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22 octobre 2021 5 22 /10 /octobre /2021 06:00

L'écrivain, homme de télévision et critique Pierre Dumayer en 1993 à Paris.

Disparu en 2011, pionnier parmi les pionniers, Pierre Dumayet fut de ceux qui au lendemain de la guerre participèrent à la naissance de la télévision française (O.R.T.F) où tout était à inventer. Son nom reste attaché aux titres d'émissions aussi fameuses que Cinq Colonnes à la Une et Lectures pour tous.

 

Quand vient l’automne, ses feuilles mortes que l’on ne ramasse plus à la pelle, ses bourrasques de vent devenues alertes météo tellement elles sont violentes, ses flambées interdites en ville pour cause de pollution aux parties fines, ses jours gris, c’est le temps de se caler dans un vieux fauteuil, de chausser ses besicles lorsqu’on est vieux, de sucer son tuyau de pipe car fumer est interdit, de siroter une tasse de verveine préparée par Claire, d’ouvrir un nouveau livre fraîchement acquis chez son libraire préféré, et non sur Amazon, ou de choisir un déjà lu au temps de sa jeunesse.

 

« Relire c’est une façon de connaître, quand on connait quelqu’un on ne le va pas le connaitre qu’une fois. [….] On peut être avec les livres dans les mêmes rapports qu’avec des amis ou des gens qu’on aime, c'est à dire que les voir n’aurait pas de sens si on n’était pas assuré de les revoir plusieurs fois […] Revoir plusieurs fois un livre c’est le relire tout bêtement. Mais on ne peut pas relire un livre comme on l’a lu la première fois. »

 

Si vous préférez le vin chaud (15 novembre 2005 Nouveau Produit : le vin chaud ICI à la verveine de Claire vous pouvez aller à ICI MÊME vous achetez une boutanche de Pompadour le nectar de l’iconique coopé d’Embres&Castelmaure, des bâtons de cannelle et de la cassonade, et suivez les bons conseils de votre Taulier préféré, plongez-vous dans la lecture, que vous soyez retraités ou actifs, tel Jean-Yves Bizot qui écoute chanter le moût dans ses barriques du côté de Vosne-Romanée.  

 

L'Inspecteur Sadorski libère Paris

  • Détente : L’Inspecteur Sadorski libère Paris Romain Slocombe Robert Laffont 21 euros
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R.Slocombe -L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski- interview - Ernest Mag

Jeudi Polar

 

Romain Slocombe : «Je considère mon personnage comme un acteur qui joue le rôle du méchant»

 

L’écrivain publie «L’inspecteur Sadorski libère Paris», le cinquième tome des aventures de son flic collabo, «une personnalité complexe mais pas une ordure absolue» selon lui.

 

Par Alexandra Schwartzbrod

 

Publié le 23 septembre 2021

 

 

 

À 8 ans, Ariana Neumann voulait devenir détective. Elle s’entraîne un jour en fouillant le bureau de son père, dans leur maison de Caracas. Originaire de Prague, Hans Neumann a émigré au ­Venezuela en 1949, bien avant la naissance d’Ariana, et n’évoque jamais le passé ni sa jeunesse en Europe. Assise sur le tapis, l’enfant fait alors la découverte qui l’amènera, quarante ans plus tard, à ce formidable livre : une boîte grise contenant un petit carton, avec la photo de son père à 22 ans. « Je ne l’avais jamais vu si jeune, sans […] ses rides ou ses cheveux blancs. » Mais le document, daté d’octobre 1943, porte un nom et une date de naissance inconnus, ainsi qu’un timbre à l’effigie d’Adolf Hitler… Cette mystérieuse trouvaille entrouvre une porte qu’Ariana Neumann enfonce aujourd’hui, au terme d’une décennie d’enquête vertigineuse entamée seulement après la mort de son père. Il lui a alors laissé cette même boîte grise, débordant cette fois de photos, lettres et documents, l’autorisant ainsi à exhumer le terrible passé de sa famille, dont il n’avait jamais rien dit.

 

Empreint d’une rigueur implacable, Ombres portées est un récit à l’incontestable valeur historique, retraçant le destin d’une famille pragoise et l’aventure insensée d’un jeune homme qui survécut, la peur au ventre, au cœur de la bête : à Berlin. C’est aussi — et cette incarnation en décuple la valeur — le bouleversant voyage d’une fille à la rencontre de son père adoré et mystérieux, prospère homme d’affaires hanté par de terribles cauchemars qui la réveillaient parfois, petite fille, dans une langue qu’elle ne comprenait pas. Ce père qui, un jour, à Prague, sanglota comme un enfant, agrippé aux grilles d’une gare, sans rien pouvoir expliquer. Dans ce récit parfaitement maîtrisé, la tragédie monstrueusement banale des Neumann se lit comme un thriller sans effet de manches, alimenté par de précieux documents et photos, par des rencontres aux quatre coins du monde et par quelques fragments écrits par Hans lui-même. Un poignant témoignage d’amour filial, doublé d’un périple intime au cœur de l’Histoire, dédié à « celles et ceux qui n’ont pas pu raconter » la leur.

 

 When Time Stopped. A Memoir of My Father’s War and What Remains, traduit de l’anglais par Nathalie Peronny, éd. Les Escales, 384 p., 22 €.

 

Juliette Bénabent

 

Télérama n°3740

Créé le 14/09/2021.

 

 

- Un livre qui  touche au cœur « Enfant de salaud » : les blessures de Sorj Chalandon Grasset 20,50 euros

Couverture du roman de Sorj Chalandon, "Enfant de salaud", août 2021 (GRASSET)

"Enfant de salaud" de Sorj Chalandon: la vérité sur son père dévoilée dans l'ombre du procès Barbie

 

Le nouveau roman de Sorj Chalandon raconte comment un fils découvre enfin l'histoire vraie de son père mythomane, au même moment que se déroule le procès de Klaus Barbie. 

Article rédigé par

https://www.francetvinfo.fr/assets/common/images/avatars/laurence-houot-deb7f051.png

Laurence Houot

France Télévisions  Rédaction Culture

 

Après avoir fait dans Profession du père (2015), le récit romancé de son enfance avec un père mythomane et violent, l'écrivain et journaliste Sorj Chalandon publie Enfant de salaud, un roman encore plus ouvertement autobiographique dans lequel il raconte comment il a découvert la vérité sur son père. En jouant la fiction sur la temporalité, il entremêle habilement son histoire personnelle avec un événement historique majeur : le procès de Klaus Barbie, en 1987. Son roman est paru aux éditions Grasset le 18 août 2021 et figure dans la première sélection du Goncourt 2021.

 

L'histoire : Un héros, c’est l’image qu'un fils a de son père, qui l’abreuve depuis l’enfance des récits épiques de ses exploits de résistant, entre autres. "Il faut que tu saches", lâche son grand-père, un jour de colère, lui annonçant de but en blanc que son père avait été "du mauvais côté" pendant la guerre; ajoutant qu'il l'a aperçu vêtu de l'uniforme allemand place Bellecour à Lyon. D’enfant de héros, le fils passe à "enfant de salaud".

 

Quelques phrases, quelques mots lâchés sans plus d'explication, ouvrent une brèche dans le récit paternel. Le doute s'imisce dans la tête de l'enfant. Il a dix ans, et n'a désormais plus le droit de voir son grand-père. Le père, lui, continuera à "fabriquer d'autres vies pour illuminer la sienne".

 

Plus tard, en 1987, le fils devenu adulte et journaliste couvre pour son journal le procès du criminel de guerre nazi Klaus Barbie, chef de la Gestapo pendant la guerre à Lyon. "Tu crois que je pourrais assister au procès ?", lui demande son père. Pendant les témoignages des victimes, le père baille, ou sourit. C'est le moment que choisit le fils pour ouvrir le dossier judiciaire de son père exhumé à sa demande des archives départementales du Nord. Le fils y découvre stupéfait que son père a été condamné pour activité anti-française à cinq ans d'indignité nationale après la Libération. Un collabo aux mille vies, changeant d'uniforme cinq fois en quatre ans : engagé à 17 ans dans l'armée française, puis dans l'armée d'armistice de Pétain, puis dans la Légion tricolore, une milice d'extrême-droite, puis dans l'armée allemande, carrément, et enfin la dans la Résistance, à la toute fin, pour se racheter une conduite.

 

"Le salaud, c'est le père qui m'a trahi"

 

Ce dernier roman de Sorj Chalandon résonne comme le dénouement de toute une vie, celle de "l'enfant devenu journaliste pour comprendre, pour chercher la vérité. Pour qu'on arrête de me mentir", a confié Sorj Chalandon à franceinfo.

 

Le fils découvre dans ce dossier judiciaire une vie de roman, et la détresse d'"un gamin égaré, qui rêvait d'uniformes de carnaval et de fusils trop lourds", un gamin sans éducation, un génie du mensonge. Ce père-là, le fils aurait pu le pardonner s'il avait dit la vérité. "Oui, je suis un enfant de salaud", mais le salaud n'est pas celui "des guerres en désordre", le salaud, c'est celui qui a trahi, celui "qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue".  Toute sa vie, le fils a attendu la vérité, celle qui lui aurait permis de se construire et de rencontrer son père.

 

"Tu m'aurais avoué tout ça, le soir, en confident secret. Peut-être n'aurais-je pas compris, mais tu m'aurais parlé, enfin. Enfin tu te serais débarrassé de ces oripeaux militaires et tu aurais endossé un bel habit d'homme. Un costume de père." 

 

Sorj Chalandon "Enfant de salaud", page 261

 

Rendez-vous manqués

 

Pendant que le fils tente de faire dire à son père la vérité, Barbie, lui, a décidé de déserter le box des accusés. Deux dénis, deux histoires, la grande, et l'intime,  s'entrechoquent, sur la scène de ce procès historique. En faisant coïncider sa guerre, celle qu'il a dû mener contre un père mythomane, "le premier de ses traîtres", avec le procès d'un grand criminel de guerre, qu'il a suivi à l'époque pour le journal Libération et qui lui a valu le Prix Albert Londres, Sorj Chalandon questionne à la fois sa propre histoire et celle de la France de Vichy, et l'insondable mal qui a conduit pendant la guerre des individus comme Barbie à torturer avec sadisme les résistants, ou à conduire sans ciller les enfants d'Izieu, et tant d'autres, vers les camps de la mort. En choisissant cette temporalité, Chalandon propulse son récit autobiographique dans une dimension bien plus vaste, celle de la mémoire collective.

 

Écrit comme un journal de bord scandé par les dates qui bornent le procès Barbie, et déployé dans une langue aux accents de tragédie, Enfant de salaud est un chant de désespoir adressé à un père qui n'a pas su aimer son fils, l'histoire aussi d'un double rendez-vous manqué, celui d'un fils avec son père, et celui, tant attendu par les victimes de Barbie, dignes, venues courageusement témoigner au procès, auxquelles leur bourreau, condamné à la perpétuité, s'est lâchement dérobé, incapable lui aussi d'endosser un "habit d'homme".

 

Le journaliste et écrivain Sorj Chalandon, août 2021 (JF PAGA)

Le journaliste et écrivain Sorj Chalandon, août 2021 (JF PAGA)

Il ne faut pas révéler l’aboutissement de cette quête, écrite dans une langue magnifiquement dépouillée. Juste indiquer ce que peut être la douleur d’un enfant qui cherche à se libérer et à libérer son père de l’emprise du mensonge. « Oui je suis un enfant de salaud. Mais pas à cause de tes guerres en désordre (…). Non. Le salaud, c’est l’homme qui a jeté son fils comme dans la boue. Sans traces, sans repères, sans lumière, sans la moindre vérité. (…) Le salaud, c’est le père qui m’a trahi. »

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