonce sa promotion, Saporta croit bon de préciser : « Dans cette affaire [du contrat de Jérôme Lavrilleux], c’est Nicolas Sarkozy la victime. Ce n’est pas parce qu’on enquête sur lui qu’on peut l’enregistrer à son insu et rémunérer une source pour faire une enquête à charge contre lui. » Quasiment dans la foulée, neuf auteurs, parmi lesquels Jacques Attali, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, Barbara Cassin et Alain Badiou, et surtout l’écrivaine à succès Virginie Grimaldi (870 000 exemplaires vendus en 2021), le tiroir-caisse de Fayard, annoncent leur départ. La plupart assurent que leur liberté éditoriale est désormais en péril. Tous sont en partance pour Flammarion, la filiale du groupe Madrigall, dont Sophie de Closets vient tout juste d’être nommée PDG.

 

Mais quelle mouche a piqué Isabelle Saporta ? Pourquoi cette déclaration publique ? Est-ce une contrepartie à sa nomination ? « Je regrette ces départs, mais c’est la vie de l’édition. Ce que je ne comprends pas, c’est le cinéma politique qu’ils font avec tout ça. Moi, je serais devenue le valet de Sarkozy ? Mais ça fait marrer tout le monde », s’insurge-t-elle.

 

Tristesse et colère chez Fayard

 

N’empêche, le mal est fait. Et il est profond. Les collaborateurs de Fayard à qui on a pu parler, sous couvert d’anonymat, hésitent entre tristesse et colère envers leur nouvelle patronne, qui n’a pas mis vingt-quatre heures pour fragiliser leur maison. Saporta n’est pas du genre à faire amende honorable : « C’est peut-être un problème, mais j’ai toujours dit ce que je pense. Et je ne vais pas changer. »

 

Même ses pires ennemis le lui accordent. Saporta a une nature, disons, volcanique, y compris avec ses propres collaborateurs. « Elle peut monter très haut dans les tours, mais ça redescend aussi vite », confirme Gaspard Gantzer, resté en bons termes avec elle. Parmi les trois récentes démissions de salariés de Fayard, au moins une est directement liée à son comportement. « Mais, depuis qu’elle a été nommée PDG, elle fait attention. Elle essaie de se contrôler », défend un collaborateur de Fayard.

 

L’économiste de gauche Thomas Porcher travaille avec elle depuis cinq ans : « Bien sûr qu’elle est sans filtre et que ça peut déplaire. Mais pour moi, le plus important, c’est qu’elle est honnête. » Politiste, experte à la Fondation Jean Jaurès, Chloé Morin est également fan. « Mais c’est vrai que parfois il vaudrait mieux qu’elle sache louvoyer. » Saporta a aussi été l’éditrice de Cyril Hanouna – présentateur star de C8 et protégé de Vincent Bolloré – dont le livre Ce que m’ont dit les Français a été interprété, y compris en interne, comme un geste en direction du milliardaire breton.

 

Quand on lui rappelle que l’ouvrage a été un demi-échec, elle répond, tout en mauvaise foi : « Six mille exemplaires vendus pour un livre de sociologie des médias, c’est une excellente vente. » Pour conclure l’entretien, on tente une diversion, aussi superficielle que légère : où aime-t-elle passer ses vacances ? « Dans le Finistère Nord, c’est rugueux et authentique, comme moi », lâche-t-elle sans desserrer les dents. Une semaine plus tard, on reçoit ce drôle de SMS : « Quand vous aurez fini de me massacrer, il ­faudra qu’on déjeune. Bien à vous. »

 

Grégoire Biseau

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31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 06:00

 

Point de vue n°3856

Plus c’est gros plus ça passe, il ose tout Hubert comme dirait Audiard !

 

Un grand moment d'histoire !

 

L’article de Point de Vue n°3856 du 13/07/2022 doit être lu dans son contexte.

 

Au milieu des histoires des familles du Gotha Européen.

 

Il faut acheter le numérique : 1,5 euros pour avoir l'intégralité de ce numéro de Point de Vue.

 

 

 

 

 

 

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28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 06:00

Un jour, lassé sur Face de Bouc, par le graveleux du vocabulaire d’un caviste nupéiste compulsif (gueule style Albert Salmi dans Rio Verde), je m’étais laissé aller à poster un commentaire ironique. La réponse tomba « Tu vieillis mal ! »

 

Sous-entendu : « La vieillesse est un naufrage »  

 

C’est le général de Gaulle qui l’a écrit dans ses Mémoires de guerre, mais à destination d’un vieux très particulier, le maréchal Pétain : « La vieillesse est un naufrage. Pour que rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s’identifier avec le naufrage de la France ».

 

De Gaulle s’est inspiré de Chateaubriand qui, au 19e siècle, avait précisé cette affirmation : « La vieillesse est un naufrage, les vieux sont des épaves ».

 

Je m’abstins de répondre à ce pauvre bougre que je lui souhaitais d’atteindre au moins, mon millésime, d’être vieux comme moi :

 

Or j'aime bien, je le confesse,

Et plus j'irai vers la vieillesse

Et plus constant j'aimerai mieux :

Je n'oublierai, fussai-je en cendre,

La douce amour de ma Cassandre,

Qui loge mon coeur dans ses yeux.

Pierre de Ronsard

Les amours (1552-1578)

 

Pour l’heure, en dépit de ma gamelle à vélo, de ma hanche artificielle, de mes 74 ans, je vis bien ma vieillesse, je suis un vieil homme indigne pour certains, mais je m’en fous. Peur de mourir ? Non, de souffrir oui, d’être dépendant. Voilà c’est dit, je ne connais ni le jour, ni l’heure, je vis donc chaque seconde comme un sursis, intensément.  

 

 

Reste deux catégories extrêmes et si proches : les jeunes et les vieux cons.

 

 

Nul ne sait qui a le premier rendu cette sentence « Le problème, à notre époque, c’est que les vieux cons sont de plus en plus jeunes… » mais il est sûr que le temps qui passe n’arrange rien à l’affaire « Une bonne vieille bouteille de vin est aussi rare, aussi miraculeuse qu’un vieux pas con. Ça arrive, mais mieux vaut ne pas trop y compter. » c'est Topor.

Aucune description de photo disponible.

Qu'est-ce que vieillir ? ICI 

 

 

  • Que se passe-t-il dans un organisme lorsqu'il vieillit ?

 

  • Y a-t-il une cause unique à toutes les déficiences et toutes les maladies qui viennent avec l'âge ?

 

  • Oui, répond un chercheur de Harvard. Qui pense que le temps n'est plus éloigné où l'on pourra vivre plus de 120 ans en bonne santé.

 

Par Yann Verdo

 

Publié le 25 juil. 2022

 

« Lorsque les enfants qui naissent aujourd'hui atteindront la cinquantaine, Jeanne Calment ne figurera même plus parmi les 100 personnes les plus âgées de tous les temps. Et au tournant du siècle prochain, on dira d'une personne morte à 122 ans qu'elle a eu une vie bien remplie, mais pas particulièrement longue, au point même qu'on ne parlera plus de longévité ; ce sera simplement 'la vie', et on regardera avec commisération la période de notre histoire où les choses en étaient autrement. » Le professeur de génétique à la Harvard Medical School David A. Sinclair en est convaincu : l'humanité est arrivée à un tournant de son histoire en tant qu'espèce.

 

Jusqu'ici, sur les plus de 100 milliards d'Homo sapiens qui ont à une époque ou à une autre foulé cette Terre, on n'en connaît qu'un seul - ladite Jeanne Calment, donc - qui ait franchi la barre des 120 ans. L'exception qui confirme la règle. Car la règle, cela reste de mourir avant 100 ans, sort de 99,98 % d'entre nous. Même dans des conditions de vie aussi favorables que celles offertes par les pays développés, et en bénéficiant de toutes les avancées de la médecine moderne, nos chances de devenir centenaires ne sont que de trois sur cent ; quant à celles d'atteindre 115 ans, elles ne dépassent pas une sur cent millions, cinq fois moins que de décrocher le jackpot au loto.

 

Dit autrement, si la moyenne a spectaculairement augmenté (l'espérance de vie a gagné vingt ans entre 1960 et aujourd'hui), la limite, elle, n'a pas bougé d'un pouce. Du moins... pour le moment, nous glisse à l'oreille le chercheur de Harvard, qui ne doute pas que ce plafond (pas même de verre !) aura, d'ici quelques décennies, disparu d'au-dessus de nos têtes.

 

Le vieillissement, une maladie

 

Car, comme il l'explique avec force arguments dans son passionnant ouvrage « Pourquoi nous vieillissons » (Quanto, janvier 2022), vieillir n'est pas une fatalité. Ni le vieillissement, ce processus naturel, inéluctable et irréversible - avec la mort au bout - que nous nous sommes trop longtemps résignés à voir en lui. C'est, nous dit-il, et la plupart des spécialistes du vieillissement avec lui, une maladie. Ou plutôt « la » maladie, celle à l'origine d'un grand nombre d'autres - toute cette ribambelle de maux et de calamités qui rendent l'automne et l'hiver de nos vies tellement moins riants et insouciants que leurs printemps et été.

 

Or, assure encore David Sinclair, cette maladie princeps, nous en avons aujourd'hui percé la nature profonde et compris les principaux mécanismes. Et, ajoute-t-il, le temps n'est plus si éloigné où nous serons capables de la contrer... pour peu que nous nous en donnions les moyens et que nous investissions dans ce domaine d'étude les mêmes sommes que contre les maladies cardiovasculaires ou le cancer.

 

Depuis les années 1960, la médecine occidentale a énormément progressé dans sa lutte contre ces deux derniers fléaux. Mais, quand bien même elle serait en mesure de guérir tous les cas de maladies cardiovasculaires, notre durée de vie moyenne n'en serait que peu augmentée : de 1,5 an seulement. Idem pour tous les cas de cancer : leur guérison systématique ne nous ferait gagner que 2,1 années de vie supplémentaires. Pourquoi des accroissements si marginaux ? Tout simplement parce que le risque de développer une maladie mortelle - quelle qu'elle soit : cardiopathie, cancer ou autre - est multiplié par 1.000 entre 20 et 70 ans ; régler un problème de santé laisse le champ libre à tous les autres, et ne recule pas de beaucoup l'heure d'aller prendre sa place au cimetière.

 

La vogue des antioxydants

 

C'est pourquoi la seule maladie dont la guérison ferait sauter le plafond des 100 ans et basculer le genre humain dans une nouvelle ère est celle-là même qui fait que notre risque d'avoir un infarctus, une tumeur ou toute autre pathologie grave augmente exponentiellement avec l'âge, à savoir le vieillissement de notre organisme. Mais que se passe-t-il, au juste, dans un organisme, lorsqu'il vieillit ? D'où viennent nos cheveux gris, nos rides, nos articulations douloureuses ? Comment expliquer tout à la fois notre vue qui baisse, notre souffle qui se fait court au moindre effort, notre équilibre qui devient de plus en plus précaire, nos trous de mémoire qui se multiplient ? Y a-t-il une cause unique - et, si oui, laquelle - à nos DMLA, nos cancers du sein ou de la prostate, nos ostéoporoses et nos Alzheimer ?

 

 

Oui, il y en a une et une seule, affirme le chercheur de Harvard. Il n'est pas le premier à oser cette hypothèse révolutionnaire. Dans les années 1950, le chimiste américain Denham Harman a avancé l'idée que cette cause unique n'était rien d'autre que la multiplication, dans notre organisme, des radicaux libres, ces molécules dotées d'un ou plusieurs électrons non appariés sur leur couche externe et qui oxydent (c'est-à-dire endommagent) l'ADN.

 

Cette théorie « radicalaire » du vieillissement a, depuis, été battue en brèche : oui, les électrons non appariés qui prolifèrent dans notre corps à mesure qu'il vieillit provoquent bien des mutations de l'ADN ; mais non, ces mutations ne sont pas la cause du vieillissement. Du moins pas sa cause première. Le marché des antioxydants pesant plusieurs milliards de dollars, le marketing des fabricants de gélules et de boissons explique cependant que cette théorie, quoique dépassée, continue d'avoir la faveur du public.

 

Neuf signes distinctifs

 

Les chercheurs spécialisés dans l'étude du vieillissement sont aujourd'hui plus ou moins unanimes à considérer que celui-ci se caractérise par un ensemble de phénomènes qui sont autant de signes distinctifs. Ils en listent précisément neuf, dont l'attrition (ou raccourcissement) des télomères et l'accumulation des cellules sénescentes. Les télomères sont les petits embouts des chromosomes ; à chaque fois qu'une cellule se divise en deux, ces extrémités raccourcissent mais, passé une certaine limite (appelée « limite de Hayflick »), le télomère devenu trop court fait que la pelote d'ADN se défait et la cellule entre en sénescence.

 

Quand bien même la médecine serait en mesure de guérir tous les cas de maladies cardiovasculaires, notre durée de vie moyenne n'en serait que peu augmentée : de 1,5 an seulement.

 

Les cellules sénescentes sont des sortes de « cellules zombies » : au lieu de mourir comme elles le devraient, elles se survivent à elles-mêmes et libèrent des signaux de panique sous forme de cytokines, ce qui provoque l'inflammation des cellules saines environnantes. Parmi les autres signes distinctifs du vieillissement, citons encore l'épuisement des cellules souches ou la dégradation de la protéostase, ce processus cellulaire permettant la maintenance des protéines saines et l'élimination des protéines aberrantes.

 

Chacun de ces neuf signes est aujourd'hui étudié séparément par la communauté scientifique. Mais David Sinclair fait l'hypothèse qu'en amont de ces neuf phénomènes s'en produit un autre, plus fondamental et dont tous les neuf découlent. Son nom : le dérèglement ou « bruit » épigénétique.

 

Le terme « épigénétique » a été inventé par le biologiste écossais Conrad H. Waddington à Cambridge en 1942. Il désigne l'ensemble des mécanismes biochimiques qui modifient l'expression des gènes tout en laissant inchangés les gènes eux-mêmes, c'est-à-dire la séquence nucléotidique. Pour prendre une image, si le génome était un livre, l'épigénome serait le lecteur qui choisirait de lire tel passage et de sauter tel autre.

 

Ou, autre métaphore, si le génome était un piano à queue (un piano de bonne taille, puisque ne présentant pas moins de 20.000 touches, nombre estimé de gènes chez l'homme), l'épigénome serait le pianiste. Qui non seulement choisirait de frapper à tel instant telle touche plutôt que telle autre, mais également comment la frapper : pianissimo, forte, tenuto... Comme l'écrit joliment l'auteur de « Pourquoi nous vieillissons », « l'épigénome utilise notre génome pour créer la musique de nos vies ».

 

Des souris artificiellement vieillies la suite ICI

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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 06:00

La Poste met fin au timbre rouge : ce que ça change

Olivier Besancenot est postier, on me dit qu’après avoir été facteur à Neuilly il est guichetier à mi-temps dans le XVIIIe arrondissement, un postier révolutionnaire anticapitaliste, il est donc normal qu’il s’élève contre la disparition du timbre rouge.

 

PaSiDupes: LCR ou NPA, le Che-Besancenot fait pitié

 

« Fin du timbre rouge et surtout une norme de distribution du courrier portée à J+3. La Poste malgré ses bénéfices pourra économiser 100 à 150 millions par an. La mort programmée du service public postale continue ! »

 

Ne postant plus de lettre je n’ai pas d’avis sur le sujet, je laisse donc la parole à ceux qui bossé sur le sujet :  

Trois questions sur la fin du timbre rouge annoncée par La Poste

 

La Poste a annoncé ce jeudi 21 juillet 2022 un renouvellement de sa gamme de courrier à compter du 1er janvier 2023. Mesure la plus emblématique : la fin du célèbre timbre rouge des lettres prioritaires, au profit d’une e-lettre.

 

        

C’est une petite révolution. La Poste a annoncé ce jeudi 21 juillet 2022 une refonte de son offre d’affranchissements au 1er janvier 2023, avec notamment la disparition du timbre rouge (urgent), qui sera remplacé par une « e-lettre » dématérialisée. Voici ce qu’il faut savoir sur les raisons de cette décision.

 

Qu’a décidé La Poste ?

 

La Poste va cesser de vendre son célèbre timbre rouge, à 1,43 €. Il sera remplacé par une e-Lettre rouge, « envoyée depuis laposte.fr jusqu’à 20 h, imprimée par La Poste à proximité du destinataire, et distribuée le lendemain sous enveloppe arborant un dessin de timbre rouge. » Celle-ci sera commercialisée à partir de 1,49 €.

 

La Lettre verte du quotidien sera distribuée en trois jours lieu de deux actuellement. Son prix restera inchangé 1,16 € pour 20 grammes, malgré l’inflation.

 

La Poste va par ailleurs lancer une lettre « turquoise services plus ». Elle concernera les envois « les plus importants nécessitant une traçabilité, comme pour l’envoi d’un chèque ou de petites marchandises. » Elle sera distribuée en J + 2 et proposée à partir de 2,95 €, variable en fonction du poids (jusqu’à 2 kg).

 

 

Une lettre internationale jusqu’à 20 grammes coûtera 1,80 € (+9 %). Les tarifs des colis postaux classiques envoyés en France (Colissimo) augmenteront parallèlement de 2,4 % au 1er janvier, mais le paquet de moins de 250 grammes restera au même prix de 4,95 €. La Lettre recommandée sera commercialisée à partir de 4,83 € (contre 4,55 € en 2022), avec un délai de distribution prolongé à J + 3.

 

Pourquoi a-t-elle pris cette décision ?

 

La Poste affiche trois raisons.

 

  • Il s’agit d’abord selon elle de répondre à l’évolution des usages des clients. « Les attentes exprimées par les 22 000 clients professionnels et particuliers consultés se concentrent autour de la fiabilité de la distribution, des services de suivi du courrier et de la prise en compte de l’impact environnemental », justifie-t-elle. « L’utilisation de la Lettre rouge tend à disparaître : les ménages envoyaient 45 Lettres prioritaires par an en 2010, seulement 5 en 2021. »

 

  • Ensuite, avec cette nouvelle offre, d’ici 2030, La Poste affirme qu’elle aura économisé « 60 000 tonnes de CO2 par an, ce qui représente une réduction de 25 % par rapport aux offres actuelles. » Et pour cause : l’usage de l’avion pour les lettres rouges ou des centaines de kilomètres parcours par des camionnettes très peu remplies.

 

  • Mais pour La Poste, ces économies sont surtout indispensables pour pérenniser le service universel postal, qui est devenu lourdement déficitaire (à hauteur de 1,1 milliard d’euros).

 

Pour Philippe Dorge, directeur général adjoint en charge de la branche services-courrier-colis, il faut « conforter l'avenir du courrier » et « pérenniser le service universel postal », qui garantit notamment une distribution six jours sur sept et des tarifs abordables pour les envois les plus courants. Car depuis 2008, les volumes de lettre rouges ont « été divisés par 14 ». Ce service commence donc à coûter cher et à peser sur l'environnement puisque le groupe utilise des avions, camions et camionnettes de moins en moins remplis.

 

Une modernisation que les syndicats ont du mal à comprendre. Selon eux, ce changement risque au contraire de rendre le service postal moins « universel ». « Une partie de la population sera exclue de ce service, notamment les personnes vivant dans les zones blanches [sans connexion Internet, ni réseau] les personnes âgées ou à mobilité réduite », s’inquiète Jean-Philippe Lacout, responsable national Courrier Colis FO Com. Ces citoyens seront donc contraints d’utiliser la lettre verte qui sera désormais distribuée sous trois jours au lieu de deux. « Ce qui est très pénalisant lorsqu’on a du courrier urgent à envoyer » estime le syndicaliste.

 

Quelles conséquences sont à prévoir ?

 

Vis-à-vis du pouvoir d’achat, « l’impact de la nouvelle tarification de la lettre sur le budget des ménages sera faible voire nul, compte tenu de la baisse de la consommation de courrier », assure La Poste. Selon l’Autorité de régulation des communications électroniques (ARCEP), la nouvelle gamme proposée par La Poste reste abordable.

 

Quant à la fin du timbre rouge au profit d’une e-Lettre, l’association de lutte contre l’exclusion des personnes âgées, Les Petits Frères des Pauvres, dénonce « une digitalisation à marche forcée ». La Poste assure que les clients éloignés du numérique auront « la possibilité d’envoyer une e-Lettre rouge depuis un bureau de poste, sur un automate ou avec l’aide d’un conseiller. » Mais pour Isabelle Sénécal, responsable du pôle plaidoyer des Petits Frères des Pauvres, pour envoyer leur courrier prioritaire, les personnes âgées « au mieux entreront dans la dépendance parce qu’elles auront besoin de quelqu’un pour les aider, et au pire y renonceront, faute de pouvoir se déplacer. »

 

En ce qui concerne la question de la confidentialité de la lettre, une porte-parole du Groupe assure que l’impression est gérée par des machines, sans la moindre intervention humaine, et que la lettre numérique est ensuite supprimée du système informatique.

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25 juillet 2022 1 25 /07 /juillet /2022 06:00

ÉGLISE SAINT-JACQUES DU HAUT PAS - LE PIETON DE PARISSaint-Jacques du haut pas : église St-Jacques du haut pas. Rue de l'abbé de  l'épée. | Paris Musées

Comme un lundi après une virée dégustative de vin nu en Bourgogne je vais puiser dans mon vivier une chronique qui me permet  de célébrer cette date mémorable.

 

 

Pourquoi compte-t-elle double me direz-vous ?

 

Sainte Claire d'Assise et l'Ordre des Clarisses

 

Par le hasard d’une très belle rencontre, de celle qui marque une vie, mais je n’en dirai pas plus, c’est intime.

 

Nicolas Carmarans Minimus Rosé | Vivino

 

25 juillet 2008

 

L’adresse mystère d’un jour de fête : le 19-21 rue des Fossés Saint Jacques

 

Pour m’y rendre, de chez moi, le 24 Boulevard Saint Jacques, avec mon vélo, je commence par emprunter la rue du Faubourg Saint Jacques. Au bout de celle-ci je bute sur la rue Saint Jacques que je ne peux prendre car elle est en sens interdit. Alors je prends la rue Pierre Nicole puis celle des Feuillantines et je passe à quelques pas de l’église Saint Jacques du Haut-Pas (escale sur la route des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle) Je coupe la rue Gay-Lussac – celle qui fleure bon le pavé made in 68 – et je m’enfile la rue d’Ulm qui, elle, garde un petit goût de GP (Gauche Prolétarienne pour les initiés qui lisent mes écrits du dimanche) mais, juste avant que celle-ci ne se jetât sur la place des Grands Hommesle Panthéon – je vire à gauche – pas celle du facteur de Neuilly – pour me retrouver dans la rue des Fossés Saint Jacques. Voilà, je suis arrivé sur la place de l’Estrapade qu’est toute mignonne avec sa petite fontaine et son jet d’eau, l’ombrage de ses arbres et ses quelques bancs. On se croirait presque arrivé sur la place d’une sous-préfecture endormie alors qu’on est à deux pas de l’inexpugnable mairie de Tibéri.

 

La suite ICI

 

*Le facteur de Neuilly : Olivier Besancenot

 

*Tibéri Jean fut le successeur de Jacques Chirac à la mairie de Paris, avec Xavière ils  régnaient sur le 6e, faisaient votre les trépassés, Jean fut le premier à faire tracer des pistes cyclables à Paris.

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24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 06:00

 

Peu friand des discours de commémoration j’ai pourtant écouté celui d’Emmanuel Macron à Pithiviers dans cette gare où ont transité une partie des 13.000 Juifs arrêtés à Paris et en banlieue le 16 juillet 1942, il a d'abord repris les mots de Jacques Chirac qui en 1995 avait été le premier président à reconnaitre la responsabilité de la France dans la Rafle du Vel d'Hiv: « L'Etat français manqua à tous les devoirs de la patrie des lumières et des droits de l'homme » rappelant que les déportés sont à la fois des « victimes de l'Allemagne nazie et de la France de Vichy »

 

« Nous n'en avons pas fini avec l'antisémitisme. Et nous devons en faire le constat lucide. Cet antisémitisme est encore plus brûlant, rampant, qu'il ne l'était en 1995, dans notre pays, en Europe, et dans tant d'endroits du monde » a ensuite mis en garde Emmanuel Macron. Désormais, l'antisémitisme « peut prendre d'autres visages, se draper dans d'autres mots, d'autres caricatures, a-t-il poursuivi, évoquant tour à tour la "barbarie terroriste", les "assassinats et crimes", les commentaires "les réseaux sociaux" ou les "profanations de tombes" »

« Il s'immisce dans les débats sur les plateaux de télévision. Il joue de la complaisance de certaines forces politiques. Il prospère aussi autour d'une nouvelle forme de révisionnisme historique, voire de négationnisme », a-t-il insisté, faisant allusion, sans le nommer, au candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle Éric Zemmour qui avait notamment soutenu que le maréchal Pétain avait "sauvé" des juifs français durant la Seconde Guerre mondiale.

 

« Ni Pétain, ni Laval, ni Bousquet, ni Darquier de Pellepoix, aucun de ceux-là n'a voulu sauver des Juifs. C'est une falsification de l'histoire que de le dire », a répondu le chef de l'Etat, en estimant que « ceux qui s'adonnent à ces mensonges ont pour projet de détruire la République et l'unité de la Nation ».

 

N’en déplaise aux anti-Macron systématiques ce fut un discours clair, sans ambiguïté, cette ambiguïté si chère à François Mitterrand.

 

La porte-parole de la NUPES s’est illustrée sur Twitter, sans y écrire le mot juif, en affirmant qu’Emmanuel Macron était disqualifié car il avait rendu hommage au Pétain de Verdun. Polémique stupide, Pétain fut élevé au grade de Maréchal de France puis déchu mais son ignominie en tant que chef de l’Etat Français n’efface en rien son passé. Si la grande majorité des Français se sont ralliés à lui c’est sur l’image d’Epinal qu’il s’était forgé. C’était un conservateur réactionnaire et sa trajectoire finale n’est pas due au hasard, elle était inscrite dans son parcours politique. Bref, je ne me fait pas l’avocat de Pétain, ni son procureur, je regrette le niveau zéro du débat politique qui s’est instauré dans notre pays, une hystérie menée à la baguette par Mélenchon ; disruptif Macron ne fait rien pour calmer le « jeu ».

Le Vel d'Hiv, invisible et inoubliable - Histoire analysée en images et  œuvres d'art | https://histoire-image.org/

DÉBATS

ANTISÉMITISME

 

Dans « De la haine du juif », Pascal Ory déjoue les pièges de l’histoire ICI 

 

En s’attaquant à la « question antijuive », l’historien décortique les différentes formes de judéophobie intervenues depuis l’avènement du christianisme, de l’antijudaïsme médiéval à l’antisionisme contemporain en passant par l’antisémitisme du XIXe siècle.

 

Par Philippe-Jean Catinchi

Publié le 03 décembre 2021

 

Il faut un sacré courage à l’historien Pascal Ory pour s’attacher à interroger la longue généalogie de la haine du juif, dont le vocabulaire atteste les mutations comme la variation des fondements revendiqués. Sans le sous-titre « essai historique », l’étude pourrait être prise pour un pamphlet alors il faut du courage pour conduire ce chantier gigantesque. Cela suppose une impeccable vigilance envers les approximations et les anachronismes à déjouer, tant la littérature sur le sujet est encombrée de scories d’une décourageante vitalité.

 

Du courage aussi puisqu’il n’élude pas la question de sa propre identité pour mieux saisir d’où il vient et où il veut en venir (« Ni juif, à sa connaissance, ni antijuif, autant qu’il le sache. Après tout, ce ne serait déjà pas si mal : imaginez un instant un univers peuplé seulement de juifs et d’antijuifs. ») Au risque d’être disqualifié par ceux qui n’entendent pas sans réserve la parole d’un goy. Du courage enfin parce que la langue est le premier piège – le pire, dès qu’il s’agit de disséquer les haines ? – et que Pascal Ory, qui vient d’être élu à l’Académie française, interroge autant les mots que leur promotion historique (« antijudaïsme » médiéval, « antisémitisme » scientiste du XIXe siècle, « antisionisme » géopolitique contemporain) pour adopter une « judéophobie » générique qui ne règle pas véritablement le problème, la peur (« phobie ») n’équivalant pas à la haine et à la radicalité qu’elle implique. Mais y a-t-il une issue satisfaisante quand tout relève du parti pris hostile ?

 

Concurrence de radicalités

 

Car Pascal Ory assume crânement qu’« il n’y a pas de question juive. Mais une question antijuive, oui, assurément ». S’il emprunte la formule à Jean-Paul Sartre et à ses Réflexions sur la question juive (1946), elle remonte au début du XIXe siècle et naît en Allemagne où elle stigmatise l’impossible assimilation d’une communauté au nom de sa religion, et bientôt de sa « race ». C’est dans la culture germanique, où la philologie est une science souveraine, que naît aussi peu après la notion d’antisémitisme, déclinaison particulière de la xénophobie qui accompagne alors l’affirmation des nationalismes.

 

Que l’essai soit celui d’un historien s’avère d’entrée décisif puisque M. Ory réfute toute judéophobie avant l’avènement du christianisme. Si les récits antiques attestent de luttes et de répressions sous les Assyriens, Babyloniens et autres, jusqu’à Rome, les raisons n’en sont jamais que politiques, l’hétérogénéité tant ethnique que religieuse n’indisposant pas les dominants. L’historiographie a parfois privilégié des temps forts, tels que la destruction, en 70, du Temple de Jérusalem par Titus, dont la compagne Bérénice est du reste fille du dernier roi juif de Judée, ou la révolte du zélote Bar Kokhba qui conduisit Hadrien à raser Jérusalem (135) au terme d’une guerre atroce, mais l’empereur Julien envisagea en 362 la reconstruction du Temple.

 

Les fables qui ont popularisé l’idée d’une judéophobie impériale ne sont que le fruit d’une concurrence de radicalités pour dire l’une l’impossible assimilation des juifs, l’autre la virulence d’une haine générale à leur égard. L’historien n’est pas dupe. Comme il n’a garde de confondre l’antijudaïsme médiéval, qui caricature le peuple juif en déicide et pointe la foi et les pratiques en ménageant une possible assimilation par la conversion et l’antisémitisme moderne. Là il n’est plus question de réconciliation possible avec des égarés. Malgré les progrès, hérités des Lumières, d’une tolérance théorique et d’une émancipation pratique, l’animosité antijuive persiste et change de registre.

 

Contre le nouvel ordre libéral, traditionalistes et socialistes traquent le complot et le juif se retrouve au cœur de délirants scénarios dont le franc-maçon fait pareillement les frais. La mythologie haineuse en est réactivée et si la Shoah semble clore le paroxysme sur l’ignominie absolue, la naissance d’Israël ouvre un troisième moment, où l’antisionisme rejoue, en mode désormais mondialisé, la haine activée au cours du IVesiècle quand le christianisme a bouleversé la donne.

 

On peut penser que cette réflexion dense mais accessible vient à point nommé quand l’actualité littéraire (Anne Berest, La Carte postale, Grasset ; Christophe Donner, La France goy, Grasset ; François Noudelmann, Les Enfants de Cadillac, Gallimard) comme cinématographique (Philippe Le Guay, L’Homme de la cave) accompagne les remous de la candidature d’Eric Zemmour à l’Elysée. Ce serait oublier la cohérence de la démarche de Pascal Ory, champion pionnier de l’histoire culturelle, qui en élève de Jean Delumeau et René Rémond, conjugue stricte rigueur et analyse en profondeur.

 

En marge des salutaires Ce que dit Charlie (2016), Peuple souverain (2017) et son « Tract » Un monde moins mondial que jamais (2020), tous parus chez Gallimard, il y a aussi récemment livré une capitale réflexion, Qu’est-ce qu’une nation ? (2020), où la place faite aux juifs, tributaire des variations de la notion de national, donnait déjà des clés pour comprendre les récurrences de leur rejet.

 

 

« De la haine du juif. Essai historique », de Pascal Ory, Bouquins, 162 pages, 18 euros.

 

Philippe-Jean Catinchi

Rafle du Vel' d'Hiv' : les justifications de Benjamin Griveaux après avoir  publié une photo de collaborateurs

Pascal Ory, né en 1948, est un historien français, élève de Jean Delumeau, spécialiste d'histoire culturelle et d'histoire politique. Il s'est intéressé au fascisme dès sa maîtrise, consacrée aux Chemises vertes d'Henri Dorgères. Il est l'un de ceux qui ont, dès les années 1970, contribué à mieux définir l'histoire culturelle.

 

Après avoir enseigné à l'Université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines, il est aujourd'hui professeur à l'Université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne. Il préside l'Association pour le développement de l'histoire culturelle (ADHC) et il est régent du Collège de Pataphysique.

 

En janvier 2012, il est nommé commandeur de l'Ordre des Arts et des Lettres. Il a été également Président du Conseil Permanent des Ecrivains (CPE) de 2017 à 2019.

 

N'en déplaise à Jean-Paul Sartre, il n'y a pas de question juive, mais une question antijuive. Et c'est une question qui se pose aux non-juifs, les goys, comme l'auteur, comme moi. Pourquoi l'Homme a posé la question dans L’Histoire, depuis quand et pourquoi, et surtout pourquoi encore aujourd'hui, et pourquoi elle se posera à jamais. La démonstration est aussi cruelle qu'éclairante.

 

Le mot antisémitisme est né sous la plume d'un philologue autrichien en 1860 puis repris en 1879 par Wilhelm Marr, un Allemand. Il convient de souligner que la philologie est une spécialité germanique, dont l'une des catégories est le langage « sémitique ». En découle une perspective culturelle visant la bipolarité Aryens / Sémites. L'auteur préfère user du terme de judéophobie. Il en retrace l'histoire, celle des exclusions entre communautés : Grecs, Egyptiens, Romains, Chrétiens. Un panorama des haines : monothéiste, athée, mondialisée …

 

Après le choc de la Shoah, la situation des Juifs ne fut jamais aussi favorable que pendant les trente années qui la suivirent. Pour la première fois depuis la chute du Second Temple, un Etat put se revendiquer du peuple juif. Un consensus s'impose alors parmi les instances intellectuelles et politiques d'Occident autour de la délégitimation de toutes les formes de judéophobie. Sauf en Union Soviétique

 

Si la judéophobie est née avec le christianisme, elle est donc « de droite », mais l'antisémitisme d'aujourd'hui vient de « la gauche », parmi ceux qui se considèrent comme exploités, humiliés, menacés : du ressentiment naît la xénophobie – un sondage de 2019 révèle que 44% des sympathisants des Gilets jaunes adhéraient à la thèse d'un complot sioniste mondial, contre 22% (quand même !) dans la population française.

 

Le phénomène se développe avec l'essor des idéologies et mythologies marginales et complotistes. L'effondrement du modèle marxiste et la droitisation continue de la société israélienne, substitue pour certains intellectuels de gauche militants le concept de « classe » à celui de « race ». le prolétaire est devenu l'immigré, et une partie de la gauche radicale est accueillante à la problématique de la traditionnelle judéophobie du XIXème siècle, sous couvert désormais d'antisionisme.

 

La conclusion de cet essai historique est tragique. La judéophobie ne remonte pas à la nuit des temps mais prend date pour être éternelle.

 

Lien : ICI 

80 ans après, des photos inédites mettent des visages sur les "raflés du  billet vert"

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22 juillet 2022 5 22 /07 /juillet /2022 06:00

 

J’ai un faible pour le nouveau Ministre de l’Éducnat, Pap NDIAYE.

 

https://www.leparisien.fr/resizer/V6BBAprzwEXppfcZ9ev4zfLFJIo=/932x582/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/5BBVLG6RCRAQFO337TSTVRYJSU.jpg

 

Pourquoi ?

 

Pour une raison, que certains trouveront mauvaise, il a scolarisé ses enfants dans une école privée, et pas n’importe laquelle, ne fût-elle sous contrat, l’École Alsacienne, une des plus élitistes et des plus chères de France ?

 

L’École de l’entre-soi.

 

Passant le matin et en fin d’après-midi à vélo devant cette prestigieuse école j’ai  pu constater que la gauche parentèle y était bien représentée.

 

Mais, le monstre bureaucratique de l’Éducnat, cette hydre qui lamine tout, ne peut être démantelé que par une méthode, fort critiquée en ce moment, la méthode Uber qui a permis de foutre un coup de pied au cul aux taxis pourris, malpolis et voleurs, quasi-monopole de la compagnie G7. En écrivant cela je ne suis pas un farouche partisan de l’Ubérisation de notre économie mais j’affirme « qu’un malheur est bon » dans ce pays un malheur pour les choses changent. Aujourd’hui, les taxis sont propres, souvent polis, les tarifs sont maîtrisés, reste à la puissance publique à mettre des grains de sable dans le modèle Uber. Les Nupes  devraient se souvenir que les acquis sociaux des salariés sont le fruit du droit.

 

Pendant la convalescence de mon opération de la hanche puis, suite à ma gamelle en vélo, j'ai pratiqué Uber pour la qualité du service, simplicité, régularité, aide à la montée et descente avec des béquilles, maintenant je suis à nouveau 100% vélo et je ne me fais rien livrer par Uber ou autres Deliveroo. 

 

J’ai choisi de lui ce texte sur les digues du Mississippi car, en ces temps de changement climatique, il apporte une pierre à la réflexion pour ceux qui pensent que seule la technique pourra en contrecarrer les effets dévastateurs de la montée des eaux.

Mississippi (fleuve).Le fleuve Mississippi | ECO 99 International

Le Mississippi défie les ingénieurs américains depuis de l’un siècle et demi. Son bassin de drainage est de 20% plus large que celui du fleuve Jaune, deux fois plus large que celui du Nil ou du Gange. Il couvre 41% du territoire américain, de la frontière canadienne au golfe du Mexique, de la Caroline du Nord à l’Idaho. Dompter un tel monstre est une tâche colossale.

 

Pap NDIAYE, notre nouveau ministre de l’Éducation Nationale, dans son livre Les Noirs Américains. ICI 

 

Le cyclone Katrina, en août 2005,  a pris les États-Unis  de court. Pourtant, en 1927, une crue du Mississippi mit déjà en évidence les erreurs techniques et politiques commises dans l’aménagement de la région. Mais aussi l’efficacité de l’État, quelques années avant le New deal.

 

Les pluies étaient tombées dru  dès l’été 1926 dans le Midwest, en saturant les sols et en gonflant les  rivières. Les premières inondations survinrent en septembre dans l’Iowa et l’Illinois. Il plut encore tout l’automne, de telle sorte que les eaux du Mississippi montaient lentement, inquiétant la population. Mais les autorités et les ingénieurs expliquaient d’un ton rassurant que les formidables digues enserrant le fleuve tiendraient aisément. En avril 1927, les pluies redoublèrent sous un ciel noir.

 

[…]

 

Au milieu du XIXe siècle, trois des plus célèbres ingénieurs du pays, Charles Ellett, Andrew Humphreys et James Eads, s’affrontèrent férocement pour faire prévaloir leurs plans. Ellett recommanda la construction de digues avec des ouvertures et des réservoirs, de manière à laisser écouler progressivement un trop plein d’eau pour éviter une trop forte pression et une rupture brutale. Par contraste Humphreys, un ingénieur de l’armée, préconisait des digues simples, dont la construction bien calculée devait, selon lui, augmenter la vélocité du courant et aussi creuser le lit du fleuve afin de remédier au problème principal posé par les digues : elles contraignent le fleuve et haussent son niveau d’eau, de telle sorte qu’en cas de rupture, un mur d’eau s’abat instantanément sur la région. Quand à Eads, un ingénieur autodidacte, il prônait des digues simples assorties de jetées pour contraindre les courants.

 

En 1879, le Congrès créa la Mississippi River Commission, composée d’ingénieurs civils et militaires, chargée de trancher entre les différents projets. La commission opta finalement pour des digues simples, en suivant la proposition d’Humphreys. Le fleuve, qui pendant des siècles avait creusé une vallée très large dans un équilibre délicat entre la terre, les courants et les alluvions, était désormais enserré entre des digues comme un vulgaire canal. Or, loin de creuser le lit du Mississippi, es digues n’eurent pour résultat que de faire monter le niveau de l’eau. la commission fit donc rehausser les digues, engageant une course sans fin entre le fleuve et les hommes. À Morganza, en Louisiane, l’inondation de 1850 fut contenue par une digue  de 2,5 mètres ; dans les années 1920, les digues avoisinaient 13 mètres de hauteur. Cette fois-ci elles semblaient infranchissables.

 

Et pourtant, en avril 1927, les eaux furieuses du Mississippi rompirent les digues une à une. L’une des plus hautes, fierté des ingénieurs, près de Greenville dans le Mississippi, céda brutalement le 14 avril, en libérant une masse d’eau large d’un kilomètre, représentant deux fois le volume d’eau des chutes du Niagara. Alors la panique s’empara des villes en aval, Vicksburg, Natchez, Bâton-Rouge et surtout La Nouvelle-Orléans, la plus peuplée et prospère du Sud, second port du pays.

 

Située en dessous du niveau du fleuve et du lac Pontchartrain, la Nouvelle-Orléans en était protégée par des digues dont les plus anciennes remontaient au XVIIIe siècle. Face au danger imminent, les pompes installées en 1913, ne suffiraient pas ; on le savait. Des ouvriers réquisitionnés de force ajoutèrent des sacs de sable par centaines de milliers pour rehausser les digues. On posta sur elles des gardes qui avaient ordre de tirer sur les saboteurs.

 

L’eau montait toujours. Le 29 avril, les autorités firent dynamiter les digues en aval pour protéger la ville, en sacrifiant les paroisses de saint-Bernard et Plaquemines. La politique des digues fermées, credo officiel des ingénieurs, prit fin ce jour-là. La Nouvelle-Orléans fut ainsi sauvée.

 

Dans la brume électrique en Blu Ray : Dans la brume électrique - AlloCiné

23 janvier 2022

La rencontre d’un livre La face Nord du cœur de Dolorès Redondo et d’un film Dans la brume électrique de Bertrand Tavernier avec Tommy Lee Jones : La Nouvelle-Orléans, les bayous, le vaudou, le cyclone Katrina ICI 

La grande crue du mississippi - Charlie Hebdo

Le delta du Mississippi : une lutte à finir entre l'homme et la nature

Rodolphe de Koninck

Dans Hérodote 2006/2 (no 121), pages 19 à 41

L’empire du Mississippi ICI 

 

Le cœur du territoire américain

 

La place qu’occupe le Mississippi dans la géographie des États-Unis est considérable. Avec ses affluents, le « Grand Fleuve » – son nom en langue ojibway – draine un territoire de près de 3,3 millions de km2, dont moins de 2% relèvent du Canada, le reste correspondant à plus de 40% des quelque 7,8 millions de km2 que couvrent les États-Unis centraux (sans l’Alaska et Hawaï). Cette immense cuvette[2] grande comme six fois la France, s’étale des piémonts des Appalaches à ceux des Rocheuses et comprend en tout ou en partie 31 des 48 États centraux. Nettement moins urbanisé que le versant américain du bassin des Grands Lacs ou que les façades atlantique et pacifique du pays, la cuvette centrale n’en est pas moins largement intégrée aux grands réseaux de communication qui maillent le territoire. Ce maillage, c’est d’abord celui qui est assuré par le réseau hydrographique même, dont le Mississippi est l’artère centrale.

 

[2]

Le bassin du Mississippi est le troisième plus étendu au monde…,

 

 

Le cours du Mississippi proprement dit s’étire sur près de 3 800 kilomètres. Mais le Missouri, cet affluent qui le rejoint sur sa rive droite à la hauteur de Saint-Louis, en parcourt à lui seul quelque 4 400. Au total, de la source du Missouri dans les Rocheuses du Montana, à l’embouchure du Mississippi sur le golfe du Mexique, c’est d’un itinéraire de quelque 6 300 kilomètres qu’il s’agit, dont près de la moitié est navigable. En fait, tant le Mississippi lui-même, accessible sur la majeure partie de son cours aux péniches et bateaux tirant jusqu’à trois mètres d’eau, que ses principaux affluents, dont les rivières Ohio, Arkansas et Rouge, assurent au cœur du territoire américain un remarquable réseau de navigation se déployant sur près de 8 000 kilomètres. S’y ajoutent une multitude de petits affluents et défluents, en particulier dans le delta, dont une bonne partie est également accessible aux embarcations à faible tirant d’eau.

Mississippi (fleuve).

En août 1926, sous l'effet de fortes pluies, le Mississippi avait commencé à monter. Le 1er janvier 1927, il atteignait la cote d'alerte. On avait barré les affluents, pour ralentir le flot. La colère des eaux avait redoublé. Les digues, construites cinquante ans plus tôt dans la controverse, donnaient des signes de fatigue. Non seulement elles accéléraient le cours du fleuve mais elles menaçaient de céder.

 

Face aux critiques, un haut fonctionnaire avait cru utile de rappeler que les digues, «en permettant l'exploitation de toutes les ressources de la rivière, avaient aussi contribué à l'amélioration des conditions de vie de l'homme noir. Nulle part ailleurs dans le Sud, celui-ci n'avait eu d'aussi bonnes occasions que sur les terres conquises sur le Mississippi. Nulle part il n'avait eu de meilleures chances de s'élever socialement

 

Mais l'eau montait. Le 21 avril, elle fit une crevasse dans la digue puis se précipita, furieuse, sur le Delta. En quelques heures, 70 000 km2 de terres furent inondées sur le territoire de sept Etats et de centaines de villes. On la détourna de La Nouvelle-Orléans en dynamitant une digue. La ville fut épargnée, mais pas les terres basses occupées par les Noirs. En août, plus de 700 000 personnes avaient perdu leur maison, dont 330 000 Noirs hébergés dans des camps gardés par l'armée. Les morts étaient officiellement au nombre de 246, mais chacun savait, soupçonnait que des milliers d'autres, noirs, n'avaient pas été comptés.

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21 juillet 2022 4 21 /07 /juillet /2022 06:00

Jean-Luc Mélenchon (en rouge) était un bon élève et actif en classe. Photo DR

 

Été 67 : Jean-Luc Mélenchon s’installe à Lons-le-Saunier alors que son beau-père est muté dans le département. Il passe sa scolarité au lycée Rouget de Lisle, un établissement pour garçons de 600 élèves. Surnommé « Mémé » par ses amis, le jeune Mélenchon est un bon élève et n’est pas encore marqué par des références politiques.

 

Il aime la littérature et obtient 16 au baccalauréat. Son professeur de français, Rémi Jobart, avec qui il aura de longues discussions, devient son mentor. C’est en mai 1968 que Mélenchon a le déclic : alors que la tension monte dans la capitale, l’ambiance est calme à Lons-le-Saunier. Il décide de prendre les choses en main : pour cela il fédère les lycéens, organise des rencontres avec les professeurs et les syndicalistes. Il va même jusqu’à créer le Comité d’action lycéen (CAL) de Lons-le-Saunier. Lors des manifestations, il se distingue des autres.

 

Quand il monte sur scène, tout le monde l’écoute. Il a ses inconditionnels et son public féminin. Le jeune Mélenchon découvre alors ses talents d’orateur. Il est par la suite approché par les communistes ou les maoïstes mais souhaite rester en dehors de tout mouvement politique.

 

Plus tard, il connaît son premier échec politique en perdant aux élections des délégués de classe. Vexé, « Mémé » va alors réussir sa première manœuvre politique : il arrive à faire annuler l’élection de certains délégués, qui lui sont défavorables, en faisant circuler une pétition.

 

Un nouveau vote est alors organisé duquel il ressortira vainqueur : « J’ai mobilisé jusqu’aux sixièmes, si bien que je suis devenu une légende vivante : sept ans après, les mecs entendaient encore parler de moi ! », a-t-il confié aux journalistes Stéphane Alliès et Lilian Alemagna dans leur livre Mélenchon, le plébéien (paru aux Éditions Robert Laffont), qui retrace les jeunes années jurassiennes du candidat à la présidentielle. ICI 

 

 

J’ai connu Mélenchon en 1981, alors qu’il vivait à Massy, dès 1983 il est adjoint au maire de  l'époque Claude Germon « c’était un visionnaire et un gestionnaire exceptionnel ».

 

De quelle(s) réalisation(s) êtes-vous le plus fier? 

 

Le temps qui a passé aura effacé bien des souvenirs. De mon mandat de maire adjoint à la jeunesse (1983-1989). Il y a entre trente-quatre ans et vingt-huit ans en arrière. La mise en place de tous les plans jeunesse des premiers gouvernements de gauche notamment dans le domaine de la prévention de la délinquance, et de l'emploi des jeunes. J'ai créé, entre autres choses, la première PAIO de ma ville. En tant que maire adjoint à la culture (1989-1995) il y a entre vingt-sept ans et vingt et un ans en arrière, mon mandat a été celui de la création d'une médiathèque, de l'ouverture de quatre salles de cinéma, de la numérisation des bibliothèques de la ville et de l'ouverture d'un Opéra. Ce sont des dossiers extrêmement techniques qui m'ont bien préparé à mes responsabilités de ministre dans un domaine lui-même aussi technique que l'est l'enseignement professionnel. 

Pour la gestion municipale j'étais en désaccord avec l'ouverture l'Opéra mais il s'est avéré que j'avais tort car ce fut un total succès. Mais ce fut surtout pour moi un dossier très pesant car l'affaire avait été très mal engagée. 

 

Ma plus grande fierté d'adjoint à la Culture est d'avoir réussi à atteindre la proportion record de France des inscrits en bibliothèque municipale (30% de la population) par une politique volontariste de promotion de la lecture. 

 

Amélie de Montchalin sur Twitter : "Merci à Claude Germon, ancien maire de  Massy,pour son soutien et pour notre fructueux échange sur l'histoire et  l'avenir de notre territoire https://t.co/uK6qVFhszq" / Twitter

 

A Massy, les grands travaux de Claude Germon restent à payer. Les audits commandés par le nouveau maire UDF accablent le bilan pharaonique de son prédécesseur PS, battu en juin. ICI 

 

par Olivier Bertrand

 

publié le 29 décembre 1995 

Claude Germon — Google Arts & Culture

 

Le Grand-Ensemble, principale cité de la ville, manque d'un centre culturel. Mais, comme dit Claude Germon, «Small is not beautifull», et la salle devient un opéra-théâtre, le plus beau de toute la couronne parisienne. Huit cents places au coeur d'une cité. Germon, passionné d'opéra, essaie lui-même les fauteuils que proposent les fournisseurs. Puis, n'en trouvant pas d'assez confortable à son goût, il en fait construire de spacieux. Sur mesure. Le modèle est aujourd'hui en vente dans les catalogues, sous le nom de «Fauteuil Massy».

 

L'opéra coûtera au total 190 millions de francs, mais Claude Germon ne se fait pas de souci. Viticulteur endurci par des années de syndicalisme à la CGT, il est d'un abord très rond, affable. Mais il est également malin, et sait négocier. Pour financer ses trésors, il compte sur les entreprises qui s'intéressent à Massy, ses voies de communication, sa future gare TGV. Il mise, non sans cynisme, sur la spéculation: le prix des terrains grimpent en flèche, le maire fait signer des promesses de vente aux plus offrants. Il anticipe sur ces rentrées, et imagine une ZAC près de la gare, en forme de pyramide, puis de sphère ­ comme au Louvre ou à la Villette. Mais ces projets n'aboutiront pas plus que l'arche, et la ville va prendre la crise de plein fouet. Dans les années 90, un simple recours déposé par un professeur de droit et ses élèves ralentit considérablement les travaux autour de la gare. Quand la situation se débloque, la récession est là, plus personne ne veut acheter.

 

Aujourd'hui, la ville doit rembourser les entreprises qui ont versé des acomptes, près de 70 millions de francs. Il faut également rembourser les emprunts: rien que pour l'opéra-théâtre, il reste 170 millions à payer. Et la ville doit assumer seule: Claude Germon a toujours évité les cofinancements. Il préférait investir seul: «Les choses allaient plus vite comme ça.» Accessoirement, murmurent ses détracteurs, cela permettait d'arroser la Sagès, le bureau d'étude du PS (1).

 

(1).En janvier 1993, Claude Germon a d'ailleurs été mis en examen pour trafic d'influence par le juge Van Ruymbeke. ICI 

 

 

L’ex-Premier Ministre sur le chemin des révolutions citoyennes en Amérique Latine « je vais me réhydrater politiquement, me re-imprégner, labourer mon imagination politique. Apprendre. ICI  » 

 

Le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, s'exprime lors de sa conférence de presse quotidienne du matin à Mexico, le 11 avril 2022. (AFP)

Le président de gauche nationaliste du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador, a affirmé lundi qu'il avait "beaucoup apprécié" les résultats du président sortant Emmanuel Macron et de son "ami" Jean-Luc Mélenchon dimanche au premier tour de l'élection présidentielle en France.

 

"Macron comme social-démocrate, modéré, centriste, ne s'en est pas mal sorti comme président", a commenté le chef d'Etat mexicain, qui veut rompre dans son pays avec les "néo-libéraux".

 

"Dans l'unité je suis sûr que M. Macron va triompher de nouveau", a-t-il ajouté en référence au second tour qui se jouera le 24 avril entre le président sortant et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, comme en 2017.

A quel point le mouvement lambertiste pèse-t-il idéologiquement sur Jean Luc Mélenchon et La France insoumise ?

Ce trotsko-lambertisme de Jean-Luc Mélenchon qui plombera tôt ou tard la Nupes | Atlantico.fr ICI 

 

  • Atlantico : A quel point le mouvement lambertiste est-il présent au côté de Jean Luc Mélenchon ?

 

  • Gaël Brustier : Deux éléments majeurs et concrets en attestent. Le chef du parti trotskiste POI a été élu à l’Assemblée dans la circonscription de Livry-Gargan. Il faut se rappeler que lorsque le parti s’est scindé, en expulsant la branche représentée par Daniel Gluckstein ; le POID a gardé l’essentiel des troupes, les autres ont gardé les locaux. C’est d’ailleurs le deuxième élément, les réunions se font dans les locaux du POI, ouvertement et presque de façon bravache. C’est quelque chose de parfaitement révélateur et aussi de totalement assumé. Ce qui interroge est : depuis quand les liens sont rétablis à ce point ? Et depuis quand et jusqu’à quand ont-ils été camouflés ? Il est intéressant que ce soit précisément cette extrême gauche qui soit choyée par Mélenchon et pas d’autres courants minoritaires de la défunte Ligue, bien plus intéressante et foisonnante intellectuellement. Le trotskisme lambertiste est l’un des plus autoritaires qui soit. Ils sont loin d’être des libertaires. Ils ont une organisation quasi militaire héritée du bolchevisme ou du moins issu de la tradition reconstruite par leurs soins. Cela leur donne une organisation efficace. Par ailleurs, ils savent penser, écrire, militer, enrôler et ils ont des liens avec la quatrième internationale, du moins avec les survivances de la leur. Il y a des mouvements trotskistes proches du lambertisme dans beaucoup de pays dans le monde. Jean Marie Le Guen l’a dit récemment, dès qu’il faut faire des mauvais choix dans l’histoire, les lambertistes sont là.
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20 juillet 2022 3 20 /07 /juillet /2022 06:00

Cantillon-054.JPG

Une de mes jeunes amies : Magalie qui, après avoir bourlingué depuis Bruxelles pour vendre nos merveilleux fromages AOP aux rosbifs, a émigré à Barcelone pour le même job, puis pour vendre je ne sais plus trop quoi, un truc avec des amandes catalanes dedans, vient de poser sa valise en Bourgogne, à Burgundy School Buiseness (c’est chic) où elle occupe un poste d’assistante de recherche et d’enseignement.

 

Elle couve et va pondre : « Experience good and the role of experts : an analysis on recommandation effect wine purchasing decision »

 

Elle ne liche pas du vin nu alors, comme elle doit rendre une copie pour The Conversation ICI elle fait appel aux dons d’idées pour conforter les siennes.

 

Comme je suis dans une phase sèche, je me suis dit que j’allais solliciter la cohorte de beaux esprits qui suit mes chroniques à nulles autres pareilles pour qu’elle planche, en dépit de la canicule, sur ce merveilleux sujet.

 

À vos porte-plumes, clavier AZT !

 

Vous avez 7 heures, comme l’agneau, pour me rendre votre copie.

 

Merci pour elle.  

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