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13 août 2022 6 13 /08 /août /2022 06:00

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Le 6 juillet 2022, les 500 plus grandes fortunes de France ont été révélées par Challenges.

 

À Bordeaux (Gironde), le commerce du vin fait le bonheur de nombre d'entre elles.

 

Au niveau national, l’indétrônable Bernard Arnault (groupe LVMH), avec ses 149 000 millions d’euros, domine le classement. Il est suivi des héritiers de la maison Chanel, Alain et Gérard Wertheimer (80 000 millions d’euros) et de la famille Hermès (78 700 millions d’euros).

 

Le vin, première source de richesse en Gironde

À la première place des Girondins les plus riches (10e au classement national), Pierre Castel, qui contrôle 80 % du troisième négoce de vins au monde. Sa fortune est estimée à 13 500 millions d’euros.

 

S’ensuivent une vingtaine de propriétaires de vignobles et/ou négociants en vins et spiritueux dans le bordelais, parmi lesquels :

 

Patrice Pichet, 75e fortune de France avec 1 500 millions d’euros

 

Bernard Magrez (propriétaire de 42 vignobles) 104e avec 1 100 millions d’euros

 

Philippe Sereys de Rothschild (Mouton Rothschild), 128e avec 900 millions d’euros

 

Jean-François et Jean Moueix (maison de négoce Duclot et 80 % du Pétrus), 193e avec 625 millions d’euros

 

La famille de Boüard de Laforest (château Angélus), 373e avec 320millions deuros

 

Le top 20 des fortunes ayant des propriétés en Gironde

- Pierre Castel (10e national)

- Patrice Pichet (75e)

- Bernard Magrez (104e)

- Michel Ohayon (104e)

- Philippe Sereys de Rothshild (128e)

- Éric et Robert de Rothschild (128e)

- Jean-François et Jean Moueix (193e)

- Jean-Jacques Frey (227e)

- Sébastien Breteau (232e)

- Gérard Perse (283e)

- Famille Ballande (291e)

- Jean-Hubert Delon et Geneviève d'Alton (326e)

- Christian et Edouard Moueix (354e)

- Bruno et Marie Borie (362e)

- Jean-Michel et Sylvie Cazes (362e)

- Famille de Boüard de Laforest (373e)

- Philipe Castéja (389e)

- Famille Manoncourt (420e)

- Famille Labruyère (420e)

- Franck Allard (426e)

 

Il faut

TRIBUNE

Il faut "éviter une déprise viticole anarchique" à Bordeaux

Sa moustache est l’inévitable poil à gratter de toutes les réunions d'instances politiques des vins de Bordeaux. Dans cette tribune, retranscrite en intégralité, Dominique Techer est moins le porte-parole de la Confédération Paysanne que d’un vignoble en souffrance qui demande des solutions d’urgence. Sans oublier de s’attaquer aux Cotisations Volontaires Obligatoire (CVO).

 

Bordeaux traverse une crise historique et la question de l’arrachage s’invite enfin à la table. Il aura fallu pour cela un mouvement spontané des vignerons eux-mêmes, pour bousculer une institution fossilisée. Le spectacle des vignes abandonnées, comme le drame social silencieux qui va avec, n’échappent visiblement qu’aux officiels. Tous les prétextes et les faux -arguments ont été utilisés pour faire espérer le retour des « jours heureux » à des vignerons qui ne savent plus à quoi croire : le Covid, les taxes Trump, la Chine etc. On a usé et abusé des respirateurs bancaires pour retarder les échéances. Mais les faits sont têtus : Bordeaux a un potentiel de production de 5 millions d’hectolitres et en vend 4 au mieux. Ce chiffre est probablement surestimé, vu la récession déjà en cours et les restrictions énergétiques majeures prévues à partir du deuxième semestre. Au bas mot, comme nous le disons depuis des années, il y a autour de 30 000 hectares de vignes qui n’ont déjà plus de marché. Les chais sont pleins et les trésoreries à sec.

 

Il faut être clair sur le diagnostic. Le vin n’occupe plus structurellement l’espace comme au vingtième siècle. La France a terminé sa déchristianisation, le repas familial comme institution assez patriarcale a fait place à la restauration hors domicile et au réfrigérateur en libre-service. La génération du baby-boom, clientèle historique, arrive en fin de course et le vin a perdu sa place prépondérante dans l’imaginaire des jeunes, qui sont les amateurs de demain. Ce monde du vin s’est industrialisé, rationalisé, robotisé et a perdu son âme, sa place symbolique de rapport à la terre et au vivant. Ce sont les petites brasseries de bière artisanales qui ont repris ce flambeau. L’idéal du wine business c’est maintenant l’intelligence artificielle, les outils autonomes, guidés GPS, si possible sans intervention humaine. Certains nous proposaient même de « vinifier avec notre smartphone » ! On recherchait autrefois les vins de vignerons passionnés et originaux. Qui va aujourd’hui rêver aux vins des robots ? Va-t-on ré-enchanter le vin en passant du rapport à la terre au mirage de la technologie 2.0 ? Là encore, on a une représentation professionnelle totalement décalée par rapport aux idées et préoccupations qui travaillent en profondeur toute la société.

 

 

Un tel aveuglement des instances chargées d’orienter stratégiquement les appellations de Bordeaux étonne. Un ancien président de l’interprofession, siégeant à FranceAgriMer, déclarait encore récemment que la crise était conjoncturelle et pas structurelle ! Ce qui explique la politique expansionniste du CIVB de « restructuration du vignoble-modernisation des chais » qui a lourdement endetté les vignerons, au moment même où le marché se contractait.

 

 

Consentement aux taxes

 

L’interprofession se contente donc maintenant d’assurer l’administration du désastre, de faire « comme si » elle orientait quelque chose d’autre que des intérêts particuliers. Ça ne l’empêche pas de demander, comme si de rien n’était, la reconduction de l’accord triennal validant le niveau des Cotisations Volontaires Obligatoire (CVO). Mais avant de demander cette reconduction, en toute honnêteté, il faudrait demander à tous les cotisants un vote de confiance explicite. Il va bien falloir s’assurer du consentement aux taxes et de la confiance dans la gouvernance actuelle. Et si cette confiance n’était pas confirmée, il faudrait alors mettre fin au jeu de chaises musicales entre quelques dizaines de personnes pour se répartir les postes.

 

L’heure est grave à Bordeaux, mais sans doute aussi dans d’autres vignobles. Il faut prendre acte de la diminution du périmètre économique de la viticulture. Il faut prendre acte du chaos climatique qui s’installe et qui interroge lourdement sur l’agriculture qui restera possible demain : les vignerons présents à Tech&Bio le 7 juillet ont été « sonnés » par les prévisions concrètes d’évolution climatique présentées par les Chambres d’agriculture.

 

Il faut prendre acte de la fin de la mondialisation heureuse, synonyme de libre et fluide circulation des marchandises et des capitaux.

 

Que les professionnels de la représentation viticole arrêtent donc de défendre des petits pré-carrés, des assiettes de cotisations assurant des fonctionnements confortables et d’émollientes rémunérations, et se préoccupent enfin des vrais enjeux et des humains qui sont derrière tout ça.

 

Il n’y aura donc pas de solution purement viticole aux problèmes actuels.

 

 

Monoculture intensive

 

On ne peut pas envisager de tamponner les effets du chaos climatique dans une stratégie purement « filière ». Cette crise peut être l’occasion, si tous les acteurs prennent leurs responsabilités, de restructurer une agriculture girondine trop imprégnée par la monoculture intensive de la vigne. C’est un plan d’ensemble, notamment sur le plan foncier, qui est nécessaire pour éviter une déprise viticole anarchique. L’arrêt de la culture de la vigne ne doit pas déboucher sur des paysages défigurés par une série de confettis de friches, de pseudo « fermes solaires » ou de plantations industrielles d’arbres servant d’alibi « vert » à de gros consommateurs d’énergie fossile. Les terres les plus adaptées à des cultures alimentaires doivent être restructurées dans des unités viables. Et un véritable plan d’accompagnement de ces installations doit se mettre en place.

 

Pour cela, il faut que chacun réalise, à l’heure de la crise alimentaire mondiale où chaque état cherche à retenir ses ressources alimentaires, l’importance d’une agriculture locale et surtout autonome. Le financement de cette mutation doit devenir une priorité.  Avons-nous encore les moyens d’investir 14 milliards d’euros (budget prévisionnel...) dans une Ligne à Grande Vitesse (LGV) pour gagner 30 minutes entre Bordeaux et Toulouse, au moment où des pans entiers de notre société partent en ruine ? Faut-il investir dans un nouveau projet agricole garant de notre sécurité alimentaire ? C’est le véritable choix de société.

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10 août 2022 3 10 /08 /août /2022 06:00

Draisy pourra être piloté « à vue » comme le sont les tramways en ville.

Draisy pourra être piloté « à vue » comme le sont les tramways en ville. (Draisy Lohr Haiku Design)

J’ai un problème avec nos deux beaux départements alsaciens, suis incapable de savoir où situer le Haut ou le Bas Rhin, donc de situer la résidence hivernale des Axelroud.

 

En conséquence, lorsque je lis dans le journal Les Échos, de Bernard  Arnault, que : « C'est un peu le retour de la Micheline, options moteur de bus et autonomie énergétique. Lohr ICI, spécialiste des transports situé à Hangenbieten (Bas-Rhin) s'attelle à la réalisation d'un train léger d'un nouveau genre pour conserver, voire réhabiliter, des petites lignes régionales. »

 

Nom de code du projet, mené dans le cadre d'un consortium lancé en 2019 par la SNCF : Draisy. Il s'agit d'un véhicule de la taille d'un bus, doté de batteries rapidement rechargeables et pouvant donc circuler sur des voies non électrifiées. Il pourra être piloté « à vue » comme le sont les tramways en ville.

 

80 passagers

 

Draisy a été retenu en mars 2022 dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) sur la digitalisation et la décarbonation du transport ferroviaire. Le volet « trains légers » de cet AMI vise le remplacement des trains régionaux conventionnels, jugés surdimensionnés et trop coûteux, sur les lignes de desserte fine du territoire. C'est un potentiel de 9.100 kilomètres de lignes, à 85 % non électrifiées, qui s'offre aux trains légers.

 

La suite ICI 

 

Conclusion :

 

  • J’imagine que notre SNCFe va faire circuler entre Port-Bou et Argelès-sur-Mer via Collioure, un DRAISY-PAX pour que celui-ci puisse promener Nane zéro carbone
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8 août 2022 1 08 /08 /août /2022 06:00

Qui a signé l’acte de décès de la République des Soviets ?

 

 Les bureaucrates, la classe privilégiée des apparatchiks !

 

Qui a fait passer la Chine au rang de grande puissance mondiale,

 

« Peu importe que le chat soit gris ou noir pourvu qu'il attrape les souris. » Deng Xiaoping

 

Le réalisme a mauvaise presse mais les bureaucrates restent toujours ceux qui, en parodiant Coluche, « si on leur donnait le Sahara, dans 5 ans, faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs. »

 

Gorbatchev le savait trop bien il avait géré les pénuries, les importations massives depuis les riches européens : blé, beurre, poudre de lait…

 

Alors, même si le système du marché libre est plein de défauts, jusqu’à ce jour on n’a pas trouvé mieux et je ne pense pas que le modèle Chavez, cher à Mélenchon, nous sorte de ce pétrin

La République des Professeurs suivi de Les... de Albert Thibaudet - Poche -  Livre - Decitre

Apparatchik, apparatchik… est-ce que j'ai une gueule d'apparatchik ?

 

 

Gilles Heuré

Publié le 15/12/15

Authentique apparatchik bolchévique

 

L’authentique apparatchik nous vient de Russie soviétique. Certes, l’homme investi d’un certain pouvoir, haut fonctionnaire, gouverneur ou autre, était déjà brocardé à l’époque du tsar, mais c’est dans les premiers temps de la révolution russe de 1917, celle d’octobre, que le terme prit toute son ampleur. Dès 1922, une revue satirique comme Krokodil moquait les bureaucrates, favorisés en raison des postes qu’ils occupaient, et ce qui les caractérisaient : grossièreté, cupidité, vénalité.

 

Le terme d’apparatchik revêtit une notion plus politique quand les envoyés du Komintern, la IIIe Internationale communiste, vinrent « conseiller » le Parti communiste français et observer de près la politique française en tant que mandataires adoubés par Moscou.

 

L’un d’eux, Eugen Fried (lire, d'Annie Kriegel et Stéphane Courtois, Eugen Fried, le grand secret du PCF,  Le Seuil, 1997), fut particulièrement efficace, infiltrant réseaux et structures, et portant sur la politique française et sa sociologie des appréciations d’ailleurs pas toutes dénuées de fondement : « Il y a beaucoup de légendes sur l’ouvrier français, écrivait ainsi Fried, l’une d’elles, c’est que l’ouvrier français est facile à gagner par un discours, par l’enthousiasme. C’est une légende […]. La France, c’est le pays de la petite épargne où les questions matérielles jouent un rôle considérable. On peut voir dans toute l’histoire des luttes de classes en France, dans toutes les insurrections, que les questions matérielles jouaient un rôle considérable et même étaient, dans plusieurs insurrections, la base immédiate du déclenchement de l’insurrection. »

 

On voit bien qu’aujourd’hui le terme d’apparatchik n’a plus le même sens et désigne tout autre chose. Le Dictionnaire de synonymes et mots de sens voisin (Henri Bertaud du Chazaud, Gallimard, coll. Quarto, 2007) renvoie d’ailleurs à l’entrée « privilégié ». Les apparatchiks sont de tous les partis, de toutes les opinions et de tous les gouvernements, incarnant une sorte d’élite politique, au sens institutionnel du terme, souvent à l’abri, et ce, quel que soit le résultat d’une élection si tant est, d’ailleurs, que certains d’entre eux passent l’épreuve des urnes, ce qui n’est pas toujours le cas. Ainsi, les apparatchiks d’aujourd’hui seraient ceux qui, dans un parti politique ou une équipe gouvernementale, jouiraient d’une certaine notoriété et d’une certaine influence, voire d’une nomination surprise comme ce fut le cas récemment de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, qualifiée par Le Point d’« apparatchik », terme utilisé ici dans un sens péjoratif pour stigmatiser le parcours de personnalités politiques dont l’expérience professionnelle n’est, précisément, que politique.

 

Contrôle et élite

 

Ne faudrait-il pas, dans ce cas, parler plutôt d’élite politique ou plus exactement de sérail ? Ainsi, l’apparatchik d’aujourd’hui aurait bien perdu son sens originel d’homme – ou de femme – d’influence, pour être réduit seulement à un parcours puis à un poste de privilégié.

 

En 1927, dans La République des professeurs, l’essayiste et critique littéraire Albert Thibaudet (1874-1936) (lire, d'Albert Thibaudet, Réflexions sur la politique, Robert Laffont, coll. Bouquins, 2007) rappelait la difficulté de poser, en démocratie, le problème des élites : « A l’égard des aristocrates de naissance et de fortune, le devoir démocratique est simple : défiance, surveillance, contrôle. » Et celui qui, selon Thibaudet, peut alors le mieux exercer ce contrôle est le « professeur » qui n’est ni aristocrate ni fortuné, mais doté de certaines qualités intellectuelles et morales. Le problème est pourtant que lui-même fait partie d’une élite qui devrait donc, à ce titre, être contrôlée. Car, nous dit Thibaudet : « L’élite reste perpétuellement en danger d’être séduite par le démon, c’est-à-dire par la confrérie des puissants. »

Comment un fermier américain est-il devenu l'ami intime de Khrouchtchev? -  Russia Beyond FR

Khrouchtchev ou la carrière d'un apparatchik ICI 

 

La fin de Khrouchtchev

 

Échecs intérieurs, retraite précipitée à Cuba, désorganisation de l'appareil, menaces sur sa stabilité : dès le début de 1964, un complot s'organise contre Khrouchtchev, fomenté par des hommes que cette accumulation de faux pas inquiète. Les conjurés choisissent pour le remplacer le plus falot d'entre eux, Leonid Brejnev. Le 13 octobre 1964, le Bureau politique fait revenir Khrouchtchev de sa datcha de Pit-sounda dans le Sud de l'Union soviétique, le démissionne et stigmatise sa politique sous la double étiquette de « volontarisme » et de « subjectivisme ». Il ne tente aucune résistance. Dès lors, il se résigne à une retraite désœuvrée mais étroitement surveillée, puis entreprend la rédaction de ses Mémoires, œuvre à la fois roublarde et naïve, approximative et riche en révélations. Il meurt le 11 septembre 1971.

 

Son pale successeur prendra peu à peu l'assurance nécessaire pour éliminer ses concurrents, geler la situation dans un immobilisme rassurant pour les apparatchiks et se constituer une impressionnante collection de voitures de luxe, tout en laissant s'accumuler les éléments d'une crise économique, sociale et politique gigantesque, à laquelle la perestroïka finit par ouvrir les vannes.

 

Pourquoi l'Union soviétique a-t-elle échoué dans la construction de son  propre Disneyland? - Russia Beyond FR

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6 août 2022 6 06 /08 /août /2022 06:00

Le premier chargement de céréales ukrainiennes a quitté le port d'Odessa

Cucugnan doit sa renommée à Alphonse Daudet.

 

Dans ses Lettres de mon moulin (1886), il raconte l'histoire du sermon du Curé de Cucugnan.  

 

Romans Lettres de mon moulin, Folio Junior Textes classiques | Gallimard  Jeunesse

 

Mais de nos jours c’est Roland Feuillas la star de Cucugnan

 

 

 

« Dans les Hautes Corbières sauvages, en Pays Cathare, sur les hauteurs du petit village de Cucugnan, Roland Feuillas a créé un écosystème de paysans, meuniers et boulangers autour d'un Moulin à vent totémique, d'un conservatoire de blés anciens et du concept de "Pain vivant" respectant une filière dite "100% Nature®". » ICI 

 

Donc, j’y va non pour faire un  stage de boulangerie mais pour niaiser, baguenauder, boire des coups chez Jancou, peut-être croise Marie-Louise, Pax et Nane…

 

Tout ça pour causer avant de partir du prix du blé.

Ukraine: Le premier navire chargé de céréales quitte l'Ukraine pour le Liban

C'EST UN PIC

Inflation : le pic des prix des céréales et autres matières premières agricoles est derrière nous (pour l’instant) ICI 

 

Le cours du blé a retrouvé son niveau d'avant l'invasion russe en Ukraine, fin février. Une tendance que l'on retrouve pour la plupart des matières premières.

 

  • Un navire marchand Ukrainien, le premier depuis cinq mois, a quitté Odessa avec à son bord 26 000 tonnes de grains. De son côté, le marché du blé qui avait fortement augmenté au moment de l’invasion de l’Ukraine semble s’apaiser, que se passe-t-il actuellement ?

 

Il y avait effectivement eu une explosion des cours à partir du moment où la Russie a envahi l’Ukraine, mais il y avait déjà une tendance à la hausse du prix des matières premières qui datait de la reprise post-Covid. Après la première vague, lors de laquelle les matières premières avaient atteint un prix très bas en raison de l’arrêt de l’économie, on avait observé une reprise. Cette dernière, pour le blé, avait démarré mi-2020 et s’était prolongée jusqu’au début de la guerre en Ukraine. Là, si l’on prend en référence le contrat de blé Chicago, le prix a doublé en quelques jours. Il est passé de 800 $ fin février à presque 1400 $ le 8 mars. Depuis la mi-mai, on observe une baisse des coûts. Déjà début juillet et de nouveau maintenant, on voit toute cette hausse post-invasion de l’Ukraine. Toutes les tensions supplémentaires sur le prix du blé ont été effacées et depuis un bon mois nous sommes dans une zone de prix assez stable qui était celle de février dernier.

 

  • Est-ce que c’est un mouvement qui ne concerne que le blé ?

 

C’est un mouvement qui n’est pas propre qu’au blé ou même aux matières premières agricoles. Les métaux industriels, l’énergie (le pétrole mais pas le gaz), suivent la même tendance. L’indice mondial de référence des matières premières, le Bloomberg commodity index, qui avait touché un pic historique début juin, est passé de 136 à 110. Ce niveau efface la hausse entraînée par l’invasion de l’Ukraine. Depuis quelques jours, cela repart légèrement à la hausse.

 

 

Sur les matières premières je pense que nous avons touché un point haut, la guerre en Ukraine touche toutes les matières premières. La Russie produit des métaux industriels, des matières premières, exporte de l’énergie, donc il y a un effet global. Même si la crise se poursuit, on a assisté à un reflux des prix qui laisse entendre que nous avons touché un point haut difficile à franchir à nouveau à moins d’une intensification du conflit et une escalade des sanctions. En l’état, les choses sont stables. Ce qu’il faut voir c’est qu’une grosse partie des tensions est d’origine géopolitique. Le reste était dû à la reprise post-Covid et à l’explosion de la demande mondiale en matière première. Or cette demande s’est nettement affaissée en raison de l’inflation, de la géopolitique, du confinement en Chine. Donc il y a aussi une baisse du prix des matières premières due à un ralentissement de la demande mondiale et une fluidification des chaînes logistiques. Le prix d’un container 40 pieds a été divisé par 2 en douze mois (actuellement à 6000 $). 

 

Partant de cette idée, la question va être de savoir si les Etats-Unis vont entrer dans une récession plus profonde que la récession technique actuelle, si l’Allemagne va entrer en récession, etc. Ce sont des données géopolitiques qui pourraient avoir des conséquences inflationnistes et faire augmenter les prix. Sans cela, on peut considérer que c’est le pic.

 

  • A quel point la reprise des exportations de céréales depuis le port d’Odessa est un symbole fort pour les marchés ?

 

Dans un schéma logistique très tendu, la fermeture des exportations russes et ukrainiennes avait un vrai impact. Donc c’est important, et au-delà du symbole. Les quantités exportées ne sont pas encore très importantes mais le symbole envoie le message que les productions russes et ukrainiennes vont pouvoir sortir. Pour le marché, c’est normalement le signe que cela va se normaliser par la suite. Mais cela reste un équilibre très fragile sur le plan agricole. La Russie et l’Ukraine sont des exportateurs majeurs de céréales, en particulier sur le marché africain.

 

  • Quels effets cette nouvelle donne peut-elle avoir sur l’inflation ?

 

Les matières premières ne sont pas seules responsables de l’inflation, mais elles ont été un vrai booster de cette dernière. Donc une accalmie sur le marché des matières premières aura une implication sur les prochains chiffres de l’inflation. Ils seront probablement un peu plus bas qu’actuellement. Cela ne résoudra pas tout mais conjugué à l’action des banques centrales, on peut sentir que la  tendance va être à la baisse.

cucugnan eglise vierge enceinte | argoul

Le village de Cucugnan est surveillé par le château de Quéribus, dernière citadelle Cathare et sentinelle française aux portes de l'Espagne jusqu'en 1659, date de la signature du Traité des Pyrénées.

 

L'église Saint-Julien et Sainte-Basilisse abrite une Vierge enceinte.

Tout au sommet du village, le moulin seigneurial avait été préservé suite à la Révolution française.

 

Le moulin est bâti à même le rocher en pente.

 

Ce moulin à vent qui est mentionné sur des documents d'archives en 1692, appartient, alors, aux seigneurs de Cucugnan et le restera jusqu'à la Révolution. En 1838, il est en ruines.

En 2003, le bâtiment et le mécanisme sont réhabilités.

 

Ses ailes, de frêne  et de toile, s'orientent grâce à un toit pivotant et les meules sont en granit.

 

Le Château de Quéribus est perché sur un étroit piton rocheux à 728 mètres d'altitude.

 

Il surveille le massif des Corbières, la Fenouillèdes et la plaine du Roussillon.

 

Il est classé monument historique depuis 1907.

 

Cucugnan doit sa renommée à Alphonse Daudet.

 

Dans ses Lettres de mon moulin (1886), il raconte l'histoire du sermon du Curé de Cucugnan.

 

Ce bon curé, voulant faire revenir ses ouailles dans le droit chemin, leur raconte un voyage imaginaire au paradis, au purgatoire puis en enfer, où il trouve tous les anciens Cucugnanais.

 

Ce célèbre sermon a existé : c'est celui que l'abbé Ruffié prononce en 1858 à Cucugnan.

 

Blanchot de Brenas, poète en voyage dans les Corbières, le découvre.

 

L'abbé Ruffié devient l'abbé Marti, et Alphonse Daudet affirmera tenir cette histoire de Roumanille dans son célèbre recueil.

En 1884, Achille Mir entreprend de ramener le sermon en langue Occitane.

C'est pourquoi, aujourd'hui, une structure - baptisée "Théâtre Achille Mir" - présente toute l'année un spectacle conté et animé qui s'intitule: Le sermon du curé de Cucugnan.

 

www.cucugnan.fr/

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5 août 2022 5 05 /08 /août /2022 06:00

Peut être une image de tomatePeut être une image de fruit et plein airPeut être une image de tomatePeut être une image de alimentPeut être une image de aliment

PHOTOS de David Millard De la diversité potagère

 

 

 

 

Canicule aidant c’est le dernier chic de l’été dans le monde des étoilés : la tomate ancienne en son état de pureté et de nudité tranchée avec délicatesse par la main éclairée du chef, tout juste assaisonnée, allongée alanguie dans son eau…

 

  • Quel délice !

 

  • Quel génie ce chef !

 

S’exclament, les critiques non assermentés, les peoples, les couples de communicants fêtant leur première année « en couple », Darmanin, les gars et les filles qui croient que The World's 50 Best Restaurants est la Bible, celles et ceux qui allongent la CB à plus de 600 boules par tête de pipe, le commun des mortels, quoi !

 

Bref, je n’ai pas de potager comme Alain Passard mais de bons et loyaux fournisseurs, donc les tomates de variétés anciennes je sais où en trouver en saison. Je les paye au prix demandé, je les tranche, en fraîcheur, selon mon humeur, en fines rondelles ou en quartiers grossiers, une moulinée de poivre – les meilleurs en mon moulin –, une pincée de fleur de sel de Guérande, un fil de vinaigre de cidre et, bien sûr, juste ce qu’il faut d’une huile non raffinée, pas forcément d’olive, pour leur donner du gras.

 

  • Un délice

 

  • Quel génie je suis !

 

Afin d’éviter de me faire avoiner par le syndicat des chefs étoilés je ne vous présente pas l’addition des premiers, ni la mienne, ça vous évitera de faire une soustraction qui, en ces temps de loi pour la pouvoir d’achat, ferait jouir le président Nupes de la Commission des Finances – très gastro-couillard selon les échos des 4 colonnes de l’AN – mais comme je le disais à un copain, c’est la tomate à 99,99 euros mon coco… Un prix de marchand de chaussures..

 

 

Bon appétit, avec mes vieilles tomates je liche nu.

 

 

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4 août 2022 4 04 /08 /août /2022 06:00

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Les Insoumis sont sur tous les fronts, après l’hommage à Robespierre, l’incorruptible, les voici qui fondent sur l’héritage de Jean Jaurès.  

 

Pas sûr que le député de Carmaux les reconnaîtrait comme ses héritiers, mais ils osent tout et, vu le niveau de culture historique de nos concitoyens – en grande partie dû à celui des profs d’Histoire de l’Education nationale, Corbière en fut un – ça passe comme dans du beurre.

.

Le compte-rendu ci-dessous, du journal l’Humanité est une petite merveille de vacheries à l’égard de leur collègue de NUPES, qui ne l’a pas volé.

 

D’autres passages pourraient porter à observations divergentes, voir à polémiques cordiales, au milieu d’un discours pédagogique davantage concentré sur l’hommage et la suite du combat à mener. Reste qu'assurément, les adversaires qui s’affrontaient au temps de Jaurès, entre oppresseurs et émancipateurs, sont toujours ceux qui s’affrontent aujourd’hui. Le duel est séculaire et le bras de fer se poursuit. Les héritiers de Jaurès sont quant à eux nombreux, et une telle revendication les oblige au meilleur, sans perdre de vue qu'au fond, Jaurès appartient au camp du progrès tout entier.

 

Lundi 31 juillet au matin, par la voix de son directeur Patrick Le Hyaric, le journal l’Humanité a rendu hommage à son fondateur Jean Jaurès, figure tutélaire de la gauche, du pacifisme, et de la lutte pour le progrès social et l’émancipation humaine. Lecteurs, militants syndicaux et politiques, représentants du PCF avaient fait le déplacement devant le café parisien où il fut assassiné exactement 103 ans plus tôt (voir notre compte-rendu ici).

 

En fin de journée, un second rassemblement organisé par la France insoumise a permis de célébrer à nouveau la mémoire de Jaurès, Le député Alexis Corbière, entouré d’autres parlementaires FI, a raconté avec détails le cheminement politique de Jaurès et narré son meurtre à la veille du déclenchement de la Première guerre mondiale. Il  salue les engagements du dirigeant politique, combattant infatigable pour la paix et la justice sociale, pourfendeur du capitalisme, et co-rédacteur de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat.

 

L’hommage de la France insoumise à

 

Jaurès ICI 

 

La France insoumise, par la voix du député Alexis Corbière, a rendu à son tour lundi soir un hommage appuyé à Jean Jaurès, 103 ans après l’assassinat du grand dirigeant socialiste et fondateur de l’Humanité, le 31 juillet 1914. 

Publié le

Vendredi 4 Août 2017

 

Aurélien Soucheyre

 

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3 août 2022 3 03 /08 /août /2022 06:00

Vous ne le saurez pas !

 

C’est un ouwestern nanar de la plus belle espèce.

 

Alors pourquoi ?

 

Je m’offre un petit plaisir, c’est tout.

 

Rio Verde

 

Je m’explique : le pitch du film.

 

Joe Baker - Dean Martin - rêve de faire un dernier "grand coup" avant de se ranger et, pour le réussir, il lui faut se procurer une Gatling, une arme d'une grande puissance de feu. Mais la mitrailleuse se trouve déjà en possession du dénommé Johnny Cobb - Albert Salmi - un autre hors-la-loi. Et celui-ci prétend la lui céder s'il obtient sa seule exigence : une femme en échange. Joe Baker va alors en kidnapper une dans une diligence et découvrir qu'elle est l'épouse du colonel du fort local.

 

Comme diraient les filles de meetoo : faut le faire !

 

Mais ce qui m’a fait regarder ce navet jusqu’au bout c’est la présence dans le casting du vrai héros du film : l’affreux, sale et méchant Johnny Cobb  tenu par un acteur qui n’est pas passé à la postérité : Albert Salmi. Il est vraiment crade, gros dégueulasse, et m’a fait penser à quelqu’un avec son obsession de mettre enfin une femme dans son lit.

 

 

Désolé, je ne suis pas Ciné Papy, je chronique sur un film qu’il ne faut surtout pas voir, rien que pour me fiche de la tronche d’un mec imbuvable, regardez attentivement la bande-annonce, c'est le seul effort que je vous demande.

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2 août 2022 2 02 /08 /août /2022 08:00

Trois députés de la France insoumise, Antoine Léaument, Ugo Bernalicis et Hadrien Clouet, se sont rendus ce jeudi 28 juillet à Arras, sa ville de naissance, pour saluer la mémoire de Robespierre, à l'occasion du 228e anniversaire de la mort du révolutionnaire, en 1794.

 

Arras : en « héritiers de son combat républicain », les Insoumis rendent  hommage à Robespierre - La Voix du Nord

 

Les trois députés ont rejoint un groupe d’appui arrageois du parti La France insoumise qui a décidé d’organiser une cérémonie devant la maison de «l’Incorruptible», rapporte la Voix du Nord.

 

Antoine Léaument a publié des images de cette cérémonie, avec dépôt de fleurs et cocarde tricolore.

 

«La source de l’ordre, c’est la justice

 

«Il est plus facile de nous ôter la vie que de triompher de nos principes

 

— Antoine Léaument (@ALeaument) July 28, 2022

 

Donc je ressors ma chronique du 28 octobre 2018

Marcel Gauchet « J’ai rencontré Robespierre » L'homme qui nous divise le plus, de « Robespaul » 1981 à il y a bien du Robespierre chez Mélenchon… ICI

 

Il y a bien du Robespierre chez Mélenchon

 

 

 

« Je vais vous citer un auteur que vous aimez » lança-t-il lors du débat sur le projet de loi de confiance dans la vie publique.

 

 

 

« Avant cela, je veux résumer notre ligne. Il faut débarrasser la vie publique et celle de la nation de l’emprise de l’argent devenu fou dans le pays. Si vous voulez poursuivre les corrompus, traquez les corrupteurs. Ils ne sont pas si difficiles à trouver car ils sont peu nombreux et ne se cachent même pas de leurs activités. »

 

 

 

« Un mot donc pour conclure, celui de Robespierre, fondateur de nos libertés : « Nous ne sommes pas réunis pour gouverner le crime mais pour le combattre ».

 

 

 

Il s'agit cependant d'une paraphrase. Le 8 thermidor de l'an II au calendrier révolutionnaire (le 26 juillet 1794 selon le nôtre), Maximilien de Robespierre déclarait devant la Convention, réunie aux Tuileries: « Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n'est point arrivé où les hommes de biens peuvent servir impunément la patrie; les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits, tant que la horde des fripons dominera. » Il prononçait alors ce discours dans un climat de grande fébrilité politique et était décrété d'arrestation, ainsi que quelques-uns de ses partisans, dès le lendemain.

 

 

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1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 06:00

Isabelle Saporta se met à nu, c’est cru !

C’est la saison du melon mais même si je peux comprendre qu’elle ait d’autres chats à fouetter chez Fayard : « Tout juste nommée patronne de Fayard, le 13 juin, Isabelle Saporta, 46 ans, doit faire face au départ fracassant de plusieurs de ses auteurs stars, qui l’accusent ni plus ni moins d’avoir sacrifié l’indépendance de la maison, propriété du groupe Hachette, au profit d’une allégeance… à l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. »

 

Un de mes anciens collègues, le préfet Belorgey, Gérard le frère de Jean-Michel l’inventeur du RMI, a terminé sa carrière comme directeur général au Syndicat national de l'édition, alors que j’avais des velléités de me faire éditer, me confia : « Ce milieu est pire que celui de la politique ! »

 

Donc, cette chère Isabelle qui a mis notre Hubert, de Boüard bien sûr, plus bas que terre, pour qui je suis monté à la barre de la XVIIe chambre pour renvoyer le descendant d’Aliénor d’Aquitaine, avec son petit sécateur et sa valise à roulettes, à ses mondanités de Grand Jurat, ne me répond plus : 2 SMS, un de félicitations et l’autre pour lui demander un service de presse pour Mai 1969 Jean-Philippe Leclaire 2022 20 euros.

 

Mai 69 par Leclaire

 

J’en suis fort blessé…

 

Isabelle Saporta, la clivante nouvelle patronne de FayardIsabelle Saporta, à l’Hôtel du Nord, à Paris, en 2019. 

Isabelle Saporta, la clivante nouvelle patronne de Fayard ICI

Par Grégoire Biseau

 

Publié le 22 juillet 2022

 

 

RENCONTRE

 

La journaliste est, depuis début juin, à la tête de la maison d’édition, dont Vincent Bolloré prend progressivement le contrôle. Une nomination qui a entraîné le départ fracassant de plusieurs auteurs stars.

 

Ce lundi 4 juillet, à la terrasse du Select, une brasserie du boulevard Montparnasse, elle prend à peine le temps de s’asseoir et vous plante ses deux yeux marron, hostiles, façon mitraillettes. Isabelle Saporta a très bien compris ce qu’on est venu chercher : une patronne au cœur d’une tempête dont seul le petit milieu de l’édition et des médias a le secret. On n’a pas besoin de démarrer la conversation, elle est déjà en surrégime. « C’est “Koh-Lanta”. Je savais que ce ne serait pas simple, mais je n’avais pas anticipé que ce serait aussi compliqué… »

 

Tout juste nommée patronne de Fayard, le 13 juin, Isabelle Saporta, 46 ans, doit faire face au départ fracassant de plusieurs de ses auteurs stars, qui l’accusent ni plus ni moins d’avoir sacrifié l’indépendance de la maison, propriété du groupe Hachette, au profit d’une allégeance… à l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Le tout alors que le milliardaire Vincent Bolloré, aidé de son ami Sarkozy, est en train de redessiner, à l’issue de l’OPA de Vivendi sur Lagardère, le paysage de l’édition française en fusionnant les deux grands groupes rivaux : Hachette (Grasset, Stock, Fayard…) et Editis (Julliard, Belfond, Plon, La Découverte…).

Là où le feuilleton ne manque pas de sel, c’est qu’Isabelle Saporta n’avait jusqu’à présent jamais émargé sur la liste des sarkozistes déclarés. Ecolo sincère pour les uns, poujadiste de gauche pour les autres, Saporta, compagne de Yannick Jadot à la ville, s’est fait connaître par ses livres d’enquête sur l’environnement, ses coups de gueule sur les plateaux télé et par une brève incursion en politique, lors des dernières élections municipales à Paris, où elle a fait campagne, d’abord avec Gaspard Gantzer, puis aux côtés de Cédric Villani, avant de les planter tous les deux.

 

La source Jérôme Lavrilleux

 

Pour comprendre pourquoi, ce lundi 4 juillet, les yeux d’Isabelle Saporta lancent des flammes, il faut remonter une grosse année en arrière. Au 17 mars 2021, exactement. Ce jour-là, Le Canard enchaîné publie un papier qui va rendre fou de rage Nicolas Sarkozy. Selon l’hebdomadaire satirique, Fayard a rémunéré Jérôme Lavrilleux, l’ancien directeur adjoint de sa campagne présidentielle de 2012 et son principal accusateur dans l’affaire Bygmalion, pour avoir collaboré de façon secrète au livre La Haine, de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, journalistes au Monde. Cette révélation suscite un vrai malaise chez Isabelle Saporta, nommée un an auparavant directrice littéraire par son amie Sophie de Closets, PDG de la maison.

 

Dix ans plus tôt, cette dernière avait été son éditrice pour Le Livre noir de l’agriculture. Comment on assassine nos paysans, notre santé, l’environnement. Un carton vendu à 100 000 exemplaires, qui a scellé leur amitié. Mais cette histoire de contrat de Jérôme Lavrilleux (dont les détails seront révélés plus tard par Libération) va casser cette complicité. Pour Saporta, la PDG de Fayard a commis une lourde faute : dans une enquête journalistique, on ne rémunère pas une source. Question de principe.

 

Et elle n’est pas du tout convaincue par la défense de Sophie de Closets (qui n’a pas souhaité répondre à nos questions), pour qui Lavrilleux a juste été dédommagé pour un livre qui n’a pas pu se faire. « On n’a jamais lu ce contrat, puisqu’il impliquait deux parties privées pour un projet distinct de notre travail, assurent de leur côté Fabrice Lhomme et Gérard Davet. Evidemment, il n’a jamais été question pour nous de rémunérer ou ­d’associer à notre enquête une quelconque source ou un témoin. »

 

La menace de Nicolas Sarkozy

 

Quelques jours après la publication du Canard enchaîné, Nicolas Sarkozy, par ailleurs administrateur de Lagardère (maison mère de Fayard), prend son téléphone et menace, à mots à peine couverts, Sophie de Closets, qui enregistre la conversation. A l’époque, personne n’en sait rien. Enfin, jusqu’à ce 22 mars 2022, où Le Monde dévoile le coup de sang de l’ancien chef d’Etat à l’endroit de Sophie de Closets. Deux jours plus tard, elle quitte Fayard et laisse la maison d’édition en état de sidération. Sans que personne ne sache quelle est la responsabilité directe de Sarkozy dans ce départ volontaire.

 

Seule certitude, cela faisait plusieurs mois que Sophie de Closets négociait son transfert chez Flammarion. En tout cas, Isabelle Saporta affirme que c’est à ce moment-là que lui vient l’idée de candidater. Elle dit qu’elle se sent investie d’une mission : ne pas laisser croire que Fayard est désormais sous la coupe du couple Sarkozy-Bolloré. Elle dit avoir sollicité Fabrice Bakhouche, le directeur général délégué de Hachette (qui a refusé de répondre à nos questions), qui l’encourage à présenter un projet. Jusque-là, tout va bien.

 

« Et puis, je n’ai plus eu de nouvelles. On me fait comprendre que pour faire avancer ma candidature, ce serait bien que je voie Nicolas Sarkozy. » Elle s’exécute sans y voir malice : à la suite d’une interview à Livres Hebdo, le 31 mai, dans laquelle l’ancien dirigeant revient notamment sur la passe d’armes avec Sophie de Closets, Isabelle Saporta envoie un SMS à Sarkozy pour lui demander un entretien. Immédiatement, l’ex-chef de l’Etat s’en vante auprès de journalistes.

 

Le film s’emballe

 

La rencontre dure cinquante minutes. « Je réalise très vite que je ne suis pas sa candidate », relate Saporta. Mais, quelques jours plus tard, à la surprise générale, elle incluse, ce qui coinçait ne coince plus : Fayard officialise sa nomination. Et, là, en vingt-quatre heures chrono, le film s’emballe.

 

« Je regrette ces départs, mais c’est la vie de l’édition. Ce que je ne comprends pas, c’est le cinéma politique qu’ils font avec tout ça. Moi, je serais devenue le valet de Sarkozy ? Mais ça fait marrer tout le monde » Isabelle Saporta

 

Le 13 juin, dans un article du Monde qui annonce sa promotion, Saporta croit bon de préciser : « Dans cette affaire [du contrat de Jérôme Lavrilleux], c’est Nicolas Sarkozy la victime. Ce n’est pas parce qu’on enquête sur lui qu’on peut l’enregistrer à son insu et rémunérer une source pour faire une enquête à charge contre lui. » Quasiment dans la foulée, neuf auteurs, parmi lesquels Jacques Attali, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, Barbara Cassin et Alain Badiou, et surtout l’écrivaine à succès Virginie Grimaldi (870 000 exemplaires vendus en 2021), le tiroir-caisse de Fayard, annoncent leur départ. La plupart assurent que leur liberté éditoriale est désormais en péril. Tous sont en partance pour Flammarion, la filiale du groupe Madrigall, dont Sophie de Closets vient tout juste d’être nommée PDG.

 

Mais quelle mouche a piqué Isabelle Saporta ? Pourquoi cette déclaration publique ? Est-ce une contrepartie à sa nomination ? « Je regrette ces départs, mais c’est la vie de l’édition. Ce que je ne comprends pas, c’est le cinéma politique qu’ils font avec tout ça. Moi, je serais devenue le valet de Sarkozy ? Mais ça fait marrer tout le monde », s’insurge-t-elle.

 

Tristesse et colère chez Fayard

 

N’empêche, le mal est fait. Et il est profond. Les collaborateurs de Fayard à qui on a pu parler, sous couvert d’anonymat, hésitent entre tristesse et colère envers leur nouvelle patronne, qui n’a pas mis vingt-quatre heures pour fragiliser leur maison. Saporta n’est pas du genre à faire amende honorable : « C’est peut-être un problème, mais j’ai toujours dit ce que je pense. Et je ne vais pas changer. »

 

Même ses pires ennemis le lui accordent. Saporta a une nature, disons, volcanique, y compris avec ses propres collaborateurs. « Elle peut monter très haut dans les tours, mais ça redescend aussi vite », confirme Gaspard Gantzer, resté en bons termes avec elle. Parmi les trois récentes démissions de salariés de Fayard, au moins une est directement liée à son comportement. « Mais, depuis qu’elle a été nommée PDG, elle fait attention. Elle essaie de se contrôler », défend un collaborateur de Fayard.

 

L’économiste de gauche Thomas Porcher travaille avec elle depuis cinq ans : « Bien sûr qu’elle est sans filtre et que ça peut déplaire. Mais pour moi, le plus important, c’est qu’elle est honnête. » Politiste, experte à la Fondation Jean Jaurès, Chloé Morin est également fan. « Mais c’est vrai que parfois il vaudrait mieux qu’elle sache louvoyer. » Saporta a aussi été l’éditrice de Cyril Hanouna – présentateur star de C8 et protégé de Vincent Bolloré – dont le livre Ce que m’ont dit les Français a été interprété, y compris en interne, comme un geste en direction du milliardaire breton.

 

Quand on lui rappelle que l’ouvrage a été un demi-échec, elle répond, tout en mauvaise foi : « Six mille exemplaires vendus pour un livre de sociologie des médias, c’est une excellente vente. » Pour conclure l’entretien, on tente une diversion, aussi superficielle que légère : où aime-t-elle passer ses vacances ? « Dans le Finistère Nord, c’est rugueux et authentique, comme moi », lâche-t-elle sans desserrer les dents. Une semaine plus tard, on reçoit ce drôle de SMS : « Quand vous aurez fini de me massacrer, il ­faudra qu’on déjeune. Bien à vous. »

 

Grégoire Biseau

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31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 06:00

 

Point de vue n°3856

Plus c’est gros plus ça passe, il ose tout Hubert comme dirait Audiard !

 

Un grand moment d'histoire !

 

L’article de Point de Vue n°3856 du 13/07/2022 doit être lu dans son contexte.

 

Au milieu des histoires des familles du Gotha Européen.

 

Il faut acheter le numérique : 1,5 euros pour avoir l'intégralité de ce numéro de Point de Vue.

 

 

 

 

 

 

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