Suis bon prince, je ne lui ai pas donné du Sourdine Rousseau, et pourtant, elle ferait bien de la mettre un peu en sourdine, ses outrances, voulues, lassent, faire le buzz sur les réseaux sociaux à tout prix, proférer plutôt qu’argumenter, c’est de bonne guerre objecteront certaines, il faut bousculer, briser le ronron dominant, pour autant est-ce ainsi que nous ferons bouger les lignes, est-ce avec des effets passagers que nous pourrons faire évoluer les mentalités ? De plus, notre minuscule hexagone noyé dans le vaste Monde ne pèse pas bien lourd dans les combats à mener pour sauver la planète.
Bref, revenir à un dossier bien construit, le « parler vrai » du confiné de Monticello, c’est ne pas en rester à la bataille frontale entre les partisans du statuquo ripoliné en vert, type Christiane Lambert de la FNSEA, éleveuse de cochons bodybuildés, et les antispécistes de tous poils qui crèvent les pneus des camions de lait de la vieille Angleterre.
Je vous soumets le dossier de Bruno Parmentier : Consultant et conférencier sur les questions d’agriculture, alimentation et faim dans le monde. Administrateur d’ONG et de fondations. J'ai 67 ans et j'ai dirigé de 2002 à 2011 le Groupe ESA (École supérieure d'agriculture d'Angers), numériquement, le plus grand Groupe français d'enseignement supérieur en agriculture, alimentation et développement rural. Ingénieur des mines et économiste, j'avais auparavant consacré l'essentiel de mon activité à la presse et à l'édition. J'ai eu ainsi l'occasion de découvrir à l'âge mûr et depuis un poste d'observation privilégié les enjeux de l'agriculture et de l'alimentation, en France et dans le monde (nous avions 40 nationalités chez les étudiants et 14 chez les profs). Il en est sorti trois livres de synthèse, un sur l'agriculture, sur l'alimentation et sur la faim. Trois livres un peu décalés, qui veulent « sortir le nez du guidon » pour aller aux enjeux essentiels, et volontairement écrits avec des mots simples, non techniques, pour être lisibles par des « honnêtes citoyens ». Ce blog prolonge ces travaux et cette volonté d'échange.
Les polémiques vont bon train actuellement sur l’opportunité de diminuer ou pas notre consommation de viande, en particulier à cause du réchauffement de la planète. Tentons de faire le point sur cette question plus complexe qu’il ne paraît !
Portée par des motivations très différentes selon les consommateurs (budget, santé, climat, bien-être animal), sa dé-consommation apparaît chez nous comme désormais inéluctable. Ce n’est en revanche pas vraiment le cas pour de nombreux pays dont la Chine qui a vu sa consommation de viande passer de 14 à 60 kilos dans les 40 dernières années ! Résultat, les experts imaginent un quasi-doublement de la consommation mondiale de viande dans les prochaines décennies.
Texte rédigé pour Stripfood le 3 septembre 2022 – Chapitre 1 paru le 12/9/2022
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